AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Rick Bass (246)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le ciel, les étoiles, le monde sauvage

Rick Bass est vraiment un magicien.Ce recueil de trois longues nouvelles est une merveille.Si Les mythes des ours relève du légendaire,sorte de transfert littéraire où le trappeur et l'ours ne font plus qu'un,si Là où se trouvait la mer raconte un destin pétrolier au Texas au début de l'exploitation dans une ambiance pas si éloignée d'un Faulkner sur bfod d'aviation rudimentaire,si ces deux textes sont excellents,ils laissent la part belle à la nouvelle éponyme,étirée de 150 pages,Le ciel,les étoiles,le monde sauvage,étourdissant voyage, admirablement traduit par Brice Mathieussent qui aura décidément fait beaucoup pour la littérature "sauvage" américaine.Une femme d'âge mûr retourne vivre dans le ranch texan de son grand-père.Sa mère,enterrée à même la falaise,morte très jeune l'accompagne au long de cette profonde évocation de ses vertes années en ce pays uù homme et nature se fondent parfaitement en un rousseauisme "americana" où certains discerneront naïveté,où je ne vois que poésie et lyrisme.



Les fameuses planches d'Audubon illustreraient parfaitement cette médiation active parfois nocturne dans ces lacs et ces rivières.Il suffit de se laisser dériver au fil de l'élégie parmi les engoulevents et les tatous,les lynx et,plus que tout,les aigles symboles.La narratrice raconte un épisode magnifique,parmi tant d'autres.Découvrant un aigle probablement empoisonné la jeune adolescente le recouvre d'une chemise avant de revenir le lendemain pour le hisser ,loin et haut,dans les branches d'un vieux chêne,masqué par des cèdres,et de lui redonner ainsi ses deux mètres d'envergure et sa vue plongeante sur la rivière.Il y a pas mal d'écrivains dits du Montana.En France on aime les lire,parfois avant de jeter nos papiers gras.Plutôt que de persifler ainsi mieux vaut les escorter en leurs tribulations parmi pierre,faune et flore,et humanité aussi bien que celle-ci,contrairement aux trois premières,ait bien du mal à connaître sa propre histoire.Le grand cycle poursuit sa route mais hélas il semble que les roues du siècle écrasent ou pour le moins écartent des créatures millénaires.Retour au respect prochain?,Possible?Douteux?



N'ayez crainte.Rick Bass n'est pas du genre à pensums écologiques.Si vous décidez de vivre un peu avec son héroïne,parmi les cris d'oiseaux de son grand-père attirant les colibris,les craintes nocturnes du vieux Chubb,les appels de sa mère toute proche,les courageuses actions de son père pour freiner l'hécatombe de la diversité,vous passerez un joli moment en littérature,de la plus belle eau.Ce mot de la fin coule de source après une telle lecture.





Commenter  J’apprécie          20
Le ciel, les étoiles, le monde sauvage

"[...] Ce livre est une ode à la biodiversité et au cycle de la vie humaine et animale, qui répond au même rythme pour tous. C’est un régal simple pour ceux qui cohabitent avec la nature en cherchant à la dégrader le moins possible. Le rythme lent de la narration et la description de l’environnement entraine le lecteur dans une sorte d’observation passive, de transe. C’est une sensibilisation pour nous. Elle témoigne de la possibilité d’être heureux avec le moins de biens matériels possibles et loin du phénomène de consommation qui touche nos sociétés aujourd’hui. Lorsqu’on ferme le livre c’est comme si l’on voyait s’éteindre une faible lumière dans un jardin de silence. Le livre de Rick Bass c’est le même rythme qu’une chanson folk de country dont le chanteur à la voix profonde et éraillée chante les splendeurs de son pays. Un morceau de gratte acoustique sans rien d’autre pour l’accompagner que des mots bien choisis. [...]"
Lien : http://bouquinautes.com/2013..
Commenter  J’apprécie          20
Le ciel, les étoiles, le monde sauvage

Difficile d'écrire sur l'expérience de la Nature à travers ces trois nouvelles sublimes de Rick Bass.



Toutes différentes. Des tons, époques et lieux différents. Le trappeur à la poursuite de sa femme qui reste juste hors de sa portée ; le jeune loup, fraîchement libéré du grand patron pétrolier, mettant à jour des nappes de pétrole là où son mentor échouait ; et la nouvelle dont le recueil porte le nom, cycle de vie d'une famille et de "sa" terre.

Trois déclarations d'amour à la Nature, personnage central aux multiples visages. La première dans la folie de l'isolement et des grands espaces. La seconde dans l'imagination du passé de la région, comme un rêve doux et paisible de mer disparue bien avant le passage destructeur de l'homme. Et la dernière, la plus vive, la plus belle et aussi la plus mélancolique, dans l'apprentissage des rythmes et des cycles de vie de l'homme et de la nature, dans l'émerveillement perpétuel face à une nature qui semble peu à peu disparaître, avec chaque génération, mais survivra à la narratrice, dernière gardienne de ce temple.



Chaque nouvelle a un impact différent. Les deux premières semblent au premier abord plus froides, la dernière plus intense... Rick Bass travaille lentement son lecteur et laisse la poésie de sa plume s'immiscer pour vous hanter longtemps après que vous ayez doucement reposé le recueil.
Commenter  J’apprécie          60
Le ciel, les étoiles, le monde sauvage

Je découvre Rick Bass avec ce recueil de trois nouvelles. Trois textes plus ou moins longs dont les intrigues se déroulent au sein du monde sauvage et naturel. On découvre des personnages en proie à la solitude, et confrontés à la fuite et la rupture. Si les nouvelles sont assez inégales, je garde en mémoire deux figures de femmes, assez marquantes.



* Dans la première nouvelle – Judith quitte brusquement la tanière de Trappeur, avant qu’il ne soit trop tard ; avant de s’enliser dans sa folie et sa maladie. Après une crise de trop, la jeune femme s’échappe dans la nuit en brisant une vitre. Elle fuit à cause « des bandes rouges et vertes qui striaient le ciel » – les hypnotiques aurores boréales. Trappeur à ses trousses, le cœur brisé. La chasse commence.



* Et cette femme-enfant – dans la dernière nouvelle – qui se souvient de son enfance au contact de la nature, des bois et des animaux. Du jour où elle trouve le corps sans vie d’un aigle si grand qu’elle le prend au début pour un humain recouvert de plumes. Au sommet d’une falaise, la fillette l’accroche à un chêne immense afin de déployer ses ailes, et de lui relever la tête. Espérant que, dans une autre vie, il prenne son envol…



Rick Bass nous offre une palette d’émotions à travers ses descriptions de la nature ; le monde sauvage et animal nous apparaît dans toute sa pureté, sa sauvagerie poétique.

Le monde sauvage demeure « cette chose qui vous rappelle vers l’intérieur, vers les ombres et la sécurité d’un lieu qui en a toujours le respect. Dans chacun de ses atomes. »
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          00
Le guet

Il ne fait pas de doute que rick bass est une voix singulière dans la littérature, américaine ou d'ailleurs. "Le guet" est le premier recueil de nouvelles que j'ai l'occasion de lire de cet auteur. Ses personnages et ses histoires ne ressemblent pas à grand chose que je connaisse. Des paumés, des étranges, des oubliés du monde qui n'a rien à faire d'eux. En cela , rien de novateur, me direz vous. Certes mais la voix que l'auteur leur donne mérite le détour : tout proche d'eux, les observant comme leur meilleur ami, leur égal, témoin et complice de leur errance, étonné parfois de découvrir ce dont ils sont capables .. Ils plongent dans leur vie, dans la douleur, le bonheur éphémère ou la tragédie, sans savoir ce qu'ils font.



La nouvelle qui donne son nom au recueil raconte l'histoire de Buzbee, un vieil homme du Mississippi qui fugue pour vivre dans les marécages, entrainant avec lui quelques laissés pour compte de la ville. Il laisse son fils Hollingworth, avec lequel il vivait dans une solitude pesante. Nous voyons l'histoire du point de vue d'Hollingworth, tellement seul et seulement distrait par le passage d'un cycliste improbable qui vient boire du coca et pourchassera Buzbee avec lui. Il y a Kirby et le poisson habitant dans sa piscine. Il y a ce jeune garçon amoureux d'une fille mormone qui la perdra sans vraiment tout comprendre. Big Ed, le professeur un peu fou pour ses étudiants cache bien des secrets : leur découverte montrera à ces élèves les chemins de la vie. Sydney et Karen ne peuvent oublier leur meilleur ami et mari mort de manière tragique : peut être y parviendront ils grâce aux cheveux sauvages?


Lien : http://maryclaudef.free.fr/d..
Commenter  J’apprécie          30
Le guet

Rick Bass a grandi à Houston, puis a travaillé plusieurs années en tant que géologue dans les gisements de pétrole et de gaz du Mississipi. Aujourd’hui, il vit dans une vallée sauvage du Montana.



Avec cette biographie épurée, vous avez l’essentiel de son roman « Le Guet », un recueil d’une dizaine de nouvelles qui se déroulent alternativement à Houston, dans le Mississipi et dans le Montana. Des nouvelles inspirées de ses expériences personnelles et professionnelles qui me plongent dans un univers aux horizons multiples : la chaleur du Texas, la moiteur du Mississipi, la froidure du Montana. J’y croise d’étranges créatures au fil de mes pérégrinations ; les alligators du Mississipi côtoient lors de la nouvelle suivante les élans du Montana. Je pêche, je chasse, je caresse les chevaux, je me frotte aux taureaux. Quelque soit le lieu, je reste toujours prêt de la Nature, qu’elle soit verte, ocre ou blanche.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          252
Le journal des cinq saisons

Rick Bass, écrivain et écologiste américain engagé, est né en 1958 à Fort Worth (Texas).

En 1987 il déménage avec sa famille dans la vallée du Yaak, à l’extrême nord-ouest du Montana. Là, il œuvre à la protection de sa région d'adoption, en particulier contre les routes et contre l'exploitation forestière. C'est ainsi que Rick Bass a été l'un des fondateurs de l'Association de sauvegarde des forêts de la vallée du Yaak. Il a également fait partie de plusieurs associations écologistes comme les Round River Conservation Studies, le Sierra Club ou la Montana Wilderness Association.

Son dernier bouquin paru, Le journal des cinq saisons, nous décrit sa vie dans cette région sauvage du Montana, à la frontière avec le Canada, où il réside désormais avec sa femme et ses deux petites filles. Comme l’indique le titre, il s’agit d’un journal mais rédigé à l’échelle des mois.

Non loin de sa demeure, Rick Bass a aménagé une cabane en rondins, en bureau où il écrit ses romans et ce journal. Sa fenêtre donne sur le marais et il se trouve aux premières loges pour admirer le paysage et la faune qui l’habite. Pour autant, ne croyez pas que le lieu soit réellement confortable, quand il gèle à l’extérieur, son feu de bois ne suffit pas à le réchauffer et il doit écrire avec des gants aux mains.

Ecologiste passionné, Rick Bass nous fait vivre une année entière dans cette vallée reculée du Montana, l’un de ces derniers endroits où la nature est presque restée en l’état originel. Avec lui nous vivrons l’hiver rigoureux fait de neige épaisse et d’un froid glacial inhospitalier qui le font s’interroger, « vous en venez invariablement à ce stade à vous demander si les humains, ou au moins votre race d’humains, sont faits pour vivre à longueur d’année sur une terre aussi sombre et privée de lumière ». Par contre en été, ce sont les feux de forêts du mois d’août qui sont redoutables et nous valent de belles pages écrites à sueur de son front, suées d’efforts et de craintes devant l’incendie qui progresse vers sa maison.

Les mois défilent, chacun ayant ses caractères propres et bien connus par l’auteur, la vie est rude comme on l’imagine, mais s’y intercalent des périodes magiques, le temps de la cueillette des airelles et des confitures, l’époque de la chasse au cerf où la quête vaut plus que la proie. Il y a aussi la solidarité entre les voisins, les repas entre amis qui passent au moment des fêtes et les longues randonnées en solitaire dans ces immensités sublimes.

Si le sujet m’intéressait, les premières pages du livre m’ont paru décevantes, il ne s’y passait pas grand-chose, il y avait aussi beaucoup de répétitions et des longueurs, rien de brillant dans l’écriture. Et puis j’ai compris, ce rythme faussement lent, c’est celui qui temps qui s’écoule inexorablement. Ce temps autre, qui distingue l’homme des villes de celui des campagnes. Alors la lecture devient apaisante et notre rythme interne se calque sur celui de la nature, ce flux temporel qui fait que le monde est monde depuis la nuit des temps.

Quant à la cinquième saison évoquée par Rick Bass dans le titre de son ouvrage, elle ne sera révélée qu’à ceux qui prendront le temps de lire ce bouquin remarquable.

Commenter  J’apprécie          60
Le journal des cinq saisons

Un journal de bord au coeur du Montana,celui de Rick Bass, d'un janvier où le silence et la neige ensevelissent tout à un décembre où la survie s'enclenche, en passant par la boue de l'entre deux, les fluctuations cycliques du regain et la suspension de l'été estival.

Témoignage de vie "où l'âme est parfois mise à l'épreuve" mais où l'être, qu'il soit homme ou animal s'adapte.

Ode à la nature souveraine.

Célébration, galerie de portraits bonheur.

Hymne à la joie,la paix et la sérénité, puisque "Dieu est partout".

Message écologique pour préserver l'harmonie et s'en soucier avants que ses joints disjoints, elle ne s'effondre.

Une superbe leçon de vie,d'un auteur américain que je ne connaissais pas et qui vaut le détour!
Commenter  J’apprécie          20
Le journal des cinq saisons

Avec ce Journal, d'une maturité exceptionnelle, Rick Bass est au summum de son art. Avant tout chroniqueur - dans le sens étymologique du terme -, il demeure le défenseur le plus convaincant d'une nature en voie d'extinction.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          00
Le journal des cinq saisons

Notre héros est ici la vallée du Yaak, dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, à la frontière canadienne, l’une des dernières régions « intactes ». Et l’on la suivra au fil des mois, de janvier à décembre.

L’auteur, biologiste, géologue et écrivain, a décidé de s’y retirer il y a une vingtaine d’années et nous emmène assister au réveil de la nature après le long et neigeux hiver de ces régions, écouter le piaillement du retour pimpant des oiseaux migrateurs, observer le ballet des papillons multicolores dans les champs fleuris, trembler lors des incendies de forêts allumés par des orages violents, traquer le cerf dans les brumes automnales, …

En filigrane, on lira aussi une critique de l’approche mercantile de ces derniers espaces sauvages (exploitation forestière et minière, tourisme, …) et un questionnement sur la place et le rôle de l’homme sur terre. Cette ode magnifique est empreinte d’émerveillement, de respect, voire d’une certaine religiosité pour la beauté et l’ingéniosité de la nature.

C’est aussi un livre à l’image de cette région, rude parfois et qui se découvre petit à petit, qui se savoure avec patience et persévérance. Les 100 premières pages sont particulièrement lentes, voire pesantes, en phase avec les mois d’hiver qui y sont décrits, longs, monotones et tristes. Mais après ce passage, l’écriture est plus légère et on prend un véritable plaisir à la lecture.

Dans le même registre, « une année à la campagne » de Sue Hubbell sera plus facile et plus accessible. Mais plus léger aussi.

Commenter  J’apprécie          70
Le journal des cinq saisons

Derrière le diariste subtil, on devine le militant écologiste résolu (plutôt tendance Edward Abbey que, disons, Jean-Vincent Placé...), sans que jamais les combats du second n'altèrent le talent du premier.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          10
Le journal des cinq saisons

Le journal des cinq saisons, où la transcription empirique, proche du relevé scientifique, d'une année passée à contempler l'exceptionnelle nature de la vallée du Yaak dans le Montana. Rick Bass prend le partie de tout collecter, afin, dit-il, "[que] les naturalistes et les hommes de science qui tomberont amoureux du Yaak en 2100 [aient] le même désir intense de pouvoir profiter d'un état des lieux fiable sur les conditions dans lesquelles se trouvait cet écosystème - les données fondamentales et la façon dont tout ça fonctionnait - en l'an 2000". Il ajoute, "j'avais imaginé - et d'ailleurs, je continue à imaginer - une expédition de plusieurs années, à moitié privée, à moitié publique, au cours de laquelle les plus grands scientifiques du pays et même du monde - spécialistes des papillons, des mammifères, des reptiles, des poissons, etc. - conduiraient des groupes de recherche saisonniers qui se rendraient sur place pour collecter et inventorier des données afin de les cartographier, en utilisant des méthodes et des protocoles aisément reproductibles".

Ne vous y trompez pas, il s'agit d'une déclaration d'amour à la vallée du Yaak, que l'auteur habite depuis 20 ans. Clinique dans son approche, il collecte la moindre information, le petit détail, allant même jusqu'à tenter de reproduire une idée du silence, du vent, du souffle opaque de cette nature. Rick Bass est un styliste, le journal des cinq saisons se parcourt donc facilement et avec grand plaisir. Malgré tout, cette approche scientifique peut sembler parfois trop poussée, même si le lecteur familier de Bass retrouvera sans mal ce souffle épique si propre à l'auteur, le texte manque cependant d'intensité, nous sommes loin de Winter (le récit de sa première installation dans le Yaak) qui offrait aux descriptions un étalage davantage tourné vers l'homme et le virage que prenait sa vie. Ici, l'amour porté au Yaak se matérialise par une domination sans partage de la chose naturelle, au détriment des explorations de la vie familiale.

C'est un livre dans lequel il faudra aimer replonger comme dans une bible du vivant, une mystique de la chose que sept milliards d'êtres humains partagent : la vie.
Commenter  J’apprécie          120
Le journal des cinq saisons

Je suis peu habituée à ce style de littérature (le nature writing), donc je n'avais pas d'attentes particulières lorsque j'ai commencé à lire ce livre. Eh bien, je suis vraiment contente du voyage qu'il m'a été donné d'effectuer grâce à cette lecture!



Dans le journal des cinq saisons, Rick Bass nous raconte des tranches de vie dans le coin de montagne où il vit.



Ce livre est une ode magnifique à la nature et aux saisons, et l'amour que porte l'auteur à sa région est palpable.

Sa plume convoque des images que je n'ai l'habitude de voir que dans des documentaires et des sensations auxquelles je ne prête pas forcément attention (voire que je ne connais pas), comme j'habite en ville. L'auteur mobilise nos cinq sens, et j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver à ses côtés, dans cette forêt.



Au fil des pages, nous assistons à l'éveil puis à l'endormissement de la nature, qui nous procurent successivement une sensation de grands espaces et d'infinité, puis d'étouffement lorsque l'hiver approche.



Ponctué d'anecdotes touchantes de sa vie familiale, ce texte aborde l'équilibre fragile de la nature et l'ingérence de l'être humain dans cette nature (voire les ravages qu'il peut y causer au nom du profit). Il remet l'être humain à sa place au milieu des autres espèces peuplant cet écosystème du Yaak.

J'ai beaucoup apprécié certains passages où l'auteur décrivait les éléments (terre, feu...) comme des êtres vivants, doués d'intentions dans leur façon de se comporter. Vivant au milieu d'elle, il a une vision vivante et dynamique de voir la nature, comme des individus interagissant entre eux, plutôt que comme un joli paysage uniforme et indissociable, et cela m'a beaucoup plu.



Pour résumer, ce livre est une belle découverte: émerveillement devant la nature sauvage et ses habitants, frissonnements sous la neige et les températures glaciales, crainte mêlée de fascination lors des incendies de forêts.... C'est tout un panel de sensations que nous fait traverser ce texte et un magnifique voyage effectué.
Commenter  J’apprécie          30
Le journal des cinq saisons

Je suis allé jusqu'au bout mais j'ai eu du mal. Il y a certes quelques beaux passages que j'ai appréciés, mais l'ensemble est long, très long, parfois redondant. Apparemment le livre a été écrit en rassemblant des articles écrits pour diverses revues ce qui explique sans doute les répétitions. Le style non plus n'est pas évident et je ne sais pas s'il s'agit d'un problème de traduction, mais les phrases longues, très longues, pas toujours d'une cohérence facile à appréhender, rendent la lecture pénible. La passion de l'auteur pour la chasse aussi, passion que je suis loin de partager, ne m'a pas facilité la tâche non plus. Bref, je ne sais pas si je poursuivrai la lecture des ouvrages de cet auteur. Après avoir lu "dans la forêt" de Jean Hegland, ça a été un peu la douche froide... Je suis content de poursuivre ma découverte des auteurs étatsuniens dans le domaine des écrits sur la nature (excusez mais je suis allergique à "nature writing" comme énoncé français !).
Commenter  J’apprécie          20
Le journal des cinq saisons

Dans ce journal d’une année générique, sorte de livre d'heure écologique et humaniste, Rick Bass propose au lecteur, mois après mois, telle une offrande, la somme de vingt ans d'expériences, d'émotions et de réflexions dans la vallée du Yaak, où chaque jour est "un jour de plus au paradis".



Au premier degré, c'est tout simplement le récit sublime et enchanteur de la Vallé du Yaak, une description par les cinq sens de cet espace sauvage à la limite de la frontière canadienne, où l'auteur habite depuis 20 ans avec femme et enfants. Rick Bass se décrit comme un rustaud, maladroit et glouton, mais il ne trompe personne. Il dévore avec un appétit jouissif et une gratitude sans limites, les cadeaux de cette nature et leur éternel retour, dans un mélange incessant d'action et de contemplation. Son écriture est d'une telle générosité que le lecteur, courageusement installé dans un canapé moelleux, thermostat à 19, charentaises bien accrochées, plaid bien calé sur les genoux, se voit communiquer une exaltation jubilatoire, et s'interroge sur ses choix de vie (il est bien clair que comparé à Rick Bass, le lecteur a tout faux).



Si le journal des cinq saisons est l'histoire d'un lieu et d'un paysage, c'est aussi le portrait d'un homme fondamentalement attachant, un grand naïf à "l'esprit d'innocence", mais qui garde les pieds sur terre, qui ramasse à chaque minute, chaque heure et chaque jour, avec les yeux, les poumons, et le cœur, mais aussi les mains du cueilleur et le fusil du chasseur, maillon du cycle de la vie. Car comment remercier mieux ce lieu qu'en jouissant de chaque instant : tous les écueils sont aussi enrichissants que les épanouissements. Mais il faut aussi se battre, pour la protéger et l'enrichir, et aussi la raconter, qu'il reste au moins cela, aux générations futures.



La nature, perpétuellement renouvelée année après année, dans des cycles inexorables offre à chacun une sécurité, confortée par le lot de surprises qu'elle sait aussi réserver. Y répondent les rituels des humains, passage obligé de cet accomplissement du soi, point d'attache face aux mystérieuses interrogations qui s'imposent dans ce monde tout à la fois éternel et éphémère: le pourquoi et le comment, l'existence probable d'un grand ordonnateur...



Rick Bass n'est pas un ermite égoïste. S'il est persuadé que l'homme est insignifiant dans le paysage du monde, il est aussi convaincu que ce même homme est unique, indispensable, irremplaçable dans sa relation à l'autre. La famille, l'amitié et la solidarité sont la seule réponse digne à la générosité de la nature. Les pages qui décrivent les relations avec ses 2 filles, où il réfléchit sur la transmission, l'éducation, la nécessité de transmettre des valeurs, mais sans les imposer et en laissant des choix, montrent toute la chaleureuse tendresse et les doutes du personnage.



Le journal des cinq saisons est une lecture passionnante, donc, unique, qui réconforte d'une certaine façon, à porter en soi au fil des jours.

Commenter  J’apprécie          50
Le journal des cinq saisons

Je vous renvoie au très bon commentaire de loreleirocks , je n'aurais pas grand chose à rajouter, si ce n'est que ce n'est pas un livre pour tous.

A force d'être contemplatif, c'est quand même très lent et descriptif, que je n'ai pas encore terminé pour cette raison.

C'est dommage car on sent que l'auteur a un regard très personnel, il aurait pu ajouter une bonne pincée des ces anecdotes et commentaires sur son entourage, sur les petits évènements de la vallée qui donneraient un peu plus de rythme au bouquin.
Commenter  J’apprécie          00
Le journal des cinq saisons

Un journal de bord au coeur du Montana,celui de Rick Bass, d'un janvier où le silence et la neige ensevelissent tout à un décembre où la survie s'enclenche, en passant par la boue de l'entre deux, les fluctuations cycliques du regain et la suspension de l'été estival.

Témoignage de vie "où l'âme est parfois mise à l'épreuve" mais où l'être, qu'il soit homme ou animal s'adapte.

Ode à la nature souveraine.

Célébration, galerie de portraits bonheur.

Hymne à la joie,la paix et la sérénité, puisque "Dieu est partout".

Message écologique pour préserver l'harmonie et s'en soucier avants que ses joints disjoints, elle ne s'effondre.

Une superbe leçon de vie,d'un auteur américain que je ne connaissais pas et qui vaut le détour!



"Comme le monde est étrange, avec le murmure de ses cycles, à la fois beaux et dangereux" confie Rick Bass dans Le journal des cinq saison, son propre journal de bord durant une année.

Cinq saisons?

Oui, celles qui se déroulent de janvier à décembre dans la vallée "élégante et sereine" du Yaak dans le Montana, celles qui reviennent et repartent et reviennent encore inlassablement,celle de la tempête hivernale et de "l'ensevelissement silencieux" dont la sève est prête à remonter car "rien ne dort éternellement",celle de la boue où "tout est marron" et que "la vie s'unit à la terre",celle de la lumière qui sourd et de la tendre furie des pousses,celle de l'éternel recommencement qui repose,déssèche et assèche,celle des "négociations" de la nature avec Dieu pour recevoir la pluie salvatrice.

Dieu?

Lorsque sous "la terre les choses bougent, Rick Bass, la cinquantaine s'interroge:""Quel rêveur nous a rêvé pour que nous puissions à notre tour commencer à rêver?"

Etrange rêve aborigène perdu dans la magie floconneuse qui goutte et fertilise.

Célébration de la vie. Vivaldi composerait-il son printemps aux limites du Canada, à travers bois?

"Il faut bien un Dieu quelque part?"

Rick Bass "redevient-il païen?"," se place-t-il lui au lieu de Dieu au coeur des choses?"

"Qui fait jaillir l'étincelle de paix,de joie et de vénération dans son coeur?"

Beaucoup d'interrogations d'un auteur au mitan de sa vie, qui retourne un peu sur son passé,ses propres souvenirs,pioche son bonheur au jour le jour dans son entourage familial, amical et la beauté des paysages qui l'entourent.Plénitude,joie,paix,insouciance de la vie qui s'unit à la terre,des arbres qui, un jour verdoient, un jour roussissent, des animaux qui s'accouplent, engendrent, meurrent.

Humeur mystique?

Vénération.Mais adaptation aussi, à la neige,aux silences,aux longs hivers,au manque de lumière qui engendre la dépression. Il faut alors hiberner.

Ode à la nature, ce livre est un témoignage fort, celui d'un homme émerveillé,:"Qu'est-ce qui compte le plus celui qui donne la sérénade ou celui qui l'entend?", mais Les cinq saisons délivre aussi un message écologique: "Cette harmonie commencerons nous à nous en soucier lorsque ses joints branlants s'effondreront?"

Les cinq saisons, voilà qui donne envie de découvrir le Montana et de passer dire un bonjour à cette famille Bass attachante dont la petite Lowry, après avoir questionné son père "Où est Dieu?" et avoir obtenu la réponse: "Dieu est partout!" ...sourit aux arbres.
Commenter  J’apprécie          150
Le journal des cinq saisons

L’oeuvre de Rick Bass est déja riche de nombreux livres, des nouvelles, un long roman ( là où était la mer) et deux essais sur sa vallée, son territoire (le livre de Yaak et Winter) mais aujourd’hui il franchit une frontière avec ce livre.



Journal météorologique et poétique, au fil des mois et des saisons Rick Bass nous livre ses observations sur sa vallée et son marais, la vie dans cette contrée grandiose, dangereuse, qui porte le sceau encore visible de l’ouest sauvage.

Ses observations portent parfois la marque du scientifique, du géologue, mais le plus souvent celle du poète, du militant écologiste, du père qui s’interroge sur l’avenir qu’il peut promettre à ses filles.

Tout commence rituellement en janvier « le mois où le cerveau ralentit », un mois magnifique et difficile, l’isolement pendant parfois plusieurs jours, il faut pelleter la neige, sa cabane d’écriture est inutilisable. Des mois propices au travail lent et régulier « aux besognes rudimentaires » car l’hiver c’est l’ensevelissement sous un neige « si douce, si lourde, si apaisante »

Février est le mois du froid « le marais est encore une vaste plaque marbrée de glace et de neige » et pourtant déjà quelques oiseaux sont de retour et le premier papillon « le théâtre de l’univers avec ses divers groupes et tous ses comédiens, est en train de ressusciter »



Le printemps occupe un maximum de pages pour répondre à la splendeur et la folle fécondité, la saison où le marais reprend vie, marais que Rick Bass appelle son « réservoir de couleurs et de parfums ». Avril est le mois où l’on entend à nouveau « le babil apaisé » des oies qui remontent du sud.

C’est la saison où les ours noirs et les grizzlys sortent la tête de leurs tanières et « se mettent à arpenter les pentes inondées de soleil » attirés par les lys avalanche vifs et jaunes, l’auteur les admire faire de folles glissades et se gaver de lys odorants et sucrés « il arrive que des tâches jaunes s’accrochent à leur fourrure dorée et au museau de ces grands ours » améliorant ainsi naturellement la pollinisation.

la profusion de l’été, les randonnées en famille, les clairières baignées de soleil, les caches des fraises des bois, la cueillette de myrtilles. C’est aussi la période de retour à la civilisation, voyages, concert, rencontres. Mais comme rien n’est jamais parfait c’est aussi le temps des mauvaises herbes, sus à l’épervière d’une belle couleur mais par trop envahissante.

La saison aussi des incendies, utiles parfois, dangereux toujours, qui mettent parfois en péril la maison et la vallée et oblige à dormir d’un seul oeil.



Et c’est l’éclatement de l’automne, le retour de la pluie qui annonce déjà le long hiver, l’automne et ses impondérables comme cet accident de camion qui a tout d’un film d’horreur projeté au ralenti.

Septembre c’est la lumière automnale « si intense maintenant qu’elle en est presque palpable, pareille au froissement d’un parchemin »

Octobre sent le bois coupé. Les bois résonnent des tirs des chasseurs, tétras, faisans, antilope, cerfs et wapiti, pour profiter des cadeaux de la nature.



Rick Bass a toujours plaidé pour la protection de l’environnement, il veut pour ses filles un monde où le mot sauvage aura encore un sens, où la main de l’homme n’aura pas tout détruit, où elle pourront continuer d’aller à l’école en pleine forêt, avec des pommiers dans la cours et « des cerfs broutant paisiblement la pelouse »

Il aime cette vallée « majestueusement reculée, nichée » à la frontière du Canada et du Montana et il défend sa cause.

Je vous laisse découvrir ce qu’il appelle la cinquième saison, intermédiaire pour lui entre l’hiver et le printemps.



C’est un guide envoûtant, avec ce livre Rick Bass prend place dans la longue lignée des écrivains de la nature car derrière le botaniste et le géologue se cache l’écrivain et le poète.

J’ai aimé cette relation physique avec la nature, les combats perdus d’avance contre les mauvaises herbes, les solstices qui rythment la vie de la maisonnée.

J’ai aimé ses propos car il n’est pas donneur de leçons, son militantisme, bien réel, reste discret, il cherche à convaincre plus par la beauté que par l’injonction. Rick Bass n’est pas un ayatollah de la cause environnementale, il a trop la fibre libertaire et souvent la mélancolie l’emporte sur le combat.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          10
Le journal des cinq saisons

D'une digression à l'autre, de flâneries en randonnées, Bass raconte comment il accorde sa vie à la musique des grands espaces, comment il règle son horloge biologique sur celle de la nature: ses confidences sont un pur bonheur, le bréviaire enchanté d'un hédoniste au cœur vert qui sait aussi entrer en résistance pour défendre l'environnement, aux côtés des écologistes américains.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          10
Le journal des cinq saisons

Journal d'un amoureux de la nature qu'il vénère avec un profond respect et avec laquelle il a noué une relation fusionnelle dans la vallée du Yack avec sa femme et ses deux filles. A lire peu à peu, mois après mois, pour en apprécier les longues descriptions. J'ai préféré "Le livre de Yack", plus condensé, plus militant, plus vindicatif.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Rick Bass (999)Voir plus

Quiz Voir plus

Chaos ou Karma ?

Rouge XXX Jean-Christophe Grangé

chaos
karma

12 questions
105 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , chaos , karmaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}