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Critiques de William Makepeace Thackeray (110)
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La Foire aux vanités

Dans la catégorie classique de la littérature victorienne, le roman de William Makepeace Thackeray a de quoi impressionner (1067 pages dans l'édition Folio). Mais ne soyez pas timides, parce que malgré sa densité et le foisonnement des personnages qu'on y rencontre, c'est un roman de mœurs divertissant et ironique, et Thackeray est un formidable conteur! On ne peut éviter quelques longueurs dans une œuvre aussi riche mais le spectacle en vaut la peine!

Le narrateur nous invite dès le prologue à entrer dans le théâtre social de la société anglaise du début du XIXe siècle afin de regarder s'agiter ses marionnettes : Becky Sharp, vile manipulatrice prête à tout pour parvenir à se faire sa place dans les hautes sphères, Amelia Sedley, ingénue et douce, victime du sort et du charme inconséquent de George Osborne, et le chevaleresque William Dobbin parmi tant d'autres. Ces personnages se débattent dans la Foire aux Vanités, entre manigances, faux-semblants, fortune et déchéance. Mais la plus forte, c'est Rebecca Sharpe, intelligente et indépendante, sans scrupule et détestable, elle trace son chemin dans le monde qui ne lui reconnaît pas de légitimité naturelle (elle est mal née et sans le sou) grâce à une compréhension fine des rouages de la société. Je l'ai adoré !

Par ailleurs, ce qui est exquis chez Thackeray à mon sens, c'est l'ironie mordante, qui se manifeste constamment dans les interventions du narrateur, ses réflexions morales et ses condamnations équivoques de l'immoralité des ambitieux qui peuplent son théâtre.

J'ai beaucoup aimé également l'entrée fracassante de l'Histoire à Waterloo, quand c'est l'Europe toute entière qui participe à la Foire.

🇬🇧 Moralité, chez Thackeray les hommes (et les femmes) sont des sots, préoccupés constamment par la gloire, l'argent et les apparences, vanitas vanitatum. Oui, ce discours n'a pas pris une ride.L'honnetete n'est pas toujours récompensée et la noblesse de sang jamais un atout!
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La Foire aux vanités

Un roman anglais qui pourrait penser à Jane Austen avec sa description de familles aisées intéressées par le mariage de leurs enfants, mais avec un humour encore plus incisif, une dénonciation plus marquée. Et ici, les personnages sans scrupules sont plus intéressants que les vertueux, Becky l'arriviste qu'Amélia, la tendre épouse et mère qui peut quand même paraître assez niaise...
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La Foire aux vanités



William Makepeace Thackeray nous propose de découvrir les destins croisés de deux héroïnes féminines assez particulières, à la fois attachantes et énervantes, opposées et similaires: Amelia est douce, gentille, amoureuse, mais un peu trop "lisse" parfois; Rebecca est elle une manipulatrice née qui fait autant sourire que grincer des dents. Je pense qu'il est très difficile de ne rien ressentir face à ces deux demoiselles, et personnellement, j'étais à fond dedans! Les autres personnages secondaires sont aussi très intéressants (je pense à Dobbin ou à Joe Sedley): l'auteur a un vrai don pour peindre les hommes, et son style parfois ouvertement moqueur est rafraîchissant!



Le roman peut vous paraître long (c'est un BON GROS pavé), et même vous faire peur: personnellement, je ne me suis pas ennuyée en le lisant, même si certains passages sont honnêtement un peu répétitifs ou traînent en longueur. Le reste de l'intrigue est tellement bien ficelé que ces passages sont vites oubliés!



J'ai quand même deux bémols à faire au sujet de Vanity Fair: tout d'abord, il y a un gros risque de s'emmêler les pinceaux avec les différents personnages, surtout lorsque certains noms en désignent plusieurs (je pense à Crawley: entre mister Crawley, miss Crawley, Crawley tout court, mistress Crawley... à un moment, mon cerveau a bugué).



Autre point négatif, qui est là lié à l'édition que j'ai: un nombre juste incroyable de coquilles et de fautes d'orthographe. Je sais que tout le monde fait des fautes, moi-y compris, mais je pense qu'on ne devrait pas en trouver dans un livre édité. D'accord, à la relecture, on peut ne pas faire attention et oublier une ou deux erreurs. Mais là, non seulement les fautes étaient graves (des trucs du genre "les deux compagnons était en route"...), mais en plus il y en avait vraiment énormément. Une personne qui est passée avant moi a corrigé toutes les fautes, et franchement, elle a eu du courage.



Pour finir, je conseille ce roman à tous les amateurs de fresque humaine, d'humour et de classiques littéraires. Vous devriez vous régaler avec ce livre!
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La Foire aux vanités

La Foire aux Vanités est l’un des plus grands classiques du roman anglais. Thackeray, considéré comme l’égal de Dickens à son époque et fils spirituel de Swift, n’a eu de cesse de fustiger dans son œuvre la noblesse de sang et de promouvoir l’aristocratie de cœur. Le titre du livre s’inspire d’un conte allégorique de John Bunyan intitulé The Pilgrim’s Progress où est évoqué une ville nommée « Vanité », qui est l’allégorie du péché d’attachement des hommes aux choses de ce monde. En effet, la thèse fondamentale de ce livre est que, dans la société occidentale, le seul moyen d’arriver, si l’on est sans naissance ni fortune, est de violer tous les principes moraux que la société fait semblant de respecter. Ainsi, dans ce roman dit « sans héros », les gentils se font dévorer, les méchants sont au devant de la scène et tout bon sentiment est sacrifié à l’obsession de paraître. Cette œuvre dense est à la fois un récit social, de mœurs, une histoire d’amour et une galerie de portraits extraordinaires de personnages qui se donnent de l’importance alors qu’ils ne sont pas grand chose. Et tout cela sur fond d’histoire et dans un grand style. Vous l’avez donc compris, j’ai été très emballée par cette histoire qui nous captive, bien qu’elle représente, pour la plupart, des personnages forts peu attachants. J’ai beaucoup apprécié les critiques sociales de ce roman et j’ai été fascinée par ce brio littéraire. Bien que ce roman date du XIXeme siècle, il est d’une vérité toute actuelle. Je vous recommande donc chaudement de vous lancer dans ce livre et de ne pas vous effrayer des 1000 pages qui le composent car elles sont savoureuses.
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La Foire aux vanités

Et c'est un échec... J'ai décidé d'abandonner La Foire aux Vanités de Thackeray (après avoir lu 400 pages sur 1000) parce que je n'accroche pas du tout, et pourtant j'y ai mis toutes les volontés du monde !

Et pourtant, à relire le résumé, je sais que c'est un roman que j'aurais pu lire en entier et apprécier, mais je ne sais pas pourquoi, je n'y arrive pas. Cela fait un mois que je suis dessus et je m'ennuie : les personnages m'agacent, la voix de l'auteur est trop présente à mon goût et m'a empêchée de m'y immerger malheureusement. L'écriture est trop descriptive et pas assez immersive. Et pourtant j'ai lu beaucoup de bonnes critiques sur ce roman, et j'y allais les yeux fermés, mais ça ne l'a pas fait... Ce n'était tout simplement pas la bonne lecture ni le bon moment.
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La Foire aux vanités

Tout au long de La foire aux vanités, nous suivons deux femmes : Amelia et Rebecca. Elles sont amies mais ne se ressemblent absolument pas : Amelia est une jeune fille vertueuse, pure et qui n?aime que George, son fiancé. Rebecca, elle, ne rêve que d?une chose : devenir une grande dame et avoir de l?argent, et elle ne reculera devant rien afin de s?élever dans les sphères de la noblesse anglaise.

Leur amitié finira par se déchirer face aux nombreux scandales qui entourent Rebecca : hypocrisie, adultère, opportunisme, cette femme possède tous les défauts, alors qu?Amelia ressemble plutôt à une sainte.

Nous les suivrons pendant plus d?une décennie, nous les verrons à leur heure de gloire ainsi que lorsqu?elles seront au plus bas. Nous rencontrerons leurs maris, leurs enfants, leurs familles, et ce dans plusieurs pays.



J?ai beaucoup aimé ce roman. Il est très riche en détails ainsi qu?en personnages, et pour cette raison il m?a beaucoup fait penser aux romans de Dickens.

Thackeray dénonce des thèmes forts sur un fond de guerre, et grâce à cette métaphore de foire aux vanités il dénonce les personnes obsédées par leur image, par l?argent, par l?ascension sociale, mais également les personnes qui restent insensibles aux autres à cause d?un être cher qu?ils ont perdu et qu?ils pensent ne jamais pouvoir remplacer.

La foire aux vanités est un très grand classique anglais que je ne peux que vous recommander si vous désirez découvrir la société anglaise du dix-neuvième siècle.

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La Foire aux vanités

Magnifique roman, d'une grande richesse psychologique; des personnages très "humains", c'est-à-dire avec de grandes qualités et de gros travers. A lire absolument.
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La Foire aux vanités

Excellente satire sociale sur le malheur d'être mal né(e) et sur les trésors de ruses qu'une femme du 19ème doit déployer pour sortir de sa milieu. Histoire (certes une peu longue : 1000 pages, mais qui se lisent assez vite)racontée avec beaucoup de cynisme et très actuelle qui retrace les péripéties d'une femme qui eu l'audace de vouloir se hisser au delà de sa condition. Dommage que cet auteur soit si peu connu de ce côté de l'Atlantique!!

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Mémoires de Barry Lyndon



L’auteur trouvait que la littérature anglaise de son époque était plate et sans intérêt. Redmond Barry, le héros traine sa vie de champs de bataille en cours, tantôt soldat, trousseur de jupons, espion. L’écriture ne permet une entré fluide dans le livre, il faut cependant le lire c’est un classique de la littérature anglaise.

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Ivanhoé à la rescousse ! (Rebecca et Rowena)

Une belle idée des éditions Rivages d'avoir sorti des cartons ce très court mais très réjouissant pastiche de Thackeray. Comme beaucoup de lecteurs, Thackeray a longtemps regretté qu'Ivanhoé choisisse d'épouser la blonde et Saxonne Rowena plutôt que la brune et Juive Rebecca. Il a donc décidé de réparer cette injustice en inventant la suite des aventures du preux chevalier.

Pas très rose la vie quotidienne d'Ivanhoé : il s'ennuie dans son château où la vie est plutôt austère à cause de cette bigote de Rowena. Celle qui a des cheveux filasse... Après quelques hésitations, Ivanhoé prend la poudre d'escampette en prétextant un coup de main à donner au roi Richard toujours occupé à guerroyer.



Vous souvenez-vous de Richard Coeur de Lion ? Et bien chez Thackeray c'est une grosse brute qui ne pense qu'à occire, un homme vaniteux qu'il vaut mieux éviter de contrarier.

Quant à Robin des Bois, casé avec Marianne, il a pris l'allure d'un seigneur prospère, rangé et bedonnant.

Avez-vous remarqué que le couple vedette est toujours jeune et beau ? Que se passe-t-il quand ils atteignent la quarantaine ?

Thackeray prend grand plaisir à détourner tous les codes du roman de chevalerie : le super héros qui guérit de n'importe quelle blessure, qui prend d'assaut un château à lui tout seul, etc. Vraiment brillant et hilarant.
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La Foire aux vanités, tome 1

Une lecture qui a été un peu difficile à lire mais dans le bon sens. Dans ce livre il m'a fallu ouvrir plusieurs fois le dictionnaire, car il y avait beaucoup d'objets que je ne connaissais pas, ça m'à permis de découvrir cette épisode de Napoléon contre les anglais, que je trouve intéressante, de découvrir le monde des femmes à cette époque que je n'envi pas vraiment. Le point faible c'c'est la longueur des chapitres que je trouve pour certains interminable.
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La Foire aux vanités, tome 1

Dans ce théâtre de la Vanité, les masques s'échangent, apparaissent et disparaissent à la vitesse d'un sourire.

Dans ce roman "sans héros", nous suivons les traits et frasques d'Amélia et Rebecca, deux jeunes filles cherchant à se faire une place dans la Foire aux Vanités, allégorie de la bonne société anglaise du XIXème siècle.

Si l'une a la douceur d'un ange, la seconde est rusée comme Lucifer en personne mais surtout avide de se tailler la plus belle part dans ce monde fastueux.

Très rapidement, on comprend ce que l'auteur a voulu nous dire lorsqu'il a présenté son roman comme n'ayant "aucun héros". Les différents personnages sont fourbes, cruels, vicieux d'un côté, ennuyeux, naïfs ou même stupide de l'autre. L'être humain, et notamment sa conscience universelle, en prends un sacré coup lors de cette lecture.



Le moteur principal qui tient en haleine les personnages comme le lecteur ? L'argent ! Toujours l'argent, au détriment de tout le reste.

Cette inconscience de la réalité atteint un certain point culminant à la fin de cette première partie, et la réalisation de la bataille de Waterloo.

Je n'en dirai pas plus.



Les personnages, majoritairement exécrable, se retrouvent tout de même contrebalancés par un seul, l'unique vrai gentleman de tout le roman, et qui incarne ainsi, non pas le héros romantique ou chevaleresque, mais plutôt l'unique âme bonne et sincère de toute l'œuvre.

Aussi, faîtes vos jeux ! Pariez bien et devinez qui, parmi tous ces personnages, incarne au mieux cette Foire aux Vanités.
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Mémoires d'un valet de pied

Ces "Mémoires d'un valet de pied" nous raconte les tribulations d'un serviteur anglais au 19ème siècle. Au service d'un aristocrate désargenté qui tente coûte que coute de faire fortune. Intrigues amoureuses, manigances, duels et malversations, rien ne manque dans la description du valet, le tout raconté avec humour, ce qui rend la lecture agréable. D'autant plus que le valet de pied, tout comme son Lord, a une haute opinion de sa personne.

Une lecture qui m'a fait sourire, surtout grâce à l'humour pince-sans-rire du personnage principal.
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La Foire aux vanités

Vanity fair est une satire sociale dont l'heroïne est un personnage séduisant et amoral.Ce roman critique une société qui ne respecte qu'en paroles l'étique,et où l'opportunisme devient une nécessité pour se faire une place au soleil.L'auteur dresse un portrait de l'angleterre urbaine et rurale de son époque avec beaucoup d'humour.Lire le roman en anglais est encore mieux.
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La Foire aux vanités

La Foire aux vanités est un roman que j'ai d'abord découvert à travers la série télévisée d'Arte. Elle m'a semblé tellement intéressante que j'ai eu envie de lire le livre. D'abord un peu découragée par la taille du roman (plus de 1000 pages), je me suis plongée dedans et je me suis régalée. Thackeray campe avec son héroïne Becky Sharp une anti-Jane Eyre : comme pour le personnage de Charlotte Brontë, les débuts sont difficiles. Rebecca est née dans l'Angleterre de la fin du XVIIIème siècle d'un père artiste peintre et d'une mère danseuse française. Seule au monde très jeune et responsable de son destin, elle va tenter par tous les moyens et sans aucun scrupule ni respect pour la morale de faire oublier ses origines bohèmes en s'élevant dans la société. Elle épouse Rawdon Crawley, un militaire neveu d'une vieille dame très riche qui, ne voyant pas d'un bon œil ce mariage, le déshérite. Elle accompagne son mari en Belgique et assiste de loin à la victoire de Waterloo. Elle vit ensuite d'expédients avec son mari à Londres puis à Paris avec un certain talent pour vivre au-dessus de ses moyens. Son apothéose est sa présentation à la cour anglaise. Becky adore parader et utiliser ses charmes pour parvenir à briller en société : elle utilise son mari, son beau-frère, un riche aristocrate Lord Steyne, le frère de sa meilleur amie, Joe Sedley, et même son propre fils. Cette destinée chaotique est l'occasion pour l'auteur de brosser un portrait sans concessions de la société anglaise du début du XIXème siècle. Le culte des apparences et la réputation y sont rois et les objectifs de certains personnages comme Becky paraissent bien vains (d'où le titre de "Foire aux vanités") à côté de la sincérité des sentiments d'autres personnages comme Amelia Sedley (la meilleure amie de Becky et son opposé) ou le major Dobbin (l'amoureux discret et patient d'Amelia). L'écriture de Thackerey est pleine d'humour et il fait preuve d'un talent certain en arrivant à mettre le lecteur de son côté, cela en l'interpellant directement.
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Mémoires de Barry Lyndon

C'est rare que je le dise dans ce sens, mais j'ai préféré le film de Stanley Kubrick au roman - mais je l'ai vu avant, donc ma réception du livre a été différente. Alors que le film est émouvant, poétique, porté par une musique magistrale, le roman est bien plus une comédie, voire une farce par moments, qu'une tragédie. C'est un roman picaresque, avec un anti-héros ambitieux et prêt à tout.
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La Foire aux vanités

Une chronique corrosive de la société anglaise du XIXeme siècle. Thackeray utilise l'ironie et, bien qu'il ne soit pas lui-même exempt des préjugés de son époque, dresse un tableau très incisif des comportements et des mentalités de la bourgeoisie et de la noblesse. Un foisonnement de personnages flamboyants, étriqués, mesquins, misogynes, généreux, ambitieux... autour de deux femmes à l'opposé l'une de l'autre : la première arriviste et sans scrupules est prête à tout pour gagner une place dans la haute société, la seconde, douce et effacée, cultive l'esprit de sacrifice.

Un pavé à la lecture facile et très agréable.
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Mémoires d'un valet de pied

Si William THACKERAY a connu son heure de gloire, il semble relativement oublié en ce XXIe siècle peu triomphant. Il a cependant écrit, entre autres, le célèbre et efficace « La foire aux vanités », sans oublier « Barry Lyndon » ou « Le livre des snobs ».



De snobs, il en est bien sûr question dans ce roman écrit en 1837, c’est d’ailleurs en quelque sorte la marque de fabrique de l’auteur : scruter ses contemporains aristocrates et les dépeindre avec causticité et sans fioritures. THACKERAY connaît son sujet et ne l’épargne pas.



Charles Yellowplush est né de père inconnu avant de devenir valet. Dans ce roman, c’est lui qui prend la plume afin de raconter son histoire, ses relations avec ses maîtres, eux-mêmes passés au peigne fin par la trépidante écriture de THACKERAY. La structure du roman est assez originale : si les 4 premiers chapitres, par ailleurs très brefs, sont consacrés au poste de Yellowplush chez l’un de ses maîtres, le Lord d’Altamont jusqu’à son départ de la maison, le reste du récit se déroule dans la famille d’un autre maître : Algernon Deuceace.



« Mémoires d’un valet de pied » est l’un de ces romans qu’il est à peu près impossible de résumer, tant il est foisonnant par ses anecdotes contées par le narrateur. Le récit saute de séquences en séquences, toutes plus savoureuses les unes que les autres, sans véritable intrigue, juste une suite de situations burlesques, grotesques, où THACKERAY brandit l’irrévérence comme arme absolue, sans oublier de prendre son lectorat à témoin, lui faisant quelques insistants appels du pied.



La société bourgeoise victorienne en prend pour son grade. Par son porte-parole, THACKERAY égratigne – et bien plus – les élites corrompues et leur amour de l’argent et du pouvoir. Cette farce féroce ne mollit jamais, comme si THACKERAY était particulièrement inspiré par son sujet. La majeure partie du roman se déploie dans le milieu bourgeois parisien, où Yellowplush a suivi son maître afin de le servir. Et les bons mots de fuser comme des mines de coussins péteurs : « Elle avait l’air si froid, qu’on craignait presque de la regarder une seconde fois de peur de s’enrhumer ».



THACKERAY dépeint au vitriol des personnages imbus d’eux-mêmes dans un narcissisme penchant vers la condescendance dans des relations humaines biaisées car uniquement motivées par l’intérêt égoïste. Ceci, Yellowpush en est le témoin direct puisqu’il a acquis la sale habitude d’écouter aux portes et de jeter un œil dans des trous de serrure.



L’amour, très présent dans ce texte, n’est pourtant pas celui de l’image idyllique que peuvent avoir de jeunes tourtereaux. Ici tout est sournoiserie, crocs-en-jambe, coups bas. Car le propre père du Lord Deuceace vient semer la pagaille, désirant une fille que son fils compte bien de son côté épouser. Voici l’intrigue principale d’un roman qui tend à partir dans tous les sens, en tout cas à première vue, car nous réalisons bien vite que son auteur en possède la complète maîtrise, ajoutant le talent au regard cruel.



THACKERAY est un auteur qu’il faut avoir lu. Il caricature avec maestria les snobs de son époque, de la manière la plus polissonne qui soit. Contrairement à ses protagonistes, il ne prend pas de gants et c’est jubilatoire. De plus, ce roman est suffisamment court pour ne pas tomber dans la redite ou provoquer la lassitude, il se lit sans bâillements, il fait mouche par son ton particulièrement caustique. Il réussit même à nous faire apprécier en partie son valet, qui n’a pourtant rien à envier à ses maîtres niveau crapuleries.



Pour finir, le style de l’auteur est ampoulé juste ce qu’il faut pour coller à la société à laquelle il s’attaque, mais il ne se fait jamais balourd de surenchère de mots rares ou de longues phrases prétentieuses. Si THACKERAY vous est inconnu, ce roman est idéal pour pénétrer dans son œuvre, accessible, bref et irrésistiblement drôle.



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Le Grand diamant des Hoggarty

Belle introduction à l'univers de Thackeray pour ceux que rebuteraient les 1000 pages de La foire aux vanités, ce grand diamant a tout pour plaire. Avec un humour très distancié, l'auteur raconte les travers de son époque qui font irrésistiblement penser aux nôtres : les rêves d'ascension infinie, l'avidité, la cupidité, l'aveuglement face au clinquant, la rapidité des retournements de veste. Un petit régal.
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La Foire aux vanités

[extraits]

L'auteur nous brosse une grande fresque sociale et nous fait découvrir à travers une galerie de personnages le monde de la grande bourgeoisie montante, celui des aristocrates, parfois déclinants mais toujours arrogants, les petites gens qui les entourent et les servent, les militaires.

Il se livre à un véritable jeu de massacre avec une ironie féroce pour le plus grand plaisir du lecteur. (...)

Le point commun à toutes ses personnes, quelque soit leur origine sociale, quelque soit leur vertu, est bien évidemment la vanité ! Et seule la flatterie semble fonctionner pour s'attirer la sympathie de chacun dans ce monde où il faut sauver les apparences à tout prix...(...)

Pour conclure, ce livre est une excellente découverte ! Même si finalement, le tableau brossé est assez noir puisque la vertu et le mérite ne sont d'aucune utilité pour réussir dans la société, l'ironie féroce de l'auteur provoque souvent des sourires voire des fous rires incontrôlables.

En tout cas, je remercie Litté.-13 pour cette lecture infiniment réjouissante et jubilatoire et je recommande chaudement ce roman à tous.
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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