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Critiques de Tim Willocks (598)
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La Religion

En 2009, les éditions Sonatine publient un auteur anglais, Tim Willocks, jusqu’ici cantonné au polar. Après s’être forgé une solide réputation avec des romans comme Bad City Blues ou Les rois écarlates, l’auteur s’attaque au genre historique avec un petit pavé de près de 900 pages (850 en grand format, 950 en poche) sobrement intitulé La Religion. Immédiatement ou presque, le livre reçoit une pluie de louanges, le New York Times n’hésitant pas à le qualifier de triomphe littéraire et Le Monde le consacrant comme un renouveau du genre. Sa ressortie en poche chez Pocket juste avant la parution de sa suite, Les Douze Enfants de Paris, donne l’occasion idéale pour découvrir ou redécouvrir l’épopée de Mattias Tannhauser.



Mais d’où vient ce titre en fait ? La Religion, c’est l’autre nom de l’ordre des Hospitaliers, les chevaliers chargés de protéger le pèlerin en route vers la Terre Sainte. En 1565, le vénérable ordre dirigé par l’inflexible La Valette, a établi son siège sur l’île de Malte après sa cuisante défaite à Rhodes contre les turcs de puissant sultan Soliman. Mais la rumeur enfle, une armée ottomane forte de plus de 30 000 hommes fait voile vers l’îlot méditerranéen, commandé par le pacha Mustapha et le grand amiral Piyale. La Valette ne dispose quant à lui que de 8 000 hommes dont seulement 600 chevaliers. Alors qu’il organise fébrilement ses défenses, il charge Starkey de la langue anglaise d’entraîner coûte que coûte l’homme qui les a prévenus de l’arrivée des turcs : le mercenaire Mattias Tannhauser. Ancien janissaire, il connaît mieux que quiconque l’adversaire qui se profile et c’est la comtesse Carla de la Penautier qui va le convaincre de quitter la Sicile pour Malte, à la recherche d’un fils perdu depuis des années. Par amour et honneur, Tannhauser va alors plonger dans l’enfer maltais et vivre un des sièges les plus fameux de l’histoire.



Tout commence par un prologue de 22 pages permettant de découvrir pour la première fois Mattias Tannhauser. Immédiatement, Tim Willocks surprend. Son écriture éclate dès les premières pages : ample, ciselée, envoûtante et puissante. La force de l’anglais se joue dans ses descriptions tant des environnements que des pensées des personnages. Le lecteur pénètre ainsi de plein-pied dans un univers brutal et réaliste, où la folie des hommes mais aussi les minces rayons d’espoir, éclaboussent les pages. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, l’auteur capture le lecteur et le marque immédiatement avant d’entamer les choses sérieuses et la découverte des enjeux pour la bataille de Malte qui s’annonce. Ce qui épate alors, c’est la précision acérée de l’anglais pour restituer non seulement les enjeux et l’ambiance désespérée mais surtout tout simplement le cadre historique. On fait la connaissance de grands personnages historiques tels que La Valette ou Michel Ghisleri, que Willocks incarne avec joie et facilité, réinventant les pensées et les hommes avec une aisance saisissante. On apprend des tonnes de choses en un rien de temps avant d’entrer dans le cœur du roman : Mattias Tannhauser.



L’autre très grande force de La Religion, c’est la galerie de personnages fictifs qui l’habite. A son sommet figure Mattias Tannhauser, un ancien membre de l’élite turque, les janissaires, d’origine chrétienne et désormais mercenaire lors du siège de Malte. On débusque alors un défaut dans le roman, sa propension à l’emploi de clichés. Et pourtant, Willocks n’est pas homme à faire dans la facilité. La Religion représente la quintessence de l’emploi à bon escient du cliché et comment, avec du talent et encore du talent, un auteur peut tout transcender. Car ce personnage un peu bateau de mercenaire orphelin au grand cœur se retrouve transfigurer sous la plume de l’anglais. Cynique mais juste, Mattias captive totalement par ses ambiguïtés et son mode de pensée résultant de ses épreuves passées. Il forme avec Bors de Carlisle et le duo féminin Carla/Amparo, une délicieuse compagnie. Et le roman est remplit de ces figures extrêmement fortes et attachantes qui arrachent autant de sentiments contradictoires que d’émotions fortes. Ludovici Ludovico, l’impitoyable inquisiteur compte également dans ce parterre de personnalités fortes et la turbulence des émotions que l’on ressent envers lui ne cessera jamais de changer. Car le choix de tout ce beau monde n’est jamais fait au hasard et tout fait sens en fin de compte. La « double origine » de Tannhauser permet à Willocks d’introduire le point de vue turc avec une rare malice. Grâce à lui, on côtoiera quelques ennemis musulmans de l’époque, loin de clichés et des à priori chrétiens des chevaliers. Pour autant, jamais Willocks ne sera complaisant avec l’un ou l’autre parti et c’est certainement ici une des plus grandes victoires du roman.



Comme son nom l’indique, La Religion parle de la foi, du dogme, des croyances et de toutes les horreurs qui en découlent. Willocks, au travers de Tannhauser, se livre à un réquisitoire encore très actuel contre le fanatisme qui pousse les soldats d’Allah à la haine des chevaliers du Christ et vice-versa. En dissertant sur le fondement même des religions, l’anglais pousse à réfléchir en profondeur sur la nature humaine et les motivations sous-jacentes de ces idéologies, de l’instrumentalisation de la divinité et de la contamination galopante que semble subir les hommes à la lumière des cierges ou des appels du muezzin. Tout du long, Willocks ne fait pas que raconter une grande période historique, mais il tente, avec une grande réussite, d’expliquer les racines du mal. Le regard désabusé de Tannhauser, ajouté aux ignominies dont il est témoin de chaque côté, donne un fond impressionnant au roman. Pour autant, l’intrigue fantasmée, calquée sur les faits historiques, captive du début à la fin des quelques 950 pages du livre. Entre complots et résistance désespérée, La Religion offre une trame passionnante et souvent épique. Comme déjà évoqué plus haut, l’écriture de Willocks fait des merveilles. Ainsi, au cœur de Saint-Elme ou dans la trouée du Grand Terre-Plein, le lecteur suffoque et souffre avec les chevaliers et les Maltais, impressionné par leur résistance mais aussi par l’acharnement ahurissant des turcs. La langue employée se fait acérée et souvent brutale, les éviscérations et autres amputations sauvages sont légions, l’anglais ajuste ses mots à la fureur des combats et il fait mouche à coup sûr.



A côté de cela, il y a toute la dimension humaine du conflit et de l’intrigue entre Tannhauser, Amparo et Carla. Tout un volet sur l’amour et l’amitié, l’innocence et le courage. Porté par des rôles féminins splendides — Amparo est sublime — Willocks évoque les tourments internes de ses protagonistes avec une justesse sidérante. A ce titre, les scènes de sexe qui jalonnent le roman ajoute au talent d’écrivain du britannique, capable de passer de l’horreur à des instants charnels passionnés et excitants à souhait. C’est toujours beau et réaliste, poétique et bestial, passionné et passionnant. Mais plus encore, ce sont les liens entre les personnages, leur évolution au gré des événements et la façon d’agencer les choses qui rendent si touchants ces hommes et femmes. Ils en deviennent tellement attachants qu’avec l’avancée du récit et la fin qui se rapproche, le lecteur aura grand peine à fermer le roman qu’il a entre les mains, la gorge nouée de quitter ceux qui seront devenus des compagnons de route. La fin d’ailleurs déjoue nombre d’attentes, sans faire le jeu de nous soumettre à un faux-suspense, elle mise encore une fois sur l’empathie avec les personnages et leur évolution, peut-être moins attendue. Comme la fin de Ludivico, belle en diable et pleine de contradictions émotionnelles. On s’apercevra alors qu’à l’issue de cette immense aventure, épique et intimiste à souhait, Willocks a réussi non seulement à retranscrire avec brio une époque entière, mais aussi à nous faire réfléchir et à nous apprendre des tonnes et des tonnes de choses, renouant avec un des plus nobles but de la littérature, élever l’esprit et la culture.



Par son intelligence constante et sa beauté formelle sidérante, La Religion avait déjà de quoi retenir l’attention. Mais le talent de Willocks va bien au-delà des espérances et il délivre une histoire captivante et trépidante tout en questionnant le rapport de l’homme à la spiritualité et au temps qui s’écoule. Rares sont les livres qui, lorsque refermé, vous donne la sensation d’en ressortir grandit, et culturellement, et spirituellement. La Religion compte parmi eux et Willocks compte parmi les très grands écrivains contemporains. Alors que la suite, Les Douze Enfants de Paris, vient de paraître, une chose est sûre, vous devez plonger dans La Religion, vivre avec les chevaliers le siège de Saint-Elme et du Borgo, plonger dans les rangs des janissaires, mais surtout lire jusqu’à vous noyer dans les mots. Un grand moment de littérature vous attend devant ce qui sera très certainement un des maîtres-étalons du genre.
Lien : https://justaword.fr/la-reli..
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La religion, tome 1 : Tannhauser (BD)

1563, l'empire ottoman cherche à agrandir son territoire et ses conquêtes. Dans les territoire qu'il occupe, l'armée du sultan ne recule devant aucune cruauté envers les minorités chrétiennes pour affirmer son statut de dominant. Mattias Tannhauser en a fait les frais lorsqu'il était adolescent. Puis, il passe 11 ans passés dans les rangs des janissaires. Mais aujourd'hui, cet homme ne reconnaissant ni Dieu ni maître (autre que l'argent qu'il tire de ses trafics d'opium ou son plaisir) s'apprête à rejoindre les rangs des chrétiens, trahissant ceux qui ont été ses frères -après avoir tué sa famille biologique, faut-il le préciser ... Tout cela pour les beaux yeux d'une mystérieuse comtesse qui recherche le fils qu'elle a eu 14 ans plus tôt.



Ainsi s'entrecroisent les destins de plusieurs personnages avant que leur sang vienne irriguer les terres maltaises.

Le texte est très dense, je me demande si certaines références n'échapperaient pas à des néophytes.

Pour ma part, j'avoue ne pas avoir lu le roman, j'attends de finir cette saga en bande dessinée pour me décider de façon définitive. Pour le moment je dois dire que j'ai été totalement emportée par le souffle de cette histoire et ai hâte de découvrir la suite des aventures de ces personnages dont on sent la complexité dans ces premières planches.

Le tout est servi par un graphisme très 'taillé' (qui pourrait très bien servir de support pour un storyboard au cinéma) avec des palettes de couleurs qui permettraient à elles seules de faire comprendre l'intrigue et ses enjeux.



Une belle découverte grâce à la critique d'Alfaric, que je remercie une fois de plus
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La mort selon Turner

Fulgurant.

Je ne m'y attendais pas.



J'étais à fond derrière Turner, flic noir issu d'un township du Cap.

Parce que j'aime son côté intransigeant, la justice avant tout, et justice pour tous.

Parce qu'en Afrique c'est plus criant qu'ailleurs, on ne nait pas tous égaux.

Et parce que des nantis qui fauchent des enfants et se barrent, çà arrive.

Et pas que dans un livre de T.Willocks...



Alors pouvoir se projeter dans la peau d'un Turner, çà fait plaisir.



Pas d'apologie du bien ou du mal, plutôt des faiblesses humaines, des personnalités fortes, des descriptions qui font mouche, de l'action bien retranscrite.



Un seul bémol, ceux qui comme moi n'ont pas regardé "Koh-Lanta South Africa" vont être un peu dépassés dans le désert.



Des oeuvres sélectionnées pour le prix PP (2019, avec "né d'aucune femme" et "J'irai tuer pour vous"), c'est celle qui m'inspirait le moins.

Au final, c'est mon préféré.

(plus d'avis sur PP)
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La Religion

Difficile d’interrompre la lecture des 950 pages de cette épopée historique. De la Hongrie à l’île de Malte en passant pas la Sicile, nous suivons le destin de Mattias, dominé par la violence des armes, de l’amitié et de l’amour. Tim Willocks excelle à nous faire vivre les combats, que ce soit sur les champs de bataille ou dans l’âme humaine. Sa formation de chirurgien et de psychiatre ainsi que son titre de Grand maître d’arts martiaux lui permettent de trouver les mots justes pour un récit envoûtant, que seule la perspective de lire le tome suivant permet de quitter sans trop de regret.
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La Religion

Guerre totale

Victime du devchirmé, le jeune Matthias, fils de forgeron, âgé d’une douzaine d’années, est enlevé par l’armée turque et part alimenter le corps des janissaires dans l’armée de Soliman le Magnifique. Eduqué, entraîné et nommé Ibrahim, Mattias recouvre son indépendance bien des années et des meurtres plus tard. Il prend le nom de Mattias Tannhauser et se consacre au négoce afin de s’enrichir durablement mais les routes marchandes au limes de l’Orient et de l’Occident attisent toutes les convoitises. Lassé du piratage des corsaires chrétiens et désireux de consolider son emprise sur la Méditerranée, le shah Soliman décide de lancer son invincible armée sur l’île de Malte tenue par les Hospitaliers. Les chevaliers de l’Ordre de Jérusalem sont sous le commandement de l’inflexible grand maître Jean Parisot de La Valette ; les 30 000 hommes de l’armée de Soliman et la flotte turque sont dirigés conjointement par Mustapha Pacha et par l’amiral Piyale Pacha. La Valette, connaissant la vie et la réputation de Tannhauser, est désireux de le faire venir à Malte afin de bénéficier de son expertise guerrière mais Mattias sait que le conflit est joué d’avance. La poignée de chevaliers, de mercenaires et de Maltais ne sauraient contenir la déferlante ottomane toujours invaincue. Pourtant, l’Allemand va se laisser entraîner dans une boucherie infernale pour l’amour de deux femmes extraordinaires. L’une, Carla, de noble ascendance, recherche son fils bâtard sur Malte ; l’autre, Amparo, accompagnerait Carla en enfer et toutes les deux plus loin encore depuis qu’elles ont croisé Tannhauser. Faisant table rase du passé et misant sur un présent intense et un futur proche incertain, Tannhauser brûle ses entrepôts et part pour Malte accompagné de son ami Bors de Carlisle, redoutable géant bretteur ivre de gloire. Le siège commence et les morts s’élèvent en murailles liquéfiées et putrides. Contrairement à leurs prévisions prétentieuses, les Turcs ont à faire à un mur. La Religion est déterminée à en découdre jusqu’au dépècement ultime pour la plus grande gloire de Dieu. Les batailles se succèdent frénétiquement, aux noms d’Allah et du Baptiste, les canons et les sapeurs ruinant les forteresses, les feux grégeois incendiant les janissaires mais la résistance opiniâtre de l’île ne se relâche pas. Risquant sa vie pour une guerre qui ne le concerne pas, Mattias franchit les cercles de l’enfer pour les beaux yeux d’Amparo et l’amour rêvé de Carla mais il lui reste encore à passer un seuil ultime, à l’extrême limite de la folie et de la mort.

Roman d’aventure sur fond historique, La Religion est un bloc de 950 pages qui fond à grande vitesse dans les mains du lecteur à raison d’une centaine de pages par saccade quotidienne tant l’histoire se dévore sans frein. L’auteur sait dérouler un récit d’une grande fluidité où l’action est menée à son terme sans tergiversation. Les passages elliptiques sont bien posés. Le lecteur entre de plain-pied dans l’histoire dès le prologue. La capacité de l’auteur, chirurgien à l’état civil, à décrire le parcours d’une lame dans un corps est surprenante et sidérante. La guerre est vue du côté du combattant, au plus près de l’action et des tourments intérieurs de chacun. Aucune noblesse ne se dégage d’une boucherie qui semble sans fin telle l’histoire des hommes. Le siège de Malte au XVIe siècle est déjà une guerre moderne, totale où la population maltaise est embringuée, hommes, femmes et enfants. Les canons, les tranchées, les mines souterraines, la contamination des puits d’eau potable, les morts pour l’exemple, le fanatisme, la haine exacerbée de l’autre, l’extermination de masse, tout est en place comme une répétition des guerres mondiales à venir. L’intérêt majeur du roman n’est pourtant pas là mais plutôt dans la question lancinante du bien et du mal et dans l’intensité des sentiments roulant au gré des situations paroxystiques amenant les personnages à se repositionner sans cesse, à s’adapter mentalement à l’impensable. En un clin d’œil, le bourreau intraitable devient une victime pitoyable. En ce sens, l’inquisiteur Fra Ludovico acquiert une présence et une dimension exceptionnelles. Contrairement à ce qui a pu être écrit à propos de ce livre, il n’y a pas de happy end possible, seulement des survivants hébétés.
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Les douze enfants de Paris

Ouf!Enfin cet ouvrage est termine,avec beaucoup de difficultés;il y avait pour moi trop de carnages,de sang,trop d'éclaboussures,trop d'eventration...Trop!!!

L'histoire est pourtant interessante,peut-etre moins que le premier ouvrage,mais tout aussi palpitante;j'ai eu le cœur triste quand Grégoire et Grymonde ont disparu,et je me demande pourquoi,ils ne le méritaient pas!

Malgré tout,il faut l'avoir lu
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La Religion

Pour moi, lire des scènes de guerre et de bataille, c’est comme regarder un match de rugby. 

Je comprends qu’il se passe quelque chose. 

J’ai une idée de qui gagne, et qui perd : comparer deux chiffres, c’est dans mes cordes (même pas besoin de mon diplôme d’ingénieur).

Pour le reste, c’est un flou artistique.

 

J’ai beau ne pas comprendre grande chose aux stratégies militaires, comme je l’ai dit, deux chiffres, jusqu’à preuve du contraire, je sais les comparer.

Et quand on voit ces chiffres :

30 000 hommes vs 2 300 hommes.

Il est peu de dire que cela parait (très) mal engagé pour les 2 300 hommes en question.

Parmi ces 2 300 hommes, il y a 1 450 chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, connu aussi sous le nom des Hospitaliers.

Et en 1565, ces hommes se retrouvent sur l’île de Malte à affronter l’armée ottomane.

 

Et si on est projeté au milieu de cet enfer (il n’y a pas d’autres mots) de guerre de religion,

C’est grâce (à cause ?) d’un homme et d’une femme : Mattias Tannhauser et Carla La Penautier.

Ce seront eux, mais pas seulement, les protagonistes de l’histoire dans l’Histoire.



Et comme eux, je suis rentrée par la petite porte pour sortir par la grande.

J’étais triste de refermer ce livre alors que je trouvais, au début, je dois l’avouer, les scènes de batailles un peu longues.



Bref, j’ai lu 950 pages d’un livre dont approximativement 300 traitent des scènes de batailles.

L’équivalent serait sans doute de regarder 4 matchs de rugby à la suite.

Mais ça, étrangement, ne me donne vraiment pas envie 🤨

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La mort selon Turner

Ce western des temps modernes se déroulant en Afrique du Sud m'a tout simplement soufflée. Un mélange d'ingrédients qui aurait pu m'être indigeste : super héros aux aptitudes, connaissances et équipement hors du commun, violence extrême, descriptions nauséeuses, personnages stéréotypés... mais je suis tombée dans le piège et j'ai embarqué dans la quête de Turner puis je l'ai suivie jusqu'au bout. L'histoire se déroule rapidement et j'ai lu tout aussi rapidement.



Ce roman m'a laissé sur des éléments de réflexion et de questionnement : le prix de la justice, de la moralité, de ses convictions, la ligne fragile entre le bon et le mauvais. J'ai beaucoup aimé.

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La mort selon Turner

De prime abord, un western moderne de facture très classique, transposé dans le désert d'Afrique du Sud. Mais, ensuite, on se rend compte que Willocks brouille allègrement la frontière entre le bien et le mal et évite l'écueil du manichéisme facile. Un roman tendu, (très) violent et visuel, porté par un personnage formidable, Radebe Turner, flic intègre et intraitable, métamorphosé en justicier.
Lien : https://appuyezsurlatouchele..
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La Religion

Roman historique mettant en scène les personnages importants de l'époque du siège en 1565, en particulier des personnes de l'inquisition, exécrables et ignobles, osant oeuvrer pour le respect et la dévotion au christ. Le récit des combats est comme une description de l'enfer sur terre avec les pires cruautés imaginables par l'humain. Des histoires d'amour profond servent de trame sur fond de guerre et mettent en valeur le héros Matt qui, par ses dialogues nous communique les réflexions de l'auteur sur la religion.
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La Religion

L'histoire de Mattias Tannhauseur démarre dans l'abominable et forgera sa destinée qui se poursuivra dans la violence, l'horreur, la trahison mais aussi l'amour et la sagesse ! Un roman puissant, cru et poétique à la fois qui nous immerge avec violence mais surtout avec une grande justesse dans cette période d'Inquisition et de guerre de religions de la fin du Moyen-âge... Incontournable pour les amateurs du genre (âmes sensibles s'abstenir). Une pépite brute, émotionnelle et poétique dans une période historique que j'affectionne énormément...
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Les douze enfants de Paris

« Tiré de son lit, achevé et défenestré ».

La date du 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, s’inscrit en lettres de sang dans l’histoire française à travers un déferlement de haine absolue, de violences effrénées, de massacres impensables sous couvert d’idéologie funeste. Matthias Tannhauser, chevalier de l’Ordre de Jérusalem, guerrier survivant du siège de l’île de Malte sept années auparavant, franchit les portes de Paris la veille du déclenchement de la guerre civile intra muros. Sa seule motivation consiste à retrouver sa femme Carla, enceinte, invitée en tant que musicienne à la Cour du roi. Dans une ville sale, puante, grouillante, enchevêtrée et non cadastrée où fermentent les envies et les frustrations dans un climat de suspicion exacerbée, il n’est pas aisé de trouver le chemin céleste vers la bonne âme, la tendre mie, la douce chair.

Alors que l’entame de « La Religion », premier opus d’une trilogie annoncée, agissait en repoussoir avec l’enlèvement sanglant du jeune Matthias, futur janissaire dans l’armée turque de Soliman le Magnifique, l’introduction aux « Douze enfants de Paris » est presque bienveillante envers le lecteur. Une carte d’époque, frémissante et organique, situe et précise le chaudron parisien tout veiné de ruelles embrouillées, d’enceintes asphyxiantes, de fleuve mouvementé. Le héros traverse à cheval un pays ravagé et dangereux. La capitale atteinte est l’épicentre d’une furia qui couve. Tannhauser est tout de suite immergé dans un « égout à ciel ouvert ». Prostitution, corruption, brutalité sautent immédiatement aux yeux d’un homme pourtant aguerri. Cherchant une écurie, il tombe sur Grégoire, enfant d’une dizaine d’années, aux lèvres et à la mâchoire difformes, silencieux sous les coups qui l’entaillent. Le secourant immédiatement, Tannhauser s’en fait un laquais dévoué et un guide efficace. Les déambulations peuvent débuter et l’histoire, grotesque, de feu et de sang, commencer. Tannhauser s’est rendu au collège d’Harcourt, rive gauche, an vain, afin de dénicher Orlandu, le fils de Carla puis au Louvre dans l’espoir d’y trouver sa femme mais rien ne vient naturellement, même la mort. Tannhauser sait en découdre avec l’ennemi mais la vindicte populaire aiguisée par les puissants est telle qu’une escarbille peut incendier l’étoupe de la haine à chaque coin de rue. Mieux vaut économiser ses forces, contrôler son souffle et contenir ses démons. Tannhauser repart dans l’épouvante parisienne de la Saint-Barthélémy, lesté d’Orlandu, gravement blessé, inconscient. Pendant ce temps, la maison d’hôte où se trouve Carla est assiégée par une bande de gueux dirigée par un colosse, Grymonde. Tout vole en éclat, la porte d’entrée de l’hôtel d’Aubray, rue du Temple, les chiens enflammés de poix, les cris suffocants, la vie.

La force du roman de Tim Willocks se niche dans son pouvoir évocateur capable de ressusciter une ville grouillante, vivante, exacerbée, dans ses polyphonies et ses désaccords. La trame est simple. Un homme cherche sa femme dans le chaos. Les fardeaux s’amoncellent sur lui. Un mystérieux commanditaire veut faire disparaître Carla. Tannhauser est le jouet de courants politiques souterrains. Sa marche funèbre ne peut qu’être jonchée de morts et d’atrocités. Tim Willocks rend crédible toute escarmouche, estafilade, éventration. La dague suit les tendons et crisse sur les os. Le lecteur ne peut qu’encaisser des coups hyperréalistes. Dans cette frénésie de vie et de mort, dans l’absurdité criante et la méchanceté débridée, le roman dévide son écheveau tragique et stupéfie le lecteur hagard qui cherche la force de sortir du cloaque et de continuer à croire en la vie.
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La Religion

Pour tous les passionnées d'Histoire médiévale, de chevalerie, d' honneur et d'horreur, ce livre est pour vous !



Magnifiquement bien écrit, les presque 1000 pages me sont passées inaperçues tellement l'histoire est prenante.

Les critiques parlent de poésie, c'est tout à fait juste ! L'auteur arrive à décrire les évènements, les sentiments, les paysages de charnier avec un tel sens du détail que nous avons l'impression qu'il a réellement vécu cette époque, qu'il a réellement rencontré ses propres protagonistes pour les mettre en scène quelques siècles plus tard au travers d'un roman fort, bruyant et à la fois d'une sensibilité extrême. Le respect qu'il accorde à tous les évènements historiques, à tous les personnages (des plus perfides au plus dévots) marque une profondeur et un sentimentalisme profond qui fait de ce roman une véritable oeuvre littéraire.
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La mort selon Turner

Il m'a fait la semaine, télétravail oblige, mais je viens de terminer La mort selon Turner de Tim Willocks et quelle claque !

En ces moments de confinement, vous avez envie de vous évader ? Alors venez avec moi, je vous emmène en Afrique du Sud et vous ne regretterez pas votre voyage.

Turner est un flic qui n'aime pas les flics, Turner est un incorruptible, plein de testostérone, un beau Black aux yeux verts qui m'a séduite.

Ce roman est un polar, un vrai.

D'entrée de jeu, on est dans l'ambiance : c'est dur et c'est âpre. Et puis ça continue… avec certaines scènes que je garderai en tête pendant des années tant j'étais loin d'imaginer que de pareilles choses soient possibles.

L'histoire se passe là-bas, mais maintenant, bien après l'Apartheid, et pourtant… L'auteur nous y expose les différences, la corruption et tant d'autres choses encore.

La mort selon Turner est une pépite que vous devez lire.

Et tant pis pour vos PAL !
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La mort selon Turner

Quel roman! J'ai adoré. Un personnage, genre de Rambo, droit comme un I, féru de techniques de combat rapprochées ou à distance et armées, Turner, un flic black, va se dresser contre l'injustice, la corruption, la violence ordinaire des puissants, riches propriétaires blancs, qui écrasent tout, par leur pouvoir. Tout cela dans une nature d'une hostilité d'une aridité incroyables. Les personnages sont décrits avec une finesse, une acuité époustouflante. On a beau les haïr, ces pourris, ils faut leur créditer des parcours, des réussites qui forcent l'admiration, et c'est là toute l’ambiguïté, la justesse de ton qui enchante le lecteur. Ajoutez à cela des scènes d'actions à couper le souffle, des descriptions de l'environnement, de contextes d'une précision d'orfèvre et vous avez ce que j'aime le plus dans la lectures de romans noirs. Un coup de cœur! 9.5
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Green River

Voici un roman étouffant qui se déroule dans l'univers carcéral: un pénitencier du Texas où sont mélangés prisonniers de droit commun et psychopathes dangereux; un été caniculaire, où la prison vitrée devient poudrière, bien aidée en cela par le directeur qui tente une expérience risquée après avoir essuyé échec sur échec dans ses tentatives de faire émerger un nouveau modèle carcéral. Voici le cadre qui vous attends dans L'odeur de la haine.

Une tension de tout instant, dans laquelle évolue le Dr Klein, personnage principal dans l'attente de sa libération en conditionnelle.

Peu de répit dans cette lecture: on y assiste à des viols, meurtres, émeutes raciales qui font penser à des scènes de guerre. Heureusement, l'infirmerie donne quelques instants de répit dans cette lecture que j'ai trouvé par moment éprouvante. Ce qui en soit est le signe d'un certain talent...
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Bad City Blues

Bad City Blues,une ville accessible aux pires humains que l'on peut approcher en littérature...malheureusement,elle doit exister,et en pire du pire...pourtant,je n'ai que très rarement lu des bouquins aussi hard(même American Psycho,que je n'ai lu qu'une fois)...ce qui m'a permis de tenir le choc:"des massages répétés" en Asie,durant la semaine de lecture(record de lenteur battu pour un bouquin pas bien épais...)...

De Tom Willocks,j'avais lu "La religion"(.En réserve sur mes étagères,"Les douze enfants de Paris").Plus de mille pages dévorées en peu de temps.

.Là,oh,misère,je me suis sentie mal, très mal(animal on est mal,private joke).

Dès les premières pages,une violence qui peut paraître soft,un mec qui achète très cher un oiseau à un petit loupiot d'Amérique du Sud,l'enfant se ravise,mais hop,étranglé l'oiseau,devant lui.Eh ben,c'est pas du soft du tout,du tout.

.Le style est là,l'intention idem.Je ne sais pas si c'est de la grande littérature,je ne saurais vraiment le dire,une explosion de sexe,de tortures,d'amour,mais quelles amours...Un vétéran du Viet-Nam,son frère psychiatre qui soigne gratos des junkies,qui se tape en même temps la nana du vétéran,passé à autres choses variées et déviantes,un flic complètement sadique,une fille/femme,Callie,qui a rendu tous ces types amoureux d'elle;je ne ferai pas étalage des seconds rôles,bien déjantés eux aussi,le tout baignant dans la fournaise du bayou,la solitude,et je le redis,une violence omniprésente.

L'objet du récit,dix millions de dollars que tous se disputent,mais qui n'est pas le réel but;le réel but est d'anéantir les valeurs supposées de la vie,et de trouver une amitié ,pour être plus d'un à croire en Bad City Blues,ville-fantôme tant qu'elle n'est reconnue que par un seul(le flic monstrueux).

Il est de ces descriptions "au scalpel",c'est le cas de le dire,qui font se demander si Willocks,de formation psychiatre,a recueilli dans ses "soignages" des infos confidentielles...Il y a de ces noirceurs sur l'âme (ou la non-âme,mais c'est pas possible,sauf que dans ce récit on se le demande),on touche du doigt l'ambiguité,la dualité de ces sentiments qui dans ce roman font qu'ils en vivent,en crèvent,trahissent,se surpassent physiquement pour atteindre la destruction de l'autre...dans son soi profond,profond...et donc si noir,si noir...

La belle Callie,sujet de scènes torridement fréquentes(c'est un peu là que je me suis demandé,un léger moment de flottement, si Willocks n'avait pas écrit le bouquin QUE pour çà,mais,bon...,j'ai peut-être pas l'habitude)mettra-t-elle la main sur la valoche aux millions?

On pense connaître la réponse,eh ben non,même là,ce n'est pas simple du tout,l'homme a des ressources d'humanité ,ou d'indifférence,c'est selon(encore très ambigu),et on se dit ,in fine,qu'on a bien eu raison de continuer "until the end"(,private joke) .

Vous l'aurez compris,la lecture de ce bouquin est éreintante!!!Y faut savoir ce qu'on veut,j'ai choisi de le continuer,et là,je vais faire une petite pause...Maso,mais pas trop!!!A lire quoi qu'il en soit!!!

( Je suis passée depuis à du très déjanté exceptionnellement drôle ,"Les artères souterraines",merci SmadJ!).

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La Religion

La religion est un grand roman avec un lyrisme, une puissance et une énergie impressionnante.

À l'érotisme prégnant, à la cuisse légère, à l'écorce tendre, l'écriture de Tim Willocks nous enrobe de son linceul soyeux.

Poétique et tendre, âpre et violent, ce bouquin transporte, secoue nos têtes et secoue nos tripes. On revit ici l'assaut par les Ottomans des chevaliers catholiques de l'ile de Malte en 1565. Où l'on voit que la manipulation des hommes par la religion est effarante et permet de produire sans questionnement des boucheries de masse pour des questions d'ego et de pouvoir. Aucune souffrance, aucune description plutôt crue des plaies infligées ne nous est épargnée. On ressent ici la fatigue, la peur, la folie et la fièvre de chacun des protagonistes.

Non mais quel talent dans l'écriture et la description !



Matthias Tannhauser est un personnage magnifique d'une profondeur fascinante comme on en voit peu. Tout en contradictions, à la fois humble, volontaire, malin et rigoureux et la seconde d'après impétueux et frondeur, capable du plus humble des gestes et de la plus grande forfanterie. Un égoïste altruiste en somme, guidé par l'amour de l'argent, de la bonne chère, des femmes et de ses amis. Et pas nécessairement dans cet ordre.

Un personnage que l'on a envie de revoir très vite tant le portrait dressé par l'auteur est fabuleux. Résolument moderne, peut -être trop ai-je lu ailleurs, mais putain nous sommes dans un roman, dans la littérature, dans le monde de l'imaginaire et de l'évasion et oui Matthias Tannhauser est grand, grandiose, intuitif, superbe de splendeur et résolument moderne de la plume d'un écrivain moderne.

Oui, il abuse de sexe, de drogues et d'alcool et si le Rock'n'Roll existait nul doute qu'il s'en abreuverait par chaudrons pleins.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste tant masculins que féminins. Tant du côté catholique que du côté Ottoman. Ce qui est intéressant, c'est que Tim Willocks ne juge jamais ses personnages et rend chacun d'entre eux unique et inoubliable. Qu'ils vivent ou qu'ils meurent, ils hanteront inlassablement le panthéon des personnages mirifiques.

On a vraiment du mal a refermer le bouquin et à quitter nos nouveaux compagnons de voyage.

Encore Tim !!! 4,5/5
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Hammett détective

Un hommage en demie teinte pour le père du roman noir américain.

S’il est vrai que l’on retrouve les thèmes de prédilection et l’ambiance des livres de Dashielll Hammett dans cette succession de nouvelles, le compte n’y est pas puisque plus de la moitié des récits le sont sur le même motif et le même style , réduisant à portion congrue l’éventail de sujets que l’auteur a pu aborder.

Sympathique de lire sur Hammett mais cela aurait mérité une autre approche.
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La Religion

Ouf ! ... Un roman très bien écrit, extrêmement documenté, un monument, pourrait-on dire, mais que c'est long!

Une lecture interminable, la redondance des scènes de combats est indigeste, les allers-retours du héros d'un camp à l'autre destabilisants. Reste une histoire d'amour épique, digne des plus grandes sagas, une immersion dans un monde inconnu (pour moi), j'en retiens un roman aux qualités indéniables qui m'a que partiellement touché, en raison de sa lourdeur.
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