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EAN : 9782211092890
275 pages
L'Ecole des loisirs (15/10/2009)
3.9/5   144 notes
Résumé :
Louise vit au bout du monde, tout là-haut, dans une vallée belle et rude dont les rares habitants n'aiment pas se mélanger avec ceux "d'en bas". Alors, quand un nouvel élève déboule dans la classe en cours d'année, Louise, comme les autres, pense à une erreur. Non seulement Chems n'est pas de la vallée, mais il est différent, avec ses cheveux longs, la couleur de sa peau, la vieille caravane dans laquelle il vit avec sa mère au milieu des bois... C'est cette différe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un roman rafraîchissant, même s'il y a des grosses brutes bêtes et méchantes...Et grâce à elles, d'ailleurs, car l'héroïne, une jeune fille d'environ 15 ans, va apprendre à oser s'affirmer.
Louise aime un nouveau-venu, (un jeune indien?) envers et contre tout. Mais il lui faudra beaucoup de courage pour venir à bout des mentalités racistes, y compris celle de son père (bête et méchant) ! Alors même que le racisme est poussé à son paroxysme car les adultes (bêtes et méchants) n'hésitent pas à battre Chem, et un ado (bête et méchant, oui je l'ai dit plus haut) incendie sa caravane.
Bref, vous l'aurez compris, c'est la victoire de l'intelligence et de la bonté (ai-je l'impression de me répéter?), le tout dans un décor sublime, de montagnes, de forêts, de vallées, avec des ours, des daims et des loups.
Je ne peux regretter qu'une chose : que tout cela ne soit pas approfondi, mais bon, c'est un roman pour les jeunes de 15 ans...Si au moins, avec ce livre, ils pouvaient avoir un petit coup de coeur pour "la lecture", ce serait gagné. En tout cas, tous les ingrédients sont présents : bande d'ados dont un a le pouvoir sur les autres et amour entre jeunes, bagarres et amitié, goût de l'authenticité et non-dits permanents...Toute une série de dichotomies qui ne peuvent qu'attiser leur esprit critique.
C'est ça, pour moi, une lecture qui fait grandir.
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Je n'ai jamais cru aux fameuses « affirmations positives » qui influenceraient le cosmos : je suis intimement convaincue que ce n'est pas en répétant jour après jour que je vais gagner au loto que je gagnerai effectivement au loto, n'en déplaise à certains thérapeutes et animateurs que j'ai eu l'occasion de rencontrer et qui ne cessaient de me bassiner avec ces mantras surpuissants … Mais il n'empêche, parfois, c'est rigolo comme le hasard fait bien les choses. Cela fait ainsi de très nombreuses années que malgré mon attrait pour L'attrape-rêves (entre le titre et le résumé, je ne pouvais qu'être intriguée), il m'était tout simplement impossible de me le procurer. Un bug informatique empêchait systématiquement ma libraire de me le commander (alors qu'elle n'avait aucune difficulté avec d'autres ouvrages de la maison d'édition), il était systématiquement emprunté lorsque je passais à la bibliothèque, et il y avait systématiquement quelqu'un pour acheter sous mes yeux l'unique exemplaire en bourse aux livres … Une malédiction ! Et puis voilà que, sur un coup de tête, je m'abonne à la Medium Box, et que, miracle, le roman-mystère-et-collector de la première box … c'est L'attrape-rêves ! Autant vous dire que je l'ai entamé à peine reçu !

Tout là-haut, au fin fond de la vallée, tout le monde se connait depuis toujours : génération après génération, les garçons devenus des hommes sont embauchés à la scierie, et les filles devenues des femmes engendrent de nouveaux garçons qui, à leur tour, prendront le poste de leurs ainés le moment venu. Ils sont tant et si bien repliés sur eux-mêmes que là-bas, à la ville, au collège et au lycée, on les met systématiquement dans la même classe, car ils n'aiment pas se mélanger avec ceux qui ne sont pas de chez eux. Et voilà qu'un jour, un nouveau débarque dans la classe de Louise : Chems n'est pas de la vallée, il n'est pas comme eux. Il vit avec sa mère dans une petite caravane au beau milieu des bois, il connait le nom de tous les oiseaux de la forêt, il ne dit pas un mot lorsque Steph et les autres le raillent et l'humilient. Louise, bien malgré elle, ne peut s'empêcher d'être fascinée par cette différence qui effraie ses camarades : elle se sent bien, avec Chems, elle se sent chez elle. Mais chez elle, c'est aussi cette vallée, menacée par la fermeture de la scierie, unique source de travail pour tout le village …

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces longues années d'attente n'ont pas été vaines : ce fut effectivement une très belle lecture, qui m'a fait trembler, pleurer, rire, rêver … Difficile, de coup, de savoir par où commencer pour vous en parler ! Car ce livre, il est à la fois d'une simplicité absolue et d'une richesse inouïe, d'une profondeur incroyable. C'est la vie dans tout ce qu'elle a de plus cruel et de plus beau à la fois, de plus banal et de plus extraordinaire tout en même temps. Car rien de plus banal que l'arrivée d'un nouvel habitant dans un village, du moins dans notre conception du monde ? Chez Louise, c'est un événement improbable, sans le moindre doute précurseur d'une terrible catastrophe : les gens de là-haut vivent entre eux, c'est ainsi et pas autrement. Il n'y a pas assez de travail pour des étrangers, il ne faut donc laisser personne s'immiscer dans la routine bien huilée du village. Car ce qui se passe là-haut ne concerne que ceux de là-haut et personne d'autre. Il y a quelque chose d'aussi effrayant que fascinant dans cette communauté totalement repliée sur elle-même, où tout le monde sait toujours tout mais où personne ne dit rien. Où les choses ne changent jamais, immuables : c'est rassurant, d'une certaine façon, mais aussi angoissant …

Et au milieu de tout cela, il y a Louise. Louise dont la mère est partie, un beau jour, sans prévenir, sans laisser de trace, sans jamais revenir. Louise qui vit avec son père, cet homme pour qui chaque jour ressemble au précédent, pour qui les choses doivent toujours rester telles qu'elles ont toujours été. Louise qui, au plus profond de son être, est irrésistiblement attirée par le nouveau, Chems, si différent de tout ce qu'elle a toujours connu … C'est comme si, soudainement, l'horizon s'était ouvert, et avec lui toute une infinité de possibilités jusqu'alors méconnues. Si l'arrivée « d'étrangers » dans la vallée attise la peur et la haine dans le coeur des hommes, dans celui de Louise, il n'y a qu'un vide infini à combler. Ce roman, c'est avant tout une histoire d'amour, une formidable, inoubliable histoire d'amour entre deux jeunes gens que tout et tous vont tenter de séparer. C'est beau, mais tellement dur aussi : certains passages sont tout simplement tragiques, car l'auteur n'a rien masqué de la cruauté et de la folie des hommes, qui ne voient que la violence pour répondre à l'inconnu. Et tandis que la révolte de Louise reste bien enfouie au fond d'elle-même, tant elle est tiraillée entre cet amour tout neuf et son attachement au sien, celle du lecteur enfle progressivement, telle une vague qui se transforme en tsunami …

Mais ce livre, ce n'est pas uniquement une histoire d'amour entre deux jeunes gens. C'est aussi une belle histoire d'amour entre un père et sa fille : ils ne savent plus comment communiquer, ils ont tous les deux pleinement conscience du fossé qui s'est peu à peu creuser entre eux, ils ont également tous les deux pleinement conscience que, parfois, il faut se séparer pour mieux se retrouver. Mais on le sent : Louise aime son père, et son père l'aime, même s'il ne sait pas l'exprimer, même s'il ne sait pas le montrer. Il y a aussi la belle intrigue autour de Dolores, la chauffeuse du bus scolaire, seule femme à se démarquer de l'ombre au milieu de cette communauté où ce sont les hommes qui occupent la première place. Dolores, qui s'étiole petit à petit tandis que la maladie a raison de son être, et qui, tandis que la vie s'échappe progressivement, va enfin briser le sceau sacré du silence et guider Louise dans cette voie de l'ouverture. Et il y a, enfin et surtout, l'histoire de ce petit village, perdu au coeur de la montagne, dont l'avenir est menacé par la fermeture de la scierie … et par ce projet titanesque qui, pourtant, obtient l'adhésion de tous, même s'il signifie la fin de tout. Et tout ceci s'entremêle avec brio, mémorable !

En bref, vous l'aurez bien compris, je suis conquise par ce petit roman qui me faisait de l'oeil depuis si longtemps ! Il y a vraiment tout ce que j'aime : une ambiance très particulière, celle de ces petits villages de fond de vallée, où tout le monde connait tout le monde, où la nature est omniprésente ; une jeune héroïne tiraillée entre ce qui lui semble être juste et ce qu'on lui a inculqué depuis son plus jeune âge, entre des sentiments naissants et ceux qu'elle a pour son père et, à travers lui, ces traditions immuables ; des intrigues aux enjeux multiples qui finissent par se recouper, car chaque vie est inextricablement liée à celle des autres, car un bouleversement en entraine forcément un autre. Et il y a cette plume, nom d'un petit bonhomme en mousse, cette plume ! de simples mots qui, comme par magie, se transforment en images, en sons, en odeurs, en sensations dans l'esprit du lecteur, qui n'a plus qu'à fermer les yeux pour se sentir transporté aux côtés de la jeune Louise dans cette période cruciale de son existence et de celle de son village. C'est vraiment un très beau roman, à la fois si dur et si beau, poétique sans être trop onirique. Une vraie réussite, je conseille vraiment sans la moindre hésitation !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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« L'attrape-rêves », un joli titre pour une jolie histoire.

Depuis le départ de sa mère, Louise vit seule avec son père dans un petit village niché au haut d'une vallée sauvage. Là, dans cette communauté située au coeur de la nature, tout le monde se connaît et les étrangers ne sont pas les bienvenus. Alors quand Chems s'installe avec sa mère dans une vieille caravane, ce n'est pas d'un bon oeil que l'on accueille le jeune garçon à la peau foncée et aux cheveux longs. Au village, on n'aime pas ceux « d'en bas », encore moins les marginaux. Mais Louise n'est pas de cet avis. Très vite, elle se lie avec Chems et sa mère. de plus, l'ambiance n'est guère joyeuse pour les habitants. La scierie qui fait vivre de nombreuses familles va fermer et le chômage enfle. Alors lorsque le projet de construction d'un gigantesque barrage démarre enfin, l'espoir renaît. Mais Chems, « l'étranger », ne partage pas cet engouement. Louise et le jeune homme vont se lancer dans un combat contre les préjugés et contre la destruction de leur milieu de vie.

Ce roman, dédié à la littérature ado, peut se lire à tous les âges. Autour de thèmes fédérateurs comme l'écologie, un petit village touché par le chômage, un premier amour ou encore les relations père-fille, chacun y trouvera son compte. « L'attrape-rêves » se veut avant tout humaniste et profondément tolérant. Xavier-Laurent Petit sait mettre en scène des personnages attachants, à la psychologie fouillée. le décor lui-même et ses attributs – la vallée, les bois, les animaux - occupent une place essentielle puisqu'ils sont un des enjeux de l'intrigue du roman.
Sous une plume vive, dans un style alerte, on suit la vie de Louise et des habitants du village avec beaucoup d'intérêt. L'intrigue, alliée à la poésie des lieux, en font un récit fort et juste, tout en étant bien ancré dans la réalité.
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Louise vit dans un village de montagne, coupé du monde et fier de l'être. Les habitants travaillent tous dans la scierie, seule entreprise de taille dans le coin, et règlent leurs problèmes entre eux, sans laisser les étrangers mettre leur nez dans leurs affaires.

Tout est cependant remis en question avec la faillite de la scierie, et le projet d'un gigantesque barrage qui viendra inonder la région, quoique très demandeur en main-d'oeuvre.
Louise est également confrontée à l'arrivée d'un nouveau garçon à l'école, qui subit d'emblée les brimades de ses camarades de classe. Brimades qui s'étendent au reste de la famille, d'autant que les délits restent tus : personne en effet ne va prendre le parti du « corps étranger » contre celui de la communauté.

L'attrape-rêve est un roman jeunesse plutôt plaisant, qui aborde de nombreux sujets : le racisme, l'exclusion, les traditions, la maladie, … Seul petit bémol, le sujet « écologie » à propos du barrage n'est pas vraiment exploité : je n'ai ressenti aucun sentiment de perte à l'idée de la destruction du village, même si c'est un élément principal de l'intrigue.
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Ceci est un roman d'amour. Entre deux personnes, deux adolescents qu'a priori rien ne devrait rapprocher. Envers un lieu : une vallée belle et perdue, loin de la civilisation, qui va être victime d'un gros amas de béton. Entre un père et sa fille, qui n'arrivent plus à communiquer, parce qu'au village, on tait tout, y compris l'amour. Mais parfois, les mots ont besoin de sortir...
C'est aussi un roman de la parole et des mots, ceux des poètes qui font ressentir les émotions, même si on ne comprend pas toujours comment.
Laurent-Petit manie les émotions et les situations pour faire ressortir les injustices, les violences mais aussi la douceur et les sentiments de chacun. C'est un monde rude qui est dépeint, dans lequel seuls les (hommes) forts ont droit de cité. On ne voit que deux femmes, Dolores, parce qu'elle conduit le car scolaire et est douée en mécanique et Louise, parce qu'elle a décidé de vivre selon ses règles, même si elles ne sont pas celles de la vallée.
Le tout dans une nature à la fois douce et sauvage, vivante, au diapason des sentiments et émotions des personnages principaux.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Les yeux fermés, je comptais aussi loin que je savais le faire, persuadée qu'une fois arrivée à mille, la porte allait s'ouvrir et que maman allait rentrer comme s'il ne s'était rien passé. Je cherchais à me rappeler son dernier baiser comme si il était possible de le retenir. Pendant des années, je me suis demandé si, au moment où claquait sur ma joue, elle avait décidé de partir. Je me le demande encore mais, depuis, le souvenir de son visage s'est effacé comme une silhouette dans le brouillard...
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Les jours suivants, elle était tellement au bout du rouleau que le moindre effort l'épuisait. On ne s'est plus parlé qu'avec les yeux. (...)
J'avais trouvé dans le livre offert par M. Harrison une poésie que je ne cessais de relire tellement elle semblait avoir été écrite pour Dolores.
"Elle parlait, oubliait,
puis, comme un roseau légèrement
penché sur l'eau, elle tremblait,
elle accepta et mourut".
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J'ai commencé à lire.
- I watched the moon around the house...
J'ai surveillé la lune autour de la maison
jusqu'à ce qu'elle s'arrête
sur une vitre pour s'y reposer,
c'est le privilège des voyageurs...
La porte s'est soudain entrouverte et une tête étrange est apparue. D'énormes lunettes rondes surmontant d'interminables incisives de rongeur. Le résultat d'un croisement incertain entre une chouette et un lapin. C'était la directrice.
- Mr Harrison, je peux vous dire deux mots?
- Continue, Louise. Je reviens tout de suite.
Le bureau a gémi lorsqu'il s'est levé pour la rejoindre dans le couloir et j'ai poursuivi ma lecture.

- Je la revis sur un nuage,
Trop bas moi-même
pour suivre son chemin si haut.
Le dernier vers est tombé dans l'indifférence générale. Steph avait depuis longtemps ressorti son magazine, Gus gribouillait ses minuscules hiéroglyphes, chacun discutait dans son coin et M. Harrison était toujours dans le couloir.
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- Je suis malade, Louise, c'est sûr, mais ne va pas dire que tu ne le savais pas. Personne ne dit jamais rien ici, mais tout se sait.
J'ai baissé la tête.
- On a tous été élevés dans cette foutue idée qu'il ne faut jamais rien dire ! Surtout ne pas se mêler des affaires des autres. Je n'en ai plus pour longtemps, Louise. Là encore, tout le monde le sait, mais chacun fait semblant. C'est plus facile pour continuer à vivre, pas vrai?
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"Des millions de gens vivent sans lire, mais ce qu'ils ignorent, c'est qu'on vit infiniment plus en lisant".
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