La vie est un enchaînement de "premières fois" : la naissance (d'une fille dans cet album), le regard qui s'ouvre sur maman, papa...le pipi, les premiers petits pois, la surprise du premier reflet dans le miroir, les premiers pas en tombant...
Mais également le premier soutien-gorge, le premier baiser... copain... véritable amour... grossesse... et voilà cette petite fille qui est maman à son tour, ses parents devenus grand-parents pour la première fois...
Toutes ces premières fois qui chantent la ronde d'une vie...
Mon premier vrai souvenir date de mes deux, trois ans : une promenade en forêt entre mon père et un de mes oncles qui me portaient entre eux dans un grand vieux cabas dont ma mère avait coupé les coins afin que j'y passe mes petites jambes maigrelettes...
Et les vôtres ? Les souvenirs de vos "premières fois" qui posent ce sourire lointain sur vos lèvres...ces souvenirs que vous avez envie de partager avec votre enfant, votre petit-fils, votre petite nièce ?
Parce qu'en feuilletant cet album aux illustrations naïves mais précises dans les teintes naturelles, écrit dans un langage simple...vous cherchez à vous blottir dans le vieux canapé, l'enfant à vos côtés, pour, en tournant lentement les pages, profiter ensemble de ces instants émouvants qui sont les siens et qui étaient aussi les vôtres...
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En fait, c'est complètement par hasard que je me suis retrouvé avec ce livre entre les mains. L'ayant réservé dans une autre médiathèque (ça y est, je vois enfin plus les avantages que les inconvénients pour ma petite médiathèque d'être passée en réseau depuis peu et, plus que cela, j'arrive à convaincre mes lecteurs qui, au début également, étaient un peu réfractaires) pour l'une de mes lectrices et voyant qu'elle ne venait pas le chercher tout de suite, je me suis permise de le lire (avant elle).
Ici, le lecteur découvre le personnage de Benjamin, un ado de 12 ans, qui est loin d'être enchanté lorsque son père lui annonce qu'ils vont faire une longue randonnée d'un mois, uniquement tous les deux. Direction : les Pyrénées. Le lecteur comprend au fil des pages que ce père, trop souvent absent, et probablement divorcé de la mère de Benjamin, a beaucoup négligé son fils ces derniers temps. Pour notre jeune protagoniste, si il compte rattraper le temps perdu en l'emmenant marcher (non mais sans rire, marcher mais pour quoi faire ?), il se met le doigt dans l'œil. Cependant, au fil des kilomètres avalés (et le tout à pied et en dormant dans une tente qui plus est), les langues se dénouent et surtout l'incroyable se produit : cela ne dérange plus tant que ça Benjamin d'être coincé avec son père au beau milieu de nulle part et il se rend même compte que la marche et leurs nuits passés sous la tente (parfois dans un camping où des amitiés auraient pu voir le jour si ils étaient restés plus longtemps) deviennent des moments qu'il ne considèrent plus comme une corvée mais de ces moments rares et précieux où l'on est attentif à tout ce qui se passe autour de soi et que l'on apprécie.
Un roman fluide et limpide, sur la relation père / fils mais aussi sur les merveilles de la nature qui nous entoure et que nous ne prenons, parfois, plus le temps, de contempler et cela est bien dommage. Des petits rien qui font que la vie est belle, malgré tout ! Bref, un roman qui fait du bien et une lecture que je ne peux que vous recommander !
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C'est un Noël tristounet qui s'annonce pour Benjamin.
Ses parents sont séparés, il sera seul avec son père cette année, et celui-ci, qui vivote de jobs précaires entre deux petits rôles d'acteur, doit travailler ce 24 décembre.
La journée sera finalement pleine de surprises et d'aventures, plus ou moins bonnes, pour Benjamin...
J'ai découvert Vincent Cuvellier lorsque mes enfants étaient en âge de le lire, à l'école primaire. Et comme l'auteur vivait à l'époque dans la région, je l'avais vu/écouté en médiathèque présenter 'Tu parles Charles' avec l'illustrateur Charles Dutertre.
Je me souviens de ce qu'il avait dit sur la première phrase d'un roman, qui devait surprendre, accrocher.
Ça marche très fort, ici : « Donne-moi une claque, dit mon père. »
Quant à ses intrigues, elles sont quelque peu déprimantes, aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Comme la plupart des textes publiés aux éditions du Rouergue, on entre de plain pied dans la vraie vie, et c'est souvent rude... On n'échappe pas à cette atmosphère sombre ici : papa sans-le-sou, mère absente, gamin moqué et honteux, qui a finalement de la ressource mais qu'on n'irait pas jusqu'à envier.
Bravo à l'illustrateur pour les imbrications dessin/texte, et pour le fond noir du soir...
Pas une super idée de cadeau de Noël, ce livre - sauf pour les adultes sadiques, qui veulent rabattre la joie des enfants trop gâtés.
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Superbe roman historique jeunesse pour les petites mains !
Élisabeth orpheline de guerre, quitte sa Bretagne natale pour retrouver ses parents dans le Paris des années 20.
Elle fait la rencontre de personnages mémorables dont certains sont connus de tous, ils vont l'aider dans sa quête, ce sont des mendiants au grand cœur, des poètes, des ivrognes et parfois des personnages revenus d'un autre temps, sans oublier les terribles schmolls.
Roman très agréable à regarder ; la couverture est joliment illustrée, cartonnée avec quelques petites dorures mais pas trop.
Quelques illustrations intérieures pour guider et faire rêver le lecteur.
C'est un joli livre qui peut faire l'objet d'un cadeau, il est facile à prendre en main car de petite taille, comme un petit coffret.
Quant à l'histoire elle est délicieuse et m' a rappelé mes souvenirs de lectures de jeunesse.
Avec Élisabeth, les jeunes lecteurs peuvent découvrir le Paris des années 20 avec ses grandeurs et sa misère, on peut s'amuser à imaginer le décor de la capitale d'antan.
La petite fille est débrouillarde, courageuse, aventureuse, curieuse, sympathique et pleine de vie.
Petit livre instructif qui se lit rapidement malgré son grand nombre de pages. Je me ferai le plaisir de le transmettre à la jeunesse qui m'entoure.
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Un ours, un hibou, un pingouin, un crocodile, une gazelle, une hyène, deux singes, trois loups, un vieil éléphant, un grand échassier, une belette et un porc-épic s’évadent du jardin zoologique de Moscou, en compagnie du garde et de l’âne qui leur apportait l’eau, la viande et le foin.
Ce récit annonce d’emblée son ambition : le retour à l’état sauvage. Pourtant il rate complètement le coche, tout comme pour la plupart des sujets qu’il prétend évoquer mais ne fait qu’effleurer de façon sentencieuse : la rationalité des hommes est opposée à l’instinct des animaux (l’ours n’a pas de plan, il veut seulement sortir), la notion de liberté (« je crois que c’est exactement la même chose » affirme le pingouin), la fin de l’oppression (lors d’un discours de l'ours, directement inspiré d’un « homme, petit, moustachu, barbu, l’air complètement fou, qui piquait de sa petite voix pointue le cerveau des hommes »), contredite plus tard par le même qui avoue accepter « qu’on le mette en cage »... à condition qu’on le regarde ! Le retour à l’état sauvage n’est finalement présenté que comme une disparition de leur capacité de parler !
Peut-être l’auteur a-t-il envisagé une critique politique sous forme métaphorique, mais la seule référence historique claire reste plutôt le clin d’oeil à la Bérézina de l’armée napoléonienne. C’est comme s’il s’était égaré dans sa logorrhée, sans parvenir à tenir un discours ni développer ses embryons d’idées : même avec la fin, il semble ne pas aller au bout de son intention et passer à côté ! La mise en abyme demeure purement gratuite. Si l’évasion réussit, elle manque toutefois le but annoncé.
Les illustrations de Brice Postma Uzel sauvent toutefois en partie le projet. Elles réjouiront le lecteur, hommage malin à Nathalie Parrain et aux constructivistes russes.
Article à retrouver) sur le blog :
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Beaucoup d'ados rêvent de gloire - merci Secret Story, les Anges, Koh Lanta... Benjamin n'a rien demandé, mais à quinze ans et demi, il est déjà en haut de l'affiche, pour de vrai. Portrait en pied dans les rues, 3 mètres sur 4, partout, même devant le lycée. En slip, kangourou s'il vous plaît, paraît que le bestiau fait son come-back. Ça s'assume comment pour un adolescent, un truc pareil ? On le saura à la fin.
On retrouve dans ce court roman l'humour et le ton de Cuvellier, proches des jeunes adolescents : politiquement incorrects, potaches, parfois lourds. La vision du monde de la pub et du show-biz est amusante, quelques personnages, confrontés à ce milieu, sont bien vus - la mère assistante sociale, le père éduc spé et maire-adjoint extrême-gauche, tous deux farouchement féministes et opposés à "toute cette viande dans les pubs". Malgré ses qualités, j'ai trouvé ce livre un peu léger après un début prometteur, et la fin m'a fait tiquer. Célébrité = succès sentimental assuré ? J'avais l'impression que l'idée de l'auteur était de se moquer de ce cliché, justement. A prendre au second degré, donc ? Ça m'échappe...
Dès douze-treize ans.
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Ah, Emile ! Petit garçon têtu comme une mule !!!
Dans cette nouvelle aventure, il a froid et décide de mettre une belle doudoune bleue. Rien de particulier jusque là me direz-vous. Sauf qu'on est en été, qu'il fait 40° et qu'il va à la piscine !
Je dois avouer que je suis fan de ces albums et de ce héros qui n'a pas froid aux yeux... Rien ne l'arrête quand il a une idée dans la tête, quitte à se retrouver dans des postures invraisemblables !
L'histoire est simple, accessible aux plus jeunes et, pour moi, le comique de situation fonctionne toujours.
A lire sans modération !
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Il y a des romans qui sans en avoir l'air donnent la pêche. Une histoire toute simple racontée avec légèreté une jolie tendresse.
Gérard a une tignasse impossible. C'est décidé ( par sa mère) il doit aller chez le coiffeur. Avec 20 € en poche il tente de trouver un salon qui puisse s'occuper de lui.
Une échoppe perdue dans un toute petite rue, un coiffeur atypique qui a connu et coiffer des gloires de la chanson et une coupe à 7 €, voilà ce qui va surprendre le jeune Benjamin. Surtout que les chanteurs il ne les connait pas....
Nostalgie et humour la plume coule pour nous raconter une petite brève de la vie bien sympathique. J'ai trouvé que c'était un joli moment de lecture.
Cet maison d'édition a cessé son activité. Dommage j'aimais bien leur ligne éditoriale.
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Le dessin de Max de Radigues est simple assez minimaliste un trait au noir et blanc quelques surfaces de noir. Il est épuré, sans nuances, et rythme le récit de ses contrastes noir et blanc.
Manu, jeune garçon un peu fêtard vivant avec sa copine, hérite d'un stock de cierges de culte de la part d’un vieil oncle qu’il connaissait à peine. Tous deux et le frère de cette dernière vont se lancer dans un road trip façon beat génération : Vie libre, insouciance bohème, beuveries et spiritualité. Ils vont errer de paroisse en monastère tout d'abord pour écouler le stock pour se faire de l'argent mais cette rencontre avec la religion va les transformer, ils vont être amenés à se poser des questions sur leur façon de vivre sur leurs objectifs sur leur vie en général. Ce thème peut paraître austère et pourtant on est pas du tout pas de mysticisme béat, c'est une bande dessinée drôle, sarcastique, ironique et pleine de tendresse, de réparties cinglantes, pas toujours politiquement correct. J'ai aimé cette confrontation entre la jeunesse excessive et sans ordre, no future, et le système religieux bien établi et plan-plan. C'est une lecture surprenante et vraiment sympathique,
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Émile a fait un horrible cauchemar de loup. Mais, il est très fort Émile et il n'avouera jamais qu'il a fait ce cauchemar, même pas à maman.
Mais maman, elle est forte aussi et elle a bien compris qu'Emile a fait un vilain rêve à cause des bêtises qu'il regarde à la télé. Alors ce soir, maman lira une histoire de Pinpin le lapin.
Oui, mais alors, si Pinpin le lapin devient un horrible monstre lui aussi pendant la nuit ? Même pas peur Émile...
Adorable ce livre pour les petits, pour combattre les terreurs nocturnes ! Les postures du petit Émile sont très réelles, on a vraiment l'impression de le voir bouger. Les dessins sont doux et les couleurs tendres. Que du bonheur à partager...
Un grand merci à Babélio et aux éditions Gallimard jeunesse pour cette découverte.
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Emile est invisible ? Peut-être pas en fait. Pourquoi ? Mais parce qu'on lui a décerné un prix, et pas le 1er prix d'invisibilité bien au contraire ! Le Prix Sorcières catégorie Première Lecture, parce que quoi de mieux qu'Emile avec son culot, son humour, ses situations cocasses et sa drôle de tête pour vouloir entrer dans la lecture ? Non, franchement, je ne vois pas.
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Intéressant chassé-croisé historique entre une jeune fille prénommée Marguerite née en 1898… et une autre jeune fille prénommée également Marguerite née en 1998, soit un siècle plus tard très précisément.
Nous lorgnons un peu du côté de chez Alice quand ses pas la menèrent un jour au Pays des Merveilles…
En effet, Marguerite et Marguerite font toutes deux - et au même moment - l’étonnante traversée du miroir par l’entremise d’une vieille malle poussiéreuse oubliée depuis des lustres dans le grenier de la maison familiale. Dans cette malle trainait la robe ensorcelée d’une vieille tante un peu magicienne… L’envie de se déguiser conjugué au fait que le couvercle de la malle se referme malencontreusement sur elles, font que l’une et l’autre réalisent un étonnant voyage dans le temps. Elles sont transposées 100 années en avant pour l’une, 100 années en arrière pour l’autre.
De pion, aucune de nos petites héroïnes ne devient reine bien que leurs aventures soient passablement excitantes et traumatisantes ; l’une découvre la violence d’un père, le racisme ordinaire, qu’une sale guerre est en préparation… tandis que l’autre découvre la violence d’un monde en passe de devenir fou, l’opulence et la perte des repères familiaux.
Finalement, elles reprendront le voyage du retour vers leurs foyers respectifs et reviendront quasiment inchangées – bien que riches de cette étrange expérience - ce qui me fait dire que cette bande dessinée est plutôt un genre d’ « Alice aux Pays des Merveilles » plutôt que de la suite que Lewis Carroll lui donnât dans son « De l'autre côté du miroir, et ce qu'Alice y trouva ».
Intéressant. Vraiment intéressant… même s’il manque un petit quelque chose de fou qui aurait bien aidé à hisser cet album au Panthéon des œuvres vraiment extraordinaires.
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Vous connaissez Emile, ce petit garçon têtu comme une mule ? Après avoir voulu une chauve-souris comme animal de compagnie, puis tout fait pour être invisible pour échapper aux endives au jambon de sa mère, le voici revenu avec une nouvelle idée farfelue pour le carnaval : un déguisement peu commun qui ne semble ravir que lui...
J'adore cette série d'albums pleins d'humour. Emile est un anti-héros impertinent, culotté et qui va toujours au bout de ses idées loufoques, quitte à être ridicule aux yeux des autres...
A partir de 5/6 ans.
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