Citations de Stéphanie Hochet (211)
Une visite au musée Cluny permet d'admirer une jeune femme richement vêtue dans un paysage bucolique, entourée d'animaux. Cinq de ces tentures mettent en scène de manière allégorique les sens, symbolisés par les occupations auxquelles se livre la dame.
Sur tous ces chefs-d'oeuvre, on trouve des lapins Des lapins dans toutes sortes de positions. De face ou de profil.
Je suis soudain frappé par un point commun entre ces insulaires et l'armée à laquelle j'appartiens: une dureté inflexible allant jusqu'à la férocité
« Le moment où l’appareil ennemi apparaît dans le viseur et où l’on fait feu est l’un des meilleurs. La traque a porté ses fruits. L’adversaire devient une proie. » (p. 79)
« Sybarite de la sieste, Lucullus de la gamelle, toujours prêt à la caresse, le chat est le champion de la délectation. Un félin frigide est une contradiction dans les termes : l’absolue volupté appartient à son essence. » (p. 228)
« Honneur aux chats, gloire à la fierté féline, à bas les conifères et leurs alliés flavescents ! » (p. 213)
Quand on y pense pourtant, les enfants semblent appartenir à un monde à part, certains leur prêtent un goût "naturel" pour la création qui nous échappe. Ça s'efface de nos souvenirs.
Ils n'ont laissé aucun mot, je n'aurai pas droit à une explication. [...]
Je referme la porte et, exaspérée, me décide à quitter cet endroit.Par mes propres moyens.Après une dernière vérification de mon téléphone - toujours sans réseau-, je prends mes affaires et me sauve. Est-ce bien raisonnable?
Tant pis. Je suis une vagabonde qui ne doit rien à personne.
A quelques pas de la maison, un local à outils dont la porte est entrouverte. Contre le mur, un vélo, un VTT en assez bon état dont je règle la selle. Plus d'hésitation, j'enfourche la bicyclette après avoir attaché mon sac en bandoulière et emprunte le premier chemin de terre. ça descend, tourne, puis ça monte. Je pédale à bonne allure. Entre plusieurs chemins, je choisis le plus "large" ou le plus central, une déduction qui porte ses fruits puisque j'arrive alors sur une route goudronnée. Mon coeur s'emballe. Cette route doit mener à un bourg, un village ou une ville. J'accélère.[...]
La route goudronnée s'étend sans fin en ondulant. Encore quelques kilomètres, endurer et se taire. Non, ce n'est pas vrai, ce n'est plus possible, ça ne peut pas continuer sans signalisation comme ça, dans les montagnes. Et les villages! Où sont les villages?
L'idée que je n'arrive nulle part m'étreint soudain. Absurde mais crédible. Je m'arrête, m'assois au bord de la route, éclate en sanglots. Je suis seule. Perdue.
« La plus grande menace des dernières décennies proférée contre l’Occident, celle avec laquelle tout le monde était censé vivre, le premier enjeu métaphysique qui ne serait pas un choix mais un enfer déposé sur terre que chacun devait aménager à sa façon. » (p. 53)
Ce qui se passe dans la tête de sa femme lui est totalement étranger. Il n'a jamais bien compris le fonctionnement des femmes. Une femme, qu'est-ce que c'est au juste ? Un homme inversé ? Inversé de quelle façon ?
Si l’on pouvait croiser l’homme et le chat, ça améliorerait l’homme mais ça dégraderait le chat. – Mark Twain
« Le félin nous apprend que la vraie flexibilité est une qualité triomphante qui lui permet d’être par ailleurs paresseux, jouisseur, voluptueux… » (p. 34)
« Quelque chose chez le chat fait de lui un être naturellement dominant. » (p. 28)
"Chaque fois que je crois avoir touché le fond, on me passe une pelle."
Garfield
« Pour un écrivain, rien ne peut être plus fécond qu'un mystère de cette envergure. » (p. 9)
Les lapins sont d'excellents camarades,d'un insolence parfois agaçante: écrire avec un lapin qui se promène dans l'appartement , c'est être interrompu par des bruits suspects ( grignotage de porte, saccage de la poubelle ou des apparitions d'un bolide à fourrure.
« Ainsi, nous sommes tous de potentiels lapins, il suffit d’une mauvaise rencontre. » (p. 124)
L’écrivain japonais Sôsekie :
« Les pattes du chat font oublier son existence ; on n’a jamais entendu dire qu’elles aient fait du bruit par maladresse, où qu’elles aillent. Les chats se déplacent aussi silencieusement que s’ils foulaient l’air ou qu’ils marchaient sur les nuages. Leur pas est doux comme le bruit d’un gong en pierre qu’on frappe dans l’eau doux comme le son d’une harpe chinoise au fond de quelque caverne. »
Eloge du chat de Stéphanie HOCHET
Ce fut du temps de la jeunesse de grand-mère qu'une loi abrogea l'existence officielle des samouraïs. Pour quelqu'un d'attaché à la culture chevaleresque, le passage au XXe siècle fut un choc. Grand-mère me parlait de sa honte d'appartenir à une époque qui se débarrassait de ses coutumes comme d'un vieux manteau passé de mode. (p. )
Mais je sais une chose: il est indigne de ne penser qu'à sa propre vie. au-delà de son existence, et même au-delà de ses proches, priment le devoir et l'honneur. C'est une leçon apprise. C'est une leçon répétée.
Je noue le hachimaki aux couleurs de notre Japon éternel autour de mon casque. J’effectue ce geste avec lenteur et solennité, sans pensées, sans émotions. Le froid dans mes veines, le temps s’est arrêté, je suis une fleur de cerisier poussée par le vent. À vingt et un ans, j’ai l’honneur d’accepter de mourir pour l’empire du Grand Japon.