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Critiques de Salomé Berlioux (21)
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Les Invisibles de la République

Salomé Berlioux avait su attirer mon attention sur son livre Les Invisibles de la République lors de sa présentation à La Grand Librairie. Aussi, lorsque j'ai vu qu'il était disponible à la Médiathèque où je m'approvisionne, je l'ai aussitôt pris.

Je pensais néanmoins qu'il s'agissait d'un bouquin un peu difficile d'accès, avec des chiffres, des sondages, etc… J'ai été, au contraire, surprise par sa lecture facile et enrichissante. Il se lit assez rapidement car Salomé Berlioux et Erkki Maillard, les auteurs, ont su rendre cet essai vivant en parlant des jeunes qui grandissent hors des grandes métropoles, pour témoigner de leur vécu, de leur expérience personnelle.

Il faut savoir que cette jeunesse invisible de la France périphérique représente environ 60 % des jeunes de France et que leurs problèmes ne sont pas ceux des jeunes de nos banlieues.

Leurs problèmes sont liés à l'éloignement des grandes métropoles. Ils ont accès à trop peu d'informations, trop peu de moyens de transport, trop peu de réseaux, trop peu d'opportunités et, en plus, l'autocensure qui a un effet redoutable, est souvent là très tôt : « C'est pas pour nous, c'est pas pour toi, c'est pas pour moi ».

Partant de son expérience personnelle, Salomé Berlioux créera, avec Erkki Maillard, « Chemins d'avenir » à l'été 2016, association qui informe, accompagne et promeut les collégiens, lycéens et étudiants de la France périphérique. Elle agit à travers un système de parrainage et la création d'un écosystème de réussite autour de ses filleuls.

C'est la première structure à mentorer les jeunes des zones rurales et des villes petites et moyennes, indépendamment de résultats scolaires ou de critères sociaux. Pour que seuls la motivation, la curiosité et le potentiel d'un jeune fassent la différence dans son parcours et ses projets d'avenir.

Si, dans la première partie, les problèmes rencontrés par cette jeunesse sont très détaillés, la deuxième partie propose des solutions avec notamment un mentorat individuel pour informer, accompagner, responsabiliser et promouvoir. L'accent est mis aussi sur la mobilité. Il faut favoriser le mouvement : « La mobilité est un puissant levier pour combattre les inégalités » et une véritable politique publique doit être menée.

Dans le dernier chapitre, l'autrice s'est permis un peu de science-fiction avec Kevin, en 2030, qui aurait bénéficié de l'accompagnement au cours de sa scolarité.

Il faut lire ce livre pour prendre conscience de cette jeunesse de la France périphérique mise à l'écart comme d'ailleurs des millions de Français.

Ce tableau inquiétant de la France rurale et péri-urbaine entre d'ailleurs en résonance avec ce qui se passe dans notre pays, depuis plusieurs semaines.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Les Invisibles de la République

J'étais curieux de lire ce livre découvert à La Grande Librairie. La démarche me paraissait intéressante et fondamentale pour notre démocratie.

Salomé Berlioux et Erkki Maillard ont développé le projet original, car jamais défendu, de distinguer les jeunes de la France périphérique des jeunes de banlieue. C'est courageux et très instructif car les auteurs ne se sont pas bornés à enquêter mais proposent des solutions concrètes.

Pluri-diplômée, consultante et conseillère d'hommes politiques, Salomé Berlioux, avec Erkki Maillard, diplomate de carrière, ont créé Chemins d'avenir, développant ainsi une aide concrète pour les jeunes sous la forme du mentorat, avec des résultats concrets très encourageants.

Si les jeunes de la France périphérique, Les Invisibles de la République, réussissent moins que les autres, c'est à cause de l'éloignement des grands centres donc des grandes écoles et parce qu'une autocensure empêche toute ambition.

Les exemples foisonnent avec prénoms et lieux de vie pour montrer que ces jeunes n'exploitent pas toutes leurs possibilités : « Pas par choix, mais par défaut. Pas par volonté, mais par peur. »

J'avoue que j'ai été étonné par ce constat qui, hélas, est bien trop vrai mais j'ai trouvé le tableau brossé un peu trop noir puisqu'il faut arriver au troisième chapitre pour lire que la qualité de la vie et de l'environnement pourraient être aussi parties prenantes du choix de rester au lieu de partir pour une grande ville.

Les solutions sont donc là et nos responsables sortis des grandes écoles semblent ignorer ce problème qui met en danger la cohésion de notre République qui ne cesse de fermer des services publics et de désertifier les zones rurales.

Cet essai, enquête, étude, touche à la réalité profonde de notre pays. Problème jamais vraiment mis en lumière, bien documenté, détaillé, expliqué avec des solutions concrètes proposées, développées, argumentées.

Que font les politiques ? Ils ont tout en main pour rétablir l'égalité entre TOUS les Français, ces jeunes qui sont attachés à leur terroir, à leur lieu de vie mais qui ont besoin d'aller voir ailleurs ce qui se fait, d'être informés tout au long de leurs études de TOUTES les possibilités qui s'offrent à eux afin de pouvoir choisir, évoluer, s'orienter et réussir leur vie au plus près de leurs capacités ou tout simplement de pouvoir réaliser leurs rêves.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Nos campagnes suspendues

Qu'avons nous entendu de la campagne pendant la crise sanitaire et le premier confinement ? Des citadins (des classes supérieures) qui partaient se mettre au vert dans leur résidence secondaire, d'autres citadins (à priori toujours les plus privilégiés économiquement) qui songeaient sérieusement à changer de vie pour s'installer en zone rurale.

La réalité de cette France dont on parle peu médiatiquement, si ce n'est sous un angle touristique voire un peu folklorique dans certains journaux télévisés, est elle aussi lisse, homogène, carte postale ?



Tordre le nez aux clichés, montrer comment les campagnes et les petites villes ont affronté la crise sanitaire, tel est l'objectif du travail de Salomé Berlioux à travers cet essai.

Le tableau n'est pas rose : manque de matériel informatique dans les foyers au moment de la classe 2.0, difficulté pour les agriculteurs à écouler soudainement leurs productions et en même temps nécessité de nourrir le pays, manque de main d'oeuvre dans les champs, déserts médicaux, retrait des services publics. Salomé Bertlioux montre aussi les solidarités mises en oeuvre, les élus locaux qui se battent et elle propose des pistes pour désenclaver cette France quasi invisible - alors qu'elle est majoritaire, les urbains ne représentant que 40% des français - mais touchée de plein fouet par la crise.

Un essai éclairant (y compris pour comprendre la crise des gilets jaunes), accessible et à lire aussi pour contrebalancer l'image d'Epinal de la vie à la campagne.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La peau des pêches

Enfanter est censé être un choix.

La preuve, pour faire connaissance avec quelqu'un, ça fait partie du top 3 des questions : tu bosses dans quoi ? t'es en couple ? t'as des enfants ?

Alors autant dire que Diane, hétéro, mariée et âgée de moins de 30 ans est tombée de haut à l'annonce de l'infertilité de son couple. L'infertilité du couple, c'est quand la science n'a pas d'explication au problème, alors on suppose que les gamètes sont "incompatibles". Autrement dit, contrairement à ce que l'on appris dans les contes de fées, le prince charmant n'est pas le géniteur de tes rêves.

Diane opte pour la procréation médicalement assistée puisqu'elle veut choisir d'enfanter de l'homme qu'elle aime, comme la banalité devrait le permettre. Armée de son bel instinct maternel, elle enquille les protocoles avec leurs lots de douleurs, piqûres et transformation physique.

Pour la gloire.



Vouloir.

Essayer.

Échouer.

Accepter.



Le témoignage de Salomé Berlioux comble le silence qui se fait autour de ce désir non réalisable. Les femmes qui parlent de PMA sont celles qui ont eu l'utérus empli d'une autre vie que la leur. C'est tellement émouvant quand ça finit bien, et tellement gratifiant d'être porteuse d'un message d'espoir.

Alors pourquoi s'astreindre à lire des épreuves qui n'aboutissent à rien et qui ne représentent même pas un combat contre une maladie, même pas un combat pour une ouverture à des droits d'accès au soin ou de prise en charge ? Pourquoi, en plus de lire une situation qui inspire au mieux de la tristesse et au pire de la pitié, faudrait-il se pencher sur ce message angoissant pour celles qui n'ont pas encore choisi d'enfanter, ou pas, et qui rappelle que ça ne finit pas toujours bien, que ce n'est pas toujours qu'un simple choix.

Parce que ce récit, au passage très bien écrit,

fera au minimum déculpabiliser des couples, des femmes, qui se sentent honteux ou exclus. Parce que, pour que l'acceptation de cette déconvenue se fasse un petit peu mieux ou petit peu plus vite, quoi de mieux pour ce faire que de tenter d'intégrer cette possibilité dans la conscience collective. Et au vu des taux de fréquentation des services de PMA et des taux de réussite, ça ne serait pas si anecdotique que ça.
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Les Invisibles de la République

Ce livre expose d’abord un constat : les jeunes de la France périphérique ne disposent pas des mêmes chances que ceux des grandes villes.

La France périphérique, c’est le rural et le périurbain profond, occupés par les classes modestes, par opposition aux banlieues où vivent les immigrés « récent » et aux grandes métropoles mondialisées et gentrifiées, lieux de résidence des classes dirigeantes et des bobos. C’est ce que m’explique « Wikipédia » sur la France périphérique, s’appuyant sur l’essai de Christophe Guilluy, La France périphérique : Comment on a sacrifié les classes populaires, géographe à l’origine du concept. Il ne me semble pas que le livre de Salomé Berlioux donne d’explication claire à ce sujet, c’est dommage.



Les jeunes de la France périphériques manquent d’activités culturelles, ils manquent d’occasions de faire du bénévolat par exemple, ils manquent d’ambition, ils manquent d’établissements scolaires à la hauteur, ils manquent d’information, ils manquent de moyens de transport…



Bon, tout le temps où le livre constate, en long, en large, et en travers (peut-être ai-je trouvé le début un peu longuet, en effet…), j’étais plutôt d’accord.

Mais d’une part, il n’est pas nécessaire de rabâcher autant, on a compris le propos sans qu’il ait besoin d’être illustré de tant de manières, surtout que les exemples donnés restent assez désincarnés, d’autre part, il y a une sorte d’exagération qui me met mal à l’aise, sans que j’arrive bien à savoir pourquoi.



Ensuite viennent les solutions.

Il faut donc que le jeune se bouge. Pour mieux revenir, dit-on.

Jouer dans un jardin, c’est bien, mais aller au cinéma, au musée, faire de la musique, faire un sport, c’est mieux.

Les grandes écoles sont trop éloignées des petites villes de provinces et des campagnes.

Il faut que le jeune soit mieux informé, il faut ambitionner la vie du jeune et il faut que le jeune se bouge. En marche, le jeune !



Les auteurs parlent beaucoup d’une association, Chemins d’avenirs, dont Salomé Berlioux est la fondatrice et la présidente. Il s’agit d’un système de parrainage qui semble formidable. Le jeune est enfin poussé par des gens qui représentent une réussite. Ils sont d’ailleurs souvent eux-mêmes issus de la France périphérique. Ils n’y sont en général pas retournés dans la France périphérique, dommage pour la France périphérique, donc…



Je suis allée voir le site internet de l’association Chemins d’avenirs, pour savoir un peu à qui j’avais affaire. Un des bénévoles, un des parrains donc, explique : « A la campagne, je voulais passer un CAP mécanicien, en banlieue un BTS, et à Paris une école d’ingénieur comme mes copains. »



Je trouve que cela résume bien l’affaire : il faut de l’ambition ! Mais pas n’importe laquelle. L’ambition d’être artisan n’est même pas évoquée, on ne parle là que de grandes écoles, de classes prépa…

Et c’est bien là ce que je reproche à ce livre. Il présente une certaine idée de la réussite. Une réussite qui est principalement intellectuelle, le reste ne me semble pas évoqué… Une réussite qui tourne de Paris et de quelques autres grandes métropoles éventuellement.



Bref, au final, ce n’est pas le jeune de la France périphérique qui m’a semblé borné dans son ambition, mais c’est leur idée du monde et de l’avenir que j’ai trouvé étriquée.



Je n’exposerai pas davantage mes opinions sur le sujet parce qu’il s’agit d’une critique de livre, pas d’un espace de réflexion pour moi (c’est pour cela que j’ai un blog). Par contre, c’est aussi un peu le reproche que je fais à ce livre, il est finalement assez politique, j’imaginais quelque chose de plus neutre, ce n’est pas le cas.



Merci à Babelio d’organiser masse critique et aux éditions Robert Laffont d’y participer.



Tiens, un petit air, parce que ça faisait longtemps :

"[...] Il m'a fait bouge de là

Alors j'ai bougé, j'ai dû m'en aller, partir, bifurquer

J'ai dû m'évader, j'ai dû m'enfuir, j'ai dû partir,

J'ai dû m'éclipser, j'ai dû me camoufler

J'ai dû disparaître, pour réapparaître."

Extrait de "Bouge de là", de Mc Solaar :

https://www.youtube.com/watch?v=v4iZ_eQiSTY


Lien : https://chargedame.wordpress..
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La peau des pêches

Un récit autobiographique, un témoignage des plus émouvants sur la douleur de ne pas voir ses projets intimes se réaliser : être enceinte alors qu’autour de soi, tout le monde le vit, en parle et vous questionne sur un ton léger…

Après leur coup de foudre, Salomé Berlioux et Aurélien, de 12 ans son aîné, rêvent d’avoir l’enfant qui naîtra de leur passion mais le sort en a décidé autrement… Il leur faut passer par l’intermédiaire de spécialistes pour établir un diagnostic : infertilité du couple mais pas de chacun d’eux ! Aurélien est déjà père d’une petite Pauline, issue d’un premier mariage. Salomé est jeune et en pleine forme, à priori, tout devrait se résoudre rapidement grâce à la FIV. Et c’est le début de l’enfer pour cette jeune femme très épanouie professionnellement. Elle remet son corps aux mains de spécialistes d’une froideur et d’une technicité qui la glacent…il faut respecter les protocoles à peine expliqués, s’adapter sans cesse malgré les contraintes professionnelles et passer d’un espoir sans bornes à l’inévitable deuil mensuel… Comment rester sereine ? Qui consulter pour être aidée ? Ce combat dure plusieurs années et au bout, si peu d’espoir. La confiance en soi, le couple sont mis à mal malgré leur grande complicité et que dire à la famille qui épie les premiers signes d’une naissance à venir ?

Ce récit est l’histoire de cette femme confrontée à la douleur physique mais aussi morale de ne pas pouvoir devenir mère, Salomé Berlioux raconte sans tabou mais avecjustesse, le parcours des parents confrontés à ce drame trop souvent passé sous silence. Son texte est sensible et très émouvant. Malgré toutes ses douleurs et ses deuils, elle écrit une lettre à l’enfant à venir pour garder intacts l’espoir et cet amour qu’elle lui réserve… Merci à Netgalley et aux éditions Stock pour cette lecture des plus touchantes.

#Lapeaudespêches #NetGalleyFrance
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Les Invisibles de la République

Ce livre est une étude sur la situation de la "jeunesse périphérique", une jeunesse oubliée. C’est la jeunesse qui vit dans les petites villes et dans les villages de France, et pour qui tous les services publics et culturels sont inaccessibles parce trop éloignés, il faut avoir une voiture et des parents disponibles. On nous montre comment ces adolescents sont "empêchés" au moment de leur choix d’orientation scolaire. Ils choisissent souvent une voie par défaut. Tous les facteurs de ces inégalités sont analysés, démontrés.

J’appréhendais cette lecture,mais elle s’est révélée facile, agréable, certes on y trouve quelques chiffres et statistiques mais ils sont clairs et bienvenus dans les démonstrations. C’est une lecture édifiante qui propose aussi des solutions. J'ai apprécié.
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Les Invisibles de la République

Ou comment exposer de façon claire et concise, sans pédanterie, sans démagogie ce qui constitue l’une des douleurs de notre société. Le titre parle de lui même. Et vite je cherche les coordonnées de l’association.
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La peau des pêches

Dans ce récit très personnel à l’écriture remarquable, Salomé Berlioux raconte la souffrance de Diane et Aurélien, un couple soudé confronté à l’épreuve de l’infertilité. Tout au long du parcours complexe de la PMA, on suit les pensées de Diane, d’espoirs en désespoirs, de rendez-vous médicaux prometteurs en annonces décevantes. A chaque fois, la douleur, physique et psychologique, la culpabilité, les paroles réconfortantes ou malheureuses de l’entourage, et le désir d’enfant qui tourne à l’obsession.

Quelle que soit son histoire personnelle face à la question de la conception d’un enfant, l’on ne peut que ressentir de l’empathie pour ce couple et espérer tout au long du récit que la grossesse tant désirée advienne enfin.

La lettre finale de l’auteure narratrice est particulièrement touchante.

Je remercie Netgalley et les éditions Stock pour cette lecture.

#NetGalleyFrance

#Lapeaudespêches

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La peau des pêches

Salomé Berlioux relate au travers de ce livre le récit d' l'infertilité, véritable sujet dont on ne parle pas et qui pourtant touche beaucoup de couples, véritable combat médical, de vie et de couple où la douleur est autant physique que morale. C'est un livre courageux, douloureux, poignant et bouleversant celles et ceux qui ont ce vécu dans l'inconnu, l'absence de l'enfant tant désiré et qui ne vient pas sans que ni soi, ni le corps médical ne sache pourquoi.
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Les Invisibles de la République

Reçu lors de Masse critique, je remercie les éditions Robert Laffont pour cet envoi et cette découverte. Très présent dans les médias, cet ouvrage m'a attiré par son sujet.



Constat implacable d'une réalité méconnue, ce livre fait donc lumière sur une jeunesse "sacrifiée" par le manque d'opportunités, de moyens et de recours pour la poursuite d'une scolarité plus poussée. Clairement exposé au moyen d'exemples concrets, on saisit parfaitement le propos et les enjeux sont là aussi parfaitement bien présentés. J'ai apprécié également le chapitre sur les quelques réponses qui peuvent être apportées.



Après, je suis un peu sceptique car ce n'est qu'un aspect du problème que recouvre ce sujet. Quid de l'éducation parentale, des moyens donnés aux enseignants, des formations, des structures, de l'information. Comment financer tout cela ? Comment mettre en place des initiatives "égalitaires", le mot est plusieurs fois employés, pour un accès commun à l'éducation et à la scolarité ? Sujet éminemment politique, qui brasse beaucoup plus que le simple aspect de l'orientation professionnelle ou la poursuite d'études dites "nobles" dès le collège/lycée.



Au final, je trouve ce documentaire plutôt bien fait, très accessible mais pas assez fouillé sur le fonds. On ne recouvre qu'un aspect, et c'est bien normal c'est le sujet, mais pour ma part, je reste sur un sentiment paradoxal entre cette intéressante mise en lumière et la focalisation sur un "thème".
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La peau des pêches

Ce livre, c’est l’histoire banale d’un couple hétéro qui cherche à avoir des enfants, oui mais voilà, après quelques mois d’essais rien ne se passe. Alors chacun va faire une batterie de tests. Mais la médecine ne parvient pas à expliquer ces échecs et le couple débute un parcours de PMA. Les médecins se veulent rassurants : vu leur profil et leur âge, ça va marcher. Les mois passent, les tentatives aussi et toujours pas de grossesse à l’horizon. On va suivre Antoine et Diane pendant 4 années et vivre avec eux les échecs et les espoirs ; les rencontres qu’ils font aussi. Ce livre est très émouvant, on espère avec eux, on est triste aussi ; on souffre avec Diane lors de ses ponctions …



Bien que les prénoms ne correspondent pas ce livre est clairement un récit autobiographique, c’est annoncé dès les premières pages.



« Mais, en fait, c’est la raison pour laquelle j’ai écrit. Pour pulvériser les sentiments de honte, d’impudeur, de culpabilité, que j’éprouve à l’idée d’en parler et qu’éprouvent, on le sait toi et moi, les couples en PMA. Pour mettre le tabou sur la table » p345



Dans ce court extrait tout est dit, ce livre est d’utilité publique, il met des mots sur les parcours de PMA, il explique la violence de petites phrases telles que « Tu as des enfants ? » « Les enfants c’est pour quand ? » « Tu ne devrais pas faire ci …. » « Tu as pensé à ça …. ? »



 Il montre aussi à quel point les difficultés de conceptions sont courantes. Il explique que la médecine n’a pas toujours la solution ; que les médecins sont des humains. On parle des souffrances physiques d’un parcours PMA mais aussi des conséquences psychologiques, de la difficulté à se réjouir pour les grossesses des autres, …



Bref, ce livre raconte la PMA, sans fard, sans misérabilisme, sans une fausse pudeur scientifique. Ce livre raconte la vie.

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La peau des pêches

C'est l'histoire d'une femme ou plutôt d'un couple. Un couple d'amoureux fous à qui tout sourit. Diane et Aurélien ont des revenus confortables, s'épanouissent chacun grâce à une carrière florissante dans les hautes sphères politiques, partagent la vie d'une petite fille incroyable Pauline (fille d'Aurélien, née d'une précédente relation) une semaine sur deux, et ont le cœur plein d'un amour fusionnel qui les unit pour le meilleur et pour le pire.

Le pire justement, il arrive avec une envie naturelle d'agrandir cette si jolie famille. L'envie pour Diane d'avoir ce bébé qu'elle s'était toujours imaginée concevoir, porter, mettre au monde et choyer.

Une simple envie de maternité. La maternité : cette chose que l'on envisage comme un don naturel accordé à chaque femme, Diane va s'apercevoir qu'elle est en réalité loin d'être une garantie vendue avec le pack "utérus".

Commence alors pour le couple une descente en kayak sur un torrent de lave en fusion.



J'ai lu ce livre d'une traite, sans m'arrêter et en versant beaucoup de larmes. Je ne l'aurais probablement pas fait si l'une de mes meilleures amies ne m'avait pas dit "ce livre j'aurais pu l'écrire". Pour la comprendre, pour enfin essayer de percer le voile opaque de son quotidien de femme en PMA depuis plus de 4 ans, je l'ai lu.

C'était le moins que je pouvais faire. Moi qui, bien qu'essayant du mieux que je peux de rester à l'écoute, érige systématiquement une sorte de barrière mentale sur ce sujet, sorte de protection dérisoire contre quoi? Je me le demande. Moi qui malgré mon obésité, n'ait eu aucun mal à enfanter. En attendant cette barrière m'a toujours empêcher d'être présente pour elle. C'est cette barrière qui m'empêche de retenir les différentes étapes du protocole, qui me fait oublier les dates d'intervention, les démarches en attente, cette barrière encore qui me fait honte lorsque je dois demander pour la énième fois "alors vous en êtes où?", qui me fait compatir sans pour autant pouvoir toucher la réalité de tout ceci.

Le temps d'un livre, Salomé Berlioux a ôté mes œillères et m'a plongé la tête dans tout ce foutoir. Et je ne la remercierai jamais assez pour cela. Impossible alors d'abaisser ma barrière (On ne peut pas se cacher quand on lit).



C'est un roman magnifique qui parle d'amour, d'espoir, de désillusions, de colère, d'idées reçues, d'incompréhension, de parcours médicaux interminables et de douleur aussi, tellement de douleurs. Il y'a des dizaines d'explication à l'infertilité, parfois même il n'y en a pas. C'est ce qui se passe pour Diane qui nous décrit avec beaucoup d'émotions et de lucidité leur chemin de croix.

Je vous le dis tout de suite, on est très loin du roman feel-good, néanmoins cette lecture me paraît nécessaire à toute personne pouvant s'identifier à Diane et Aurélien, ou à toute personne qui comme moi se sent perdue face à ce tabou.

Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est son titre d'abord : La peau des pêches. En référence, à cette explication toute faite que sa belle-mère lui suggère au cours d'un break familial : Diane mange les pêches avec leur peau pleine de pesticide, CQFD.

Puis j'ai aimé l'écriture fluide et sans retenue de son auteure. Bien sûr, c'est romancé, mais c'est autobiographique, comment cela pourrait-il en être autrement? Ces émotions, ces ressentis décrits avec une franchise et une beauté désarmantes ne peuvent être le fruit d'une imagination débordante, ça pue les kilomètres de montagnes russes, les larmes épuisées, les cœurs froissés, les mots qui manquent, les rires de chagrin.



C'était tout simplement magnifique. Alors j'aimerais juste terminer en disant ceci :



- Salomé Berlioux : je vous remercie mille fois pour cet ouvrage et vous souhaite de venir à bout de votre Goliath.
Lien : https://sakalivres.over-blog..
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La peau des pêches

Voici un véritable coup de cœur!

A mi-chemin entre autobiographie, fiction autobiographique et témoignage, La peau des pêches relate un combat de femme ou plutôt un combat de couple. La narratrice, Diane, mais on imagine qu'il s'agit bien de l'auteure, retrace sa lutte pour devenir mère et connaître les joies de la maternité.

Après avoir rencontré Aurélien, de treize ans son aîné et dont elle tombe follement amoureuse, c'est tout naturellement que le désir d'enfant, puissant, surgit. Le temps s'écoule mais la ligne bleue du test n'apparaît jamais. Diane est pourtant jeune (27 ans) et en pleine santé. Aurélien est déjà papa d'une petite Pauline... Le couple se tourne alors vers les médecins, enchaînent les tests et les bilans médicaux: rien, rien d'anormal pour chacun. Diane et Aurélien se tournent alors vers la PMA. Aux espoirs immenses succèdent les déceptions abyssales, cinq, dix, quinze embryons implantés dans un corps en souffrance, physique et morale. Le couple est mis à mal mais résiste à la tempête. Diane tente de comprendre, trouver une explication, une aide. Pour survivre, elle se consacre à sa vie professionnelle.

J'ai vraiment adoré ce récit personnel. Nous connaissons tous autour de nous des couples infertiles mais que savons-nous réellement de leur parcours, qui reste encore aujourd'hui tabou? C'est ce que tente de nous faire approcher l'auteure par son écriture admirable, précise et fine. Le récit se termine avec une lettre, lettre à l'Enfant à venir...

Je remercie vivement NetGalley pour ce titre: #Lapeaudespêches #NetGalleyFrance
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Les Invisibles de la République

Les auteurs nous présentent les difficultés du monde rural à accéder à l'information, à une certaine culture aussi.

Il y a des points avec lesquels je ne suis pas entièrement d'accord mais bon je vis à la campagne et fait partie de cette catégorie de gens qui par leur profession ont accès à plus de choses et d’informations (comme l'explique les auteurs) donc ceci explique peut-être cela.



Le gros point développé ici est le manque de mobilité de ces jeunes et aussi par là même leur manque d'ambition. Il est vrai que parfois les jeunes vont plus facilement vers ce qu'ils connaissent et restent près de chez eux mais l'inverse est aussi vraie et là les auteurs ne parlent pas de ce point qui pour moi est un gros frein à leur futur parcours.

Par mon expérience de l'orientation en troisième et des voies prises par les collégiens de mon secteur, je pense qu'au contraire ils sont plutôt mobiles et veulent souvent aller ailleurs que dans leur lycée de secteur et ceci n'est parfois pas possible parce qu'ils ont un lycée général de secteur où ils ont "une place réservée". Et même quand ils souhaitent des options spécifiques ; il ne peuvent aller dans un autre lycée car plus haut on leur dit qu'ils doivent aller dans leur lycée de secteur.

Il est aussi vrai que certains peuvent par peur, par manque de moyens financiers, par manque d'informations se cantonner aux filières qui existent près de chez eux, il ne faut pas oublier que des freins existent aussi ne le permettant pas d'accéder aux enseignements dont ils ont envie.



Après le bac, les auteurs nous montrent aussi que les étudiants restent près de chez eux pour diverses raisons : manque d'informations sur les filières, métiers, manque de moyens financiers, manque de transports ... Pour l'instant le système leur permet peu d’accéder à des études en dehors de leur académie.

Je pense que sur ce point il y a déjà un gros travail à faire sur l'information des filières innovantes existantes autour de chez eux.



Un autre point est développé : l'accès à l'information . Même au temps d'internet, il est difficile pour ces jeunes de trouver les bonnes informations quand on ne connaît pas les filières qui peuvent exister.



Un point dont je n'avais pas tout à fait conscience en ses termes est aussi soulevé ici : le manque "d’expérience" des jeunes ruraux par le fait qu'ils accèdent plus difficilement à divers activités extra-scolaires ou ont des difficultés à trouver des stages, des expériences professionnelles ou à participer à la vie associative tant qu'ils ne sont pas mobiles par eux même. Du coup, ils ont plus de mal à réussir certains oraux pour les grandes écoles alors que par ailleurs ils ont le niveau.



J'ai trouvé ce livre très intéressant même passionnant. Il fait bien ressortir les difficultés rencontrées à la campagne par les jeunes pour accéder et ambitionner des professions différentes de celles qu'ils rencontrent autour d'eux. Il s'appuie sur des études faites, sur des comparaisons avec d'autres pays , avec les jeunes de nos grandes métropoles, des exemples concrets de jeunes qui auraient aimé faire autre chose si les choses avaient été différentes.

Vivant dans cette France périphérique ayant un de mes enfants qui a participé à Chemin d'avenir (association créée par Salomé Berlioux l'un des auteurs), je vois parfois les choses différemment des auteurs mais je reconnais bien les problématiques soulevées ici et le peu de réponses qui est actuellement apporté à ces dernières.


Lien : https://viou03etsesdrolesdel..
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Les Invisibles de la République

Dans ce livre très facile d'accès et bien documenté, les auteurs nous parlent des jeunes de cette France qu'on dit périphérique, éloignée des grandes villes.

Ils les différencient des jeunes de banlieue, aux problèmes différents.



Dans une première partie, ils font l'inventaire de tous les freins qu'ils rencontrent : le manque d'information, de moyens de transport ou de réseaux. Et il y a aussi le plafond de verre qui leur fait croire que certaines opportunités ne sont pas pour eux.



La deuxième partie propose des solutions ou des pistes de reflexion, en particulier de favoriser la mobilité.



Si ce livre m'a fait prendre conscience de cette jeunesse, et frémir pour elle, j'ai trouvé (en caricaturant un peu) que le genre de réussite qu'il propose est très dépendant des hautes études et des grandes écoles. En dehors de cela, il ny aurait pas de salut possible.



Cela m'a gênée dans ma lecture, mais malgré tout, il y a de nombreux éléments à retenir de cet ouvrage attachant.
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Les Invisibles de la République

Essai très intéressant et surtout très instructif. Où comment les habitants des grandes villes sont loin d'imaginer les difficultés rencontrées pour les jeunes habitants des villes plus petites ou des zones rurales quant il s'agit de choisir des études ou un parcours professionnel.
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La peau des pêches

En France, un enfant sur trente est conçu grâce à la PMA, dans tous les quinquennats le débat est sans cesse relancé. Il aura fallu attendre le 2 août 2021, pour que la PMA soit ouverte aux femmes seules et aux couples de femmes ! Pourtant, malgré tout cela, ce sujet reste tabou et sensible, parce que frappé de préjugés et de manque de connaissance.



Avec La peau des pêches, texte largement autobiographique, Salomé Berlioux nous livre un récit à la fois tranchant et d'une finesse sans égale. Nous sentons toute la véracité, toute l'angoisse, l'espoir et la planification douloureuse d'un tel projet. Les nerfs à vif, la vie qui passe sans s'arrêter sur les ordonnances, les rendez-vous médicaux passés sous silence au reste de l'entourage et les tentatives sans lendemain.



C'est un texte profondément humain, qui interroge avec une force inouïe l'injonction à la maternité, la transmission filiale, l'amour et le désir, dans une société profondément ancrée dans des schémas ancestraux. Que vous soyez engagés ou non dans un projet de PMA, enceinte, sans enfants, homme ou femme, ce livre nous concerne tous, car il remet en question nos modes de vies et nos désirs les plus primaires.



A lire pour se sentir moins seul, pour s'informer et peut-être, un jour, pouvoir faire encore avancer les lois et bouger les mentalités...
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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La peau des pêches

J'ai adoré ce livre qui fait écho à mon histoire personnelle. Je trouve cela courageux d'aborder un sujet aussi intime et difficile, bravo pour ces confidences Salomé Berlioux. La plume de l'auteure est magnifique, elle entremêle deux styles d'écriture, un côté très littéraire et un côté plus cru qui rendent ce livre réaliste et on ressent vraiment les émotions du personnage. Merci pour ce livre un des plus beaux que j'ai été amené à lire. Je conseille vivement
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La peau des pêches

Ce n'est pas vraiment un roman, il s'agit d'un récit littéraire personnel, presque une autobiographie même si les noms ont été changés. L'auteure raconte son histoire en la romançant quelque peu.

Les thèmes abordés dans ce livre sont l'infertilité (infertilité inexpliquée en l’occurrence) et la Procréation Médicalement Assistée (PMA). Ces sujets concernent aujourd'hui en France des millions de personnes. Plus d'un couple sur 7 rencontre des problèmes d'infertilité et a recours à la PMA en France.

Et pourtant ce sont des sujets tabous, pas ou peu abordés dans les médias, ou les débats de sociétés, de même que dans les livres! Oui, on en parle mais uniquement en évoquant ceux qui n'y ont pas accès (célibataires, couples homosexuels,...). On ne parle pas de ceux qui sont dans ces parcours de PMA! Après tout, faire un enfant pour un couple hétérosexuel c'est si facile et naturel! Pas tant que ça...

Salomé Berlioux parle de ce combat justement. Elle met au devant de la scène ce couple à qui la vie refuse ce qu'elle donne sans problème aux autres... Elle parle de ces douleurs, de ces protocoles médicaux...

Elle met des mots justes sur l'incompréhension des débuts, l'injustice ressentie, les étapes, les traitements, le monde médical qui s'insinue dans l'intime, les espoirs, les désespoirs, les émotions, les renoncements, sur l'anormalité qui devient normalité...

La PMA n'est pas la "solution miracle" des couples infertiles. Il faut faire le deuil d'un enfant fait dans l'intimité d'une chambre à coucher pour aller écarter les jambes devant des médecins. Accepter la plupart du temps de ne pas avoir de réponses à ces échecs. Accepter le temps qui passe. Accepter d'avoir mal dans l'espoir que...

Ce livre est bouleversant de réalité!! La vraie vie c'est aussi ça!

Je recommande vivement sa lecture.

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