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Critiques de Victor del Arbol (599)
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Avant les années terribles

il faut le talent de cet auteur pour raconter cette histoire. Il a réussi à nous faire accepter l'inacceptable de cette histoire de l'Ouganda et de ses enfants soldats Comme à. son habitude Del Arbol passe du présent au passé mais il ne s'agit plus de l'Espagne et son son histoire, fil conducteur de ses romans précédents Livre inclassable si il faut le mettre dans une catégorie. Voila sans doute un livre qui donne du sens à la littérature : prendre le réel, romancer et nous, lecteur, on lit, on prend dans la figure le récit, on hurle de dégout et on en sort épuisé de cette sauvagerie
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Avant les années terribles

C'est un roman terrible que celui qui raconte l'histoire de ces enfants soldats en Ouganda. Isaîe en a fait partie, enlevé avec son frère il est devenu "le chasseur" et commis des horreurs (enlèvement d'albinos promis au sacrifice) et puis, il a réussi a fuir. Il répare des vélos à Barcelone quand on fait sa connaissance, il est en couple et attend un enfant et puis, tout bascule. Tantôt dans les années terribles, tantôt de nos jours, ce roman nous emporte, nous bouleverse, nous scandalise.
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Avant les années terribles

Ce roman de Victor del Arbol m’a déroutée par rapport à ces précédents ouvrages. Cette histoire nous plonge, du début à la fin, dans l’enfer vécu par les enfants soldats en Ouganda. C’est dur, très dur. Tout au long du récit, on ne voit poindre aucune espérance de résilience dans l’avenir de ces enfants détruits. Le livre a beau être écrit sous forme d’un roman déroulant la vie d’Isaïe depuis son enfance, il y a si peu de moments de répit que j’ai plutôt eu l’impression de baigner en permanence dans les violences de cette période de folie dans l’histoire de l’Ouganda. C’est presque insoutenable parfois. Et l’épilogue n’apaise pas vraiment toutes les tensions ressenties. Lecture à éviter pour les personnes sensibles.
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Avant les années terribles

Que dire d'un enfant qui fut enlevé à l'âge de 12 ans par une "force rebelle". L'enlèvement lui-même est un traumatisme, un passage de la vie innocente à la terrible réalité guerrière: le père massacré sous ses yeux, la mère et la sœur "disparues" ce jour là. Isaië se retrouve enlevé avec son petit frère dont il sent hautement responsable. Et c'est l'enchaînement de ce lavage de cerveau, conditionnement pour transformer ces enfants en monstres de guérilla. Dans cette Afrique orientale, riche en ressources naturelles, ballotée entre la décolonisation et les croyances tribales, Isaië finit par s'enfuir. Long périple durant 2 ans pour finir ouvrier agricole en Espagne. Et 15 ans plus tard, un "ancien voisin" l'invite à faire un discours en Ouganda sur la paix et la réconciliation. Il accepte...
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Avant les années terribles

Isaïe bosse à Barcelone.

Comblé aux côtés d'une femme aimante dont il attend un enfant, il doit composer avec ses innombrables démons abandonnés en Ouganda.

Aussi, lorsqu'une vieille connaissance franchit le pas de son échoppe puis l'invite pressamment à retourner au pays dans le but oh combien louable d'assister à une conférence censée taffer sur la réconciliation nationale, Isaïe aurait dû écouter sa petite voix intérieure et refuser tout de go ce billet retour pour l'enfer.



J'aurais adoré adorer, ce ne fut pas le cas.

Si le sujet abordé et développé fait preuve d'une maîtrise et d'un sens de la pédagogie certain, difficile d'en dire autant de l'écriture qui m'aura laissé sur le bord du chemin du début à la fin.



Isaïe est un personnage complexe, torturé par un passé qui lui explose de nouveau à la gueule sans préavis, et qui semble avoir pour film fétiche Un jour sans fin (saloperie de marmotte, tiens).

Véritable pierre angulaire de ce roman, sorte de Kurtz emblématique d'Apocalypse Now, dont il est régulièrement fait référence, et appelé à plonger encore et encore dans un chaos perpétuel, il semble voué à revivre éternellement ce qu'il s'évertue à oublier pour le salut de son âme.

Pour la résilience, c'est en face. En vous remerciant.



Les thématiques sont d'une richesse et d'une multiplicité incroyable.

Ce roman, très dur, lève le voile sur un pays meurtri, balafré par des conflits d'une violence inouïe à l'encontre d'une populace expiatoire.

Joseph Kony et sa LRA, en seigneur de guerre rebelle, homme brutal, sans conscience, avide de pouvoir, fût-il obtenu hors de tout cadre législatif et aux détriments d'innombrables atrocités commises par des enfants soldats qu'il s'évertuait à enrôler dès leur plus jeune âge.



Ouganda, terre de légende, de magie mais également de rituels ancestraux d'une bestialité peu commune. Naître albinos, c'était (c'est encore aujourd'hui dans certains pays) s'aliéner des années de persécution, voire de sacrifices rituels à base guillerette de décapitation, d'éventration et de démembrement.



Avant les années terribles aurait, de source peu sûre, été banni de tout office de tourisme ougandais.

Formidablement instructif et, paradoxalement, terriblement humain, il ne lui aura manqué qu'une adhésion pleine et entière au style pour cocher toutes les cases du très très grand roman.



Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour ces années de plomb.
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Avant les années terribles

Il semble que Victor del Arbol soit devenu pour moi un auteur incontournable.

C'est la troisième fois que je le lis et je retrouve une nouvelle fois une certaine "sécurité" de lecture. La garantie que son style, le rythme et l'histoire ne me décevrons pas.

Pari gagné avec ce roman qui nous prend aux tripes et ne nous lâche plus. Que ce soit sur le fond comme sur la forme, j'y retrouve ce rythme de lecture élevé, l'intensité des mots et des situations, la profondeur des personnages et surtout une histoire captivante empreinte d'actualité, de violence et de réalisme.

C'est un réel envoûtement que nous offre V.d.A avec un enchaînement de chapitres qui, bien que séparés dans le temps, se mêlent les uns aux autres sans jamais nous perdre. Une plongée au cœur de conflits armés, familiaux, sentimentaux et diplomatiques aussi douloureuse que passionnée qui ne nous épargne aucune horreur. L'auteur ne fait aucune concession quant au rôle de chacun, n'épargne aucune sensibilité et nous immerge totalement dans cette intrigue étouffante et douloureuse.

Ce récit marque notre esprit comme le fouet marque la peau des enfants soldats.

Bonne lecture.
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Avant les années terribles

J'aime globalement l'univers de cet auteur mais je suis à chaque livre davantage dérouté par l'écriture qui à mon goût perd petit à petit en netteté et en finesse. Aborder l'Afrique a tout pour me plaire, c'est fait ici avec une intrigue/enquête sur fond de guerre. On apprend un peu sur l'Ouganda. En revanche, l'ensemble m'a paru incroyablement confus, décousu, mal écrit. Bien dommage.
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Avant les années terribles

Avant les années terribles, c'est une lecture exigeante, poignante, parfois dérangeante et extrême. Au-delà de l'histoire romancée, j'ai beaucoup appris avec ce livre sur l'histoire de l'Ouganda et sur les cruelles guerres et exactions menées au cours des dernières décennies.



Il y a les enfants soldats, la folie d'extrémistes religieux insensés et leurs dérives d'une part, mais aussi les méthodes douteuses plus actuelles pour traquer un terroriste, le rôle des espions et les doutes qui vous assaillent face à ces doubles-je(ux).



Tout au long de ce roman brut et franc, j'ai eu le sentiment de lire un grand livre, et je ressors de ces pages sonné. Il va falloir que je me penche sur les autres œuvres de Victor Del Arbol !
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Avant les années terribles

Suite à une longue guerre , un homme d'origine ougandaise vivant en Espagne est contacté pour participer à la conférence de réconciliation. Pas vraiment décidé à y aller il finit par accepter et s'y rend avec sa femme.



Le retour en Ouganda est difficile, l'homme n'est pas innocent pas plus que beaucoup de ceux qui l'entoure, des fantômes reviennent et demandent des comptes.



Quelle guerre ! Quelle folie ! Comme pour le Rwanda et le Burundi tout proches , le conflits commence sur des querelles de groupes, ceux du nord/ceux du sud, les grands/les petits, ceux comme ci/ ceux comme ça , bref la division, l'envie, la jalousie sont de bons déclencheurs de conflits. Dans un pays peu structuré et très corrompu les feux démarrent vite et après il n'y a plus personne pour les éteindre.



Ce qui fait la particularité de cette guerre c'est la personnalité du leader de l'opposition qui est fou à lier , mélangeant dans un grand délire magie et religion et recouvrant le tout d'un épais tapis de cruauté mais qui fédère suffisament pour avoir de bons petits soldats. Des soldats qui ne sont bien souvent que des gamins enlevés, embrigadés, drogués, battus, violés , exploités ... Comment oui vraiment comment ces pauvres gamins peuvent-ils avoir un avenir hors de la guerre, comment se sont-ils construits et qui peuvent-ils devenir... je ne sais pas .



Le récit est dur, cruel car ce qu'il raconte est ainsi mais l'auteur arrive à avoir une écriture juste et à bonne distance qui rend ce livre excellent malgré le sujet. Un auteur que je retrouve pour la seconde fois et vers qui je reviendrais.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Avant les années terribles

il s’agit de mon 2eme livre de Victor del Arbol, le premier m’ayant laissé une impression mitigé je me laisse convaincre par les jolies critiques de ce nouveau livre

on suit ici l’histoire d’un enfant soldat en Ouganda

le style alterne entre 2 périodes de la vie de cet homme: 1994 pendant son adolescence au plus fort de la guerre et de ses horreurs. 2016 a l’âge adulte on le suit lors de son retour dans son pays lors d’une conférence sur cette période.

l’histoire est bien construite on avance petit à petit au milieu de différents personnages en altérant de façon successive les 2 périodes.

il s’agit d’une histoire dure construite de façon intelligente et on découvre petit à petit les choses et les explications.

Bien qu’ayant aimé l’histoire malheureusement je n’ai pas eu de coup de cœur. je ne sais pas si cela est dû à l’écriture mais je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage principal.

il me manque un petit quelque chose pour avoir pleinement aimé cet ouvrage
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Avant les années terribles

Arrivé à Barcelone encore adolescent, Isaïe a lutté d’arrache-pied pour gagner son droit au bonheur. Il s’apprête à connaître les joies de la paternité et pense avoir tourné le dos pour toujours à une Afrique féroce qui embrigade des enfants. Quand il reconnaît, dans l’embrasure de son atelier, un ancien camarade (ou plutôt frère d’armes), il perçoit d’instinct que sa paisible existence vient de voler en éclats. L’émissaire exerce désormais des fonctions officielles, et Isaïe se laisse convaincre de retourner en Ouganda afin de participer à une conférence sur la réconciliation nationale.

Mais à peine arrivés à Kampala, sa femme est enlevée...





C’est par un incessant aller-retour entre passé et présent que l’auteur nous embarque dans la vie d’Isaïe, Ougandais d’origine et réfugié à Barcelone.

Une vie cassée, fracturée dans sa courte période d’adolescent, propulsée au coeur des ténèbres. Un récit conté à la première personne par Isaïe lui-même qui ne cache aucune émotion, aucun détail de sa vie et de son enrôlement, aucun fait même le plus sordide.

C’est un roman éprouvant mais riche car il questionne sur la mémoire, sur les souvenirs que l’on garde ou que l’on transforme pour les rendre acceptables et ceux que l’on veut oublier, sur ses actes voulus ou subis, et sur la construction de soi. Un roman aussi sur l’innocence et la culpabilité, sur l’envie de comprendre, de pardonner et de se pardonner. Un roman sur le destin d’un enfant-soldat victime et bourreau, sur lequel plane l’ombre de Joseph Conrad et de son roman « au coeur des ténèbres ».



Un livre glissé entre mes mains, avec moult recommandations, par le propriétaire de la petite librairie Opuscule de Montpellier que je remercie. De son coup de coeur, j’en ai fait le mien.
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Avant les années terribles

Dans ce roman l'auteur alterne deux périodes :

- début des années 90 - guerre civile en Ouganda

- années 2010 - le personnage central, Isaïe, va quitter l'Espagne où il s'est réfugié pour revenir dans son Ouganda natal participer à un colloque sur la réconciliation.

Très rapidement on comprend qu'Isaïe est un ancien enfant soldat de l'Armée de résistance du Seigneur (sans rire) du tristement célèbre Joseph Kony. Personnage toujours poursuivi par La Haye. Toujours en fuite, toujours vivant. Jamais jugé.....

Ce roman aborde aussi la question des albinos africains et l'horrible traitement qui peut leur être réservé. Vu comme des esprits noirs, dont la mort (de préférence sous torture) ou les organes peuvent apporter bonheur, santé etc à ceux qui les massacrent....

.

En soi ce livre est très intéressant. "Mais" car il y a un mais....

La partie années 90 est passionnante. On sent que c'est le sujet qui intéresse l'auteur. C'est fouillé, étudié.... S'ajoutent les questionnements du personnage central sur ce qu'il est, ce qu'il est devenu, le fait d'être innocent et coupable à la fois.

La 2e partie fait "too much", c'est trop.... Trop de rapt, de violences, de retournements, de traîtrises.... Au final j'ai trouvé que ça desservait le livre.

.

Donc un roman utile mais avec une petite pointe de déception en ce qui me concerne. Mais que cela ne vous empêche pas de jeter un oeil sur ce livre !

Merci pour ce cadeau obtenu lors de la dernière Masse Critique !
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Avant les années terribles

Mais comme je suis sortie sonnée par la lecture de ce roman ! Comment qualifier ce roman d’ailleurs ? L’étiquette « roman noir » que les français ont collé à l’auteur ne se justifie pas. Roman historique ? Thriller historique ? L’auteur nous fait découvrir une partie absolument atroce de l’histoire du XXème siècle et met en lumière l’infame Joseph Kony. L’auteur nous raconte la vie de Isaías Yower, jeune ougandais qui a fui son pays pour rejoindre l’Espagne (près de 9000 kms !). Le contexte est absolument hallucinant de violence, mais rien n’est inventé. Enfin si : l’histoire avec le petit « h » d’Isaías mais le contexte historique est réel. Et c’est d’une violence insoutenable. Le livre se déroule sur deux époques : la jeunesse d’Isaías et son retour en Uganda pour témoigner lors d’un congrès. Au début du roman, Isaías vit une vie heureuse avec sa famille (sa mère, son père, sa grand-mère, sa sœur, son petit-frère) puis sa vie bascule dans l’horreur. Il sera enlevé, séquestré, « dressé », de victime deviendra bourreau, fera partie de ce qu’on appelle les enfants-soldats. Il tuera, massacrera, aimera aussi, devra faire des choix. Et il prendra la fuite, rejoindra l’Espagne, la ville de Barcelone où il refera sa vie, deviendra un autre (en apparence). Mais le passé est toujours là, bien enfoui au fond de lui. Et viendra le moment où le passé va se rematérialiser devant ses yeux, en la personne d’Emmanuel K qui l’invite à venir participer à un Congres en Uganda. Il va devoir affronter son passé, se raconter pour le faire sortir, se l’approprier, l’accepter et enfin l’intégrer et vivre avec. Il va du même coup devoir le raconter à ceux qui ne connaissaient pas sa vie d’avant, la future mère de son bébé en particulier. Ce roman n’est pas qu’un roman sur la tragédie des enfants-soldats, ces machines de guerre qui sont de fait des victimes avant d’être des criminels. C’est aussi un roman sur tous les enfants à qui l’on a volé leur enfance ; tous les enfants maltraités, battus, vendus, exploités, endoctrinés. Il en faut du courage pour s’accepter, comprendre qu’il n’est pas coupable de tout mais qu’il est aussi victime, du courage pour aller de l’avant et d’accepter le passé (un peu comme Miguel et Helena- le couple de « Par-delà la pluie » – mais la similitude s’arrête là).



Son retour sur les terres de son enfance est marqué par un accueil hostile et alors que les fantômes du passé surgissent, ils ne sont pas les seuls. Emergent aussi du passé les hommes qui l’ont façonné et qui vont réapparaitre, en chair et en os. Je ne vais pas vous raconter la suite mais croyez-moi, il y a de l’action. On est au cœur de l’Afrique : L’Afrique avec ses traditions, ses légendes, ses sorciers, ses croyances. « L’homme est un loup pour l’homme » disait Hobbes. Dans ce roman le loup c’est transformé en lycaon et c’est encore bien plus dangereux !



Ce roman n’est pas un roman sur la vengeance ( un peu quand même parfois) mais sur l’acceptation de soi; il dénonce des atrocités ; comme dans tous ses romans, le passé, les racines sont des thèmes récurrents ; le thème du racisme qui est bien présent. Racisme antinoir, racisme antiblanc, racisme contre l’étranger. Le thème du migrant est là aussi, la difficulté de fuir son pays, la pénibilité du voyage, la difficulté de se faire accepter à l’arrivée. L’amour est présent aussi avec Lowino et Lucía ; la trahison et la violence sont omniprésentes. Le thème de la famille est aussi bien là : la filiation, les conflits parents/enfants, les rapports frère/sœur. Sans oublier le thème de la faute, de la culpabilité, de la rédemption.



A chaque roman Victor del Arbol repousse les limites et il vient de franchir une nouvelle dimension. Un livre que je recommande vivement mais dont vous ne ressortirez pas indemne ! Plus qu’à attendre qu’il sorte en français pour ceux qui ne lisent pas l’espagnol…



Interview sur la RTS : Point de fuite: Victor Del Árbol: avant les années terribles – Radio – Play RTS
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Avant les années terribles



Plonger ses personnages au cœur des convulsions de l'histoire est un peu la marque de fabrique de Victor del Arbol.

Après le très réussi « Toutes les vagues de l'océan » (2017), dernier roman lu de ce dernier, nous quittons l'URSS pour l'Ouganda tout en gardant Barcelone comme port d'attache.

Nous sommes au début de l'année 2016 dans la capitale de la Catalogne. Isaïe vit heureux avec sa compagne Lucia enceinte de cinq mois lorsqu'il reçoit la visite d'Enmanuel K, un homme qu'il a connu enfant dans un petit village situé au nord de l'Ouganda. Proche du pouvoir en place, celui-ci lui demande de participer à une conférence prônant la réconciliation nationale après des années de conflits civils.

L'arrivée d'Isaie, flanqué de son épouse, dans son pays natal va faire ressurgir les fantômes du passé qu'il voulait oublier et les souvenirs d'une époque où âgé de 12 ans, il avait été enrôlé par Joseph Kony et son Armée de résistance du Seigneur, une milice de rebelles hallucinés opposés au gouvernement et qui sèment la terreur au nom de la pureté originelle.

Pourtant, il aurait aimé se rappeler les moments d'insouciance d'avant les années terribles, ceux où il jardinait avec sa grand-mère tant aimée, où il s'éveillait à la sensualité en regardant la belle Lawino, où il protégeait son petit-frère...

Mais ce sont les images de l'adolescent, alias le Chasseur, qu'il est devenu, massacreur d'albinos « à cause de leurs prétendus pouvoirs magiques » qui le harcèlent.

Mais, malgré son conditionnement, Isaïe n'aspire qu'à une chose : fuir pour survivre.

Avec, en arrière-plan, la terrible guerre intestine en Ouganda, Victorel del Arbol explore la condition des enfants-soldats à la fois victimes et bourreaux. Dressés pour commettre des actes qui relèvent du mal absolu, existe-t-il pour eux une forme de rédemption, une possibilité de devenir des adultes apaisés, de ne plus être « obligés de décider entre le mal et le pire » ? La réponse, forcément nuancée, est dans « Avant les années terribles » à propos duquel on peut regretter une construction un peu erratique.

Juste une petite remarque à l'intention du traducteur et de l'éditeur : la première personne du singulier du présent de l'indicatif du verbe haïr est je hais et non je haïs !

Sur le même thème, je conseille la lecture de « Johnny chien méchant » d'Emmanuel Dongala.



EXTRAITS

Ici, le passé reste toujours le présent.

Nous étions notre enfer et notre paradis.

Le haïr m'avait permis de supporter la honte, les remords et la culpabilité.

En ce monde, l'innocence n'est pas une armure.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Avant les années terribles

L'ancien policier des " Mossos d'esquadra " espagnols nous plonge dans ce titre dans un sujet assez peu traité en littérature : les enfants soldats . le livre de Joseph Conrad " Au coeur des ténèbres à inspiré l'auteur qui y fait de brèves références . Mais autant Conrad y écrivit une virulente dénonciation du colonialisme autant del Arbol , oublie cet aspect des choses pour nous confronter au croyances et superstitions du monde africain , au dilemme entre le bien et le mal . Les plus cruels personnages du livre , ont des moments de compassion , ne sont pas uniquement des sanguinaires mais des êtres manipulés . Auteur à multiple facettes tant dans les sujets traités que dans ses propres évolutions .Del Arbol , jeune homme considérait les flics comme étant des fascistes et deviendra flic , lui même , à la brigade des mineurs . Il fut aussi séminariste avant que l'attrait des femmes ne l'en détourne. A la lecture de ce livre on ressent l'influence de son passé . J'avais mieux aimé " Toutes les vagues de l'océan " parce que moins déroutant au niveau des flashbacks . On qualifie souvent les romans de cet auteur de livres policiers mais ils vont un peu plus loin , fouillent les ressorts de l'humain , ses contradictions , ses formatages et nous questionnent .

Comme dit plus haut , si j'ai trouvé ce titre parfois brouillon , je le recommande tout de même chaudement .
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Avant les années terribles

Roman historique, roman noir, thriller historique, "Avant les années terribles" de Victor Del Arbol c'est tout cela à la fois.



Dans un récit où les chapitres oscillent entre le passé et le présent, nous suivons Isaïe, aujourd'hui réparateur de vélo en Espagne et ancien enfant soldat dans l'armée de Joseph Kony au Ouganda. Essayant depuis des années de mettre les traumatismes de son passé derrière lui, le voilà sur le devant de la scène pour un discours censé parler de paix et de rédemption. Mais revenir sur les terres de son enfance fut sa plus grande erreur quand sa jeune épouse enceinte se fait kidnapper par Kony, l'homme qui lui a déjà tant prix.



Isaïe va tout faire pour retrouver sa femme et se retrouve malgré lui encore une fois enrôlé de force dans une guerre politique qui ne le concernait plus.

Impossible désormais de laisser de côté les horreurs de son enfance, Isaïe va devoir les affronter et accepter qu'elles fassent partie de lui.



Un roman absolument bouleversant sur une partie sombre de l'histoire de l'Afrique, qui relate les atrocités faites aux enfants au nom de la religion et de la politique, mais qui est aussi l'histoire d'un homme en quête de paix et de liberté.
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Avant les années terribles

Un récit à la première personne d’un enfant soldat ougandais, en alternance durant son embrigadement forcé, de 12 à 15 ans, puis à 37 ans. Adulte et réfugié en Espagne, où il a trouvé une vie normale et une compagne, le passé le rattrape lorsqu’on lui demande de revenir au pays, sous prétexte d’un sommet sur la réconciliation. Isaïe flaire le piège, mais son enfance fauchée nette avec la plupart de sa famille, les tortures qu’il a subies et ses propres exactions ne lui ont jamais permis d’oublier.

Le récit est agencé de façon classique (un chapitre de la période 1992/94, un autre en 2016), avec certains personnages réels, dont Joseph Kony, terrible chef de l’Armée de libération du Seigneur (ARL) dont le charisme en fait une sorte de Messie. L’ARL a elle aussi bien existé, ramassis d’illuminés navigant entre le mysticisme, la sorcellerie, les drogues, et raflant les gamins pour en faire des tueurs ou des esclaves, à qui on ne laisse que des choix cornéliens : devenir bourreau ou victime, et passer sans transition de l’enfance à l’âge « adulte ». Avec en sus, une obsession horrible pour les albinos, chassés pour être dépecés vivant et revendus organe par organe.

Un livre dur donc, qui cite à plusieurs reprises « Au cœur des ténèbres », sur lequel il faut se concentrer puisque Del Arbol prend tout son temps pour décrire les sentiments les plus intimes. Pas de phrases punchy, peu de dialogues chocs, mais de vraies sensations. Et de la très bonne littérature.

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Avant les années terribles

difficile de m 'exprimer sur ce bouquin...

pourtant le pitch est très intéressant et instructif puisque pour moi je connaissais le drame tutsi mais je ne connaissais pas cette autre horreur africaine en Ouganda qui a consiste a pourchasser et tuer sinon torturer les albinos!!! terrible . mais pour moi malgré tout cela j 'ai trouvé un manque d 'émotions dans ces personnages , peut être un peu trop de retournements dans l intrigue. je l 'ai lu il y a 2 semaines....le poids des morts etait cependant excellent...

D'autres babelio ont ils perçu le même vide????



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Des murs et des mots

Un recueil bien dans l’air du temps… hélas !



Pour le troisième recueil qu’elle souhaitait réali­ser avec ses partenaires Amnesty, Médecins du Monde, TraduQtiv, les UPT et la Compagnie Gambalo, la Foire du Livre de Bruxelles avait choisi de parler de l’enfermement. C’était en dé­cembre 2019. Les responsables étaient loin d’imaginer que le confinement viendrait apporter de la matière littéraire à ce projet ! Dix-neuf auteurs – et autrices ! – se sont ex­primé(e) s et leurs textes se retrouvent dans le recueil Des murs et des mots – Ecritures contraintes, qui marque aus­si les débuts de " Foire du Livre de Bruxelles Editions " ! La présentation du recueil aura lieu le vendredi 7 mai à 17h30 sur www.flb.be en présence de trois des auteurs – François Coune, François Filleul et Nicolas Swysen – mais aussi des représentants des partenaires et de comédien (ne) s.


Lien : https://www.rtbf.be/article/..
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Des traversées et des mots

L’exil est une aventure qui entraîne les citoyens loin de chez eux, sans connaître leur futur, en appréhendant le présent et en abandonnant le passé. Comment parler de ces migrations voulues ou contraintes sans les avoir vécues ? Le présent recueil s’attache à regrouper des témoignages mis par écrit afin de les exposer sans fard. Changer de pays équivaut à affronter d’autres cultures, à s’intégrer sans perdre sa nature intime, sans renoncer à ce qu’on est et à frôler l’enfer ou à s’y enfoncer. Ces voix sont celles de femmes et d’hommes qui ont vécu, subi ou accompagné les cheminements, les fuites et les rêves des leurs. Les mots racontent la force des émotions et la puissance de l’espoir. Il ressort de ces textes courts un irréductible besoin de fraternité. Les droits d’auteurs issus de la vente de ce livre seront reversés à l’association « Médecins du monde » en vue de soutenir des programmes destinés aux personnes migrantes en Belgique.
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