AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Theodore Roszak (50)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Mémoires d'Elizabeth Frankenstein

« Avec le recul, je me rends compte aujourd’hui que ce jour-là, nous avions franchi la ligne qui sépare l’innocence de l’expérience. Ce moment douloureusement poignant de la fin de l’enfance ouvrait un nouveau chapitre de nos vies qui seraient excessivement exaltées et tragiques. Jamais plus Victor et moi ne serions le frère et la sœur que nous avions été dans le passé, même si frère et sœur nous demeurions désormais, dans une sorte de parenté plus audacieuse. »



Dans le roman original de Mary Shelley, c’est un certain Robert Walton qui découvre Victor Frankenstein mal en point en Mer Arctique. Celui-ci lui confie alors le détail de sa triste vie. Et notamment que son nouvel Adam, sa créature, avait assassiné son épouse Elizabeth la nuit même de leurs noces.



Dans ce roman au style impeccable, impressionnant de suspense et d’intelligence, Sir Robert Walton reprend du service. Il n’a pu oublier cet étrange épisode de son existence. Il se rend en Suisse, non loin de Genève, pour tenter d’en savoir plus. Les Frankenstein, autrefois puissants, ne sont plus qu’un souvenir. Walton retrouve néanmoins leur trace, et arrive même à persuader le dernier rejeton de cette famille de lui vendre le journal d’Elizabeth.



Ce qu’il découvrira en le lisant le heurtera profondément. Editer ce journal et divers autres fragments de la vie d’Elizabeth et Victor, lui prendra des années…



Theodore Roszak, dans une courte note d’intention précise « J’ai eu longtemps l’impression que le Frankenstein que Mary désirait le plus offrir au monde, était à lire entre les lignes d’un texte que seule Elizabeth aurait pu écrire. Cette autre façon de raconter l’histoire suit en parallèle le récit original, mais voit les évènements comme seule Elizabeth aurait pu les connaître ».



Je ne vais pas dévoiler ici toutes les étapes de sa vie, étonnamment marquées par des expériences occultes en parallèle de celles, qui se voudront plus scientifiques, que Victor connaîtra. Attendez-vous tout de même à des sabbats, du Mesmérisme même, en plus des expérimentations horribles de Victor. Mais avant tout se fera entendre un point de vue plus féminin, les sagesses ancestrales des femmes s’opposant aux violences des hommes et à leur besoin de domination.



Ce roman se place dans la droite lignée du premier romantisme allemand, qui alliait science et surnaturel. Ces évènements sont censés se dérouler à la fin du siècle des Lumières, et non pas, comme nous en avons l’illustration fréquente au cinéma, au cœur du XIXème siècle.



Theodore Roszak était à mon sens un excellent auteur. J’avais déjà été emporté par « La Conspiration des Ténèbres » et par « Le Diable et Daniel Silverman ». Ces Mémoires sont tout aussi réussies !

Commenter  J’apprécie          315
Le Diable et Daniel Silverman

Daniel Silverman ,un écrivain juif homosexuel ,est contraint d'accepter une conférence dans le Minnesota parce qu'il ne peut refuser le cachet de 12000 dollars .Persuadé de revenir à San Francisco dans 48 heures et excité de voyager en première classe ,il va vite déchanter en arrivant à destination quand il découvre qu'il va parler devant des religieux conservateurs .D'autant qu'une tempête de neige va le contraindre de rester sur place plus longtemps que prévu .Un bon roman .
Commenter  J’apprécie          190
La Conspiration des ténèbres



Flicker

Traduction : Edith Ochs



Que dire de ce livre si l'on veut être certain tout d'abord de ne passer sous silence aucune de ses exceptionnelles qualités, ensuite de convaincre le lecteur non seulement de le lire mais de le placer en bonne place sur les rayons de sa Bibliothèque ? ...



Vous qui avez passé des heures et des heures d'inoubliable exaltation à vous caler bien au chaud, dans les ténèbres d'une salle de ciné-club (ou d'une salle de cinéma toute simple) ;



Vous qui, pour quelque raison, n'avez jamais connu les ciné-clubs mais avez tremblé d'émotion en découvrant, sur le petit écran, votre première copie, grise et tressautante, du "Nosferatu" de Murnau ou du "Lys Brisé" de Griffith ;



Vous qui oubliez souvent votre âme (et votre budget) pour vous acheter des livres qui traitent du Cinéma, de ses techniques, de ses maîtres et de son Histoire ...



... Vous qui, justement, vous passionnez pour l'Histoire avec un H ;



Vous qui avez la certitude (pour un peu, on dirait que vous êtes né avec) que tout, finalement, n'est qu'Histoire ;



Vous qui en connaissez tout de même pas mal non seulement sur le Cinéma et la Littérature mais aussi sur les hérésies monothéistes ;



Vous pour qui Cinéma et Littérature sont les enfants jumeaux d'une même civilisation éternellement à la recherche d'elle-même ...



... Vous qui aimez l'Erudition lorsqu'elle ne chausse pas les gros sabots puants de la Pédanterie ;



Vous qui êtes sûr(e)s qu'on n'en finit jamais d'apprendre ;



Vous qui appréciez les tours de force littéraires et cinématographiques ...



... Vous enfin qui, bien que volontiers à genoux devant "Le Vent" de Sjöström comme devant l'"Apocalypse now" de Coppola, n'en avez pas moins une conscience épidermique du rôle de plus en plus déplaisant que l'image et le son peuvent tenir dans notre société schizophrène, grâce entre autres aux bons services de tous ces écrans qui investissent notre quotidien ...



Oubliez la traduction niaise de son titre en français et lisez "Flicker", de Theodore Roszak, à ce jour le plus bel hommage rendu par la Littérature et l'Histoire au Cinéma. ;o)
Commenter  J’apprécie          140
La Conspiration des ténèbres

Challenge ABC, 2016-2017



Un réalisateur oublié, disparu mystérieusement en 1941. Des effets très spéciaux cachés dans la pellicule, ainsi que de nombreuses ombres et personnages étranges qui gravitent autour de lui... Il n'en faut pas plus pour que le jeune étudiant en cinéma Jonathan Gates se lance dans un jeu de piste qui le mènera au bout du monde. Littéralement.

Roszak nous jette à la fois dans le cinéma de série B d'entre deux-guerres et dans une étrange conspiration religieuse, celle des Cathares. Car oui, malgré des fagots d'hérétiques (selon le Vatican) jetés sur les bûchers, il en restait. Et ils sont partout... Ils oeuvrent à la fin du monde...

S'il n'était pas aussi bien écrit, ou narré selon le point de vue d'un universitaire, le roman serait un tantinet paranoïaque (parce que malgré tout il ne l'est pas. Gloire aussi aux personnages secondaires, au choix hyper rationnel ou complètement loufoque). Malgré ce mélange des genres pour le moins surprenant (cinéma + Cathares), le roman est cohérent du début à la fin (bon, elle, elle est... elle est), la conspiration ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe, elle est amenée et documentée. Bien que le sujet pourrait s'y prêter, l'action-spectacle est réduite à la portion congrue : oui , ça parle des Cathares, mais non Jonathan Gates n'est pas un universitaire à la Benjamin Gates (hasard ? Je ne sais pas) ou Indiana Jones. Il lit, cherche, interviewe et ne va pas chercher des crânes en cristal ou le trésor des Templiers. Et là aussi ça fonctionne : les quasi 800 pages (du grand format) s'enchainent.

A lire si on aime : les gros livres, les rencontres de genre étranges et les universitaires calmes et posés (mais qui vivent des aventures quand même).
Commenter  J’apprécie          120
L'Enfant de cristal : Une histoire de la vi..

Je ne connaissais pas du tout l’auteur avant cette lecture et je dois dire que je n’avais pas réfléchi autant depuis longtemps. Les thèmes abordés sont lourds et ne laissent pas indifférents.



Aaron est un enfant qui présente une maladie rare: la progéria. Au lieu de grandir petit à petit comme tout le monde, son corps vieillit à une vitesse accélérée. Julia a décidé de se battre contre les maladies qui touchent les personnes âgées et voit en ce cas une possibilité de trouver des réponses. Au côté d’Aaron, elle va découvrir un monde auquel elle n’aurait jamais cru être confrontée et rencontrer un être inattendu qui va bouleverser sa vie. Ce jeune garçon possède une vision du monde hors norme et des capacités irréelles.



Ce livre n’est pas une lecture détente. C’est un roman qui fait réfléchir qui nous happe dans des théories inattendues et profondes. Différents thèmes sont abordés comme la mort, la vieillesse, la maladie, la médecine moderne, l’immortalité, etc. Ce sont autant de thèmes variés et traités de façon humaine et touchante qui nous sont offerts et qui nous emportent. Le tout avec une pointe de philosophie qui ravira les fans de ce type de texte.



En ce qui me concerne, j’ai eu beaucoup de peine avec ce côté-là, car j’ai toujours de la peine à entrer dans des réflexions trop orientées philosophie. Je finis par m’y perdre et c’est ce qui s’est produit plusieurs fois. J’ai trouvé que les théories devenaient très opaques par moment et alourdissaient fortement le récit. J’ai perdu le fil plusieurs fois pour le reprendre dès que l’histoire avançait de nouveau, c’est dommage car le texte est vraiment magnifique.



Heureusement, le récit est palpitant. On ne sait jamais à quoi s’attendre et les transformations d’Aaron sont juste incroyables! J’ai adoré cette pointe de fantastique dans ce récit très actuel. Julia et Aaron m’ont beaucoup touché, même si certains rapprochements entre eux m’ont un peu gênée. On peut comprendre que le garçon est autre chose qu’un enfant, mais c’est quand même dur de se détacher de l’enveloppe corporelle. Ils sont quand même bénéfiques l’un à l’autre et leur histoire nous touche énormément.



La critique de la société moderne et de la médecine est intéressante. J’ai aimé découvrir différentes méthodes et visions du vieillissement et de la mort. Qui n’a pas peur de disparaître, de partir? Si on avait le choix, ne choisirions-nous pas de rester? C’est prenant et intrigant de se poser ces questions, cela nous fait réfléchir sur notre propre conception des choses par des faits ou des théories parfois dérangeants, mais c’est le meilleur moyen pour pousser les gens à la réflexion.



J’ai toutefois un autre petit point négatif à soulever: les dialogues du début du texte sont alourdis par des « elle dit », « je dis », etc. à chaque prise de parole ce qui est vraiment dérangeant et m’a énervée. Heureusement cela ne dure pas trop longtemps, même si c’était déjà presque trop à mon goût…



En bref, ce livre est une lecture complètement inattendue qui m’a obligée à me pencher sur mes idées sur différents thèmes auxquels on évite souvent de réfléchir. Je me suis découverte des pensées et des peurs auxquelles je ne m’attendais pas et j’ai aimé cette introspection. Le roman est extrêmement bien réfléchi et l’histoire intrigante, dommage que les passages philosophiques soient un peu trop importants à mon goût, cela a un peu coupé ma lecture et m’a empêché d’être entièrement dans le livre à certains passages, mais ce point ravira les adeptes! Je le conseille donc à ce type de lecteur ^^
Commenter  J’apprécie          100
Le Diable et Daniel Silverman

Un OVNI dans la production de son auteur, sur laquelle il tranche nettement par sa légèreté.Le thème,qui m'a un peu fait penser aux livres de David Lodge, est le choc des cultures entre un écrivain homosexuel et une communauté chrétienne fondamentaliste, qui l'a invité à prononcer une conférence. Cette invitation est le produit d'une double méprise, personne n'ayant compris au départ à qui il avait à faire. La méprise dissipée, les choses se passent correctement, on est entre gens civilisés. Malheureusement une tempête contraint les deux parties à prolonger une cohabitation que personne ne souhaite. Et finalement celle -ci sera moins pénible que prévu.'Le Pilgrim's Progress de John Bunyan, ouvrage capital de la religiosité anglo-saxonne, joue un rôle important et inattendu dans l'intrigue.

En outre le livre est très drôle. Un intervenant signale que l'étiquette "thriller" attribué au livre par l'éditeur est inappropriée. Je suis pleinement d'accord.

Quand lira-t-on les livres dans les maisons d'édition.
Commenter  J’apprécie          70
La Conspiration des ténèbres

Non, là je ne suis pas d'accord avec les éloges écrites sur le quatrième de couverture de ce livre ! Sois-disant que si on le commençait, on ne saurait plus le lâcher. Alors moi, alléchée par la promesse de ne plus m'en séparer, je fus fort déçue lorsque la page 30 fut atteinte péniblement.



Sauter des pages ? Ce que je fis... mal m'en pris, la sauce n'a jamais pris.
Commenter  J’apprécie          72
La Conspiration des ténèbres

•Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec la Conspiration des Ténèbres ?

"Un dimanche à 15h, j'ai aperçu ce livre au résumé prometteur sur Blog-O-Book, en partenariat avec le Livre de Poche. Et comme je suis excessivement rapide, j'ai réussi à l'emporter, je m'en réjouissais d'avance."



•Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Jonathan Gates, un étudiant en cinéma, nous raconte sa rencontre avec l'oeuvre de Max Castle, qu'il n'aura de cesse d'étudier et de décortiquer tout au long de sa vie pour mettre à jour ses mystères."



•Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"Lorsqu'on porte un nom tel que "la Conspiration des Ténèbres", il ne faut pas s'étonner à ce que les gens attendent ne serait-ce qu'un tout petit peu de conspiration... Ici, on a plutôt 650 pages de décortication du cinéma et de son histoire pour environ 150 pages de vague conspiration tout juste racontée, à peine effleurée. L'auteur a certes une écriture envoûtante qui nous tiens un moment en haleine mais pas assez pour les 824 pages que contient son roman. La seule chose qui m'a fait tenir est mon incroyable curiosité et mon inépuisable optimisme qui me permettait de penser que le dénouement n'en serait que plus époustanflant. Mais comme rien de tout cela ne finit par arriver, la déception n'en est que plus grande. En guise de consolation l'auteur nous offre une fin ouverte, où l'on peut presque décider nous-même de ce qu'il se passe finalement. Si dans certains cas, ce genre de fin peut être interressant, j'estime qu'après avoir ingurgité autant de pages où il ne se passe absolument rien, je meritais mieux pour le final!"



•Et comment cela s'est-il fini?

"Vous l'avez compris, j'ai refermé ce livre avec soulagement et je suis peinée de dire que je ne le rouvrirai pour rien au monde. Je suis sûre qu'il pourrait en interesser certains, mais le résumé et le titre promettent des aventures qui ne sont pas au rendez-vous!"
Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          70
La Conspiration des ténèbres

Un roman plein du mystère d'une société secrète diabolique qui maîtrise tout le pouvoir du cinéma. Hommage majestueux au cinéma bis, au cinéma d'horreur mais aussi aux petites salles, à des auteurs comme Tod Browning ou Jacques Tourneur... N'hésitez pas: découvrez rapidement les films de Max Castle, génie oublié par l'histoire officielle du cinéma !
Commenter  J’apprécie          60
La Conspiration des ténèbres

On palpe l'ambiance de ces petites salles de cinéma d'art et d'essai, on hume le parfum particulier qui stagne dans ces endroits et grâce à ce roman nous retrouvons dans notre mémoire les traces brumeuses des images de bien des films évoqués et l'effervescence associée. Et puis les techniques et les artisans des divers métiers gravitants dans cette branche sont abordés tout au long de l'intrigue. Quant au déroulement du complot aux futurs lecteurs de le découvrir.
Commenter  J’apprécie          50
Le Diable et Daniel Silverman

Quelle trouvaille ! Pris complètement par hasard à la bibliothèque en dépit d’une couverture atroce et sans grand rapport avec l’histoire, ce roman est une vraie merveille. Dire qu’il m’a passionné est encore sous-estimer son impact. J’y ai adoré tout à la fois l’humour décapant et les joutes verbales à propos de la religion, toutes très bien fondées, très justement argumentées, captivantes. En fait, ça m’a même ouvert les yeux sur les raisons profondes qui font que les fondamentalistes chrétiens haïssent l’homosexualité ; je n’avais jamais vraiment compris car pour moi, naïvement (comme le personnage de Silverman !), la religion c’est avant tout un humanisme – et qui est chrétien est nécessairement « gentil ». Or, comme un des intégristes du roman le dit, Dieu n’a rien à voir avec la gentillesse ! Ma seule réserve, l’épilogue, passage obligé du roman américain contemporain, auquel l’auteur a cédé : je trouve cette façon de sur-clore assez détestable. Mais pour le reste, un moment de pure délectation.
Commenter  J’apprécie          50
La Conspiration des ténèbres

Un livre qui m'est tombé des mains. Je ne l'ai pas terminé.
Commenter  J’apprécie          50
L'enfer des rêves

Il faut se faire une raison: Roszak n'a produit qu'un seul bon livre. Parce que ça... C'est vraiment mauvais, mal écrit, personnages sans épaisseur, pseudo érudition réduite à quelques lieux communs... Même l'éditeur français à dû se sentir offensé par la piètre valeur de l'œuvre, étant donné l'affreuse couverture qu'il a concoctée. Allez, on sauvera un récit de rêve bien troussé et l'hommage rendu à Tolkien. Et on pensera charitablement que Roszak proclamait sa propre médiocrité en éreintant le livre de pulp fiction donné par le méchant à la candide adolescente (seule rescapée d'un massacre mais qui a quand même besoin qu'on l'aide à faire des cauchemars... C'est dire si c'est crédible!).
Commenter  J’apprécie          50
La Conspiration des ténèbres

À lire les commentaires négatifs sur cet ouvrage, j’ai l’impression qu’ils tombent sous la critique du regard ironique de Théodore Roszak. Quoi ? Il faudrait donc être captivé, par une suite ininterrompue de dialogues de surcroît, en suivant une intrigue clairement balisée, riche d’innombrables rebondissements avec une chute immanquablement imprévisible ? Ce serait transposer dans le roman les images des films de Simon Dunkle, l’un des protagonistes de cette histoire : le standard, le digest, la violence – ici intellectuelle – de la médiocrité, ce serait substituer à la jouissance de la culture l’impérialisme du divertissement.

Apparemment, tout le monde ne sait pas apprécier ce portrait féroce de Clarissa Swann qui se dévoile au fil des pages, personnage secondaire auquel Roszak s’est pourtant longuement intéressé, qui concentre la rigueur intellectuelle et une féminité imbuvable mais tellement séduisante – du point de vue du narrateur, un mâle délicieusement inachevé, portrait qui nous change, je dirais qui nous délasse à longueur de paragraphe, avec un humour subtil et une tendresse insidieuse, de ces personnages rapidement croqués, sans aucune densité, qui ne sont là que pour donner une chair inconsistante à l’intrigue de la majeure partie des romans policiers modernes devenus de simples jeux video linguistiques.

De même, cette affaire de scintillement (flicker) qui s’étend tout au long du roman n’a rien d’anodin. Cette curiosité propre au cinéma constitue à elle seule la dynamique de l’intrigue – qu’est-ce qui, dans un film, nous est caché ? – au fur et à mesure que l’on comprend ce qu’il est.

Et puis il y a la conspiration, évidemment. J’oserais dire qu’elle est presque secondaire : je me tromperais. Elle est l’arrière-plan qui n‘apparaît que très progressivement, qui se matérialise non pas dans le texte qui ne révèle çà et là que des indices possibles – comme en convient le narrateur qui s’interroge, et n’est pas un universitaire pour rien, mais au fil des interrogations incertaines que le texte nous suggère page après page.

Ce roman n’est pas fait pour les gens pressés qui veulent un produit formaté, mais pour les amateurs de littérature. Je regrette simplement qu’on en ait curieusement traduit le titre original (Flicker) en « conspiration des ténèbres » : « Scintillement » aurait merveilleusement fait l’affaire.

Commenter  J’apprécie          41
Les Mémoires d'Elizabeth Frankenstein

Le style est remarquable, si bien restitué qu’on croirait une histoire vraie. La psychologie d’Elizabeth est si bien exploitée qu’on a du mal à croire que ce roman n’est qu’une fiction et non pas une véritable autobiographie. Même si l’on peut avoir l’impression qu’il ne se passe pas grand chose, les pages se tournent toutes seules et on veut savoir la suite rapidement. C’est un roman qui nous offre une perspective différente et des détails en plus sur cette histoire tout en gardant assez de mystère pour donner envie de découvrir les passages du point de vue de Victor pour ceux qui ne les connaîtrait pas encore.




Lien : http://plume-ivoire.overblog..
Commenter  J’apprécie          40
Les Mémoires d'Elizabeth Frankenstein

Il y a longtemps j'avais Frankestein de Mary Shelley et j'en garde un excellent de ce classique. Lorsque j'ai pris ce livre je m'attendais une histoire aussi intéressant sinon plus... Mais l'étendue des connaissances et du talent de l'auteur mon enlever le goût de lire le reste de son histoire. J'ai lu un peu plus que les 3/5 du romans avant d'arrêter, trop sexe ou d'inceste, le reste n'est que remplissage, remplissage et bien sûr remplissage. J'ai rien quoi montre ces connaissances historique ou des classiques qui permet de voir une réalité différente. Mais il y a rien dans ce livre ennuyant au combien long.
Commenter  J’apprécie          40
L'Enfant de cristal : Une histoire de la vi..

Au départ de l'histoire la voix d'un enfant, Aaron, atteint de progéria, il vient d'être intégré dans le service de gérontologie du Docteur Julia Stern, un médecin qui se dévoue corps et âme pour repousser les limite de la vieillesse et qui aide ses patients à surmonter la période qui précède la fin de la vie.

Aaron est le défi pour cette doctoresse car à la différence de ses autres patients celui-ci est un enfant, qui à priori n'a pas à subir les affres de la vieillesse, un patient qu'elle veut sauver à tout prix.



Encore une fois je ne veux pas trop en dire, je vous invite tout simplement à découvrir cette histoire difficile à classer, une fable qui frise avec le fantastique...



Théodore Roszak parvient à donner une profondeur extrême à ses personnages, il leur crée une ampleur en creusant leurs pensées et en nous offrant toutes leurs complexités.

Ce n'est pas un roman léger, ni une histoire larmoyante, c'est une exploration très dense sur le thème du vieillissement, du corps qui peine tant à l'approche de la mort.

C'est une extraordinaire histoire qui verse parfois dans l'angoisse, dans l'imaginaire et le fantastique de façon presque imperceptible au départ, l'écrivain nous emmène dans épopée très curieuse.



Je suis très facilement rentrée dans cette histoire, m'attachant et compatissant au personnage d'Aaron, admirant Julia ce médecin dévoué qui tente toutes sortes d'essais thérapeutiques en dépit du jugement de ses pairs, son combat est rude, repousser la mort, faciliter le vieillissement.



Et puis soudain ces deux personnages parviennent à provoquer des sentiments totalement opposés, personnellement les deux personnages m'ont mise très mal à l'aise. Mais je me suis totalement laissée « embarquer » dans l'histoire jusqu'à ne plus lâcher le roman.



Théodore Roszak n'est pas avare de mots, il nous ensevelit de termes assez soutenus en rapport avec la gérontologie, la génétique, et j'ai parfois trouvé que certains passages étaient très longs, voir répétitifs mais l'intrigue nous tient suffisamment en haleine pour pallier à ces longueurs qui ralentissent rythme.



J'ai adoré ce roman qui bien qu'il m'ait angoissée par moments donne une très belle histoire et une réflexion intéressante sur la vie.



Théodore Roszak aborde le thème de la vieillesse, de la mort et de la vie éternelle de façon très originale, son histoire m'a surprise, et a soulevé de nombreux questionnement sur l'homme et son évolution, sur le temps qui passe.



Ce n'est pas un véritable coup de cœur, car j'ai ressenti des moments d'ennui mais le roman est tellement original qu'il vaut le coup d'être découvert!
Commenter  J’apprécie          41
L'Enfant de cristal : Une histoire de la vi..

Un gros merci aux éditions le livre de poche pour m'avoir permis de découvrir ce roman qui est un petit bijou que je conserverai toujours dans ma bibliothèque. Vous l'aurez bien compris, j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman, tellement que je ne sais plus par quel endroit commencer ma critique.



Le style d'écriture de l'auteur est technique, mais bien adapté à l'intrigue. On n'aurait pas pu alléger l'écriture alors qu'on traite de thèmes comme la maladie, la vieillesse et le temps qui passe. Les mots qu'il utilise sont lourds de sens et il faut prendre le temps de s'attarder à chaque phrase pour bien sentir l'ampleur du raisonnement et du cheminement à effectuer en tant que lecteur. Il est impossible de ne pas ressentir d'émotions dans cette histoire. Les phrases sont conçues d'une telle sorte qu'il est impossible de passer les mots rapidement. On passe en peu de temps une multitude d'émotions: de la pitié, au soulagement en passant par le bonheur et la perplexité. C'est un roman très complet dans lequel vous aurez l'impression de voir défiler une vie entière. Il s'agit d'un auteur que je découvre par ce roman et je me suis grandement délectée, car il m'a permis de réaliser, du même coup une introspection de moi-même.



J'ai trouvé les personnages très intéressants, car ils avaient tous une façon de réfléchir différente. Les thèmes étaient présentés sous différents points de vue, ce que j'ai grandement apprécié. Je me suis beaucoup attachée au personnage d'Aaron Lacey, un enfant atteint de la progéria qui devient soudainement un être exceptionnel que la science ne peut expliquer. De l'enfant s'émane une telle sagesse que je lisais ses réflexions avec attention. Bien que la mythologie ne soit pas un concept auquel j'adhère personnellement, ma curiosité de découvrir l'évolution du personnage m'a poussée à m'attarder longuement sur ses explications. Julia Stein est la doctoresse qui s'est occupée d'Aaron et qui s'est retrouvée prise au dépourvue par les progrès de l'enfant. Elle s'est grandement attachée à lui en le soignant et souhaite le garder près d'elle en tout temps pour le protéger, ce qui bien sûr ne fait pas l'affaire de nombreuses personnes. Julia est une femme attentionnée avec ses patients, elle mise sur l'encouragement et l'importance d'avoir un bon moral pour la guérison. Son collègue, Kevin Forrester qui travaille en génétique n'a que le succès, le pouvoir et l'argent en tête. C'est pour cette raison que le cas d'Aaron l'intéresse beaucoup. Finalement, il y a le docteur Deleon, véritable charlatan qui recherche l'elixir de la jeunesse éternelle. Inutile de dire que j'ai détesté ce personnage. Il est trop superficiel et manque grandement de professionalisme. Il aime montrer ses possessions et dire qu'il est très riche.



L'intrigue se situe généralement autour de réflexions scientifiques, philosophiques et mythologiques sur les thèmes de la vieillesse, la jeunesse, la maladie et le temps. L'action n'est pas chose prédominante dans ce roman. Cependant, je me suis laissée prendre à l'atmosphère du roman. Étant de nature intéressée par les sujets scientifiques en médecine, j'ai grandement apprécié les réflexions. On y retrouve un peu du genre policier lors de la fugue d'Aaron, mais aussi de la science-fiction concernant les progrès dans la santé du jeune garçon et ce qu'il devient par la suite. J'ai trouvé que la partie de fiction était quand même bien dosée. Bien sûr, j'aurais peut-être du faire une recherche pour savoir ce qu'était vraiment la progéria. Mon avis aurait été plus éclairé. Cependant, la fiction tourne aussi à l'ésotérisme lorsqu'Aaron collectionne les cristaux. Il y a une longue histoire autour de ceux-ci et des secrets que vous découvrirez si vous lisez le roman.



Dans l'ensemble ce roman est un coup de coeur. Je n'ai senti aucune longueur et je me suis plongée dans des réflexions interminables qui ne m'ont pas ennuyée. Ce roman m'a ouvert les yeux sur une façon différente de voir la vie et de concevoir la maladie.



Le seul point que j'ai un peu moins aimé, malgré le fait que je l'aie supporté sans problème, c'est la partie fiction-ésotérique que j'ai trouvé un peu mal adaptée. On traite d'une maladie réelle et on modifie le résultat de façon à ce qu'il devienne tout autre chose. C'est à ce moment que je suis devenue perplexe, car j'ai perdu un peu de la crédibilité que j'accordais à l'oeuvre dans l'ensemble, grâce à la véracité des thèmes et à l'engagement émotif des personnages.



Cependant, ce roman est à découvrir absolument si la quasi absence d'action ne vous rebute pas.
Commenter  J’apprécie          40
La Conspiration des ténèbres

Ce livre fait partie du podium des meilleurs livres que j'ai lu. Tout n'est que puits de sagesse et érudition pendant approximativement 800 pages. Une merveille qui vous mets sous les yeux la décadence de l'art cinématographique, sans que vous puissiez contester aucuns arguments ou faits, depuis les 50 dernières années, et qui vous divulguera certains des secrets de la réalisation subliminale. Absolument énorme et malheureusement quasi inconnu en France. A lire absolument une fois dans sa vie. Bref je l'ai trouvé sublime. Un grand merci à l'auteur ou plutôt génie, qui m'a scotché pendant tout le roman. Grandiose et même culte. Bravo pour cette oeuvre. J'en redemande.
Commenter  J’apprécie          30
La Conspiration des ténèbres

Il y a si peu de livres qui utilisent le cinéma comme thème, musique, danse, peinture sont traités à mon avis beaucoup plus que le cinéma. Et pourtant sa prégnance sur nos consciences est telle, qu'on peut, je pense et à nul autre art de façon si définitive, se fermer, s'enfermer dans les salles obscures.

Ce livre parle de la vampirisation du cinéma sur les spectateurs, de ce pouvoir qu'il a de capturer votre vie. Théodore Roszack fait preuve d'une grande érudition, un peu à la Umberto Eco, il entremêle les champs du savoir, avec bonheur.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Theodore Roszak (403)Voir plus

Quiz Voir plus

L'outsider

L'outsider est l'histoire d'un homme, Terry, accusé à tort alors qu'il est le parfait entraîneur de Baseball du coin... Mais quel est son métier?

Entraîneur justement
Écrivain à ses heures perdues
Prof d'anglais, et oui!
On ne connait pas son métier

12 questions
29 lecteurs ont répondu
Thème : L'outsider de Stephen KingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}