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Critiques de Sylvain Tesson (3101)
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Petit traité sur l'immensité du monde

Toujours excellent Tesson, ses notes de voyages sont une mine tant pour le sédentaire que pour le voyageur. Son écriture est riche, transporte le lecteur dans ses vagabondages métaphysiques ou tout simplement dans des lieux dont l'esthétisme décrit par Tesson sublime tout.



Et dans ce petit traité, il emmène ses lecteurs vers les immensités qu’il a parcourues, celles où il a séjourné, désert, rivières, lacs, même les escaliers des tours de Notre-Dame de Paris, et, pour chaque moment vécu dans tous ces contextes différents, c’est l‘admiration du monde en premier, la tristesse lorsqu’il a été abîmé par l’homme, comme la mer d’Aral, et aussi la méditation de Sylvain qui enrichit ses lecteurs de ses connaisances et les mène sur les chemins de la réflexion.



J’aime beaucoup les contrastes de l’homme et de ses pensées, il se dit athée ou agnostique, mais il adresse des prières au ciel, il éprouve énormément de compassion pour ses semblables avec lesquels il réalise très aisément des contacts fructueux, enrichissants et il en fait profiter ses lecteurs.



Son petit traité est donc un magnifique livre dans lequel on peut se replonger de temps à autre et y trouver toujours une mine de perceptions et de sentiments.

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La panthère des neiges

Homme du vent, de la neige et des hauteurs, Sylvain Tesson n'est jamais vraiment là où on l'attend. Je l'avais quitté après la lecture de : Dans les forêts de Sibérie, au bord du désespoir et je retrouve dans : La panthère des neiges un autre homme... avec toujours le même talent pour me faire partager ses voyages et surtout ses aventures qu'elles soient dans l'espace monde ou dans son espace intérieur.

Cette fois-ci, il m'a entraînée sur les hauts plateaux du Tibet avec ses trois compagnons : Munier, photographe de son état et celui "qui chante avec les loups", Marie, sa compagne, cinéaste animalière et Léo le philosophe de service. Quel puissante motivation cette "bande des quatre", comme la surnomme Tesson, partage-t-elle ? le fol espoir d'apercevoir et de mettre en images ou de fixer sur la pellicule celle que Munier considère un peu comme une déesse inaccessible : la panthère des neiges.

Un récit de voyage "à la Sylvain Tesson" ai-je envie de dire, grâce à sa prose vivante, colorée, mêlant tous les niveaux de langue et tous les paradoxes. D'abord ceux qui animent son auteur, même si dans ce récit autobiographique la part de l'auto dérision est très présente pour tout ce qui touche à son intimité de pensée ou de vie. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé une très jolie parenthèse sur sur son amour perdu à la fois pour la distanciation qu'il a su prendre et pour "le romantisme écologique" qui s'en dégage. Mais Sylvain Tesson reste malgré tout un homme de tourments, celui qui se demande toujours pourquoi il voit "dans un paysage, les coulisses de l'horreur". Et sa vision de l'humanité n'est pas vraiment plus réconfortante. Il sait grâce à la vigueur de sa plume mais aussi son sens de l'humour, ramener notre humanité à sa juste place dans le monde. Il reste aussi un homme de tempête, comme dans ce très beau passage où il se livre à une violente diatribe contre la destruction de notre planète et les fausses espérances que l'on se donne pour éviter de voir notre danse au bord du gouffre.

Heureusement il y a les grands espaces vierges qu'il parcourt avec ses compagnons et qu'il décrit dans une prose ramassée, imagée et sensorielle : "le Tibet avait la peau à vif" ou "Vers midi, le soleil était à son rendement absolu: tête d'épingle dans le néant". Même talent pour la peinture du monde animal qui vit au sein cette nature sauvage et dont il sait admirablement rendre le côté caché, camouflé et aussi les paradoxes de comportement car ces animaux sauvages font preuve à la fois d'une permanence de vie étonnante pour nous humains et de la fugacité la plus totale dès qu'un danger se présente. Il rend donc au monde animal qu'il côtoie un hommage sensible, respectueux et la pratique de l'affût le renvoie très souvent à des considérations philosophiques sur l'ordre du monde. Celui qu'il vit sur ses hauts plateaux du Tibet - un ordre tragique et immuable de vie et de mort- qui à la fois le fascine et le terrifie, mais qu'il préfère sans doute au désordre civilisationnel dans lequel nous vivons.

Ces réflexions sont très fluides et incarnées, donc pas de lassitude ou d'ennui, en tout cas pour moi.

Ce dernier Sylvain Tesson m'a vraiment conquise : un savoureux cocktail avec sa dose de dépaysement, d'humour mais aussi de retour sur soi et sur un monde à la fois préservé et mal en point, le nôtre...
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Une très légère oscillation

Un journal émouvant, tonique, virulent d'un "miraculé", aventurier, qui après un accident, une chute, se retrouve immobilisé de force.

Un temps de rééducation et de réflexion à la fois, où notre voyageur-alpiniste revoit sa vie, remet en cause son parcours, le "pourquoi de son agitation constante"



Son inactivité obligée et douloureuse ne sera atténuée et vivable que par la présence des livres...

Tour à tour, un ton poétique, grinçant, polémique [ pour parler, entre autres, de l'actualité, de l'Islamisme, de nos propagandes mensongères, de

notre progrès illusoire, etc. ]



Un journal intime, avec ses joies, ses émerveillements, ses colères, et ses indignations, etc.



Restent son amour de la vie comme ceux de la nature, des arbres, de la montagne, du silence.La dite civilisation et le monde des hommes,décidément n'obtiennent pas son agrément.

Un ton souvent très grinçant et très sombre sur ses contemporains...



L'auteur va jusqu'à imaginer notre société et notre monde , en 2050....et pas sous les hospices les plus heureux... Sylvain Tesson s'insurge

de toutes ses forces contre Internet, et ces simulacres des réseaux sociaux.



L'auteur parle toujours avec autant de passion de son amour des sommets. Sinon, il ne rate pas une occasion de pourfendre la bêtise humaine et nos préjugés. Ce qui continue de le confirmer dans une misanthropie intense.



Ne faisant jamais rien comme personne, pour sa rééducation, Sylvain Tesson refusa les séances de kiné classiques; il décida de grimper quotidiennement les 450 marches de Notre-Dame...

Un magnifique passage sur les gargouilles de la sublime cathédrale !



Cet ouvrage est également accompagné d'un exercice que l'écrivain semble apprécier largement: la rédaction d'aphorismes !



Et toujours la curiosité avide et impatiente et l'omniprésence des livres, des découvertes esthétiques et culturelles...



"Février 2015



(...) Les bouquinistes de Paris : leurs boîtes vertes rivées aux quais de pierre.

Eux, les libraires de plein vent, gardent les livres dans leur enclos, pendant des heures, fumant des blondes, face au fleuve.

Apollinaire disait que la Seine était le seul cours d'eau à couler entre deux rangées de livres. On rejoint les étals comme on monterait

au grenier" (p. 65)



Journal rempli de poésie, de belles envolées quant à ce qui enchante notre écrivain-voyageur...mais aussi de fort contrastes quant il parle de ses contemporains, de ses rages contre les fléaux de notre époque:



, nos addictions envers les réseaux sociaux, qui nous empêchent de REGARDER le monde etce qui nous entoure, avec un vrai regard..

Et de façon récurrente, la colère envers les fanatiques qui sèment la terreur et la mort à travers le monde...



Il est aussi question de son accident, de son visage très abîmé, de sa rééducation sur les sommets de Notre-Dame... de façon très pudique et réservée . J'ai une affection particulière sur les magnifiques

descriptions touchant cette merveille architecturale...et ses gargouilles !



"Les gargouilles avaient été dessinées par Viollet-Le-Duc. Elles surveillaient

les Parisiens depuis un siècle et demi. Elles assistaient au retour des ivrognes en pleine nuit, aux baisers clandestins des amants de l'aube, aux cavalcades des voyous et des flics. Elles étaient la mémoire de la ville.

Elles ne quittaient jamais leurs loges, et je les comprenais. Lorsqu'on a élu domicile dans les hauteurs, on se passe bien vite de l'envie de traîner

dans la vallée. (p. 117-118)"



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Avec les fées

Lire du Tesson se mérite. Ce dernier essai ne déroge pas à cette injonction.

Portable à portée de mains, j'ai plongé dans l'érudition de l'auteur, heureuse d'échapper aux lourdes encyclopédies des années lycée. Une technologie au service de l'homme mais pas d'"extase technique".



C'est en voilier que nous convie Tesson pour une grande bouffée d'iode celtique en compagnie de Benoît, ancien de le DGSE et de Humann, compagnon de Russie.

L'odyssée débute en terre espagnole plus précisément en Galice, se poursuit près des côtes bretonnes françaises pour longer ensuite l'ouest de l'Angleterre et de l'Irlande pour aboutir en Ecosse. La boucle se terminant à Saint-Malo.

Trois mois de traversées maritimes et de ballades cyclistes pour un panorama grandiose des promontoires aux trois trésors "la promesse, la mémoire, la présence".



Le regard ne suffit pas dans le voyage. Il faut convier les fées "ce qui se mérite dans l'ordre de la beauté". Les poursuivre est un graal à multiples facettes.



Pourquoi ce récit m'a-t-il emportée? Parce qu'il apaise ma soif d'ailleurs, parce qu'il fournit de "l'exotisme intelligent" et qu'il respecte la non-ingérence.

"Avec les fées" donne le goût du mouvement, de l'espace et de la verticalité .

Peu de rencontres, place aux paysages variés et changeants, place à l'histoire celtique et à ses charmes qui parlent à mon âme.

"Le merveilleux émane des choses. La grâce les surplombe".

Le flâneur aux yeux écarquillés ne peut passer à coté de l'émerveillement du monde; pourvu qu'il s'en donne la peine.

Tesson nous permet de renouer avec notre part de rêve.

Ce partage est une joie pour la lectrice que je suis.

Je laisse la voix à Victor Hugo pour parler d'un poète d'aujourd'hui.

"Poëte, tu fais bien! Poëte au triste front,

Tu rêves près des ondes,

Et tu tires des mers bien des choses qui sont

Sous les vagues profondes".
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Un été avec Rimbaud

Sylvain Tessson nous présente Arthur Rimbaud comme s'il nous présentait son meilleur ami. Promesse d'un voyage assuré, il va partir sac à dos sur les traces de ce génial poète, posé ses pas dans le sillon de ses souvenirs d'enfance en pimentant cette biographie de subtils descriptions de paysages s'imprégnant des vers qui distillent tout le long de ce parcours...

Le style est toujours aussi génial, foisonnant de formules imagés,...on pressent les odeurs même de la nature et des sensations que l'on se surprend à se remémorer...

C'est savoureux, passionnant et concis...Le regard sur le monde et la plume de Monsieur Tesson font mouche ! une fois de plus... et une folle envie de replonger le nez dans des vers poétiques...vive l'ivresse des mots !











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Trois jours et trois nuits



« Quand chacun des interlocuteurs vient de si loin, il faut du temps pour se comprendre. On s’écoute, mais on ne s’entend pas, ne fût-ce sur le plan du vocabulaire. Sauf pour ce qui touche les points sensibles en chacun de nous. En fin de compte, une rencontre authentique se situe toujours à un niveau plus profond ou plus élevé, ouverte sur l’infini. Par-delà les paroles, un regard, un sourire suffit pour que chacun s’ouvre au mystère de l’autre, au mystère toute autre. » François Cheng « L’Eternité n’est pas de trop »



Suis-je agnostique ou athée ? A mes yeux, cela n’a pas d’importance. Je suis une mécréante qui cherche la Lumière et ce n’est pas faute d’avoir prospecté. De temps en temps, mes pas me ramènent vers cette quête, j’éprouve toujours une attirance pour les lieux consacrés quels qu’ils soient, qu’importe l’Obédience, ils m’apaisent. Je me sens en communion avec ceux qui m’ont précédée, le temps n’existe pas. Etre touché par la grâce tel Eric-Emmanuel Schmitt dans Sa Nuit de Feu m’interpelle. Il se veut sans église, sans dogme, une très belle expérience.



Ce sont souvent des livres qui croisent mon chemin comme celui-ci qui, eu égard à mes lectures, me fut recommandé par Babelio. Les commentaires d’Aquilon62 et de Migdal m’ont motivée à partir en compagnie de ces quatorze écrivains et des moines sur les chemins de l’Abbaye de Lagrasse. Abbaye du pays cathare, née de la volonté de Charlemagne, j’entends « La Grâce », elle en a connu des vicissitudes, des destructions et des reconstructions jusqu’à l’arrivée de quelques chanoines qui mènent, entre ses murs, une vie de prière sous l’égide de la Règle de Saint-Augustin. La restauration a démarré en 2014 et comme pour toute rénovation, il faut de l’argent. Il a été convenu que le produit de la vente de ce livre reviendrait à l’Abbaye.



N’avez-vous jamais ressenti le besoin de vous isoler, loin de l’agitation extérieure et de ses tourments, l’impérieuse nécessité de vous retrouver face à vous-même, ce n’est pas une fuite mais plutôt un besoin de reprendre contact avec votre moi intime, de se recentrer. Il y a de très beaux endroits où se ressourcer mais pour avoir été en plein hiver, au moment des grandes marées, le Mont-Saint-Michel reste pour moi la halte idéale, propice à la méditation, pour demeurer seule avec moi-même.



Nicolas Diat nous offre une belle préface et le Père Abbé, Emmanuel-Marie Le Fébure du Bus, conclut cette insolite mais féconde expérience qui a réuni une quarantaine de moines et quatorze écrivains aux croyances et sensibilités tellement différentes.



Les hôtes comme les invités ont tout partagé dans le silence de ce lieu consacré. Imaginez les moines glissant sur le sol carrelé au petit matin pour se rendre à l’office, tous vêtus de blanc, psalmodiant les prières, entonnant les chants grégoriens, la liturgie latine reprenant toute son épaisseur et son mystère, imaginez les invités, basculant dans un monde qui leur est tellement étranger, déjeunant d’un modeste repas, partageant le pain qu’il soit celui de l’officiant à la messe ou celui du réfectoire, sans un mot, concentrés sur la lecture du jour , attendant patiemment les échanges qui se font autour du café. Ils ne rencontreront que la Paix, l’amitié, l’écoute, des contraintes aussi qui viennent rompre avec l’immédiateté de notre vie moderne mais qui donnent toute l’intensité aux instants vécus.



Bien évidemment, certains d’entre les écrivains se questionneront sur la vie en communauté, après tout, les moines sont des êtres humains même s’ils sont parvenus à domestiquer leur égo, si leur être tout entier semble porter la lumière, il n’en reste pas moins qu’ils sont des hommes. Leur emploi du temps est intense et laisse peu de place aux aspérités, le rituel les relie. Les journées sont rythmées par les Offices (sept), la prière, l’étude, le travail manuel, le jardinage – j’ai beaucoup aimé la description du jardin et des essences diverses - les visites aux malades, les hôpitaux dans les services de soins palliatifs. Saint-Augustin veille sur eux, dans chaque cellule, ses confessions les rappellent à l’ordre. Il guide les frères dans sa vision de l’amour fraternel.



Ce livre représente la somme des différents dialogues ou écrits de chaque écrivain. Ils y ont apporté une part d’eux-mêmes, que ce soit l’athée qui humblement parle de son questionnement, que ce soit celui qui se réfugie derrière l’histoire de l’Abbaye pour éviter de se livrer, que ce soit le tourmenté comme Beigbeder ou Liberati ou la lucidité de Boualem Sansal, ce livre est très beau ! C’est le cheminement pendant trois jours d’hommes différents qui ne cherchent que la bienveillance en toute simplicité, dépouillés de leurs préjugés, sans jamais chercher à convaincre, C’est le dialogue – dias logoi – deux visions différentes qui se complètent et non qui se censurent, s’interdisent. Toutes les réflexions sont à savourer, à relire aussi. Certaines pensées m’ont particulièrement émue que ce soit par la beauté ou par l’humilité.



« Et penser à ces hommes agenouillés, m’aide à tenir debout » Frédéric Beigbeder



NdL : Pour @afriqueah, notre Francine dont je lis les mémoires, une page du livre s'ouvre sur une pensée de Saint-Augustin. J'aime ces clins d'œil de l'Univers.

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Une vie à coucher dehors

Première présentation de ma première lecture de 2021...

Je suis un admirateur de Tesson, mais un admirateur qui n'est pas béat devant l'incontestable talent de l'intellectuel, artiste, baroudeur, d'un des derniers écrivains "libres".

J'adore les nouvelles ( j'en ai lu beaucoup et, à mon très modeste niveau, écrit un certain nombre ) et le recueil de ce prodige du verbe et de la pensée laissait augurer le meilleur.

Et quel meilleur !

Les trois premières short stories de l'ouvrage ( - L'asphalte -, - Les porcs -, - La statuette - ) sont trois claques littéraires époustouflantes, trois uppercuts qui vous cueillent sous le péricarde et vous laisse groggy.

Du très, très grand Tesson, et l'on s'en vient alors à rêver que les douze qui vous restent à découvrir ont le même souffle et se sont installées dans une inspiration sommitale que justifie l'obtention de ce Goncourt.

Là, c'est faire preuve de crédulité, c'est oublier que ce qui différencie essentiellement la nouvelle du roman, c'est que si le second est constant dans ce que l'on pourrait appeler son "niveau" ( qu'il soit bon ou pas ), la première, elle, est par nature, dans un recueil, vouée à "l'inégalité".

Comparaison absurde... si quinze nouvelles équivalaient à quinze romans, quel que soit l'auteur, vous auriez de l'excellent, du moyen et du "bof"...

Et c'est exactement ce que démontre - Une vie à coucher dehors -.

Trois nouvelles extra-ordinaires ( je les ai citées ), deux nouvelles de très bonne facture - Le lac - et - L'île -, puis quelques nouvelles "honorables" parmi lesquelles - La crique - et - Le phare -, et enfin de gros nanars dont - La fille - et - La particule - se disputent le pompon...

Ce qui rachète l'ensemble, c'est que l'on sent derrière le style très original de Tesson, derrière l'érudit lettré, géographe, historien dont se nourrit sa richesse lexicale, le voyageur-guide ( au sens noble du mot ), la saveur des choses vécues, l'authentique goût, j'allais dire amour, pour la vie... la vraie, celle des origines où l'homme "n'est qu'une étape de la couleur sur le dos tourmenté de la terre ", on sent ou l'on entrevoit une "panthère des neiges" qui partage avec nous son goût de l'affût qui consiste à guetter les mots essentiels, les vrais, ceux qui comptent, ceux qui nous amènent à la contemplation active et à l'émerveillement révolté.

Pour toutes ces raisons et pour celles que je n'ai pas formulées, lisez Tesson ! Et une belle année de lectures aux amoureux des livres !
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Une très légère oscillation

J'ai décidé de commencer la lecture de Sylvain Tesson "Une très légère oscillation" après avoir vu la dernière émission de "La grande librairie" , une spéciale "Notre-Dame de Paris " après le terrible incendie du 15 avril.

Le livre est présenté sous forme de journal qui lui permet de lutter contre le désordre de ses pensées.

Un journal entre 2014 et 2017 rempli d'évènements assez terribles pour lui d'abord avec la mort inattendue de sa mère et sa chute d'un toit en Savoie, pour la France ensuite avec les attentats.

On connaît tous sa passion pour l'escalade en toutes circonstances, dans tous les états et en tous lieux comme Paris et les toits de ses églises.

En août 2014, après son accident, il se retrouve fracassé à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière où l'attend une longue rééducation.

A sa sortie, il refuse les salles de fitness qui emprisonnent, les séances de kiné et commence à monter régulièrement les marches de la tour nord du beffroi de Notre-Dame.

Ce qui m'a étonné chez cet insatiable voyageur animé d'une curiosité sans fin, c'est l'acceptation de sa faiblesse après son accident et ses progrès ensuite.

Une curiosité qui ne s'arrête pas à la géographie, sa formation première mais à une grande connaissance littéraire ainsi qu'à une réflexion profonde sur une multitude de sujets .

C'est avec un grand plaisir qu'on le voit apparaître maintenant dans les émissions avec un visage animé, avec une apparence qui ne fait plus du tout penser à la souffrance.

Sylvain Tesson tient une rubrique chaque mois dans le magazine "Lire" . C'est mon mari qui l'apprécie le plus même si je le lis avec intérêt également.

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Dans les forêts de Sibérie

Quel bonheur de retrouver Sylvain Tesson. J'adore son écriture, sa culture, sa verve , et son ironie sous jacente.

Mais voilà, depuis deux trois livres, je prends ma claque les 50 premières pages , je retrouve ce que j'adore dans cette écriture... Et puis je me lasse . Non pas forcément de l'écriture mais on tourne en rond et on remplit des pages.

Ici , notre trublion décide de s'exiler seul dans une cabane au bord du lac Baïkal. Seul, six mois , début en Février . De quoi bien se ressourcer dans une nature hostile mais sincère.

Il a emporté l'équivalent d'une bibliothèque de village et chaque jour , il lit et nous fait part de ses lectures, de ce que lui inspire le combo lecture , hostilité de la nature.

Il va rencontrer quelques russes et sans doute que le principal intérêt du roman pour moi est ces rencontres où l’on découvre l'âme russe que l'auteur décrit si bien.

On se surprend à sauter un jour , on aura raté le commentaire sur une lecture et quelques grammes de vodka évaporés au fond des panses.

Puis la recherche de la parité ne me suffit plus , je saute des semaines et j'ai l'impression de lire toujours la même chose , même si peu à peu la nature va se métamorphoser avec la magie du printemps.

Le bateau du retour vient d'accoster, j'y monte avec célérité . Un mois m'aurait suffit, certes je n'aurais pas vu la nature changer et les ours débouler, mais je serais rester sur la magie que Sylvain Tesson possède pour assembler les mots.
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Une vie à coucher dehors

Avoir attendu plus de dix années pour lire et savourer ce recueil de nouvelles d'un de mes auteurs préférés, c'est presque une faute impardonnable, immensément rachetée par le plaisir intense d'une telle lecture.



Je ne suis jamais déçu par Sylvain et n'engage plus de débat avec ses détracteurs. Dans ses textes, je trouve tout : le voyage, l'histoire, l'humain, la réflexion, la nature, la mer, la montagne, l'exaltation, tout ce qui fait de chacun de ses livres une pure merveille.



J'ai sans doute tardé à lire celui-ci en raison d'une attirance réduite par les nouvelles, peut-être en raison de leur consommation excessive il y a des années et, peut-être, par le fait que, sur une quinzaine, il y a obligatoirement du très bon et du moins bon. Même pas. Bien sûr, certaines émergent d'un océan si riche : l'asphalte, la statuette, le lac, la crique, mais toutes recèlent et transmettent la magie de l'écriture de Sylvain qui oblige à consulter quelquefois le dictionnaire pour préciser tel ou tel nom d'oiseau, mais la précision de son écriture ciselée est toujours au rendez-vous.



J'aime l'empreinte hellénistique de son style et ses références géographiques et historiques, la marque indélébile de son addiction à la Russie, à la solitude, au désert, à la littérature. Je n'ai jamais eu le sentiment qu'il étale sa culture, au contraire il peut enrichir celle de ses lecteurs.



Alors, ces quinze nouvelles, de très bons moments dont je remercie Sylvain en attendant tranquillement le plaisir de plonger dans un autre de ses livres.

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Sur les chemins noirs

C'est jusqu'à présent mon livre préféré de Sylvain Tesson.

Quelle meilleure solution pour un convalescent d'un accident "d'ivrognerie" que de parcourir son propre pays à pied, du Sud au Nord, par des chemins oubliés et difficiles.

Nous suivons ainsi les différentes étapes de son rétablissement, mais aussi celles de l'effondrement de ces pays perdus (il se fait un peu le précurseur de ce qui arrivera deux ans plus tard).

La langue de l'auteur se fait poétique, avec de belles descriptions de paysages et d'animaux (des oiseaux en particulier).

Quelques personnes familières le rejoignent en route, durant quelques jours. Heureusement d'ailleurs dans une certaine circonstance !

Et j'ai apprécié sa philosophie, contrairement à celle de certains autres livres écrits par l'auteur.

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Dans les forêts de Sibérie (BD)

Je précise que je n’ai pas lu le livre de Sylvain Tesson, donc c’est avec un oeil aussi pur que la neige qui figure dans cet album 😄 que je le découvre. On suit l’auteur dans son périple. Rester six mois en Sibérie, en autarcie, en abandonnant tout le confort moderne, cela pourrait paraître insensé pour certains. Mais pourquoi pas après tout ? Bien entendu, il n’y a pas beaucoup d’actions, en même temps c’est normal. Cependant, j’ai aimé cette histoire car on se demande, page après page, si Sylvain Tesson va y arriver.



J’ai aimé également le graphisme qui est totalement en harmonie avec le récit. Les paysages sont grandioses, les couleurs magnifiques.



Bref, si le grand froid vous attire, n’hésitez pas !
Lien : https://promenadesculturelle..
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La panthère des neiges

« Parfois, un léopard croquerait un enfant dans les roseaux. On se consolerait vite, il en naissait beaucoup. » Cette phrase de Tesson me choque et me révolte. Pas vous ?

Mais, au Tibet, en parlant des enfants, je cite : « Ils échappaient à l’infamie de nos enfances européennes : la pédagogie qui ôte aux enfants la gaieté. »

Un bourgeois qui se fait une aventure avec un photographe animalier qui aurait mérité que plus de pages lui soient consacrées. L’auteur, égocentrisme, tente de nous éclabousser de sa culture et de ses réflexions qui sont parfois limites. Je pense que c’est le dernier livre que je lirai de Tesson que je trouve de plus en plus aigri et désabusé. J’attendais qu’il parle plus de la panthère des neiges, des habitants et des paysages. Ça revient toujours sur lui, à nous faire la morale sur l’environnement alors qu’il ne cesse de polluer à prendre l’avion et effectue de longues distances en 4X4. On lui porte ses sacs, pas question de nommer les lieux et l’attente de l’animal se fait en fumant de gros cigares. Je vais reprendre les vrais écrivains de nature writing qui écrivent avec leurs tripes et nous procurent du plaisir et des émotions.
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Avec les fées

J'ai emprunté ce livre à la médiathèque même si le moment est mal choisi puisque Sylvain Tesson est au cœur d'une polémique sur sa participation, en tant que parrain du Printemps des Poètes.

Je reconnais le côté réac du personnage et son cynisme, mais j'apprécie aussi son talent d'écriture quand il célèbre la nature, les horizons lointains et la poésie.



Ici il est surtout question de la mer puisqu'il part en voilier des Asturies jusqu'au nord de l'Ecosse, avec deux amis.

Régulièrement il descend du bateau pour faire une partie du chemin à pied ou à vélo et le bateau le récupère plus loin.

Le fil conducteur, les fées, est une célébration de l'éblouissement que nous offrent les côtes tourmentées des Asturies, de la Bretagne, de l'Irlande puis de l'Ecosse.

Ces côtes sont le théâtre du merveilleux et de l'imaginaire et les mythologies celtiques s'en sont souvent inspirées.



Cet voyage maritime est une première pour Tesson, lui qui a plutôt l'habitude de marcher à travers le monde sur la terre ferme.

La partie navigation, avec ses termes très techniques, m'a moins intéressée, mais j'ai été sensible à la poésie de ces côtes que la littérature a souvent célébrées (Nicolas Bouvier et les îles d'Aran, le roi Arthur, les poètes romantiques anglais,...) et que Tesson cite abondamment.

Et je retiens la citation en demi-teinte de Wordsworth sur la motivation du voyageur pour partir : « Le voyageur est l'éternel insatisfait qui fuit ce qu'il craint plus qu'il ne poursuit ce qu'il aime ».

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La panthère des neiges

C'est l'histoire vécue par deux hommes passionnés, un écrivain, un photographe, deux explorateurs qui chacun à leur manière parcourent le monde depuis des années pour en retrouver la beauté originelle.

Flanqués de deux amis supplémentaires, ils ont décidé d'aller observer aux confins du Tibet un animal légendaire, extrêmement rare, qui vit dans la poudre blanche, la panthère des neiges.



Sylvain Tesson, l’écrivain-explorateur nous embarque donc dans les bagages de son dernier voyage avec un livre qui est à la fois une quête spirituelle et un récit. Comme il a l’habitude de le faire.



Là-haut, entre altitude glaçante et froid extrême, les conditions de vie sont forcément à la limite du supportable. Les journées qu’il y a passé seront ensuite reprises, étayées dans des chapitres très courts. Heureusement, car son texte qui avance au fur et à mesure de la progression des chercheurs de LA panthère des neiges, fourmille d’informations, de descriptions, de ressentis, de pensées, d’analyses, jusqu’à plus soif (de neige fondue).



Je trouve toujours Monsieur TESSON agréable à écouter, j’ai adoré certains de ces anciens textes (Sibérie, Chemins noirs), d’autres moins. Celui-ci fait partie de la deuxième catégorie. Cette fois, j’ai en effet trouvé que ST, le roi des calembours et des aphorismes, s’est décidément montré polychrone.

Je m’explique…

Il est tout à la fois poète, géographe, écologiste, neuroscientifique, généticien, démographe, géomorphologue, conciliateur, philosophe, vocabuliste (« dégoiser », « escadres », « chamarrés de scrofules », « gloser », « paramécie », « l’inétendu », « lactescent »… je continue ?), agnotisque (« Jésus, l’anarchiste crucifié »), et plus encore, le tout dans une érudition plus qu’impressionnante, écrasante.



Evidemment, tous ces attributs ne sont pas antinomiques, mais en si peu de pages, à mon goût, c’est trop.

Il faut faire des choix.



Même les attaques mordantes contre l'HOMME, sa place étouffante pour notre planète et la diversité biologique n'ont pas suffi, pour moi, à oublier cette accumulation de données qui pourtant ne montre aucune considération morale pour l’animal; chacun reste à sa place avec cette manie d’écrire « bête » pour « animal ».

« L’apparition d’une bête représente la plus belle récompense que la vie puisse offrir à l’amour de la vie » écrit-il.



Son ode aux « âges primordiaux où tout reposait sur la vibration des débuts », avec sa nostalgie du « grand démarrage » n’a pas eu d’écho en moi, tout comme les passages sur « l’annulation de soi », « l’oubli du reste ».

Cette fois, je n’y ai pas cru.



Il nous apprend la patience, aurait vu quatre fois une panthère des neiges.



L’attente fut longue pour lui, la lecture longue pour moi.



Enfin, dans « La panthère des neiges », même si je sais qu’il fait preuve de véracité, j’ai été fatiguée par son côté moralisateur, parce que je finis par ressentir un coup de blues à chaque sujet qu’il évoque, à cause de la forme qu’il donne à ses propos.



ST écrit très bien, mais le contenu de son livre tourne à la déprime, et la poésie s’enfuit alors sur les hauteurs de l’Himalaya.



Restent de jolies phrases comme :

« La préhistoire pleurait et chacune de ses larmes était un yack »,

« Le vent arrachait aux versants des dartres de neige »,

« Les versants se trient de veinures noires, coulées de l’encrier de Dieu qui aurait posé sa plume après l’écriture du monde »,



mais d’autres avec lesquelles je ne suis carrément pas d’accord comme :

« la pédagogie qui ôte aux enfants la gaieté ».

On est sur d’une chose, Sylvain Tesson, assurément, n’est pas pédagogue !
Lien : http://justelire.fr/la-panth..
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Bérézina

Sylvain Tesson, grand voyageur amateur de vodka et russophile de longue date, a choisi, pour son nouveau périple, de nous conduire à bord de son side-car, une Oural, sur les traces de Napoléon Bonaparte et de la Grande Armée au moment où celle-ci, après s’être trop enfoncée dans les terres russes, se voit contrainte de rebrousser chemin face à un ennemi absent, une terre hostile et un froid de plus en plus mordant.



C’est accompagné de Julien Gras, autre voyageur de renom, du photographe Thomas Goisque et de deux compères russes, que l’expédition se met en route au départ de Moscou, direction Paris, réalisant en deux semaines un trajet que l’Empereur et son Armée auront mis deux mois à faire.



Au fil de son périple, Sylvain Tesson nous replonge en pleine campagne napoléonienne, faisant sans cesse des sauts entre 2012 et 1812, raccordant ainsi les étapes de son parcours à la grande Histoire et agrémentant celle-ci d’anecdotes et d’explications pour le moins intéressantes. Malheureusement, si toute la partie sur Napoléon, ses troupes et la débâcle m’a véritablement passionnée (mes connaissances en histoire étant plutôt limitées…), je dois dire que je n’ai pas ressenti le même intérêt pour le voyage de l’auteur…



Je trouvais pourtant l’idée de départ géniale et l’aventure tout à fait exaltante, mais la façon dont Sylvain Tesson se met en scène et la répétition de ses mésaventures ont fini par me lasser. On a finalement assez peu d’informations sur le visage, 200 ans après, des pays qu’il traverse et sur les rencontres qu’il va faire. Ce sont elles aussi qui rendent le récit de voyage vivant et enrichissant, or je trouve qu’elles manquent au texte… Le style, cependant, est encore une fois très littéraire, travaillé et agréable à lire. L’humour, un brin grinçant, reste également très présent et permet d’alléger la lecture.



Finalement, le mélange récit de voyage/ récit historique s’avère un peu décevant car difficile à doser, mais, point positif, « Berezina » me donne envie de combler mes lacunes et de me plonger dans un ouvrage entièrement consacré à Napoléon !





Challenge Variétés : Un livre qui ne soit pas de la fiction
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L'énergie vagabonde

Je ne reprocherai jamais à Sylvain Tesson, l'un de mes écrivains favoris, d'avoir donné un peu dans le commercial en rassemblant sous le titre de L'énergie vagabonde plusieurs de ses oeuvres que j'ai eu l'occasion de savourer séparément et que j'ai parcourues à nouveau avec ce volumineux ouvrage.



Certes, il a fait du business avec cette publication, mais si elle a permis à de nouveaux lecteurs de le découvrir et de lire quelques-uns de ses textes magnifiques, n'est-ce pas l'essentiel?



Je retiens personnellement la reine de douleur qu'est devenue Notre-Dame- de-Paris après l'incendie, mais aussi la fascinante et tellement humaniste chevauchée des steppes, et, bien sûr la retraite de la Grande Armée dans Bérézina et tous les autres.



Sylvain sait transmettre les émotions qu'il ressent, il ne s'encombre pas de préalables, il balance, c'est beau, poétique, il est vraiment aujourd'hui parmi les meilleurs en matière de voyages, d'aventures humaines, de rencontres, de recherche du spirituel, c'est un plaisir toujours renouvelé de le lire.



Le hasard fait que je termine un livre de Jean-Christophe Rufin qui le cite au tout début et le remercie à la toute fin de l'avoir emmené sur l'aiguille de la République, ascension qui le conduisit à écrire "Les flammes de pierre".



Deux beaux hérauts de l'écriture qui savent porter des messages tellement riches. A nous de les recevoir et de les transmettre.
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L'axe du loup : De la Sibérie à l'Inde, sur les..

Voilà , quelle aventure, quelle aventure !..dirait notre cher Bebel national, et un voyage de plus ..la Sibérie, la Mongolie, l'Inde, quel arpenteur tout terrain..!à pied, à cheval, rien ne l'arrête! Tel un courant d'air, la liberté même..il se balade dans des contrées lointaines, ...j'aurai tellement aimé être le sac à dos de Sylvain Tesson!!!..je le suis à la trace..les descriptions toujours aussi précises et tatillonnes donnent l'envie de partir sur le champ...mais moi pour un périple pareil il me faudrait un guide,! Natacha !..

La plume est toujours aussi brillante et légère, sans jamais se départir de son humour,...la vibration est là, le poète aussi..empruntant les chemins du monde et sondant le cœur des hommes au hasard des rencontres comme personne...Notre Tintin des temps modernes a un don cela va de soit..la beauté des paysages et les péripéties pour admirer et mériter cette Dame nature ..voyage livresque garanti!



tel un loup sauvage..qui nous témoigne de ses exploits avec style et intelligence..laissant ses traces d'écrivain sur son passage et sa vie d'aventurier.
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Dans les forêts de Sibérie

Il est plutôt sympathique ce jeune homme qui tente des expériences qui ne servent à rien, sinon se prouver à lui-même qu'il est capable de le faire. Ce qui n'est déjà pas si mal quand il s'agit de vivre six mois dans une petite cabane sur les bords du lac Baïkal. Même si l'aventure n'est pas si aventureuse, ni la solitude totale, égayée seulement par des marches sur la terre glacée et quelques livres savamment choisis. Car il y a le passage de ces Russes avec qui notre héros peut se distraire, faire ce qu'ils affectionnent particulièrement, comme boire jusqu'à plus soif.



L'autre avantage que je vois à cette aventure, en dehors de contenter (ou éprouver) celui qui la vit, c'est qu'elle est relatée avec talent. Je n'irai probablement jamais sur les bords du lac Baïkal (quoique pourquoi pas ?), mais grâce à Sylvain, je sais qu'il y fait froid, très froid et qu'il y a des gros quatre-quatre russes qui sillonnent le désert glacé. De temps en temps dans de magnifiques paysages, on peut même y rencontrer un petit Français, un peu bobo, écolo, intello…

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Sur les chemins noirs

Je remarque que l'on voit de plus en plus souvent Sylvain Tesson à la télévision. Je me suis dit qu'il serait peut-être temps que je m'intéresse à cet auteur qui me paraissait bien sympathique mais également mystérieux avec son visage en biais. En lisant ce livre, j'ai appris que cette « gueule cassée » était due à une chute de dix mètres d'un toit, chute certainement provoquée par l'alcool. Ce livre est le résultat d'une promesse : dans son lit d'hôpital, l'écrivain s'est juré d'aller parcourir les chemins de France dès qu'il le pourrait. Et c'est donc avec la colonne vertébrale cloutée, comme il le dit lui-même, qu'il va se lancer dans cette aventure, un peu comme Stevenson avec sa mule. Quel plaisir de lire ce récit, de vivre ces pérégrinations ! On voyage dans son canapé.



Nul doute que je lirai Dans les forêts de Sibérie et Blanc. Mais vous me connaissez, ne faisant jamais rien comme tout le monde, j'ai préféré commencer par celui-ci.
Lien : https://promenadesculturelle..
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