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Citations de Svetlana Alexievitch (917)


Svetlana Alexievitch
“Il faut se savoir soutenu pour tenir soi-même”
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Svetlana Alexievitch
Avez-vous entendu parler des hibakushi de Hiroshima ? Les survivants de l'explosion Ils ne peuvent se marier qu'entre eux. On n'en parle pas, chez nous. On n'écrit rien à ce sujet Mais nous existons, nous autres, les hibakushi de Tchernobyl
La supplication : tchernobyl, chroniques du monde après l'apocalypse - Svetlana Alexievitch
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A présent, le monde n'est plus divisé en ceux qui ont fait de la prison et ceux qui les y ont envoyés, ou en ceux qui ont lus Soljénitsyne et ceux qui ne l'ont pas lu, mais en ceux qui peuvent acheter, et ceux qui ne le peuvent pas.
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- On prétend que les animaux n’ont pas de conscience, qu’ils ne pensent pas. Mais ce n’est pas vrai. Un chevreuil blessé… Il a envie qu’on ait pitié de lui, mais tu l’achèves. À la dernière minute, il a un regard tout à fait conscient, presque humain. Il te hait. Ou te supplie : Je veux vivre, moi aussi ! Vivre !
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Nous enterrions la forêt. Nous sciions les arbres par tronçons d’un mètre et demi, les entourions de plastique et les balancions dans une énorme fosse.
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Svetlana Alexievitch
Alors la voilà, cette liberté ! Nous attendions-nous à ce qu'elle soit comme ça ? Nous étions prêts à mourir pour nos idéaux. À nous battre pour eux. Mais c'est une vie « à la Tchékhov » qui a commencé. Sans histoire. Toutes les valeurs se sont effondrées. […] Personne ne parlait plus d'idéal, on parlait de crédits, de pourcentages, de traites, on ne travaillait plus pour vivre, mais pour « faire » de l'argent, pour en « gagner ». Cela va-t-il durer longtemps ? 
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Je tourne, je n’en finis pas d’explorer les cercles de la souffrance. Je n’arrive pas à m’en arracher. Dans la souffrance, il y a tout: les ténèbres et le triomphe… Parfois, je crois que la douleur est un pont entre les gens, un lien secret, et d’autres fois, je me dis avec désespoir que c’est un gouffre.
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Tchernobyl… C’est une guerre au-dessus des guerres. L’homme ne trouve son salut nulle part. ni sur la terre, ni dans l’eau, ni dans le ciel.
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" Je me demande pourquoi on écrit si peu sur Tchernobyl. Pourquoi nos écrivains continuent-ils à parler de la guerre, des camps et se taisent sur cela ? Est-ce un hasard ? Je crois que, si nous avions vaincu Tchernobyl, il y aurait plus de textes. Ou si nous l'avions compris. Mais nous ne savons pas comment tirer le sens de cette horreur. Nous n'en sommes pas capables. Car il est impossible de l'appliquer à notre expérience ou à notre temps humain...
Alors, vaut-il mieux se souvenir ou oublier ? "
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Précédemment, nous avions une patrie, mais maintenant, elle a disparu. Qui suis-je ? Ma mère est ukrainienne, mon père russe, je suis née en Kirghizie, où j’ai grandi, et j’ai épousé un Tatar. Et mes enfants ? Quelle est leur nationalité ? Nous sommes tous mélangés. Notre sang est mélangé. Sur nos papiers d’identité, il est indiqué que nous sommes des Russes. Or, nous ne sommes pas des Russes, mais des Soviétiques ! Seulement, le pays qui m’a vue naître n’existe plus.
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Svetlana Alexievitch
Flaubert a dit de lui-même qu'il était « un homme-plume ». Moi, je peux dire que je suis « une femme-oreille ». Quand je marche dans la rue et que je surprends des mots, des phrases, des exclamations, je me dis toujours : combien de romans qui disparaissent sans laisser de traces ! Qui disparaissent dans le temps. Dans les ténèbres. Il y a toute une partie de la vie humaine, celle des conversations, que nous n'arrivons pas à conquérir pour la littérature. Nous ne l'avons pas encore appréciée à sa juste valeur, elle ne nous étonne pas, ne nous passionne pas. Moi, elle m'a envoûtée, elle a fait de moi sa prisonnière. J'aime la façon dont parlent les gens ... J'aime les voix humaines solitaires. C'est ce que j'aime le plus, c'est ma passion.

Extrait du discours de réception du prix Nobel de littérature prononcé le 7 décembre 2015 - traduit du russe par Sophie Benech
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Après Staline, chez nous, on ne voit plus la mort de la même façon... On se souvient des frères qui tuaient leurs frères... Des exécutions massives de gens qui ne savaient pas pourquoi on les assassinait... C'est resté en nous, ça, c'est toujours présent dans notre vie. Nous avons grandi parmi des bourreaux et des victimes... Pour nous, c'est normal de vivre ensemble. Il n'y a pas de frontière entre l'état de paix et l'état de guerre. Quand on allume la télé, tout le monde parle la langue des truands : les hommes politiques, les hommes d'affaires, et... le président. Graisser la patte, verser des pots-de-vin, des bakchichs... une vie humaine, ça ne vaut pas un pet de lapin. Comme dans les camps...
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Je suis sûr que vous ne voudrez pas que ça figure dans votre livre, vous allez rayer tout ça. Personne ne dira plus la vérité sur ceux qui reposent en terre. Les vivants ont droit aux décorations, les morts aux légendes, et tout le monde est content.
Cette guerre, c'est comme notre vie en URSS : elle n'a rien à voir avec ce qui est écrit dans les livres. Heureusement que j'ai mon univers à moi, celui des livres et de a musique, qui m'a sauvé parce qu'il a caché l'autre.
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La "guerre féminine" possède ses propres couleurs, ses propres odeurs, son propre éclairage et son propre espace de sentiments. Ses propres mots enfin. On n'y trouve ni héros ni exploits incroyables, mais simplement des individus absorbés par une inhumaine besogne humaine. Et ils (les humains) n'y sont pas les seuls à souffrir : souffrent avec eux la terre, les oiseaux, les arbres. La nature entière. Laquelle souffre sans dire mot, ce qui est encore plus terrible...
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Nous avons élevé un sarcophage, une tombe gigantesque où ne gît qu’une seule personne : le chef opérateur Valeri Khodemtchouk qui est resté sous les décombres tout de suite après l’explosion. Une pyramide du XXe siècle…
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« C'est grâce à ça que je vis maintenant. Grâce à l'aumône des souvenirs. »
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Et soudain, il n’y a plus de livres utilisables. Maman se sent perdue. Elle ne sait pas vivre sans le conseil des livres… Sans Tchekhov et Tolstoï.
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J’ai peur de le reconnaître, mais nous aimons Tchernobyl. Cela a redonné un sens à notre vie... Le sens de la souffrance. Comme la guerre. Le monde n’a appris l’existence des Biélorusses qu’à la suite de Tchernobyl. Cela a constitué notre fenêtre sur l’Europe. Nous sommes en même temps ses victimes et ses prêtres. C’est horrible à reconnaître...
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Moi, la seule chose dont je me lasse pas, c'est de regarder le blé jaunir. J'ai eu tellement faim dans ma vie que ce que j'aime le plus, c'est voir le blé mûrir, les épis qui se balancent. Ça me fait le même effet qu'à vous de regarder un tableau dans un musée...même maintenant, je raffole pas du pain blanc, ce qu'il y a de meilleur, c'est du pain noir avec du sel, et du thé bien sucré.

Récit de Marina Tikhonovna ISSAÏTCHIK - Dix histoires dans un intérieur rouge
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La guerre a duré longtemps, très longtemps... Je ne me souviens ni d'oiseaux, ni de fleurs. Il y en avait, évidemment, mais je n'en ai pas gardé le moindre souvenir. C'est comme ça... Bizarre, non? Est-ce ce que les films de guerre peuvent être en couleur? Au front, tout est noir... Seul le sang est d'une autre couleur...
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