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Critiques de René Descartes (109)
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Discours de la méthode

Dans l'édition Flammarion, ces 100 pages de 1637 sont présentées en six parties. D'abord, René Descartes précise que cette méthode est à son usage pour conduire sa raison, à partir des mathématiques, pour augmenter les connaissances. Il dit qu'il faut arrêter d'être brouillon et propose une méthode basée sur quatre principes pour aller avec sûreté vers la vérité, en déracinant de l'esprit les mauvaises opinions reçues ( Je ne sais pourquoi, d'un coup, je pense à "Orgueil et Préjugés" ? ). Puis Descartes expose quatre maximes pour aussi, aller vers la connaissance. Il "prouve" l'existence de Dieu et annonce le "cogito". Puis il définit la Nature, l'homme et l'âme. Enfin, il parle "d'avancer masqué" depuis que Galilée, en 1633, a été condamné par l'Eglise.

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Malgré sa volonté de clarté, ce livre est confus, et ce n'est pas uniquement de la faute de René, qui mêle principes et maximes, mais aussi de l'éditeur qui ajoute une présentation contemporaine, et fait suivre "le Discours" de différents extraits de textes et lettres non datés.

Un autre inconvénient nuit à la lecture du texte, c'est que René avance masqué, parfois à demi-mot, parfois dans un style très alambiqué. Ceci est dû à sa peur de la religion catholique, qui voit que depuis Copernic et Galilée, la science émerge et essaye de lui piquer son prestige et sa vérité auprès du roi. Le "Siècle des Lumières" sera pire !

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Pour ce qui est de la métaphysique, Dieu et les âmes, René "prouve" l'existence de Dieu. Malgré sa méthode, il ne prouve rien du tout, il explique à la rigueur. Il est confus sur l'âme, ce qui est encore un problème à l'heure actuelle. Il assimile l'âme à la pensée et est persuadé, contrairement à Montaigne, que les animaux ne pensent pas.

Sur le "cogito", il reprend le "je pense donc je suis" de Pereira, et là, c'est la brasse coulée.

Pas étonnant qu'il avançait masqué aussi pour éviter les "disputatio" des scolastiques que présente Blaise Pascal dans "Les Provinciales". Leur activité, dit-il " n'est qu'une perte de temps, et j'ai tellement de choses à découvrir dans une si brève existence !"



Tout n'est pas mauvais, loin de là, et Descartes est un grand découvreur, surtout en mathématiques, en géométrie analytique. On peut aussi dire qu'il a modernisé la philosophie, délaissée depuis l'Antiquité. Spinoza, qui a "tué son père " Descartes, s'y prendra d'une façon encore plus mathématique et plus incompréhensible.

Descartes voulait créer une science universelle basée sur les mathématiques, science incorporant même la philosophie. A cette époque où un savant pouvait embrasser toutes les connaissances, c'était possible, mais certaines d'entre elles étaient encore balbutiantes, comme la physiologie : René pensait dur comme fer que le cœur chauffait le sang pour le faire circuler jusqu'au cerveau où une partie de ce liquide rouge se transformait en "esprits animaux", ceux-ci allant activer les muscles.

Je pense qu'il aurait aimé connaître les neurosciences. : )

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Discours de la méthode

Il faudrait, pour comprendre Descartes, et toute la philosophie, en finir avec l'idée de systèmes, comme des grandes façons de voir le monde. Il faudrait en finir avec l'usage du terme "cartésianisme" donc pour bien vouloir lire Descartes avec des yeux épurés de préjugés scolaires. Et donc ne pas dire ce qu'on peut lire souvent dans les commentaires ou les critiques. En somme, cesser de croire qu'on sait, cette arrogance de la vulgarisation et du commentaire. Bien malin serait celui qui prétendrait en quelques lignes résumer un des textes les plus importants publiés, la pensée d'un des plus grands penseurs...

Comme tout le monde peut le voir, il s'agit d'un "discours de la méthode" et non d'un traité. Descartes ne prétend pas établir sur le papier une vérité, mais bien expliquer son chemin, sa méthode, car il l'a lui-même expérimenté, comme tout bon et vrai philosophe.

Quelle méthode ? Dans quel but ? Bien le comprendre nécessite d'œuvrer en philosophie, de chercher et de lire et méditer beaucoup, de vivre aussi des expériences propres.

Et par "liberté", il faut être prudent dans les explications. Descartes s'est peut-être simplement efforcé de se débarrasser des idées "pourries" du dehors (voir la métaphore du panier de pommes) par le doute d'une pensée redevenue libre.
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Discours de la méthode

Cet ouvrage a sans doute connu le même sort que la Muqaddima ou Prolégomènes d’Ibn Khaldoun. Partis pour être de simples préfaces pour d’autres ouvrages (La Dioptrique, les Météores, La Géométrie pour Descartes et Le livre des exemples pour Ibn Khaldoun), ils sont devenus les ouvrages les plus célèbres de leurs auteurs et ont acquis une autonomie à part pour susciter l’intérêt, séparément des autres ouvrages.



S’il est une chose qu’il faut retenir de cet ouvrage c’est bien la soif du savoir, la curiosité de découvrir et le bonheur de connaitre et de se connaitre, mais tout cela avec méthode. Puisque "le bon sens est la chose du monde la mieux partagée", il faut savoir comment l’utiliser. Descartes nous présente sa méthode qu’il a suivie lui-même et qui se base sur quatre règles celles de l’évidence, de l’analyse, de la synthèse et des dénombrements.



Par ailleurs, je crois que cette lecture peut être accompagnée par d’autres aussi intéressantes des Essais de Montaigne et des Pensées de Pascal.

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Méditations métaphysiques

Si les deux premières "Méditations métaphysiques" m'ont bien plu, les quatre suivantes m'ont semblé inintéressantes ; c'est-à-dire que le commencement de la pensée de Descartes me semble digne d'intérêt, mais que la suite me semble nettement moins intéressante : il s'agit d'une sorte de monologue sur l'existence et la nature de Dieu, dont je doute qu'il intéresse quiconque ( ou presque ), et un athée tel que moi, encore moins quiconque. C'est que l'auteur du "Discours de la Méthode" nous livre ici sa propre réflexion ( ou plutôt la réflexion d'autres qu'il contribue à étoffer et diffuser-puisqu'en réalité, on trouve la plupart des idées cartésiennes sur Dieu dans la théologie du Moyen-Age ) sur Dieu et c'est un long monologue, où il débat avec lui-même, pour déterminer ce qu'est très exactement Dieu, ce que lui fait Dieu, etc, et cela me fait penser au "Sermon sur la passion", de Bossuet, tellement les points abordés sont peu importants.

En revanche, comme je l'ai dit plus haut, j'ai eu beaucoup d'intérêt pour les deux premières méditations, qui concerne le fameux doute cartésien et l'affirmation "Je pense, donc je suis".

C'est vrai que le doute cartésien, de par son caractère total, en fait un peu trop ; je doute fort qu'il soit nécessaire de douter de tout.

Mais la tentative était colossale !... Quelle tentative que celle de Descartes, que de repartir de zéro et de tenter de reconstruire une conception du monde à partir de rien !...

C'est vrai qu'il ne faut pas douter de tout, mais lorsque regarde toutes les idées qu'on nous a plus ou moins implantées dès la jeunesse, même s'il n'est pas forcément nécessaire de les infirmer tous, les réexaminer s'impose parfois, non ?...

Une autre chose qui m'a beaucoup plu, c'est l'un des caractères les plus marquants de la pensée de Descartes, si marquantes qu'elle va donner l'adjectif "cartésien" : le caractère entièrement, totalement, raisonné ( je ne dis pas "raisonnable" ) de la pensée cartésienne.

C'est vraiment quelque chose qui m'a beaucoup plu que cet caractère logique dans la pensée de René Descartes !... Même si, j'ai eu parfois le sentiment qu'il utilise des arguments logiques-et pas les meilleurs possibles-pour justifier l'un de ces sentiments personnels, notamment lorsqu'il tente ( maladroitement ) de prouver l'existence de Dieu…

Bref, deux premières méditations méritoires et quatre autres qui le sont moins !...
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Discours de la méthode

Une fois de plus, le système scolaire français aura fait bien du mal à des générations de jeunes esprits en mettant à leur portée une philosophie caricaturée. Parce que préparant un bac scientifique, donc formaté à l'application des principes d'expérimentation et de démonstration mathématique, forcément, je devais étudier Descartes, tandis que les petits camarades trop brouillons pour mériter l'accès à l'excellence devaient se contenter des lubies fumeuses de Sartre ou du docteur Freud.

Deux choses m'ont sans doute sauvé, après cette aride première rencontre de la philosophie : d'une part, je lisais, chacun à deux extrémités du "système" cartésien, Pascal et Montaigne en parallèle la maison, comme j'ai lu Platon en meme temps qu'Aristote, et Camus en même temps que Sartre... pour un jeune esprit surtout, il est bon de confronter, d'opposer les maîtres à penser, afin qu'un esprit souple se forge peu à peu sa propre voie. D'autre part, je me révélai vite incapable de suivre la voie scientifique, comme celle, quelques années auparavant, du catéchisme, sans ces questionnements perpétuels, qui m'amènent aujourd'hui à passer plus de temps à butiner sur babelio plutôt qu'à devenir une bête de concours.



Quel rapport entre ce témoignage personnel et Le Discours de la Méthode de Descartes ? Simplement ce grave quiproquo initial sur le cartésianisme, assimilé, sous l'influence du positivisme du XIXème siècle , à un rationalisme absolu, ce qu'il n'est pas.



On ne peut s'en tenir, comme le propose l'édition en Livre de Poche dont je dispose, à balancer les 90 pages du Discours avec la brillante et longue préface de Jean François Revel intitulée "Descartes inutile et incertain". Ce dernier, adepte d'un rationalisme critique rejetant tout système global d'interprétation philosophique ne pouvait qu'approuver la pratique du doute et le recours à l'expérience de la méthode de Descartes, bien qu'elles ne soient finalement qu'une application des principes scientifiques nés durant la révolution copernicienne et galiléenne de son temps. Il ne pouvait manquer pour autant de critiquer vertement -comme tant d'autres modernes- l'erreur fondamentale de Descartes qui, prétendant faire table rase de toutes les réflexions du passé, établit un lien "naturel" entre sa pensée métaphysique et sa doctrine rationaliste sur la seule évidence de sa perception personnelle, de sa foi pourrait-on dire. Nul, mieux que Kant, il me semble, n'a su aussi bien démontrer depuis la vanité de cette démarche, même si on peut alors regretter avec Jean François Revel, que du coup certains penseurs aient depuis développé une philosophie comme système d'interprétation à part entière trop déconnecté de l'observation scientifique du réel. Heureusement, la connaissance scientifique a évolué depuis, et commence à intégrer dans son propre système de valeurs la morale et l'éthique, certaines pratiques hétérodoxes issues de religions millénaires, la sensibilité

animale, la relativité des choses et de la toute-puissance de l'homme...



Oui, décidément il est bon de lire Le Discours de la Méthode, mais pour s'en détacher aussitôt. Ce qu'on peut en conserver en termes de regard critique est bien plus grand et ouvert chez Montaigne ; la rigueur du raisonnement est bien plus grande chez Kant. Et un peu d'humilité portera chacun, littéraire ou scientifique non totalement sclérosé par l'enfermement du spécialisme contemporain et par un système scolaire réduisant la culture générale à un cadavre décharné, à poursuivre la quête infinie de question en question, sur la voie du progrès personnel et collectif, plutôt que de s'en tenir à la réponse en quatre mots du "cogito ergo sum".



Je partage cependant certains avis positifs sur l'intérêt des principes de raisonnement et de conduite personnel qu'il pose, assez simplistes, mais efficaces.
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La recherche de la vérité par la lumière naturelle

"La recherche de la vérité par la lumière naturelle", est un dialogue philosophique, inachevé, de René Descartes, dans lequel ce dernier, reprend, certaines des idées, qui l'ont rendu célèbre-en particulier, son fameux cogito.

Je dois dire, que je ne vois pas quel intérêt, pourrait trouver, quelqu'un qui, comme moi, a déjà lu, les "Méditations métaphysiques", puisque Descartes, se contente, de répéter, peu ou prou, le contenu, des premières pages, desdites Méditations-mais, de manière moins détaillée et simplifiée.

Certes, on pourrait m'objecter, que cet ouvrage, vise avant tout, à introduire, son lecteur, au cartésianisme, de manière plus simple et pédagogique, que les "Méditations métaphysiques" ; peut-être, faudrait-il y voir (pourrait-t-on m'objecter), un ouvrage, avant tout, destiné, à initier, ses lecteurs, à la doctrine de Descartes, sans en détailler, tous les points. Mais, je trouve, que les "Méditations métaphysiques", remplissait déjà, assez bien ce rôle. D'autre part, étant donné que cet ouvrage est inachevé, le lecteur, qui ne connaîtrait pas la doctrine de Descartes, serait, de toute manière, obligé, pour en avoir une connaissance assez complète, bien qu'élémentaire, de se tourner vers d'autres ouvrages. Mais, je dois admettre, que, si je n'avais pas déjà lu les "Méditations métaphysiques", il aurait été possible, que j'apprécie davantage, cet ouvrage.
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Méditations métaphysiques

Les "méditations métaphysiques" ont beau être un texte absolument essentiel, pour toute personne souhaitant s'intéresser à la philosophie de René Descartes, elles sont loin de m'avoir convaincu !...

Certes, j'ai bien apprécié les deux premières "Méditations", mais, lorsque cela prend un tour plus religieux, je l'ai moins apprécié.

D'une part, je suis complètement athée, alors, autant dire, que, la religion, déjà, à la base, c'est pas trop mon truc...

Ensuite, j'ai eu l'impression que Descartes, dans ses raisonnements, demeurait superficiel, sans aller au fond des choses...

Une autre chose qui m'a dérangé, est l'impression que l'auteur a, souvent, dans les "Méditations", tenter de trouver des arguments pour prouver une thèse, au lieu de tenter de trouver la thèse, que prouve les faits ( qui deviennent, lorsque celle-ci est découverte, des arguments, en la faveur, de ladite thèse ).

Bref, j'ai bien aimé les deux premières "Méditations", où Descartes construit un raisonnement implacable et parfait, mais les méditations suivantes m'ont moins convaincu...
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Méditations métaphysiques

Descartes, je n'avais jamais rien lu de lui, même au lycée, j'étais passé à travers son "cogito"...impensable quand même non!

Voilà cette lacune réparée...

Alors tout d'abord le cogito, le fameux" je pense donc je suis"...dit comme ça, ça en jette, alors on sa cale bien à l'ombre, on prend un bon rosé bien frais et on attaque....donc pour être il faut penser....Ok mais quid de tous les êtres qui ne pensent pas, ils n'existent pas? Donc les plantes par exemple, elles n'existent pas? Ou suis-je juste porté à les mépriser, tout ce qui vit et qui ne pense pas n'a donc aucune réalité??? pas sympa, pour les animaux non plus..encore que certains pensent sans doute...Non là M'sieur Descartes, j'accroche pas...

Pas grave, c'est surtout la troisème méditation qui m'intéresse...celle où il nous donne la preuve de l'existence de Dieu!!

Alors c'est quoi cette preuve...eh bien c'est simple, souvenez vous, je pense donc je suis, mais je pense pas complètement par moi même non plus...eh non... j'ai des pensées qui viennent de moi, mais y en a d'autres qui viennent d'ailleurs, externes en quelque sorte, par exemple, si je pense à un être parfait ( ah n'essayez pas de chercher ce qu'est un être parfait, il ne le dit pas, gardez à l'esprit que ce n'est ni vous et encore moins moi...) donc si je pense à cet être, c'est que cette pensée vient de l'extérieur, et comme on parle d'un être parfait c'est de Dieu dont on parle! Eh oui il n'y a que lui qui pouvait me suggérer qu'il existait!!! Alors... elle est pas terrible sa preuve, hein...Et donc, si je pense au père Noël, eh bien c'est que c'est le père Noël qui existe qui m'a foutu cette idée en moi, CQFD....

Après une telle démonstration, autant vous dire que j'ai été moins attentif au reste du livre...

Bon soyons indulgent, c'était il y a presque 400 ans et donc il y a certaines choses qu'il fallait absolument dire...et puis Darwin n'était pas passé par là non plus...Ce brave Descartes aurait du se contenter de la pensée Socratique qui consiste à dire" je sais qu'on ne sais rien"En clair, Descartes c'est pas ma tasse de thé....

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Le Discours de la Méthode (précédé de) Descartes ..

Je ne m'étendrai pas longuement sur ce livre. C'est, à mon sens, un ouvrage indispensable pour qui souhaite s'ouvrir à la philosophie moderne. C'est même par celui-là qu'il faudrait commencer mais on est rarement informé, formé à la philosophie qui tient une place négligeable et négligée dans l'enseignement secondaire au même titre que les disciplines artistiques. Quel dommage.
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Discours de la méthode

Descartes voulait une philosophie nouvelle, plus juste, qui permette de distinguer le vrai du faux, une philosophie dont on puisse être sûr qu'elle soit aussi vrai que les mathématiques.

Pour ce faire, il va appliquer une méthode qu'on peut résumer brièvement à douter de tout et partir de zéro, sans préjugés ni idées préconçues, afin d'assurer des bases solides sur lesquelles bâtir sa doctrine. De là, il compte déterminer une première vérité basique, puis l'utiliser pour en déterminer une autre, puis une autre, partant de choses simples et progressant vers des plus complexes.



Oui mais, déjà le bât blesse.

Il insiste sur le fait de douter de tout ce qui n'apparait pas comme "clairement et distinctement indubitable" et qui peut inspirer un doute aussi infime soit-il. Or, il accepte dans le même temps la religion et sa théologie comme étant vrais car étant l'une des premières choses qu'il ait apprise depuis tout jeune. Voilà déjà une curieuse manière d'exercer le doute, non ? Il va douter des conventions sociales et morales, mais un dieu créateur et tout ce qui s'ensuit ne lui met pas la puce à l'oreille...

Ce premier problème souligne celui de la définition de "clairement et distinctement indubitable". Descartes prétend que tout le monde peut voir distinctement et que la seule difficulté serait de bien différentier ce qui est distinct à nos yeux de ce qui ne l'est pas. Or, même lui se fait piéger dans sa propre logique et ne voit pas ses erreurs. Il n'a pas su définir ce qui est "distinct" pour lui même, ce qui l'amène à considérer des bases fausses comme étant justes.

À partir de là, tout son raisonnement est erroné.

Par exemple, il va déduire son idée la plus célèbre : "Je pense, donc je suis". Une bonne base, à priori. Sauf que de là, il va déduire que si on peut penser à soi-même comme déconnecté du temps et de l'espace, s'imaginer en dehors de tout lieu et date, c'est donc que l'âme existe indépendamment du corps et de toute contrainte physique ou temporelle.



Pardon, c'est ça la méthode rigoureuse et scientifique ?! D'où sort-il le concept d'âme ? Il passe son temps à se plaindre des paralogismes des autres, puis nous sort un A–>B, A–>C donc B–>C (avec A=Je pense , B=Je suis, C=En dehors de l'espace et du temps ; avec un glissement dans la signification de "Je suis" pour impliquer l'existence l'âme et non plus l'existence tout court). Par la même logique on pourrait dire : Socrate est un homme, Socrate est grec, donc les hommes sont grecs. Non-sens.

Après ça, il enchaine sur le fait que la réalité existe en dehors de nous, mais en affirmant que si la réalité n'était que le fruit de notre imagination on serait parfait, infini, tout puissant, éternel, comme un dieu dans notre propre univers. Et comme nous somme imparfaits et pas tout puissant, notre environnement existe donc extérieurement à nous...

Personnellement, je suis rarement tout puissant dans mes rêves, qui sont pourtant 100% dans mon imagination.



Tout naturellement, il nous informe ensuite que nous pouvons donc définir la nature de dieu par élimination, car lui n'a pas de défaut. Donc si on peut imaginer des défauts en nous même, ce sont des défauts que dieu n'a pas. Il ne possède donc donc pas de défaut imaginable mais possède tout le reste, c'est à dire les qualités.

Je n'ai pas pu continuer plus loin. J'avais hâte de lire le plus célèbre des philosophes français. Mais il n'est pas philosophe, il est théologien.



Si c'est pour se frapper des conjectures douteuses, basées sur une méthode pseudo-scientifique... je ne comprend plus. Pourquoi continue-t-on de tenir ce théologien en si haute estime – au point qu'en France, aujourd'hui, on dit "cartésien" quand on veut dire rationnel ou pragmatique ? L'excuse habituelle ("c'était un grand pas en avant pour l'époque") me rend perplexe car Thomas Hobbes, un philosophe déterministe et rationnel, est connu pour avoir correspondu avec Descartes et il lui avoir fait remarquer ses fautes de raisonnement.

Je peux comprendre l'importance historique de Descartes ; sa tentative d'ajouter une méthode de raisonnement strictement logique à une discipline aussi décousue est louable ; mais pour ce qui est de ce texte là, un lecteur du 21ème siècle, comme du 17ème, n'y trouvera rien d'autre qu'une métaphysique psychédélique et bondieusarde.
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Les principes de la philosophie

Un petit ouvrage très intéressant qui peut être considéré comme une sorte de condensé de la philosophie de Descartes: la nécessité du doute méthodique (bien que ce terme soit anachronique), la dichotomie entre l'âme et le corps (et bien sûr, la supériorité de l'âme), l'existence nécessaire d'un Dieu qui ne peut être que parfait (ce que certains appelleront par la suite le preuve ontologie de l'existence de Dieu), et enfin l'impossibilité que ce Dieu cherche à nous tromper: si nous commettons des erreurs, c'est simplement car nous ne sommes pas parfait et que notre absence de "distinction" claire de certains objets fait que nous nous trompons sur leurs appréhension.

Une œuvre qui retrace tous les points essentiels de la philosophie de Descartes. Une très bonne introduction à sa pensée donc!
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Discours de la méthode

Suis-je cartésien? Oui et non, sans doute, comme souvent. La méthode séduit : n'admettre comme base de pensée que ce dont on est absolument sûr, que ce qui est prouvé sans être la conséquence de quoi que ce soit d'autre. Bien sûr, le risque, c'est le scepticisme, parce que rien, peut-être, n'est absolument sûr. Descartes a une certitude : "Je pense". Il en déduit l'être : "Je suis". Pourquoi ce primat de l'âme sur le corps ? Pourquoi pas "je sens, donc je suis" ? Si je sens, c'est que je pense que je sens. Tout, selon Descartes, doit passer par la raison pour que je puisse affirmer que cela est. Cette confiance absolue dans la raison ne me convainc pas. Il me semble (et ce "sembler" est déjà non cartésien) que la raison n'est qu'une dimension, qu'un aspect de notre pensée et de notre être, que l'imbrication du corps et de l'esprit, reconnue par Descartes, ne hiérarchise pas grand chose. La méthode de Descartes, si elle semble (toujours "sembler"...) marcher dans les sciences pures, et est en cela une révolution de notre rapport au monde, ne donne, en philosophie, rien de si solide qu'on ne puisse le remettre en question. Sa preuve de l'existence de Dieu nie la capacité d'invention de l'esprit humain, et je ne sais toujours pas si Dieu est. Je passe peut-être à côté de cette philosophie et, à tout bien réfléchir, je ne suis sans doute pas cartésien.

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Discours de la méthode

Que rajouter qui n'ait déjà été dit sur ce qui est peut-être le plus célèbre des "discours" ? Pas grand chose à mon avis, aussi, je me contenterai de vous résumer brièvement l'objet ainsi que la raison d'être du livre.





D'abord, la préface le précise, il s'agit d'aborder l’ouvrage non pas en tant qu'exposition d'une philosophie, mais en tant que la préparation de celle-ci. En effet, Descartes se voit contraint, en apprenant la condamnation de Galilée pour ses idées bien trop vraies pour l'époque, d'opérer des coupes conséquentes sur ce que que devait être l'ouvrage à la base. Sa physique se basant sur les récentes découvertes de Galilée - l'héliocentrisme et le mouvement de la terre -, il ne peut se permettre de corroborer ces thèses et risquer lui aussi la condamnation. Il s'arrange donc pour se contenter de labourer la terre sans vraiment planter quoi que ce soit, ses graines étant dépendantes d'idées qu'il n'a pas le droit de soutenir.

Il va simplement nous exposer sa méthode philosophique, qui doit selon lui permettre à quiconque l'emploie d'augmenter progressivement sa connaissance, par degré dit-il. Alors cette méthode, brièvement, quelle est-elle ?

On peut dire qu'il fait de la philosophie une science, non pas en tant qu'il crée des concepts à l'aide de formules scientifiques, mais en ce sens qu'il cherche une vérité, de laquelle découlera des vérités, sa méthode est scientifique, mais il l'applique à la philosophie. Il ne veut pas de "peut-être" et en a assez des philosophies qui ne se basent que sur des éventualités, il voit le stoïcisme comme un superbe palais bâti avec du sable et de la boue. Cette première vérité sera le cogito.

Cogito ergo sum, je pense donc je suis, l'action de douter nécessite que je pense, mais si je pense, il faut que je sois, que je sois une substance pensante. Voilà la première brique de l'immense bâtisse que Descartes érigera.

Au vu des évènements européens, Descartes se contente donc du minimum, pour autant, ce n'est pas un mal, puisque cela lui permet de préparer l'assimilation de sa philosophie. Si sa pensée était une œuvre, le Discours de la méthode en serait sans doute l'introduction.





Un ouvrage très intéressant donc, puisqu'il est la base philosophique d'un penseur qui aura profondément influencé toute la pensée européenne puis mondiale, le cogito est un universel auquel tous se sont confronté d'une manière ou d'une autre. Un ouvrage accessible, bien que son XVIIème siècle nous impose un style vieillot, des tournures de phrases alambiquées, bien que parfois très jolies.

A lire en tant qu'il est une des bases de la philosophie moderne, mais très insuffisant pour qui veut se réclamer d'une connaissance acceptable de la pensée cartésienne.
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Discours de la méthode

Il y a peut-être trente-cinq années qu’on m’a présenté le Discours au lycée. D’aujourd’hui, il me reste peu de souvenirs. Avant ma lecture récente, je me rappelais seulement deux choses ; l’expression « Je pense, donc je suis » et le fait que l’auteur a travaillé vingt ans en République des sept Provinces-Unies des Pays-Bas. Ah oui, c’était ici, aux Pays-Bas, où René Descartes a écrit et a publié ses livres les plus importants, parmi lesquels le « Discours de la méthode » !



J’ai mis le Discours sur ma liste à lire d’urgence après avoir terminé le volume sur le XVIIe siècle de l’anthologie de Lagarde & Michard. (Cette liste contient aussi des pièces de théâtre de Corneille, de Molière et de Racine). Ensuite, j’ai trouvé à la bibliothèque une édition du Discours du « libraire philosophique J. Vrin » avec des commentaires par Étienne Gilson. Puis, j’ai ajourné le début de la lecture plusieurs fois, car j’avais peur que le texte soit difficile à lire, qu’il s’avère un peu vieux jeu et un peu ennuyeux.



Après avoir commencé finalement à la lecture, j’ai découvert que le Discours est une œuvre philosophique d’une fraîcheur inattendue. En effet, le livre s’avère plus intéressant que je ne m'y attendais. C’est aussi un livre plutôt mince que j’ai terminé facilement en une soirée. Je le trouve facile à lire et tous les exposés sont plutôt clairs. Le livre consiste en six parties dont j’ai aimé surtout lesquelles sur les règles de la méthode et de la morale et sur les fondements de la métaphysique. Les commentaires et les notes m’ont beaucoup aidé à mieux comprendre toutes les références dans le texte et le contexte historique de l’œuvre.



J'ai passé une très bonne soirée !
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Les incontournables de Descartes : 7 oeuvre..

Penseur d'un siècle de guerres et de conquêtes.



Frère ennemi de ces hommes d'enseignement et de culte aux pouvoirs sans limites.



De cour en discours,les princes s'affrontent pendant que les reines accueillent les lumière de ce siècle blessé.



A la clandestinité d'une Méthode, les talents s'organisent et s'affrontent.



A lire et découvrir aux détours d'université, de rues et de ruelles....
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Méditations métaphysiques

Plus encore que le « Discours de la méthode », les« Méditations métaphysiques » de Descartes constituent les fondements de la philosophie cartésienne.



L’ouvrage est certes difficile d’accès mais révèle toute l’exhaustivité d’une pensée alliant ferveur religieuse et obsession maladive d’une application minutieuse des méthodes mathématiques pour démontrer de manière irréfutable la véracité de ses positions.



Philosophe de l’esprit, de l’abstraction mathématique, ambitionnant de décrire totalement le monde par un système de causes et d’effets, Descartes incarne bien pour moi la puissance de la pensée occidentale nourries de sciences.



D’un point de vue de profane ne maitrisant pas tout les subtilités de la rhétorique, la longue série d’objections et de réponses (près de quatre fois la taille du traité original !) a parfois été difficile et fastidieuse à décrypter et n’a recelé ses lumières (partielles) qu’après de longues lectures parfois laborieuses.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Lettre-préface des Principes de la philosophie

Bien que Descartes considère la lecture d’un livre comme étant « une espèce de conversation que nous avons avec leurs auteurs » (60), en 1647, il en a fini de méditer et de discourir. Dans les Principia, nous ne l’accompagnons pas en suivant le cours de sa réflexion puisqu’elle est toute faite d’avance et qu’il s’agit plutôt d’en prendre bonne note une fois pour toute.

Cette présentation vise la capacité de connaître que Descartes juge universelle : « J’ai pris garde, en examinant le naturel de plusieurs esprits, qu’il n’y en a presque point de si grossiers ni de si tardifs qu’ils ne fussent capables d’entrer dans les bons sentiments et même d’acquérir toutes les plus hautes sciences, s’ils étaient conduits comme il faut ». (71) C’est donc sans exiger de son lecteur la lumière de la foi que Descartes expose les principes de la philosophie puisque « l’existence de Dieu ... a été mise en doute par quelques-uns à cause qu’ils ont trop attribué aux perceptions des sens, et que Dieu ne peut être vu ni touché ». (68)

En incluant probablement les mathématiques et la logique parmi les connaissances d’ordre « physiques », Descartes expose ensuite la philosophie à l’aide de la métaphore sylvestre suivante : « Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale ; j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse ». (74-75)

L’ensemble se lit très agréablement et constitue le seul ouvrage où Descartes colle à l’étiquette de « cartésien » qu’on lui attribue.
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Discours de la méthode

Le Discours de la méthode est un texte philosophique de référence qui me rappelle les années du lycée et la forte impression que m'a fait l'intelligence d'un penseur comme René Descartes. On peut ne pas être d'accord avec tout ce qu'il dit ou ne pas tout comprendre mais ses démonstrations sont impressionnantes. D'ailleurs, il commence par évoquer le bon sens, identique pour tous, comme la raison.

N'oublions pas que l'on est en 1637 et que le philosophe choisit d'écrire en français et non en latin, car il veut toucher un large public notamment les femmes qui n'ont pas accès aux études en latin.



Ce livre est composé de plusieurs chapitres ou discours, construit comme une sorte d'autobiographie intellectuelle. S'il loue clairement les vertus de la raison, on découvre que pour le philosophe, seules les mathématiques ont grâce à ses yeux avec ses démonstrations rigoureuses, claires et nettes. Cela devient un critère inséparable de celui de vérité.

Il propose donc une méthode universelle fondée sur les mathématiques comme l'indique explicitement le titre complet : Discours de la méthode pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences.

C'est dans le deuxième discours que les quatre règles sont énoncées pour atteindre la vérité.

La première règle est celle de l'Evidence car la vérité se voit et doit se dévoiler sous la forme d'une intuition claire et distincte (prendre garde à éviter les préjugés et la précipitation dit Descartes).

L'évidence doit être complété par l'Analyse. Il s'agit de simplifier les données d'un problème complexe en les découpant en éléments les plus simples possibles afin de pouvoir les examiner.

La troisième règle est la Synthèse qui consiste à mettre de l'ordre dans nos pensées en classant les problèmes par ordre de complexité.

Enfin, l'Exhaustivité revient à faire des dénombrements, à passer tous les éléments en revue pour s'assurer que l'on n'oublie rien (on retrouve l'idée qu'il faut éviter la précipitation).



Descartes développe d'autres idées dans ce livre qui est à la fois dense et concis et dans lequel on trouve la célèbre formule Je pense donc je suis. Si je suis admirative de ses propos je ne partage pas certains points de vue, notamment quand il dit qu'on est à même de douter de tout sauf de dieu ou que l'on ne peut pas changer l'ordre du monde mais que l'on peut se changer. Par contre, je suis en accord avec l'idée que si la philosophie et la recherche de la vérité peuvent aider à être plus heureux, il ne faut pas oublier la médecine pour sauver des vies humaines.

Même si l'auteur a souhaité vulgariser son texte, je pense que la lecture du Discours de la méthode est parfois ardue mais que cela en vaut la peine. On parle d'esprit cartésien et on comprend pourquoi.





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Discours de la méthode - Méditations métaphysiques

Ce qui vaut pour la physique ne saurait être trivial pour la métaphysique et quand bien même tout serait faux ou pourrait être sujet à caution, celui qui le pense, ne pourrait qu'être indiscutablement vrai. Ainsi, naquit le premier principe rigoureux de sa méthode, douter de tout ce qui n’est pas certain, à laquelle la postérité attachera son nom. Être cartésien, c'est être méthodique et rationnel, non que je le fusse mais bien que je le pense. Un cercle vertueux selon Descartes, qui deviendra fécond d’après son irréductible critique Voltaire où « Quiconque pense fait penser ».
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Méditations métaphysiques

Pour critiquer Descartes, Kant devait avoir un sacré bagage intellectuel et un sacré esprit analytique.



En effet, pour se permettre de critiquer une oeuvre, il faut avant tout la comprendre. Or, je dois le reconnaître n'avoir pas tout compris des méditations métaphysiques. A défaut de critiquer l'oeuvre, je partage donc mon ressenti.



Si les premières méditations sont plutôt claires et amènent le lecteur à réfléchir sur la réalité de son propre savoir, Descartes devient plutôt complexe lorsqu'il commence à démontrer l'existence de Dieu. Il démontre cela de trois manières différentes. A mon sens, l'argument ontologique n'est pas convaincant (Dieu existe parce qu'il est parfait et sans l'existence, il ne le serait pas).Le premier prémisse n'est pas prouvé et est un postulat (Dieu est parfait).



La seconde preuve de l'existence de Dieu consiste à dire que l'idée de perfection n'a pu être mise dans nos esprits finis que par Dieu car nous n'avons pas les capacités innés de penser la perfection divine. L'argument me convainc peu car on pourrait dire de même du Père Noël finalement.



Enfin, la dernière preuve est celle qui consiste à dire que "l'existence propre à chaque homme ne tient pas de l'homme lui-même puisqu'il se serait créé parfait et ainsi, il serait Dieu. Elle ne peut donc être attribuée qu'à Dieu, être parfait." Même si elle ne me convainc pas non plus, je dois admettre ne pas la comprendre suffisamment une fois contextualisée dans le livre pour me permettre quelque réfutation.



Mais Descartes ne cherche pas seulement à démontrer l'existence de Dieu. Non, au fil des méditations, on y découvre la distinction cartésienne entre le corps et l'esprit, le doute méthodique, les notions métaphysiques de base, la nature du vrai et du faux... Les Méditations Métaphysiques reste un ouvrage intéressant et utile à soi-même bien que par moment difficile à comprendre.
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