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Citations de Tahar Ben Jelloun (1757)


Jean Genet n’avait aucun sens de l’amitié. Il croyait plus en la trahison qu’en la fidélité. ... il croyait en l’amour. Il disait de l’amitié que c’est comme la fraternité : quelque chose de commun dont on se passe aisément.
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Les blessures d’amitié sont inconsolables.
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Mamed se moquait de moi et faisait croire aux copains que j'étais «un survivant de la préhistoire». Il était intarissable sur les vieilles traditions de [Fès] qui avait toujours refusé la modernisation, et laissait entendre que Tanger n'avait rien à voir avec cette «vieillerie» dont raffolent les touristes. Son père, un notable de la ville, sage et cultivé, ami de la délégation britannique rectifiait : Fès n'est pas une vieille chose sans intérêt, c'est le berceau de notre civilisation, c'est à Fès que nos ancêtres juifs et musulmans expulsés d'Espagne par Isabelle la Catholique ont trouvé refuge. C'est là qu'a été construite la première université musulmane de grand niveau, la Qarawiyyin, et c'est une femme qui l'a construite, une femme riche venue de Kairouan! Fès est elle-même un musée vivant et devrait faire partie du patrimoine universel ; je sais, des chefs-d'oeuvre sont mal conservés, mais c'est une ville unique au monde, et rien que pour ça, il faut la respecter.
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Ta destinée comme l'ombre du palmier partout te devance
elle est ton chemin et l'empreinte de tes pas
où que tu ailles elle te cerne
miroir posé sur le sable de tes pensées
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Je partais dans les ruelles du vieux Naples, à la recherche des dessins qu'Ernest Pignon-Ernest avait exécutés sur les murs. Ces oeuvres d'art au destin éphémère étaient parfois recouvertes d'affiches d'annonces funéraires ou de quelques publicités démodées. Ces dessins, ou ce qu'il en restait, dataient les étapes de mes histoires d'amour. J'étais persuadé que les traces de ces amours s'effaceraient en même temps que les dessins d'Ernest. Il subsistait quelques traits au fusain, une jambe, l'oeil d'une jument, une chevelure sortie de la mer, une main ouverte... Comme dans ma vie, des moments inscrits à l'encre sépia demeuraient dans le grenier de ma mémoire, des instantanés, des flashs, des bouts de vie imprimés dans le tissu du rêve, des gestes, des odeurs, des impressions plus ou moins fortes.
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Nous nous retrouvons tous un jour ou l’autre dans un sous-sol, un tunnel ou un puits. Parfois, c’est le prix à payer pour ce qu’on a volé au temps, aux autres, à ceux qui attendent tout de nous. Ce que demande une femme, c’est d’être aimée, tout le temps, avec fidélité, avec sincérité, délicatesse, parfois avec folie et passion. On ne peut aimer que si on est ivre de vie. La vie et l’amour, c’est la même chose. Quand l’amour s’absente, comme la vie, la femme s’éteint, elle devient une autre. Une femme fanée, c’est pas beau.
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Tahar Ben Jelloun
C'est très important le rire, il brise le mur de la peur, de l'intolérance et du fanatisme.
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Tahar Ben Jelloun
Une bibliothèque est une chambre d'amis.
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...le racisme restera fidèle à lui même... Hier c'était le Juif, aujourd'hui c'est l'Arabe, l'immigré. Même s'il n'a jamais fait le voyage, même s'il est né sur cette terre, au fameux hôpital de Sarcelles, il y a toujours quelque chose qui bloque. Et plus les gamins sentent ce rejet, plus ils ont envie de lui fournir des motifs. Le cercle vicieux: ça tourne en rond et ça se dégrade. Non je ne verse pas dans le pessimisme. Je suis juste sans illusions, un peu déprimée. Désespérée? Il faut tant de courage et de persévérance à un gosse de banlieue aux joues basanées pour vaincre les résistances et réussir. Combien accèdent à l'université? Combien terminent leurs études? Pas la peine de brandir les chiffres. Ça ne sert à rien. Qui nous écoutera? Qui même nous regardera simplement? Qui verra en nous des individus à part entière, capables, comme ceux qui n'ont rien, de soulever les montagnes?
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, notre fringale de compréhension infinie, notre volonté d'exister farouche, notre folie n'est pas loin, notre patience est déraisonnable, notre rage ardente, notre soif de reconnaissance inextinguible, nous avons été faits dans l'improvisation, pour le provisoire, nous sommes les enfants des cités de transit, nous sommes arrivés sans que personne en soit prévenu, nous sommes des centaines arrivés par le bateau du soir qui attend que la lune soit voilée pour débarquer ses passagers sans papiers, nous nous retrouvons à vivre ici avec des visages presque humains, à nous exprimer dans un langage presque civilisé, avec des mœurs et des manières presque françaises, nous sommes là à nous demander pourquoi nous sommes là et ce qu'il nous reste à faire pour mériter d'y rester.
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Lire de la poésie à Naples. Quelle idée ! La poésie a besoin de silence et de concentration. Naples hurle de partout comme une grande brûlée. Des sirènes d’ambulances, des voitures de police roulant à toute allure avec des gyrophares sur le toit, des vendeurs de n’importe quoi crient, des éboueurs alertent la population, des femmes se disputent de chaque côté de la rue, chacune à sa fenêtre, des enfants jouant au ballon font tomber un unijambiste, une mère appelle Sandro pour venir manger avant que les pâtes ne refroidissent, la télévision retransmet un match de foot où Naples n’est pas concernée mais les télés sont toutes allumées. Le vent s’y met aussi, apportant avec lui les rumeurs et les bruits de la mer, les murs résonnent, les pierres renvoient l’écho, Naples vit bruyamment, elle ne s’est pas ce qu’est le silence, le silence doit lui faire peur, alors tout le monde crie et hurle, c’est ça la vie, la vie à Naples, et moi je suis dans ce centre culturel rendu fameux par Jean Digne, un créateur généreux, je m’apprête à lire un long poème…
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C’était de la folie. Résister à une si belle femme, retenir mes élans, me faire croire que c’était un défi d’ordre mystique, bref, je ne me sentais pas bien ni en accord avec le désir qui rongeait mon corps. Je hurlais intérieurement : c’est quoi cette histoire d’amour sans sexe ? C’est quoi cette lubie ? C’est de la folie, une connerie sécrétée par Naples ! Mais, au contraire, Naples est une des villes les plus érotiques que je connaisse. Tout est sexualisé, les gestes, les paroles, les objets, même l’intérieur des églises est érotique. Je ne me souviens plus dans quel roman, une femme entraînait son amant au fond de l’église San Gregorio pour faire l’amour debout contre une belle statue, dans le froid et l’obscurité. Je ne sais plus si je l’ai lu ou inventé. Peut-être devrais-je emmener Wahida dans une église, et là, nous ferions l’amour !
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La vie est un clin d’œil, une étincelle, elle s'allume puis s'éteint. Le temps est illusion. On vit et on s’accommode de cette illusion. Au moment où on s'en va, tous les petits bobos ne sont rien.
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"El houbb sattâr al-'youb" (l'amour voile les défauts de celui qu'on aime).
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Suis-je raciste ? Peut-on être raciste contre son propre camp ? Pourquoi les Marocains m'énervent-ils autant ? Ils ne s'aiment pas, et pourtant dès qu'on émet la moindre critique sur leur pays ils se montrent susceptibles et se mettent en colère. Pourquoi est-ce que je préfère les éviter ? N'est-ce pas plutôt moi-même que j'évite, que je fuis ? Je suis dans la fuite. Et ce n'est pas très glorieux. Les Marocains que j'ai rencontrés hier me rappellent beaucoup trop ce que j'aurais pu devenir. Ils brassent du vent, vont et viennent comme une abeille dans un bocal où il n'y a plus de miel. Ils n'ont pas beaucoup d'imagination. Ils subissent, essayant de s'en sortir avec leurs petits trafics, pas grand-chose, à peine de quoi enrichir un paumé. Et pour ça ils ont besoin de recréer la joutya, le souk de la ville, se retrouver entre eux, même s'ils ne se supportent pas, et au moins se croire au village, se sentir à l'abri.
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L'amitié est rare, très rare, d'où son aspect précieux et marquant. On arrive à la fin de la vie et on essaie de compter ceux que l'on considère comme de vrais amis, ceux dont la fidélité a été sans faille, ceux qui vous ont aimé tel que vous êtes, sans vous juger ni essayer de vous changer. C'est dans les épreuves, les moments difficiles et parfois décisifs, que l'amitié se révèle et se consolide, ou s'absente et tombe dans le commun de l'oubli. L'amitié est ce qui permet de désarmer la cruauté et d'affronter le mal.
Elle peut avoir existé, sincère et forte, puis se briser d'un seul coup, s'anéantir parce qu'elle aura manqué à l'un de ses principes fondamentaux, la fidélité, c'est-à-dire la constance dans la confiance, cette présence qui ne doit jamais faire défaut. Comme l'écrit Cicéron : " C'est quand la fortune varie que se montre à coup sûr l'invariable ami. " La trahison c'est "manquer à la foi donnée à quelqu'un ", c'est une forme d'abandon doublée parfois d'une volonté de nuisance ou d'une participation active ou passive à une opération de malfaisance. On agit contre quelqu'un à qui on devait fidélité, souvent par intérêt, ou par jalousie, par vengeance, par mesquinerie. Toutes ces notions sont non seulement étrangères à l'amitié mais sont sa négation absolue.
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J'ai beaucoup lu et j'ai opté pour le bonheur. La souffrance, le malheur de la solitude, je m'en débarrasse dans un grand cahier. (p.51)
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C'est dans l'absence qu'on découvre l'intensité de l'amour ou ses ravages.
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Dans ces années 1950 à Fès, l'horizon était limité. Pas de cinéma, pas de Musée, pas de théâtre, pas de music-hall.Il fallait tout imaginer. Je décidai alors d'attribuer une couleur à chacun des jours de la semaine : lundi,gris foncé ; mardi, gris léger tendant vers le bleu ciel; mercredi, vert; jeudi,jaune; vendredi, tantôt blanc tantôt orange; samedi, bleu azur,selon son travail et son humeur, devrait ainsi donner une couleur à chaque jour.Je sais que,pour certains, tous les jours sont gris. Cela se voit sur leur visage.On ne peut que les plaindre. (p.16)
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La mort l 'avait frôlé , mais n 'avait pas achevé son travail .Il ressentait cela comme une insulte , un mauvais tour qu 'on lui avait joué , une méchanceté de plus .
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Lors qu 'il se fatiguait , il fermait les yeux à plusieurs reprises , signe qu 'on devait le laisser seul . Peut-être pleurait-il alors , lui qui avait été si brillant , si élégant , célébré partout où il allait .
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