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Critiques de William Golding (393)
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Sa majesté des mouches

Pour commencer à goûter au style de William Golding, j'ai essayé "Sa majesté des Mouches".

La tentative de vivre en Robinson sur une île paradisiaque qui tourne au fiasco m'a déjà bien plu. Puis, je n'ai pas pu m’empêcher de comparer cette bande de garçons à l'âme humaine ou du moins à la mienne.

En effet, dans la bande de garçons, j'y ai repéré un gars rationnel que la bande à noyer; un gars à l'élan humanitaire qui a perdu le contrôle du groupe et qui n'arrive pas à s'exprimer, un groupe de jeunes garçons qui n'ont envie que de jouer sans penser au lendemain, et enfin un groupe à l'esprit faible qui ne supporte pas la différence.

William Golding en quelques lignes a su me décrire.

Merci Dgwickert pour ce conseil.

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Sa majesté des mouches

♫Sur la plage abandonnée

Coquillages et crustacés



IL a treize ans aujourd'hui

IL n'a plus un seul ami je crois

Parfois IL reve la nuit

Parfois IL coupe son bois♫

La Madrague- BBardot-1962

IL - Gérard Lenormand - 1975

---------------------🏝-------------------



une Conque nacrée, y a plus qu'à souffler

tous les rassembler sur la plage désertée

Garder l'eau du ruisseau

fraîche dans des noix de coco

Meeting, rassemblement,

c'est pas pour du semblant

Descendus d'un avion sans elle

Combien sont-ils à l'appel !!!!?

Etre chef c'est rester sérieux

Qu'est-ce qui vaut mieux :

La discipline, le bons sens et ses vertus

allumer un feu, seul espoir d'être secourus

ou Chasser, redevenir sauvage ?

se barbouiller de terre, l'art du camouflage

c'est vouloir se cacher de ce qu'on est

"Le chef c'est moi, alors obéissez !"

Pas une âme adulte dans les parages !

désapprobation, enfants pas sages

Au réglement point d'entorse

Vs Poings ,rapports de force...

Faiblesse essentielle de l'humanité

Affrontement de deux volontés

un monstre, l'abbé bête à Bon Dieu

ou le diable pendu par la queue

Sa majesté domine bien son sujet

la hiérarchie mieux vaut la respecter

Les bras croisés, un doigt sur la bouche

voilà "Sa Majesté des Mouches" .

t'as beau être impeccable

leur sentence est irrévocable...









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Sa majesté des mouches

Des enfants britanniques sont seuls sur une île. C’est la guerre et leur avion s’est écrasé. Aucun adulte n’a survécu et les enfants sont livrés à eux-mêmes. Ils élisent un chef, Ralph, qui a deux principaux soutiens : Porcinet, l’intellectuel à lunettes, dont tout le monde se moque et Simon, le timide que personne n’écoute. Dès le début, Jack s’oppose à eux : sa passion est la chasse. Je ne dévoilerai pas davantage et je me contenterai de quelques remarques sur ce livre qui compte plus de 2200 lecteurs ici.



L’anthropologie ou la psychologie semble être un jeu d’enfant que Golding essaie de mener jusqu’au bout. Pour l’allégorie il faudrait dire que la démonstration manque quelque peu de réalisme : ni maladie, ni fatigue, apprentissage rapide de la chasse. Plus qu’une étude anthropologique, cela reste don une bonne allégorie de la société humaine. Dans l’ensemble une contre utopie évidente est une réponse à Robinson Crusoé.



Une galerie de portraits assez réussis, dont je note, pour mémoire :



* PORCINET = l’intelligence et la sagesse que l’on n’écoute jamais et que l’on tue.

* SIMON = le visionnaire, Cassandre que l’on n’écoute jamais non plus. Est-ce l’image de l’écrivain ?

* PALPH = le leader, le politicien, loin d’être parfait, négligeant dès le début jusqu’à la fin.

* JACK= le chasseur et chef des chasseurs ; le chef des armées, viril, superstitieux, impétueux, impuissant au fond.

* ROGER= le despote, arbitraire ; lui-même ne semble guère maîtriser ses actions et il prend le pouvoir vers la fin du roman : il a néanmoins détruit sa petite société et semble condamné lui aussi.



À lire bien sûr !
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Sa majesté des mouches

Un avion s'écrase sur une île déserte. Les seuls survivants sont des enfants, tous les adultes ont disparus. Ils parviennent à se regrouper, et à s'organiser. Trois personnalités émergent chez les plus grands : Ralph, le plus charismatique, élu rapidement chef de la bande ; « Porcinet », intellectuel et le plus sensé de la bande, mais ridiculisé par tout le monde à cause de son obésité, de son asthme et de sa myopie ; et Jack, autoritaire et dominateur, qui cherche à être élu chef, mais doit se soumettre, difficilement, à l'autorité de Ralph.



La petite société tient la route au début : on s'organise pour entretenir le feu qui doit alerter les secours, l'agressivité de Jack est canalisée en lui donnant la responsabilité de la chasse. Puis tout se craquelle : entretenir le feu est moins marrant que de parcourir l'île avec les chasseurs, des rumeurs courent sur une mystérieuse « bête » qui terrorise les plus petits, et qui donnent un prétexte à Jack et à ses chasseurs pour obtenir encore plus de pouvoir.



Comme beaucoup, je suis surpris que ce livre soit classé en littérature jeunesse. Je l'ai lu vers 10/11 ans, et j'ai été profondément marqué par la violence contenue dans le récit. J'ai considéré longtemps « Sa majesté des mouches » comme un chef-d'œuvre des livres d'horreur.



En le relisant vers 18 ans, on y découvre un tout autre sens : que la civilisation est fragile, et que le retour à la barbarie n'est jamais très loin. Un livre pas très optimiste, mais qui restera gravé dans ma mémoire.
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Sa majesté des mouches

Au commencement, tout allait pour le mieux. Les enfants livrés à eux-mêmes sur l'île après l'accident d'avion étaient heureux. Ils étaient libres. Ils ne manquaient de rien. L'endroit était beau. Fleurs et fruits poussaient à profusion. Puis certains ont commencé à avoir peur — certes il s'agissait des plus petits — et les leaders naturels, deux grands d'abord attirés et puis rejetés l'un par l'autre, n'ont bientôt plus été en état d'échanger. Un nouvel ordre qui a fait émerger insciemment un mal profond, de celui qui exhume le côté le plus sombre de l'être humain...



William Golding, à contre courant du mythe du bon sauvage rousseauiste, de l'idéalisation de l'homme à l'état de nature et d'une société qui le pervertirait, montre l'effritement de la civilisation de jeunes Anglais, par ailleurs bien éduqués. Effritement qui, on le découvre dans cette fable glaçante, est une porte ouverte à la barbarie naturelle de quelques-uns sur laquelle la raison civilisatrice est sans effet. Un constat du mal absolu appliqué aux enfants, symboles par essence de l'innocence, qui choque tout en sachant au fond que William Golding décrit une certaine réalité.



Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Sa majesté des mouches

A interdire aux moins de ... 18 ans ?



Quelles sont les origines du mal ?



1954. Un avion s'écrase sur un îlot inconnu perdu au milieu de l'océan.

Seuls des enfants survivent. Des garçons. L'aîné, Ralph, 12 ans, tente d'organiser le groupe.

Survient un autre garçon, Jack et son groupe....



Sa Majesté des Mouches représente la tête de la truie que Jack le chasseur a égorgé. Il l'a fichée sur un piquet dans la clairière en offrande au "Monstre".

.

Et quel est le premier livre que je termine en 2012 ? 

"Sa Majesté des Mouches ». pour la troisième fois, 

"Mais tu l'as déjà lu !" dit ma femme... 

Et je l'ai encore survolé (4è fois ) en 2018.



C'était mon livre préféré, un livre spécial. Il pose la question fondamentale de la méchanceté gratuite, même et surtout parmi les enfants. 

Quel est l'horrible mécanisme qui fait qu'un enfant, Jack ici, tuera ou commandera le meurtre d'un de ses semblables ? 

William Golding, dans une progressivité digne des meilleurs thrillers, décrit ce mécanisme dont on n'a toujours pas les données scientifiques. 

Ça commence, plus tôt dans le livre que je ne l'avais repéré en 2012, par l'arrivée agressive d'un groupe au pas cadencé, sous le soleil torride d'une île qui prêterait plus au farniente,, avec casquettes et capes noires, presque des enfants-soldats de dix-douze ans ! Puis il y a la vexation de Jack car non élu, la façon insultante dont il parle à Porcinet, et sa manière brusque de lui couper la parole, son excitation anormale à la vue du sang du cochon qu'il est fier d'avoir égorgé, le défi qu'il lance à Ralph, qui représente un autre monde, une autre culture, un coup que Jack lance à Porcinet quand celui-ci, intelligent et perspicace, voit les failles de Jack, les excuses rusées de Jack, dont il profite face à Ralph, et enfin le bazar organisé face à la « loi » de Ralph et Porcinet.



Même Thomas Harris, décrivant l'évolution d'Hannibal ado, ne peut expliquer dans « Hannibal Lecter, les origines du mal » a du mal à expliquer :



"Comment un petit garçon comme les autres est-il devenu l'un des criminels les plus cruels qui soit ?", malgré toutes les souffrances vécues par Hannibal jeune pendant la guerre. 



Dans « Sa Majesté des Mouches », je comprends qu'un enfant est disparu, mort et calciné ; 

Qu'un autre enfant "pris pour le monstre", est lapidé par les javelots en bois des chasseurs excités, manipulés par Jack; 

Qu'un troisième est écrasé par le rocher volontairement basculé par Roger; 

Que Jack et Roger sonnent l'hallali pour tuer Ralph !!! 

Et qu'on passe progressivement de l'incendie criminel au meurtre ciblé. Trois enfants sont morts par la volonté de Jack, et peut-être un quatrième.



A la fin du livre, Ralph, éduqué et gentil par essence, n'a toujours pas compris, et se persuade : "ils ne sont pas comme ça !" 

...Tout comme les juifs et le monde entier, dix ans avant, ne pouvaient pas croire que les nazis, « non, ils ne sont pas comme ça ! « 

Dans « La trilogie maritime », du même William Golding, un prêtre, à bord du bateau, est, tout comme le groupe de Ralph avec Jack, pris pour cible par l'horrible capitaine. Ce harcèlement, cette perversité entraînera ... Mais je n'en dis pas plus.

.

« Sa Majesté » était mon livre préféré jusqu'à ce que j'aie des « Jack » dans mes cours. Alors j'ai compris que la faute ne revenait pas à Jack et son groupe, mais au passé de Jack, à sa fragilité mentale, à sa non-éducation pour diverses raisons, ou à des valeurs inculquées d'une manière « déconnectée ».

Et parfois, le monde marche sur la tête.
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Sa majesté des mouches

Suite à un accident d'avion, une vingtaines de jeunes garçons anglais, scolarisés et bien élevés, se retrouvent livrés à eux-même sur une ile perdue. Dès le départ, l'un de ces jeunes, un peu plus dégourdi ou un peu plus chanceux que les autres, trouve une conque, dans laquelle il souffle, sonnant ainsi le regroupement autour de lui de tous les rescapés. Assez rapidement, élu démocratiquement, il devient leur chef, et commence, à l'aide d'autres garçons dont il est proche, à organiser la vie sur l'ile : les priorités vont à la construction de cabanes pour protéger du froid les plus jeunes, au roulement de "gardiens" pour entretenir le grand feu allumé pour attirer l'attention d'éventuels secours, au ravitaillement en fruits comestibles dont l'île ne manque pas, etc...

Mais suivre un règlement, prendre soin des plus jeunes, garder le feu... tout cela ne plait pas forcément à tous les enfants, et un autre "grand", qui n'aime pas obéir, bientôt rejoint par de nombreux autres, crée un autre camp, régi par aucune loi, excepté l'obéissance exclusive et immédiate à son chef sous peine de sanction expéditive et punitive. Mais une fois les limites levées, la folie furieuse et vengeresse s'installent sur l'ile...



Sa majesté des mouches est un classique de la littérature anglaise, cité en référence dans de nombreux livres, et que j'avais envie de lire depuis pas mal de temps.

J'ai été un peu déçue par la première partie du livre, assez "plan plan" il faut le dire, avec son écriture un peu "vieillote" et un contenu très axé "littérature jeunesse". Cette première partie ne tient pas de la "robinsonnade" : ce n'est pas la survie de ces jeunes livrés à eux-mêmes qui est en jeu, on n'a pas vraiment l'impression qu'ils sont en danger, ou qu'ils pourraient mourir de faim sur cette île somme toute accueillante. Cette première partie laisse la part belle aux relations qui se tissent entre les jeunes, à leurs réflexions, à leurs actions, mais aussi à leurs frustrations. Passé la première centaine de pages, le livre prend une toute autre dimension, et l'on se met à craindre pour ces jeunes (ou en tout cas, une partie d'entre eux), non pas tant des dangers liés à leur situation, mais de celui que représente la force brute et sauvage que chacun porte en soi libérée des contraintes sociales. Et l'auteur n'hésite pas à ébranler le lecteur en poussant à son paroxysme la barbarie infantile !

Sa majesté des mouches est un superbe roman d'atmosphère : Golding n'a eu aucune peine à m'immerger dans cette île, à m'effrayer avec des histoires de monstres qui respirent, la nuit, ou à sentir la folie furieuse sur le point de déborder, la violence ou l'angoisse ! Le récit, la barbarie, l'angoisse, vont crescendo, et on se demande sans cesse jusqu'où il faudra aller pour que tout ceci cesse ! Du coup, j'ai moins apprécié le deus ex machina de la fin, qui m'a laissée sur ma faim, justement.

Dans la description des rapports humains et leur dégradation, Sa majesté des mouches m'a parfois fait penser à L'île, de Robert Merle, pour la question fondamentale à laquelle semble répondre ces livres : est-ce dans la nature humaine de trouver toujours, dans tous les groupes, un tyran, un bouc émissaire... ? Tout le monde porte-t-il en lui un monstre qui ne demande qu'à prendre le dessus si les conditions le permettent ? La réponse de Golding est oui, et ça, ça fait froid dans le dos !
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Sa majesté des mouches

« On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même ». Cet adage célèbre, William Golding l’avait peut-être à l’esprit lorsqu'il préfaça lui-même son roman « Sa Majesté des Mouches » d’une note autobiographique dans laquelle il annonce d’emblée la couleur d’un esprit résolument indépendant par ces mots : « Le salut de l'humanité réside en chacun de nous, non pas dans un système, une croyance, ou à l'intérieur d'une frontière donnée. L'ennemi n'est pas au-dehors, mais en dedans ».



Le système, les croyances, les frontières, William Golding, prix Nobel de littérature 1983, va s’ingénier à les mettre à bas dans ce court roman intense. Faisant s’échouer sur une île déserte du Pacifique une vingtaine de collégiens britanniques d’âges différents mais de culture et d’éducation communes, l’auteur nous propose un récit qui n’a, à mon sens, vraiment rien à voir avec les œuvres de Defoë ou de Tournier ayant elles aussi une île déserte pour décor. Dans « Sa Majesté des Mouches », les secours et l’organisation sociale priment sur la problématique de la survie.



Cette relecture dans le cadre du challenge NOBEL 2013/2014 m’a permis, non pas comme pour Steinbeck de me réconcilier avec une œuvre dont la lecture m’avait été imposée au collège, mais d’appréhender de façon plus mature un roman qui, pour ne pas m’avoir plus séduite qu’à douze ans, m’a davantage interpellée.



S’il faut parler vrai, je me demande même comment on peut inclure cette œuvre dans un programme de lectures niveau « collège ». Ce roman est juste super violent et terrifiant. Le sentiment de solitude, le désarroi des rescapés, la montée des antagonismes sont très bien rendus et je ne remets pas en question le talent de l’auteur, je ne me le permettrais pas, pauvre petit scarabée obscure et insignifiant que je suis mais, comment dire, nous sommes dans ce livre à un cheveu du cannibalisme !



Toute la première partie du livre m’a ennuyée mais arrivée à la moitié, ce fut comme si j’avais franchi un point de non-retour. La robinsonnade virait brusquement au huis clos ; les rescapés, lâchés dans la jungle à la poursuite des cochons sauvages ou de leurs « camarades », étaient devenus des billes de flipper incontrôlables ! La sauvagerie prend alors le dessus sur la civilisation ; la barbarie est omniprésente, sous-jacente, tapie derrière les lianes, prête à bondir à la gorge du lecteur…



***ALERT SPOILER***



Je n’ai jamais été à l’aise avec les récits d’îles désertes. Peut-être faut-il être insulaire comme Golding pour projeter l’action d’un roman dans ce cadre oppressant et s’y sentir à l’aise ? Je reconnais la marque du génie littéraire dans le crescendo émotionnel créé par l’auteur via une narration épurée et précise. La jeunesse n’est pas si innocente que cela et dans des circonstances qui ramènent les êtres humains à un état de vie primitif, les enfants et les adolescents ne sont pas exclus de cette escalade de violence que semble dicter l’instinct de conservation. Ici, la survie passe par un schéma de luttes de pouvoir, de violences et de conflits qui déshumanise ces graines de gentlemen, aussi sûrement que la marée entraîne le sable dans ses vagues et creuse la plage. On est loin, très loin, du philosophique « mythe du bon sauvage ». La ruse, la vanité, l’envie, la peur, l’orgueil et le désespoir mènent tout droit aux excès, aux humiliations et… aux meurtres ! L’espoir, de plus en plus ténu, comme une foi qui se perd, un feu qu’on n’entretient pas, est condamné à être dominé par le doute et la peur.



La rémission, quant à elle, viendra finalement « des grandes personnes » qui, bien qu’indésirables, « savent tout, [comme] dit Porcinet ; [et qui] n'ont pas peur du noir. Ici, elles se réuniraient, prendraient le thé ensemble et discuteraient la situation. Et tout s'arrangerait... »





Challenge NOBEL 2013 - 2014
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Sa majesté des mouches

William Golding : un auteur anglais nobélisé en 1983 et que je découvre à ce moment là…



« Sa majesté des mouches », mon premier roman de Golding, évidemment, devrais-je dire tant le sujet est accrocheur. Imaginez donc : un avion s’écrase sur une île déserte alors qu’il transporte en Australie des garçons issus de la classe privilégiée anglaise. Ils seront tous rescapés, quand l’équipage et les adultes accompagnants mourront tous…



Une société s’organise autour des valeurs qui leur ont été inculquées avant le crash : un régime « démocratique » dont Ralph est immédiatement reconnu comme le chef et qui se fera aider par Porcinet, le plus intelligent de la bande, mais aussi le plus moqué du fait de son obésité et sa myopie. De son asthme, aussi...

Tout semble fonctionner pour le mieux, avec le secret espoir de voir un bateau stopper pour les secourir. Ils décident d’entretenir jour et nuit un grand feu, visible du large. C’est compter sans l’ambition démesurée de Jack Merridew, autoritaire et agressif, de s’emparer du pouvoir… C’est le conflit, il y aura des morts dans cette société qui peu à peu retourne à une organisation primitive, quasi sauvage… le totem de Jack Merridew n’est il pas une tête de cochon sauvage au bout d’une pique ? Sa Majesté des mouches, comme il l’appelle…



Un livre, paru en 1954 et qui est souvent rangé au rayon de la littérature jeunesse. Il n’en est rien : c’est un livre dur et perturbant pour qui le lirait au premier degré, n’entrant que dans la forme…

Un livre néanmoins à lire dans le sens où William Golding nous met en garde contre la pensée qui consiste à prétendre que ce qui est acquis en matière d’organisation humaine l’est pour toujours. Alors qu’ici on voit bien que le retour à la barbarie n’est pas à exclure, quand les circonstances s’y prêtent… et ce, malgré une excellente éducation comme c’est le cas de ces collégiens anglais, so british, au départ…



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Trilogie maritime, tome 1 : Rites de passage

Trilogie Maritime - Tome 1



Embarquons pour cette étonnante saga, huis-clos sur un bateau dont on ne connaitra jamais le nom (première bizarrerie parmi les nombreuses à venir), en suivant le jeune Edmund Talbot, noble mais pas encore lord, promis à un brillant avenir de par sa naissance, en route pour la colonie australienne.



Ce premier tome est constitué du journal de bord de Talbot à destination de son parrain, non-explicitement nommé ou situé, mais compris comme un haut dignitaire anglais à la grande influence. D’un style épistolaire classique, Golding en profite pour souligner habilement les horreurs qu’un statut de « surhomme » permettaient à cette noblesse sans complexes.



L’autre partie de ce texte est la reproduction d’une longue lettre à sa soeur d’un homme d’église au destin tragique, permettant un autre point de vue sur les événements.



La singularité de ce livre vient selon moi de la concomitance de cette intimité aux personnages avec un relative distance critique. En plus de l’agacement nécessaire soulevé par notre héros (humide euphémisme), on est tiraillé entre amusement moqueur et sincère empathie avec le prêtre, lui qui, au final, incarne le positif, mais d’une grande naïveté, questionnant habilement l’aveuglement du Bien face à une organisation hiérarchique donnée, où les sentiments individuels n’ont qu’à bien se tenir dans la bonne marche d’un collectif.



Chacun en retirera ce qu’il veut : un lecteur dans sa critique y a vu un livre sur le harcèlement moral, le capitaine du bateau comme « pervers narcissique »… assentiment que je ne partage pas vraiment, mais dont le livre laisse le champ libre, chaque personnage étant subtilement constitué.



L’humour, très British, est au rendez-vous, dans ce premier tome centré sur la découverte des personnages que l’on va accompagner sur cet océan des mesquineries humaines.
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Sa majesté des mouches

Hélas oui! Il suffit de créer les conditions particulières pour que la sauvagerie réapparaisse même chez des enfants!

Alors bien sûr, pour se rassurer, on dira que ces conditions sont extrêmes et improbables: Golding imagine le crash d'un avion sur une île déserte du Pacifique d'où ne ressortent vivants et entiers que des enfants!

Garder à l'esprit qu'il pourrait s'agir d'un conte peut faire passer l'invraisemblable pour crédible.

Parce qu'après, tout nous est rendu justement crédible par la suite, et l'on sent poindre alors un doute , un effroi.

Au départ ces enfants se regroupent, quelques tiraillements puis un vote pour élire un chef, une microsociété qui s'organise avec des cueilleurs et des chasseurs comme aux temps primitifs, des écoliers qui ont retenu justement la leçon: l'on ne peut se comprendre si l'on parle tous en même temps alors un objet, une conque, va leur donner autorité pour prendre la parole devant le groupe!



Tous semble donc s'organiser dans le meilleur des mondes et on prend aussi du bon temps sur cette île paradisiaque. Mais la discorde va monter à cause d'un feu mal entretenu. Ce feu qui doit signaler leur présence aux secours partis sans doute à leur recherche.



Devenue un classique de la littérature de jeunesse; à partir de 12 ans, l'âge des protagonistes, cette robinsonnade ne s'oublie pas. La réflexion sur la naissance de la violence conviendra certainement aux plus âgés.





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Trilogie maritime, tome 2 : Coup de semonce

Trilogie Maritime - Tome 2



Dans ce second volet, l'action maritime se précise. le vocabulaire spécialisé se généralise, malgré les réserves de notre héros à l'employer, renvoyant le lecteur à ce jargon puissamment littéraire.



La forme est toujours celle d'un journal, mais personnel cette fois-ci, donnant une touche beaucoup plus romanesque à l'ensemble.



L'histoire devient palpitante alors que notre héros perd de son agaçante assurance. La qualité littéraire s'affirme, avec de magnifiques descriptions de la vie en mer, ménageant crescendo ses surprises. On retiendra comme exemple ce chapitre 6, seul à être nommé, et dont le titre ne prendra son sens qu'à la dernière ligne de celui-ci.



Golding n'est pas prix Nobel pour rien : cette suite en forme ascendante n'est pas là pour lui barrer la route. J'écris ces lignes le troisième tome entamé, avec l'espérance d'une apothéose…
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Trilogie maritime, tome 3 : La Cuirasse de ..

Trilogie Maritime - Tome 3



Pour cet ultime acte, la forme change encore : comme annoncée dans l'épilogue du second tome, Talbot va nous conter la fin de cette histoire en mode « mémoires », écrites quelque temps après la fin de cette grande traversée.

Le ton ne s'en trouve pas boulversé pour autant, mais autorise, en plus d'une analyse à froid des événements par le narrateur, l'insertion savoureuse d'un commentaire de géographe, sceptique au sujet de l'existence du continent Antarctique, dont la découverte formelle n'interviendra qu'après 1819, alors que notre épopée se situe entre 1814 et 1815, Napoléon et l'île d'Elbe comme seul repère temporel de la saga.



Ce troisième tome est bien une apothéose. Il donne un éclat supplémentaire aux deux premiers, précise le propos sous-jacent de l'auteur, étoffe et complexifie davantage notre galerie de personnages.

Equilibré entre actions et discussions, comblant tout en agaçant les attentes du lecteur, se permettant même, mise en abîme obligée de l'écrivain, une réflexion littéraire sur la manière de clore une histoire, convoquant jusqu'à la grande Jane Austen.



Notre héros interroge toujours autant, lui qui a « commencé la traversée avec l'objectivité de l'ignorance et terminé avec la subjectivité du savoir », tout comme l'échantillon d'opinions divergentes sur la société représenté par ses acolytes embarqués. Solidement identifiables, ils n'en perdent pas pour autant cette finesse ambivalente — de cette multitude d'analyses possibles au lecteur… Individu/Société… Nature/Culture… Raisons (sic !) et Sentiments…



Au final, Golding n'impose rien de clair, à créer cet attachement à ce personnage plutôt détestable; il reste vigilant, en haut du mât de misaine, scrutant l'océan des possibles, distillant l'amour et la haine à ceux qui se tiennent encore sur le passavant — de la dunette au gaillard d'avant —clôturant cette odyssée de plus d'une année, à jamais entre surprises et convenances.



P.S. : Doit-on faire confiance à une personne masquée accompagnée d'un chat de taille humaine ? Dans ce cas-ci, pas vraiment… (faites attention, il vous raconte toute l'histoire en plus…)

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Sa majesté des mouches

Je me suis amusée à imaginer si William Golding avait écrit Sa Majesté des mouches de nos jours, sous forme de scénario pour la télé-réalité.

Quel terrain de jeu formidable cela aurait été de retrouver des kids anglais à l'éducation parfaite perdus dans un îlot du Pacifique !



Le casting adroitement composé de personnages très stéréotypés aurait :

Deux chefs qui tout oppose : le sage contre le guerrier sauvage.

Un souffre-douleur

Et des moutons suiveurs.



Le premier épisode, grandiose à souhait afin d'appâter le public, serait idyllique avec des mini Robinsons heureux de goûter à la liberté et à l'aventure, sans grandes personnes, sans foi ni lois.



La suite serait savamment épicée par la mise en place de règles de l'organisation sociale et les premières chamailleries dues à des dissensions pour la lutte pour le pouvoir.

La camaraderie serait constamment en opposition à la loi du plus fort.

Les relations se dégraderaient au fil des épisodes, les projecteurs seraient belliqueusement braqués sur les "petits chefs" prêts à s'étriper à la moindre occasion.



L'épisode choc serait l'apothéose de la violation des règles, de l'escalade de la violence et de la barbarie qui prouverait que les hommes ont des pulsions primitives lorsqu'il s'agit de conquérir le pouvoir.

Les scènes de déchaînement de violence entre les enfants feraient pâlir le Prince de Machiavel.



Le clap de fin, sans spoiler le dénouement, marquerait les spectateurs à vie, laissant un goût amer de la perte de l'innocence et de la constatation de la noirceur de l'âme humaine.



Le public devrait voter sur la morale de l'expérience :

L'homme est-il par essence mauvais ?

Sans ordre, ni morale, ni état, comment évoluerait la société et les individus ?



Ce grand classique braque une lumière plutôt aveuglante sur l'opposition entre la barbarie instinctive de l'homme et l'influence de la raison apprise en société.





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Sa majesté des mouches

Un classique, un roman d'apprentissage truffés de symboles.

Des enfants, seuls survivants sur une île déserte, et nous allons assister impuissant à une société qui se délite.

L'auteur va décrire le passage d'un endroit paradisiaque à un lieu où le manque de repère entraine une lutte pour le pouvoir, l'autoritarisme, le culte du chef et la barbarie.

Ce ne sont que des enfants mais ici point d'angélisme, le récit raconte la peur, l'oppression du fort sur le faible, la lâcheté ; le terreau des dictatures.

Le sujet est intelligent, l'écriture moderne, les dialogues intéressant mais néanmoins l'histoire manque de rythme et je me suis parfois ennuyée et peu ressenti l'intensité des scènes de violence.

Un avis en demi teinte.

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Sa majesté des mouches

Je viens de fermer ce livre et je n arrive pas à savoir si j ai détesté ou apprécié.



C est complètement contradictoire me direz-vous.



Lecture très prenante. Je n ai pas pu m empêcher de le lire vite tout en sentant monter une profonde angoisse et une vague de dégoût .

Une vingtaine d enfants se retrouvent perdus sur une île après l accident de leur avion. On n en sait pas davantage. Des petits britanniques, d environ 4 ans pour les plus jeunes et de 12 ans maxi pour les plus grands.



Très vite, quelques personnalités sont mises en avant. Ralph un garçon raisonnable mais pas vraiment habitué à réfléchir est élu chef par les autres; peggy endosse rapidement le statut de bouc emissaire: grassouillet, asthmatique et myope mais intelligent et enfin un 3 ème jack qui revendique le titre de chef puisqu' il chasse.



La vie s'organise mollement. Les enfants essaient de construire des cabanes, d entretenir le feu, de chasser mais très vite les bonnes résolutions tombent à l eau. Les enfants préfèrent se baigner que de chercher du bois ou essayer de rester propre.



Et puis la nuit les petits ont peur. Ils pensent avoir vu une bête.



La pression monte au rythme des tensions dans le groupe . Ralph essaie vraiment de sauver le groupe de maintenir une cohésion des règles . Mais d autres s empressent d oublier leur humanité au rythme de la chasse, des peintures sur le corps, des danses endiablées, des bâtons aiguisés. Les enfants ne jouent pas à la guerre. Ils font la guerre.



La haine, la cruauté la violence déferlent sur l île jusqu'à son paroxysme. Comment ont ils pu en arriver là?



Ce livre m a vraiment mise mal à l aise. Classé jeunesse pour je ne sais quelle raison (peut être parce que les personnages sont uniquement des enfants) , ce livre montre à quel point l homme peut oublier rapidement son humanité . Comment le groupe peut changer radicalement un individu en sauvage.

Ce livre m a remuée, j ai eu envie d hurler, de vomir, de pleurer mais je n ai jamais voulu l abandonner parce que malgré tout certains gardent leur humanité.

Après avoir dit tout ça, et qu en plus le style est fluide, je vais attribuer 4 étoiles à ce livre.

Je n'aurais pas besoin de le relire car je ne pourrais jamais oublier sa majesté des mouches, Ralph, Peggy, Simon, les jumeaux Erick et Sam et dans une autre mesure Jack et Roger.





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Trilogie maritime, tome 1 : Rites de passage

Peut on mourir d'harcèlement moral ?

Rites de passage, de William Golding, est le premier livre de sa « Trilogie maritime ».

Il s'agit ici, à bord de ce navire anglais en 1814, du rite de passage de l'équateur, un bizutage particulièrement féroce.

Le jeune aristocrate Anglais Edmund Talbot quitte son pays en 1814 (Boney fait sa campagne de Russie) à bord d'un trois mâts de guerre reconverti. Il se rend aux colonies, en Australie avec des émigrés anglais. Il s'aperçoit que le capitaine Anderson est un tyran, et qu'il s'acharne sur le révérend Colley. le capitaine observe et n'interdit pas, incite sûrement, ce rite de passage très dur sur la personne du révérend Colley.

Qui, après, ira voir le révérend dans sa cabine ?



Comme dans un autre livre de William Golding, " Sa majesté des Mouches ", où la bande de Jack s'en prend à celle de Ralph, nous sommes dans une micro-société, ici à trois scènes ( dunette, passavent, gaillard d'avant), où celui qui crie le plus fort a le dessus.



Ce thème de harcèlement moral m'est cher, car j'ai connu cette expérience désagréable, et m'en suis sorti en identifiant la perverse narcissique, grâce à un livre de Marie France Hirigoyen.

Ce livre de 1980 décrit très bien, vingt ans avant la découverte de cette maladie, le cycle infernal du tyran dans son plaisir d'insulter, et de la victime dans son remord de se faire pardonner.
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Sa majesté des mouches

L'instinct de survie entraine l'homme sur deux voies, user de la manière la plus extrême de son intelligence pour braver des obstacles ou laisser parler son coté le plus sauvage pour sortir du gouffre. Si ces lois peuvent s'avérer rudes à l'adulte, à plus forte raison à un enfant. Sa majesté des mouches est une histoire d'aventures d'un groupe d'enfants dont la rage de survivre sur une ile déserte les disposent à grandir d'un seul coup, à prendre des décisions pertinentes dans l'urgence, à s'organiser, à survenir à leurs divers besoins, à lutter contre la rudesse du temps, de la nature. Petit à petit, c'est toute une société qui va s'installer, s'organiser avec toutes les forces possibles chacun y mettant un peu du sien, puis surviennent les décadences avec la mise en cause de l'autorité, la rébellion de Jack le chasseur, Ralph le chef, brave au commandement mais se découvre moins intelligent que Peggy pour assurer pleinement son rôle. Peggy est intelligent certes, mais il est trop maladroit pour assumer le rôle d'un chef...

Un livre émouvant, palpitant...c'est de la jungle, c'est le retour vers l'état sauvage de l'homme, ici l'intellect s'adapte à la nature, communique avec la nature...et c'est beau à lire!
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Sa majesté des mouches

J'avoue avoir été surprise par la découverte de cet ouvrage. Bien que je venais d'achever la lecture d'un adaptation théâtrale de ce même roman, je savais plus ou moins à quoi m'attendre et pourtant...Beaucoup plus de violence ici !



Après le crash d'un avion sur une île apparemment déserte, un groupe de jeunes enfants et adolescents se retrouve livré à lui-même. Sans adultes pour les encadrer et leur dire quoi faire (ou ne pas quoi faire), ces derniers sont bien obligés de se prendre en main afin de pouvoir survivre. Première chose à faire : organiser une assemblée afin d'élire un chef qui saura prendre les bonnes décisions dans l'intérêt de tous. Bien que Ralph soit rapidement élu puisque c'est lui qui détient la conque (objet symbolique représentatif de pouvoir dans ce monde hostile), Jack, lui va très vite vouloir inverser les rôles car, lui, c'est un chasseur car s'il faut bien décider, il faut également manger, et pas seulement quelques fruits mais de la viande.

Aussi, deux clans vont rapidement se former et ainsi, à l'égal de ce qui se passe dans le monde des adultes plongé en pleine Seconde Guerre mondiale, la guerre sur l'île va elle aussi s’enclencher mais jusqu'à quel point ?



Un roman très bien écrit, il est vrai, avec des illustrations très représentatives mais qui, je le répète, est un peu trop violent à mon goût pour le jeune public. Des scènes qui traînent parfois un peu trop en longueur mais, pour conclure, un roman que je ne regrette absolument pas d'avoir lu et que je ne peux que vous recommander !
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Sa majesté des mouches

Je viens de terminer "Sa majesté des mouches" et le moins que je puisse dire est que ce livre ne m'a pas laissée indifférente !

Un crash d'avion et toute une bande de jeunes garçons, jeunes ados et enfants se retrouvent seuls, livrés à eux mêmes. La survie s'organise, on élit un chef, bon gré mal gré, on distribue des rôles et une petite "société" s'organise.

Sauf, que l'absence de limites va laisser libre cours aux bas instincts humains de s'exacerber. L'auteur nous dépeint une société effrayante puisqu'elle met en scène des enfants, petits êtres qui à la base, ne sont pas censés se comporter comme des monstres, et c'est probablement ça qui laisse un malaise à la fin de la lecture ; la transposition des instincts les plus vils que nous pouvons porter en nous et que nous sommes seuls à pouvoir réprimer.
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