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Critiques de Rick Bass (246)
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Là où se trouvait la mer

Ce livre m'a fait voyager complètement, transportée dans un univers extrême où l'homme doit se battre pour dominer le froid et la neige, chasser en raquettes ou à ski dans d'immenses forêts pour se nourrir, partager la chaleur humaine dans un unique bar de village perdu, allumer de grosses flambées dans des chalets de bois...l'aventure humaine à l'état pur.
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Là où se trouvait la mer

Le meilleur roman de Rick Bass
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Là où se trouvait la mer

Rick Bass, écrivain et écologiste américain engagé, est né en 1958 à Fort Worth (Texas). Fils d'un géologue, il passe lui-même une licence de géologie en 1979 puis jusqu’en 1987, il travaille comme géologue pétrolier à Jackson (Mississippi) où il écrit ses premières nouvelles. En 1987 il déménage avec sa famille dans la vallée du Yaak, à l’extrême nord-ouest du Montana. Là, il œuvre à la protection de sa région d'adoption, en particulier contre les routes et contre l'exploitation forestière. C'est ainsi que Rick Bass a été l'un des fondateurs de l'Association de sauvegarde des forêts de la vallée du Yaak. Il a également fait partie de plusieurs associations écologistes comme les Round River Conservation Studies, le Sierra Club ou la Montana Wilderness Association. Le roman, Là où se trouvait la mer, est paru en 1999.

Dans une vallée du Nord-Ouest du Montana, Swan un petit village perdu où vivent quelques hommes et femmes autour d’un bar et d’une épicerie bazar. Le Vieux Dudley, tyrannique géologue qui vit de ses rentes pétrolières au Texas, tient sous sa coupe deux jeunes hommes qu’il forme au métier. Il y a Matthew, le plus ancien et amant de Mel, sa fille qui habite à Swan et Wallis le plus jeune. Depuis plusieurs années, le Vieux espère trouver du pétrole à Swan mais malgré les nombreuses explorations tentées par Matthew, aucune trace du précieux liquide n’a été découverte. Entêtement, brimade, le Vieux Dudley envoie Wallis dresser la carte géologique du côté de Swan ( !) qui permettra enfin de mettre à jour un filon.

Wallis arrive au début de l’hiver dans cette petite bourgade ensevelie sous la neige. Il loge chez Mel où la présence virtuelle de Matthew est prégnante et il fait la connaissance d’Helen qui a élevé le garçon, d’Amy et de son jeune fils Colter, de Danny et Artie qui gèrent le bar devenu place du village. Mel étudie les loups, dressant des cartes signalant leur présence, Wallis étudie le terrain, dressant une carte pour déterminer le lieu où se trouve le pétrole.

Le roman s’étale sur une année, les quatre saisons, durant lesquelles Rick Bass va tisser une œuvre à plusieurs facettes qui entreront toutes en résonnance. Compte-rendu de l’évolution de ce microcosme humain, les sentiments entre Mel et Wallis bien entendu, les visites courtes mais tonitruantes du Vieux Dudley avec Matthew, la vie, la mort, une naissance ou un départ au loin, le cycle de la vie qui passe. A ces portraits psychologiques forts (Le Vieux Dudley !), s’ajoute en toile de fond, le rythme des saisons, la neige qui coupe le village du reste du monde, la flore et la faune, les ours qui hibernent, les loups qui chassent les daims, le bois qu’il faut couper, la viande dont il faut garnir le saloir si l’on veut survivre à la rude saison. Il y a aussi ces carnets, écrits par Dudley quand il était jeune, cette histoire du monde et de l’origine de la vie, que Wallis découvre et dont le texte vient en contrechant mettre en perspective le récit. Enfin en fil rouge, ce pétrole existe-t-il et si oui, la vallée sera-t-elle détruite par les puits de forage qui viendront en déflorer la virginité ?

Le roman a failli être excellent, il n’est que bon. Rick Bass sait être sublime quand il évoque la Nature, on sent alors que sa plume puise dans ses croyances profondes, ce que j’avais déjà apprécié dans son Journal des cinq saisons. Ou quand il évoque sous nos yeux des scènes inoubliables, les caribous à la fenêtre du bar, le massacre de l’ours par des ouvriers venus construire une route, le canot emportant au fil de l’eau un cadavre comme dans un rite primitif… Par contre, je l’ai trouvé moins bon quand il multiplie les invraisemblances, si certaines sont acceptables sous couvert de licence poétique, d’autres agacent comme par exemple cette scène où deux personnages cherchent un sapin pour Noël, à minuit, dans la forêt qui disparait sous les averses de neige ! Ou le Vieux Dudley qui mange des poignées de farine parce qu’il a faim… Ces invraisemblances de situation contrastent avec la précision des détails pratiques liés à la vie dans ces rudes contrées que l’auteur connait bien. Et puis, le roman est un peu trop long (six cents pages). Un bon roman donc, mais loin de ce qu’il aurait pu/dû être.

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Là où se trouvait la mer

Un livre qui peut sembler aride dans ces premières pages, mais qui se révèle d'une beauté absolu. Un voyage extraordinaire, tant dans ses descriptions grandioses de paysages que dans l'acuité de ses personnages. Un livre puissant, vraiment
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La rivière en hiver

Je me suis perdu dans cet état sauvage, où le souffle de l'élan pourchassé fume sur la froidure de la forêt, où des os de bisons sont enterrés quelque part en hommage aux dieux protecteurs d'une ethnie indienne, où des saumons remontent des rivières et des bûcherons bûcheronnent... Les yeux qui brillent comme le souvenir d'une lune aux reflets bleus, ou des étoiles éphémères s'aventurent dans ton cœur, ton être, ton âme, j'écoute le silence d'un troupeau venu s'abreuver d'une soif désespérée, la musique mélodieuse des tronçonneuses au cœur de la forêt, les grognements et tintamarres des crapauds-buffles dans le réservoir du champ situé en contrebas... Je remonte « la rivière en hiver », un jour, une nuit, une vie, dans le Montana.



Je traverse des plaines qu’un vent balaye de sa fougue ou de sa folie, à la recherche d’un arbre, l’arbre parfait, ou d’un bar, le bar parfait, celui qui me servira dans le silence d’une nuit une bonne bière, un vieux juke-box crachotant des chansons du loner Neil Young ou de la belle Emmylou Harris, des vieux accoudés au comptoir, le silence devant leurs bières. L’esprit americana de ce partage. Les tronçonneuses résonnent encore dans ma tête lorsque la lune m’apparait toujours de ses atours si bleutés si souriants, le souvenir d’une vie. Le Montana, je m’y sens bien. Je m’y recueille, jusqu’à plus soif, dans le silence d’une putain de vie, dans le silence des hommes et le chant des grenouilles.



Et si c’est un hiver dans le Montana, cela devient un été en Amérique du sud. Entre deux expéditions dans le blizzard du presque Grand-Nord, je me retrouve donc assoiffé, là-également – comme quoi la soif n’est pas une question de latitudes, dans une terre de poussière – asséchée la rivière - et de silence, un guide du Pérou et du Chili à l’usage d’un alcoolique. C’est bien me connaître que de m’imaginer me (com)plaire ainsi dans cette ambiance. Là où il y a des bisons, il y a forcément des bars. Au bord d‘une rivière, au cœur d’un hiver.

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La rivière en hiver

Rick Bass est un auteur américain connu et reconnu, un des plus grands écrivains dans le domaine du nature writing.



Vous avez envie de vous couper de la ville ? Vous rêvez de grands espaces et d'un retour aux sources ? La rivière en hiver est un recueil de plusieurs nouvelles/novellas qui se lisent avec délectation. Rick Bass capte cette nature sauvage qui nous fascine par sa grandeur, par sa force et ce constat indéniable : l'homme n'est rien face à elle.



À l'image de Jim Harrison, Rick Bass raconte une Amérique qui n'est pas celle des stars et d'Hollywood, c'est celle des êtres imparfaits, des êtres qui sont guidés par la nécessité du quotidien, qui survivent et espèrent, qui avancent et tombent. Des êtres qui s'imprègnent de leur environnement, où les paysages deviennent personnages.
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La rivière en hiver

Chez Rick Bass on est chasseur d’élan, plongeur sous la glace d’une rivière en hiver ou bucheron alcoolique et sans emploi filant tout droit vers la banqueroute. On peut aussi racheter des terres pétrolifères à des familles sans le sou, s’offrir un road trip à travers le Montana de Missoula à Yellowstone, coacher avec passion l’équipe féminine de basket d’un trou paumé ou s’en aller couper un sapin en pleine forêt la veille de Noël. Chez Rick Bass on vit au grand air, dans des régions isolées. On a des rapports compliqués avec ses semblables et on est du genre solitaire. Surtout, on a un lien à la nature aussi rude que respectueux. Cette dernière n’est d’ailleurs jamais douce et bienveillante, elle n’est pas là pour jouer la muse des poètes fleur bleue et c’est tant mieux.



Rien de romantique ni de bucolique à attendre de ces nouvelles débordant de nature writting mais rien de gratuitement démonstratif non plus. Ici la violence est sourde, la douleur rentrée, le danger latent ne se transforme pas automatiquement en drame. Tout en subtilité, parfois contemplative, la narration presque dépourvue de dialogues joue de l’alternance du calme et de la tension pour décrire un environnement âpre qui peut se révéler tour à tour cruel ou généreux.


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La rivière en hiver

Les nouvelles de ce recueil présentent des hommes en prise avec la nature lors d'activités de plein air dans les grands espaces américains. Toutes capturent des instants à la fois banals et magiques mettant l'homme face à une nature tantôt accueillante, tantôt dangereuse mais toujours fascinante pour qui sait voir, sentir et entendre.

En la décrivant avec précision et sensibilité, Rick Bass souligne la séduction de lieux que seul un véritable amoureux de la nature peut sublimer avec une telle puissance évocatrice. Sans chercher les effets spectaculaires, ses mots font surgir toute une palette de couleurs, de senteurs et de sons qui immergent au coeur de paysages que l'on peut imaginer facilement, comme si on y était en vrai.

J'ai nettement entendu la neige craquer sous le sabot d'un chevreuil, senti la présence du cougar tapi dans l'ombre, respiré l'odeur estivale de la menthe écrasée. Et vu et entendu bien d'autres choses encore...

J'ai découvert Rick Bass l'an passé avec son excellent Sur la route et en cuisine avec mes héros. Je l'apprécie tellement que je vais continuer l'exploration de son univers en compagnie de Colter, son chien, déjà dans ma pal même si j'ai horreur de la chasse.
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La rivière en hiver

Une belle compilation.


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La rivière en hiver

Dans ces huit nouvelles, l’auteur confronte ses personnages à la nature et aux grands espaces américains.
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La rivière en hiver

« La rivière en hiver » de Rick Bass est un recueil de huit nouvelles, qui partagent une forme d'immobilité, de mélancolie et de douceur, et sont souvent illuminées par la beauté immaculée d'une nature étonnamment préservée et sauvage.



Pour la plupart, les courts récits se déroulent au coeur de l'hiver du Montana. Les protagonistes sont bûcherons ou chasseurs et affrontent la rudesse des éléments dans un décor d'une pureté parfois féérique. L'intrigue est le plus souvent minimaliste. Les nouvelles de Rick Bass sont inclassables, et ressemblent tantôt à un conte ou à un long poème en prose tant l'écriture ciselée et délicate de l'auteur accorde une place saisissante à la beauté d'un arbre bleu qui surgit au coeur de la nuit comme à celle de phalènes virevoltant autour d'un feu de joie.



Le nouvelliste nous emporte dans la première nouvelle sur les traces de chasseurs, qui souffrent mille maux en trainant à travers la montagne enneigée l'énorme carcasse de l'élan qu'ils viennent d'abattre, et deviennent par une ironique inversion des rôles les victimes de la revanche de mère-nature.



Le lecteur plonge ensuite au creux des souvenirs émerveillés d'une jeune fille de douze ans au cours d'un long voyage initiatique à destination du parc de Yellowstone, qu'elle effectue en compagnie de son père dont la mémoire est sur le point de vaciller définitivement.



Dans l'émouvante nouvelle qui donne son titre au recueil, un adolescent plonge sous la glace pour tenter d'accrocher à un filin métallique et de remonter à la surface le pickup dans lequel son père s'est noyé un an plus tôt.



La nouvelle la plus poignante se déroule le soir de noël. Un bûcheron emmène ses deux jeunes enfants à la recherche du sapin idéal et tombe en panne au milieu de la forêt. Le chemin du retour fait songer à un conte de Grimm, lorsque des bruits feutrés de pas sur la neige indiquent la présence toute proche d'un cougar et que scintille au loin l'éclat presque surnaturel des ampoules serties de glace accrochées à l'arbre bleu qui surplombe la demeure familiale.



D’autres nouvelles nous emmènent sur les traces d'un chasseur de baux employé par l'industrie pétrolière, d'un alcoolique qui quitte le Montana pour d'étranges vacances en Amérique du Sud, d'un coach de basket féminin qui prend son métier trop à coeur, et d'un enfant qui tente de cuire un gigantesque poisson-chat lors d'une soirée barbecue insolite.



« La rivière en hiver » est un ouvrage touchant, dont les récits introspectifs nous plongent au coeur des émotions de ses personnages. La force des nouvelles aussi belles que des poèmes qui composent le recueil est de tendre vers une forme de pureté, d'effleurer la perfection de la beauté du monde, de toucher du doigt cet instant magique où des centaines de minuscules cristaux dorés éclatent sous nos paupières.



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La rivière en hiver

Huit nouvelles composent ce recueil de Rick Bass qui porte d'ailleurs le titre de l'une d'elles, des nouvelles qui sont de véritables condensés de romans, chacune d'elles s'inspirant de la nature sauvage dont l'auteur est le chantre. Toutes sont de véritables tranches de vie où les personnages sont confrontés à ces grands espaces américains.

La première, Élan nous invite à une initiation à la chasse à l'élan, d'un nouvel arrivant par son voisin Matthew, au-delà de la Yaak River et ceci afin de faire provision de viande pour l'hiver. Les deux hommes devront affronter pendant plusieurs jours les étendues glacées et enneigées dans un froid glacial pour d'abord traquer la bête, puis la tuer et enfin la ramener. La puissance physique déployée par ces chasseurs dans ces conditions extrêmes m'a épatée.

Ce dont elle se souvient nous conte l'histoire de Lilly et son père se rendant de Missoula à Yellowstone, en plein été : un véritable road-trip empli de mélancolie, durant lequel défilent de sublimes paysages et beaucoup de souvenirs…

L'arbre bleu est le récit d'une famille vivant dans la forêt et dont le père Wilson décide avec ses filles un soir de Noël d'aller couper un sapin. Leur voiture tombant en panne, ils devront rentrer à pied avec la menace d'un cougar à leur poursuite. Ici ce sont la beauté et la force de la nature ainsi que ses dangers qui sont évoquées de même que la fragilité de ce père.

Dans Les chasseurs de Baux, un jeune homme, travaille à racheter à bas prix des terrains pétrolifères, dans les collines d'Alabama. Rick Bass raconte à merveille la fièvre des chercheurs d'or noir tout en livrant une fine étude psychologique du personnage.

La rivière en hiver nouvelle qui, bien que très courte est cependant glaçante ! le jeune Brandon plonge sous la glace pour attacher une chaîne à un pick-up tombé dans la rivière pour qu'ainsi les villageois puissent le remonter ! Ce sera une véritable bataille contre les éléments.

Coach, surnom donné à cet homme de quarante-trois ans, marqué par l'abandon de son père à 6 ans et dont la mère est maintenant malade ne connaissait que la bagarre et la désertion. Il est devenu entraîneur d'équipes féminines de basket grâce à un vieil entraîneur qui l'avait sauvé de l'abîme quand il était au lycée. C'est devenu une thérapie. Outre le combat de cet homme pour contrôler ses pulsions, je suis restée sans voix devant l'imagination terrifiante et désolante dont ont pu faire preuve des hommes, dans ce dernier village où arrive Coach, pour réhabiliter d'anciennes carrières effondrées...

Avec Guide du Pérou et du Chili à l'usage d'un alcoolique, on retrouve Wilson et ses deux filles Stéphanie, bientôt 18 ans et Lucy 15 ans. Celui-ci diminué par une chute et devenu alcoolique a décidé ce voyage à trois vers l'Amérique du sud, avant que ses filles bientôt adultes ne le quittent, pour qu'elles gardent en mémoire le souvenir d'un père aimant. Il fera des efforts pour ne pas boire… Amour paternel, amour filial, rencontres imprévues et une fin sublime.

Histoire de poisson clôture ce recueil. Il y est question d'un énorme poisson-chat pêché dans le Colorado et remis à un garagiste par un client pour régler ses dettes. Ce poisson va bientôt susciter bien des envies et prendre une autre dimension.

Toutes ces nouvelles sont tissées autour de la nature avec sa beauté et la marque qu'elle dépose au creux de nos mémoires, mais aussi ses dangers quand l'homme s'y confronte.

Rick Bass décrit à chaque fois, des êtres fragiles, souvent cabossés par l'existence, qui tentent des expériences pour redonner un peu de sens à leur vie, pour « se réparer » ou tenter de donner une image meilleure de leur vie. Il y a un climat de danger permanent dans chacune de ces nouvelles. Souvenirs et mémoire sont aussi très présents et le fantastique pointe souvent son nez.


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La rivière en hiver

Huit belles nouvelles sous la plume magistrale de Rick Bass qui a le talent pour emporter l'adhésion du lecteur dès les premières lignes de chacune de ces courtes histoires.



Alors, bien sûr, comme toutes les nouvelles, elles sont inégales, d'abord en longueur, deux d'entre elles prenant beaucoup plus d'espace que les autres, et en qualité, ceci selon la perception du lecteur et l'attachement qu'il a pu ressentir envers les personnages, qu'il ne retrouvera pas, sauf exception, au fil de sa lecture.



Chacune présente néanmoins des personnages intéressants, aussi bien les chasseurs d'élan et de cerf que les fillettes parties avec leur père couper dans la nuit le sapin de Noël (on les retrouve d'ailleurs dans une autre histoire, devenues adolescentes, portant et tentant de sécuriser leur père ainsi que lui-même l'avait fait pour elles dans la forêt) ou ce fameux chasseur de baux plein de scrupules, ce jeune à la pêche d'un pick-up englouti sous la glace de la rivière et même cet autre jeune gardien éphémère d'un poisson-chat.



Mélancolie, nostalgie, fuite du temps et conscience de l'inéluctable peuplent ces histoires avec la toile de fond de la nature où Rick Bass est le maître pour saisir et traduire les faits les plus simples, comme l'image du feu, le froid, ce fameux wild du Montana, mais aussi, pour une fois l'Amérique du Sud avec Chili et Pérou.



Un vrai plaisir de suivre les méandres de la rivière en hiver, avec Rick Bass, sachant que même si l'immuable sera toujours là au prochain printemps, d'autres choses auront ou vont changer, inéluctablement, Rick Bass sachant faire ressentir l'intime, le profond, ce qui nous habite finalement tous et que nous ne sommes pas toujours capables d'exprimer.
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La rivière en hiver

« Sur l’étroite plage pierreuse, au bord de la rivière, des hommes et des femmes tenaient des lanternes. Quelques-uns s’aventuraient sur la glace, où leurs lampes jetaient des lueurs brouillées, tremblotantes. Près des lanternes et des petits feux allumés le long de la berge, les villageois se réduisaient à de sombres silhouettes et aucun n’était reconnaissable dans cette lumière vacillante. Cela rappela à Brandon un service funèbre : partout des bougies, partout des ténèbres, dans le Grand Nord. »



La Rivière en hiver, c’est la vie au grand air, la rudesse des grands espaces américains et paradoxalement des instants du quotidien de gens dont la simplicité n’a d’égal que la proximité avec cette nature omniprésente.



De ce recueil de huit nouvelles, celle qui m’a le plus touchée raconte le périple d’un père et de ses enfants partis en forêt dans la nuit hivernale chercher un sapin de Noël. Une sortie sous la neige bien mal préparée au risque de virer au désastre mais qui pourtant restera inoubliable. L’arbre bleu.



Une autre raconte une partie de chasse à l’élan. Élan. Une autre encore raconte la pêche d’un énorme poisson chat, les espoirs d’un gamin chargé de surveiller cette pêche miraculeuse, promesse d’une vie meilleure, et le souvenir perdurant bien des années plus tard. Histoire de poisson.

Dans celle qui donne son nom au recueil, il est aussi question d’un fils qui repêche la voiture de son père noyé au fond d’un lac gelé, réussite entre tristesse, émotion et satisfaction du devoir accompli. La Rivière en hiver.



Je vous laisse découvrir les suivantes devant bien admettre que j’y suis plutôt resté hermétique, totalement extérieur à ces histoires, peinant même parfois à poursuivre ma lecture. Question de moment peut-être…



Alors que j’avais adoré Winter, je pensais qu’il en serait de même pour ce recueil de nouvelles de Rick Bass mais ce ne fut pas totalement le cas. Une lecture en demi-teinte mais qui ne m’empêchera pas de poursuivre ma découverte de cet auteur.



Merci à Babelio & Christian Bourgois Éditeur !



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La rivière en hiver

Rick Bass, écrivain et écologiste américain engagé, est né en 1958 à Fort Worth (Texas). Fils d'un géologue, il passe lui-même une licence de géologie en 1979 puis jusqu’en 1987, il travaille comme géologue pétrolier à Jackson (Mississippi) où il écrit ses premières nouvelles. En 1987 il déménage avec sa famille dans la vallée du Yaak, à l’extrême nord-ouest du Montana. Là, il œuvre à la protection de sa région d'adoption, en particulier contre les routes et contre l'exploitation forestière. C'est ainsi que Rick Bass a été l'un des fondateurs de l'Association de sauvegarde des forêts de la vallée du Yaak. Recueil de huit nouvelles inédites, La Rivière en hiver vient de paraitre.

Comme souvent avec cet écrivain, il y a peu à dire sur ses écrits, non pas qu’ils soient mauvais bien au contraire, mais parce qu’ils expriment simplicité et naturel, le plus souvent relatant la vie au grand air et au plus proche de la nature.

Ces huit textes mêlent donc la ruralité et la beauté de la nature mais pas que. Dans le premier registre il y aura une chasse à l’élan avec le rapatriement laborieux de la viande à dos d’homme ou la quête du sapin du Noël idéal dans une forêt la nuit, ce qui n’est pas sans risques dans les deux cas. Dans un genre bien différent, un homme achète des parcelles de terrain pour le compte d’une société de forage de pétrole, ou bien un coach de basket féminin sur le déclin ne peut se résoudre à son sort et reste animé par le désir de victoire.

Il est aussi question d’un village et d’un fils tentant de récupérer au fond d’une rivière gelée, le pick-up du père s’y étant noyé, ou bien d’un gamin chargé de surveiller à ses risques et périls un énorme poisson-chat pêché par son père qui s’active à préparer le barbecue.

Enfin, deux nouvelles ont plus ou moins trait à l’alcoolisme, l’une où un père ex-alcoolo et sa gamine prennent de courtes vacances avant que sa santé ne le lui interdise, une autre où un bûcheron au chômage, alcoolique et fauché, séparé de sa femme, dans un dernier baroud d’honneur, emmène ses deux grandes filles dans un improbable voyage au Pérou…

Si l’on tente de trouver des points communs à ces nouvelles, moi j’y ai vu des références à la mémoire, au temps qui s’enfuit plus vite qu’on ne le voudrait ; ou encore des hommes qui souffrent ou ont souffert mais qui, contre vents et marées veulent rebondir, au moins une dernière fois.

Une lecture reposante et calme, pleine de mélancolie et de tendresse, pour s’aérer l’esprit…

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La rivière en hiver

Une magnifique fresque humaine avec en toile de fond une nature splendide, dangereuse et inquiétante. Il y a les animaux qui la peuplent et les conditions météorologiques rudes avec laquelle les habitants composent, en vivent en l’admirant presque malgré eux. Les personnages de chacune des huit nouvelles sont impressionnants par leur force et leur faiblesse.

L’auteur nous les présente avec délicatesse, respect et admiration s’agissant des deux chasseurs d’élans qui après avoir suivis la piste d’un mâle magnifique et l’avoir abattu, transporte sa viande et tous les bois, os et peau qui le constituait, sur des jours et des nuits, sur leurs dos. Epuisés, blessés par le poids sur leurs épaules, transis par le gel, la neige, le vent, et leur fatigue accumulée. Mais qui le ramène en bravant les éléments en puisant dans leurs ressources. Le plus ancien, enseignant au nouveau venu la persévérance, les gestes qui sauvent avant de mourir d’hypothermie.

Chacune des nouvelles met en scène des personnages banals dans ces contrées, mais tellement attachants quand on se penche, nous lecteurs tels des entomologistes sur leur vie difficile pourtant pleine de beauté, d’amour, de ressource et d’intérêt dans des paysages grandioses. Belles nouvelles, bon écrivain, belle découverte de lecture pour moi.

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La vie des pierres

Rick Bass, géologue de formation, vit dans une région protégée du Montana : la vallée du Yaak. De ce choix de vie isolée, il nous fait partager la beauté et la fragilité de la nature qui l’entoure. Une écriture très subtile, pour cet auteur reconnu tout à la fois pour son écologisme et ses qualités littéraires. Testé par Marilyne (Bibliothèque de Viroflay)
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La vie des pierres

Des Nouvelles qui oscillent entre la région de Houston au Texas et le Montana. Une ambiance à l'image du climat : tantôt moite, tantôt glaciale. Des héros tantôt avec la vie devant eux, tantôt luttant contre la mort.

La famille est au cœur de presque chaque nouvelle, joies présentes des moments passés ensembles, peur des changements qui approchent, souvenirs de l'apprentissage reçu, désir de faire revivre l'absent, son esprit.

Beaucoup de tendresses et parfois de longs détours vers la biologie, la géologie des lieux qui font malheureusement perdre le fil de l'émotion pure.
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Le ciel, les étoiles, le monde sauvage

Difficile d'écrire sur l'expérience de la Nature à travers ces trois nouvelles sublimes de Rick Bass.



Toutes différentes. Des tons, époques et lieux différents. Le trappeur à la poursuite de sa femme qui reste juste hors de sa portée ; le jeune loup, fraîchement libéré du grand patron pétrolier, mettant à jour des nappes de pétrole là où son mentor échouait ; et la nouvelle dont le recueil porte le nom, cycle de vie d'une famille et de "sa" terre.

Trois déclarations d'amour à la Nature, personnage central aux multiples visages. La première dans la folie de l'isolement et des grands espaces. La seconde dans l'imagination du passé de la région, comme un rêve doux et paisible de mer disparue bien avant le passage destructeur de l'homme. Et la dernière, la plus vive, la plus belle et aussi la plus mélancolique, dans l'apprentissage des rythmes et des cycles de vie de l'homme et de la nature, dans l'émerveillement perpétuel face à une nature qui semble peu à peu disparaître, avec chaque génération, mais survivra à la narratrice, dernière gardienne de ce temple.



Chaque nouvelle a un impact différent. Les deux premières semblent au premier abord plus froides, la dernière plus intense... Rick Bass travaille lentement son lecteur et laisse la poésie de sa plume s'immiscer pour vous hanter longtemps après que vous ayez doucement reposé le recueil.
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Le ciel, les étoiles, le monde sauvage

Je découvre Rick Bass avec ce recueil de trois nouvelles. Trois textes plus ou moins longs dont les intrigues se déroulent au sein du monde sauvage et naturel. On découvre des personnages en proie à la solitude, et confrontés à la fuite et la rupture. Si les nouvelles sont assez inégales, je garde en mémoire deux figures de femmes, assez marquantes.



* Dans la première nouvelle – Judith quitte brusquement la tanière de Trappeur, avant qu’il ne soit trop tard ; avant de s’enliser dans sa folie et sa maladie. Après une crise de trop, la jeune femme s’échappe dans la nuit en brisant une vitre. Elle fuit à cause « des bandes rouges et vertes qui striaient le ciel » – les hypnotiques aurores boréales. Trappeur à ses trousses, le cœur brisé. La chasse commence.



* Et cette femme-enfant – dans la dernière nouvelle – qui se souvient de son enfance au contact de la nature, des bois et des animaux. Du jour où elle trouve le corps sans vie d’un aigle si grand qu’elle le prend au début pour un humain recouvert de plumes. Au sommet d’une falaise, la fillette l’accroche à un chêne immense afin de déployer ses ailes, et de lui relever la tête. Espérant que, dans une autre vie, il prenne son envol…



Rick Bass nous offre une palette d’émotions à travers ses descriptions de la nature ; le monde sauvage et animal nous apparaît dans toute sa pureté, sa sauvagerie poétique.

Le monde sauvage demeure « cette chose qui vous rappelle vers l’intérieur, vers les ombres et la sécurité d’un lieu qui en a toujours le respect. Dans chacun de ses atomes. »
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