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Critiques de René Réouven (50)
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La partition de Jéricho

De René Reouven, le lecteur connaît surtout ses romans policiers, dont certains pastichent, parodient et rendent hommage à Conan Doyle et sa célèbre créature Sherlock Holmes, et tous les autres qui souvent ont pour point commun des références littéraires, le tout enrobé d’humour et d’une culture indéniable dénuée de pédagogie ou d’affèterie, d’infatuation. Le plaisir de communiquer avec le lecteur et de lui faire partager ses goûts en matière de romans policiers.



Il ne faut point oublier cependant que René Reouven est aussi un auteur de Science Fiction, soit sous son nom, sous celui de René Soussan, et les amateurs se souviendront de L’anneau de fumée, de Les insolites, ou encore de Les Survenants.







Avec La partition de Jéricho, publié dans la collection Lunes d’encre dirigée par Gilles Dumay aux éditions Denoël, il intègre sa passion de ces deux genres pour proposer un ouvrage qui frise avec les merveilleuses aventures à la Indiana Jones.



Hope est une jeune physicienne obsédée par la recherche et la mise au point d’un ordinater quantique. Depuis quelques temps elle est sujette à des sueurs, des nausées, des bourdonnements d’oreille, de légères déficiences du sens de l’équilibre, sans oublier des visions qui viennent l’assaillir, comme une projection vers l’avenir.



Par exemple l’image d’un flirt perdu de vue depuis vingt ans, et qu’elle retrouve en pensée non pas sous les traits du jeune homme qu’il était, mais celui qu’il devrait être aujourd’hui.



Pendant ce temps Scott Lorne, le petit ami en question est en Irak, dans l’après guerre du Golfe à la recherche pour le compte d’un riche Sud-Africain, d’une des trompettes de Jéricho, et de la partition dont se serait servi Josué pour faire tomber les murs de la forteresse. Invitée à prendre trois mois de repos par son supérieur et ami, Hope retrouve Scott et l’équipe de chercheurs.



Il s’agit pour eux de décrypter un message qui devrait les conduire au but dans une sorte de rallye semé d’embûches, d’incidents, d’accidents.



Une nouvelle fois René Reouven nous propose un vrai régal




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Le détective volé

Voilà un pastiche holmésien que j'ai abandonné en cours de route car je n'adhérais pas du tout à l'histoire. J'y suis revenue plusieurs fois mais jamais moyen de poursuivre ma lecture que j'ai terminée en diagonale.



J'apprécie mieux Holmes dans des enquêtes conventionnelles.



Allez, au suivant !
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La partition de Jéricho

Hope Smythe est une jeune scientifique qui travaille sur la mémoire et les mondes parallèles. Des visions et des malaises perturbent son quotidien. Pourquoi diable semble-t-elle rêver, alors qu'elle est éveillée, d'antiques trompettes et d'un jeune homme qu'elle a connu il y a fort longtemps, Scotty, et dont elle sait qu'il est devenu archéologue ? Et lorsque celui-ci réapparaît dans sa vie, lui parlant de ses travaux au Moyen-Orient, elle est troublée par ces coïncidences...



Avec ce court roman (moins de 250 pages), René Reouven nous offre un bon divertissement qui lorgne souvent sur Indiana Jones, le célèbre héros cinématographique, pour le côté sans complexe du scénario. En effet, celui-ci se déroule comme une partition (Hum !) sans fausses notes. C'est avec une simplicité, désarmante parfois, que l'histoire, vue par les yeux de la jeune scientifique (on comprendra l'importance de ce point de vue unique, à part dans le prologue et l'épilogue, seulement à la toute fin du roman), nous est racontée jusqu'à une résolution finale un peu trop abrupte à mon sens. Et si, parfois on peut reprocher à certains auteurs de faire trop long, là on reste quelque peu sur notre faim.



C'est, à mon sens, la seule faiblesse de ce roman qui se lit sans déplaisir. Les personnages sont bien campés, avec des psychologies fouillées. Tout le talent de Reouven tient dans le fait qu'il n'en fait pas des tonnes et qu'on croit sans problème à ses protagonistes.



Tout le long du roman, on se demande quand même si celui-ci se situe dans le genre fantastique. Quelques touches, ici et là, nous aiguillent dans ce sens. Ce n'est pourtant qu'à la toute fin que l'on comprend qu'en fait, il s'agit d'un livre relevant de la Science-Fiction. Je ne vous en dis pas plus, histoire de ne surtout pas vous gâcher le plaisir.



Voilà, si vous avez la chance, comme moi, de trouver ce livre, ou bien s'il dort sur le rayonnage de votre bibliothèque, je vous engage fortement à vous y précipiter. Une fois ouvert, c'est sûr, vous ne le lâcherez plus. Vous pouvez me faire confiance, un très bon moment de lecture vous attend.



A.C. de Haenne



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L'assassin du boulevard

UN VOYAGE EN HOLMESIE....



La littérature holmésienne se divise en deux parties : le Canon (4 romans et 56 nouvelles)et les pastiches.



Les pastiches comprennent deux sous-unités : les totalement imaginés et les inspirés.



Les inspirés prennent pour base de départ un extrait tiré d'une nouvelle dans laquelle sont évoqués des mystères résolus par le Détective Consultant.



Ainsi trouve-t'on dans "Un scandale en Bohème" cette phrase : « Divers échos de son activité m’étaient parvenus par intervalles : notamment son voyage à Odessa où il avait été appelé pour le meurtre des Trepoff, la solution qu’il apporta au drame ténébreux qui se déroula entre les frères Atkinson de Trincomalee, enfin la mission qu’il réussit fort discrètement pour la famille royale de Hollande*. »



Un pasticheur entraîné dispose de trois sujet d'enquêtes imaginés par sir Arthur : l'assassinat Trepoff, le cas Atkinson, l'affaire de la Maison d'Orange.



René Réouven est un maître dans cet art faussaire consistant à forger un texte qui pourrait passer pour un original tant sa connaissance des oeuvres de S.H. est avérée.



Il nous concocte donc un enquête qui se situe entre la mort de Sherlock chutant avec Moriarty dans la chute de Reichenbach et la résurrection de Sherlock, qui revenant aux affaires, en profite pour régler ses comptes avec la bande du génie du Crime et faire la lumière sur les circonstances ayant présidé à la mort de l'Honorable Ronald Adair.



On est donc, pour l'essentiel, à Paris en 1894 dans une ville secouée par les attentats anarchistes qui s'enchaînent implacablement.



Sherlock Holmes missionné par un certain Oscar Meunier, artiste grenoblois, découvre très vite la patte criminelle dissimulée derrière cette floraison d'explosions.



Sa piste principale le mène vers la Direction des Dons et Legs , l'oriente vers le milieu des auteurs de la fin du XIXème siècle notamment spécialisés dans la consommation d'absinthe, découvre les liens tissés entre le milieu criminel et le milieu militant, entraîne le démantelement de la branche française du gang Moriarty.



La reconstitution est totalement réussie. L'idée d'utiliser les personnages de "Messieurs les Ronds de Cuir" de Georges Courteline est absolument géniale. La lecture offre un plaisir identique à celui que l'on tire des nouvelles ou des romans. La découverte des activités de S.H. pendant sa mort remplit une case désespérement vide. Bref un joli coup d'archet !.



A signaler : cet excellent polar ne se trouve plus que d'occasion.



*Extrait de: Arthur Conan Doyle. « Les Aventures de Sherlock Holmes. » Apple Books.
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Les survenants

S’étant rendu à Bordeaux pour des raisons personnelles, Gilbert Gréjac, psychanalyste, assiste sur les conseils d’un ami à un concert de guitares autophonique sur la dune du Pyla.



Un chien qui se promène, répondant au nom de Spirou, dont le comportement étrange l’intrigue, puis la rencontre impromptue avec une jeune femme prénommée Odélie Duchâtelet, cette musique émanant dont on ne sait d’où, cette soirée va bouleverser la vie de Gilbert Gréjac.



Peu à peu il se rend compte que non seulement sa personnalité se modifie, que ses habitudes changent du tout au tout, mais que ses souvenirs eux-mêmes prennent des chemins de traverse. Ce n’est pas tellement le fait de ne plus fumer du jour au lendemain ou de se retrouver gaucher qui le perturbent vraiment, mais d’autres indices qui le conduisent à se poser des questions.



Et que dire de cette modification de prénom en Justin sur ses pièces d’identité ainsi qu’une altération de la photographie qui le représente. C’est lui sans être lui.



Il se confie à l’un de ses confrères mais celui-ci ne peut lui apporter de réponses concrètes sur ces manifestations. Alors, il effectue quelques recherches afin de trouver où réside Odélie. Ayant découvert qu’elle vit à Saint-Guénolé dans le pays Bigouden, il se rend sur place.



Dans le grenier de sa petite maison, la jeune musicologue a installé des harpes qui vibrent sous l’action du vent. Un concert initié par l’oncle de la jeune femme, qui depuis est interné et vit dans un état végétatif.



Odélie avoue qu’elle-même a perçu de nombreuses modifications dans sa façon de vivre. Elle était de mœurs libérées, elle est devenue pudique et réservée. Ce qui entraîne les deux jeunes gens à parfois s’affronter ou au contraire à se confier. Et, tout comme Gilbert/Justin, elle est devenue Odélie/Jeanne.



Ils se rendent parfois dans l’établissement où a été interné l’oncle Philippe, qui a des sursauts, reprenant pour quelques moments ses esprits. Il a fait des recherches sur ceux qu’il nomme les Survenants, des entités qui ne sont pas nées mais attendent l’occasion propice pour investir les corps et les esprits de leurs « jumeaux ». Ainsi il est persuadé que son Survenant n’est autre qu’Antoine Galois, un descendant virtuel d’Evariste Galois, un célèbre mathématicien mort en duel à l’âge de vingt ans en 1832.



Gilbert Gréjac, lors d’une analyse avec son confrère Pojols, précise sa pensée :



Elles investiraient notre personnalité de la même façon que des émissions de radio intempestives viennent brouiller celle sur laquelle tu t’es branché, sans que tu aies manœuvré le bouton de réglage.



Tandis que pour Philippe, l’oncle d’Odélie, il émet l’hypothèse suivante :



Notre monde, celui que nous connaissons, était peut-être considéré comme virtuel par des créatures qui, derrière leurs propres écrans, ne verraient en nous que des images de synthèse.







Ce roman de René Reouven détone par rapport à la production habituelle de cet auteur qui pourtant avait déjà abordé le fantastique et la science-fiction, dans notamment dans Les Grandes profondeurs.



On retrouve certes l’érudition dont fait preuve dans chacun de ses ouvrages cet ancien documentaliste de l’Education Nationale, mais l’aspect historico-humoristique y est effacé au profit d’un concept psychologique.



Et je n’hésite pas à affirmer, contrairement à de nombreux critiques et chroniqueurs, que ce roman non seulement ne m’a pas intéressé mais au contraire, que je me suis ennuyé à sa lecture. Mais ceci n’engage évidemment que moi, car malgré tout cette intrigue est solide. Mais trop verbeuse, trop sérieuse malgré son contexte, trop introspective à mon goût.



Ce qui ne m’empêchera pas de lire, ou relire, d’autres ouvrages de René Reouven, surtout ses intrigues policières dans lesquels il prend le XIXe siècle comme support et met en scène personnages fictifs et réels.
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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

René Réouven complète avec talent les blancs que Conan Doyle -ou ce cher docteur Watson - a laissés entre les aventures de mon détective préféré ...Ces aventures apocryphes n'ont rien à envier aux originales.
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Le cercle de Quincey

Trois amateurs de jeux de rôle, un grand reporter, une jeune commissaire de police et un financier véreux sont sollicités par un mystérieux « Cercle de Quincey » pour participer à une nouvelle expérience ludique. Il s’agira pour eux d’imaginer un crime parfait en prenant comme source d’inspiration un criminel fameux de littérature. Bien sûr, il n’est pas question pour les joueurs de quitter le domaine de la spéculation intellectuelle, quoique, bien vite la tentation s’impose à eux…

Dans le même temps, François Delaune, un jeune universitaire spécialiste de Gide et fasciné par Lafcadio, le personnage des Caves du Vatican, est engagé comme secrétaire par le même cercle.

Comme dans plusieurs de ses précédents romans, Reouven combine as-tucieusement crime et littérature et nous entraîne dans un jeu pervers où triomphe le trompe-l’œil, la « carte forcée » ; quand on croit que tout est fini, tout recommence.

Ce roman plaira tout spécialement aux amateurs de littérature qui entre-ront en connivence avec ses personnages et qui saisiront les allusions à Quinette, Raskolnikov, Lady Macbeth ou Lafcadio. Pour les autres, ce sera peut-être une incitation à découvrir les romans auxquels il est fait allusion.
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L'assassin du boulevard

Tous les joyeux personnages de "Messieurs les ronds-de-cuir" de Georges Courteline se retrouvent dans ce roman et accueillent le cousin anglais d'Irène Quibolle, Sherrinford, le fils de Julienne Vernet, descendant de la famille des peintres Vernet. On l'aura compris, Sherrinford n'est autre que Sherlock Holmes, voyageant incognito pendant le grand hiatus, en 1893.

René Réouven réussit ici haut la main une excellente parodie d'une très grande cohérence. Messieurs les ronds-de-cuir parut, pour la première fois, en feuilleton, au cours des années 1891-1892, puis sous forme de livre, en 1893. A cette époque, les attentats anarchistes faisaient rage à Paris (dont ceux perpétrés par Ravachol, boulevard Saint-Germain), avec une violence crescendo qui aboutira en 1994 à l'assassinat par l'anarchiste italien Caserio, de Sadi Carnot, le président de la république française.

Tous ces éléments bien réels servent à la construction du récit, mêlant astucieusement les aventures au service des Dons et Legs, les événements historiques, et les citations attendues de Conan Doyle ("l'assassin du boulevard" !) sans oublier la participation des ennemis traditionnels de Sherlock Holmes - le professeur Moriarty et le colonel Moran - qui réapparaissent logiquement lors du retour de Holmes dans la "Maison vide".
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Le détective volé

Grâce à un artifice bien commode, nous retrouvons Holmes et Watson menant deux enquêtes commanditées par "Sir Arthur" Conan Doyle dans la première moitié du XIXème siècle, à Paris puis à Baltimore. Hé oui, les deux enquêtes se déroulent en 1834 et en 1849. Seule explication : une brève allusion à la machine à voyager dans le temps mise au point par Herbert George Wells, ami de Conan Doyle ! Par ailleurs, Holmes et Watson semblent avoir conscience qu'ils ne sont que des personnages de fiction (page 10) et il s'agit pour eux de prouver que la source d'inspiration de Sir Arthur pour la création de ses personnages n'était pas, comme on l'a souvent dit, le fameux chevalier Dupin apparaissant à trois reprises dans l'œuvre d'Edgar Allan Poe. Holmes et Watson doivent démontrer qu'ils sont bien des créations originales en recherchant l'identité réelle du chevalier Dupin dans la France de Louis-Philippe, et en dévoilant au passage les dessous de l'affaire de "La Lettre volée" !

Une fois admis ce postulat de départ, quand même très tiré par les cheveux, on appréciera l'enquête menée avec la collaboration de Vidocq, ancien forçat, ancien policier et premier détective privé de l'Histoire, qui les conduira sur les traces de Lacenaire, assassin poète qui sera guillotiné en 1836 pour ses crimes.

Dans la deuxième partie, Holmes et Watson élucident le mystère de la mort d'Edgar Poe lui-même, et dénouent à cette occasion les fils reliant "Le Mystère de Marie Roget" à cette mort.

René Reouven montre une fois de plus une grande érudition historique et littéraire, au risque de perdre au passage les amateurs de vrais polars, l'avalanche de références noyant un peu le suspense et diluant les coups de théâtre. Le titre-jeu de mot "Le détective volé" est finalement expliqué par un dernier paradoxe temporel, astucieux certes mais un peu encombrant, car soulignant l'anachronisme des personnages. On aurait pu se contenter du simple sous-titre : "Edgar Poe et Sherlock Holmes".
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Le bestiaire de Sherlock Holmes

Ce roman en quatre parties enchaîne des récits légitimés par les références de Conan Doyle aux affaires non publiées par le Dr Watson, citant des animaux. On y retrouve donc successivement : un cormoran, un rat, un ver, et une sangsue.

"Le cormoran" est une histoire d'espionnage assez complexe située en 1916, en pleine guerre mondiale, qui fait apparaître Mycroft Holmes, le frère de Sherlock, et donne une version de la mort de Lord Kitchener dans les Orcades.

"Le rat" est bien entendu une nouvelle version de l'affaire mettant en scène le "rat géant de Sumatra", ici très inspirée. Parmi les personnages croisant le chemin de Holmes, on trouve Teodor Korzeniowski, alias le futur écrivain Joseph Conrad, qui sera très inspiré par cette aventure (cf. Le Nègre du Narcisse) et un marin aux avant-bras très musclés faisant apparaître des ancres tatouées et avouant puiser sa force dans les épinards !

"Le ver" donne l'occasion à Holmes de rencontrer le Professeur Challenger, l'autre héros de Conan Doyle, et un descendant fou de Pierre Louis Moreau de Maupertuis (le philosophe mathématicien ennemi de Voltaire), descendant que l'on devinera plus tard être également le futur personnage principal de l'Île du Docteur Moreau de Herbert George Wells.

"La sangsue", entraîne Holmes aux États-Unis, à Chicago, où il se confrontera à son homonyme Holmes, premier tueur en série américain, qui dans la vraie vie aurait assassiné une centaine de clients dans son hôtel.

Avec ce roman, documenté et sans fausse note, René Reouven confirme son talent et s'impose comme l'un des meilleurs pasticheurs français de l'Holmésologie.
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Les grandes profondeurs

William Crookes, physicien anglais de renom, s'intéresse notamment aux phénomènes spirites. Il va tenter de mettre au point une machine capable de remplacer le médium et pouvant ainsi avoir une prise directe sur l'au-delà. Le résultat sera bien différent de ce qu'il espérait. C'est le journal qu'il tient tout au long de son expérience qui nous est ici donné à lire.

Roman steampunk par le côté scientifique, il s'agit également d'un bel exercice littéraire de la part de René Reouven qui se réapproprie la figure quasi mythique de Jack l'éventreur.

Une plongée dans les méandres de l'âme humaine en cette période victorienne aux moeurs si strictes.

L'auteur, qui à plusieurs reprises a livré des aventures de Sherlock Holmes, n'hésite pas ici à mettre en scène ou à citer des scientifiques célèbres ainsi que des écrivains comme Henri James, Maupassant ou Oscar Wilde.

Son roman d'ailleurs s'inscrit dans une thématique proche de celle du "Horla" et du "Cas étrange du docteur Jekyll et de monsieur Hyde".

Une oeuvre originale en même temps qu'un bel hommage reconnaissant envers ses précurseurs.
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Les nourritures extraterrestres

En ce mois d’octobre propice à l’imaginaire, et alors que la météo se refroidit de plus en plus, pourquoi ne pas faire un petit tour en cuisine ? Les livres de recettes inspirés par des œuvres de fiction se multiplient de nos jours : avec le succès des différentes déclinaisons de Gastronogeek dont le dernier vient de sortir, les adaptations de recettes tirées de Star Wars ou même pour les plus aventureux du Disque-Monde, il y a de quoi faire. Mais les livres de science-fiction mêlant recette de cuisine et véritable romans sont nettement moins fréquents. Paru aux Éditions Denoël en 1994, Les nourritures extraterrestres de René et Dona Sussan est à la fois un précurseur des ouvrages précédemment cités et une petite intrigue policière très agréable.



Côté intrigue policière, l’histoire se passe sur Apicius où des jeux interstellaires de gastronomie sont organisés. Un jeune cuisinier terrien va disparaître alors qu’il cherche un ingrédient secret, et son patron, chroniqueur gastronomique refusant absolument de manger autre chose que de la nourriture terrestre, se lance sur ses traces. Au fur et à mesure de son enquête, il croisera des populations bien connues du lecteur amateur de fantasy et de science-fiction que ce soit les Elfes du Seigneur des Anneaux, les Fremen d’Arrakis ou même Valentin de Majipoor. Et il se servira des notes laissées par son cuisinier pour retracer son parcours. Ici nous avons la transition vers le livre de cuisine classique. Les notes en question sont des fiches permettant de réaliser les plats extraterrestres avec des aliments bien terrestres et trouvables assez facilement en France à condition d’avoir une ou deux épiceries exotiques à proximité.



Côté cuisine donc, comment sont ces recettes ? J’avoue, je n’ai pas testé les 102 recettes que retranscrit ce livre. Certaines comme les papillons glacés de Chula sont trop longues et minutieuses à réaliser pour ma non-patience légendaire, d’autres comme les coquelicots de la zone crépusculaires par manque de goût pour les ingrédients terrestres utilisés, voire par manque d’attrait pour le plat originel. Qui donc voudrait manger le bourron égalitaire servi à tous et à chaque repas sur la Wyst inventée par Jack Vance ? D’autres recettes sont en revanche devenues des classiques de ma cuisine, comme le gâteau au cassis de l’Amas d’étoiles issu également de l’imagination fertile de Jack Vance, la rascasse sanzaret de Douglas Adams, le coulis au paradan de Caladan de mon cher Frank Herbert (qui accompagne à merveille un poulet grillé) ou les œufs de Korvil dont la couleur impressionnante fait toujours son petit effet au moment d’Halloween. Du salé au sucré, en passant par les boissons chaudes et froides, avec ou sans alcool, ce livre a de quoi satisfaire tous les goûts. Et que vous fassiez un repas (ou plusieurs) autour de votre genre littéraire préféré, ou simplement que vous tentiez une recette ou deux pour épater le voisinage sans rien dire, il vaut le coup d’être conservé précieusement. La trame de l’histoire est plaisante, mais convenons-en, ce n’est pas le point fort de ce livre. Qui m’a fait au passage découvrir Damon Knight, comme sa nouvelle Comment servir l’homme joue un rôle important dans l’enquête. Bonne lecture et bon appétit !
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Dictionnaire des assassins : D'Abimelech à Zu..

REPOSANT !



Un choix réussi de meurtriers en tout genre...



.On y cotoie des voyous, des gangsters, des tueurs politiques, des fous, des allumés et quelques originaux...Excellent en cas d'insomnie.



Les choix de René Réouven se distinguent d'un très lassant catalogue répertoriant des tueurs en série, leurs dingueries de psychopathe, les monomanies sadiques délirantes...Il agrémente son chapelet de monstres historiques, d'outlaws, d'obsédés du règlement de compte (Claude Marchimont dont la fiche permet de croiser d'authentiques braves coeurs impavides face à la Veuve Couteau)...



Bref apaisant comme une tasse de thé et des sandwiches au saumon-concombre après une longue marche campagnarde par temps humide....!
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Le bestiaire de Sherlock Holmes

Ce "bestiaire" contient quatre nouvelles ayant pour thème un animal : un cormoran, un rat géant de sumatra, un ver étrange et enfin une tique géante assez répugnante ! Ces nouvelles ne sont pas de Conan Doyle, mais, écrites par un maître faussaire en holmesologie. Le style est tout à fait comparable à celui de Conan Doyle, un peu guindé et sans humour, mais le plaisir de lecture bien au rendez-vous !
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L'assassin du boulevard

Lecture plaisante : l'auteur, Holmesien distingué, imagine des enquêtes plausibles, qui s'inscrivent dans des remarques de Conan Doyle en personne. Dans celui-ci Holmes, après avoir tué Moriarty aux fameuses chutes de Reichenbach, passe en France trois années, toujours à la recherche des deux plus fameux complices de Moriarty. Ce roman croise Sherlock avec Courteline (Messieurs-les-Ronds-de Cuir), et les attentats anarchistes de l'époque. Le style est soigné, dans l'esprit de Conan Doyle. Bref, un petit régal. Je lirai la suite.
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Bouvard, Pécuchet et les Savants fous

Fin du XIXe siècle, Bouvard nonagénaire, lit le Horla de Maupassant et en comprend le sens caché. Il se détermine dès lors à raconter l’expérience qu’il fit avec son ami Pécuchet de l’exploration des sciences occultes et des événements dramatiques qui s’ensuivirent, à cause des obsessions de Frédéric Moreau, des séances de spiritisme d’Allan Kardec et de la machine à explorer le temps de l’anglais James Horlan.

C’est un vrai régal que de déguster l’érudition et l’humour de Reouven qui, par la synthèse d’éléments romanesques issus d’œuvres diverses, apporte, d’un seul coup, une solution à de grands mystères comme la bête du Gévaudan ou le mystère du Masque de cire. Pour apprécier toutes les subtilités du textes, il faut toutefois une culture littéraire suffisante : connaître Maupassant, Flaubert et Welles, par exemple !
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Les passe-temps de Sherlock Holmes

Les passe-temps de Sherlock Holmes, sont illustrés ici par trois nouvelles parodies de René Reouven, toujours rédigées selon les mêmes principes : une allusion à une citation piochée dans l'œuvre de Conan Doyle, évoquant une histoire que le Dr Watson n'a jamais osé ou voulu publier, des personnages célèbres et des faits divers réels, présents ou passés, qui s'inscrivent en toile de fond. Dans les trois récits, les "passe-temps" correspondent à la résolution d'énigmes survenues dans un passé bien antérieur à l'époque des héros de Baker Street, mais qui trouvent un écho dans les enquêtes menées au présent.

Dans "La tragédie des Addleton", Holmes résout le double mystère de l'identité de William Shakespeare, et de la mort de l'écrivain et espion élisabéthain Christopher Marlowe.

Dans "La mort subite du cardinal Tosca", Holmes enquête pour le Saint-Siège et dévoile l'identité cachée d'un pape ayant vécu au Xème siècle, insupportable pour certains courants conservateurs de l'Église Catholique.

Dans "La persécution spéciale", sont évoquées les tentatives de manipulation de Goethe et le mystère du suicide (ou de l'assassinat ?) de Gérard de Nerval.

En définitive, Sherlock Holmes apparaît ici beaucoup plus érudit que policier, en décalage avec la psychologie et les marottes du détective imaginée par Conan Doyle.
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L'assassin du boulevard

René REOUVEN : L’assassin du boulevard.



Petit chef d’œuvre de la littérature policière, petit chef d’œuvre de la littérature tout court, L’assassin du boulevard est également un chef d’œuvre d’érudition et un modèle du genre dans le pastiche.



Ce roman narre une aventure de Sherlock Holmes relatée par lui-même, ce qui est rare, le détective n’ayant pris la plume que deux ou trois fois, laissant au docteur Watson le soin de raconter ses enquêtes.



Or cette aventure se déroule entre 1893 et 1894, levant le voile sur une partie des années d’ombre se déroulant entre sa disparition dans les chutes de Reichenbach, voir Le dernier problème dans Les mémoires de Sherlock Holmes, et sa réapparition dans La maison vide première des enquêtes relatées dans Le retour de Sherlock Holmes.



René Reouven, en véritable holmésologiste, comble les lacunes de Watson concernant les tribulations holmésiennes, certaines de ces enquêtes n’étant que simplement évoquées par le célèbre docteur.



Mais René Reouven ne se contente pas de mettre en scène Sherlock Holmes, il fait revivre pour la plus grande joie de ses lecteurs, et avec un souci d’exactitude qui l’honore des personnages réels et savoureux, parfois au destin tragique, que ce soit sous leur véritable patronyme ou sous un nom d’emprunt. Le tout donne au récit un air de véracité rendant le personnage de Sherlock Holmes un peu moins légendaire, un peu moins mythique.



A la lecture de roman on pourrait s’écrier, pastichant une phrase célèbre : Sherlock Holmes existe, je l’ai rencontré !


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Faites-les taire

Assister en direct à un meurtre, cela peut entraîner de multiples et fâcheuses conséquences pour les témoins.



La première étant bien évidemment que le tueur recherche les dit témoins pour les effacer à leur tour du monde des vivants. Une seule solution : la protection de la police, à condition bien sûr que les voyeurs involontaires daignent établir auprès des forces de l’ordre un rapport circonstancié et précis de ce qu’ils ont vu.



Parmi ces témoins une petite fille et une jeune femme. La jeune femme se présenté à la police (spontanément ?) au bout de quelques jours de réflexion quant à la petite fille elle reste introuvable.



François-Frédéric Lachouan qui vit une peine de cœur, sa petite amie Véronique vient de le quitter, n’attend plus rien de la vie. Aussi quand son ami Pupenier, inspecteur de police, lui propose une mission à haut risque, il accepte.



Cela lui changera les idées. Il doit convoyer et protéger la jeune femme dans une ville sur la Côte d’Azur. Le ou les tueurs lui colleront peut-être au train et les flics n’auront plus qu’à cueillir tout ce beau monde.







L’occasion rêvée pour René Reouven d’écrire un roman humoristique à l’intrigue jubilatoire, pleine de rebondissements parfois désopilants.



Abandonnant le mythe holmésien, René Reouven renoue avec son personnage de Lachouan, fonctionnaire à l’Education Nationale, redoutable bretteur dialectique et caustique.



Lachouan qui a déjà eu les honneurs de deux enquêtes, dont Un tueur en Sorbonne, prend goût à ses aventures extraprofessionnelles et envisage de s’établir comme détective privé.



Un bel avenir prometteur sous la plume talentueuse, acérée, joyeusement féroce et précise de René Reouven.






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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

inégal mais indispensable à toute bibliothèque Holmesienne qui se respecte...
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