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Critiques de William Makepeace Thackeray (110)
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Mémoires d'un valet de pied

Charles James Harrington Fitzroy Yellowplush est valet de pied de son état. Après avoir servi brièvement un gentleman au métier douteux, il se retrouve aux ordres de l’Honorable Algernon Percy Deuceace. Ce jeune aristocrate est bien entendu désargenté. Sa haute respectabilité l’empêchant de travailler, Algernon va plutôt utiliser la rouerie pour renflouer ses caisses. C’est ainsi que le jeune Dawkins, voisin de Deuceace, se retrouve totalement plumé au jeu de cartes. Notre jeune aristocrate, ayant fait le coup avec un autre mais n’ayant aucune intention de partager, se réfugie en France. Loin de ses dettes et de la justice, Algernon profite très agréablement de la vie. Il rencontre une jeune veuve et sa belle-fille riches à millions. Algernon souhaite assurer sa fortune par le mariage. Mais à laquelle des deux femmes bénéficie le testament de feu le mari ?



L’ouverture de ce court roman de William Makepeace Thackeray donne le ton : « Les mémoires sont à la mode. Pourquoi donc n’écrirais-je pas les miens ? Je possède toutes les qualités requises pour réussir dans ce genre de littérature : une haute opinion de mon propre mérite et une bonne envie de médire de mon prochain. » C’est donc avec beaucoup d’ironie que Thackeray critique la haute société anglaise. Algernon est totalement désargenté mais il veut continuer à tenir son rang. Mieux vaut la tricherie, le vol, le mensonge que de s’abaisser à travailler. Son valet participe à ses nombreux forfaits et s’en délecte.



Mais le cynisme d’Algernon n’est rien à côté de celui de son père. Il faut croire que la tromperie et la ruse sont transmissibles génétiquement chez les aristocrates anglais. Et à la fin des « Mémoires d’un valet de pied », ce n’est pas la vertu qui triomphe loin de là ! Ce sont le vice, la cupidité et la perversité absolue. Et le valet ne vaut pas mieux que ses maîtres. Il espionne, trompe les huissiers et s’offre au plus offrant sans remords ni morale.



« Mémoires d’un valet de pied » est d’un cynisme réjouissant. La plume acérée de Thackeray est extrêmement drôle. Je me suis régalée de l’amoralité de tous les personnages. Je ne résiste pas à un dernier exemple des traits d’esprit de l’auteur : « Milady, veuve de deux années de date, était grande, blonde, rose et potelée. Elle avait l’air si froid, qu’on craignait presque de la regarder une seconde fois de peur de s’enrhumer (…). »
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La Foire aux vanités

En France, nos classiques s'appellent Hugo, Zola, Balzac, peintres de nos vies. Chez nos voisins, Dickens sans doute mais aussi, moins connu, W.M. Tackeray. Ce livre est une description ahurissante de nos caractères, de nos ambitions, de nos faiblesses. Bref de l'humain en nous, pas forcément le plus glorieux. C'est un roman magnifique, pourtant un pavé (!) mais jamais une lassitude tant il est dynamique, des personnages qu'on a envie de prendre dans ses bras ou au contraire qu'on rêve de ne surtout pas croisé. Lire et relire même.
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Mémoires de Barry Lyndon

Oeuvre large, complexe, un peu ringarde, un rien prétentieuse et...très longue.

On pourrait penser que Thackeray a voulu nous présenter un personnage typé Casanova : Flambeur, dragueur, jouisseur et fin tacticien quand il s'agit de s'approprier argent et fortune.

Avouons que c'est un peu le cas. Notre ami Barry a le don de se mettre dans des situations compliquées et toujours de s'en sortir sans trop de dégats.

Et last but not least, d'épouser une riche, très riche anglaise bon teint et de ce fait faire partie, enfin, de l'aristocratie britannique.

Ouahh !!

Ceci dit, l'auteur ne nous épargne pas, lecteur naïf que nous sommes...

Il nous fait plonger dans ce 18e siècle sans parachute.

Nous nous rendons assez vite compte que les habitants de ce pays et de ce siècle n'étaient guère généreux, gentils, serviables, humains quoi !

L'argent, le plaisir, la possession et l'avidité seuls avaient cours.



Finalement, es ce si différent aujourd'hui ? Un peu plus de vernis peut être ?

Très bon roman, enrichissant. Sans concession pour l'espèce humaine !
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Mémoires de Barry Lyndon

J'ai lu le livre, après avoir vu le beau film de Stanley Kubrick plusieurs fois.

Je n'ai pas été déçu.

Redmond Barry y apparaît dans toute sa naïveté et son appétit d'aventure. La présentation au roi, si finement adaptée dans le film, est d'une drôlerie extraordinaire dans laquelle Redmon Barry ne comprend visiblement pas pourquoi le monarque voudrait le voir accompagner les soldats en Amérique.

Un personnage, ce Barry Lyndon, qui manque certes un peu (et même beaucoup) de distance par rapport à lui-même; mais pas de pittoresque.
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Mémoires de Barry Lyndon

Les mémoires fictives de Redmond Barry nous emmènent sur les routes de l'Europe à la fin du XVIIIe. Dans cette époque changeante et belliqueuse, la plume incisive et corrosive de l'auteur dresse un portrait grinçant des nobles, des bourgeois, des militaires, bref du "beau monde". Barry nous raconte ses péripéties, ses espoirs et ses déboires avec toute la mauvaise foi des héros errants et attachants.

Seul bémol, lorsque l'on a vu, revu (et rererevu) le film de Stanley Kubrick, l'on est forcément influencé par l'ambiance particulière du cinéaste et peu surpris par les événements. Pourtant, ne boudez pas votre plaisir et plongez sans hésiter dans ce classique trop délaissé.
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La Rose et l'Anneau

Ivanohé à la rescousse m'avait bien plu, j'ai voulu tenter un autre pastiche de Thackeray avec cette parodie de conte de fées très drôle, et je n'ai pas été déçue.



Publié à Noël en 1854, ce récit satirique qui s'apparente à un conte pour enfants fut toutefois écrit dans un esprit un peu différent. L'écrivain se moque bien durement du pouvoir royal, évoque la récente guerre de Crimée, égratigne la littérature des contes de fées. Drôle, réjouissant et grinçant. le livre dégomme tout azimut les caractères types du conte de fée : le roi ne pense qu'à son grand petit-déjeuner, la princesse est frivole, changeante et égoïste, la roturière devenue comtesse est un monument à elle seule et le prince Bulbo est un fat de la plus belle espèce. Tout ce petit monde se cherche, se repousse, se défie, se séduit, s'étripe sans la moindre cohérence. Les dialogues sont farfelus au possible, et finissent par devenir incompréhensibles tant les échanges sont dépourvus de sens. Le merveilleux a pourtant sa place car il est question de la fée Baton Noir qui transforme les insolents en heurtoir de porte, d'un anneau et d'une bague qui ont la propriété de rendre séduisants ceux qui les portent, et d'une armure en pierres précieuses qui éblouit les ennemis...



Bref, toute l'histoire est réellement réjouissante, pour ma part j'ai bien ri à de nombreuses reprises. De plus, je découvre un aspect méconnu de la carrière littéraire de Thackeray qui me plait bien. Je recommande chaudement.



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La Foire aux vanités

Un roman qui porte bien son titre. Les trois-quarts des personnages sont vaniteux, même les plus timides. Mais c'est aussi une vraie foire au niveau des personnages secondaires, il y en a beaucoup. J'avoue m'être désintéressé d'eux à partir du moment où l'on fait connaissance avec la « deuxième société », la société aristocratique. de toute façon, ce sont les personnages de la « première société », la société de la bourgeoisie, qui sont au premier plan dans cette satire sociale de l'Angleterre de 1815, avec deux jeunes filles aux caractères opposés dont on suit le parcours jusqu'à leur vie adulte.

Je me rends compte que le problème de la mixité sociale au dix-neuvième siècle, les mariages entre personnes de classes sociales différentes, était un problème qui intéressait tout le monde, Anglais, Français, Russes, on le trouve dans des romans de tous les pays. Evidemment, c'était un bon sujet pour la littérature romantique, avec des mariages d'amour, envers et contre tout.

Mais là ce sont les mariages intéressés qui sont au centre de l'attention. Point de romantisme ni d'amour, que de la vanité. Les vaniteux sont ici compris dans le sens de prétentieux, et la malhonnêteté règne – ce que Thackeray nomme une « hypocrite diplomatie », dans le meilleur des cas – pour arriver à ses fins. S'il caricature beaucoup les bourgeois et les aristocrates (et les juifs aussi, au passage), c'est surtout un certain ordre social qu'il critique, ou plutôt désordre. Il professe une morale bourgeoise dirigée contre les gens qui vivent au-dessus de leurs moyens, avec un humour qui m'a paru presque aussi cynique que le pire de ses personnages : Rebecca Sharp.

Cet unique registre de l'humour m'a un peu lassé dans la première partie, et je me disais que l'intérêt du roman aurait gagné à moins de caricature, plus de mystère et de drame. Toutes ces histoires d'argent, de mariages, de rentes, de testaments, de legs… à la fin ce n'est plus très passionnant ; parce que les personnages ne sont pas attachants, soit trop naïfs, soit trop corrompus, et souvent les deux en même temps.
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La Foire aux vanités

La littérature anglaise du 19ème siècle réserve souvent de belles lectures et le mois anglais est l’occasion idéale pour ces découvertes. Ce roman de Thackeray est un grand classique mais je dois avouer, à ma grande honte, que je n’en avais jamais entendu parler.



Amelia et Rebecca quittent ensemble le pensionnat de Chiswick dans lequel elles ont passé plusieurs années. Les deux amies sont aussi différentes qu’il est possible de l’être. La brune Amelia, est une jolie jeune fille, douce et généreuse, cadette d’une famille bourgeoise. La blonde Rebecca, orpheline née d’un peintre et d’une danseuse, est aussi ambitieuse et calculatrice qu’elle est belle. L’avenir semble tout tracé pour l’une comme pour l’autre, mais tandis que la première subira les coups du sort, la seconde cherchera par tous les moyens à échapper à son destin.



On pourrait croire que ce roman n’est q'une énième histoire de jeunes filles à marier, mais loin de là. C'est une satire acerbe de la société victorienne. Chacun en prend pour son grade sous la plume de Thackeray. Riches ou pauvres, banquiers ou marchands, aristocrates ou nouveaux riches, l’auteur n’épargne personne.



Rebecca est un de ces personnages que l’on adore détester. Égoïste au plus haut degré, arriviste, manipulatrice, menteuse, sans scrupules, intéressée, superficielle, sans cœur et j’en passe. Pourtant on ne peut s’empêcher d’éprouver une certaine admiration pour cette femme qui a su échapper à son destin et parvenir à ses fins, quels qu’aient pu être les moyens employés.



Au contraire, la douce Amelia suscite peu d’empathie. Certes la demoiselle a un grand cœur, mais la cervelle n’est pas à la hauteur. Sa naïveté confine à la sottise, sa résignation semble plutôt de la passivité, et son admiration sans bornes pour un époux qui n’en mérite pas tant, achève de la rendre pitoyable.

Thackeray le dit lui-même et s'en étonne, le lecteur n'éprouve que peu d'intérêt pour les personnages comme Amelia et préfère les personnalités comme Rebecca.



Autour de ces deux personnages centraux, figure toute une galerie de personnages, dont peu échappent à la critique acerbe de Thackeray. L’auteur gratte le vernis de la respectabilité pour dévoiler leurs vanités. Et aucun ne semble trouver grâce à ses yeux. Et quel plaisir que cette plume sarcastique ! que ce ton cinglant ! Il s’adresse directement à son lecteur, qu’il interpelle régulièrement. Le lecteur ainsi pris à partie, ne se contente pas de s’immerger dans l’histoire, mais devient observateur et se pose presque d’égal à égal avec Thackeray.



C’est donc une lecture passionnante que je recommande chaudement.
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Mémoires de Barry Lyndon

Barry Lyndon est un gentilhomme irlandais, issue d'une famille ruinée, en particulier par les prodigalités de son père. Il n'en a pas moins une haute idée de lui-même et de la place qu'il doit occuper dans la société. Il est un gentilhomme, et a donc droit a ce qu'il y a de meilleur dans le monde, et peu importe la façon d'obtenir ce qui lui est dû.



Suite à un duel qu'il remporte il doit fuir la maison maternelle et aller à Dublin. Là il fréquente des gens peu recommandables, fait des dettes et doit s'engager dans l'armée pour éviter la prison. Il subit la guerre des Sept Ans sur le Continent, d'abord dans l'armée anglaise, puis après une désertion, dans l'armée prussienne. Il devient espion, et grâce à cet intéressant emploi rencontre son oncle, qui vit depuis des années du jeu. Ils se plaisent et s'associent pour vivre de façon somptuaire sur le dos de pauvres naïfs. Enfin, il finit par épouser une riche veuve, qu'il va ruiner par ses dépenses délirantes et qu'il brutalisera et terrorisera pour la dépouiller et vivre de la façon luxueuse qui est la seule qui le satisfasse.



Barry Lyndon est un récit picaresque et haut en couleurs qui nous conte la vie peu édifiante d'un hobereau irlandais, inculte et amoral, occupé uniquement de la satisfaction de ses plaisirs, bien peu raffinés : la boisson, le sexe, le jeu, les chevaux et un effréné goût de luxe. C'est extrêmement bien écrit, drôle on ne s'ennuie pas un instant car les péripéties s'enchaînent les unes aux autres. Le récit est à la première personne, puisqu'il s'agit des Mémoires du héros, ce qui permet à Thackeray l'usage du second degré et d'une ironie décalée, en effet Barry ne voit rien de mal dans ce qu'il fait, ses agissements lui paraissent parfaitement naturels, s'il lui arrive des malheurs, c'est uniquement la faute des autres, tous ces pauvres types qui ne savent ce que c'est de bien vivre. Il est d'un égoïsme monstrueux et totalement inconscient, il ne manifeste de l'affection pour personne, sauf peut-être son fils et un peu sa mère, qu'il ne se gêne toutefois pas de négliger au temps de sa splendeur.



Il s'agit d'une satire, qui au-delà du personnage de Barry Lyndon s'attaque à la façon de vivre d'une classe sociale, riche et oisive, uniquement occupée de ses plaisirs, et vivant de fait sur le travail des autres, même si cela reste discret et que l'auteur est suffisamment homme de son époque pour ne pas être excessivement choqué des disparités monstrueuses de niveau de vie.



J'avais déjà lu du même auteur La foire aux vanités, que j'avoue préférer, peut être parce que le personnage de Becky Sharp est plus complexe, plus ambigu, avec des aspects positifs et attachants, on arrive à trouver des justificatifs à pas mal de ses comportements, alors que Barry est complètement négatif, c'est uniquement une satire et une charge.



Mais tel qu'il est c'est un grand classique de la littérature anglaise, et un livre fort agréable et divertissant à lire.

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La Foire aux vanités

Avant de débuter ce commentaire, je tiens à m'excuser pour cette longue absence sur mon blog. Quelques sessions de recrutement ont absorbé une partie de mon temps et il faut avouer que ce livre était assez volumineux...

Au fur et à mesure de ma lecture, j'étais littéralement suspendue à chaque page, immergée dans le XIXème siècle anglais. le style d'écriture est railleur, sarcastique et parfois vraiment très drôle. Au début, j'étais un peu déroutée mais j'ai fini par m'habituer et même à aimer car on sent que l'auteur maîtrise son sujet et le monde qu'il décrit c'est à dire la société anglaise.

C'est une société où règne le paraître et l'hypocrisie, où la vanité est roi. On le découvrira en détail grâce à quelques personnages, dont Rebecca Sharpe et Amélia Sedley. Pour être franche, aucune de ses héroïnes n'était particulièrement attachante. Rebecca était hypocrite, manipulatrice, et avide de gloire si bien qu'elle m'agaçait régulièrement avec son comportement. En même temps, je l'ai admiré pour son courage, son intelligence et ses machineries bien audacieuses ! Quant à Amelia, je l'ai trouvé niaise, sotte et très égoïste. Mais quelque part, sa gentillesse était touchante et elle a réussit à éveiller un brin de pitié dans mon coeur...

Bref, je ne citerai pas tous les personnages mais leurs traits psychologiques sont extrêmement bien travaillés au point où on a l'impression d'avoir à faire à des gens réels. Pour vous donner une envie de lire cet ouvrage exceptionnel, j'ai noté quelques phrases très pertinentes qui peuvent toujours s'appliquer même à notre société contemporaine qui ne s'est toujours pas affranchi de la vanité...

"O foire aux Vanités, foire aux Vanités" sans vous elle aurait peut-être été une aimable et bonne fille. Peter Butt et Rose auraient fait un heureux ménage dans une ferme florissant, avec de jolis marmots, le tout assaisonné d'une honnête portion de peines et de plaisirs, d'espérances et de luttes. Mais un titre, une voiture à quatre chevaux sont dans la foire aux Vanités, des hochets plus précieux que le bonheur." Je m'arrête là sinon je copierai tout le livre "La gloire de ce monde est bien passagère. L'expérience a démontré depuis longtemps que les plus heureux sont toujours les plus éloignés du soleil...tout ici-bas n'est que fumée et vanité".

Un conseil : lisez-le absolument !
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Mémoires de Barry Lyndon

Il y a quelques mois, j'ai découvert pour la première fois William Makepeace Thackeray avec le roman Vanity Fair, que j'ai beaucoup aimé. J'ai donc eu envie de poursuivre ma découverte de cet auteur, et quoi de mieux pour ça que son autre roman le plus connu, Barry Lyndon? Le résumé me plaisait beaucoup, d'autant plus qu'une partie de l'histoire se passe en Irlande, pays qui me fascine. Qu'en ai-je donc pensé?





Et bien j'ai passé un assez bon moment avec ce livre! Commençons par l'histoire: j'ai beaucoup aimé suivre les aventures de Barry, qui sont très rythmées et qui comprennent pas mal de rebondissements! J'ai dévoré le livre en à peine trois jours, malgré sa longueur, parce que j'étais happée par l'intrigue et que j'avais à tout prix envie de savoir la suite. On peut dire que je ne me suis pas ennuyée, même si je tiens à préciser que certains passages sur sa vie de soldat me plaisaient un peu moins.





J'ai aussi vraiment (et curieusement) apprécié le personnage de Barry. Pourquoi curieusement? Parce que Barry est loin d'être un héros dont l'on admire les qualités, ses actes le font plutôt du côté "bad guy" de la balance. Cependant, en lisant le livre, j'avais le sentiment que Barry se confiait au lecteur, avec tout ce que ça implique de sincérité, mais aussi de mauvaise foi. C'est justement parce qu'il se distingue des héros "parfaits" que l'on trouve le plus souvent en littérature que Barry est intéressant.





Et c'est là qu'intervient, selon moi, le gros point fort du livre: le style. J'avais adoré (et c'est le mot) le style cynique et si drôle de William Makepeace Thackeray dans Vanity Fair, et j'ai été heureuse de le retrouver ici. Certains passages, qui sont à la base déjà plutôt cocasses, sont racontées avec tellement d'humour! C'est un vrai régal à lire, à ce niveau là il y a rien à dire!











En bref, Barry Lyndon est une lecture que je recommande, même si j'ai quand même préféré Vanity Fair. Je pense regarder l'adaptation de Kubrick très bientôt, j'ai hâte de voir ce qu'il en a fait! A noter que le roman contient aussi son lot d'anecdotes historiques intéressantes...


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La Foire aux vanités

Rebecca Sharp, fille d'un peintre britannique et d'une danseuse française, se retrouve orpheline assez tôt. Heureusement, avant son décès, son père s'était adressé à Miss Pinkerton, dans l'institution de laquelle il donnait des cours de dessin, pour que la vieille demoiselle prenne soin de Becky lorsqu'il serait mort.



C'est ainsi que Becky se retrouve à Chiswick Mall, où sont éduquées les jeunes filles de bonne famille. En échange de son logement dans cette vénérable institution, Miss Sharp est tenue de donner des cours de français aux plus jeunes pensionnaires.



A la fin de son séjour à Chiswick, Miss Sharp trouve une place de gouvernante chez les Crawley. Avant de se rendre à Crawley-la-Reine, il est convenu qu'elle aille passer une dizaine de jours chez les Sedley dont la fille, Amélia, quitte la pension de Miss Pinkerton en même temps que Becky.



Mais Becky Sharp est une petite intrigante. Etant seule au monde, sans parents et sans amis, elle est forcée de prendre son destin en main. La meilleure solution qu'elle imagine est de se trouver un riche prétendant qu'elle se hâtera d'épouser. Sa première victime est Joseph Sedley, le propre frère d'Amélia.





Magnifique fresque satyrique de la société britannique du XIXe siècle, La Foire aux Vanités est écrit de la façon typique à cette époque: troisième personne et narrateur omniscient, un peu moralisateur.



Malgré le fait qu'elle soit une manipulatrice envieuse et ambitieuse, je ne peux m'empêcher d'apprécier le personnage de Becky Sharp. Je la trouve très débrouillarde à une époque où les femmes ne l'étaient pas spécialement, puisqu'elles dépendaient entièrement de leur père ou de leur mari (nous sommes au XIXe siècle, donc pas d'émancipation).



Par contre, la douce et sage Amélia m'agace vraiment. Je ne comprends pas son aveuglement face à un goujat comme George Osborne, ni même l'adoration qu'elle éprouve pour lui! Bien sûr, Amélia a passé toute sa vie (ou presque) en pension et n'a pas l'habitude de fréquenter le sexe opposé. Mais je la trouve quand même un peu trop naïve et, en même temps, particulièrement cruelle avec Dobbin, qui mérite d'être traité avec respect.



La Foire aux Vanités est une comédie satyrique: Thackeray s'arrange donc pour ridiculiser tous ceux qui se croient importants, ce qui apporte beaucoup de piquant et d'humour au récit. Les aristocrates et nouveaux riches de l'époque en prennent pour leur grade et, bien souvent, il faut avouer qu'ils le méritent, car beaucoup sont vraiment ridicules!
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La Foire aux vanités

Un peu mitigée sur cette lecture. Ce roman que l'on considère comme un chef d'oeuvre ne me laissera pas un souvenir impérissable. Autant j'ai lu avec plaisir les 500 premières pages, autant les 500 dernières ont été très laborieuses. 1000 pages c'est beaucoup trop pour faire la démonstration du caractère vaniteux, superficiel, arriviste et manipulateur de bon nombre des protagonistes. alors certes il y a des rebondissements, mais le dénouement est souvent prévisible . Rebecca , qui est pour moi, le personnage central de ce roman sans héros, jeune fille pauvre, prête à tout pour se faire sa place dans cette foire aux vanités n'est pas à proprement antipathique, mais ses petites manigances ont fini par me lasser, même si j'ai parfois admiré son intelligence et sa volonté. Même si les personnages sont bien campés, les personnages n'évoluent pas ou peu ( à l'exception de Rawdon,) En fait, je pense que j'ai trouvé ce roman trop tiède, à la vue des critiques et de la réputation de ce roman, je m'attendais à une critique plus cruelle et virulente de la société décrite. Hors même si ce roman décrit avec cynisme des personnages pour qui l'important est la place dans la société, l'argent ( le mieux étant d'obtenir celui des autres ) et l'apparence, même si une grande partie des personnages est pitoyable pour diverses raisons, je m'attendais à plus de cruauté et de méchanceté de la part de l'auteur. Donc une lecture en demi-teinte pour moi. Je pense que je l'aurais plus apprécié s'il avait été plus court, parce qu'il y a quand même plusieurs chapitres qui n'apportent rien à l'histoire, ou à la psychologie des personnages.
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La Foire aux vanités

Cela faisait très longtemps que j'avais envie de lire Vanity Fair (aussi je le confesse attirée par la série récente adaptée du roman que je n'ai pas encore visionnée).



J'avoue que je ne connaissais pas grand chose à l'histoire avant d'ouvrir le roman mais je m'en félicite ! Quel plaisir de découvrir le personnage de Rebecca au fil des pages, au vice de laquelle s'oppose la candeur d'Amelia, pauvre âme bien abusée par les hommes et par la plupart des personnes qui l'entoure. La plume de l'auteur est trempée dans le vitriol et derrière les apparences bienséantes il se livre à une critique acerbe de la société. Dans ce roman, aucun personnage ne parvient à s'en sortir intact tant leurs petits travers sont cruellement épinglés. du gros Joe infatué de lui-même, en passant par Georges, mari faible et infidèle et Amelia qui vit dans un monde pour lequel elle n'est pas armée, l'auteur est sans complaisance. Même le major Dobbin, qui est sans doute le personnage le plus intègre du roman, n'est pas épargné par son auteur tant son dévouement de chien fidèle à la belle Amelia le ridiculise à la longue (même si au final, c'est sans doute le seul personnage qui soit justement récompensé, comme quoi, l'auteur a tout de même induit un peu de "morale" dans son histoire, sans pour autant gratifier ses personnages les plus pervertis d'une fin odieuse). Mais le personnage le plus marquant est l'aventurière parvenue Rebecca, amie d'école d'Amelia et qui s'insinue dans les vies des personnages pour les ensorceler de ses charmes... Rebecca est dure et intéressée à la fois par la réputation, par le fait de briller et bien entendu l'argent. A la lecture du personnage et de ses charmes, je me suis même demandée si Margaret Mitchell ne s'en était pas inspirée pour créer sa Scarlett car, assurément, les personnages ont beaucoup de points communs (même si Scarlett est mieux née) tout comme la Mélanie de Margaret Mitchell présente quelques simililarités avec notre Amelia. J'ai également apprécié la partie "historique" du roman qui nous propulse à Waterloo tout en nous pointant les travers d'une société qui mesure la valeur d'une personne à son revenu annuel (et pour certains, à leur naissance) et qui se laisse abuser par les fastes de la prodigalité sans s'intéresser réellement à l'essence des êtres.





Ce que j'aime : la manière dont laquelle l'auteur décrit sa foire aux vanités et dont il met en exergue la superficialité de la société et son matérialisme. le personnage de Rebecca, absolument fascinant à suivre dans se machinations. La couverture qui illustre parfaitement le thème du roman







Ce que j'aime moins : j'avoue que j'aurais aimé savoir la suite de l'existence de Rebecca





En bref : Un critique fine et acérée de la société anglaise et de son amour des apparences portée par une Rebecca aussi ensorcelante que rouée.







Ma note







9/10
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La Foire aux vanités

Le style et la manière ainsi que la chair du récit datent du 19eme siècle.

Thackeray est un contemporain de Dickens.

On y retrouve le parler de l'époque, la fibre (Superficiellement) romantique, les conventions, le protocole ainsi que les manières précieuses de la bonne société.

Et elle pèsent toutes ensemble sur le récit au point de l'alourdir considérablement voire de l'étouffer...

Quelques longueurs descriptives, des scènes sans grand intérêt n'apportent à mon sens rien au roman et même très souvent se prolongent sur un chapitre complet.

Ces préjugés négatifs étant émis, abordons à présent le côté positif et extrêmement enrichissant de l'oeuvre.

Les personnages sont tous plus retors les uns que les autres..

Bien entendu quelques bonnes âmes peuples cet univers, mais la plupart des acteurs sont de bien fieffés coquins et ...coquines !

En fait l'auteur ne nous apprend rien sinon qu'à toute époque les moutons ont affaire aux loups. Pourtant, tirons lui notre chapeau car cette histoire parle de nous êtres humains avec nos défauts et nos qualités et la manière qu'il a de nous la raconter est passionnante.



Visitez la foire aux vanités, et enrichissez vous !!
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Le livre des snobs

Il s’agit à l’origine de chroniques hebdomadaires parues dans le magazine Punch, pendant environ un an (1846-1847). Le mot snob vient de l’université de Cambridge, il s’agit de la contraction de sine nobilitate, et désignait l’élève qui ne faisait pas partie de la noblesse, comme une bonne partie des étudiants de la vénérable institution. D’ailleurs, lors de son passage à Cambridge, Thackeray a collaboré au Snob, journal de l’université, dans lequel il a fait paraître des textes et dessins humoristiques. Les chroniques de Thackeray ont eu beaucoup de succès et paraissent donc en 1848 en volume.



Il s’agit de 52 textes, de quelques pages, illustrés de dessins. Thackeray passe en revue toute une catégorie de snobs, le snob royal, le snob de la City, le snob militaire, ecclésiastique, littéraire…..Il croque toute une série de personnages, certes de son temps, mais pas seulement. L’admiration servile des puissants, illustres, célèbres, est de tous temps et de tous lieux. L’humour de Thackeray est impitoyable, il s’attaque sans répit à des comportements qui mènent les gens à vouloir paraître autre chose que ce qu’ils sont, et à faire l’inverse de ce qu’ils feraient spontanément. L’apparence au détriment du bonheur.



Un petit extrait :

"Dimanche dernier, me trouvant dans une église de notre capitale où l’office religieux s’achevait tout juste, j’entendis deux snobs parler du pasteur. L’un demandait à l’autre qui était le clergyman. C’est le révérend Truckmush, répondit le second snob, le chapelain particulier du comte de Comandittvough. –Ah, s’exclama le premier snob sur un ton d’indicible satisfaction. Aussitôt l’orthodoxie et l’identité de l’ecclésiastique furent établies dans son esprit. Il n’en savait pas plus long sur le comte que sur le chapelain, mais l’autorité du premier lui garantissait la moralité du second ; et il rentra chez lui fort satisfait du révérend, en bon petit snob obséquieux qu’il est."



Une lecture fort divertissante et plaisante, et un texte dans lequel on voit se dessiner des personnages qui annoncent le grand roman de Thackeray, La foire aux vanités. J’ai tout particulièrement apprécié les toutes dernières chroniques, qui glissent presque sur la forme de petites histoires, et racontent en plusieurs épisodes un récit.

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La Foire aux vanités

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec La Foire aux Vanités?

"En grande admiratrice de Jane Austen, je m'intéresse toujours aux auteurs qui pourraient éventuellement s'en rapprocher de près ou de loin et j'ai toujours entendu le plus grand bien de la Foire aux Vanités. Mais j'avoue que le nombre de pages l'a condamné à rester dans ma PAL un bon moment."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Becky, jeune femme sans parent et sans fortune, mais ayant reçu une bonne éducation, devra user de tous ses charmes pour se maintenir et s'élever dans la bonne société, quitte à trahir sa seule véritable amie..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"D'une manière générale, j'ai apprécié ce livre et je dois dire que je ne me suis pas fait prier pour avancer dans ma lecture de cet énorme pavé. J'aime l'époque et l'Angleterre, ce n'est un secret pour personne, la plume de l'auteur est irréprochable, il y avait donc là assez d'éléments pour m'accrocher. J'ai également aimé le cynisme et l'humour du texte et des situations. En revanche, pour ce qui est de la représentation des femmes, et sans faire ma féministe, bravo la caricature!! L'une est une garce opportuniste, l'autre est une idiote complète. Non seulement c'est très réducteur mais il est vraiment difficile de prendre l'une ou l'autre en pitié et de s'attacher aux personnages. Même si j'avais tout d'abord de l'admiration pour Becky qui doit tracer son chemin seule, on finit vite par se lasser de ses méchancetés gratuites. C'est vraiment dommage parce que le propos était intéressant et je pense que l'auteur voulait défendre cette condition injuste et difficile d'une femme sans appui et sans revenu dans la société de l'époque mais comme on finit par ne plus supporter Becky, ça tombe un peu à côté."



Et comment cela s'est-il fini?

"Même s'il a fallu attendre longtemps et surmonter bien des péripéties, on obtient la fin tant attendu et j'ai aimé accompagner ces personnages aussi longtemps, dans des bons et des mauvais moments et apprendre autant sur eux."
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Mémoires d'un valet de pied

Les premières lignes de ce roman m'ont fait forte impression. On se rend tout de suite compte de l'humour mordant de l'auteur, son sens de la dérision ainsi que de l'ironie. L'aristocratie anglaise de l'époque victorienne n'est guère épargnée ! Bourgeois et nobles en prennent pour leur grade !



L'intrigue ouvrant le roman m'a beaucoup fait rire. En revanche, la seconde histoire, qui occupe les deux derniers tiers du roman, n'est pas parvenue à capter mon attention. J'ai trouvé le style trop pompeux et l'humour bien moins subtil, voir même maladroit. J'ai lu dans la postface qu'il s'agissait d'une des œuvres de jeunesse de William Thackeray, je suppose qu'il faut donc y voir une recherche de style, d'inspiration.
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La Foire aux vanités

Avec une ironie mordante et son génie particulier de la parodie, Thackeray, à travers cette réjouissante Comédie Humaine, illustre les travers et ridicules de l'homme, ses petites, vaines et mesquines prétentions. Mais lorsqu'il aborde des épisodes plus tristes, il n'atteint pas au sublime dans le pathétique comme Dickens. J'ai beaucoup gouté l'évocation de la bataille de Waterloo du côté des pékins de la société européenne amassés comme à la foire à Bruxelles, "au plus proche du théâtre des opérations". Vanitas Vanitatum!
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Le livre des snobs

Il y a des choses qui s'imposent dans l'ambiance actuelle que nous traversons tous et toutes plus ou moins bien; exemple: lire une seconde fois le savoureux et truculent William Makepeace Thackeray, évoquant la vie mondaine, et s'il admire sans discernement les manières, les goûts et les usages dans les milieux distingués, il n'en fait pas moins une forme d'humour en évoquant dans Le Livre des Snobs, le ridicule des choses, en faisant appel directement à la pitié, à la tendresse, au mépris de l'imposture, à notre compassion pour les souffrances, des pauvres. Il a été en quelque sorte un prédicateur laïque en trouvant dans le snobisme son mode d'expression heureux.
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