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Critiques de Vincent van Gogh (43)
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Correspondance générale - Intégrale 3 volumes

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Cet intégral de « VINCENT VAN GOGH Correspondance Générale » regroupe les trois volumes de l’édition de 1960 republiée en 1990. Il s’agit d’une mine d’or pour les lecteurs qui désirent découvrir les plus de 800 lettres écrites par l’artiste et pour les chercheurs qui souhaitent s’informer sur l’homme intelligent, passionné, sensible, très cultivé qu’était ce grand artiste. Je m’en suis beaucoup servi pour écrire ma biographie romancée « Que les blés sont beaux » couvrant les deux derniers mois du peintre à Auvers-sur-Oise.

Les lettres publiées dans cette collection Biblos de Gallimard m’ont paru les plus complètes des différentes éditions existantes avec celle du musée Van Gogh. Par ailleurs, Vincent Van Gogh avait l’habitude d’illustrer ses courriers de nombreux dessins de ses tableaux en cours ou terminés. Ils sont reproduits comme ils apparaissent dans ses courriers.



La famille Van Gogh, honorable famille hollandaise, est composée de cinq enfants : trois filles et deux garçons. Le père est un pasteur calviniste. Vincent nait au presbytère de Groot-Zundert, petit bourg du Brabant, le 30 mars 1853, un an jour pour jour après le décès d’un premier enfant appelé, lui aussi, Vincent.



La première lettre débute en août 1872, il a 19 ans, son frère Théo en a quinze. La plus grande partie de la correspondance est échangée essentiellement avec Théo, sa sœur Willemien, parfois avec ses amis Émile Bernard et Paul Gauguin. Ses courriers suivront son long parcours en Hollande, en passant par quelques séjours à Paris, Londres, Belgique et Auvers.

La première édition de la correspondance parait en 1914 grâce à l’important travail de Jo Van Gogh-Bonger, la belle-sœur de Vincent et femme de Théo. Elle la publie en trois volumes : « Vincent Van Gogh. Brieven aan zijn broeder ». Celle-ci sera suivie de traductions et de publications supplémentaires distinctes, dont celle du fils de Jo en 1952 et celle du musée Van Gogh en 2009. Le musée détient d’ailleurs la grande majorité de la correspondance du peintre.



Vincent s’exprimait en néerlandais, ensuite, après ses séjours à Paris, très souvent en français dont il utilisait la langue avec une parfaite agilité. Il employait l’anglais parfois. Il écrivait vite, tard le soir après une dure journée de peinture en plein air. Quand il commença à peindre, il prit l’habitude d’illustrer fréquemment ses textes de dessins croqués spontanément.

Ces lettres sont des trésors d’écriture. Le style de l’artiste en fait l’un des meilleurs écrivains, avec Delacroix, parmi les grands peintres. Il avait besoin de partager son amour de l’art :

« Et puis il y a du bon de travailler pour les gens qui ne savent pas ce que c’est qu’un tableau. »

Avec un humour souvent très drôle, ses phrases sont fréquemment poétiques. Ses textes sont riches d’enseignements sur lui-même, ses pensées sur la peinture, les peintres qu’il aime, son travail, ses goûts littéraires pour lesquels il fait d’abondantes critiques. La nature l’intéresse beaucoup également. Une très belle phrase dans une lettre à son frère Théo : « L’art, c’est l’homme ajouté à la nature – la nature, la réalité, la vérité dont l’artiste fait ressortir le sens, l’interprétation, le caractère, qu’il explique, qu’il dégage, qu’il libère, qu’il éclaircit. »



Vincent écrit sa dernière lettre à Théo le 23 juillet 1890 quelques jours avant son suicide le 27 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise (une ultime lettre, un brouillon, sera retrouvée sur lui, ensanglantée, par son frère le 29 juillet 1890.



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Correspondance générale, tome 1

Pour moi la meilleure édition de la correspondance de l'artiste.
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Correspondance générale, tome 2

le tome 2 de la meilleure édition de la correspondance de l'artiste.
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Correspondance générale, tome 3

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Peu de peintres ont l'aura de Vincent van Gogh dans le monde. Et pourtant, le connaît-on vraiment ?

Ma passion pour ce peintre m'avait incité, il y a quelques années, à lire les nombreuses lettres qu'il avait écrites à son frère Théo, des années 1872 jusqu'à son décès en juillet 1890 à Auvers-sur-Oise. Ces lettres montraient un homme très différent de l'être tourmenté et malade qui nous est présenté trop souvent. Caractériel certes, mais intelligent, passionné, sensible, très cultivé.

Au fil des pages, Vincent devenait un ami presque intime. J'avais donc souhaité en savoir plus et avais consulté de nombreux ouvrages et documents consacrés à sa vie et son travail.

Fort de ces connaissances documentaires, mon imagination faisant le reste, je m'étais aventuré, pour le plaisir, à commencer un manuscrit romancé contant les deux derniers mois du séjour de l'artiste à Auvers-sur-Oise. Ce manuscrit est devenu le roman que j'ai publié l'année dernière : « Que les blés sont beaux ».



J'ai beaucoup étudié, entre autres documents, ce 3ème volume de « VINCENT VAN GOGH Correspondance Générale » pour l'écriture de ce roman. Les lettres publiées par la collection Biblos de Gallimard m'ont paru les plus complètes. Par ailleurs, Vincent van Gogh avait l'habitude d'illustrer ses courriers de nombreux dessins de ses tableaux en cours ou terminés. Dans ce tome de la collection, ses dessins accompagnant ses lettres y sont reproduits comme ils apparaissent dans ses courriers.



Ce Tome trois de la collection Biblos, qui comprend trois volumes, couvre les lettres écrites par l'artiste du 21 février 1886 au 20 juillet 1890.



21 février 1886 – 21 février 1888



Ce sont deux années parisiennes passées chez Théo, le frère de Vincent. Celui-ci écrivant essentiellement à son frère, cette période ne comprend donc que des lettres écrites à des amis peintres ou relations diverses.

A Paris, la palette sombre de ses premiers pas dans le Nord va s'éclaircir au contact des impressionnistes dont il va faire la connaissance par l'intermédiaire de Théo, marchand d'art. Il va découvrir les estampes japonaises qui circulent beaucoup à Paris et l'inspirent dans son travail.

Il découvre la lumière de l'Ile-de-France mais aspire à une lumière plus intense qui l'incite à partir vers la Provence.



21 février 1888 – 3 mai 1889



Installé dans une location à Arles « La maison jaune », Vincent souffre de la solitude et rêve de créer un atelier d'artiste où ses amis artistes vivront en commun.

Le printemps et l'été lui fournissent de nombreux motifs de paysages qu'il peint constamment. Durant les 14 mois qu'il passe à Arles il peint environ 200 toiles de paysages et, pour ceux qui veulent bien poser pour lui, des portraits d'arlésiens et arlésiennes. Les toiles qu'il envoie à Théo ne cessent de s'accumuler dans l'appartement de celui-ci.

Pendant cette période à Arles, la correspondance de Vincent est devenue abondante : essentiellement à son frère Théo, sa soeur Willemien et son ami Emile Bernard. Il se sent bien et la nature alentour lui procure des motifs nouveaux.

Le midi lui révèle des couleurs intenses qui embrasent ses paysages. Toutes les peintures de cette période seront reconnues plus tard comme des chefs-d'oeuvre, universellement admirés de nos jours : « Nuit étoilées sur le Rhône », « Café-terrasse de la place du forum à Arles de nuit », « Bateaux de pêche sur la plage des Sainte-Marie », « Les tournesols », de nombreux « Arbres fruitiers en fleurs ».

En octobre 1888, son ami, le peintre Gauguin, le rejoint. Les caractères des deux hommes étant incompatibles cela se termine mal à la veille de Noël 1888. Ils se disputent et Vincent se blesse à l'oreille. Il passe plusieurs mois à l'hôpital d'Arles.



3 mai 1889 – 16 mai 1890



Atteint de violentes crises, Vincent demande à entrer à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence, dans l'ancien monastère de Saint-Paul-de-Mausole.

Il va rester une année dans cet asile. Cet environnement de malade n'aide pas à améliorer sa santé. Entre deux crises, il continue de peindre, et produit des toiles de toute beauté comme « La nuit étoilée », « Champ de blés avec cyprès ». Théo lui écrit : « J'ai reçu ton envoi qui est très important, il y a des choses superbes… Certes ce n'est pas le beau qu'on enseigne, mais il y a quelque chose de si frappant et de si près de la vérité. »

Quand il le peut, il écrit toujours beaucoup à Théo, à sa soeur et ses amis.

Théo, sur les conseils de Camille Pissarro qui habite à Pontoise près de Paris, lui propose de rejoindre Auvers-sur-Oise où le docteur Gachet l'attend pour le soigner.



20 mai 1890 – 20 juillet 1890



Cette période est celle que couvre mon roman. La correspondance écrite par Vincent durant cette période, complétée par de nombreux autres documents trouvés à la BNF, dans les librairies et sur le Web, constitue la trame de mon récit. J'ai ainsi pu suivre l'artiste au jour le jour dans les rues d'Auvers, les chemins et les collines de la région, connaître les personnages qu'il a rencontrés, le regarder peindre et vivre.

En arrivant pour quelques jours à Paris chez Théo, il fait la connaissance de la récente femme de son frère : Johanna. Il part ensuite pour Auvers rencontrer le docteur Gachet et habiter à l'auberge Ravoux.

L'activité artistique du peintre est intense durant ce séjour auversois. En l'espace de 70 jours, Vincent peint 75 tableaux, soit plus de un par jour. Au sommet de son art, nombre des toiles de cette période sont des chefs-d'oeuvre : « Champ de blés aux corbeaux », « Portrait du Docteur Gachet », « Marguerite Gachet au piano ».


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Dernières lettres

"Dernières Lettres" est le titre de ce petit livre (petit par le nombre de pages, à peine 101 pages d'un libretto). Mais ce livre, ce recueil des ultimes lettres que Vincent van Gogh envoie, est grand par l'intensité et le désespoir de ce qu'écrit son auteur. Ultimes lettres car le peintre n'a plus que quelques mois à vivre. La première lettre de ce recueil date du 21 mai 1890. Il est déjà à Auvers-sur-Oise où il décédera. La dernière lettre est un brouillon sans date que l'on retrouvera sur lui, le 29 juillet 1890, à sa mort.

La première lettre porte encore les traces de quelques espérances. Van Gogh est soigné par le docteur Gachet, "je crois bien que je resterai ami avec lui et que je ferai son portrait". le "Portrait du docteur Gachet" est maintenant mondialement connu.

Concernant ce praticien aliéniste Van Gogh a des avis changeants : "(il) a fait sur moi l'impression d'être assez excentrique, mais son expérience de docteur doit le tenir lui-même en équilibre en combattant le mal nerveux, duquel certes il me paraît attaqué au moins aussi gravement que moi". C'est l'histoire courante du psychiatre qui a choisi cette spécialité car il se sent fou.

Dans une autre lettre (du 25 mai 1890) Van Gogh décrit autrement Gachet :"Il me paraît très raisonnable, mais est aussi découragé dans son métier de médecin de campagne que moi de ma peinture." Ces deux âmes se sont trouvées "Enfin je crois volontiers que je finirai par être ami avec lui." Peu à peu Van Gogh et l'aliéniste amateur de peinture s'apprivoisent.

Van Gogh espère toujours qu'il trouvera quelque reconnaissance du milieu artistique et critique. Il écrit une émouvante lettre à Paul Gauguin évoquant son séjour arlésien et la beauté des Alpilles.

Mais les lettres les plus intenses sont celles envoyées à son frère Théo. La toute dernière notamment, restée à l'état de brouillon, est un cri de désespoir.



Ces "Dernières Lettres" de van Gogh se lisent à la fois très simplement, rapidement, mais laissent aussi un profond sentiment de détresse. Elles sont un cri de celui qui voulait être entendu par sa peinture et par lui-même et qui n'a pas été entendu par ses contemporains.


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Dernières lettres

J'ai le souvenir d'une journée à Amsterdam. Visitant le musée Van Gogh, je suis littéralement tombée en émotion devant un tableau intitulé "branche d'amandier en fleurs" , le commentaire disait que Vincent l'avait peint à la naissance de son neveu ,le fils de Théo. J'en ai encore les larmes aux yeux, ce sont ses sentiments qu'il a transmis ce jour-là , c'est comme cela que je le ressens.

Ces lettres sont les dernères qu'il ait écrites d'Auvers sur Oise, où il pensait sincèrement apaiser ses angoisses. Elles sont destinées à Théo et Jo, sa femme, à Wil sa soeur, sa mère et Paul Gauguin. Vincent s'interroge, entrevoit la possibilté d'une nouvelle peinture mais ne se sent pas à la hauteur, se sous-estimant, pris par son admiration pour d'autres peintres, tel Puvis de Chavannes qu'il aime pour son intemporalité. Il souffre, il souffre de son art qui régit sa vie, il souffre du manque de sa famille, surtout de ce frère, son double, qui le soutient mais ne peut l'aider plus qu'il ne le fait déjà. Cet homme méconnaissait toute l'emotion et le choc artistique que son oeuvre picturale a apporté au XXeme siècle. Le meilleur écrit qu'il soit pour le comprendre, lui Vincent, l'écorché vif.
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Dernières lettres

Bonjour et bon lundi, un tout petit livre aujourd'hui, Dernières lettres de Van Gogh, aux Éditions Mille et Une Nuits. Ce sont les dernières lettres de l'artiste lors de son séjour à Auvers-sur Oise. On y découvre son goût des couleurs mais aussi sa dépression latente. C'est très émouvant de se frotter à l'intimité de l'homme, qui est sans le sou, ou presque et qui écrit à son frère principalement. Pour ceux qui aime le peintre et qui voudraient en découvrir un peu plus ou différemment.

Quatrième de couv.De 1872 à sa mort, Vincent Van Gogh (1853-1890) ne cessera jamais de correspondre avec Théo, son frère cadet, Misère matérielle, déceptions affectives, vocation contrariée de prédicateur évangéliste, passion naissante pour le dessin, admiration pour Millet et Rubens, lecture enthousiaste de Dickens et Zola, enchantement des couleurs : rien, de la vie douloureuse et exaltée du peintre, n'est caché dans cette correspondance, en grande partie rédigée en français. Ses dernières lettres, écrites à Auvers-sur-Oise juste avant son suicide, constituent une sorte de journal de ses derniers mois de création, un véritable testament artistique. Et le plus émouvant des autoportraits.
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Et j'en veux parfois à cette sale peinture

Ce tout petit livre présente des extraits de lettres que van gogh a écrit à ses proches. Par ses lettres, on découvre ce qu'a pu être sa vie, à quel point son esprit a pu être torturé, son corps malade,etc.

C'est vraiment intéressant parce qu'il n'y a pas d'interprétation, hormis celle du lecteur bien sûr. Certes, les extraits de lettres ont été découpés, soigneusement choisis, mais on découvre l'artiste et son mal être dans son époque, ainsi que quelques unes de ses peintures. C'est enrichissant et étonnant!
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L'art des mots

L’édition d’Actes Sud est volumineuse mais elle est sans doute la plus exhaustive en un seul volume parmi les publications récentes. La courte biographie permet de ressaisir les lettres dans leur contexte et d’observer ce que Vincent n’écrit pas. La présence de notes aurait été appréciable, au risque de d’alourdir un ouvrage déjà conséquent. Dommage que seulement quelques croquis présents dans les lettres soient intégrés à cette édition. Cela reste une bonne introduction aux lettres.
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L'oiseau en cage

Un album franchement étonnant, pas facile, mais très intéressant.
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La nuit est une couleur

Van Gogh

La nuit est une couleur

Lettres de laborieux ravissement

Lettres choisies et présentées par Luca Iacovone

Traduction des lettres depuis le néerlandais :

Catherine Tron-Mulder

Traduction des apparats : Delphine Ménage

L’introduction éclairante de Luca Lacovone est incitative.

« C’est en autodidacte que Van Gogh arrive à la peinture, et seulement après son vingt-septième anniversaire ; son cursus artistique ne durera qu’à peine dix ans, au cours desquels il produira plus de 860 tableaux et 1000 dessins, au rythme d’une nouvelle œuvre toutes les 36 heures. »

Lettres d’espérance à Theo van Gogh.

Lettres d’ambition à Paul Gauguin, Willemien van Gogh, Emile Bernard, Theo van Gogh.

Lettres de désespoir à Willemien van Gogh, Theo van Gogh.

Ce pli-prêt-à-expédier est une gageure. Érudit et délicat, pictural et empreint d’une émotion vive.

Lire cet épistolaire est une rencontre précieuse avec Vincent van Gogh (1853-1890). « Dix années de ferveur créatrice. »

Génie, manichéen, artiste fragile, romantique et torturé, maître de l’art. Vincent van Gogh était un être éblouissant et sensible.

Ce pli-prêt-à-expédier est une chance infinie. Lisez-le puis glissez le dans une boîte aux lettres pour un destinataire attentif à La Nuit étoilée, Racines d’arbres, Les Vieux Souliers aux lacets... »

Orné d’apparats, de lettres confidentes, ce pli au doux prix de 7 ,95 € est une exception éditoriale, une loyauté et un petit bijou.

« Enfin je crois qu’une fois ici vous allez comme moi être pris d’une rage de peindre dans les intervalles du mistral, les effets d’automne, écrit-il à Paul Gauguin. Un tableau de maître vivifiant.

Publié par les majeures éditions L’Orma qui prouvent une nouvelle fois une haute qualité éditoriale.
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La nuit est une couleur

L’INCOMPRIS



La nuit est une couleur.

Lettres de laborieux ravissement.



Les éditions l’orma écument les échanges épistolaires d’artistes et écrivains pour en faire rejaillir l’écume de l’âme humaine. À travers les lettres de Van Gogh, on touche à cette dernière au plus près. On y découvre un homme fragile, à la fois tendre et distant qu’il s’agisse de Théo son frère ou Willemien, sa sœur mais également avec Paul Gauguin. En seulement dix ans de production artistique, 860 tableaux et 1 000 dessins plus tard, le peintre décrit comme fou demeure bien lucide dans ses échanges. À travers ses lettres d’espérance, d’ambition ou de désespoir, l’incompris de son temps demeure impatient tout en créant constamment. Sans jamais toucher à la ponctuation et l’orthographe pour montrer son rapport à la langue française, le choix éditorial est parfaitement réussi, générant une intimité avec l’artiste.



L’homme est passionné, décrié et marginal

L’artiste est n’a vendu qu’une seule œuvre de son vivant et paraît éloigné de toute sphère influente. Avec une traduction de Catherine Tron Mulder et Delphine Ménage, les lettres choisies par Luca Iacovone mettent en exergue une personnalité ne ressemblant a aucune autre. En signant « poignée de mains en pensée » notamment, son rapport à l’écrit demeure plutôt similaire à celui de peindre. Entre ambition et mélancolie, il désire changer la face du monde avec ses œuvres. On se délecte d’entrer au cœur au plus profond de Van Gogh par la biais de sa plume et difficile de ne pas imaginer cet artiste conscient de l’ouragan artistique qu’il a débuté il y a déjà fort longtemps. On appréciera notamment la différence qu’il opère de deux « faitneants ». L’un qui ne cherche rien, l’autre qui cherche mais ne peut guère. Il se situe ainsi dans cette seconde option pour justifier son éclosion tardive et son manque de succès.
Lien : https://www.instagram.com/se..
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La nuit est une couleur

La correspondance de Vincent Van Gogh est d'une richesse rare, et c'est d'abord à sa belle-sœur, Johanna Bonger, que l'on doit sa première édition en 1914. Cela valait bien un roman, La veuve des Van Gogh de Camilo Sanchez paru en 2017 et dont je conseille la lecture à tous les amoureux du peintre. Les éditions de l'Orma se devaient d'ajouter cette référence à leur collection de plis et c'est chose faite avec ce titre sublime, La nuit est une couleur.



Encore une fois, un vrai plaisir de parcourir ces échantillons qui donnent envie de se plonger dans la correspondance complète, mais offrent aussi un aperçu de la façon dont Vincent abordait son travail. Rien n'est tiède dans ses mots, il semble écrire avec son ventre, tout comme il peint d'ailleurs. Les parallèles sont nombreux de sa part entre peinture et écriture, son ambition artistique et esthétique est infinie, quasi obsessionnelle. Si les lettres à Théo sont sans doute les plus connues et citées, Vincent s'adressait aussi à sa sœur, Willemien qui ambitionne d'écrire, et lui prodigue ce conseil à la fois étonnant et tellement rafraîchissant de vivre plutôt qu'étudier... "Quoi qu'il en soit, pour écrire un livre, accomplir une action, peindre un tableau où il y ait de la vie, on doit soi-même être une personne vivante. Et donc, à moins que tu ne veuilles jamais progresser, étudier n'a pour toi aucun intérêt. Amuse-toi autant que tu peux (...) Donne donc un peu plus d'intensité à ta santé, à ta force et à ta vie, c'est ça la meilleure étude (...)."



Passionnant de découvrir les mots du peintre sur ses tableaux à venir...



"Je veux maintenant absolument peindre un ciel étoilé. Souvent il me semble que la nuit est encore plus richement coloré que le jour, colorée des violets, des bleus, des verts les plus intenses. Lorsque tu y feras attention tu verras que certaines étoiles sont citronnées, d'autres ont des feux roses, verts, bleus myosotys. Et sans insister davantage, il est évident que pour peindre un ciel étoilé il ne suffise pas du tout de mettre des points blancs sur du noir bleu." (Lettre à Willemien, Arles, septembre 1888 - non corrigée volontairement).



Je ne vais pas citer toutes ces lettres, mais elles parlent de Vincent autant que de son art et ce Pli n°26 doit absolument figurer dans la bibliothèque des amoureux de l'artiste de génie et pourquoi pas dans une poche lors d'une escapade à Orsay ou à Amsterdam. Must have.
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Les dessins au roseau

Un ouvrage remarquable, qui recense de nombreux et superbes planches des dessins au trait, réalisés par Vincent Van Gogh, entre 1888 et 1889.

Dans l'introduction de Fritz Erpel, la démarche de Van Gogh est expliquée et des réflexions du peintre sur ce travail graphique, sont notées.
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Lettres à son frère Théo

Les « Lettres à son frère Théo » de Vincent van Gogh sont un bon moyen de connaitre la vie du grand peintre néerlandais même si elle conserve une part de mystère du génie incompris de son vivant. Les lettres ont été écrites entre 1874 et 1890 soit entre 21 ans et 37 ans, âge de sa mort.

Ces lettres sont nombreuses et les liens qui unissent les deux frères sont très forts. Théo, le confident, reçoit les lettres d'un frère dont la vie d'artiste est passionnée mais profondément perturbée : folie, maladie, suicide. Les ingrédients pour créer un mythe sont tous réunis.

Quand Vincent van Gogh quitte la Hollande pour l'Angleterre, la Belgique ou la France, il écrit. Jeune, il fait référence à leur père protestant et souhaite devenir évangéliste. Dès cette époque on se rend compte qu'il sait observer ceux qui sont autour de lui, mineurs, ouvriers ou miséreux.

Au fil des lettres apparaît son cheminement vers la peinture, s'expriment ses doutes et ses passions, ses espoirs et ses déceptions. La misère l'accompagne malgré le travail acharné qui lui permet peut-être de se libérer des démons qui le hantent. Car la maladie n'est pas nommée mais elle est omniprésente. Dès 1878, Van Gogh se coupe une oreille et se fait interner dans un asile.

Les derniers jours du peintre venu se faire soigner en France, chez le docteur Gachet à Auvers-sur-Oise, sont terribles, partagés entre une création intensive, des amours malheureuses et surtout le désespoir.

Si l'oeuvre post-impressionniste de Vincent van Gogh a été une source d'inspiration pour les Fauves et les Expressionnistes qui le hisse parmi les plus grands peintres de son temps j'ai trouvé ses lettres beaucoup trop sombres. Ce ne sont pas celle d'un homme sensible mais d'un homme à fleur de peau.





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Lettres à son frère Théo

Vincent Van Gogh a écrit à son frère, Théo, quelques 900 lettres entre janvier 1874 et le 29 juillet 1890, jour de sa mort. 16 ans de correspondance choisie retracée dans un ouvrage comprenant en plus des dossiers thématiques.



Une correspondance puissante dont on ne ressort pas indemne. Vincent, l'érudit, l'incompris, le perfectionniste, le puriste, le talentueux, ...



Le lien qui l'unit à Théo, de quatre ans son cadet, est exceptionnel. Une relation bien plus que fraternelle, deux âmes soeurs.



Le 29 juillet 1890, dans le champ de blé qu'il a peint quelques jours avant, Vincent se tire un coup de revolver. Le chagrin brise Théo. Son unique souci est alors de préserver l'oeuvre et la mémoire de son frère. Tout en s'épuisant à la tâche, il quitte son travail et perd brusquement la raison. Il doit être interné et meurt le 25 janvier 1891, moins de six mois après son frère. Enterré en Hollande, ses restes seront transférés par sa veuve, Jo, 23 ans plus tard aux côtés de Vincent. Jo réussira au-delà de toute mesure à livrer l'œuvre au public.
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Lettres à son frère Théo

Ma dernière visite au musée Van Gogh d’Amsterdam remonte à une quinzaine d’année.

Depuis longtemps je voulais lire une biographie du peintre en parallèle avec sa correspondance.

C’est chose faite et j’en suis ressortie plus amoureuse que jamais de cette peinture et de ce peintre.

Jusqu’ici j’avais picoré ces Lettres à Théo mais cette fois en parallèle de la biographie j’ai fait une lecture suivie et cela s’est révélé passionnant.



Dès les premières lettres on est accroché, une famille qui n’est pas riche mais vit dans une certaine aisance, un père pasteur qui va à la fois servir de modèle permanent et d’objet de haine à la façon d’un Kafka. Vincent pourrait comme Kafka écrire sa lettre au père.



Des études pas vraiment glorieuses et pas vraiment terminées, et un début de la vie d’adulte difficile.

Un départ pour l’Angleterre où il va connaitre ses premières amours et se révéler doué pour les langues, plus tard il ajoutera le français à la panoplie au point d’écrire une partie des ses lettres en français.

D’échec en échec le voilà quasi missionnaire auprès des mineurs du Borinage, c’est pour lui une période mystique pendant laquelle il découvre le travail sordide, la faim, ses dessins en portent la trace, ils ont la noirceur de la mine et la dureté du travail. Plus tard lisant Zola il se reconnaitra dans Germinal.

Les lettres sont pleines de ses doutes, de ses souffrances mais aussi de ses lectures, c’est un lecteur passionné et attentif. ll admire Hugo, Balzac et par dessus tout Zola. Rien à voir avec les lettres d’un fou, même si de temps à autre le ton change, l’exaltation le tient, que ce soit pour une femme, pour la Bible ou pour la peinture.



Nous n’avons pas les réponses de son frère mais l’on sent très bien son rôle modérateur, complice.

Le départ pour Arles apparait comme une chance mais très vite les démons reviennent. Alcool, hallucinations, la misère matérielle détruit sa santé, son corps le lâche et son esprit va suivre ce qui le conduit vers l’hôpital psychiatrique où il trouve un certain repos.

Théo a essayé de le faire connaitre, d’organiser des expositions de ses oeuvres mais Vincent s’y oppose le plus souvent. On le suit à travers ses lettres jusqu’à la cassure finale.

Ces lettres sont profondément touchantes et désespérantes car on le voit s’enfoncer dans la folie tout en essayant de tenir la tête hors de l’eau grâce à la peinture. ll cultive les ruptures, régulièrement avec Théo quand celui ci renâcle à le soutenir, ruptures avec des femmes, rupture avec Gauguin.

Pourtant c’est à Théo qu’il envoie tout, ses dessins, ses premiers tableaux, les toiles qu’il peint frénétiquement à Arles, cette frénésie se poursuit lorsqu’il est interné à Saint Rémy de Provence : imaginez il peint en un temps très court 200 toiles et parmi elles ses toiles les plus célèbres.

J’ai vraiment été accroché par ces lettres, Van Gogh y apparait dans toute sa nudité et sa faiblesse mais aussi dans toute sa passion pour la peinture, exutoire à la folie qu’il sent poindre.



Vous pouvez aussi écouter ces lettres lues par Denis Lavant.

Un site existe mais en VO



La biographie permet de replacer ces lettres dans leur contexte.

Mon seul regret c’est de n’avoir pas en parallèle les oeuvres pour en suivre l’évolution.

Une édition existe aujourd’hui chez Actes Sud en six volumes qui permet cela mais son prix est carrément prohibitif (380€)


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Lettres à son frère Théo

En refermant le roman de Jean-Michel Guénassia, je ressors de mes étagères ce recueil de correspondance que je devrais relire pour rafraîchir ma mémoire.
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Lettres à son frère Théo

Où l'on découvre toute la sensibilité du peintre, ses doutes, ses espoirs, ses sources d'inspiration... l'extrême dénuement dans lequel il était parfois, pour ne pas dire le plus souvent, et sa profonde mélancolie l'amenant peu à peu jusqu'à la mort.

Dieu qu'il l'aimait "cette sale peinture" !

Une merveille d'humanité.
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Lettres à son frère Théo

[Version Livre audio ]



Ces « Lettres à son frère Théo » de Vincent Van Gogh, je les ai lus déjà il y a quelques années. J’avais beaucoup aimé ces correspondances à l’époque et ça faisait un petit moment que j’avais envie de les relire.

Puis dans le cadre d’une Masse Critique, j’ai gagné un pass « Audible » me permettant de profiter de quelques titres de leur catalogue de livres audio. En farfouillant un peu, je suis tombé sur cette version des Lettres de Vincent Van Gogh lues par Denis LAVANT.

Ca tombe très bien car j’aime beaucoup cet acteur et je pense qu’un lecteur de qualité est très important pour un livre audio.

Mon premier contact avec la lecture audio est plutôt curieux : je trouve la voix de Denis LAVANT neutre et j’ai du mal à me concentrer sur le son uniquement. Impossible de faire autre chose en même temps sinon j’ai des décrochages d’attention et je n’arrive clairement pas à suivre.

Mais au fil de l’écoute, je m’habitue au médium et surtout la voix du lecteur dévoile son spectre et s’adapte à l’état mental de Vincent Van Gogh au moment où il écrit.

Avec le recul je comprends mieux le ton neutre adopté par Denis LAVANT sur les premières lettres qui sont finalement assez classiques.

A l’inverse, les dernières lettres évoquent très bien la folie et le désordre psychologique de Van Gogh et il est difficile de décrocher son attention à ce moment là du livre audio.

Je ne m’étendrai pas sur la grande qualité du livre en lui-même car de nombreuses autres critiques s’y sont attaquées et certainement avec plus de compétences que moi sur le sujet.

Le seul reproche que je pourrais faire, par rapport à un livre, c’est la difficulté pour aller voir les œuvres auxquels Van Gogh se réfère. Ca oblige à interrompre l’écoute et c’est moins agréable et efficace qu’avec un livre physique.



En tout cas, je conseille cet ouvrage pour la fascinante relation que Van Gogh entretient avec son frère et pour l’extrême qualité de lecture de Denis LAVANT.



Merci à Babélio et à Audible pour la découverte de cette version.

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