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Critiques de Victor del Arbol (602)
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Avant les années terribles

Il semble que Victor del Arbol soit devenu pour moi un auteur incontournable.

C'est la troisième fois que je le lis et je retrouve une nouvelle fois une certaine "sécurité" de lecture. La garantie que son style, le rythme et l'histoire ne me décevrons pas.

Pari gagné avec ce roman qui nous prend aux tripes et ne nous lâche plus. Que ce soit sur le fond comme sur la forme, j'y retrouve ce rythme de lecture élevé, l'intensité des mots et des situations, la profondeur des personnages et surtout une histoire captivante empreinte d'actualité, de violence et de réalisme.

C'est un réel envoûtement que nous offre V.d.A avec un enchaînement de chapitres qui, bien que séparés dans le temps, se mêlent les uns aux autres sans jamais nous perdre. Une plongée au cœur de conflits armés, familiaux, sentimentaux et diplomatiques aussi douloureuse que passionnée qui ne nous épargne aucune horreur. L'auteur ne fait aucune concession quant au rôle de chacun, n'épargne aucune sensibilité et nous immerge totalement dans cette intrigue étouffante et douloureuse.

Ce récit marque notre esprit comme le fouet marque la peau des enfants soldats.

Bonne lecture.
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Avant les années terribles

C'est un roman terrible que celui qui raconte l'histoire de ces enfants soldats en Ouganda. Isaîe en a fait partie, enlevé avec son frère il est devenu "le chasseur" et commis des horreurs (enlèvement d'albinos promis au sacrifice) et puis, il a réussi a fuir. Il répare des vélos à Barcelone quand on fait sa connaissance, il est en couple et attend un enfant et puis, tout bascule. Tantôt dans les années terribles, tantôt de nos jours, ce roman nous emporte, nous bouleverse, nous scandalise.
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Avant les années terribles

J'ai un peu connu l'Ouganda et ses habitants secoués par des séismes politiques, alors une histoire qui se déroule dans ce pays, ça m'a tenté. Le début est plutôt bien construit et puis les choses se gâtent: une succession de rebondissements qui caractérisent sans doute les recettes des thrillers mais qui plongent l'histoire dans l'invraisemblance et le lecteur dans l’ennui. Ce livre pourrait avoir été écrit par un ordinateur tant il est construit conformément aux préceptes du best-seller. Il ne me donne vraiment pas envie de lire un autre titre de l'auteur.

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Avant les années terribles

Que dire d'un enfant qui fut enlevé à l'âge de 12 ans par une "force rebelle". L'enlèvement lui-même est un traumatisme, un passage de la vie innocente à la terrible réalité guerrière: le père massacré sous ses yeux, la mère et la sœur "disparues" ce jour là. Isaië se retrouve enlevé avec son petit frère dont il sent hautement responsable. Et c'est l'enchaînement de ce lavage de cerveau, conditionnement pour transformer ces enfants en monstres de guérilla. Dans cette Afrique orientale, riche en ressources naturelles, ballotée entre la décolonisation et les croyances tribales, Isaië finit par s'enfuir. Long périple durant 2 ans pour finir ouvrier agricole en Espagne. Et 15 ans plus tard, un "ancien voisin" l'invite à faire un discours en Ouganda sur la paix et la réconciliation. Il accepte...
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Avant les années terribles

Je connaissais Victor Del Arbol pour ses romans policiers. On en est loin, quoique. C'est donc une autre facette de cet auteur décidément prolixe. Alors alors, j'ai préféré de loin ses romans policiers, pas que ce livre soit mauvais, mais il n'atteint pas le sens littéraire d'autres auteurs sur ce genre de thème. N'est pas Villa-Matas qui veut.
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Avant les années terribles

Difficile d’écrire après «Toutes les larmes de l’océan » considéré à peu près unanimement comme un chef d’œuvre et publié en français en 2015.

Victor del Arbol a beaucoup écrit depuis et s’est sans doute un peu perdu.

« Avant les années terribles » est une sorte de titre prémonitoire pour cet auteur, que j’aime beaucoup et que j’ai eu la chance de rencontrer à Lyon.

Après 2 romans décevants il change son M16 d’épaule et nous précipite, à la suite d’Isaë ,dans le chaos ougandais.

Isaë est réparateur/vendeur de vélos à Barceloneta, métier qui a le vent en poupe…

Mais les fantômes du passé vont venir le titiller et Enmanuel K(?) le convint de venir faire un tour à Kampala , le temps d’une conférence sur la Réconciliation nationale.

Ex-enfant soldat, longtemps victime (mais pas innocent, précise l’auteur) d’un sévère état de stress post-traumatique ( on le serait à moins) Isaë part avec sa femme , Lucía ( avocate, famille hyper-riche)enceinte de cinq mois.

Une fois en Afrique ça devient compliqué, tout va se rejouer en pire , etcétéra ,etcétéra…

Franchement le pitch était vraiment tentant.

Malheureusement il y a plusieurs petits soucis :

Passons sur quelques incohérences chronologiques ( même si je n’aime pas du tout ça) mais soit il y a un gros problème de traduction soit Victor del Arbol s’est empêtré dans les problèmes de conjugaison. Le style est lourd, terriblement empesé , ça en est presque gênant.

Il y a aussi des incohérences géographiques mais là aussi passons.

Le mérite de l’ouvrage est de donner un grand coup de projecteur sur l’Ouganda et là, pour le coup, on apprend pas mal de choses.

Pays maudit de l’Afrique de l’Ouest, l’Ouganda est un magnifique pays avec une histoire terrible. S’intéresser à son histoire c’est mettre un bout d’orteil dans l’immense complexité africaine post-coloniale.

On y apprend aussi le sort impitoyable des albinos, leur destin victimaire et leur rôle dans la sorcellerie.

Mais la narration est malheureusement assez confuse avec pourtant une structure narrative sommaire.

Qu’est il arrivé à cet auteur que j’aimais tant ?

Souvent présent à Quais du polar , l’homme est charmant et parle un beau français avec une pointe d’accent catalan.

Peut-on se remettre de Toutes les larmes de l’océan ?

Pas sûr……
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Avant les années terribles

Avant les années terribles, c'est une lecture exigeante, poignante, parfois dérangeante et extrême. Au-delà de l'histoire romancée, j'ai beaucoup appris avec ce livre sur l'histoire de l'Ouganda et sur les cruelles guerres et exactions menées au cours des dernières décennies.



Il y a les enfants soldats, la folie d'extrémistes religieux insensés et leurs dérives d'une part, mais aussi les méthodes douteuses plus actuelles pour traquer un terroriste, le rôle des espions et les doutes qui vous assaillent face à ces doubles-je(ux).



Tout au long de ce roman brut et franc, j'ai eu le sentiment de lire un grand livre, et je ressors de ces pages sonné. Il va falloir que je me penche sur les autres œuvres de Victor Del Arbol !
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Avant les années terribles

Ma première incursion en Ouganda est sur l'invitation de Victor del Arbol.



J'aurais certes préféré découvrir ce beau pays d'Afrique de l'Est à travers sa faune abondante ou les célèbres sanctuaires d'animaux.

Malheureusement c'est sous un prisme beaucoup plus sombre et tragique, celui des enfants soldats pendant la guerre civile, qui j'embarque dans Avant les années terribles.

On découvre le destin tragique de tous ces enfants enlevés à leurs familles, endoctrinés de force, vivant dans l'obscurité et la terreur.



A la croisée du documentaire romancé et du roman initiatique, dans cette « novela negra » l'auteur espagnol délivre une fable amère sur la fin de l'innocence.

Il s'aventure également dans les rituels de superstition et de sorcellerie avec la chasse aux albinos.



Le prolifique écrivain capture une fois de plus le lecteur dans une sorte d'univers parallèle, quoique hélas bien réel, très noir et oppressant.

Victor del Arbol traîne ses pompes dans le bitume et parfois il trempe sa plume dans le caniveau.



Peut-on réparer les traumatismes de l'enfance ? Peut-on se reconstruire une nouvelle vie et restaurer notre part d'humanité lorsqu'on a commis des actes innommables?



Ces questions trouvent des réponses dans l'analyse toujours très juste et humaniste de l'écrivain.



L'intrigue est un peu trop longue et détaillée à mon goût, un peu de concision aurait allégé un sujet déjà bien dense et pesant.



Un autre bémol: comme dans les films d'action des années 80, ici on a du mal à tuer les méchants, qui « reviennent à la vie » après s'être pris des balles à bouts portant et autres atrocités, ce qui malheureusement décrédibilise un peu l'intrigue.



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Avant les années terribles

Suite à une longue guerre , un homme d'origine ougandaise vivant en Espagne est contacté pour participer à la conférence de réconciliation. Pas vraiment décidé à y aller il finit par accepter et s'y rend avec sa femme.



Le retour en Ouganda est difficile, l'homme n'est pas innocent pas plus que beaucoup de ceux qui l'entoure, des fantômes reviennent et demandent des comptes.



Quelle guerre ! Quelle folie ! Comme pour le Rwanda et le Burundi tout proches , le conflits commence sur des querelles de groupes, ceux du nord/ceux du sud, les grands/les petits, ceux comme ci/ ceux comme ça , bref la division, l'envie, la jalousie sont de bons déclencheurs de conflits. Dans un pays peu structuré et très corrompu les feux démarrent vite et après il n'y a plus personne pour les éteindre.



Ce qui fait la particularité de cette guerre c'est la personnalité du leader de l'opposition qui est fou à lier , mélangeant dans un grand délire magie et religion et recouvrant le tout d'un épais tapis de cruauté mais qui fédère suffisament pour avoir de bons petits soldats. Des soldats qui ne sont bien souvent que des gamins enlevés, embrigadés, drogués, battus, violés , exploités ... Comment oui vraiment comment ces pauvres gamins peuvent-ils avoir un avenir hors de la guerre, comment se sont-ils construits et qui peuvent-ils devenir... je ne sais pas .



Le récit est dur, cruel car ce qu'il raconte est ainsi mais l'auteur arrive à avoir une écriture juste et à bonne distance qui rend ce livre excellent malgré le sujet. Un auteur que je retrouve pour la seconde fois et vers qui je reviendrais.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Avant les années terribles

J'aime, j'adore Victor del Arbol et je me suis jetée sur "Avant les années terribles", sans vraiment réfléchir au sujet traité, et j'ai été en peine de le terminer. C'est l'anti livre "feel good", on est transporté dans un univers de déshumanisation, de violence, de cruauté abominable, insupportable, inimaginable. Et ça m'a plongé dans le désespoir. A déconseiller aux personnes sensibles et dépressives. A recommander à ceux qui veulent comprendre la situation dans les pays d'extrême violence d'Afrique dont les autochtones sont prêts à croire et à suivre le premier démagogue venu, sans état d'âme. Ce livre me laisse un goût amer sur le peu d'espoir à attendre de l'humanité.
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Avant les années terribles

Arrivé à Barcelone encore adolescent, Isaïe a lutté d’arrache-pied pour gagner son droit au bonheur. Il s’apprête à connaître les joies de la paternité et pense avoir tourné le dos pour toujours à une Afrique féroce qui embrigade des enfants. Quand il reconnaît, dans l’embrasure de son atelier, un ancien camarade (ou plutôt frère d’armes), il perçoit d’instinct que sa paisible existence vient de voler en éclats. L’émissaire exerce désormais des fonctions officielles, et Isaïe se laisse convaincre de retourner en Ouganda afin de participer à une conférence sur la réconciliation nationale.

Mais à peine arrivés à Kampala, sa femme est enlevée...





C’est par un incessant aller-retour entre passé et présent que l’auteur nous embarque dans la vie d’Isaïe, Ougandais d’origine et réfugié à Barcelone.

Une vie cassée, fracturée dans sa courte période d’adolescent, propulsée au coeur des ténèbres. Un récit conté à la première personne par Isaïe lui-même qui ne cache aucune émotion, aucun détail de sa vie et de son enrôlement, aucun fait même le plus sordide.

C’est un roman éprouvant mais riche car il questionne sur la mémoire, sur les souvenirs que l’on garde ou que l’on transforme pour les rendre acceptables et ceux que l’on veut oublier, sur ses actes voulus ou subis, et sur la construction de soi. Un roman aussi sur l’innocence et la culpabilité, sur l’envie de comprendre, de pardonner et de se pardonner. Un roman sur le destin d’un enfant-soldat victime et bourreau, sur lequel plane l’ombre de Joseph Conrad et de son roman « au coeur des ténèbres ».



Un livre glissé entre mes mains, avec moult recommandations, par le propriétaire de la petite librairie Opuscule de Montpellier que je remercie. De son coup de coeur, j’en ai fait le mien.
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Avant les années terribles

Victor del Arbol a déclaré dans une interview avoir mis huit ans pour écrire ce livre, après sa rencontre avec une personne qui lui a appris ce qui se passait en Ouganda avec l'armée de Joseph Kony.

Celui-ci est connu comme un chef de guerre sanguinaire, réputé pour sa cruauté, en conflit contre le gouvernement du président Yoweri Museveni . Depuis la fin des années 80, le rebelle illuminé fait régner la terreur dans la région. Son armée se compose principalement d' enfants qui ont été enlevés dans leurs villages , enrôlés de force ou réduits à l’état d’esclaves.

Ses victimes sont ces enfants-soldats qui perdent leur famille et leur enfance, mais aussi les Noirs albinos qui sont pourchassés pour être sacrifiés à des fins de sorcellerie.



L'auteur maîtrise parfaitement le sujet et ses révélations sont d'autant plus terrifiantes qu'elles sont documentées. Le roman va permettre au lecteur de découvrir une réalité historique de l'Ouganda tout en s'abandonnant au rythme et au sens de l'intrigue que l'auteur espagnol maîtrise parfaitement en tant qu'auteur de thrillers policiers.

Le va-et-vient entre passé et présent, entre Ouganda et Espagne, met l'accent sur la résilience nécessaire pour survivre, sur la reconstruction d'un individu dont l'enfance s'est construite dans la violence.



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Avant les années terribles

Mais comme je suis sortie sonnée par la lecture de ce roman ! Comment qualifier ce roman d’ailleurs ? L’étiquette « roman noir » que les français ont collé à l’auteur ne se justifie pas. Roman historique ? Thriller historique ? L’auteur nous fait découvrir une partie absolument atroce de l’histoire du XXème siècle et met en lumière l’infame Joseph Kony. L’auteur nous raconte la vie de Isaías Yower, jeune ougandais qui a fui son pays pour rejoindre l’Espagne (près de 9000 kms !). Le contexte est absolument hallucinant de violence, mais rien n’est inventé. Enfin si : l’histoire avec le petit « h » d’Isaías mais le contexte historique est réel. Et c’est d’une violence insoutenable. Le livre se déroule sur deux époques : la jeunesse d’Isaías et son retour en Uganda pour témoigner lors d’un congrès. Au début du roman, Isaías vit une vie heureuse avec sa famille (sa mère, son père, sa grand-mère, sa sœur, son petit-frère) puis sa vie bascule dans l’horreur. Il sera enlevé, séquestré, « dressé », de victime deviendra bourreau, fera partie de ce qu’on appelle les enfants-soldats. Il tuera, massacrera, aimera aussi, devra faire des choix. Et il prendra la fuite, rejoindra l’Espagne, la ville de Barcelone où il refera sa vie, deviendra un autre (en apparence). Mais le passé est toujours là, bien enfoui au fond de lui. Et viendra le moment où le passé va se rematérialiser devant ses yeux, en la personne d’Emmanuel K qui l’invite à venir participer à un Congres en Uganda. Il va devoir affronter son passé, se raconter pour le faire sortir, se l’approprier, l’accepter et enfin l’intégrer et vivre avec. Il va du même coup devoir le raconter à ceux qui ne connaissaient pas sa vie d’avant, la future mère de son bébé en particulier. Ce roman n’est pas qu’un roman sur la tragédie des enfants-soldats, ces machines de guerre qui sont de fait des victimes avant d’être des criminels. C’est aussi un roman sur tous les enfants à qui l’on a volé leur enfance ; tous les enfants maltraités, battus, vendus, exploités, endoctrinés. Il en faut du courage pour s’accepter, comprendre qu’il n’est pas coupable de tout mais qu’il est aussi victime, du courage pour aller de l’avant et d’accepter le passé (un peu comme Miguel et Helena- le couple de « Par-delà la pluie » – mais la similitude s’arrête là).



Son retour sur les terres de son enfance est marqué par un accueil hostile et alors que les fantômes du passé surgissent, ils ne sont pas les seuls. Emergent aussi du passé les hommes qui l’ont façonné et qui vont réapparaitre, en chair et en os. Je ne vais pas vous raconter la suite mais croyez-moi, il y a de l’action. On est au cœur de l’Afrique : L’Afrique avec ses traditions, ses légendes, ses sorciers, ses croyances. « L’homme est un loup pour l’homme » disait Hobbes. Dans ce roman le loup c’est transformé en lycaon et c’est encore bien plus dangereux !



Ce roman n’est pas un roman sur la vengeance ( un peu quand même parfois) mais sur l’acceptation de soi; il dénonce des atrocités ; comme dans tous ses romans, le passé, les racines sont des thèmes récurrents ; le thème du racisme qui est bien présent. Racisme antinoir, racisme antiblanc, racisme contre l’étranger. Le thème du migrant est là aussi, la difficulté de fuir son pays, la pénibilité du voyage, la difficulté de se faire accepter à l’arrivée. L’amour est présent aussi avec Lowino et Lucía ; la trahison et la violence sont omniprésentes. Le thème de la famille est aussi bien là : la filiation, les conflits parents/enfants, les rapports frère/sœur. Sans oublier le thème de la faute, de la culpabilité, de la rédemption.



A chaque roman Victor del Arbol repousse les limites et il vient de franchir une nouvelle dimension. Un livre que je recommande vivement mais dont vous ne ressortirez pas indemne ! Plus qu’à attendre qu’il sorte en français pour ceux qui ne lisent pas l’espagnol…



Interview sur la RTS : Point de fuite: Victor Del Árbol: avant les années terribles – Radio – Play RTS
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Avant les années terribles

Je crois qu'il me faut un petit roman à l'eau de rose pour oublier les horreurs que je viens de lire. Le mérite de ce livre est de révéler la réalité de l'Ouganda, un pays méconnu du grand public.

Isaïe est un réfugié ougandais qui a refait sa vie en Espagne, où il est marié avec Lucia. Quand une ancienne connaissance vient le voir pour lui demander de participer à une conférence sur la réconciliation, il retourne en Ouganda et sa femme enceinte décide de l'accompagner.

Le récit se déroule en parallèle sur deux époques : le présent avec le retour en Ouganda, et d'autre part on revit l'histoire d'Isaïe, et son enfance heureuse en famille jusqu'à ce que les rebelles de la LRA atteignent son village. Ensuite c'est l'horreur, Isaïe et son frère Joel sont emmenés comme enfants soldats. Ils subissent l'horreur, et en même temps ils sont obligés d'y participer. Isaïe devient même le spécialiste de la chasse aux albinos, les malheureux étant très recherchés parce que leurs organes sont utilisés en sorcellerie.



Le plus affreux, c'est que tout est vraisemblable. La LRA est une armée de fanatiques créée par une femme, Alice Lakwena, qui arrosait les enfants d'une eau censée les rendre invisibles avant de les envoyer au combat. Le chef de la LRA, Joseph Kony, est encore l'homme le plus recherché d'Afrique pour répondre des exactions commises pendant 3 décennies. En fait l'Ouganda est sorti de la férule d'Idi Amin Dada pour tomber dans l'anarchie sous Milton Obote, puis tout le nord a été ensanglanté par la LRA depuis 1986. Aujourd'hui l'Ouganda a un fort développement économique, mais il reste des progrès à faire question liberté. En 2019 le président ougandais a décrété que toute personne possédant un béret rouge serait condamnée à la prison à perpétuité. Ça serait presque risible, mais on voit bien qu'il reste encore du chemin à faire sur la route des droits de l'homme.

Les meurtres rituels d'albinos sont une autre réalité de la région, même si la Tanzanie est encore pire que l'Ouganda dans ce registre. Quant aux enlèvements d'enfant, c'était la méthode traditionnelle de recrutement de la LRA. Ensuite l'enfant doit subir la violence et la cruauté pour qu'à son tour il devienne un combattant sans pitié. C'est la réalité d'un certain nombre de conflits en Afrique, mais la LRA a battu des records dans l'exploitation des enfants.



Le retour d'Isaïe en Ouganda ne se passe pas du tout comme prévu, et la conférence n'est qu'une anecdote dans le récit. Isaïe, qui en Espagne désirait avant tout oublier son passé, va retrouver les protagonistes de sa vie d'enfant-soldat et va devoir se confronter avec ses vieux démons. Sa femme est kidnappée et retenue en otage pour mieux s'assurer de son soutien, et il devient la marionnette d'une lutte de pouvoir impitoyable. Tous ont une bonne raison de le tuer, la LRA pour sa désertion, l'armée pour ses activités passées.



Avant les années terribles est un ouvrage sur la culpabilité et la recherche de soi. Un enfant qui massacre des villageois innocents est coupable, mais il est également innocent puisqu'il n'a agi ainsi que parce qu'on l'a forcé à commettre ces tueries. Soit il devient aussi fou que les leaders qui l'ont envoyé se battre, soit il garde son âme, mais comment peut-on vivre avec un tel poids sur la conscience ?
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Avant les années terribles

Direction l'Ouganda. L'auteur, plutôt classé en polar, nous sert ici un livre sur la guérilla sanglante qui eut lieu dans les années 90 - sorte de thriller historique ?! ce livre est puissant, très instructif. La réalité a été celle d'enfants-soldats, même pas adolescents, enrôlés pour trucider, violer, et souvent mourir. La narration alterne entre ces années noires et l'année 2016, lorsque notre héros est invité à revenir dans son pays, pour un colloque et raconter cette folie meurtrière. Revenu donc, il tombe dans un guet-apens : parce que tous ses ennemis, des deux camps, n'ont pas oublié qu'il a été le "chasseur". Très bon travail de l'auteur sur la frontière ténue entre la responsabilité d'être victime et bourreau. Et même lorsqu'un travail sur soi peut avoir lieu, d'acceptation par exemple, il y a toujours quelqu'un pour vous refaire porter les habits d'un passé très obscur. Comme on dit, ça colle à la peau. Lecture passionnante et déroutante.
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Avant les années terribles

Roman historique, roman noir, thriller historique, "Avant les années terribles" de Victor Del Arbol c'est tout cela à la fois.



Dans un récit où les chapitres oscillent entre le passé et le présent, nous suivons Isaïe, aujourd'hui réparateur de vélo en Espagne et ancien enfant soldat dans l'armée de Joseph Kony au Ouganda. Essayant depuis des années de mettre les traumatismes de son passé derrière lui, le voilà sur le devant de la scène pour un discours censé parler de paix et de rédemption. Mais revenir sur les terres de son enfance fut sa plus grande erreur quand sa jeune épouse enceinte se fait kidnapper par Kony, l'homme qui lui a déjà tant prix.



Isaïe va tout faire pour retrouver sa femme et se retrouve malgré lui encore une fois enrôlé de force dans une guerre politique qui ne le concernait plus.

Impossible désormais de laisser de côté les horreurs de son enfance, Isaïe va devoir les affronter et accepter qu'elles fassent partie de lui.



Un roman absolument bouleversant sur une partie sombre de l'histoire de l'Afrique, qui relate les atrocités faites aux enfants au nom de la religion et de la politique, mais qui est aussi l'histoire d'un homme en quête de paix et de liberté.
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Avant les années terribles

Isaïe répare des vélos à Barcelone et s'apprête à devenir papa pour la 1ere fois quand une ombre du passé frappe à sa porte et lui demande de venir témoigner à Kampala pour un congrès de la réconciliation en Ouganda.

Car Isaïe a été enfant-soldat, enlevé à sa famille à 12 ans et dressé à porter les armes, à chasser et à tuer les enfants albinos pour le compte de Joseph Kony, criminel de guerre toujours en fuite.

Sur la base de personnages et d'évènements réels, Victor del Arbol déroule un roman violent avec pour cadre l'Ouganda et les exactions commises pendant des années par le chef des rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Les victimes sont-elles coupables ? C'est probablement la question principale qui ressort de ce roman très très noir et très bien documenté qui pose également la question du mal absolu…

Victor del Arbol s'exprime à la 1ère personne ce qui est un peu déroutant car, comment se mettre dans la peau d'un enfant enlevé à sa famille pour subir viols et violences et apprendre à violer et à tuer ?

Ames sensibles s'abstenir, évidemment !

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Avant les années terribles

Alors qu’il semble avoir trouvé le bonheur en Espagne, un jeune migrant ougandais est appelé à témoigner sur les exactions passées dans son pays, dans un esprit de réconciliation nationale. Isaïe a pourtant développé sa petite activité de réparation de vélos à Barcelone et sa compagne est enceinte de leur premier enfant. Mais il y a des cicatrices qui ne se guérissent que difficilement. Isaïe part donc à Kampala avec Lucia pour une conférence. Mais il comprend vite qu’il est tombé dans un piège et sa compagne est kidnappée. Bref, il va devoir plonger tout entier dans le passé et combattre ses démons.



Moins connu que le Rwanda ou la RDC, ce petit pays a pourtant connu de nombreux soubresauts tragiques ces trente dernières années et notamment l’apparition d’une bande de mercenaires dirigée par un certain Joseph Kony, composée principalement d’enfants soldats. Ceux-ci participaient régulièrement à des chasses aux albinos, considérés comme maudits par une grande part de la population. L’homme, dirigeant sa troupe tel un prophète illuminé, utilisait la Bible pour justifier ses actes monstrueux.



Le roman alterne entre époque contemporaine et flash-backs et décrit de façon crue une société qui semble condamnée à la violence et la misère. Le sort des enfants soldats, enlevés à leurs familles, endoctrinés, violentés, menacés et drogués pour les entraîner dans une spirale de violence sans fond, y est terriblement bien décrit. Et l’Isaïe adulte, bien malgré lui, se retrouve aspiré de nouveau par cette haine provenant de son enfance brisée.



Un polar particulièrement sombre, très violent, parfaitement construit, où Víctor del Arbol, comme à son habitude, décrit le poids du passé sur le monde d’aujourd’hui.
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Avant les années terribles

il faut le talent de cet auteur pour raconter cette histoire. Il a réussi à nous faire accepter l'inacceptable de cette histoire de l'Ouganda et de ses enfants soldats Comme à. son habitude Del Arbol passe du présent au passé mais il ne s'agit plus de l'Espagne et son son histoire, fil conducteur de ses romans précédents Livre inclassable si il faut le mettre dans une catégorie. Voila sans doute un livre qui donne du sens à la littérature : prendre le réel, romancer et nous, lecteur, on lit, on prend dans la figure le récit, on hurle de dégout et on en sort épuisé de cette sauvagerie
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Des murs et des mots

Un recueil bien dans l’air du temps… hélas !



Pour le troisième recueil qu’elle souhaitait réali­ser avec ses partenaires Amnesty, Médecins du Monde, TraduQtiv, les UPT et la Compagnie Gambalo, la Foire du Livre de Bruxelles avait choisi de parler de l’enfermement. C’était en dé­cembre 2019. Les responsables étaient loin d’imaginer que le confinement viendrait apporter de la matière littéraire à ce projet ! Dix-neuf auteurs – et autrices ! – se sont ex­primé(e) s et leurs textes se retrouvent dans le recueil Des murs et des mots – Ecritures contraintes, qui marque aus­si les débuts de " Foire du Livre de Bruxelles Editions " ! La présentation du recueil aura lieu le vendredi 7 mai à 17h30 sur www.flb.be en présence de trois des auteurs – François Coune, François Filleul et Nicolas Swysen – mais aussi des représentants des partenaires et de comédien (ne) s.


Lien : https://www.rtbf.be/article/..
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