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Citations de Tom Robbins (300)


Les relations hétérosexuelles ne semblent mener qu'au mariage, et pour la plupart des pauvres femmes qu'on abrutit et à qui on lave le cerveau, le mariage est l'expérience la plus forte. Pour les hommes, le mariage est une affaire de logistique efficace ; l'homme trouve sa nourriture, son lit, son entretien, la télé, la minette, les rejetons et autres petites douceurs sous le même tout, ce qui lui permet de ne pas trop y penser et d'épargner son énergie psychique. Et il est alors libre d'aller livrer les batailles de sa vie, à quoi se résume l'existence. Mais pour la femme, se marier c'est se rendre. Le mariage, c'est quand une fille abandonne la lutte, sort du champ de bataille et laisse dès lors l'action vraiment intéressante et importante à son mari, qui à marchandé pour "s'occuper d'elle". Quel triste marché de dupe !
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Il y a beaucoup de choses qui valent la peine qu'on vive, peu de choses la peine qu'on meure, mais aucune la peine qu'on tue.
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Une grande partie de l'existence revient à la question de savoir si la personne va être capable de réaliser ses rêves ou ne survivra en fin de compte que grâce à des compromis. À la manière dont je vois les choses, le paradis et l'enfer sont tous les deux ici sur terre. Le paradis, c'est de vivre dans ses espoirs et l'enfer de vivre dans ses peurs. C'est à chaque individu de faire son choix.
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Poussés par le vent, des nuages rasaient la surface du détroit comme des vesses-de-loups de duvet bactérien humide, et les deux hommes pouvaient presque sentir le goût de la moisissure dans l'air. L'atmosphère était de plomb et ténue à la fois, comme composée de quelque nouvel élément défiant les lois connues sur le poids atomique, et que seuls des habitants nés dans le Nord-Ouest auraient été capables de respirer.
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Si les hommes étaient capables d'inventer des réfrigérateurs autodégivrants et des fours autonettoyants, pourquoi la nature n'avait-elle pas réussi, dans toute la splendeur complexe de sa créativité, à nous fabriquer des dents autobrossantes?
- Il y a la naissance, il y a la mort, et entre les deux, il y a l'entretien, marmonna t'il.
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Pas problème. C'est toujours "pas problème" avec ces Thaïs. Et chez les Laos, pareil. Qu'ils vous escroquent, qu'ils vous déroulent le tapis rouge ou qu'ils vous sauvent la vie c'est toujours "pas problème". Mai pen rai. Pas problème. C'est le bouddhisme ou quoi, qui les rend plus heureux, plus sereins que les Occidentaux ? Bangkok est constamment plongée dans un tumulte infernal, et ils sont là au milieu, à sourire et à vous seriner "pas problème". Jean-Paul Sartre aurait été thaï, l'existentialisme serait une sitcom, nom de Dieu !.
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Page 43: "La semaine passa aussi lentement que les gaz intestinaux d'un bonhomme de neige. Chaque jour bruineux s'avançait en boitant jusqu'au suivant, comme si une canette de Sapporo lui était tombée sur le pied, lui cassant l'orteil du crépuscule et lui déchirant le tendon de l'aube."
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Les définitions limitent. Les limites tuent. Se limiter est une sorte de suicide. Limiter un autre est une sorte de meurtre. Limiter la poésie est un Hiroshima de l’esprit humain.
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Pour la plupart des pauvres femmes abruties, lobotomisées, le mariage est l'expérience ultime. Pour les hommes, le mariage est une affaire d'efficacité logistique. L'homme est nourri, logé, blanchi, il a la télé, ... des rejetons et diverses petites gâteries, tout ça sous le même toit... Alors que pour la femme, le mariage est une reddition. Le mariage, c'est le moment où la fille renonce au combat, ... et à partir de là, abandonne tout ce qui compte, tout ce qui est vraiment intéressant, à son mari qui l'a marchandée en échange de la promesse de « s'occuper » d'elle... Si les femmes vivent plus longtemps que les hommes, c'est qu'en réalité, elles n'ont pas vraiment vécu.
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C'est comme si les murs pleuraient. Comme si l'âme du continent pleurait.
Et pourquoi pleure-t-elle ? Elle pleure sur les os des bisons disparus, elle pleure sur la magie perdue, elle pleure sur les poètes déchus.
Elle pleure sur les Noirs qui pensent comme des Blancs.
Elle pleur sur les Indiens qui pensent comme des colons.
Elle pleure sur les enfants qui pensent comme des adultes.
Elle pleure sur les affranchis qui pensent comme des prisonniers.
Et pleure surtout sur les cow-girls qui pensent comme des cow-boys.

Page 273
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Pour vivre pleinement, on doit être libre, mais pour être libre, on doit renoncer à la sécurité. [...] C'est pourquoi j'encourage chacun à prendre des risques, à aller au -devant du danger, à accueillir l'angoisse, à narguer l'insécurité, à faire tanguer la coque et à toujours aller à rebours. En le poussant, en l'aiguillonnant chaque fois que c'est possible, nous arriverons peut-être à accélérer le processus par lequel le besoin de folâtrerie et de liberté deviendra plus fort que le besoin de confort et de sécurité.

Page 262
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La plus grande partie des maux que l'homme inflige à son milieu de vie, à ses semblables et à lui-même est due à l'envie.
La plus grande partie de l'envie (que ce soit de pouvoir, de biens, d'attention ou d'affection) est due à l'insécurité.
La plus grande partie de l'insécurité est due à la peur.
Et la plus grande partie de la peur est au fond une peur de la mort.


Page 259
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Adoptez l'échec. Débusquez-le. Apprenez à l'adorer. C'est peut-être la seule manière dont certains d'entre nous seront jamais libres.
Page 223
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La politique est pour les gens qui ont la passion de changer la vie, mais qui manquent de passion pour la vivre.
Page 175
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A défaut d'autre chose, le cerveau est un jouet éducatif. Bien qu'il puisse être parfois un joujou frustrant - dont les détails les plus fins vous échappent juste au moment où vous croyez les maîtriser -, il n'en reste pas moins éternellement fascinant, souvent surprenant, occasionnellement gratifiant, et en plus il est tout monté : vous n'avez pas besoin de l'assembler le matin de Noël.
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South Richmond était un quartier de trous de souris, de rideaux de dentelle, de catalogues de chez Sears, d'épidémies de rougeole et de sandwiches au salami où les hommes s'y connaissaient plus en carburateur qu'en clitoris.
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South Richmond fut colonisé par une race de psychopathes maigres et au visage décharné, qui vous auraient vendu tout ce qu'ils avaient, c'est-à-dire rien, et qui vous auraient tué pour ce qu'ils ne comprenaient pas, à savoir tout.
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Dans un certain sens, nous sommes des loups, linguistiquement parlant, nous levons la patte sur des portions de terrains culturels pour les marquer de notre urine verbale, pour en faire des territoires que nous serons seuls à contrôler.
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De nos jours, pour le meilleur ou pour le pire, des tas d'enfants ont leur propre téléphone portable. Est-ce que vous en avez un, vous ? Et si c'est le cas, est-ce que c'est un de ses super téléphones, un de ces appareils de génie qui vous permettent non seulement d'avoir des conversations téléphoniques traditionnelles, mais aussi d'envoyer des messages écrits, de prendre des photos, de lire les e-mails, d'écouter de la musique, de regarder des films, qui vous disent l'heure, vous protègent des vampires, vous essuient le derrière et regonflent les pneus de votre vélo ?
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On dit que février le mois le plus court, mais vous savez, « on » pourrait se tromper.
Si on compare les pages du calendrier les unes aux autres, il paraît être effectivement le plus court. Étalé entre janvier et mars comme du saindoux sur du pain, il n’arrive pas tout à fait jusqu’à la croûte de chaque tranche. Avec ses caoutchoucs aux pieds (et jamais vous ne surprendrez février en chaussettes), il a une bonne tête de moins que décembre, bien que les années bissextiles, quand il nous fait une poussée de croissance, il arrive au nez d’avril.
Si raccourci qu’il puisse paraître par rapport à ses cousins, février dans l’impression qu’il dure plus longtemps qu’eux.
C’est la plus méchante lune de tout l’hiver, d’autant plus cruelle qu’il lui arrive de se faire passer pour le printemps, parfois pendant des heures d’affilée, pour finalement arracher son masque avec un rire sadique en crachant des stalactites de glace au visage de tous les naïfs, une conduite qui vieillit rapidement.
Février est sans merci et il est ennuyeux. Le défilé des chiffres en rouge sur le calendrier donne un résultat égal à zéro : anniversaires d’hommes politiques, journée spéciale réservée aux rongeurs, qu’est-ce que ces célébrations ? La seule bulle dans le champagne éventé de février, c’est le jour de la Saint-Valentin. Et ce n’est pas par hasard que nos ancêtres ont épinglé le jour de la Saint-Valentin sur la chemise de février : assurément, celui ou celle qui a de la chance d’avoir quelqu’un qui l’aime en ce mois frigide et nerveux a de bonnes raisons de vouloir fêter ça.
À cette réserve près qu’il « teinte les bourgeons et fait gonfler les feuilles à l’intérieur », février est aussi inutile que le deuxième r qu’il est le seul mois à avoir dans son nom. Il se comporte comme un obstacle, un coin de neige fondue, de boue et d’ennui tenant à distance à la fois le progrès et le contentement.
James Joyce est né en février, comme Charles Dickens et Victor Hugo, ce qui montre à quel point les écrivains ne sont pas très bons en matière de commencement – mais ils sont encore pire quand il s’agit de savoir où s’arrêter.
Si février a la couleur du saindoux sur le pain de seigle, son arôme et celui d’un pantalon de laine mouillé. Quant au son, c’est une mélodie abstraite jouée sur un violon qui grince, la plainte mesquine d’une mégère qui souffre de claustrophobie. Ô, février, tu n’es pas grand-chose, mais tu n’es pas long ! Si tu faisais deux fois cette fastidieuse longueur, peu nombreux sont ceux d’entre nous qui vivraient assez longtemps pour saluer le joli mois de mai.
Limité à sa durée habituelle, février parvint tout de même à faire des ravages chez Priscilia comme à la Nouvelle-Orléans. Le 2 février, jour de la Marmotte, une vague de froid parachutée donna aux bananiers une couleur de chaussures de séminariste, et nuit après nuit, le Mississippi exhalait un air du Yukon. Les petits garçons qui faisaient des claquettes pour quelques pièces dans Bourbon Street durent rivaliser avec leurs propres claquements de dents. Mis à part les claquettes et les claquements, le Carré était tellement calme et silencieux qu’il aurait pu se trouver à Salt Lake City. Même les abeilles se mirent à l’abri du gel. Où, personne n’aurait pu dire.
Quant au givre sur la citrouille personnelle de Priscilla, il n’était ni épais ni de nature à flétrir mais, typique de février, il mit du temps à fondre.
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