AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782743649920
112 pages
Payot et Rivages (04/03/2020)
3.8/5   171 notes
Résumé :
Dans le chaos de la Seconde Guerre mondiale, sur un porte-avions de l’empire du Japon, le soldat Kaneda s’apprête à mourir. Il a pour mission de s’écraser contre un croiseur américain. Ainsi il contribuera à l’éradication de l’homme occidental, l’ennemi civilisationnel, l’ennemi intime. Mais Isao Kaneda doute. Il pressent que la guerre est perdue et que son sacrifice ne sauvera pas le pays. Isao devra puiser dans son passé, dans son éducation et les coutumes ancestr... >Voir plus
Que lire après PacifiqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 171 notes
Loin des clichés, au plus près de l'intime, Stéphanie Hochet s'empare du personnage d'un kamikaze japonais durant la Deuxième guerre mondiale pour transformer ce destin qui semblait tout tracé en un autre parcours de vie, plus surprenant.

Avril 1945, la décisive bataille d'Okinawa fait rage. Isao Kaneda a 21 ans et s'apprête à mourir à bord de son avion qui dispose juste d'assez d'essence pour viser un navire américain. Ce n'est pas un fanatique nationaliste, ce n'est pas un exalté. Juste un jeune homme sensible plein de doutes dont on découvre l'enfance et l'éducation. Issu d'une famille de samouraïs, il a été élevé et conditionné par une grand-mère rigide accrochée aux valeurs japonaises de sacrifice au service de l'empereur. Puis embrigadé dans une école de pilote de chasse.

On ressent toute la pression de la société et du groupe sur les épaules d'Isao. La force aussi de l'éducation lorsque celle-ci s'ouvre à une autre culture, par le biais d'un enseignant qui lui fait découvrir Shakespeare et Marc-Aurèle, et sans doute les clefs d'une réflexion plus personnelle et introspective. L'auteure réussit à nous plonger dans sa tête, dans ses dilemmes face à la mythologie du samouraï qui va jusqu'au bout, sur le sens du sacrifice qu'on exige de lui, alors que le Japon a déjà perdu. Il veut bien mourir pour l'empereur mais à condition que cela soit utile, que des vies civiles soient sauvés, que le Japon gagne la guerre.

Se glisser ainsi dans la peau d'un personnage d'une autre culture et d'une autre époque pourrait se transformer en exercice un peu formel et empesé, mais ici, ce n'est jamais le cas. Stéphanie Hochet construit un court récit totalement épuré, porté par une écriture sobre et travaillée, ce qui lui confère une grande lisibilité et limpidité. Jusqu'à sa dernière partie, surprenante ; elle quitte une approche réaliste pour atteindre une dimension quasi philosophique faisant réfléchir sur la quête de sens de toute une vie.

Très réussi.


Commenter  J’apprécie          10811
Comme elle est terrifiante et belle à la fois, cette soif de pureté et d'absolue !
Nous sommes en 1944 et dans cette guerre totale qui les oppose, le Japon est en train de perdre pied face aux Etats Unis. Rien ne peut arrêter ce géant de fer qui s'approche inexorablement des terres inviolées du pays du soleil levant.
Isao est un jeune homme qui ne connaît rien de la vie, ou si peu. Cette vie justement, et cette guerre qui fait rage n'est pour lui qu'un décor de théâtre. Il se rêve en samouraï des temps modernes. Il a été éduqué pour cela, pour accepter le sacrifice suprême quand l'Empereur, représentant humain du Ciel sur la terre, l'exigera de lui.
Il va nouer avec fierté le « hachimaki » aux couleurs de son pays autour de son casque d'aviateur et lancera son engin sur le premier cuirassé américain venu. Un sacrifice inutile, il le sait bien ! Comme si les escadrons de vents divins (kamikaze) allaient pouvoir stopper l'avancée irrésistible du géant de fer !
Samouraï des temps modernes, il sera tout prêt de l'être ! En compagnie de l'esprit des grands guerriers des temps anciens, Isao s'apprête à participer à « la dernière bataille de l'humanité avant la fin des temps ».
Mais Isao avait-il le choix ? lui a-t-on laissé le choix ?
C'est tout le parcours de ce jeune homme appelé à disparaître au paroxysme de sa jeunesse qui est décrit avec beaucoup de pudeur et de poésie. Ce jeune homme finira d'ailleurs par trouver la paix et la sérénité dans des circonstances imprévues.
Un très beau livre qui nous parle de cette civilisation fondée sur le devoir et l'honneur ; une civilisation en train d'agoniser sous un déluge de bombes.











Commenter  J’apprécie          1017
Elevé dans le respect des valeurs traditionnelles de l'honneur, de l'obéissance et du sacrifice, Kaneda Isao s'est engagé dans l'aviation militaire japonaise. En 1945, il est désigné volontaire pour une opération suicide contre un navire américain. Tandis qu'approche le jour fatidique de sa fin héroïque, le jeune kamikaze se prend à douter de l'issue de la guerre et de l'utilité de sa mission, qui ne va d'ailleurs pas se dérouler comme prévu…


En nous faisant entrer dans le tête d'un kamikaze japonais au seuil de sa dernière mission, le récit nous plonge dans le Japon de 1945, alors que commence à s'insinuer dans les esprits l'inconcevable idée de la défaite nippone. Déterminées à préserver leur honneur, cette valeur si fondamentale au Japon, l'armée, mais aussi la population toute entière, jettent leurs dernières forces dans le combat, quitte à se saborder s'il le faut, hommes, femmes et enfants, dans une vague collective de suicides qui ne laisserait à l'ennemi qu'un pays vide. Dès lors, la mort devient le leitmotiv des trois quarts du roman, dans une vision extraordinairement légère et poétique, où le kamikaze, « vent divin », paré de la beauté fragile des pétales de cerisier, s'envole vers une félicité toute aérienne.


Loin du nationaliste fanatique, le soldat Kaneda s'avère en fait un très jeune homme terrorisé, que la pression sociale et l'autorité militaire privent de tout choix. le texte décrit avec la plus grande justesse son combat intérieur, alors qu'il se retrouve coincé entre un devoir poétiquement idéalisé et une réalité bassement terrifiante. J'ai été toutefois moins convaincue par l'inflexion du récit vers une renaissance inespérée de son personnage, au travers d'un éveil spirituel qui lui ouvre l'accès à la sérénité bouddhique. Trop rapide pour convaincre tout à fait, la métamorphose de Kaneda m'a parue un peu trop artificiellement positive, dans une seconde et brève partie dont la fin très abrupte m'a laissée sur ma faim.


Malgré mes interrogations sur sa conclusion, ce joli roman épuré, à l'élégance poétique et au style fluide et soigné, ouvre une perspective intéressante sur la culture japonaise et son rapport à la mort. Une mort qui domine toute l'histoire sans jamais la plomber, dans une prouesse narrative à l'esthétique certaine.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          769
"Îles de ce Japon sanctifié! 
Que votre esprit Yamato
Soit admiré par les étrangers,
Alors - embaumant l'air illuminé par le soleil du matin,
Que la fleur de cerisier s'envole, sauvage et belle!” 
(Motoori Norinaga)

***

Avril 1945, guerre du Pacifique. Alors que sa défaite paraît inéluctable, le Japon multiplie les “attaques spéciales” à l'encontre de la flotte alliée. 

Entendons par là opérations-suicides : durant ce conflit, quelques milliers de soldats seront appelés à devenir des chrysanthèmes flottants (ou Kikushui).

"C'est le nom poétique donné au sacrifice d'un avion et de son pilote sur un navire ennemi."

Qui sont ces hommes prêts à mourir pour servir leur Empereur? Étaient-ils réellement volontaires ou plutôt contraints de l'être? 
 
Dans ce court roman aussi envoûtant que magnétique, Stéphanie Hochet prête sa voix à l'un d'entre eux. 

*

Âgé de vingt et un ans, Kanedo Isao, pilote de l'armée du Grand Japon, vient de recevoir son ordre de mission. Dans deux jours, lui et son escadrille iront s'écraser sur un croiseur de bataille américain.

"Fleur de cerisier bordée de noire, ma fin glorieuse sera l'accomplissement de ma vie."

Élevé dans la pure tradition et plus précisément le respect des valeurs fondamentales véhiculées par le Bushido, il entend se montrer digne du courage dont ont fait preuve ses ancêtres guerriers.

"(...) rien n'équivaut la beauté et la rigueur de ce code qui exige des combattants liés à leur maître loyauté et honneur jusqu'à la mort. "

Tandis qu'approche l'heure de son dernier vol, le jeune kamikaze est assailli de terribles doutes. A l'aune des récents échecs rencontrés par ses frères d'armes et de la faible perspective de victoire, son geste a-t-il encore un sens? Un avenir différent n'est-il pas envisageable ?

Porté par la force de son idéal, il s'élancera toutefois vers son destin, lequel pourrait bien prendre une tournure des plus inattendues…

*

Pacifique revêt à mon sens un double intérêt; à savoir l'exploration d'un pan de la culture nippone mais aussi la revisite d'un chapitre méconnu de l'Histoire écrit tragiquement durant la seconde guerre mondiale. 

Placés au plus proche de l'intimité du personnage, nous sommes invités à découvrir son parcours singulier s'étirant de l'enfance jusqu'au jour fatidique. 

A contre-pied de l'image du fanatique, il incarne une réalité infiniment plus complexe et contrastée nous interrogeant sur la notion de libre-choix et la valeur de l'existence.

L'auteure dépeint avec grande finesse la lutte intérieure auquel se livre Kanedo et met en lumière certains ressorts de la propagande nationaliste. Nous y retrouvons notamment la glorification et l'esthétisation de la mort que le sacrifice rend héroïque mais également l'embrigadement des individus forgés précocement au patriotisme ainsi que les maltraitances subies lors de leur formation militaire. 

Si la richesse et la beauté de sa plume nimbée de poésie rendent la lecture délicieusement immersive, j'avoue émettre néanmoins quelques réserves quant à la fin du récit souffrant selon moi d'un manque de crédibilité. 

Il n'en demeure pas moins que Pacifique est une très jolie découverte dont la thématique ne cessera jamais de me fasciner. 

***

"Nous sommes appelés à devenir des fleurs de cerisier. le "sakura", fleur symbole du Japon. Elle s'évanouit au printemps et le souffle du vent suffit à l'emporter. Vivre telle une efflorescence printanière serait donc croître et disparaître au paroxysme de la jeunesse. Laissant dans l'air le souvenir de sa beauté éphémère.
Nous deviendrons des végétaux délicats, des corolles époustouflantes sous lesquelles les futurs mariés joignent leurs mains. (...)
Nous deviendrons l'image même de la fragilité qui vit le temps d'un soupir et meurt avec légèreté.
Nous changerons d'état, abandonnant la lourdeur de l'enveloppe humaine pour abriter en nous la sévè végétale, pour nous remplir de leur couleur délicate et voler, voler jusqu'à la désintégration."

Commenter  J’apprécie          5925
« Je noue le hachimaki aux couleurs de notre Japon éternel autour de mon casque. J'effectue ce geste avec lenteur et solennité, sans pensées, sans émotions. le froid dans mes veines, le temps s'est arrêté, je suis une fleur de cerisier poussée par le vent.
Ai-je le choix ? Ai-je eu le choix il y a un mois, quand nous avons été réunis par les officiers au petit matin sur la base aéronautique ? le soleil se levait, rond et rouge, l'image du drapeau impérial. Ils ont annoncé que notre escadrille se portait volontaire pour devenir les Kikusui, des chrysanthèmes flottants. C'est le nom poétique donné au sacrifice d'un avion et de son pilote sur un navire ennemi. »
D'entrée, le ton est donné.
Stéphanie Hochet, écrivaine spécialiste de Shakespeare, nous ramène dans le Japon impérial de ce printemps 1945, au moment de la bataille d'Okinawa, où pour défendre leur société millénaire, les caciques de Hiro Hito ( l'empereur ) transformaient des jeunes hommes entre seize et vingt-cinq ans en bombes humaines.
Qui étaient ces jeunes garçons que nous connaissons sous l'appellation de kamikaze(s) ( en français " vent divin "), des fanatiques ou des volontaires contraints ?
C'est cette vérité historique que l'auteure essaie d'approcher dans ce court roman extrêmement bien documenté.
Elle, la littéraire, spécialiste de littérature anglaise, pas plus nippophile que vous et moi, qui n'est jamais allée au Japon, nous donne le change dans un roman qu'aurait pu écrire un autochtone.
L'histoire s'ouvre donc sur ce jeune Isao Kaneda qui s'apprête à bord de son avion Zéro à s'élancer pour une mission, une "attaque spéciale" ( entendez une attaque suicide ), et au nom de l'empereur et du Japon immortel, à devenir un "chrysanthème flottant", " une fleur de cerisier ".
Comme Victor Klemperer l'a fait dans son livre - LTI, la langue du IIIème Reich -, Stéphanie Hochet met en parallèle ce régime fasciste, cruel, inhumain et le vocabulaire antinomique qu'il utilise pour se décrire et nommer les actes qui sont les siens.
Puis c'est le flashback.
La seconde partie dans laquelle l'auteure, ou Isao, se raconte.
Son enfance auprès d'une grand-mère stricte, descendante de samouraïs... avec ses légendes, ses mythes, ses codes, et un jeune précepteur, monsieur Mizu, qui lui enseigne... outre les matières que l'on enseigne au Japon, les humanités classiques et la culture occidentale.
Par obéissance, Isao a donc eu une enfance solitaire entre une grand-mère "gardienne du temple", un précepteur ouvert sur le monde, un petit chat, les livres, la poésie, la rêverie, la pratique ( en privé ) du kendo et les avions dont il ambitionne de devenir un jour un as comme ces héros que sont pour les jeunes pilotes en devenir de sa génération les Sakai Saburö et Iwamoto Tetsuzö... as des as, sortes de samouraïs modernes.
À seize ans, il est rendu à ses parents ; sa grand-mère jugeant qu'elle lui a donné l'éducation susceptible de faire de lui le digne descendant de ses ancêtres, et non un petit bourgeois ramolli et sans envergure comme son gendre qu'elle tient en piètre estime.
Ses études secondaires achevées, il entre au "yokaren"... équivalent de l'aéronavale.
S'ensuit une formation accélérée... et pour cause : le géant américain se fait de plus en plus menaçant.
C'est enfin la désignation pour la mission spéciale.
Isao est partagé entre son devoir, son honneur et celui de sa famille... et le doute d'une mission dont il sait qu'elle ne changera pas le cours d'une guerre... perdue pour son pays.
Deux jours avant de devenir un chrysanthème flottant, notre vent divin commence à ressentir ce que sa grand-mère appelait " les herbes de lâcheté"... d'où d'incessants va et vient entre son lit et les latrines.
Mais il ne se dérobera pas ; entre deux allers retours dans les lieux d'aisance, il pense au "Hagakure" ( "guide pratique et spirituel destiné aux guerriers. Il s'agit d'une compilation des pensées et enseignements de Jōchō Yamamoto, ancien samouraï vassal de Nabeshima Mitsushige.") dans lequel il est dit qu'un samouraï doit toujours posséder de la poudre de riz au cas où il mourrait, et se poudrer avant de mourir... il aurait ce teint de cerisier auquel j'ai déjà fait référence ).
-" Nous sommes appelés à devenir des "fleurs de cerisier".
Le sakura, fleur symbole du Japon. Elle s'épanouit au printemps et le souffle du vent suffit à l'emporter
Vivre telle une efflorescence serait donc croître et disparaître au paroxysme de la jeunesse. Laissant dans l'air le souvenir de sa beauté éphémère.
Le Hagakure rappelle que les samouraïs doivent posséder dans leur besace de la poudre de riz afin qu'en cas de trépas ils puissent veiller à avoir dans la mort le teint du cerisier en fleur.
Nous deviendrons l'image même de la fragilité qui vit le temps d'un soupir et meurt avec légèreté.
Nous changerons d'état, abandonnant la lourdeur de l'enveloppe humaine pour abriter en nous la sève végétale, pour nous remplir de leur couleur délicate et voler, voler jusqu'à la désintégration."
Une confrontation intéressante a lieu dans ces heures cruciales entre Isao et son camarade de chambrée Kosugi.
Le premier, nous commençons à bien le cerner : c'est un jeune homme instruit, rêveur, idéaliste, patriote comme pouvait l'être un garçon de son âge et avec ce type de personnalité à l'époque.
Brave, honnête, fidèle, loyal... mais qui pense et donc doute.
Le second, Kosugi, a à peu près le même âge. Orphelin, "pupile de la nation" dirait-on de lui de nos jours, il doit tout à l'empereur, il doit tout à l'État et à l'armée... qui est devenue sa famille, sa raison de vivre et sa raison de mourir.
Lui n'est pétri que de certitudes.
Il est l'antinomie d'Isao.
Ces deux-là et quelques autres s'envolent à bord de leurs Zéro.
Fataliste, Isao songe :
-" La fin ne m'effraie pas. J'irai vers elle les yeux ouverts, non seulement parce qu'un grand pilote ne les ferme pas au moment d'entrer en collision pour ne pas rater sa cible - contrairement au novice qui perd le contrôle de son appareil par pur réflexe de peur - mais aussi parce que je voudrais voir la forme que prend la mort avant de l'embrasser. Sans doute devient-elle visible dans ces circonstances exceptionnelles. Ses contours ressemblent-ils à quelque chose que je connais ? J'imagine une silhouette étrange et familière à la fois, douée d'une force inquiétante telle une pieuvre ou un fantôme."
Insuffisance de Kérosène, Isao... loin de sa cible est contraint à un atterrissage forcé sur un îlot... peuplé d'hommes et de femmes coupés du monde et du temps, vivant à l'heure d'un Japon de "il était une fois."
Après des clins d'oeil appuyés à Shakespeare, Ovide, Cicéron, Marc Aurèle, Mishima... le parti pris de Stéphanie Hochet s'apparente à la démarche de Keisuke Kinoshita et sa " Ballade de Narayama".
Je vous passe à présent le relais et vous invite à découvrir cette accroche du kamikaze version S. Hochet.
Un livre très bien et très précisément documenté.
Un style sobre, travaillé, précis, juste.
Une narration concise entre la violence du sujet et le surprenant environnement poétique.
Pour conclure, je dirai qu'outre la fascination pour ce thème et l'excellente mise en mots et en récit de l'auteure, deux éléments ont retenu mon attention.
Le premier c'est la volonté (?) de l'écrivaine à conserver à son héros une sorte de virginité. Isao n'est jamais mêlé à la promiscuité. Enfant, il n'a aucun contact avec les autres enfants... si ce n'est avec un chat ( cherchez la symbolique ), il aperçoit une belle fillette... qu'il ne verra qu'une fois et dont il fera l'héroïne de ses rêves. Au lycée... c'est un étudiant "à part"... Sur l'île, il sera fasciné par la beauté d'une jeune femme... dont il se détachera de lui-même : - " je n'ai plus de désir pour elle. J'approche un peu chaque jour du satori."
Et cerise sur le gâteau impérial... son avion n'aura jamais atteint la cible désignée pour sa mission : il n'aura même pas approché la mort...
Le second concerne le titre... dont le sens est multiple.
Pacifique peut en effet être pris dans son acception géographique mais aussi être une référence au pacifisme...
À vous de décider.
Une très bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          401

Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes appelés à devenir des « fleurs de cerisier ».
Le sakura, fleur symbole du Japon. Elle s’épanouit au printemps et le souffle du vent suffit à l’emporter. Vivre telle une efflorescence printanière serait donc croître et disparaître au paroxysme de la jeunesse. Laissant dans l’air le souvenir de sa beauté éphémère.
Nous deviendrons des végétaux délicats, des corolles époustouflantes sous lesquelles les futurs mariés joignent leurs mains.
Le Hagakure rappelle que les samouraïs doivent posséder dans leur besace de la poudre de riz afin qu’en cas de trépas ils puissent veiller à avoir dans la mort le teint du cerisier en fleur.
Nous deviendrons l’image même de la fragilité qui vit le temps d’un soupir et meurt avec légèreté.
Nous changerons d’état, abandonnant la lourdeur de l’enveloppe humaine pour abriter en nous la sève végétale, pour nous remplir de leur couleur délicate et voler, voler jusqu’à la désintégration.
Commenter  J’apprécie          240
Je noue le "hachimaki" aux couleurs de notre Japon éternel autour de mon casque. J'effectue ce geste avec lenteur et solennité, sans pensées, sans émotions. Le froid dans les veines, le temps s'est arrêté, je suis une fleur de cerisier poussée par le vent. Ai-je le choix? Ai-je eu le choix il y a un mois quand nous avons été réunis par les officiers au petit matin sur la base aéronautique? Le soleil se levait, rond et rouge, l'image du drapeau impérial. Ils ont annoncé que notre escadrille se portait volontaire pour devenir des "Kikusui", des chrysanthèmes volants. C'est le nom poétique donné au sacrifice d'un avion et de son pilote sur un navire ennemi.
Commenter  J’apprécie          3510
Je dois beaucoup à ma grand-mère. C'est elle qui m'a élevé de mes quatre à mes seize ans. Elle est issue d'une vieille famille de samouraïs dont elle tient sa rigidité. Elle m'a familiarisé très tôt avec le bushido. Dans son esprit, rien n'équivaut la beauté et la rigueur de ce code qui exige de ses combattants liés à leur maître loyauté et honneur jusqu'à la mort.
Commenter  J’apprécie          220
Je noue le " hachimaki " aux couleurs de notre Japon éternel autour de mon casque. J'effectue ce geste avec lenteur et solennité, sans pensées, sans émotions. Le froid dans mes veines, le temps s'est arrêté, je suis une fleur de cerisier poussée par le vent.
Commenter  J’apprécie          300
Nous (jeunes soldats kamikaze) sommes appelés à devenir des « fleurs de cerisier ».
Le sakura, fleur symbole du Japon. Elle s’épanouit au printemps et le souffle du vent suffit à l’emporter. Vivre telle une efflorescence printanière serait donc croître et disparaître au paroxysme de sa jeunesse. Laissant dans l’air le souvenir de sa beauté éphémère.
Commenter  J’apprécie          160

Videos de Stéphanie Hochet (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphanie Hochet
L'écrivaine Stéphanie Hochet s'est plongée dans les "années perdues" de William Shakespeare, cette période au cours de laquelle le dramaturge disparaît en laissant femme et enfants. Son roman "William" revient sur ces huit années mystérieuses et fait des liens avec le passé de l'écrivaine. Elle est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Vignette : duncan1890 / Getty
#shakespeare #littérature #secret
______________ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Les Midis de Culture par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrrNrtLHABD8SVUCtlaznTaG&si=FstLwPCTj-EzNwcv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
autres livres classés : kamikazesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (336) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..