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Critiques de Shalom Auslander (175)
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Attention Dieu méchant

J'avais parlé avec enthousiasme de La lamentation du prépuce, charge admirable de drôlerie et de franchise contre l'orthodoxie écrite de l'intérieur par un juif américain qui se décrit comme ayant été "élevé comme un veau". Et bien avant cette lamentation du prépuce, Shalom Auslander avait fait publier un recueil de nouvelles ayant pour thème... les absurdités de foi juive. N'appelez pas la LICRA, je ne roule ni pour la Marine ni pour Dieudo.



Attention Dieu méchant est une compilation de nouvelles qui forment en quelque sorte les esquisses préparatoires du premier roman d'Auslander. Elles sont toutes centrées sur l'ineptie religieuse. L'une explique comment un couple se désintègre quand un mari se met à être trop à cheval sur les rites. Une autre raconte les angoisses d'un chimpanzé soudain doué de la foi. Une autre encore met en scène deux hamsters qui divinisent leur proprio... C'est assez inégal (la nouvelle sur l'Holocauste et celle sur Charlie Brown m'ont laissé de marbre), mais il y a des pépites dans cette compilation (en particulier celle où un juif se réveille avec le corps d'un goy et qu'il s'ensuit d'interminables arguties pour savoir s'il est casher). L'ouvrage se termine en apothéose sur un excellent texte abordant le thème du golem (qui n'est bien évidemment pas sans rappeler les lois de la robotique d'Asimov, mais vue par le prisme hilarant de l'herméneutique). On sent naître dans ces textes le style Auslander tandis que l'auteur fait ses classes.
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Maman pour le dîner

Vous connaissez peut être la transsubstantiation (mot qui n'est pas facile à placer au scrabble) : c'est la conversion d'une substance en une autre. Pour les chrétiens, c'est le vin qui incarne le sang du Christ et l'ostie qui incarne le corps du Christ. De là à dire que les chrétiens sont cannibales ou vampire ...

Shalom Auslander nous fait pénétrer dans une famille réjouissante où les enfants s'appellent premier, deuxième, troisième, tous mâles .... jusqu'à Zéro qui est une fille. Ils font partie de la fière tribu des can-am à savoir cannibale américain, tribu pas piquée des vers où à la différence de la psychanalyse où l'on doit tuer le père et forniquer avec sa mère (symboliquement, ouf !), ici, il se faut manger le membre de la famille qui décède selon un rituel qui fait honneur à la boucherie/charcuterie. Septième, qui bosse dans l'édition, a que de nombreux membres de sa famille, fuit celle-ci, mais la mère (Mudd, j'ai fait le lien avec la boue en anglais et d'une certaine façon le limon originel dont nous sommes issus) décède (après s'être transformée en montagne de graisse, histoire de pourrir encore plus la vie de ses enfants après sa mort). Les frangins et la soeur se retrouvent dans la maison familiale et doivent ... trancher sur le sujet.

Voici un roman insolent, pas bien élevé, tendre et caustique, de l'auteur de "Les lamentations du prépuce" entre autres. J'ai vraiment beaucoup apprécié ce texte, qui m'a fait rire et pleurer, moi qui vient de perdre mon père, 2 ans après ma mère, moi qui ait enterré mes parents simplement sans passage à l'église, dans le cadre d'une cérémonie civile. Auslander ne lâche rien, il renâcle sur les règles, les obstacles, revient, négocie. Il s'interroge et trouver Michel de Montaigne dans un roman américain, ce n'est pas si courant pour y trouver beaucoup de plaisir.
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Attention Dieu méchant

Alors là, je dois dire que je suis scotchée! L'humour juif mis au service d'une attaque en règle contre les principes de la religion et de la casuistique juives, au fil de quatorze petites nouvelles toutes plus absurdes, et hilarantes les unes que les autres.... Dans ce petit livre Shalom Auslander frappe fort, vraiment très très fort, et il a tous les culots!

Il n'hésite pas à nous montrer Dieu en businessman arrogant, en radoteur tyrannique et capricieux ou en Poulet Suprême.... De la fabrication artisanale d'un golem dans un petit pavillon de banlieue américaine aux discussions théologiques de deux malheureux hamsters négligés par leur maître, rien ne fait peur à Shalom, il a vraiment toutes les audaces! Il n'hésite pas non plus à détailler les controverses des petits personnages de " Charlie Brown", partagés entre les "Shulziens", qui ne croient qu'en leur Créateur-Dessinateur et les "Citrouillants ", qui ne croient qu'en Halloween.

Un livre férocement drôle, qui l'air de rien, bien sûr, remue beaucoup de questionnements philosophico-religieux!
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La lamentation du prépuce

Conseillé par mon libraire à qui je confiais avoir besoin de rire, je dois bien admettre qu'il a misé juste en me conseillant ce livre.



J'ai passé de très bon moments en compagnie de ce héros que l'on ne sait pas trop s'il est à plaindre ou à gifler! Les blasphèmes sont délectables et l'écriture plutôt agréable. Sans rire aux larmes, j'ai quand même secoué mon fauteuil à plusieurs reprises!



J'y ai appris beaucoup de choses sur cette religion que je connaissais finalement assez peu. Loin de Popeck ou de Marthe Villalonga (et donc de certains clichés), le héros nous fait comprendre le poids de la religion bien sur mais aussi celui que la famille vous pose sur les épaules dès votre premier cri.



Je reconnais toutefois qu'au trois quart j'avais hâte d'en finir. Il m'a semblé tourné un peu en rond sur les derniers chapitres mais j'ai tout de même beaucoup aimé le ton et la qualité d'écriture de ce roman.
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L'espoir, cette tragédie

On entre dans la quatrième dimension, décalé et iconoclaste,



Solomon Kugel, sa femme, son fils et sa mère mourante vienne de s'installer dans une vielle ferme dans la petite ville de Stockton, dans l'Etat de New York, « vierge de tout passé encombrant, sans histoire ».



Sauf que, en ville sévit un pyromane s'en prenant à toutes les anciennes maisons construite par la famille précédente, des américains venus d'Allemagne.



Sauf que des bruits étranges et des odeurs épouvantables viennent du grenier. S'attendant à trouver des souris, Solomon découvre une vieille femme décrépite qui lui dit être Anne Frank. La cohabitation va s'avérer difficile.



Incapable de virer de chez lui ce symbole de l'Holocauste, mais aussi de cohabiter avec ce fantôme acariâtre... Difficile d’appeler la police ou de la dénoncer quand on est juif…



Tout aussi difficile pour la précédente famille d'origine allemande, même si cette locataire si particulière est entrée en fraude et sans papier en Amérique.



« Personne ne voulait d’Anne Frank vivante. Les gens voulaient une martyre, car c’était la preuve que le point de non-retour avait été atteint, la preuve que ça allait mieux parce que ça ne pouvait pas être pire »



Autre personnage intéressant :

la mère de Salomon : une Américaine, née à Brooklyn en 1945, mais qui porte en elle tous les stigmates de la douleur et de la souffrance. Tous les matins, elle se réveille en hurlant parce qu'elle a lu que les rescapés des camps agissent ainsi. Elle ne se sépare jamais d’une lampe, trésor de son intérieur, incarnation de sa mémoire, dont elle dit qu’il s’agit de son père, comme une savonnette serait tout ce qui reste de sa grand-mère. Quand Kugel fait remarquer à sa mère que la lampe porte la mention « Made in Taiwan », l’actrice du grand cinéma historique lui rétorque, cinglante, « ils n’allaient pas mettre Made in Buchenwald, quand même ? ».



Ayant adoré La lamentation du prépuce et Attention Dieu méchant, lire un autre livre de cet auteur me semblait indispensable. Bien la raison pour laquelle j'ai postulé à l'offre de Masse critique avec enthousiasme. Si le thème m'a séduit, j'avoue pourtant avoir trouver quelques longueurs à ce livre, et surtout pas retrouvé son humour dévastateur. Malgré tout, reste un livre intéressant qui force à réfléchir.
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Maman pour le dîner

Maman pour le dîner sonne comme l'annonce d'une soirée familiale où l'on s'attend, connaissant Shalom Auslander, à une satire de la mère juive.

Issu d'une famille juive orthodoxe, il racontait avec humour, dans Les lamentations du prépuce en 2007, son rapport au judaïsme ; en 2012, il inventait une histoire totalement décalée (et non politiquement correcte!) autour de la survie d'Anne Frank dans le grenier d'une maison américaine.



Shalom Auslander est capable de tisser un roman entier sur une métaphore. Dans Maman pour le dîner, il invente une famille cannibalo-américaine, dont le pilier est l'autoritaire et castratrice Mudd, qui a tout de la mère juive caricaturale : possessive, invasive, qui aime ses enfants jusqu'à les détester.

Depuis leur venue dans le Nouveau Monde il y a plus d'un siècle, les Cannibales vivent cachés, tout en essayant de préserver leur culture particulière. Julius, l'ancêtre, a plongé dans le "melting pot" de Ford, au sens propre, puisqu'il est entré dans le chaudron qui symbolisait l'américanisation des immigrés. Mudd tient à ses racines, son identité, et c'est pour cette raison qu'elle a fait autant d'enfants qu'elle prénomme par leur numéro d'arrivée dans ce monde, de Premier à Douzième.

Le narrateur est Septième. Il travaille dans une maison d'édition qui reçoit des manuscrits de "latino-sri-lankano-américano-non-genré-alcoolico-aveugle" ou de "palestino-canado-américano-non-binaire-malentendant-progressiste-démocrate" et qui n'en peut plus... Son patron se demande pourquoi il ne lui propose plus rien à publier. Septième s'interroge beaucoup sur sa propre identité.

Comment ne pas lire dans ces lignes la critique du communautarisme, le repli sur soi favorisé par le mouvement woke, où chacun doit se définir par son appartenance à un groupe ? le bouillon du Melting-Pot semble avoir un drôle d'arrière-goût... Maman pour le dîner est un roman sur les racines, l'héritage, la "tribu" à laquelle on est assigné ou croit appartenir... Et Septième a du mal à s'éloigner de l'injonction maternelle qui porte aux nues son peuple, tout en haïssant tous les autres, car elle rejette autant les homosexuels que les "Rosbifs" ou les Sherwood (entendre juif).

Elle tient aux traditions. D'ailleurs, quand elle mourra, elle veut être mangée selon la pure tradition cannibale...

Cette mère, qui se suicide aux hamburgers (elle en mange douze par jour) va donc mourir, et ses enfants doivent exécuter le rite : drainer, découper, se partager leur mère (devenue un tas de deux cents kilos de viande!) et la manger.



Le roman est dans la même lignée narrative que les précédents livres de Shalom Auslander : dénonciation par l'humour noir, bizarre et loufoque à souhait. La narration est vive et enlevée, on sourit et on se demande souvent où on est! On sent bien que Shalom Auslander règle des comptes avec son héritage, mais il invente une famille incroyable, une fratrie comme on n'en a jamais vu.

Le récit traîne peut-être en longueur et aurait mérité d'être un peu plus court, plus condensé. Mais il tient ses promesses, l'auteur ne se dégonfle pas au moment-clef du roman : est-il possible de manger sa mère au nom de la perpétuation des origines? Doit-on manger sa mère pour sauver l'identité d'un peuple? Les psys sont souvent des personnages des romans d'Auslander... On devine aisément ce qui se joue de freudien ou d'autre dans cette question.

Dieu, si présent dans les nouvelles qu'il a écrites (Attention, Dieu méchant) ou dans Les lamentations du prépuce où le narrateur se demande s'il devra circoncire son fils en répondant à l'injonction d'un Dieu qui lui veut du mal, n'est pas un personnage de ce livre, à moins que Mudd, avec ses préceptes et son intolérance, n'incarne cette figure.
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La lamentation du prépuce

Un brin d'humour, une sacrée dose d'auto-dérision, une obsession face au Divin et l'arrivée d'un enfant qui fait tout remonter à la surface. Comment se reconstruire, en donnant la vie et en voulant nier l'ultra-orthodoxie dans laquelle Shalom a baigné, sur laquelle son éducation était basée ? Fabuleux cas pour un psychiatre, divertissant pour le lecteur mais j'espère que la V.O. était plus amusante car la V.F. manque de peps tout de même...
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La lamentation du prépuce

J'ai apprécié cette critique des fondamentalistes juifs et de leur schizophrénie
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L'espoir, cette tragédie

Issu d’une famille juive orthodoxe, Shalom Auslander pratique une littérature qui est tout, sauf …orthodoxe. Iconoclaste est le mot qui conviendrait le mieux et cela lui a plutôt réussi dans ses deux premiers ouvrages : La lamentation d’un prépuce et Attention Dieu méchant, à la drôlerie radicale. L’espoir, cette tragédie, l’éloigne de l’autobiographie pour rejoindre les rivages de la fiction pure. Et, comment dire ?, cette fois le rire se fige souvent dans la gorge et le délire du récit ne tient la route que difficilement, fortement secoué par les cahots. Auslander est-il allé trop loin en s’attaquant au symbole d’Anne Frank qu’il imagine ayant survécu aux camps, cachée dans un grenier, dégageant un odeur pestilentielle et ahanant sur un roman qu’elle n’arrive pas à terminer depuis 40 ans ? Peut-on rire de tout, y compris de la Shoah, ou, plutôt de ceux qui en perpétuent le souvenir sans l’avoir vécu ? Il y a comme un malaise dans ce roman qui finit par se perdre dans des vitupérations grotesques et redondantes que le seul alibi de l’humour ne peut justifier.
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L'espoir, cette tragédie

Solomon Kugel achète une vieille maison au calme pour une vie tranquille avec sa femme et son fils. Mais sa mère déclarée à l'article de la mort par les médecins s'installe avec eux ce qui n'est pas pour plaire à son épouse. La vieille femme s'est depuis toujours inventée un passé des plus horribles. A elle seule, elle porte toutes les horreurs de l'Holocauste.

Dans la charmante maison, une odeur dégoûtante persiste et des bruits étranges proviennent du grenier. Kugel découvre alors l'inimaginable. Derrière les cartons entassés au grenier, une vieille femme s'est installée un coin pour vivre. Décharnée, sale, tapant sans arrêt sur les touches du clavier d'un ordinateur et qui prétend être Anne Frank. Surpris, Kugel croit à une mauvaise farce. Qui oserait se faire passer pour Anne Frank? Mais la vieille femme lui montre son bras tatoué.



La mère de Kugel l'a élevé en se faisant passer elle et sa famille pour des victimes de l'Holocauste alors qu'elle a passé une enfance et une adolescence tranquille à Brooklyn avec ses parents. Elle pousse ses affabulations jusqu'à reproduire les séquelles des rescapés des camps de concentration. La vieille femme dans le grenier qui perturbe soudainement la vie de Kugel une est figure de l'Histoire. Anne Frank elle-même.



la suite sur :

http://fibromaman.blogspot.fr/2013/01/shalom-auslander-lespoir-cette-tragedie.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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La lamentation du prépuce

Quand il était petit, le jeune Shalom croyait dur comme fer à la parole des adultes. S’il allumait la télé pendant le shabbat, il allait fâcher Dieu qui pouvait faire perdre les Rangers, son équipe favorite. S’il mangeait du porc, il périrait sur le champ dans d’horribles souffrances. Et puis, en grandissant, Shalom a commencé à douter. De son rabbin de père qui se saoule au vin casher et qui fait du shabbat un véritable enfer. De sa mère qui l’oblige à porter la kippa à la piscine. Et de Dieu lui-même qui, télé allumée ou pas, s’obstine à faire perdre les Rangers. Alors Shalom a fini par se rebeller. Il s’est régalé de hot-dogs, a lu en cachette des magazines porno, a fumé de l’herbe et a jeté son dévolu sur de blondes goyim à fortes poitrines. Il a fini par se marier avec Orli, une juive de famille plus libérale. Ils attendent un bébé. Une question cruciale se pose : vont-ils faire circoncire leur enfant ?

Sur le ton de l’humour et de l’autodérision, Shalom Auslander nous propose une plongée dans le monde assez mal connu des juifs intégristes qui s’évertuent à appliquer la quantité inimaginable des principes du Zohar, cette interprétation rigoriste de la Thora. Toute la vie du juif qui veut la respecter est codifiée et le moindre écart est puni de sanctions terribles. Les interdictions et obligations sont tellement nombreuses qu’elles en deviennent absurdes et traumatisantes. En lisant ce livre, on comprend d’où viennent l’humour, mais aussi la paranoïa ou les complexes de persécution du peuple juif. Ce livre est un vrai morceau de bravoure contre l’absurdité du fondamentalisme religieux. Plus émouvant que franchement drôle…
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Attention Dieu méchant

Début de lecture et déjà conquise...



Iconoclastes, hilarants et incroyablement touchants, les mémoires d'un jeune juif du New Jersey élevé dans la plus stricte tradition orthodoxe. Entre Chaïm Potok, Woody Allen et Philip Roth, un régal de drôlerie et d'émotion, un vrai morceau de bravoure contre tous les fondamentalismes religieux.



Présentation du livre :



Quand il était petit, le jeune Shalom croyait aveuglément la parole des adultes : s'il allumait la télé pendant Chabbat, Dieu ferait perdre les Rangers, et tous ceux qui mangeaient du porc périraient dans d'atroces souffrances.

Et puis, Shalom a commencé à douter. De son père qui se saoule au vin casher et fait du Chabbat un véritable enfer. De sa mère qui le force à porter une kippa à la piscine. Et de Dieu Lui-même qui, télé ou pas, s'obstine à faire perdre les Rangers.



Alors Shalom s'est rebellé. Il a mangé des hot-dogs, lu en cachette les magazines cochons de son père, convoité de plantureuses shiksées blondes, et attendu, tremblant, l'inéluctable châtiment divin...



Aujourd'hui, son épouse, Orli, attend un bébé. Partagé entre son désir d'émancipation et son besoin de racines, Shalom est confronté à une agonisante question : quel sort doit-il réserver au prépuce de son enfant ?



Site de l'auteur : http://www.shalomauslander.com

Les livres de l'auteur : Attention Dieu méchant



j'espère vous avoir donné envie de le lire...
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Maman pour le dîner





Maman pour le dîner.

Shalom AUSLANDER



Que maman vienne pour le dîner c’est quelque chose de normal.

Que maman soit le dîner c’est déjà plus inattendu.

Et c’est ce qui va arriver à la famille de Septième Seltzer ainsi qu’à ses 11 autres frères et sœur appelés Zéro, Premier, Deuxième etc etc…

Parce que les Seltzer ont une particularité : ils sont les derniers descendants des can am, les cannibales américains.

Et cette famille a beaucoup de règles à respecter pour entretenir les traditions dans le plus grand secret.

Si Septième n’est pas un des plus pratiquants, le montant de l’héritage risque de le faire changer d’avis.

Mais quand même : manger sa mère, la saigner, la vider…

Est-ce que la famille ira jusqu’à là ?

Un roman truculent qui fait sourire et tient en haleine.

Cette famille a couteaux tirés va devoir composer les uns avec les autres.

J’ai eu un petit peu de mal (au début) à comprendre de quoi il s’agissait.

Il faut dire que les numéros en guise de prénoms et les dogmes du cannibalisme ne m’ont pas aidé.

Mais c’est une lecture divertissante et cet auteur a vraiment un cynisme et une imagination qui me plait beaucoup.
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Maman pour le dîner

PERCUTANT MAIS SANGLANT.

L’idée était bonne : reprendre le phantasme oral de l’enfant qui souhaite manger sa mère (surtout si elle est juive) pour la garder au dedans de lui-même, pour garder ses qualités et prolonger ainsi la lignée du peuple élu était intéressant : « Les cannibales vivent pour l’éternité. Quand nous consommons nos proches, ceux-ci continuent de vivre en nous. Ils nous guident, […], ils deviennent nous et nous devenons eux »

L’allégorie psychanalytique lui permet de tirer à boulets rouges sur sa propre religion, de ridiculiser les archaïsmes et les règles hors d’âge qui enferment les juifs dans des traditions surannées, les séparent de la société dans une angoisse de vie et les structurent autour de la souffrance.

Et pas seulement du judaïsme, toutes les religions monothéistes y passent. Après tout, les chrétiens communient eux aussi en mangeant (symboliquement) le corps du Christ.

La découpe du cadavre, avec des préceptes à suivre à la lettre ridiculisent la doxa des rites religieux en général, et le comique de certaines situations est parfois franchement hilarant même si l’on n’est pas adepte de l’humour juif.

Mais progressivement le roman dérive dans un grotesque répugnant qui m’a rappelé mes inutiles cours d’anatomie de dissection sur cadavres. Dommage, le livre aurait pu être plus percutant s’il avait été moins sanglant.
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Maman pour le dîner

Je remercie avant tout les Editions Belfond et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre.

J'avoue que j'aime bien ne pas me renseigner sur le livre et me contenter de faire confiance à l'auteur dont je connais le style et dont j'ai beaucoup apprécié La lamentation du prépuce.

J'ai trouvé Maman pour le dîner très déjanté et loufoque au début. Mais je me suis ennuyée jusqu’au bout, probablement parce que je m’attendais à une meilleure fin.

La famille Seltzer Can-Am (cannibale américaine) de 13 enfants vient de perdre sa toute puissante mère.

La tradition Can-Am impose à la mort d’un parent sa [dévoration]. Cette mère abusive, aimante à sa façon, xénophobe au possible, s’est empiffrée en prévision du repas traditionnel de ses fils. Chaque garçon - chacun étant nommé par ordre de venue au monde : Premier, Deuxième, etc (hormis la fille (vu qu’elle ne compte pas, elle s’appellera Zéro) - devra [manger une partie du corps de ] sa mère…

La famille est complètement disloquée, l’un des fils s’est converti au Judaïsme, deux ont assumé leur homosexualité, tous ont quitté le domicile familial hormis un qui est handicapé. Mais si les garçons refusent d’honorer cette tradition funeste, ils ne pourront pas hériter de la maison de leur mère.

J’avoue avoir été dégoutée par la description [détaillée du partage maternel] par le fameux Onclissime, pourtant, j’ai lu jusqu’au bout avec l’espoir d’être surprise, voire, soulagée d’un dénouement espéré.

J’ai l’impression que l’auteur a écrit une forme de règlement de comptes vis-à-vis de son éducation. C’est comme s’il avait transposé la rigueur de son éducation Juive orthodoxe vers celle de cette famille Can-Am. Ce qui ressort, c’est l’emprise et l’empreinte indélébile de l’éducation familiale sur les enfants, la loyauté coûte que coûte envers la tradition, au-delà du vivant.

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La lamentation du prépuce

Pour un agnostique pratiquant , un livre fascinant et une plongée dans le monde inconnu des fake-news bibliques, théories religieuses complotistes et autres fadaises religieuses. Shalom Auslander montre ici la difficulté pour un enfant de se sortir de cet enfer de croyances, d'interprétations littérales, d'interdits impossibles, de péchés inévitables; enfin de tout ce qui rend inhumain le strict exercice de religions datant d'époques où la terre était plate et Eve un morceau de côtelette.

C'est iconoclastiquement drôle !

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La lamentation du prépuce

C'est le deuxième auteur juif que je découvre.

Shalom Auslander raconte grâce à un humour romancé ses démêlés avec le Dieu juif. Son enfance dans une famille juive entre un père continuellement en colère, une mère pieuse, un frère qu'il ne connait pas très bien et une sœur qui compense son mal être par la nourriture.

L'auteur est en rébellion contre ce Dieu belliqueux et le provoque - par exemple en ne mangeant pas cachère, en violant les préceptes lors du Shabbat.

Après une courte période de religiosité en Israël où il étudie dans une école juive les textes sacrés, Shalom revient aux Etats-Unis en rupture complète avec Dieu. Il questionne. Il explore son identité d'homme.

L'auteur s'est engagé dans l'aventure de cette biographie romancée lorsqu'il a appris qu'il allait devenir père. C'est une sorte de thérapie.
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La lamentation du prépuce

Rigolo, mais sans plus. Pour bien l'appréhender, peut être faut il être de confession juive?
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La lamentation du prépuce

Shalom pourrait être le plus heureux des hommes.

Élevé dans la plus stricte orthodoxie juive, il en a gardé une vision très paranoïaque

depuis trente-cinq ans.

Petit, le jeune Shalom croyait aveuglément la parole des adultes sur Dieu.

A l'adolescence, Shalom s'est rebellé : gavage de hot dogs, lectures pornos…en attendant le châtiment divin.

Mais rien… Aujourd'hui, la grossesse de sa femme le laisse désemparé. Partagé entre son désir d'émancipation et sa peur maladive de Dieu, le voilà confronté à l'agonisante question : quel sort doit-il réserver au prépuce de son enfant ?

Drôle et inattendu, ce roman est à la fois un récit satirique, une réflexion sur la religion. Comme certains le disent un peu du Woody Allen.

...

« Ce livre est tellement drôle qu'on en passerait presque à côté de ce qui s'y joue : il est un vrai blasphème. »

Raphaëlle Leyris, "Les Inrockuptibles"

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La lamentation du prépuce

Dur humour juif avec tout ce que ça compote d'auto-dérision.A ne pas lire dans un train pour ne pas géner ses voisins par son fou-rire
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