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Critiques de Rick Bass (246)
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

LE LIVRE DE YAAK de RICK BASS

Le YAAK est une vallée dans le Montana d’environ 200000 hectare aux deux tiers défrichés, ce livre a été écrit pour tenter de sauver ce qu’il reste, il s’adresse aux exploitants forestiers et aux hommes d’affaires. YAAK veut dire flèche, c’est là que vivaient les Kootenai.

Rick Bass et sa femme venaient du Mississippi et sont tombés amoureux de l’endroit. Elle était une artiste, il était un géologue qui voulait écrire. Au début ils trouvèrent un travail de gardiens dans un pavillon de chasse de 40 chambres. Dans ce nord ouest du Montana, à la frontière du Canada et en bordure de l’Idaho, il y avait 3 pasteurs et 3 trappeurs qui vivaient de la pêche et de la chasse. Les animaux étaient nombreux et variés, grizzly, ours noir, héron, loutre, castor, aigle, hibou, cerf, etc… plus tard ils habitèrent une petite maison en rondins au bord d’un étang, entourés de nature, enfin, ce qu’il en restait car les coupes à blanc des forestiers avaient laissé des traces monstrueuses. Aidés de quelques locaux ils vont tenter de mobiliser les politiques, les élus du Montana en premier puis tous les visiteurs qui passent des week-ends ou des vacances pour la pêche ou la chasse.

C’est un livre militant sans être partisan, qui n’ignore pas les problèmes économiques de survie de cette vallée reculée mais qui plaide pour une activité raisonnée n’excluant pas l’activité forestière mais l’intégrant intelligemment. C’est un très beau livre qui donne envie de visiter cet endroit déjà bien abîmé, où la vie est rude, les moustiques et les taons abondants, les hivers âpres mais le charme de l’écriture de Bass opère.

Écrit en 2007, Bass mentionnait que le YAAK malgré les efforts n’avait toujours pas fait l’objet d’une protection de la part du Congrès.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

L'auteur vient avec une infinie poésie nous raconter sous forme de ballades et nous expliquer son installation dans la vallée de Yaak dans le Montana. Pour lire ce livre, il faut vouloir partir un peu dans la montagne et les forêts. Ou, comment un lieu peut à la fois vous séduire, pour décider d'y passer sa vie, et à la fois vous adopter, en faire l'un de ses enfants. Loin de lui le tumulte du béton, et face à lui les industries de déforestation. Ou, comment un lieu peut avoir de la valeur, sentimental pour certains, vénales pour d'autres : ces gens-là traquent "les derniers espaces pour leur faire injure (...) comme si nous avions oublié que nous ne pouvons vivre ou survivre sans la grâce et la magie". Le pire à souhaiter après ce texte, est que chacun(e) trouve cet endroit où l'on décide de poser ses valises, et de s'y élever. De devenir partie prenante, intime, d'un tout, et de le rendre bien portant, vivant. Qu'est-ce qui fait qu'un jour on décide de quitter le monde des hommes, de la compétition et de l'urgence pour rejoindre celui des chênes, de la communion et du hasard ; qu'on arrête de mesurer pour rentrer dans la dé-mesure. D'accepter d'être tout petit, auxiliaire d'un tout, l'inexplicable magie du vivant. Je m'arrête là parce que déjà impliqué. Superbe cri d'alarme pour tenter de défendre encore (et encore) un coin sauvage.

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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Le Montana, c'est vers les Rocheuses, tout près de la frontière du Canada, loin de tout. Rick Bass y vit depuis un bonne vingtaine d'année, plus précisemment dans la vallée du Yaak. C'est encore un coin presque sauvage, où il y a plus d'ours et de coyottes que d'humains.



Ce livre est un assemblage de nouvelles qui racontent la vie sauvage vécue par l'auteur : la chasse, la cueillette des myrtilles, la coupe du bois pour chauffer la cabane qui n'a pas l'électricité... et l'admiration du paysage. En même temps, cette vallée ne fait pas partie des grands parcs et se trouve menacée par l'exploitation forestière, et voilà l'auteur qui revendique et lance un plaidoyer écolo pour sa vallée. Les arguments ne sont pas mauvais, mais ce discours résonne bizarrement, peut-être trop égoïste. Certes, son mode de vie n'est pas purement américain au sens moderne de l'hyperconsommation, mais plutôt que de ne parler que de sa vallée, il aurait plus de poids avec une vison un peu plus large.



Ce livre est à recommander à tous les fans du retour à la nature et de la vie sauvage ; en tant qu'oeuvre littéraire, il ne m'a pas convaincu.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Un récit de vie, un récit sur la nature, nous embarquons dans un voyage dépaysant où l'on découvre une autre façon de vivre, des paysages splendide printemps, été, automne comme hiver.

Les yeux de M. BASS nous permettent d'observer la nature d'une manière que l'on a oublié, prendre le temps de vivre.

Nous savons que nous sommes dans sa tête parce qu'il change très vite de pensée avant de revenir des pages plus loin à l'idée initiale un peu comme quand on a plein de choses à dire mais que l'on se perd dans la masse d'informations que l'on veut fournir.

Lecture très intéressante
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Un livre écolo militant, bien écrit qui met en lumière la beauté, la force et la fragilité de la nature ! un bon moment.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Je m'étais réjoui de lire cette chronique, elle ne m'a pas déçu quant au style, à une certaine atmosphère tranquille propre à la vie retirée en montagne et l'énergie que met l'Auteur dans la défense de sa vallée m'a séduit.

J'ai bien moins apprécié sa façon de "raconter sa vie" et je me suis demandé par moment si ses invitations à prendre parti pour ses causes (coupes forestières à blanc, constructions de routes,..) ne voulaient pas dire, en filigrane, "défendez mon environnement mais ne venez pas y habiter, moi et mes copains chasseurs on veut être tranquilles".

Et pour terminer j'aimerais glisser ici une "pépite" extraite d'une partie de pêche:

"Revenons à nos Gentlemans. Cet un honneur d'être en leur compagnie. Ils se fichent bien de prendre ou non un poisson et goûtent simplement cette sortie en plein air, en terrain inconnu. Depuis leur enfance, ils ont dû pêcher, à eux quatre, sept millions de poissons. Il n'est pas un poisson de par le vaste monde dont la mâchoire n'ait tâté de leur hameçon. Aujourd'hui, ils sont simplement heureux d'être vivant. Debout dans la pluie."

Il y a pour moi un truc qui cloche quand un écrivain de qualité trouve des justifications poétiques à la chasse et à la pêche. Dommage.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Rick Bass a quitté le Mississipi et son costume de scientifique pour l'Ouest avec sa femme : tous deux se rêvaient artistes, lui écrivain, elle, peintre. Ils ont reconnu leur point d'ancrage en arrivant dans l'une des dernières vallées sauvages et vierges des Etats-Unis : la vallée du Yaak, au nord-ouest du Montana. Les forêts de 40 000 hectares ont été impitoyablement rongées par les grands lobbies forestiers, et divisées par 8 en vingt-cinq ans. Les premières années leur ont semblé paradisiaques, puis peu à peu, en apprenant à vivre, respirer, faire corps avec cette nature puissante et magnifique, en étudiant les transformations et les auto-régénérations de cet écosystème et, par ailleurs les dégâts désastreux des coupes à blanc, la résistance des arbres séculaires dans les espaces vierges face aux incendies, aux maladies, en observant la vie des animaux sauvages, grizzlys, loups, aigles, coyotes, pumas, grouses..., Rick Bass a décidé d'utiliser sa plume pour alerter, réveiller, bousculer ceux qui, sans vergogne, par pur profit et par ignorance ou bêtise, détruisent les derniers lieux où l'Homme peut comprendre d'où il vient et ce qu'il est, y vivre en harmonie, sentir battre son coeur, son corps et son esprit en rythme avec la nature et ses éléments. Depuis vingt ans, il tente de faire protéger ce territoire pour que nous ayons encore un lieu d'apprentissage, d'humilité, de sagesse et de connaissance.

Une grande plume au service de la vie, un cri d'urgence et un hymne à l'incommensurable grandeur de la nature.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

« Le livre de Yaak : Chronique du Montana » n’est pas un roman, c’est un témoignage, un compte rendu, « une arme du cœur » de la part d’un auteur américain, Rick Bass, tombé en amour pour cette vallée du Yaak, dans le Montana à l’Ouest des États-Unis, une vallée aujourd’hui au deux tiers défrichée.

Pourtant, cette vallée, somme étrange de roches, de forêts et de rivières, est magnifique à tel point que l’auteur en exode vers l’Ouest, avec sa femme, tombe immédiatement sous le charme lorsqu’il découvre ce paysage quelques années plus tôt et s’y installe, lui pour écrire, elle pour peindre :



« une vallée bleu-vert tapie derrière une couche de nuages, avec un peu de fumée qui montait d’une ou deux cheminées tout au fond, une rivière paresseuse qui serpentait en contrebas, et une puissance, une immensité qui nous força à faire halte. C’était un peu comme de voguer en pleine mer tout en traînant derrière soi une ancre que retient un obstacle dans les bas-fonds ».



Les industriels pillent les fonds et le domaine publics à un rythme tel qu’ils ne laissent à ce territoire aucune chance de s’en remettre, des coupes à blanc sévères et brutales, scalps intolérables vécus par l’auteur comme autant d’incisions chirurgicales qui lui déchirent le cœur, le mettent en miettes. Rick Bass n’a que sa plume pour raconter la magie du lieu, dénoncer le pillage, espérer sauver cet endroit. Un plaidoyer dans lequel on ressent les sentiments de ce grand marcheur, sa contemplation, ses méditations, ses observations, ses colères sans jugement.



« Il nous faut la force des lys, des fougères, des mousses et des éphémères. Il nous faut la virilité des lacs et des rivières, la féminité des pierres, la sagesse du calme sinon du silence ».



Ce livre, qui relate un combat écologique sans réelles surprises, comme il en existe tant d’autres, offre cependant de très belles réflexions sur la vie sauvage, le retour aux sources, sur l’art également ainsi que son rapport avec la nature. De très beaux passages littéraires nous sont offerts, même si ce livre souffre de quelques répétitions. Il m’est d’avis qu’il ne se lit pas comme un roman, pour pouvoir s’émerveiller face aux loups, grizzlys, caribous, esturgeons, hiboux et aigles géants que nous croisons, ou encore à la vue et à la senteur des cèdres, des épicéas, des sapins, ou autres mélèzes, il faut le lire de temps à autres, déguster quelques chapitres, respirer…Le simple fait de lire ces quelques pages apaise, libère les tensions accumulées, malgré le combat mené. « Comme lorsque vous, ou quelqu’un d’autre, posez vos mains et l’extrémité de vos doigts sur votre visage, sur vos paupières, et que vous les effleurez lentement, de haut en bas, pour en chasser les stigmates de la fatigue. C’est ce que je ressentais dans mon cœur et je me sentais heureux ».



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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Pour les inconditionnels, les fervents, les amoureux de la nature sauvage du Montana - citadin s'abstenir...

Texte puissant, auréolé de poésie et de beauté !
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Note : 3423

Habitation 3 : espaces naturels, on s'y croirait

Edification 4 : la disparition programmée des dernières grandes forêts

Emotion 2 : plus de sensations physiques que d'émotions

Style 3 : intime et touchant
Lien : https://www.facebook.com/not..
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Rick habite dans le Montana avec sa famille. Il parle de ce coin sauvage des Etats-Unis à préserver : les loups, coyotes, grizzlys y vivent.



Un bel hymne à la nature comme "winter" le faisait déjà!
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Fort louable intention. Dans son petit paradis menacé par les exploitations forestières industrielles, Rick Bass espère que nous serons nombreux à écrire aux représentants du Montana. (mais pas trop nombreux à venir envahir son terrain de chasse...)



Très belle écriture (et il le sait) cependant j'ai eu le sentiment qu'à l'instar d'un amoureux, il se laissait emporter un peu trop par sa plume. Poésie?

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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Ce livre plein de poésie (et de candeur face à la versatilité des politiques de tous bords) est la narration d’une multitude de rencontres improbables : avec la forêt, avec des coyotes, avec des hommes et de femmes qui, chacun pour des raisons propres et inconnues, sont accrochés à la vie dure que la Yaak leur fait mener.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

12 ans après l'écriture de Winter, Rick Bass relate son cheminement personnel. En effet, après avoir décrit son premier hiver dans le Nord du Montant à la frontière de l'Idaho et du Canada, il s'installe dans un chalet isolé près d'un lac dans la même région.



On se souvient que Rick Bass était à la croisé des chemins entre une profession scientifique de géologue (il travaillait sur des forages à la recherche de pétrole) et une profession artistique d'écrivain qu'il voulait mettre à profit en se mettant à l'écart du monde. Tout au long de cet ouvrage il explique ce qui l'a fait basculer dans l'univers artistique préférant s'imprégner de la magie du monde sauvage et de sa compréhension par les sens plutôt que par la connaissance par la démarche scientifique qui se situe plus dans la mesure et la catégorisation des informations.



Il nous délivre une révélation, une véritable histoire d'amour pour sa région dans un langage passionné et militant. Car il ne cache pas que ce livre doit servir à faire connaitre ses inquiétudes et faire fléchir la volonté politique qui refuse obstinément de classer sa vallée en zone protégée.



Pour nous convaincre, il nous détaille des rencontres inédites qu'il a faite par hasard dans la montagne avec des coyotes ou encore des grizzlys. Dans ces moments son écriture nous transporte véritablement dans son univers magique duquel il ressort toujours un profond respect de l'animal, lui attribuant "une conscience d'esprit rationnel ou l'esprit l'emporte sur le corps", notamment dans les situations ou il était particulièrement vulnérable et lors desquelles les animaux ont toujours fait le choix de ne pas jouer de leur supériorité.



Dans cet ouvrage Rick Bas n'hésite pas à prouver l'impact déstabilisant de l'homme sur l'autorégulation de la nature (par exemple le fait que la déforestation engendre des incendies plus violents). Il aborde la présence de l'homme et son influence sur le monde sauvage par un regard différent, et on y apprend beaucoup.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Entre "Always" de Spielberg ,"'L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux " et "Au milieu coule une rivière" de Robert Redford, il y le Montana...





Pour Rick Bass; il y a le Yaak, une vallée reculée du Montana, où il y vit depuis 20 ans. "Pourquoi je veux sauver le Yaak? "interview de l'auteur à L'Express. "Après 43 années de quasi-indifférence - depuis le vote, en 1964, de la Loi sur la protection de la nature, le Wilderness Act .





"Si un lieu est source de paix, ne peut-il transmettre cette paix à ceux qui l’habitent ? Et si tel est le cas, jusqu’où – telle une pierre jetée dans un étang – cette paix s’étendra-t-elle ?

Quelle est la valeur d’un lieu ?"





La vallée du Yaak est sauvage, et si elle ne ressemble pas au reste de l'Etat - ni au reste du monde -, elle porte en elle l'esprit du Montana, l'esprit d'un lieu sans frontières,





"Le Yaak héberge une population diminuée mais tenace de grizzlys et d'ours noirs, de loups et de gloutons, de lynx et de chats sauvages, de martres et de pékans, d'aigles dorés et à tête blanche, sans compter une myriade de hiboux, de renards, de coyotes, de porcs -épics, jusqu'à de rares caribous, étroitement liés aux rennes de Laponie et aux régions arctiques, émigrés du nord du Canada."





"J'aime le cri solitaire et troublant des coyotes, les nuits d'hiver. J'aime la façon dont il surgit après une journée passée à scier du bois, quand la lumière s'en va et que s'en vient la nuit, et que les coyotes prennent la parole."





"En écrivant ceci, je tremble. Je tremble parce que c’est l’hiver dans la cabane où j’écris, ce nid à rats sans fenêtre et sans chauffage.

Je tremble parce que je m’apprête à révéler, sans pudeur et sans rien dissimuler, les chers secrets de ma vallée..."
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Ce témoignage est une vibrante déclaration d'amour et de colère d'un homme pour sa vallée, celle de Yaak dans le Montana, sa forêt, ses montagnes et tous ces habitants, élans, loups, ours, grizzlis, cerfs, biches, grouses, coyotes, lynx, lions, aigles, truites... et quelques humains également.

Après lui, on rêve de s'enfoncer dans ces bois, de découvrir cet environnement précieux et magique.

Mais après l'avoir lu, on se dit aussi qu'on est mieux chez nous, parce que pas sûrs d'être dignes de cette nature si fragile, que l'être humain, en particulièrement les grandes entreprises forestières, s'acharnent à détruire.

Finalement, j'aime cette idée de l'écrivain privilégié, sensible et amoureux de sa vallée, qui prend le temps de nous la faire aimer à distance, sans prendre le risque de l'abîmer. Je me suis également révoltée à lire son combat au long cours pour créer une réserve naturelle et de protection, qui rencontre encore si peu d'écho parmi les politiques de cet état... et des autres d'ailleurs.

Un magnifique plaidoyer pour l'environnement, le respect des espèces, animales et végétales, du rythme des saisons, de la mort et de la vie.

Pour que chaque citoyen puisse se réveiller et défendre une vision de la nature que les puissances de l'argent sont en train de faire disparaître partout dans le monde.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Dans ce livre de 1996 sous-titré « Chronique du Montana » (2007 pour la traduction française), Rick BASS revient sur sa passion pour la vallée du Yaak tout en incorporant des éléments autobiographiques servant à comprendre cette tendresse infinie pour ce lieu rude et magique à la fois.



Dans les années 80, à 29 ans, l’auteur, accompagné de sa petite famille, décide de jeter son dévolu et de tracer son avenir sur cette vallée située au nord-ouest du Montana. Il abandonne son métier de géologue dans le Mississipi pour tenter la Grande Aventure.



Dans cet ouvrage, BASS dépeint la vallée de main de maître, avec des mots simples mais accrocheurs. Le Yaak souffre et BASS souffre avec lui, comme pour un ami proche menacé. Il fait part de la faune, riche en ce lieu : grizzlys (BASS leur a par ailleurs consacré un ouvrage, « les derniers grizzlys »), coyotes, cerfs vivent là, pas toujours en pleine sérénité, avec l’homme pour prédateur principal.



L’un des dangers imminents, enfant du capitalisme à outrance, est la déforestation. En connaisseur, BASS insiste sur ses méfaits, immédiats comme à plus long terme, méfaits qui pourraient entraîner tout simplement la mort de cette vallée. Il évoque les arbres et la relation presque charnelle qu’il entretient avec eux. Eux aussi courent à leur perte si l’on ne stoppe pas le massacre. Conscient pourtant qu’il faut abattre des arbres pour les besoins humains ainsi que pour une meilleure protection de l’écosystème (un mot qui lui tient particulièrement à cœur), il se dresse vivement contre les nombreux abus servant à monnayer une matière première et à raser des territoires entiers.



Une saison est particulièrement rigoureuse dans la vallée, et c’est bien sûr l’hiver : froid et intense. Si les routes ont fait leur apparition de manière diffuse au cours des décennies, les dernières années ont vu une intensification de la présence du bitume, piétinant par ailleurs les espaces sauvages. Ici, pas de téléphone, pas ou peu d’électricité (au moment où BASS écrit ces lignes, la situation évolue cependant), un quotidien poussant à jouer l’ermite au cœur des forêts. Le seul moyen de rester en contact avec le monde extérieur est le courrier postal, avec un passage cinq jours par semaine, même au plus froid de l’hiver, dans des conditions difficiles voire spectaculaires.



Rick BASS se permet un conseil afin de se déplacer plus sûrement dans le Yaak : prévoir toujours une tronçonneuse dans son véhicule. Les arbres sont en effet nombreux à s’échouer sur les routes et chemins (symptôme là encore de la déforestation). Malgré tous ces inconvénients, la vie est paisible si tant est que l’on aime la solitude et l’hostilité de la nature. Et puis il y a ces récompenses : BASS revient avec émotion sur une rencontre magique avec un coyote.



Quelques figures locales sont convoquées dans cette Chronique du Montana, notamment celle de la gérante d’une épicerie, lieu de vie où les habitants de la vallée se croisent, se parlent enfin, cette dame servant de maillon à la socialisation vient de décéder, la vallée est en émoi. Et que dire de ces deux masseuses de chevaux qui soulagent les maux des humains, toujours à l’écoute comme deux psychologues aguerries ? Portrait tendre et empli de reconnaissance.



Les incendies, drames devenus fléaux. Si bien sûr les incendies ont existé de tout temps et peuvent à leur manière endurcir, rajeunir et renforcer l’écosystème, leur multiplication et surtout leur ampleur sur les dernières années met la nature à rude épreuve et pourrait là encore la voir disparaître à plus ou moins long terme. L’homme est ici encore le principal coupable de l’étendue des dégâts.



Rick BASS est un militant pour la protection de la nature sauvage. Dans ce récit, il livre ses impressions d’homme révolté par l’accentuation des drames, émanant en partie de la déforestation. Ouvrage écrit avec le cœur et les tripes, passionnant et passionné, il est sorti en 2007 dans la somptueuse et nécessaire collection Nature Writing de chez Gallmeister. Le dernier chapitre de 2007 fut d’ailleurs rajouté pour cette édition. Traduit par Camille FORT-CANTONI, « Le livre de Yaak » fut réédité en poche dans la collection Totem en 2013. Toujours disponible, il est d’une ardente actualité.



https://deslivresrances.blogspot.com/


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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Nous détruisons nos espaces, nous vidons la Terre de sa substance, nous polluons, nous prenons plus que nous ne rendons, bref, en un mot comme en cent, nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis, nous nous tirons une balle dans le pied.



Je ne suis pas née de la dernière pluie, la Terre tiendra le coup, elle en a vu d’autres, elle qui s’est pris des tas de trucs dans la gueule.



Mais les animaux, les végétaux, survivront-ils à notre folie ? Ne sommes-nous pas en train de nous tuer à petit feu en épuisant les ressources de cette planète que nous ne possédons qu’en un seul exemplaire ?



Rick Bass nous offre un plaidoyer pour sauver la vallée du Yaak, Montana. Ne nous y trompons pas, si nous arrivons à changer certaines méthodes violentes de coupes à blanc là-bas, ça pourrait donner des bonnes idées à d’autres ailleurs.



On peut rêver, espérer. En tout cas, si on ne sauve pas les dernières vallées sauvages, que restera-t-il comme habitat aux animaux ? Les zoos ?



Vivre dans la vallée du Yaak n’est pas facile, les jours d’été sont longs mais il y a peu de journées, tandis que les jours d’hiver sont courts, mais nombreux. S’adapter au milieu n’est pas facile et l’auteur nous décrit bien la manière de vivre de sa famille, à la dure.



Sans virer vieil écolo bavant toujours les mêmes choses, l’auteur nous conscientise, nous explique le pourquoi il faut sauver cette vallée sauvage avant qu’elle ne soit plus qu’un désert sans arbres, sans animaux, sans rien.



Il nous parle du pourquoi il faut replanter des arbres après les avoir coupés et pourquoi il est inutile de couper des arbres centenaires pour les transformer en papier Q.



À travers tout le récit, on se rend compte que ce n’est pas tellement un plaidoyer pour sa vallée, mais aussi un grand cri d’amour qu’il adresse à cet endroit où il vit depuis un certain temps, s’étant adapté à ses hivers rigoureux, à la présence d’animaux et au rythme des saisons.



Certains passages racontant ses rencontres avec des animaux sauvages sont tout simplement magiques, empreint d’un grand respect pour l’animal, d’humilité aussi.



Non, ceci n’est pas un pamphlet contre la civilisation, non il n’interdit pas les coupes d’arbres, mais il préconise plus de le faire avec raison, correctement, en réfléchissant un peu et surtout, d’arrêter de confier ces coupes à des grosses sociétés avides de rentabilité.



Ses arguments sont étayés, expliqués, prouvés et plein de bon sens. On est loin de ceux qui crient qu’il faut arrêter de polluer alors que tous possèdent des smartphones, des télés, des PC, des voitures et qu’ils les utilisent en masse.



Moi aussi je pollue et même si j’essaie de faire attention, je sais que je passe sans doute à côté de choses énormes que je n’ai même pas vues, que je pense que c’est bien alors que je me goure. L’enfer est pavé de bonnes intentions.



J’ai exploré bien souvent l’Amérique profonde, celle des red neks, des loosers, des laissés-pour-compte, mais là, j’ai exploré une autre profondeur de l’Amérique, celle de ses grands espaces, de ses paysages magnifiques, de ses forêts, de sa faune et sa flore, qui, si on ne les protège pas, disparaîtront tout à fait en entraînant des conséquences qui pourraient être terrible pour tout être vivant.


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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Rick Bass, je trouve que c’est un peu le Louis Espinassous du Montana.



Retiré dans la vallée du Yaak, le coeur même du wilderness, où il vit, comme une petite centaine d’autres personnes, au rythme des saisons, il tente, en écrivant (des lettres au Congrès, et des récits de cet endroit), de sauver des grandes compagnies forestières ce lieu magique, où subsistent encore une nature intouchée, des élans, des lions des montagnes, quatre coyotes, quelques grizzlys; on y croise même des loups. Amoureux presque mystique du lieu (il y a trouvé sa place), en nous racontant son quotidien et ses rencontres avec ses animaux, il nous livre son amour, et son inquiétude, dans des pages inspirées, pleines de beauté et de sagesse.



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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Rick Bass, géologue de formation, a quitté le monde des villes pour vivre avec sa famille dans la vallée de la Yaak River, une vallée isolée au Nord-Ouest de l'Etat du Montana, à proximité de la frontière canadienne. A l'époque de son installation, soit deux années environ avant la rédaction de ce livre ( écrit en 1996), la maison en rondins qu'il occupe est éloignée de tout, sans électricité ni téléphone. Il évoque son existence de tous les jours, partagée entre les tâches matérielles nécessitées par ce choix de vie, la chasse et la cueillette, mais surtout il raconte la découverte du monde sauvage qui l'entoure, où tout s'articule harmonieusement, la faune abondante, la flore, la forêt, la couleur des saisons et même sa rudesse. Tout l'incite à l'écriture, cette forme d'art qui lui permet de poser des mots sur ses émotions devant la beauté de cette région, et de les transmettre à qui veut bien le lire. Il dit trouver ainsi un équilibre intérieur en vivant en osmose avec ce qu'il appelle "l'esprit du lieu". Rick Bass livre ainsi au lecteur de belles pages d'écriture dans cette chronique.

Mais il est aussi un militant pour la préservation de cette partie de la planète non domestiquée par l'homme. Avec quelques habitants de la vallée, il crée "l'Association de sauvegarde des forêts du Yaak", et fait ainsi coexister son expérience personnelle de vie à l'écart du monde avec un combat politique visant à obtenir du Congrès des Etats-Unis la protection officielle de cette vallée.

Dans l'épilogue de ce livre rédigé en 2007, il dit continuer ce combat qui n'a toujours pas abouti.

Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui. Etait-ce un combat naïf mené par quelques "poètes", et perdu d'avance face aux puissants ? Au contraire, ces idées ont elles fait leur chemin ? Rick Bass en parlera peut-être dans un prochain livre..... à moins qu'il ne l'ait déjà fait ?
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