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Citations de Sherman Alexie (199)


- Pourquoi moi ? demandai-je au rédacteur en chef. C’était un ventre à pizzas et à bière monté sur un manche à balai.
- Je ne sais pas, répondit-il. C’est ce qu’elle voulait.
- Mais je ne la connaissais même pas.
- C’était un drôle d’oiseau.
J’aurais aimé qu’il m’explique la différence entre un drôle d’oiseau et un oiseau normal ? Mais c’était un blanc dépourvu d’humour qui détenait le pouvoir, tandis que je n’étais qu’un jeune indien des réserves et un stagiaire. On m’admirait peut-être pour ma ténacité liée à mon ethnie, mais on me tolérait à peine pour mon arrogance liée à ma jeunesse. »
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Je sais que la mort ne s'ajoute pas à la mort ; elle se multiplie.
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Notre plaisir n’avait toujours qu’une très légère avance sur notre insatisfaction.
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C'est nul d'être pauvre, et c'est nul d'avoir l'impression que d'une certaine manière, on "mérite" de l'être. On se met à croire que si on est pauvre, c'est parce qu'on est bête et moche. Ensuite, on se met à croire que si on est bête et moche, c'est parce qu'on est indien. Et parce qu'on est indien, on se met à croire qu'on est destiné à être pauvre. C'est un cercle vicieux et "il n'y a rien à y faire".
La pauvreté ne rend pas plus fort, elle ne donne pas de leçons de persévérance. Non, tout ce que nous apprend la pauvreté, c'est à être pauvres."
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S'amuser est très sérieux.
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Je dessine parce que les mots sont trop imprévisibles.
Je dessine parce que les mots sont trop limités.
Que vous parliez et écriviez en anglais, en espagnol, en chinois ou en n'importe quelle langue, seul un certain pourcentage d'être humains vous comprendra.
Mais si vous faites un dessin, tout le monde peut le comprendre.
Si je dessine une fleur, tout les hommes, les femmes et les enfants du monde peuvent la regarder et dire : "C'est une fleur."

Donc je dessine parce que je veux parler parler au monde. Et que je veux que le monde m'écoute.
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Elle n'était pas Ulysse et son voyage de huit heures en car ne méritait guère le nom d'odyssée. Mais peut-être qu'Ulysse n'était pas non plus un héros si extraordinaire, songea-t-elle. C'était un drogué et un voleur qui abusait les handicapés. Le géant était peut-être grand et fort, n'empêche qu'il n'avait qu'un oeil. C'est trop facile d'échapper à un monstre privé du sens de la perspective. (...) A y réfléchir, et Corliss y avait souvent réfléchi, le poème épique était avant tout une oeuvre de propagande militaire. Homère avait fait d'un crétin de menteur colonial l'un des personnages littéraires les plus admirés de l'histoire humaine.
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- 'Dis p'pa, les indiens rendent grâce pour quoi, au juste ? - On devrait leur rendre grâce de ne pas nous avoir tué jusqu'au dernier.' On a rigolé comme des bossus.
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Corliss n’ignorait pas combien les Indiens étaient obsédés par l’authenticité. Colonisés, exterminés, exilés, les Indiens avaient forgé leur identité en interrogeant l’identité des autres Indiens. Remplis de haine de soi et de doutes, ils avaient fait de leurs tribus des sectes nationalistes. Mais peut-on nous reprocher notre folie ? se demandait Corliss. Nous sommes des gens exilés par d’autres exilés, par des puritains, des pèlerins et tous ces autres cinglés de Blancs jetés hors de cette Europe plus cinglée encore. Nous qui étions jadis indigènes en ce pays, nous devons immigrer dans sa culture. Je suis née à moins de deux kilomètres au sud et j’ai grandi à moins de deux kilomètres au nord de l’endroit, au bord de la Spokane River, où le tout premier Indien Spokane a vu le jour, et j’ai parfois l’impression d’être une nomade, aussi je comprends combien Harlan Atwater doit se sentir perdu.
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Quand j’ai eu dix ans, tante Z m’a donné vingt dollars et m’a envoyé chercher des hamburgers et des frites. A mon retour, elle avait disparu. Elle n’est jamais revenue.
A onze ans, je me suis enfui de chez ma première famille d’accueil et je me suis soûlé dans la rue en compagnie de trois indiens SDF venant d’Alaska.
A douze ans, je me suis enfui de chez ma septième famille d’accueil.
A treize ans, j’ai fumé du crack pour la première fois.
A quatorze ans, j’ai volé une voiture et je l’ai bousillée en percutant un immeuble sous le viaduc de l’Alaska Way.
A quinze ans, j’ai rencontré un ado du nom de justice qui m’a appris à me servir d’un pistolet.
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Naturellement qu'on choisit ceux qu'on aime. Sinon, on a ce qui reste - les ivrognes et les brutes, les endettés et les idiots, ceux qui mangent trop vite ou qui n'ont jamais lu un livre. Bon sang, le mariage c'est du boulot, du travail manuel, et du travail manuel non rémunéré qui plus est.
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Si le gouvernement veut cacher quelqu'un, il n'existe sans doute aucun endroit qui soit plus isolé que ma réserve, située à environ un million de kilomètres au nord d'Importance et deux milliards de kilomètres à l'ouest de Bonheur.
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- Moi, les gens croient que je suis un Noir américain. Ils me parlent tout le temps hip-hop et rap. "Vous êtes de la côte Est ou de la côte Ouest ? ils me demandent, et je leur réponds: Côte d'Ivoire.
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Nous étions tous les deux à Wounded Knee quand les Danseurs des Esprits ont été massacrés. Nous avons été massacrés à Wounded Knee. Je sais qu'il s'agissait d'une autre tribu, et que ce n'étaient ni des Spokanes ni des Flatheads, mais d'une manière ou d'une autre, nous étions présents. C'est le sang de tous les Indiens qui coulait dans la neige. Les soldats nous ont tués au nom de Dieu, pas vrai ? Ils criaient "Jésus-Christ" en nous plongeant leurs sabres dans les entrailles. Tu ne sens pas encore la douleur la nuit quand tu essayes de dormir, quand [toi, Indienne] tu pries un Dieu dont on a utilisé le nom pour justifier le carnage ? (p. 170)
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J'ai quatorze ans et je suis allé à quarante-deux enterrements.
Ça, c'est vraiment la plus grande différence entre les Indiens et les Blancs. [...]
Et mes amis blancs peuvent compter leurs morts sur les doigts d'une main.
Moi je pourrais compter mes doigts, mes orteils, mes bras, mes jambes, mes yeux, mes oreilles, mon nez, mon pénis, mes fesses et mes tétons, je serais encore loin de mes morts.
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Putain, je suis lamentable. Je donne l'impression d'être un drogué du petit écran. Mais je suis aussi un fana de livres, et je sais qu'il n'existe pas un être humain ou une émission de télé aussi formidable soit-elle qui puissent se mesurer à un grand livre.
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– Je veux partir dès que possible. Je crois que je suis née avec une valise.
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Les Coyote Springs la regardèrent. Ils se sentaient pareils à des bébés tortues qui doivent aller seuls du nid où ils sont nés jusqu’à l’océan, pendant que toutes sortes de prédateurs se bousculent pour profiter de l’abondant buffet de chair tendre dressé sur la plage. Ils se sentaient pareils à des enfants indiens nés de parents indiens.
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Quand les Indiens encaissaient ainsi des fortunes de la part de grosses sociétés, on entendait les ancêtres rire dans les arbres. Mais on ne savait jamais s’ils riaient des Indiens ou des blancs. De fait, je crois qu’ils rient d’à peu près tout le monde.
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Pour devenir grand, il faut rêver en grand.
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