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Critiques de Rick Bass (246)
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Note : 3423

Habitation 3 : espaces naturels, on s'y croirait

Edification 4 : la disparition programmée des dernières grandes forêts

Emotion 2 : plus de sensations physiques que d'émotions

Style 3 : intime et touchant
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana



Le livre de Yaak.

Rick BASS (traduction Camille Fort-Cantoni)



Rick Bass est un habitant de la majestueuse vallée du Yaak (entre les Rocheuses canadiennes, l’Idaho et le pacifique nord-ouest.

Ce roman nous raconte son quotidien dans une nature luxuriante riche d’espèces animales et végétales malheureusement en voie de destruction par les coupes claires des arbres, la perte d’espace et de calme pour les animaux au profit de l’industrialisation galopante.

Rick Bass écrit très bien et avec une sensibilité qui me touche de ce combat pour l’avenir dans lequel (pour le moment) aucun membre du congrès n’a de motivation.



Un manifeste, un plaidoyer pour la préservation d’un site magnifique.

J’ai énormément aimé ce livre là.

Rick Bass y met tout son être et son coeur.

J’y retrouve la franche volonté d’Ed Abbey (en plus nuancée quand même).

La description de son quotidien entre cueillette, promenade et observation de la nature m’apparaissent comme de merveilleuses vacances.

L’attente près de la boîte aux lettres me parle aussi d’ailleurs.

Je comprends que cet homme n’arrive pas à renoncer à alerter et écrire inlassablement aux membres du gouvernement et j’espère, de tout cœur, qu’il sera entendu un jour très proche.



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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Rick habite dans le Montana avec sa famille. Il parle de ce coin sauvage des Etats-Unis à préserver : les loups, coyotes, grizzlys y vivent.



Un bel hymne à la nature comme "winter" le faisait déjà!
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Fort louable intention. Dans son petit paradis menacé par les exploitations forestières industrielles, Rick Bass espère que nous serons nombreux à écrire aux représentants du Montana. (mais pas trop nombreux à venir envahir son terrain de chasse...)



Très belle écriture (et il le sait) cependant j'ai eu le sentiment qu'à l'instar d'un amoureux, il se laissait emporter un peu trop par sa plume. Poésie?

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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Ce livre plein de poésie (et de candeur face à la versatilité des politiques de tous bords) est la narration d’une multitude de rencontres improbables : avec la forêt, avec des coyotes, avec des hommes et de femmes qui, chacun pour des raisons propres et inconnues, sont accrochés à la vie dure que la Yaak leur fait mener.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

12 ans après l'écriture de Winter, Rick Bass relate son cheminement personnel. En effet, après avoir décrit son premier hiver dans le Nord du Montant à la frontière de l'Idaho et du Canada, il s'installe dans un chalet isolé près d'un lac dans la même région.



On se souvient que Rick Bass était à la croisé des chemins entre une profession scientifique de géologue (il travaillait sur des forages à la recherche de pétrole) et une profession artistique d'écrivain qu'il voulait mettre à profit en se mettant à l'écart du monde. Tout au long de cet ouvrage il explique ce qui l'a fait basculer dans l'univers artistique préférant s'imprégner de la magie du monde sauvage et de sa compréhension par les sens plutôt que par la connaissance par la démarche scientifique qui se situe plus dans la mesure et la catégorisation des informations.



Il nous délivre une révélation, une véritable histoire d'amour pour sa région dans un langage passionné et militant. Car il ne cache pas que ce livre doit servir à faire connaitre ses inquiétudes et faire fléchir la volonté politique qui refuse obstinément de classer sa vallée en zone protégée.



Pour nous convaincre, il nous détaille des rencontres inédites qu'il a faite par hasard dans la montagne avec des coyotes ou encore des grizzlys. Dans ces moments son écriture nous transporte véritablement dans son univers magique duquel il ressort toujours un profond respect de l'animal, lui attribuant "une conscience d'esprit rationnel ou l'esprit l'emporte sur le corps", notamment dans les situations ou il était particulièrement vulnérable et lors desquelles les animaux ont toujours fait le choix de ne pas jouer de leur supériorité.



Dans cet ouvrage Rick Bas n'hésite pas à prouver l'impact déstabilisant de l'homme sur l'autorégulation de la nature (par exemple le fait que la déforestation engendre des incendies plus violents). Il aborde la présence de l'homme et son influence sur le monde sauvage par un regard différent, et on y apprend beaucoup.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

L'auteur vient avec une infinie poésie nous raconter sous forme de ballades et nous expliquer son installation dans la vallée de Yaak dans le Montana. Pour lire ce livre, il faut vouloir partir un peu dans la montagne et les forêts. Ou, comment un lieu peut à la fois vous séduire, pour décider d'y passer sa vie, et à la fois vous adopter, en faire l'un de ses enfants. Loin de lui le tumulte du béton, et face à lui les industries de déforestation. Ou, comment un lieu peut avoir de la valeur, sentimental pour certains, vénales pour d'autres : ces gens-là traquent "les derniers espaces pour leur faire injure (...) comme si nous avions oublié que nous ne pouvons vivre ou survivre sans la grâce et la magie". Le pire à souhaiter après ce texte, est que chacun(e) trouve cet endroit où l'on décide de poser ses valises, et de s'y élever. De devenir partie prenante, intime, d'un tout, et de le rendre bien portant, vivant. Qu'est-ce qui fait qu'un jour on décide de quitter le monde des hommes, de la compétition et de l'urgence pour rejoindre celui des chênes, de la communion et du hasard ; qu'on arrête de mesurer pour rentrer dans la dé-mesure. D'accepter d'être tout petit, auxiliaire d'un tout, l'inexplicable magie du vivant. Je m'arrête là parce que déjà impliqué. Superbe cri d'alarme pour tenter de défendre encore (et encore) un coin sauvage.

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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

LE LIVRE DE YAAK de RICK BASS

Le YAAK est une vallée dans le Montana d’environ 200000 hectare aux deux tiers défrichés, ce livre a été écrit pour tenter de sauver ce qu’il reste, il s’adresse aux exploitants forestiers et aux hommes d’affaires. YAAK veut dire flèche, c’est là que vivaient les Kootenai.

Rick Bass et sa femme venaient du Mississippi et sont tombés amoureux de l’endroit. Elle était une artiste, il était un géologue qui voulait écrire. Au début ils trouvèrent un travail de gardiens dans un pavillon de chasse de 40 chambres. Dans ce nord ouest du Montana, à la frontière du Canada et en bordure de l’Idaho, il y avait 3 pasteurs et 3 trappeurs qui vivaient de la pêche et de la chasse. Les animaux étaient nombreux et variés, grizzly, ours noir, héron, loutre, castor, aigle, hibou, cerf, etc… plus tard ils habitèrent une petite maison en rondins au bord d’un étang, entourés de nature, enfin, ce qu’il en restait car les coupes à blanc des forestiers avaient laissé des traces monstrueuses. Aidés de quelques locaux ils vont tenter de mobiliser les politiques, les élus du Montana en premier puis tous les visiteurs qui passent des week-ends ou des vacances pour la pêche ou la chasse.

C’est un livre militant sans être partisan, qui n’ignore pas les problèmes économiques de survie de cette vallée reculée mais qui plaide pour une activité raisonnée n’excluant pas l’activité forestière mais l’intégrant intelligemment. C’est un très beau livre qui donne envie de visiter cet endroit déjà bien abîmé, où la vie est rude, les moustiques et les taons abondants, les hivers âpres mais le charme de l’écriture de Bass opère.

Écrit en 2007, Bass mentionnait que le YAAK malgré les efforts n’avait toujours pas fait l’objet d’une protection de la part du Congrès.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Nous détruisons nos espaces, nous vidons la Terre de sa substance, nous polluons, nous prenons plus que nous ne rendons, bref, en un mot comme en cent, nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis, nous nous tirons une balle dans le pied.



Je ne suis pas née de la dernière pluie, la Terre tiendra le coup, elle en a vu d’autres, elle qui s’est pris des tas de trucs dans la gueule.



Mais les animaux, les végétaux, survivront-ils à notre folie ? Ne sommes-nous pas en train de nous tuer à petit feu en épuisant les ressources de cette planète que nous ne possédons qu’en un seul exemplaire ?



Rick Bass nous offre un plaidoyer pour sauver la vallée du Yaak, Montana. Ne nous y trompons pas, si nous arrivons à changer certaines méthodes violentes de coupes à blanc là-bas, ça pourrait donner des bonnes idées à d’autres ailleurs.



On peut rêver, espérer. En tout cas, si on ne sauve pas les dernières vallées sauvages, que restera-t-il comme habitat aux animaux ? Les zoos ?



Vivre dans la vallée du Yaak n’est pas facile, les jours d’été sont longs mais il y a peu de journées, tandis que les jours d’hiver sont courts, mais nombreux. S’adapter au milieu n’est pas facile et l’auteur nous décrit bien la manière de vivre de sa famille, à la dure.



Sans virer vieil écolo bavant toujours les mêmes choses, l’auteur nous conscientise, nous explique le pourquoi il faut sauver cette vallée sauvage avant qu’elle ne soit plus qu’un désert sans arbres, sans animaux, sans rien.



Il nous parle du pourquoi il faut replanter des arbres après les avoir coupés et pourquoi il est inutile de couper des arbres centenaires pour les transformer en papier Q.



À travers tout le récit, on se rend compte que ce n’est pas tellement un plaidoyer pour sa vallée, mais aussi un grand cri d’amour qu’il adresse à cet endroit où il vit depuis un certain temps, s’étant adapté à ses hivers rigoureux, à la présence d’animaux et au rythme des saisons.



Certains passages racontant ses rencontres avec des animaux sauvages sont tout simplement magiques, empreint d’un grand respect pour l’animal, d’humilité aussi.



Non, ceci n’est pas un pamphlet contre la civilisation, non il n’interdit pas les coupes d’arbres, mais il préconise plus de le faire avec raison, correctement, en réfléchissant un peu et surtout, d’arrêter de confier ces coupes à des grosses sociétés avides de rentabilité.



Ses arguments sont étayés, expliqués, prouvés et plein de bon sens. On est loin de ceux qui crient qu’il faut arrêter de polluer alors que tous possèdent des smartphones, des télés, des PC, des voitures et qu’ils les utilisent en masse.



Moi aussi je pollue et même si j’essaie de faire attention, je sais que je passe sans doute à côté de choses énormes que je n’ai même pas vues, que je pense que c’est bien alors que je me goure. L’enfer est pavé de bonnes intentions.



J’ai exploré bien souvent l’Amérique profonde, celle des red neks, des loosers, des laissés-pour-compte, mais là, j’ai exploré une autre profondeur de l’Amérique, celle de ses grands espaces, de ses paysages magnifiques, de ses forêts, de sa faune et sa flore, qui, si on ne les protège pas, disparaîtront tout à fait en entraînant des conséquences qui pourraient être terrible pour tout être vivant.


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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Rick Bass, je trouve que c’est un peu le Louis Espinassous du Montana.



Retiré dans la vallée du Yaak, le coeur même du wilderness, où il vit, comme une petite centaine d’autres personnes, au rythme des saisons, il tente, en écrivant (des lettres au Congrès, et des récits de cet endroit), de sauver des grandes compagnies forestières ce lieu magique, où subsistent encore une nature intouchée, des élans, des lions des montagnes, quatre coyotes, quelques grizzlys; on y croise même des loups. Amoureux presque mystique du lieu (il y a trouvé sa place), en nous racontant son quotidien et ses rencontres avec ses animaux, il nous livre son amour, et son inquiétude, dans des pages inspirées, pleines de beauté et de sagesse.



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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Rick Bass, géologue de formation, a quitté le monde des villes pour vivre avec sa famille dans la vallée de la Yaak River, une vallée isolée au Nord-Ouest de l'Etat du Montana, à proximité de la frontière canadienne. A l'époque de son installation, soit deux années environ avant la rédaction de ce livre ( écrit en 1996), la maison en rondins qu'il occupe est éloignée de tout, sans électricité ni téléphone. Il évoque son existence de tous les jours, partagée entre les tâches matérielles nécessitées par ce choix de vie, la chasse et la cueillette, mais surtout il raconte la découverte du monde sauvage qui l'entoure, où tout s'articule harmonieusement, la faune abondante, la flore, la forêt, la couleur des saisons et même sa rudesse. Tout l'incite à l'écriture, cette forme d'art qui lui permet de poser des mots sur ses émotions devant la beauté de cette région, et de les transmettre à qui veut bien le lire. Il dit trouver ainsi un équilibre intérieur en vivant en osmose avec ce qu'il appelle "l'esprit du lieu". Rick Bass livre ainsi au lecteur de belles pages d'écriture dans cette chronique.

Mais il est aussi un militant pour la préservation de cette partie de la planète non domestiquée par l'homme. Avec quelques habitants de la vallée, il crée "l'Association de sauvegarde des forêts du Yaak", et fait ainsi coexister son expérience personnelle de vie à l'écart du monde avec un combat politique visant à obtenir du Congrès des Etats-Unis la protection officielle de cette vallée.

Dans l'épilogue de ce livre rédigé en 2007, il dit continuer ce combat qui n'a toujours pas abouti.

Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui. Etait-ce un combat naïf mené par quelques "poètes", et perdu d'avance face aux puissants ? Au contraire, ces idées ont elles fait leur chemin ? Rick Bass en parlera peut-être dans un prochain livre..... à moins qu'il ne l'ait déjà fait ?
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Yaak, une vallée qui nous fait vibrer car elle promet autant qu’elle permet une connexion quotidienne et simple avec la nature. La prose de Rick Bass, dans son humilité est pleine de ce rapport avec ce qui vit et qui n’est pas nous, mais qui pourtant vit en nous. Ce bout du monde existe aussi à deux pas de chez nous. Il suffit parfois d’ouvrir les yeux pour découvrir qu’il y a aussi, pas loin de chez nous, quelque chose de cet ordre à observer, à chérir, à protéger. Au final, c’est presque moins une qualité du milieu qu’une qualité de nos cœurs, de nos esprits, de nos sens consistant à percevoir l’infime de la nature. Les presque 2/3 de la faune des vertébrés a disparu, les moineaux, les papillons, les hirondelles diminuent chaque année un peu plus. Ouvrez les yeux, regardez le monde vivre autour de vous, vous trouverez souvent une minuscule mais réelle vallée de Yaak, polistes, mégachiles, punaises, coccinelles, lézard des murailles, bourdons des pierres, des prés, des bois, des champs, mésanges bleus, noires, charbonnières, rouge-gorge, verdiers… Ici passe le renard, là vient l’écureuil… et le monde s’anime à nouveau.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Entre chroniques et essai, Rick Bass dresse le portrait de la vallée du Yaak dans le Montana où il vit maintenant depuis une vingtaine d'années. Magnifiques descriptions de la nature, du monde animal. Il s' interroge aussi beaucoup sur la question de l'écologie.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

J'aime bien Rick Bass, son approche de la nature, des arbres, de la faune, des éléments naturels, vent, pluie, orage, poussière, mais son livre de Yaak m' a quelque peu laissé sur ma faim.



En effet, Rick a tendance à beaucoup se répéter et à parler trop de lui, alors qu'il est immergé dans cette immense nature sauvage du Montana, décor fabuleux de son livre auquel elle pourrait suffire.



De même, si je comprends et soutiens son combat contre la déforestation massive, je trouve qu'il la mêle un peu trop à son vécu dans cette magnifique vallée du Yaak au point que le lecteur puisse perdre pied et se lasser de lire toutes ces redites écologiques.



Heureusement, il y a quelques épisode dans ce livre où Rick Bass offre à ses lecteurs des pages merveilleuses comme cette découverte des empreinte du grizzly et la tentative de l'apercevoir, ou bien la partie de pêche sur la rivière sous la pluie, son analyse de la valeur d'un lieu avec des images qui accrochent, saisissent et font peut-être prendre conscience à chacun de nous qu'il a sans doute un lieu qu'il vénère, sanctifie et souhaite voir toujours immuable. Personnellement, je rejoins totalement Rick sur ce point, ayant aussi quelques lieux, que ce soit sur l'Aubrac, dans quelques cirques de montagnes alpines ou pyrénéennes, ou des criques méditerranéennes d'accès délicat.



Alors, bien sûr, il faut lire ce livre pour partager avec Rick Bass ces moments exceptionnels et endurer patiemment ses répétitions sur le sujet qui lui tient à coeur : préserver cette vallée magique, on l'a bien compris.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Voilà un livre qui a un goût de nature writing, en mode mineur. Ce qui n'empêche pas que j'ai pris plaisir à le dévorer. De Rick Bass, je ne parviens pas à aimer les fictions, romans comme nouvelles. Je trouve qu'il n'est jamais meilleur que lorsqu'il écrit sur la nature qu'il aime et les lieux qui lui sont familiers. Winter, Sur la piste des derniers grizzlis, Colter... auxquels j'ajoute ce livre ci.



Sur la première page, Gallmeister a reproduit des extraits de critiques : la palme de la plus stupide est celle du Monde : "Raisonnable dans ses exigences comme dans ses colères, il célèbre avec talent et vitupère avec modération".



Quelle connerie ! oyez, braves gens, la nature peut bien partir en fumée, vous avez le droit de vous indigner, mais avec modération, en gens civilisés que vous êtes !!



C'est bien parce que Rick Bass prend soin de s'excuser sans cesse de défendre sa vallée que Le livre de yaak n'est pas réellement du NW. Pauvre Rick Bass, sans doute est-il fatigué par une décennie de réclamations et de protestations, peut-être craint-il d'ennuyer ses lecteurs, et on ne peut le lui reprocher tant notre société est devenu ce gros truc mou et consensuel. Certainement, les adeptes du développement durable, de l'agriculture raisonnée, de la croissance économique "verte", aimeront davantage le bouquin de Bass que moi. Et cependant, une lecture attentive permet de prendre toute la mesure du drame qui se joue dans ce petit coin d'Amérique. La déforestation menace un de ces sanctuaires sauvages qui subsiste envers et contre tout dans le Montana. Des gens y vivent, peu nombreux, menant une vie simple, éloignée de celle de la plupart de leurs contemporains (ben non, tous les américains ne se ressemblent pas...), et des animaux aussi, coyotes, grizzlis, cerfs, loups, préférant les lieux les plus reculés.



Rick Bass conte tout ceci avec une émotion non feinte. On comprend que la vallée et toutes les créatures qui y vivent lui tiennent à coeur. Il reprend sa chronique d'une vie ordinaire débutée dans Winter, mêlant des passages plein de poésie que j'ai beaucoup aimés (on se sent un peu poète face à une belle prairie, un sous-bois enchevêtré ou une rivière au clair de lune...) et des considérations écologiques sur le futur de la vallée. Et c'est là qu'on sent un déséquilibre dans le récit. J'aurai préféré, pour ma part, un gros coup de gueule contre ce système qui fait des compagnies forestières des machines à détruire la nature. Mais tant pis, je pardonne volontiers ces hésitations et atermoiements à l'écrivain parce que je le sais sincère dans sa lutte.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

L'auteur décrit la beauté de la vallée de Yaak, la vie de ses habitants humains et animaux, et raconte son combat pour que cet espace soit classé zone protégée contre les grosses industries du bois. Un livre militant, qui n'est pas dénué d'émotion, mais dont l'écriture, trop souvent redondante, n'est pas à la hauteur du talent habituel de Rick Bass pour raconter des histoires.

La traduction de Camille Fort-Cantoni est à la hauteur, elle, par contre.

Challenge USA : un livre, un État (Montana)

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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

A la fois merveilleux et vibrant, son cri est un plaidoyer pour préserver l'invisible et la sauvagerie.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Le crépuscule, la moiteur d’un été sans fin, une légère brise agite les tilleuls pleureurs, l’écureuil qui a fait son nid dans notre jardin vole de noisetiers en érables rouges, de frênes en noyers. J’appelle mon jeune fils cadet pour une promenade dans la forêt qui se niche dans la vallée, non loin de notre longère centenaire.



Nous descendons le sentier qui mène à un petit étang dissimulé au creux de la forêt giboyeuse que nous tentons de rejoindre avant que l’astre d’or ne disparaisse à l’horizon. Deux chevaux blancs crème paissent paisibles dans la prairie ombragée, qui abritait autrefois le lit d’une rivière enfuie. Nous progressons tel deux pisteurs à l’affût, un couple de martres traverse le chemin sous nos yeux ébaubis, un milan noir en quête d’une proie pour le dîner dessine des cercles concentriques dans le ciel bleu nuit.



Nous approchons de la clôture qui proscrit l’entrée à la forêt que les chasseurs du coin ont soigneusement réservée à leur usage, peu importe, nous enjambons aussitôt la barrière soi-disant électrifiée et pénétrons dans la pénombre interdite. Après tout, mon fils a emporté son arc en érable ainsi que quelques flèches, ce qui fait de nous des chasseurs d’un autre temps, le temps où les indiens Lakota parcouraient fièrement les plaines de l’ouest américain.



L’endroit n’est pas entretenu et nous devons nous frayer un chemin entre les arbres morts écroulés, les fils de fer barbelé délimitant une frontière paranoïaque, tandis qu’ici et là des bouteilles de bière portent une timide atteinte à la beauté du lieu. La forêt est un curieux mélange d’hêtres immenses, de chênes majestueux dont certains ont plusieurs siècles, de bouleaux faméliques, et de pins maladifs plantés en dépit du bon sens au cœur d’une hêtraie qui semble dater du moyen-âge.



L’envol du héron bleu qui veille sans discontinuer sur ce lieu encore sauvage indique que l’étang est tout proche. Les animaux épuisés par la canicule qui sévit depuis plusieurs semaines viennent s’y désaltérer à la nuit tombée et qui sait, peut-être aurons-nous la chance d’apercevoir une biche, un chevreuil, ou un sanglier. Le vent est tombé, le jour est sur le point de faire place à la nuit. Enveloppés dans une chaleur étouffante, nous constatons avec une pointe de déception que l’endroit est désert.



Fatigués par le périple qui conduit jusqu’à l’étang où nagent dans une eau presque brune de gros poissons à la queue noire que je ne parviens pas identifier, nous nous asseyons à l’ombre d’un aulnes pleureur pour reprendre notre souffle. Et soudain, un craquement, puis un autre en provenance du coeur noir de la forêt. Un énorme sanglier au pelage anthracite apparaît sous nos yeux médusés, bientôt suivi de ses deux compères à la fois plus petits et moins sombres qui viennent boire l’eau trouble de l’étang. Nous nous levons sans faire un bruit pour mieux apercevoir ces animaux assommés par la chaleur, qui semblent ne pas nous avoir remarqués. Absence de vent, pénombre, silence du crépuscule. Le mystère de l’apparition de ces animaux d’un autre âge est intact et nous sentons battre dans nos poitrines le coeur sauvage de la forêt. Le mâle dominant au pelage presque ébène se tourne dans notre direction et s’approche doucement. Il est à présent à quelques mètres et je serre la main de mon enfant, conscient de la magie de l’instant. Mon coeur tombe comme une pierre dans un puits sans fonds tandis que mon petit chasseur murmure à mon oreille son émotion devant l’irruption d’une vie indomptée.



___





Ce court texte autobiographique est un modeste hommage au « Livre de Yaak » de Rick Bass, qui conte avec un talent invraisemblable sa découverte de la vallée du Yaak, au nord du Montana, à travers plusieurs textes d’une beauté saisissante. L’auteur y décrit son coup de foudre pour la forêt primaire et les innombrables animaux qui se nichent au cœur de la vallée. Il nous fait part de sa crainte qu’un jour toute cette beauté ne disparaisse, et nous fait partager son combat pour sauvegarder ce qui peut l’être, en stoppant enfin notre quête insatiable d’un profit mortifère.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Ce témoignage est une vibrante déclaration d'amour et de colère d'un homme pour sa vallée, celle de Yaak dans le Montana, sa forêt, ses montagnes et tous ces habitants, élans, loups, ours, grizzlis, cerfs, biches, grouses, coyotes, lynx, lions, aigles, truites... et quelques humains également.

Après lui, on rêve de s'enfoncer dans ces bois, de découvrir cet environnement précieux et magique.

Mais après l'avoir lu, on se dit aussi qu'on est mieux chez nous, parce que pas sûrs d'être dignes de cette nature si fragile, que l'être humain, en particulièrement les grandes entreprises forestières, s'acharnent à détruire.

Finalement, j'aime cette idée de l'écrivain privilégié, sensible et amoureux de sa vallée, qui prend le temps de nous la faire aimer à distance, sans prendre le risque de l'abîmer. Je me suis également révoltée à lire son combat au long cours pour créer une réserve naturelle et de protection, qui rencontre encore si peu d'écho parmi les politiques de cet état... et des autres d'ailleurs.

Un magnifique plaidoyer pour l'environnement, le respect des espèces, animales et végétales, du rythme des saisons, de la mort et de la vie.

Pour que chaque citoyen puisse se réveiller et défendre une vision de la nature que les puissances de l'argent sont en train de faire disparaître partout dans le monde.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20141229.OBS8965/rick-bass-l-ecrivain-qui-a-choisi-la-vie-sauvage.html



nouvel obs 10/ 12 / 2014
Lien : http://bibliobs.nouvelobs.co..
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