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Critiques de Tim Willocks (598)
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La mort selon Turner

Premier coup de coeur de cette année 2019.. pourvu que ça dure

Et en même temps, je découvre un nouvel auteur. Que demander de plus.

Un livre coup de poing, une ambiance nerveuse à l'image de son héros principal, Turner, un flic noir avec des principes. Ce sont ses principes qui vont declencher un engrenage inéluctable.

Un gosse de riche et un gosse de paysan, amis depuis toujours, décident d'organiser un week end au Cap. Ils sont accompagnés de leurs chaperons, autrement dit le beau père et le chef de la sécurité. Un week end plein d'alcool qui va finir en catastrophe, le fils de riche, ivre, heurte une jeune fille noire pauvre et sans logis, il s'enfuit en la laissant agoniser.

C'est là que Turner intervient, saisi de l'enquête, il est résolu à la mener jusqu'au bout quelles qu'en soient les difficultés qui jalonneront son chemin. Il débarque dans la petite ville perdue au Nord dans le désert, écrasée sous une chaleur accablante et dirigée d'une main de fer par Margot qui n'est autre que la mère du chauffard. Elle est bien décidée à clore cette affaire rapidement et sans tâche pour son fils adoré et son empire minier.

Un livre sans temps mort, Turner est un personnage énigmatique, volontaire, qui ne lâche rien, le héros dans toute sa splendeur. Face à lui se dresse Margot la reine mère de cette ville qu'elle dirige d'une main de maître, une femme coriace dévouée à son fils et aidée par son mari, un ancien soldat.

Une partie d'échec où le Roi, Turner, et la Reine Margot avancent leurs pions, mettent en place des stratégies dans lesquelles ces même pions sont avancés, sacrifiés. Un combat sans merci sur les terres de la Reine. Un flic local bien malin qui se la joue neutre, version Suisse et tente de ménager la chèvre et le chou.

La partie se déroulant dans le désert mérite d'avoir le coeur bien accroché et le final est à la hauteur du roman et de ses personnages.

J'espère que les autres livres de Tim WILLOCKS sont du même acabit. A lire absolument avec en prime un dépaysement vers le Cap et ses problèmes relationnels entre Afrikaners et noirs.
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Doglands

C'était la 4ème de couverture qui m'avait intriguée et poussée à acheter ce roman qui promettait un récit original. En effet, "Doglands" nous raconte l'épopée d'un chien racontée par lui-même.



En commençant ma lecture, j'ai craint d'être déçue, la faute à un début très poussif. Je trouvais que le regard adopté ressemblait d'avantage à l'idée qu'un homme se fait de ce que pense un chien qu'à ce que pourrait réellement penser un chien. Je trouvais qu'il y avait là trop d'anthropomorphisme, et ce n'était pas ce que j'attendais d'un roman avec un tel sujet. J'attendais un angle original, un regard novateur.



Mais heureusement, par la suite, le récit prend de l'ampleur, gagne en profondeur et en efficacité.

Progressivement, le récit devient addictif et on suit avec plaisir et impatience les aventures de Furgul. Les péripéties s'enchaînent à un rythme soutenu, le récit est bien mené et le style est agréable. Les trouvailles ne manquent pas et le récit réserve aussi de jolis moments poétiques.



En revanche, le récit n'est jamais véritablement crédible, pas de suspension d'incrédulité. Et c'est là la limite de "Doglands". On ne perd jamais de vue qu'on est en train de lire une fable, un conte.

Si on s'attache aux protagonistes, si l'on ressent de l'empathie envers eux, pour autant, jamais il n'y a identification.

Pourtant, à travers l'histoire de ces chiens en quête d'identité et de liberté, à la recherche de leur sauvagerie originelle, c'est un peu de nous que parle Tim Willocks ; de l'homme qui, dans nos sociétés trop aseptisées et trop confortables, a oublié sa part d'animalité et a perdu un peu de son authenticité.



Malgré ce petit bémol, "Doglands" reste une lecture très divertissante, très prenante. L'épopée de ce Spartacus canin menant la révolte de ses congénères esclaves à quatre pattes est tout de même une réussite.
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La mort selon Turner

Je tiens tout d'abord à remercier les Editions Sonatine et Babelio qui à l'occasion de la masse critique : la Rentrée littéraire 2018, m'ont permis de découvrir cet excellent roman de Tim Willocks.



Il est de ces romans qui vous marque et impose dans votre inconscient littéraire un auteur. Ce thriller très noir en est un.

L'histoire se déroule en Afrique du Sud, de nos jours. Je précise de nos jours, car on pourrait croire à le lire que l'Apartheid est toujours présent. Au milieu de cette société sclérosée par un racisme extrêmement prégnant,

Turner est un policier noir, se posant en personnage intègre, totalement incorruptible et avide de justice.

Ce roman utilise tous les codes du western :

L'étranger venant défendre une cause perdue dans une communauté sous l'emprise du "seigneur" local,

De nombreuses scènes de duels où les personnages se respectent quel que soit leur côté,

Une galerie de personnages haut en couleurs ayant chacun un rôle bien défini : Le justicier Turner qui impose le respect, le shérif corrompu aidant le héros, la prostituée au grand cœur, le salaud de riche propriétaire terrien, l'héritier idiot, les hommes de main...



Très cinématographique, ce roman entraîne le lecteur du début à la fin dans une quête toujours plus enlevée. Le rythme est haletant, le style reste sobre mais est diablement efficace. Les références à la culture sud-africaine sont modestes cependant qu'elles renforcent la puissance du récit.



En somme, La mort selon Turner est un roman très noir où les morts se succèdent au nom de l'entêtement des deux parties. Une sorte de combat entre justice et compromission. Une lutte à mort entre le Bien et le Mal.

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La mort selon Turner

Afrique du sud.

Le Cap

Une jeune paumée noire cherche à récupérer, dans une poubelle, un hamburger entamé. Un jeune et riche afrikaner, plus qu'éméché, confond la marche arrière avec la première vitesse de sa limousine et tue la pauvre fille, l'écrasant contre la poubelle. Lui et ses amis prennent la fuite.

La défunte était en possession de la carte de visite de M. Turner.



Turner et un policier noir.



Il ira jusqu'au bout de son enquête, affrontant ses propres collègues, son supérieur et toute une population aisée afrikaner, notamment une très riche propriétaire minière nommée Le Roux, mère du jeune assassin.



Tim Willocks, l'auteur, a écrit, entre autres, "La religion", bouquin que j'avais beaucoup apprécié. Roman historique à l'opposé de celui-ci. D'où cette lecture.

L'intérêt du livre c'est, principalement, pour moi, l'Afrique du sud que je ne connais pas (même si ma précédente lecture s'y passait). Vaste pays où la proximité de la population est encore hésitante, ce qui est parfaitement défini dans ce livre et même avec brio. D'autant que, comme beaucoup de pays de ce continent, la richesse n'est pas dans la poche des autochtones, loin s'en faut. Aussi la population est confrontée à la corruption et au népotisme.

Turner aura bien du mal à avoir gain de cause compte tenu des bâtons dans ses roues. Il verra tous ses soutiens, notamment ses supérieurs hiérarchiques, blancs comme noirs le laisser se débrouiller seul et sans autre aide que ses deux mains. L'auteur, qui appelle un chat un chat, n'y va pas de main morte pour décrire, sans retenue, les difficultés de Turner à surnager dans ce monde-là.

La plume (traduction) est efficace, plaisante, le livre se lit vite et on y revient rapidement.

Pot de terre contre pot de fer, on connait...

J'irai, encore, lire sur l'AFS.




Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La mort selon Turner

Ouf ! Quelle claque… Besoin de reprendre mon souffle avant de donner mon avis sur ce trépidant roman qui se déroule en trois jours (trois parties), presque entièrement dans un désert de sel, en Afrique du Sud. Le « Prologue » nous plonge au cœur de l'action, presque à la fin en fait, le mardi matin. Quarante-six chapitres relatent cette terrible histoire qui a commencé le dimanche.



Une sortie en ville qui tourne mal. Dans un clandé du township de Nyanga, un Blanc, Jason, tire un coup de feu à l'intérieur du bar. Pas de dégâts, mais il est temps de partir. Vite. Un autre Blanc, Dirk, encore plus ivre que le premier, va prendre le volant tellement saoul qu'il ne se rendra même pas compte qu'il vient d'écraser une jeune SDF entre son pare-chocs arrière et une benne à ordures. Jason descend de la voiture, constate que la fille n'est pas morte, mais pressés par le plus âgé, Hennie, ils quittent la place avec Simon, un Zoulou qui leur sert de garde du corps, et deux autres comparses blancs, Mark et Chris. Fin du chapitre 1 (7 pages).



C'est la personnalité du policier de la Criminelle, Turner, qui donne à ce polar toute son originalité. On sent tout de suite qu'il s'agit d'un flic exceptionnel, d'un homme exceptionnel… Maître en arts martiaux (comme l'auteur), intelligent, intègre, séduisant, ses yeux verts inhabituels lui donnent un charme fou et il possède le type de charisme qui attire autant les hommes que les femmes. Oui, je sais, ça fait beaucoup pour un seul homme, mais le récit est tellement efficace que je n'y ai pas fait attention à ce stade. Turner n'aura aucune difficulté à retrouver les fuyards puisque la jeune SDF serre dans sa main le portable que Jason a laissé tomber. Les problèmes sont ailleurs. Jason est le neveu d'un flic, ce qui n'a finalement que très peu d'importance. Mais Dirk est le fils adoré de Margot le Roux, richissime propriétaire de mines de manganèse, qui fait vivre toute une région ; Hennie, son beau-père, est donc le second mari de cette femme puissante. Tout est en place pour un affrontement à plusieurs facettes : la ville, le désert ; les riches, les pauvres ; les Blancs, les Noirs ; les honnêtes, les corrompus…



J'ai été emballée, conquise, happée par cette histoire et par l'écriture de Tim Willocks dont je n'avais rien lu jusqu'alors. Avec des phrases le plus souvent courtes, beaucoup de phrases nominales, un vocabulaire courant mais précis, une ironie tantôt douce, tantôt mordante, l'auteur réussit à donner de l'épaisseur à ses personnages et à faire prendre les ingrédients de son histoire. On éprouve pour la plupart des protagonistes une forme d'empathie, même par moments pour les plus vils. Les descriptions du désert sont finalement assez rares, et puis, décrire un désert de sel... Il me semble qu'on ressent la chaleur intense surtout par l'effet qu'elle produit sur les corps et sur les objets. J'ai marché, mais alors vraiment, jusqu'aux deux-tiers du roman, jusqu'à la très éprouvante scène du désert que j'ai eu de la difficulté à lire. C'est une fois passée cette épreuve que les choses se gâtent à mon avis. Après ce tour de force (?), Turner devient « trop », enfin, pour moi bien sûr : trop zen, trop tai-chi, trop dur, trop violent, trop sanguinaire, trop fort. Comme si ce tournant avait « abîmé » certains aspects qui ne m'avaient pas gênée jusque-là. Et puis le taux de mortalité explose, des morts pas forcément justifiées par l'intrigue, sans doute évitables dans certain cas. Bref, un peu trop « couillu » pour moi, je crois. Mais je lirai le prochain : j'ai trop aimé les deux-premiers tiers, tellement intenses.
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La mort selon Turner

Un soir, dans un township du Cap. Alors que des jeunes Blancs sont venus se débaucher dans un clandé, une jeune fille SDF fait les poubelles à l'extérieur. Lorsque le groupe sort, tous sont pas mal éméchés. Dirk, 24 ans, complètement ivre, démarre la voiture avant que l'on puisse lui prendre les clés. C'est l'accident. Suite à une embardée en arrière, l'énorme SUV écrase la jeune fille sur les bennes à ordure. Hennie, le beau-père de Dirk, décide de prendre la fuite.

Lorsque l'inspecteur Turner arrive sur les lieux le lendemain, il a vite fait de remonter la piste du groupe. Flic intègre, Turner n'a que faire que Dirk soit le fils de Margot le Roux, une femme richissime qui a fait fortune dans les mines de manganèse au Cap Nord. Turner est bien décidé à rendre justice à jeune fille.



Excellentissime.

« La mort selon Turner » est le premier roman que je lis de Tim Willocks. Aucun faux pas dans ce thriller puissant et sombre qui n'est pas sans me rappeler « Zulu » de Caryl Ferey. Si le meurtre en lui-même est banal – accident et délit de fuite -, c'est ensuite toute la traque mise en place par Turner pour arrêter les coupables qui est d'une efficacité redoutable car Turner est LE héros par excellence : intègre, incorruptible, inébranlable, intraitable… Les adjectifs manquent pour décrire ce personnage que rien ne semble émouvoir, pour qui tout est dans le contrôle mais qui en même temps concentre en lui des valeurs de justice les plus pures. Les autres personnages sont du même acabit, à savoir que l'auteur n'a pas lésiné pour dresser des profils psychologiques vraiment travaillés. On n'a pas d'un côté les gentils et les méchants, loin de là. Les personnages de Margot le Roux, Dirk, Mokoena ou même Jason nous parlent de gens aux histoires personnelles touchantes et réalistes qui ont tracé leur chemin avec plus ou moins de succès dans ce pays ultra dangereux et corrompu, où même la nature semble hostile à l'homme.

Tim Willocks montre un visage de l'Afrique du Sud bien loin des clichés optimistes de l'après Apartheid, avec un message politique marqué sur les déviances locales.

Alors âmes sensibles s'abstenir car dans « La mort selon Turner », on ne fait pas dans la demi-mesure dès lors qu'il s'agit de survivre face à des hommes armés jusqu'aux dents ou dans une nature qui veut votre mort. L'intrigue se passe sur deux jours, deux jours sous haute tension, sans temps mort où le lecteur va sentir l'odeur du sang, entendre les balles déchiqueter les corps et éprouver la chaleur meurtrière du désert.



Un page turner d'une efficacité éprouvante !

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La mort selon Turner

Un polar qui déménage ! Une jeune fille de couleur est écrasée par le fils de la richissime Margot, un soir de beuverie. C’est Turner qui va venir enquêter dans cette partie d’Afrique du sud où les lois sont faites par les riches et où il va en faire une histoire personnelle et aller là où il ne faut pas et ainsi signer son arrêt de mort. Une scène unique et horrible aura lieu au milieu du désert où on l’abandonne sans eau avec un cadavre. Sachant que l’homme est constitué de 60 % d’eau...

Voir l’autobiographie de l’auteur, incroyable aussi !

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La Religion

Tannhauser, un héros à la limite du surnaturel!

Partir pour ne plus revenir, aller toujours de l'avant et tout tenter.

Tannhauser, un héros inclassable, toujours présent, que ce soit aux portes du paradis ou de l'enfer, à la lisière de la folie.

Il traverse la grande Histoire, celle du siège de Malte et avec lui celle de l'ordre des Hospitaliers, et nous revivons avec lui l'affrontement de deux civilisations au nom de la religion...

Du grand spectacle, des scènes époustouflantes et terrifiantes, bref un moment de lecture enrichissant et passionnant!
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La Religion

Projet ambitieux que celui de Tim Willokcs qui entreprend dans « La Religion » de nous relater le siège de Malte de 1565 par les armées musulmanes du sultan Soliman le Magnifique. Neuf cent cinquante pages de siège... c'est long, peu-être un peu trop, mais l'auteur tient malgré tout plutôt bien le pari. Tout est loin d'être parfait cela dit. La première partie est ainsi assez faible car mal rythmée, l'intrigue ayant à plusieurs reprises eu besoin d'un bon coup d'accélérateur. Mais le temps considérable qu'il m'a fallu pour rentrer dans l'histoire s'explique surtout en grande partie par le manque de crédibilité de l'intrigue initiale : un aventurier, d'habitude plutôt malin, qui décide de s'embarquer avec son plus vieux compagnon pour une ville assiégée sans grand espoir d'être secourue, seulement pour les beaux yeux d'une comtesse rencontrée depuis quelques minutes seulement et qu'il ne connaît ni d’Ève ni d'Adam, franchement c'est un peu dur à avaler...



Heureusement la seconde partie du roman se fait plus captivante. L'auteur dispose en effet d'un talent certain et son style d’écriture se révèle au final très agréable, toujours fluide et souvent poétique. Les plus belles scènes restent celles des affrontements entre chrétiens et musulmans, T. Willocks excellant dans l'art de plonger le lecteur au cœur de la mêlée et de lui faire ressentir toute l'horreur des combats. Les dialogues sont également très justes et donnent lieu pour certains à des passages d'une grande beauté. En ce qui concerne les personnages, Tannhauser, notre protagoniste, apparaît rapidement très attachant de par son charisme et son côté aventurier rebelle. Il en va de même pour Bors, son amour de la guerre et son enthousiasme, ou encore Amparo et son côté étrange, presque féerique. Je suis beaucoup plus réservée quant au personnage de Carla qui, dans le premier quart du roman tout du moins, m'a à de multiples reprises prodigieusement agacée par sa trop grande naïveté et son manque de discernement.



Malgré ces quelques défauts qui peuvent parfois handicaper la lecture, « La Religion » se révèle au final un bon roman au sujet atypique et difficile avec lequel T. Willocks s'en sort admirablement.
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La Religion

1565, Ile de Malte

Carla, originaire de Malte, veut se rendre sur l’île pour récupérer le fils qu’elle a été contrainte d’abandonner à la naissance. Son désir est d’autant plus vif que tout le monde attend d’un jour à l’autre l’armada que Soliman le Magnifique a réunie pour s’emparer de l’île, verrou du commerce en Méditerranée que détiennent les frères hospitaliers de l’ordre de Saint Jean-Baptiste. Si les Turcs l’emportent qu’arrivera-t-il au garçon ?

Elle s’attache les services d’un mercenaire, Mattias Tannhauser qui, moyennant une sorte de contrat, accepte de l’aider.

A peine sont-ils arrivés que les Turcs font le siège de la ville. Si Carla son amie Amparo restent en ville Mattias et Bors, son frère d’armes, participent activement aux combats.

Quelle épopée !

Ce roman est foisonnant. Les combats sont d’un réalisme inouï, ne nous épargnant rien de la violence, des cadavres mutilés, des charognes pourrissants sous un soleil implacable, des odeurs épouvantables…

Le rythme est enlevé alternant les scènes proprement guerrières avec une histoire romanesque autour de Mattias et des deux femmes, avec la recherche de l’enfant, avec des complots et machinations de toute sorte impliquant des incursions dans les camps turcs mais aussi des intrigues de pouvoir impliquant le Vatican et l’Inquisition.

Les propos sur la religion, qu’elle soit chrétienne ou musulmane, sont très bien senties. Celles mettant en évidence la différence de traitement des membres de l’ordre à celui du petit peuple de Malte également.

Voici donc une excellent roman nous raconte donc l’incroyable siège de la ville qui deviendra La Valette en hommage au Grand Maître de l’ordre qui organisa la résistance (avec l’aide de Mattias).

Je me suis régalée.

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La mort selon Turner

Prenez Mike Horn, Rambo, Bear Grylls et Dirty Harry puis mélangez l’ensemble : bien joué, vous avez obtenu Turner !



L’Adjudant Turner… Un flic black sud-af’ du Cap, débarqué dans la province hostile du Cap Nord sur les traces d’un riche héritier ayant tué par accident une jeune femme un soir de beuverie avec sa bande familiale.



Sauf que cette famille n’est pas n’importe laquelle : c’est celle de Margot Le Roux, self-made-woman qui s’est bâti un empire dans l’extraction minière et qui règne sur des tonnes d’or et de minerais gardées par une milice totalement dédiée à sa cause.



Sauf que cette province n’est pas n’importe laquelle : c’est celle du pays de la soif, une zone aride où le désert est partout, bien utile pour solder ses comptes et y abandonner les quidams récalcitrants ou envahissants.



Sauf que la loi n’est pas la même qu’ailleurs : dans une Afrique du sud qui se remet tout juste de ses années de bouleversements et de fin d’apartheid, la corruption est omniprésente, la loi, c’est Margot et son mari Hennie qui la décrètent et le chantage et l’or suffisent à rendre docile tout flic un peu zélé.



Tous les flics ? Non, car il y a Turner, décidé à aller coûte que coûte au bout de sa quête de justice, insensible à tout autre argument que cette certitude qui le guide : s’il ne subsiste pas de rempart, l’Afrique du Sud ira tout droit vers le chaos.



Surarmé et doté d’une étonnante résistance cultivée par la pratique et la philosophie des arts martiaux asiatiques, il va se battre, seul contre tous, flinguant à tout va, résistant aux balles, à la douleur, à la soif et à la corruption…



Si l’on décide dès le début d’embarquer dans l’histoire de Tim Willocks – traduit par Benjamin Legrand – sans mettre en doute les opportunes incohérences de la longévité de son héros – ce que j’ai fait - La mort selon Turner est un agréable pageturner, bien noir comme je les aime, rythmé et efficace, peuplé de personnages bien travaillés et qui en deviennent attachants. Mais une fois la lecture terminée, à tête reposée, on se dit qu’il a décidément vraiment beaucoup de chance, ce Turner…



Merci aux excellentes éditions Sonatine et à Babelio pour cette lecture en avant première.

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La Religion

Le siège de Malte en 1565 : conflit entre les Ottomans et les Hospitaliers.



C'est un roman d'amour, d'aventure, de guerre, un roman historique, épique, énorme, puissant, flamboyant, un pavé passionnant qui vous embarque dès les premières pages. Alors que Tim Willocks est plus connu et reconnu pour ses romans policiers ! Là, c'est un coup de maître !

J'ai traversé les 1000 pages sans coup férir et sans m'ennuyer une seule seconde, complètement captivée.

le XVIème siècle et son fanatisme religieux y sont décrits sans aucune complaisance et sans tabou. L'auteur ne nous épargne rien. Je reconnais que certains passages sont "difficiles" pour l'affect, le coeur et l'estomac; certaines "scènes" quelque peu érotiques adoucissent les scènes de guerre et autres cruautés du même genre.



Inutile de dire que j'ai été passionnée par ce roman autant que pour ceux de Ken Follett et de Bernard Tirtiaux.

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Les rois écarlates

Si vous n'êtes pas "prévenus"(qu'elle est belle notre langue français issue du latin,entr'autres),vous retrouvez Cicero Grimes ,cf "Bad City Blues),et un autre, qui a survécu on ne sait pas comment,vu les tourments(ah,qu'elle est parlante,notre langue française !-) )qu'il a subis,et dont nul n'aurait pensé(je ne dis pas espéré,vu le personnage!)qu'il y survivrait.

Plus je lis Tim Willocks,et plus j'aime.Je crois que je deviens amoureuse de Tim Willocks,ou tout du moin de sa façon d'écrire.

A la suite des Douze enfants de Paris,de "La religion",je mélange les romans historiques et actuels de Tim Willocks(Dogsland sur une étagère).Ce roman m'a paru de façon relative plus soft que Bad City Blues,mais avec des digressions philosophiques puissantes et parfois relativement nébuleuses,bien que j'aie largement pris le temps(vacances) de les lire et relire..

Il n'empêche qu'il s'agit d'un sombre roman très,très noir,,qui évoque l'amour fou fou,fou,entre une femme blanche mariée et un jazzman black ,d'un accouchement à l'origine de la trame du roman...Beaucoup moins de scènes de violences extrêmes que dans Bad City Blues,mais beaucoup quand même...à ne pas oublier le chien,Gul.

Il y a de l'espoir cependant dans ce livre,des retrouvailles,des personnages secondaires hallucinants,le père de Cicero,son frère,l'amour tissant une trame entre eux et plusieurs autres...alors que Bad City Blues était so hard. Pas de spoil,j'arrête là.Les scènes de violence m'ont fait penser au "silence des agneaux",tout de même...Et malgré toute cette noirceur,une fille et sa mère se retrouvent,là,stop vraiment.

J'attends votre avis sur Tim Willocks...lui-même psychiatre,et ayant fait de Cicero dans son roman un psychiatre aussi...une thérapie avec lui???!!!



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La Religion

La Religion de Tim Willocks ( Pocket - 864 Pages)





Un énorme pavé de 864 pages écrit en minuscule.



J'en sors dévastée par l'horreur et j'ai du mal à décrire avec des mots assez forts pour pouvoir l'expliquer.



Comment peut-on au nom d'un dieu, ou d'Allah qu'on n'a jamais vu s'entretuer depuis la nuit des temps ?



Saviez-vous que les hospitaliers se faisaient appeler " La Religion " ?



Durant ce roman vous allez vivre le siège de l'Ile de Malte par l'armée ottomane.



Mattias notre héros ancien janissaire par amour se retrouve aux cotés des Hospitaliers.



En effet, il recherche l'enfant perdu de Carla, celle qu'il veut épouser.



Il devra passer dans l'autre camp parfois en reprenant des habits turcs.



Ludovico venant de Rome est le bras de l'Inquisition. Un personnage tourmenté accompagné d'acolytes monstrueux.



Vous allez assister à des massacres, constater la puissance de la soif du sang dans ces batailles, de la soif de la gloire et enfin mourir au nom de Dieu ou d'Allah.



Et les faits sont réels.



L'auteur a un immense talent à nous faire vivre cette épopée sanglante.



Impossible à dévorer ce livre d'une traite, il faut des pauses pour reprendre son souffle.



Mais également impossible de l'abandonner car passionnant.



Mireine.
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La mort selon Turner

Un thriller sanglant, impitoyable, efficace et captivant.

C'est l'histoire d'un flic qui déteste les flics.

Dans la chaleur de l'Afrique du Sud, Turner est en quête de justice.

Froid, incroyablement calme, il est capable d'une extrême violence pour défendre sa conception de la loi.

Il est questions de corruption, d'idéaux dévoyés, d'une mère prête à tout pour protéger son fils, de trahison, de lâcheté, de courage, de rédemption et de traumatismes d'enfance.

Il faut avoir le coeur bien accroché ; une des scènes qui se déroule dans le désert m'a carrément donné la nausée.

L'écriture est précise et ciselée.

Le rythme effréné ne nous laisse pas le temps de reprendre notre souffle.

C'est brutal, parfois amoral mais j'ai adoré.



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Les rois écarlates

"Nous ne sommes que les esclaves du destin, du hasard, des rois et des désespérés"

Cicero Grimes, un psychiatre au bout du rouleau et Lenna Parillaud une femme très en colère reçoivent chacun une lettre d'un personnage "d'outre-tombe" qui va changer leur existence déprimante : une fille à retrouver et deux valises au contenu hautement explosif à remettre au Washington Post. Un drôle de cadeau qui va déclencher un ouragan de violence dans le sud raciste des Etats-Unis.



Les personnages dans le désordre d'apparition, histoire de brouiller les pistes :

Lenna Parillaud , une femme en furie qui crie vengeance Aie aie aie, ça va barder!

Ella MacDanield, une jeune et jolie métis qui swingue...en quête de ses origines.

Filmore Eastman Faroe, un mari riche et martyr qui va s'émanciper.

George Grimes : Un père à l'ancienne qui déménage comme au bon vieux temps.

Rufus Atwater : procureur de la Nouvelle-Orléans, le physique de l'emploi.

Un aviateur casse-cou allumé du pétard qui manie aussi bien le manche du fusil que celui de sa carlingue.

Le capitaine Clarence Jefferson, un ancien flic aux allures mystiques qui pourri sur place.

Et un bon chien chien noir- Gul- aux yeux luisants qui fout la frousse quand il retrousse ses grosses babines et montre ses féroces canines.



Un polar noir dopé aux antidépresseurs distillé en grande pompe par le psychiatre Willocks . Une écriture puissante, une vision mystique de la violence, des lieux maudits par le mal et le racisme, des scènes d'action virevoltante aux allures de western apocalyptique, des scènes érotiques savoureuses, des personnages tantôt victimes, tantôt bourreaux et un chien dingo-sorti tout droit de l'esprit manichéen de Willocks.



Tim Willocks du noir extra fort, j'adore !
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La Religion

Un tome très dense de par ses personnages et son scénario.



Mon bémol sera qu'il y a quelques longueurs et que j'ai ramé durant quelques moments avant de reprendre à un rythme de croisière un peu plus rapide.



L'auteur a bossé son sujet, s'est documenté et son récit était réaliste, intrigant, addictif et ne portait aucun jugement mais nous livrait l'Histoire brute de décoffrage.



Un sacré pavé à lire et à digérer.
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La cavale de Billy Micklehurst

CONTE DE LA FOLIE (TROP) ORDINAIRE.



Billy... Nommons-le ainsi, puisque c'est aussi de cette manière que le désigne le narrateur de La Cavale de Billy Micklehurst, derrière lequel se cachent les traits du jeune Tim Willocks, pas encore tout à fait majeur. Billy est l'un de ces nombreux - innombrables ? - traîne-misères, errants, vagabonds, SDF disons-nous aujourd'hui, comme si un sigle pouvait à lui seul jeter un voile pudique ce que ce que vivent nombres de pauvres gens : la misère, la faim, la maladie, l'alcool... Parfois, jusqu'à la folie.



Billy est de ce nombre. Mieux - et pire sans doute - il en est presque le parangon. Sans âge réellement déterminable, comme c'est si souvent le cas chez ces habitués des squatts à l'abandon, des ponts aux arches putrides, des quais venteux, des terrains vagues pas encore rendus inexploitable par des monceaux de roches volontairement déversés par des autorités en vaine de salubrité publique et d'électorat à rassurer - quand ce ne sont pas des douches froides qui les attendent - Billy pourrait ainsi avoir quarante années tout aussi bien que soixante. Son visage porte les stigmates de son existence vagabonde et si ses défroques portent à notre jugement l'état de déréliction dans lequel il subsiste, il n'en éprouve pas moins le désir de paraître comme en atteste cette écharpe rouge qui, affirme-t-il, aurait appartenu à la star internationale David Niven ! C'est qu'il tient aussi un peu du Clochard céleste, cet homme capable d'hypnotiser de son verbe affolé un petit auditoire de ses semblables.



Notre futur auteur - mais aussi, avant cette carrière dans l'écriture, futur médecin puis psychiatre - était alors fasciné par le sentiment intense de liberté que lui faisait ressentir son ami Billy. Ce n'est que plus tard qu'il compris que cette liberté, en partie vraie au demeurant, cette cavale permanente, étaient fort probablement doublée d'une très intense souffrance à être, entachée des symptômes liés à un trop important alcoolisme. Aussi Billy allait-t-il enfouir ce profond mal être dans ses rêves fou de protection des âmes mortes qui, puisqu'il dormait dans un des grands cimetières de Manchester, lui demandaient de les sortir de là : l'un des drames de Billy était qu'il n'en connaissait ni ne pouvait en trouver le moyen.



Des années après, à la fois pour rendre hommage à ce compagnon de formation parfaitement inconscient de l'avoir été et qu'il s'était engagé à donner un texte à un journal d'aide pour sans abris, Tim Willock revient sur cette rencontre saisissante et d'importance qui resta marquée au fer rouge au point de reconnaître ceci en conclusion du bref mais lumineux entretien que l'auteur donne aux éditions Allia comme conclusion à cette nouvelle fulgurante : «Billy n'avait pas d'importance aux yeux des gens, pourtant il a exercé sur moi une influence énorme qui perdure davantage que celle qu'ont eue la plupart des gens croisés au cours de mon existence.» Et d'achever, philosophe : «C'est le charme de la vie - jamais vous ne savez ce qui va vous changer de si merveilleuse et si intrigante façon.»



Un texte très bref auquel fait donc suite un entretien des plus éclairant sur la psychologie humaine, sur le sentiment - vrai, incorruptible ou altéré - de liberté, sur la folie, mot qu'il préfère au médical "psychotique" qu'il trouve dénué d'humanité ainsi qu'au cruel "aliénation", sur la souffrance profonde, ontologique chez certains, d'être au monde et de ne savoir comment s'y résoudre. Billy trouvera une solution définitive à ses angoisses : il sera découvert pendu à une croix dans le fameux cimetière dont il devait délivrer les âmes enchaînées...



«Je ne savais pas que l’esprit de Billy était l’équivalent neurologique du paysage dévasté qu’il habitait. Les rues de sa mémoire et ses hallucinations étaient, de façon erratique, éviscérées et en ruines, bombardées et calcinées, plongées dans l’obscurité, emplies de gravats et infestées de rats affamés.»



Combien de ces esprits dévastés et maudits dans les sous-sols de nos sociétés tellement proprement policées en surface...?
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Doglands

De Willocks je ne connaissais que " L'odeur de la haine" rebaptisé entre temps Green River.

Aussi, en attendant de lire La Religion, je me suis lancée dans ce roman ayant pour narrateur et héros un chien .

Et quel chien ! Furgul, est un bâtard de lévrier qui va aspirer à retrouver sa liberté, à être un chien libre et aussi à délivrer sa mère qui est prisonnière dans des conditions terribles dans un sordide élevage de lévriers.

La vision des humains à travers les yeux des chiens est percutante et fort bien trouvée.

L'originalité de ce roman, c'est que tout en racontant l’épopée de Furgul et de ses amis canins, avec certaines scènes assez dures, ce livre est empreint d'une poésie que j'ai beaucoup aimée.

On garde à l'esprit durant toute la lecture qu'il s'agit d'un conte, et il est tellement bien raconté qu'on ne peut pas lâcher ce livre avant de l'avoir terminé !

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La mort selon Turner

Tarantino pourrait en faire un film (pour moi, c’est un compliment car je suis une fana inconditionnelle de ce cinéaste) !! j’ai « visualisé » le truc parfaitement, dans la veine des Kill Bill, les huit salopards et de ses autres films où la violence à outrance est telle qu’on fini par en pleurer de rire tellement c’est « trop » et c’est « énorme » (Cf. la scène dans le désert de Kalahari) …alors même qu’il n’y a absolument pas matière à rire !!! Ce roman m’a fait exactement cet effet là et si je pouvais luis attribuer un 6/5, je le ferais sans hésiter ! Et inutile de préciser (mais je le dis quand même 😊) que je vais me ruer sur ses autres romans. Et plutôt deux fois qu’une !



Ici, on a affaire à une histoire de justicier à l’ancienne, comme un western à la Bronson… (oui, je sais « Bronson » ça ne parle plus à personne… Lol !) disons plutôt, à la Clint Eastwood ou encore à la Jason bourne pour les plus jeune. Un héros, un vrai, un dur de dur ! Une véritable machine de guerre, un vrai chien d’arrêt qui ne lâche pas le morceau. Jamais…



Car, on va vite constater que Turner à son propre code de l’honneur et un sens de la justice sur développé. Rien, absolument rien, ne l’arrête pour obtenir justice, même s’il s’agit là d’une pauvre noire laissée pour compte et surtout laissée pour morte par un très riche blanc complètement bourré et qui va se débiner comme un lâche, alors que la jeune femme n’est pas encore morte. Délit de fuite alors qu’il aurait pu appeler les secours, mais non, que vaut la vie d’un noir en Afrique du Sud ? Surtout qui s’en soucie ?



Enfin, on apprend aussi que ce n’est pas vraiment ce jeune là qui décide de ne pas appeler les secours, parce que tellement ivre qu’il ne se souvient de rien. Alors ce sont plutôt tous ceux qui l’accompagnaient (ou presque) qui vont le décider pour lui. Pour « protéger » ce jeune fils à Maman de sa bêtise… Pauvre petit jeune riche !



Manque de bol pour eux (ou tant mieux pour la vérité) c’est Turner qui va « hériter » de cette affaire… Et Turner, ben c’est Turner… Et il va devenir leur pire cauchemar car ils vont découvrir à leurs dépens que Turner ne s’achète pas.



En fait Turner est craint comme la peste, surtout par ses supérieurs car c’est un vrai bon flic, ce qui implique qu’il fait « le job » comme il faut, pour la justice, pour la conception d’un idéal et ce jusqu’au bout quel qu’en soit le prix. Il ne distordra pas la vérité pour la faire coller aux aspirations de tous les corrompus de la terre.



On notera au passage que la psychologie de chaque personnage est travaillée et chacune de leur action est sous-tendue par des raisons complexes. L’auteur ayant été psychiatre, on reconnait la « patte du médecin » dans la construction complexe des personnages. Aucun n’est tout « blanc », ni tout « noir » (sans mauvais jeux de mots). Il y a d’infinies nuances de gris entre les deux…



Bon – méchant, riches – pauvres, blancs – noirs… L’éternelle trilogie…malheureusement. Dans une situation qui se situe en Afrique du Sud où l’Apartheid à régné en maitre de 1948 à 1995 c’est pire encore. Le livre ne dit pas si l’action se déroule (du moins je n’ai pas vu) pendant ou après l’Apartheid, mais ça ne change pas le problème en fait. Evolution des mentalités ? Sans blagues ?? A la vitesse d’un escargot fossile alors !



On arrivera à l’inévitable duel entre deux volontés inébranlables et terrible. Celle de Margot, mère du « pauvre petit jeune riche » qui cherche à le préserver (lui, la famille, la mine, sa carrière, son avenir) coûte que coûte et celle de Turner, déterminée et inflexible…



Margot c’est du Shakespeare ! Macbeth revu et corrigé, c’est grandiose. C’est tragique.

Turner, c’est Mick Jagger dans « Performance » (« Vanilla » en français) qui chante « Memo from Turner » (le titre original du livre).



C’est étourdissant, c’est violent, c’est poignant, c’est fort. Les personnages dit périphériques sont tous plein de veulerie, près à toutes les trahisons, asservis par l’argent, à leur volonté de pouvoir. Mais aussi, contre toute attente, certains portent néanmoins l’espoir car ils sont « humains », honnêtes, droits.



La fin ne constitue pas un feu d’artifice final dans le sens où nous avons droit à un grand feu d’artifice tout au long du livre, chaque scène surenchérissant sur l’autre. Franchement quel thriller où le suspense ne se situe pas dans la recherche des coupables, puisqu’on les connait dès le début mais plutôt dans la manière d’arriver à les cravater…



Ce roman nous fait ressentir une atmosphère, étouffante, malsaine, gangrénée. Les descriptions y sont impitoyables (âmes sensibles s’abstenir). A l’instar de « Zulu » de Caryl Ferey, on retrouve une Afrique du Sud, déchirée, écartelée, violente, implacable, hautement corrompue. Ça « dépote » et vous avez intérêt à être bien accroché ! ça castagne, ça défouraille à tout va. Mais ça a quelque chose de cathartique et de libérateur.



Quelques-uns argueront qu’un tel héros n’existe pas, que c’est « too much » et irréel. Je leur dirais qu’un roman est une fiction et qu’une fiction ne colle pas toujours à la réalité sans pour autant être du « fantastique ». Bref, certes Turner ne peut pas exister tel qu’il est décrit mais qu’il défend un idéal tout à fait plausible. Bon, le gars est un peu « déjanté », c’est « particulier » mais, moi : « j’achète !!! »



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