Critiques de William S. Burroughs (155)
Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas terminé ce livre.
Un objet littéraire déroutant, pas de linéarité dans l'histoire, en fait pas d'histoire mais la multiplication de trips sous héroïne, cocaïne et autres morphines. Le lecteur est plongé en plein rêve (ou cauchemar) d'un auteur en transe. D'un certain point de vue, on frise le génie car la lecture nous évade, nous déconcerte (c'est le moins que l'on puisse dire), nous heurte. Notre rationalité est poussée dans ses retranchements, on plane avec l'auteur dans les horreurs (ou pas) des dépravations et des salissures humaines.
Du génie littéraire? Sans nul doute.
Une oeuvre importante de la littérature? Probablement
Un incontournable? Très subjectif.
Au final, plutôt content de m'y être confronté malgré que je ne sois pas aller au bout. D'un esprit trop cartésien, ce type de littérature me bouscule et c'est très certainement son rôle. Néanmoins, le plaisir de la lecture était épisodique. Déplaire est finalement une émotion mais ce n'est pas celle que je recherchais.
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Un livre impossible à lire, à décrire.
Un livre dont je ne me sépare pas.
Un livre qui trône bien visible au milieu des autres.
Un livre qui a participé à ma construction.
Un livre dans un sale état car il suit mes errances.
Un livre que je relis pourtant comme une piqure de rappel.
Sans oublier Jérôme Bosch.
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Des hallucinations de « camés » délirantes : sodomies, scatologies, meurtres, inventaire des indignités dans une ambiance portuaire de dépravation. Le style est brillantissime mais le propos tourne en boucle (quête de morphine, héroïne, opium) et lasse. Surréaliste et macabre.
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Ce livre est tout simplement une horreur. Cela commence déjà mal, avec des descriptions extrêmement pénibles d'injections de drogues diverses, et la fourniture de détails sordides et scabreux. Cela au sein d'un texte sans ordre ni sens. Au bout de 80 pages, le lecteur qui n'a pas encore lâché prise va le regretter: on lui impose des scènes de sexe cru, de préférence homosexuel, et de préférence encore exercée de force sur des adolescents piégés. Nous sommes à la page 100. À ce stade, il n'y a plus qu'une issue: fermer définitivement le livre, et direction: poubelle jaune.
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LE FESTIN NU de WILLIAM BURROUGHS
Un livre atypique fait de notes compilées avec Kerouac pour les ordonner ( vaguement!) écrivain de la beat generation , Burroughs nous entraîne dans milieu de la drogue dure ( héroïne ) véritable descente aux enfers dans un langage cru, souvent difficile à suivre, le mieux étant de se laisser porter par les mots.
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Ce roman écrit à 4 mains en 1944 serait le catalyseur du fameux mouvement d’émancipation de l’après-guerre connu sous le nom de Beat generation (La génération brisée).
En effet, il s’agit du premier roman de Jack Kerouac que tout le monde trouvait génial mais personne ne consentait à l’éditer. La conjoncture, la mode du moment, la littérature encore trop conventionnelle pour accepter ce genre de création ont fait qu’il n’est sorti en librairie que très tard, bien après le succès de Town and city ou Sur la route. Il serait le prélude de Town and city mais je pense que c’est aussi vrai pour L’Océan est mon frère. Il parle de sa vie de marin lorsqu’il partit sur un cargo à destination du grand nord et du Bering. Il évoque dans les trois romans précités sa volonté d’embarquer à n’importe quel prix, partir et renouer avec ses racines. Son père lui avait dit un jour « N’oublie jamais que tu portes un nom breton ».
Sur ce fond de tableau qui rappelle aussi l’avancée des troupes américaines en Sicile et en France, nous sommes en guerre, le plus étonnant reste l’objet du roman. Une bande de copains et copines vivent le meurtre d’un des leurs par l’un d’entre eux. Un fait réel qui vaudra deux ans de prison à l’auteur du crime.
Personne ne porte de jugement, n’octroie de circonstances atténuantes au meurtrier, ne pleure la victime, mais tous espèrent voir la peine commuée. Tous veulent croire que l’acte irréparable est un accident de la vie, la simple réaction d’un jeune homme face à la cour répétée d’une vieille tante. On juge le meurtre d’un homosexuel qui de nos jours serait accusé de harcèlement…
Ecrire ce roman à deux avec William Burroughs, ne serait-il pas une manière pour Jack Kerouac d’en finir avec cette relation homosexuelle qui les rapproche.
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J’ai bien aimé Queer. J’aime pas Burroughs, j’entrave rien au fait qu’on puisse buter sa femme tout en servant de modèle pour une flopée de sales mômes ou de pirates perdus.
Tu peux lire Queer parce que ça raconte un autre temps et que y’a de l’ayahuasca dedans, y’a des dépendances de tout et pas que des drogues ce qui parait logique et évident mais ça sort du lot quand c’est écrit comme ça.
À piocher après une bonne gueule de bois des familles, et souris qu’on t’as dit, enfin.
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Burroughs écrit ici sous les traits d'un double, alter ego de l'auteur (c'est assez visible). C'est donc un récit autobiographique que nous avons là, et qui nous entraîne dans les histoires de ce jeune homme, fraîchement accompli et titulaire d'une licence en lettre (faite par dépit plus que par choix). L'originalité de ce récit réside sans doute dans le point de vue que le narrateur accorde à la drogue. Sans aucun doute, il n'y a pas d'équivalent. Après, c'est aussi le livre le plus vieux, son cadre n'est pas du tout celui actuel, et les mentalités ont aussi bien changé (je dirais heureusement, mais pas pour tout).
Bref, c'est un livre qui permet de comprendre le passé lointain de la drogue, mais beaucoup moins de nous plonger dans l'actualité. Remarquez, c'est aussi un livre générationnel, qui nous renseigne sur la Beat Génération, et en ce sens il est plus complet.
L'histoire nous trimballe un peu dans l'Amérique, entre les États-Unis et le Mexique, ce qui nous amène aussi à voir les différences entre les états, au sein des États-Unis et extérieurement. Par contre, nous verrons très peu de choses du trafic même de drogue. C'est plus une autobiographie, avec le monde des drogués, leurs conceptions de la vie et leur univers mental qu'un livre sur la façon dont on se drogue.
Et surtout, Burroughs ne fait absolument pas de confessions. Ce n'est pas un livre témoignage, contrairement aux autres livres sur la drogue. C'est simplement un livre qui parle de sa vie à un moment donné, lorsqu'il prenait de la drogue. Il ne cherche pas à s'excuser, ne considère pas cette période de sa vie comme ratée, ou mauvaise. C'est juste une période de sa vie. De fait, la lecture est curieuse, puisque l'auteur ne cherche pas à nous dissuader de quoi que ce soit. C'est la vérité crue et sans problèmes. Du coup, si vous cherchez un témoignage anti-drogue, je ne peux pas trop vous le recommander.
Récit assez atypique et qui nous offre une vision tout sauf conventionnel de la drogue, Junky s'inscrit dans un ouvrage autobiographique et une sorte de manifeste de la Beat Génération plutôt qu'un véritable livre sur la drogue. C'est un contexte plutôt, une façon de voir la vie et le monde dans lequel la drogue joue un rôle non négligeable. J'ai trouvé la lecture plaisante et intéressante, je ne peux que vous recommander de faire pareil.
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Très déçu par ce roman. J’aurais adoré le finir, parce qu’il paraît qu’il s’agit d’un chef d’œuvre, mais je n’ai pas accroché à son style stromboscopique, avec des personnages qui apparaissent, disparaissent, reviennent et m’ont fait dire après près de 50 pages : qui est qui ? Que se passe-t-il ? Et finalement : pourquoi ? J’ai alors arrêté. Tant pis pour lui. Tant mieux pour moi.
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Ce n'était peut-être pas le bon moment pour attaquer cette lecture, qui traînait depuis longtemps dans ma PAL. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans la lecture et j'en suis sortie vidée. Pourtant, j'ai l"impression d'être entrée (et d'être hantée) par un grand livre, dense et virevoltant.
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Je me suis ennuyé dans ce livre, déjà lors de l'introduction assez conséquente (une cinquantaine de pages) destinée à nous présenter l'oeuvre et dans quelle contexte elle avait été écrite, puis dans les nombreuses digressions faites par le personnage principal.
L'histoire se passe au Mexique. Bill Lee, Américain quarantenaire oisif erre sans but dans le pays, de bar gay en bar gay, sans en apprécier ni l'ambiance ni la clientèle trop efféminée à son goût. Drogué jusqu'à la moelle et homosexuel à tendance pédéraste, il jette son dévolu sur Allerton, jeune homme dont il s'éprend de manière obsessionnelle, qui dans un premier temps repousse ses avances, pour finir par y céder, selon son humeur du jour.
Lee ayant essayé nombre de drogues entend parler du yage, plante aux vertus hallucinogènes qui prodiguerait à ses consommateurs des dons de télépathie, que les soviétiques et les américains utiliseraient aux fins de recherches scientifiques.
Il propose donc à Allerton d'aller, tous frais payés et sous conditions que celui-ci accepte ses ardeurs deux nuits par semaine, à la recherche de ladite drogue. S'ensuivent des pérégrinations dans toute l'Amérique du Sud, l'Equateur avec pour paysage, les mêmes villes crasseuses peuplées de populations laides et pauvres. La brousse, la jungle, la chaleur moite, les bouges à putes et des gamins "roués" s'ébattant au bord du fleuve jaune, où sont amarrés pirogues, bateaux rouillés et parfois quelques voiliers luxueux. Après quelques jours de recherches infructueuses, les populations locales se montrant méfiantes, ils reviendront au Mexique et se sépareront.
Ce livre est triste, sans réel intérêt, nous dépeignant un pays ou allait se perdre tous ceux qui avaient maille à partir avec la justice dans leur pays d'origine, ou tout se vendait et pouvait s'acquérir (y compris les services de l'Etat) à partir du moment ou on y mettait le prix. C'est une mise en scène du désir inassouvi, du rejet - Allerton étant un amant peu enthousiaste - et de la dépendance à la drogue. On sent qu'il a été écrit par un auteur d'un certain âge. Par ailleurs, ce récit n'aurait pas eu lieu, me semble-t-il, si l'auteur n'avait pas fait de la prison aux USA pour avoir accidentellement tué son épouse. C'est à sa sortie qu'il choisit d'oublier et de se faire oublier en partant au Mexique,
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William Burroughs fait ici dans la simplicité. Beaucoup moins littéraire que Le festin nu et beaucoup plus dans le style de Junky, Queer en reprend les thèmes : errance, toxicomanie et sexualité. Une écriture qui se rapproche de celle qu'utilisera Kerouac bien que cette dernière soit plus lumineuse et enthousiasmante que celle de Burroughs.
Dans Queer, c'est le désir sexuel qui tient le haut du pavé tout simplement parce qu'il prend la place du désir de drogue pour le toxico qui décroche. Les sens reprennent leurs droits et pour Lee, le héros, leur assouvissement passe par les corps masculins, beaux et jeunes de préférence, quitte parfois à devoir recourir à des adolescents prostitués. Pour le reste, il s'agit pour Lee de transformer le séduisant Allerton en gigolo à défaut de pouvoir avoir une relation amoureuse réciproque avec lui. La facilité de la vie, l'alcool omniprésent, le concentration des gays, la disponibilité des partenaires sexuels pourraient surprendre si l'histoire ne se situait pas dans le Mexique de l'après-guerre où la vie humaine ne compte pas beaucoup et où ceux qui survivent dans la violence côtoient ceux qui cherchent un sens à leur vie, parfois dans cette même violence et parfois en direction d'un paradis terrestre hallucinatoire.
J'avoue avoir lu Queer comme un témoignage et sans véritable émotion. Lee et ses amis m'ont paru lointain, très lointain.
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Premier livre de cet auteur, que je connaissais par rapport à son amitié avec kerouac. Je le savais un peu en marge, effectivement le style est pour le moins original, jamais ce livre ne serait publié de nos jours. L'auteur part dans son délire de junkie. On n y comprend rien , absolument rien , pas d enchaînement, aucune cohérence ,c'est gore à souhait et les scènes de sexes très particulières. A lire pour la curiosité. Burroughs c'est fini pour moi. Avec plaisir ai-je envie de dire.
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Quelle étrange objet. Faut il chercher une logique, un sens narratif à ce livre, rassemblant une succession de récits oniriques, cauchemardesques au doux, dur, dingue pays malade de la came. Le temps et l'espace distordu, remodelé. Étiré, contracté dans des géométries psychédéliques, psychotiques. Astrophysique déjantée de la piquouse. Les mots jaillissent en explosions de putréfaction liquides de pus, de bile et de merde. Sombre jouissance clinique à décrire la déchéance du corps et de l'âme dans un trip célinien au bout de la nuit. Burrough dresse un compendium de l'infâme où se vautre des personnages boschiens, morceaux de viandes embrochés sur l'aiguille de la douleur. Surgissent de même de tous ces cerveaux envapés les terrifiantes créatures lovecraftiennes seul capables de surpasser la folie.
Mais il y a pire que ces voyages en montagnes hallucinées. Pire que ces terreurs informes. La déchéance, la perte d'humanité, l'absence de la plus élémentaire dignité. Ils ne sont plus que les pantins du singe.
Provocateur jusqu'à la nausée, on se perd parfois (souvent) dans des délires honnis où nous ne seront jamais que spectateurs. Je me suis senti juste comme le voyeur malsain d'une réalité inimaginable. On finit par se lasser de tant d'outrances et d'outrages. Non pas pour la quelconque morale étriquée des petites bourgeosies. On se lasse juste par indisgestion, cherchant en vain l'universel de tant de débauche. Le festin nu est une expérience de lecture puissante, dérangeante, insoutenable parfois... mais juste une expérience. Un shoot sans conséquence.
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Très bon livre ! Vraiment prenant ! Cela m'a permis de connaître que je ne connaissais pas du tout : la drogue. Je conseille vivement ce livre. Son style et sa présentation est vraiment vif. J'ai pu prendre conscience de la dangerosité des addictions de la cames et aussi de l'alcool. L'histoire m'a touché, connaître la déchéance de toute une génération tout le long du livre reste le point fort de Junky. C'est un livre à mettre entre toutes les mains...
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Que dire du festin à part que c'est un livre totalement illisible?
Du moins lors de sa première lecture...
Le festin lu est quelque chose de totalement étranger à tout concept habituel ce n'est pas un "livre" dans le sens conventionnel du terme.
C'est plus une expérience.
Une plongée hallucinante dans l'esprit d'un junkie.
Il est rigoureusement impossible de décrire ce livre sans en réduire sa portée.
C'est glauque, terrifiant, sordide.
Mais c'est également drôle et magnifique.
Une seule "clé" de lecture:
Une phrase de l'auteur:
"Il faut exterminer toute pensée rationnelle."
Une fois que l'on a assimilé cette phrase, alors lire ce livre est un véritable plaisir!
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Comme dans presque tous les romans de l'auteur, les thèmes principaux sont le vagabondage, la drogue et l'homosexualité. Ici, le personnage principal, Lee, est en manque de rapport sexuel et de drogue. Il entame en Amérique latine une sorte de quête du nirvana, quête dérisoire, douloureuse et burlesque qui le reconduire à sa solitude première. Un récit est âpre, rapide, et en une succession de tentations avortées, dérive où se rencontrent de curieuses, parfois inquiétantes, figures de marginaux
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Avant d'attaquer Le Festin Nu, j'avais décidé de lire tout d'abord Junky, question de chronologie.
Le livre est absolument unique en son genre ( je crois ). Il n'est ici absolument pas question de faire l'apologie des drogues dures, et encore moins de la condamner. Burroughs a fait l'expérience de la came, qui l'a accompagné pendant quasiment toute sa vie : il en a tiré une fascination certaine, mais pas de jugement.
Ainsi, au court du roman l'auteur navigue juste dans ses souvenirs, et nous conte son expérience et celle de ses amis, tous junkies jusqu'à l'os. Et il le fait avec un style terrifiant : une espèce d'insensibilité inhumaine. Pas de place pour les sentiments, tout n'est qu'une description de sensations, de situations et d'états.
Le livre est réellement instructif et témoigne des qualités d'un écrivain de génie.
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