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Critiques de Theodore Roszak (50)
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La Conspiration des ténèbres

"Flicker" de Theodore Roszak est un roman captivant qui suit les péripéties de Jonathan Gates, un étudiant cinéphile passionné à la recherche d'un mystérieux réalisateur disparu, Max Castle. Au fil de cette quête obsessionnelle, obsessionnelles, Gates découvre les sombres secrets qui entourent les films de Castle et leur lien avec des sociétés secrètes et des cultes occultes. Plongé dans un monde où la réalité et la fiction se confondent, Gates doit démêler les mystères du cinéma de Castle tout en affrontant les forces obscures qui le manipulent. Avec une intrigue complexe et des références cinématographiques fascinantes, Roszak offre un récit captivant qui explore les profondeurs de l'âme humaine et les pouvoirs troublants de l'art cinématographique.











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La Conspiration des ténèbres

Grande claque que ce livre, que je n'ai lu qu'une fois, quand les amis l'auront terminé et me l'auront rendu.

Je suis passionné de cinéma et de mystère (littéraire comme cinéma).

Ce livre embrase l'histoire du cinéma du 20eme siècle (avec une partie brillante qui met en scène notre "héros " face à Orson Welles) : magistral et jouissif!

Le mystère est celui des Cathares, dont le secret est farouchement (férocement ?) protégé !

Beaucoup d'érudition de la part de l'auteur, au service d'une histoire que j'ai trouvée passionnante, un style agréable (belle traduction) et une galerie de personnages tous plus intéressants les uns que les autres!

Pour le pitch, vous l'aurez sûrement lu dans le résumé de l'accueil ou dans les autres critiques!

Je vous recommande fortement sa lecture, en espérant que vous y trouverez autant de plaisirs que j'en ai eu!

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La Conspiration des ténèbres

Ce livre fait partie du podium des meilleurs livres que j'ai lu. Tout n'est que puits de sagesse et érudition pendant approximativement 800 pages. Une merveille qui vous mets sous les yeux la décadence de l'art cinématographique, sans que vous puissiez contester aucuns arguments ou faits, depuis les 50 dernières années, et qui vous divulguera certains des secrets de la réalisation subliminale. Absolument énorme et malheureusement quasi inconnu en France. A lire absolument une fois dans sa vie. Bref je l'ai trouvé sublime. Un grand merci à l'auteur ou plutôt génie, qui m'a scotché pendant tout le roman. Grandiose et même culte. Bravo pour cette oeuvre. J'en redemande.
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Du Satori à la Silicon Valley

Petit essai historique sur les sources de la cyberculture, ce livre est la transposition d'un exposé écrit pour une conférence qui s'est tenue en... 1985. On y parle déjà d'intelligence artificielle, de l'arrivée prochaine de créatures cybernétiques, c'est à dire de machines capables de se contrôler elles-mêmes, et de penser.



Théodore Roszak essaie d'expliquer comment la contre-culture des années soixante et soixante-dix, celle de Woodstock, des slogans "Peace and love", des expériences LSD et autres manifs anti-guerre du Vietnam, a pu mener les Etats-Unis - et dans leur sillage, tout le reste de la planète - à une civilisation de plus en plus dominée par la technique.



Il est tristement ironique de constater que ceux-là même qui prônaient la vie simple, le retour à la terre, ceux que Roszak a baptisé "les réversionistes" étaient en même temps fascinés par les débuts de l'informatique et des technologies qu'elle a permis de développer. Quoi de plus contradictoire en effet que l'artisanat, le "do it yourself", des communautés hippies, avec la lourde infrastructure nécessaire pour produire les puces, ce cœur des micro-ordinateurs sans lesquels rien de tout cela n'aurait pu se concevoir? L'aura qui a entouré les fondateurs d'Apple, les deux Steve (Jobs et Wozniak) n'éclaire pas tout, et en particulier le coup de pouce déterminant que leur a donné Hewlett-Packard.



Comment passe t'on de la contre-culture à une société de plus en plus dominée par les machines, l'informatique, l'électronique? La thèse de Roszak consiste à démontrer qu'il n'y avait pas de contradiction.



Au départ, le micro-ordinateur est vu comme la machine qui va mettre le savoir à la portée de tous. Les hippies et les autres tenants de la contre-culture se méfient de l'État (syndrome toujours très présent dans l'idéologie américaine); ils pensent que l'Etat cache des choses, ou ment. Il s'agit de mettre la vérité à la portée de tous. En deux mots, d'éveiller les consciences.



Car "Satori" est un terme japonais qui signifie "compréhension", mais qui dans le cadre du bouddhisme, désigne l'état d'éveil parfait. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser au terme "woke", qui lui aussi signifie "éveillé". Quelle ironie sinistre, de voir que l'explosion des cyber-technologies nous a entraîné dans un déluge d'informations, qui ne nous a pas rendu beaucoup plus éveillés qu'avant, et pas vraiment zen! Mais bon, je ferme cette parenthèse...



Par ailleurs, sous l'influence du bouddhisme, il est assez logique d'imaginer un futur où l'esprit - l'essence de l'être humain - se débarrasse enfin de son enveloppe charnelle. Et parvienne enfin à ce vieux rêve toxique: l'immortalité...



Quoi de plus naturel donc que de viser à mettre l'intelligence et la connaissance dans une machine intelligente? Une machine qui, entre autres, ne connaîtrait pas l'ennui, et serait donc susceptible de s'endormir pendant les quelques millions d'années nécessaires pour aller trouver dans l'univers d'autres planètes accueillantes?



Comme l'analyse en postface le philosophe Aurélien Berlan, cette curieuse bouillie techno-primitiviste se retrouve encore aujourd'hui chez certains hackers anti-capitalistes, qui prônent à la fois une critique aiguë de la civilisation, le retour à des formes de vie nomades, vegan, ou tribales, et l'usage de technologies high-tech comme l'ordinateur, outil jugé indispensable au renversement du système, alors qu'il en est le pur produit... Une réflexion toujours actuelle, sur l'évolution de nos sociétés hyper-industrialisées.
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Le Diable et Daniel Silverman

Un OVNI dans la production de son auteur, sur laquelle il tranche nettement par sa légèreté.Le thème,qui m'a un peu fait penser aux livres de David Lodge, est le choc des cultures entre un écrivain homosexuel et une communauté chrétienne fondamentaliste, qui l'a invité à prononcer une conférence. Cette invitation est le produit d'une double méprise, personne n'ayant compris au départ à qui il avait à faire. La méprise dissipée, les choses se passent correctement, on est entre gens civilisés. Malheureusement une tempête contraint les deux parties à prolonger une cohabitation que personne ne souhaite. Et finalement celle -ci sera moins pénible que prévu.'Le Pilgrim's Progress de John Bunyan, ouvrage capital de la religiosité anglo-saxonne, joue un rôle important et inattendu dans l'intrigue.

En outre le livre est très drôle. Un intervenant signale que l'étiquette "thriller" attribué au livre par l'éditeur est inappropriée. Je suis pleinement d'accord.

Quand lira-t-on les livres dans les maisons d'édition.
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Les Mémoires d'Elizabeth Frankenstein

« Avec le recul, je me rends compte aujourd’hui que ce jour-là, nous avions franchi la ligne qui sépare l’innocence de l’expérience. Ce moment douloureusement poignant de la fin de l’enfance ouvrait un nouveau chapitre de nos vies qui seraient excessivement exaltées et tragiques. Jamais plus Victor et moi ne serions le frère et la sœur que nous avions été dans le passé, même si frère et sœur nous demeurions désormais, dans une sorte de parenté plus audacieuse. »



Dans le roman original de Mary Shelley, c’est un certain Robert Walton qui découvre Victor Frankenstein mal en point en Mer Arctique. Celui-ci lui confie alors le détail de sa triste vie. Et notamment que son nouvel Adam, sa créature, avait assassiné son épouse Elizabeth la nuit même de leurs noces.



Dans ce roman au style impeccable, impressionnant de suspense et d’intelligence, Sir Robert Walton reprend du service. Il n’a pu oublier cet étrange épisode de son existence. Il se rend en Suisse, non loin de Genève, pour tenter d’en savoir plus. Les Frankenstein, autrefois puissants, ne sont plus qu’un souvenir. Walton retrouve néanmoins leur trace, et arrive même à persuader le dernier rejeton de cette famille de lui vendre le journal d’Elizabeth.



Ce qu’il découvrira en le lisant le heurtera profondément. Editer ce journal et divers autres fragments de la vie d’Elizabeth et Victor, lui prendra des années…



Theodore Roszak, dans une courte note d’intention précise « J’ai eu longtemps l’impression que le Frankenstein que Mary désirait le plus offrir au monde, était à lire entre les lignes d’un texte que seule Elizabeth aurait pu écrire. Cette autre façon de raconter l’histoire suit en parallèle le récit original, mais voit les évènements comme seule Elizabeth aurait pu les connaître ».



Je ne vais pas dévoiler ici toutes les étapes de sa vie, étonnamment marquées par des expériences occultes en parallèle de celles, qui se voudront plus scientifiques, que Victor connaîtra. Attendez-vous tout de même à des sabbats, du Mesmérisme même, en plus des expérimentations horribles de Victor. Mais avant tout se fera entendre un point de vue plus féminin, les sagesses ancestrales des femmes s’opposant aux violences des hommes et à leur besoin de domination.



Ce roman se place dans la droite lignée du premier romantisme allemand, qui alliait science et surnaturel. Ces évènements sont censés se dérouler à la fin du siècle des Lumières, et non pas, comme nous en avons l’illustration fréquente au cinéma, au cœur du XIXème siècle.



Theodore Roszak était à mon sens un excellent auteur. J’avais déjà été emporté par « La Conspiration des Ténèbres » et par « Le Diable et Daniel Silverman ». Ces Mémoires sont tout aussi réussies !

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La Conspiration des ténèbres

On palpe l'ambiance de ces petites salles de cinéma d'art et d'essai, on hume le parfum particulier qui stagne dans ces endroits et grâce à ce roman nous retrouvons dans notre mémoire les traces brumeuses des images de bien des films évoqués et l'effervescence associée. Et puis les techniques et les artisans des divers métiers gravitants dans cette branche sont abordés tout au long de l'intrigue. Quant au déroulement du complot aux futurs lecteurs de le découvrir.
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La Conspiration des ténèbres

Un livre intéressant, voire passionnant même si sa longueur peut en rebuter certains. L'intrigue est prenante et le livre donne à réfléchir sur le cinéma, les faux semblants, etc. Un auteur que je ne connaissais pas du tout pour ma part, et je ne suis pas déçu de l'avoir trouvé!
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Le Diable et Daniel Silverman

Daniel Silverman ,un écrivain juif homosexuel ,est contraint d'accepter une conférence dans le Minnesota parce qu'il ne peut refuser le cachet de 12000 dollars .Persuadé de revenir à San Francisco dans 48 heures et excité de voyager en première classe ,il va vite déchanter en arrivant à destination quand il découvre qu'il va parler devant des religieux conservateurs .D'autant qu'une tempête de neige va le contraindre de rester sur place plus longtemps que prévu .Un bon roman .
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Le Diable et Daniel Silverman

Romancier ayant autrefois connu un certain succès, Daniel Silverman vit à San Francisco avec son compagnon Marty. Tous deux pratiquant une activité professionnelle irrégulière, le couple a parfois du mal à boucler les fins de mois. C’est pourquoi, lorsque le Collège Évangélique de North Folk propose à Daniel de le rémunérer 12 000 dollars pour y tenir, en tant qu’"humaniste juif", une conférence, celui-ci l’accepte.

Seulement, à son arrivée dans cette bourgade perdue du Minnesota, il doit composer avec des conditions météo désastreuses qui l’obligent à prolonger son séjour, et faire face à l’agressivité haineuse et fanatique de certains de ses hôtes pour lesquels il représente l’incarnation du mal…



J’ai trouvé en ce roman un très bon "thriller". En effet, il n’est question ici ni de diables à queue fourchue, ni de manifestations sataniques surnaturelles, et pourtant le lecteur a bien l’impression d’être plongé dans l’horreur et l’incroyable… Il suffit pour cela qu’un groupe d’extrémistes religieux soit mis en présence d’un être qui incarne pour eux le summum du sacrilège et du maléfique : un homosexuel qui de surcroît exprime sur l’avortement un point de vue trop libéral…



La force de leur dégoût et de leur mépris inspire à Daniel une terreur très communicative, renforcée par la présence des intempéries qui l’isolent du monde extérieur. N’est-ce pas d’ailleurs cela, la véritable horreur : savoir que les hommes sont capables d’une telle haine et d’un tel désir d’anéantissement de l’autre, simplement parce qu’il est différent et que cette différence les effraie ?

En plus d’être un bon thriller, "Le diable et Daniel Silverman" est le prétexte à la confrontation des points de vue de 2 mondes opposés : l’un, moderne, qui accepte la différence et le droit de chacun à disposer de sa liberté ; l’autre, rigide, régi par la crainte de la tentation du démon, et du châtiment de Dieu. Ces débats mettent en lumière le danger des déviances religieuses liées au fanatisme et à l’obscurantisme, mais amènent aussi Daniel à s’interroger sur ses propres convictions. Lui qui prône la tolérance en constate également les limites (jusqu’à quel point peut-on tolérer l’intolérance ?...) et est mis face aux influences religieuses qu’il a lui-même subi plus ou moins consciemment durant son enfance.



Dommage que la fin n’ait pas été selon moi à la hauteur du reste de l’ouvrage : je l’ai trouvée expéditive et un peu trop "happy end", en inadéquation avec l’atmosphère dégagée tout au long du récit.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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La Conspiration des ténèbres

L'un de mes préférés. L'auteur a parfaitement anticipé les médias d'aujourd'hui. Notre amour des théories de conspiration. Cinéma. Religion. Sexe et conspirations. C'est captivant. Seul bémol, la fin. Mais comment terminer autrement ? Je ne sais pas. Il manque juste une plus grande révélation. Dans tous les cas à conseiller surtout pour ceux qui aiment le cinéma expressionniste allemand.
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Le Diable et Daniel Silverman

Quelle trouvaille ! Pris complètement par hasard à la bibliothèque en dépit d’une couverture atroce et sans grand rapport avec l’histoire, ce roman est une vraie merveille. Dire qu’il m’a passionné est encore sous-estimer son impact. J’y ai adoré tout à la fois l’humour décapant et les joutes verbales à propos de la religion, toutes très bien fondées, très justement argumentées, captivantes. En fait, ça m’a même ouvert les yeux sur les raisons profondes qui font que les fondamentalistes chrétiens haïssent l’homosexualité ; je n’avais jamais vraiment compris car pour moi, naïvement (comme le personnage de Silverman !), la religion c’est avant tout un humanisme – et qui est chrétien est nécessairement « gentil ». Or, comme un des intégristes du roman le dit, Dieu n’a rien à voir avec la gentillesse ! Ma seule réserve, l’épilogue, passage obligé du roman américain contemporain, auquel l’auteur a cédé : je trouve cette façon de sur-clore assez détestable. Mais pour le reste, un moment de pure délectation.
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La Conspiration des ténèbres

Challenge ABC, 2016-2017



Un réalisateur oublié, disparu mystérieusement en 1941. Des effets très spéciaux cachés dans la pellicule, ainsi que de nombreuses ombres et personnages étranges qui gravitent autour de lui... Il n'en faut pas plus pour que le jeune étudiant en cinéma Jonathan Gates se lance dans un jeu de piste qui le mènera au bout du monde. Littéralement.

Roszak nous jette à la fois dans le cinéma de série B d'entre deux-guerres et dans une étrange conspiration religieuse, celle des Cathares. Car oui, malgré des fagots d'hérétiques (selon le Vatican) jetés sur les bûchers, il en restait. Et ils sont partout... Ils oeuvrent à la fin du monde...

S'il n'était pas aussi bien écrit, ou narré selon le point de vue d'un universitaire, le roman serait un tantinet paranoïaque (parce que malgré tout il ne l'est pas. Gloire aussi aux personnages secondaires, au choix hyper rationnel ou complètement loufoque). Malgré ce mélange des genres pour le moins surprenant (cinéma + Cathares), le roman est cohérent du début à la fin (bon, elle, elle est... elle est), la conspiration ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe, elle est amenée et documentée. Bien que le sujet pourrait s'y prêter, l'action-spectacle est réduite à la portion congrue : oui , ça parle des Cathares, mais non Jonathan Gates n'est pas un universitaire à la Benjamin Gates (hasard ? Je ne sais pas) ou Indiana Jones. Il lit, cherche, interviewe et ne va pas chercher des crânes en cristal ou le trésor des Templiers. Et là aussi ça fonctionne : les quasi 800 pages (du grand format) s'enchainent.

A lire si on aime : les gros livres, les rencontres de genre étranges et les universitaires calmes et posés (mais qui vivent des aventures quand même).
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La Conspiration des ténèbres

À lire les commentaires négatifs sur cet ouvrage, j’ai l’impression qu’ils tombent sous la critique du regard ironique de Théodore Roszak. Quoi ? Il faudrait donc être captivé, par une suite ininterrompue de dialogues de surcroît, en suivant une intrigue clairement balisée, riche d’innombrables rebondissements avec une chute immanquablement imprévisible ? Ce serait transposer dans le roman les images des films de Simon Dunkle, l’un des protagonistes de cette histoire : le standard, le digest, la violence – ici intellectuelle – de la médiocrité, ce serait substituer à la jouissance de la culture l’impérialisme du divertissement.

Apparemment, tout le monde ne sait pas apprécier ce portrait féroce de Clarissa Swann qui se dévoile au fil des pages, personnage secondaire auquel Roszak s’est pourtant longuement intéressé, qui concentre la rigueur intellectuelle et une féminité imbuvable mais tellement séduisante – du point de vue du narrateur, un mâle délicieusement inachevé, portrait qui nous change, je dirais qui nous délasse à longueur de paragraphe, avec un humour subtil et une tendresse insidieuse, de ces personnages rapidement croqués, sans aucune densité, qui ne sont là que pour donner une chair inconsistante à l’intrigue de la majeure partie des romans policiers modernes devenus de simples jeux video linguistiques.

De même, cette affaire de scintillement (flicker) qui s’étend tout au long du roman n’a rien d’anodin. Cette curiosité propre au cinéma constitue à elle seule la dynamique de l’intrigue – qu’est-ce qui, dans un film, nous est caché ? – au fur et à mesure que l’on comprend ce qu’il est.

Et puis il y a la conspiration, évidemment. J’oserais dire qu’elle est presque secondaire : je me tromperais. Elle est l’arrière-plan qui n‘apparaît que très progressivement, qui se matérialise non pas dans le texte qui ne révèle çà et là que des indices possibles – comme en convient le narrateur qui s’interroge, et n’est pas un universitaire pour rien, mais au fil des interrogations incertaines que le texte nous suggère page après page.

Ce roman n’est pas fait pour les gens pressés qui veulent un produit formaté, mais pour les amateurs de littérature. Je regrette simplement qu’on en ait curieusement traduit le titre original (Flicker) en « conspiration des ténèbres » : « Scintillement » aurait merveilleusement fait l’affaire.

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Les Mémoires d'Elizabeth Frankenstein

Un roman vraiment agréable que j’ai pris grand plaisir à lire. Séparé en quatre parties inégales tant dans la longueur que dans l’intérêt, il se lit facilement.

La construction du récit est assez inhabituelle et selon moi, mieux vaut avoir lu Frankenstein de Mary Shelley pour bien comprendre. Le livre, bien qu’étant les mémoires d’Elizabeth, est en fait le récit de Robert Walton, le capitaine qui avait recueilli les dernières paroles de Victor Frankenstein. De retour de son voyage en arctique, le capitaine se lance à la recherche de preuve du monstrueux récit et du rôle joué par Elizabeth, car il sent qu’elle n’a pas été qu’une pauvre victime dans cette affaire.

Entre alchimie, science et savoir matriarcal, le roman donne une vraie place aux personnages féminins. Et rappelle que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». On retrouve totalement les craintes de Mary Shelley dans ce livre et c’est vraiment bien joué. Je n’ai parfois pas adhéré à tout le roman, surtout la 2e partie qui est assez longue sur la tentative de création du Grand-Œuvre. Les deux dernières parties joue sur la crédibilité du lecteur qui avec les annotations de Robert Walton, nous jette le trouble.

La seule chose que je n’ai pas aimée, c’est que l’auteur a pris la liberté d’appeler la créature Adam… Certes c’est tout à fait logique, mais personnellement ça m’agace car c’est « trop facile ». Et pour moi cela fait perdre un élément clé du monstre : son absence de nom justement.

Je regrette aussi un peu toujours cette opposition homme/science VS femmes/Nature… Comme si les femmes ne pouvaient pas façonner le monde comme les hommes puisqu’elles sont « par nature » liées à la nature parce qu’elles donnent la vie. Mais dans le contexte de Frankenstein …bin c’est logique aussi d’inclure cette dichotomie.

Quoi qu’il en soit, c’était vraiment un super roman, prenant et plein de mystère qui nous mène vers le terrible dénouement que, hélas, nous connaissons.



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Les Mémoires d'Elizabeth Frankenstein

Voici donc un parallèle au livre original de Frankenstein.



Nous suivons l'histoire d'Elisabeth à travers son journal mais surtout son enfance et sa relation avec Victor.

On apprend l'éducation alchimique de ces deux enfants et la place de la femme dans le monde du XVIIIe siècle. Ceci permet de comprendre la relation particulière qu'entretenaient ces deux personnages et comment elle l'a mené à leur perte.



Très bien écrit, ce récit est rendu vivant grâce à des chapitres qui entre-coupe l'histoire de base. Ces chapitres sont relatés par celui qui à découvert le journal d'Elisabeth et qui a été le dernier à entendre la confession de Victor Frankenstein (dans le livre de Mary Shelley). Ce narrateur fait part de ses recherches et du sens de l'alchimie au sein de l'éducation des deux enfants mais pas seulement. Il porte un esprit critique sur ce qu'Elisabeth écrit et sur la véracité et l'authenticité de ce qu'elle écrit.

Il apporte donc des explications à une fiction, ce qui pour moi fait paraître l'histoire aussi réelle que si ces mémoires avaient été écrite par une véritable personne.

En outre, seule la fin du livre s'entrecroise avec l'original donc il ne s'agit nullement d'un remake et c'est tant mieux.



Je trouve ce livre intriguant. Il est aux antipodes de ce que l'on peut trouver habituellement tant il se démarque par son originalité et son audace d'écriture.

Ce n'est certainement pas un livre qu'on lit pour passer le temps mais à lire si on cherche un histoire hors du commun et dont on ne ressortira pas indemne.
Lien : http://melimelobooks.blogspo..
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L'Enfant de cristal : Une histoire de la vi..

Un livre qui pose énormément de questions aux lecteurs. Roszak a écrit ce livre à près de 75 ans et cet enfant de cristal, c'est un peu lui. Comment nos sociétés s'occupent-elles des gens âgés et pourquoi ? Société de consommation, progrès et manque de respect aux anciens sont les thèmes de ce roman
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Le Diable et Daniel Silverman

Le plus drôle des romans de Roszak. Car c'est la satire qu'il a choisie pour dénoncer la montée du puritanisme religieux extrême aux Etats-Unis. Alors qu'ils sont souvent présentés comme le pays de la liberté individuel, les USA apparaissent là comme enfermés par des carcans moraux et religieux.
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La Conspiration des ténèbres

Un livre pour les amateurs de cinéma, un hommage à Fritz Lang et un roman sur la peur, que dis-je, la terreur et comment la susciter grâce à l'image.
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Le Diable et Daniel Silverman

Daniel Silverman est un écrivain un peu has-been vivant à San Francisco. Issu d'une famille juive, il est athée et homosexuel. Ses difficultés à joindre les deux bouts font qu'il ne peut résister à l'invitation à donner une conférence dans une petite ville du Minnesota, un premier janvier, moyennant une somme rondelette.



Mais la conférence en question promet d'être atypique. Qui l'invite ? Les frères de l'Église évangélique réformée libre dans le Christ. En quelle qualité ? En tant qu'humaniste juif. Voilà qui s'annonce diablement compliqué, mais il se promet qu'il ne fera que l'aller-retour.



Les exceptionnelles conditions météorologiques vont en décider autrement.



Le pitch est explosif. Avant même d'attaquer la première page du roman, on se doute que tout cela va tourner au vinaigre. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce roman. Intelligent et stylé, il vous réserve des moments très drôles, quelques rebondissements plutôt bien sentis et une réflexion sur les religions et leur histoire souvent passionnante.



(.../...)



Ma critique complète peut être consultée sur mon site.
Lien : https://www.bourez.net/conte..
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