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EAN : 9782221248126
1472 pages
Bouquins (12/11/2020)
4.17/5   80 notes
Résumé :
En voyage, je vis, je respire, je cherche l'aventure. Je rencontre des êtres qui savent tenir une conversation, je croise quelques ennuis, je cueille une vision, je pousse une porte, je me sors d'un pas désagréable. Je traverse une forêt, je parle à un homme que je ne connais pas et lui confie davantage de choses que s'il était mon frère, parce que je suis sûr de ne pas le revoir.
L'énergie vagabonde, c'est la traversée de l'éphémère, perpétuellement renouvel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne reprocherai jamais à Sylvain Tesson, l'un de mes écrivains favoris, d'avoir donné un peu dans le commercial en rassemblant sous le titre de L'énergie vagabonde plusieurs de ses oeuvres que j'ai eu l'occasion de savourer séparément et que j'ai parcourues à nouveau avec ce volumineux ouvrage.

Certes, il a fait du business avec cette publication, mais si elle a permis à de nouveaux lecteurs de le découvrir et de lire quelques-uns de ses textes magnifiques, n'est-ce pas l'essentiel?

Je retiens personnellement la reine de douleur qu'est devenue Notre-Dame- de-Paris après l'incendie, mais aussi la fascinante et tellement humaniste chevauchée des steppes, et, bien sûr la retraite de la Grande Armée dans Bérézina et tous les autres.

Sylvain sait transmettre les émotions qu'il ressent, il ne s'encombre pas de préalables, il balance, c'est beau, poétique, il est vraiment aujourd'hui parmi les meilleurs en matière de voyages, d'aventures humaines, de rencontres, de recherche du spirituel, c'est un plaisir toujours renouvelé de le lire.

Le hasard fait que je termine un livre de Jean-Christophe Rufin qui le cite au tout début et le remercie à la toute fin de l'avoir emmené sur l'aiguille de la République, ascension qui le conduisit à écrire "Les flammes de pierre".

Deux beaux hérauts de l'écriture qui savent porter des messages tellement riches. A nous de les recevoir et de les transmettre.
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L'oeuvre condensée de l'auteur est dans ce livre, un tellement beau cadeau de noël . Quel maniement des mots, c'est beau, c'est vrai, merci à ce vagabond des temps modernes de nous raconter ces longs voyages où découlent tant d'observations, de réflexions sur le monde passé, présent et futur.
Quasiment chaque phrases pourraient être des citations.
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Quel plaisir de suivre Sylvain Tesson dans ses voyages, ses rêveries, ses vagabondages. Vagabondages ? Pas tant que ça, ces trips sont préparés minutieusement à la fois par des lectures au large spectre : témoignages, histoire(s) Grande ou petites, poésie, géographie, et puis Sylvain Tesson prends le soin de décrire la genèse de l'idée de l'itinéraire, le processus fin conduisant au désir partagé ou non de se lancer à l'aventure, au choix du mode de transport, au choix du moment pour partir. Cet ensemble d'éléments très corrélés donnent l'impulsion, l'énergie potentielle qui ensuite lui permettra de vivre pleinement l'aventure, de surmonter les obstacles, les souffrances, les multiples tracas administratifs, voire de temps en temps de sur-vivre rien que ça !
L'ensemble de l'oeuvre constitue un livre de chevet, conjuguant la poésie, les références littéraires, philosophiques, artistiques et la réalité vécue, matérielle, spirituelle, physiologique toujours en lien avec les lieux, les territoires engendrés par la géomorphologie, porteurs des traces de l'histoire sur leur sol, dans nos mémoires accessibles principalement par la littérature et plus encore dans le génie d'habiter des hommes qui s'y sont succédés, qui s'y sont adaptés, qui les ont transformés aussi. Ces héritiers contemporains, Sylvain Tesson les rencontre que ce soit par le hasard, le plus souvent par cooptation, ou par application de la feuille de route initiale, ces rencontres s' approfondissent surtout le soir à la veillée, les modes de désinhibitions aidant, leur relation dans le récit forment un fil rouge très humanisant, la solitude qui seule permet de "s'élever" est ainsi gérée et dès le lendemain matin Sylvain Tesson (parfois avec sa petite tribu) quitte ces personnes pour continuer sa route, sans se retourner..
Merci pour cet oeuvre, magnifique viatique pour nous mortels lecteurs plutôt statiques par nos corps, mais hyper mobiles par l'esprit, les rêveries, les désirs partagés..
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Merci Sylvain Tesson pour "L'énergie vagabonde" , véritable bouffée d'air frais, ode à la poésie du vagabondage qui permet « de cheminer pensif, le corps et la pensée enfin réconciliés ». C'est un livre qui, dans cette période de réduction de nos libertés, donne des fourmis dans les jambes et oxygène nos neurones : « le vagabond enjambe l'idéologie et les clôtures qui toutes deux empêchent de gambader ». C'est toujours un véritable plaisir de « cheminer » avec Sylvain Tesson.
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Pavé ! Tous niveaux.
- livre , 1458 (37 + 1418) pages, papier presque pelure; police petits caractères ... le contenant est conséquent ! Lourd objet qui fatigue vite mains, poignets et doigts; tourner les pages, chacune collant à la suivante, fait perdre temps et énergie, délirants et rageurs.

Sylvain Tesson aurait-il souhaité, concrètement transférer aux lecteurs son apprentissage laborieux de la patience ?
Pour la récompense attendue; lui : obtenir ses différentes quêtes (telle entre autres observer la panthère, vérifier la faisabilité de certains parcours, découvrir la réaction des personnes rencontrées, ...); nous lecteur pour en lire le récit...

Parmi ces 1458 pages, à peine un quart se lit comme un roman ---L'axe du loup, Bérézina, Notre Dame--- soit de manière fluide;
le restant est un condensé (exhaustif ?) de ses réflexions personnelles, notes, dessins, tirés de ses calepins de voyages.
Le cerveau du lecteur est sans cesse en alerte : lecture, réaction de l'intellect, relecture, pensées conséquentes, inhérentes, qui nous entraînent alors dans les vastes champs de l'approbation, contradiction, acceptation, rejet, discussions, contrepoints etc. du temps est requis !

D'autre part, un grand regret pour moi :
- si les mois nommés se succèdent dans certains récits, fixant le lecteur sur la durée et les périodes de l'événement, en général les années ne sont pas révélées. Et j'ai constamment buté sur cet aspect absent.
- de nombreuses références -–trop-- à auteurs et faits divers, informent que c'est après : après la chute du mur de Berlin, après le passage au 21e siècle, après le début de la pandémie SRAS, après la parution de "A marche forcée de Slavomir Rawicz" (paru en 1956, traduit en 2002).
Ainsi, faut-il attendre la toute fin de L'axe du loup, présenté en premier dans le livre pour découvrir l'amie de la chevauchée des steppes; cette chevauchée est datée de 1999; et bien que présentée après, se situe donc chronologiquement avant le loup.
Pourquoi?
- Ouvrir au lecteur les portes de l'Energie vagabonde … qui ne supporte aucun lien restrictif ?
- Façon détournée de ne pas trop se dévoiler ? de masquer certaines faiblesses, quelles soient tout autant manquements qu'orgueil exacerbé ?
Connaître, voire comprendre, un auteur, une personne, demande certaines références précises : âge, éducation, époque, … et surtout contexte !

Que penser face à des phrases courtes, lapidaires, confer Aphorismes ?
Aucun jugement, aucune discussion, aucune relation, ne peuvent se créer. Certes, nous lisons. Mais, sans lien, sans contexte, nous ne pouvons faire la part des choses; et de là, nait l'ennui souverain.

C'est un livre à lire par touches, par récits, à petites doses, pour éviter l'overdose.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Dans des pays de sable et de soleil, il a partagé des dîners à la table du maître de maison pendant que la mère de famille se nourrissait par terre de ce qu’on lui laissait. Il a rencontré des familles composées de petits garçons gras comme des poussahs entourés de fillettes aux côtes saillantes. Il a collecté dans ses carnets de notes quelques proverbes hideux :

Quand la fille naît, même les murs pleurent (Roumanie).
Une fille donne autant de soucis qu’un troupeau de mille bêtes (Tibet).
Instruire une femme, c’est mettre un couteau entre les mains d’un singe (Inde).
La femme est la porte principale de l’enfer (Inde).
La femme que Dieu comble de bonheur est celle qui meurt avant son mari (monde arabe).
Merci, mon Dieu, de ne pas m’avoir fait naître femme (monde juif).

Et c’est ainsi que, malgré lui, il a perdu son humanisme. Il ne comprend pas pourquoi l’humanité se rend coupable d’un gynocide permanent (dont les victimes n’ont même pas, elles, le baume du devoir de mémoire) et ne voit pas pourquoi il lui faudrait aimer ou respecter cette humanité-là. Il a été conforté de découvrir un jour que Jack London (un wanderer lui aussi, celui du Nouveau Monde !) pensait que « l’homme se distingue des autres animaux surtout en ceci : il est le seul qui maltraite sa femelle, méfait dont ni les loups ni les lâches coyotes ne se rendent coupables, ni même le chien dégénéré par la domestication » (Les Vagabonds du rail).

p. 38-39
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J’égaille dans une clairière un troupeau de chevaux sauvages qui profitent de l’absence de l’homme pour vivre heureux. Ces terres épargnées sont gonflées de sève vitale. La taïga bourdonne comme le cœur d’un condamné en son dernier jour : les bêtes savent qu’ils seront courts les mois de leurs amours. Aussi ne perdent-elles pas une heure. Il est érotique le temps d’été arctique … « Je ne veux point mourir encore », dit la nature à peine réveillée. Chacun vaque à l’urgent : se reproduire, se dupliquer, s’apparier au plus vite avant que les froidures de l’hiver ne sonnent le glas du rut.

p. 97
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… c’est une vallée sinistre qui pourrait s’appeler « le val de la désolation ». Ici, les Russes cherchent de l’or depuis cent vingt ans. La vallée tout entière est crevée par la mâchoire des machines. Ineptie des hommes : retourner une montagne pour trouver des paillettes ! Je n’aime pas cet or qui embellit certes le cou des femmes mais pour lequel on saccage le ventre de la terre. Ne pourrait-on pas le laisser reposer en paix ? Pourquoi le déterrer du limon pour l’enfouir aussitôt dans l’obscurité des coffres ?

p. 105
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Dans la steppe, nul autre choix que d’avancer. L’homme ne fait que passer. Toute halte est sursis. Le paysage, les ressources, le ciel et l’horizon, tout concourt au mouvement. Voilà d’ailleurs pourquoi les hordes mises en branle ont traversé le continent entier sans s’arrêter, foulant la terre tant qu’il y en avait sous le sabot de leurs bêtes.

p. 152
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La marche fait affleurer à la surface de la mémoire les strates de souvenirs rangés dans la boîte en os du crâne, cette caisse d’archives, le plus précieux bagage du voyageur. On fouille, on trie ; un éclair soudain et l’on se souvient d’un moment drôle presque oublié et l’on éclate de rire. Un passant nous prendrait pour un fou car il ne saurait pas que rien ne vaut de passer un bon moment avec soi-même, à parcourir les rayonnages de sa bibliothèque intérieure.

p. 13-14
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Vidéo de Sylvain Tesson
Deuxième épisode de notre podcast avec Sylvain Tesson.
L'écrivain-voyageur, de passage à la librairie pour nous présenter son récit, Avec les fées, nous parle, au fil d'un entretien, des joies de l'écriture et des peines de la vie, mais aussi l'inverse, et de la façon dont elles se nourrissent l'une l'autre. Une conversation émaillée de conseils de lecture, de passages lus à haute voix et d'extraits de la rencontre qui a eu lieu à la librairie.
Voici les livres évoqués dans ce second épisode :
Avec les fées, de Sylvain Tesson (éd. des Équateurs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23127390-avec-les-fees-sylvain-tesson-equateurs ;
Blanc, de Sylvain Tesson (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21310016-blanc-une-traversee-des-alpes-a-ski-sylvain-tesson-gallimard ;
Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774064-une-vie-a-coucher-dehors-sylvain-tesson-folio ;
Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774075-sur-les-chemins-noirs-sylvain-tesson-folio ;
Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac (éd. le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/769377-le-lys-dans-la-vallee-honore-de-balzac-le-livre-de-poche.
Invité : Sylvain Tesson
Conseil de lecture de : Pauline le Meur, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
+ Lire la suite
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