Citations de Xavier-Laurent Petit (163)
"Des millions de gens vivent sans lire, mais ce qu'ils ignorent, c'est qu'on vit infiniment plus en lisant".
Vera a à peu près l’âge de chercher un fiancé.
Dimetriu a à peu près l’âge d’aller en prison si les policiers l’attrapent.
Mammada a à peu près l’âge de mourir...
Ce que j'aime en musique, on peut recommencer des milliers de fois comme si c'était neuf.
On s'est arrêtés au milieu du pont. A nos pieds, l'eau courait avec un bruit de gravier, épaisse et pâteuse comme une bouillie, presque gelée. Dans les bouquins de grandma, dans n'importe quel film ou dans le pire des feuilletons télé, c'était le moment idéal pour s'embrasser. Cadrage resserré sur les visages avec, en arrière-plan, la neige des berges et la grisaille du ciel... Mais, dans la réalité, les choses étaient plus compliquées.
Tout le village est rassemblé devant le téléviseur de Kathelo, les yeux scotchés à l'écran. C'est la première fois qu'il y a une télé ici, la première fois qu'on voit autant d'images.
De loin, j'aperçois grand-mère Thabang. Elle s'est installée à l'écart et fume sa pipe en marmonnant que dans la vie les gens ne sont pas tout plats comme sur l'appareil de Kathelo.
- Tu veux parler des gardes de l'Ordre souterrain?... Ce sont de vraies brutes.
- Justement, il faut qu'on prépare bien notre coup, sinon, ces cornichons nous ferons la peau.
- Ces quoi?
- Ces cornichons. Tu ne connais pas ? Je t'en ferais goûter.
- Parce que tu manges des gardes, toi?
Aux échecs, on pouvait perdre ou gagner. Mais quand on lisait, impossible de perdre. C'était magique. Avec les vingt-six lettres de l'alphabet, on pouvait fabriquer tous les livres de la terre.
En 2028, les hommes ont dû se réfugier dans des villes souterraines pour échapper à la pollution terrestre. Suburba (quel nom !) est une de ces villes, où tout est parfaitement organisé sous un système d’éclairage artificiel quasi-permanent. Tout y est si bien organisé ? Peut-être, mais certains en doutent et militent -en secret !!!- pour retourner vivre à l’air libre. Est-ce possible ? Les informations catastrophiques diffusées sur le « Monde d’en Haut » sont-elles fiables ou font-elles partie intégrante d’une vaste opération de propogande des dirigeants de Suburba, qui souhaitent à tout prix asseoir leur pouvoir ?
Voici un roman d’anticipation vraiment simple et accessible en terme d’écriture ; il soulève des questions d’ordres politique, social et environnemental aux citoyens d’aujourd’hui que nous sommes. Ce propos ne vous empêchera pas de savourer cette belle aventure pleine d’actions et de rebondissements.
- Je sais ! s'est écrié Daddu. Il nous demande si on a de quoi payer.
Et il a sorti de sa poche le billet de cinquante leiki. La Montagne a éclaté de rire. Il a encore dit des choses qu'on ne comprenait pas, en répétant sans arrêt le mot "zorro".
- Ben oui, a fait Dimetriu comme si c'était évident, la France, c'est l'Europe. On ne paie pas avec des leiki, mais avec des zorros. Si t'en as pas, t'as rien.
"Au fur et à mesure de ses séjours, elle avait affiné ses observations, recoupé ses notes et avait finalement eu la certitude que ces Indiens auxquels elle se consacrait sans jamais les avoir vus n'étaient pas cinq.
Ni quatre. Ni trois. Ni même deux.
Ils n'étaient q'un. Un tout seul.
Le dernier survivant d'un groupe décimé on ne savait par qui ou par quoi.[...] Faute de mieux, elle l'avait appelé Ultimo. Le Dernier."
Comment était-il possible de briser l'échine d'un tel arbre en aussi peu de temps ? Comment appeler les hommes qui servaient ce monstre de fer ?
" Des wewemutak", fit-il à mi-voix. Des mangeurs d'arbres.
Axelle prit la parole d'une voix tendue.
- Depuis soixante-dix ans, nous vivons sous terre comme des rats. Chacun de nous le sait, nous ne sommes pas faits pour cette vie. Notre vraie vie est ailleurs, dans le Monde d'En Haut. Les habitants de Suburba ne se rendent pas compte qu'on ne les maintient ici que pour mieux les contrôler. La petite sécurité qu'offre la cité est à des kilomètres du bonheur auquel nous aspirons tous.
Les carcasses calcinées des voitures bloquent le passage. Il faut dégager la route. Pas moyen de faire autrement. Les tôles sont brûlantes et personne n'est outillé pour faire un truc pareil. Ça prend un temps fou. Des heures... Avec la trouille du retour des hélicos vissée au ventre. Pour éviter d'y penser, j'ouvre mon carnet à dessin. J'aimerais faire quelque chose de beau, mais en ce moment, c'est impossible. Le beau se cache, il a peur de la guerre et ne veut plus se montrer. Du coup, le résultat, c'est un dessin au feutre noir: deux hélicos qui jaillissent de la page pour foncer sur moi.
Un feulement grave, profond. Mes muscles se sont contractés. Mes ongles se sont enfoncés dans le siège. Je n'étais plus qu'une boule de peur. Une silhouette souple a frôlé la voiture. Miss Infinity n'était qu'à quelques centimètres, seule l'épaisseur ridicule de la portière m'en séparait. Ses grondements résonnaient jusqu'au creux de mon ventre. Je les sentais remonter le long de mes os, se répandre dans mon corps. Je ne bougeais pas, incapable de reprendre souffle.
Et nos regards se sont croisés.
Le mien, embué de terreur, et le sien, mordoré, braqué sur moi, insondable.
Le silence qui s'abat est assourdissant mais je reste sur mes gardes, à guetter le moindre bruit.
Je n'ai pas l'habitude d'un tel calme.
Alors c'est ça, avoir un cœur comme tout le monde ?...
Ne pas t'entendre... Comme si tu n'étais pas là, mon petit cœur adoré ? (p.134)
Je devais le lire pour l'école j'ai des questions mais je ne sais pas car je ne comprend pas tout ! Mais j'ai adoré ce livre car il y a de l'aventure !;)
Les jours suivants, elle était tellement au bout du rouleau que le moindre effort l'épuisait. On ne s'est plus parlé qu'avec les yeux. (...)
J'avais trouvé dans le livre offert par M. Harrison une poésie que je ne cessais de relire tellement elle semblait avoir été écrite pour Dolores.
"Elle parlait, oubliait,
puis, comme un roseau légèrement
penché sur l'eau, elle tremblait,
elle accepta et mourut".
Les yeux fermés, je comptais aussi loin que je savais le faire, persuadée qu'une fois arrivée à mille, la porte allait s'ouvrir et que maman allait rentrer comme s'il ne s'était rien passé. Je cherchais à me rappeler son dernier baiser comme si il était possible de le retenir. Pendant des années, je me suis demandé si, au moment où claquait sur ma joue, elle avait décidé de partir. Je me le demande encore mais, depuis, le souvenir de son visage s'est effacé comme une silhouette dans le brouillard...
J'ai fermé les yeux en humant son parfum. Le paradis lui-même ne pouvait pas sentir si bon.
Dans une sorte d'affolement, elle planta ses talons dans les flancs de Gris-de-Fer qui s'élança aussitôt dans la pente au grand galop. Agrippée à sa crinière, elle était ballottée comme un fétu, à deux doigts d'être désarçonnée. Ses bottes échappèrent soudain aux étriers, elle perdit son aplomb et se sentit glisser, glisser... Sous elle, les herbes et les rochers défilaient à toute allure, les sabots martelaient la terre.
(p.33)