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Citations de Yves Navarre (259)


Le plus dur, c'est la première lecture, quand on est pas sûr de l'angle de prise de vie, tout sauf un jeu de mots. Tout sauf, encore une fois, l'histoire d'un roman en train de se faire, donc en train de se défaire, de donner des réponses à des questions qui n'en auraient jamais, de distraire ci et là avec le fabuleux quotidien, le quotidien qui regorge de fables et dont on se détache par distraction et plaisances, jusque dans le macabre et le fatal au point de ne plus du tout savoir où l'on est, encore moins que jamais, vers où on va, vaguement.
Eric aurait plaisanté, le vague ment forcément.
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L'amitié ne s'explique pas. Elle ne supporte pas l'analyse. Elle conte. Elle se raconte. Elle ne se nomme pas. Rien ne la désigne. Avec elle, c'est toujours le coup de foudre et la jouissance n'intervient pas comme une sanction. L'amour ne serait que de l'amitié dévoyée, civilisée, morale. L'amitié est animale. Elle n'a honte de rien. Elle prend tout mais elle n'investit pas. Elle respecte le territoire de chacun. L'amitié est dure dans tous les sens du mot : "dure, rude, drue".
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La lune presque pleine se lève tôt. Dans le ciel qui se nimbe, un rond presque parfait. "Comme une hostie", disent les gens du pays. "L'été sera chaud."
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Le café est un peu amer et c'est très bien ainsi, un goût retrouvé, une fin d'adolescence quand on ne sait pas encore qui va ravir, qui va rapter, vous choisir et vous arrimer au grand mât pour une traversée unique, aller simple.
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Et lancement de bas en vrac, non préformés, non repassés, on saute deux stades de fabrication et, avec le même effectif d'ouvriers, la capacité de production augmente de plus de 30 %. Mais comment convaincre les consommatrices d'acheter ce produit "fripé et non flatteur d'apparence !"
Nom, les Tels Quels.
Thème, ils n'ont l'air de rien mais sur vos jambes ils font des merveilles.
Succès.
Jamais personne ne saura pourquoi Yves, revanche, avait appelé ces bas Tels Quels. L'après-Mai 68 : des clans littéraires s'effondrent. Un essoufflement.
Et que sont déjà devenus ceux de l'âge d'Yves, publiés dès leurs premiers romans, dix ans auparavant ? Tous les " nouveaux Radiguet ", tous les " nouveaux Crevel " ?
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Yves Navarre
Je sens qui me lit : les lecteurs de romans, les derniers des Mohicans. Ceux encore capables de faire un effort, l'effort du corps à corps avec la page.
Je n'ai pas de lecteur de marge.
Je n'aspire pas à cet "avoir". Je "suis" lu. Etre.
L'écrit s'adresse à une cible. Fric. Mensonge. Panurgies.
Pas l'écriture. Histoire d'amour. Etre ce que l'on est.
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Je m'appelle Tiffauges. Je suis un chat. J'écris. Comme si quelqu'un pouvait écrire à ma place. C'est moi. Je suis je. Le chat. Un chat. C'est à prendre ou à prendre, pas d'alternative. Vous avez encore le choix et abandonner ce livre. Vous êtes libre. Voici ma vie. Et ma mort. Je m'appelle Tiffauges. J'écris.
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"Madame vous attend. Je crois qu'elle a à vous parler."
Charles, chauve, le visage pointu, maigre, "une pointe Bic", disait de lui Cécile, est le maître de cérémonie de ces mercredis. Il peut dire qui est venu, quelle année, qui a été disgracié, quel jour et pourquoi, qui est revenu et surtout chasse celles et ceux qui osent ne pas aimer Madame devant Madame, "vous êtes prié de quitter cette maison". C'est lui qui prend soin de la baronne, la lève, la couche et l'assoit et on murmure qu'il l'amuse, aussi.
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Y avait-il matière à regret dans un monde déjà épouvanté de chagrins ?
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Flouée, bafouée à la manière quotidienne et ordinaire, dévouée, fidèle, mère qui n'avait à se reprocher que des rêves ensevelis, femme qui n'avait jamais été séduite par les discours féministes si souvent tenus par des écorchées, des ignorantes ou des rancunières, Claire Brévaille eût souhaité, si cela avait été possible, retrouver en elle la petite fille rêveuse, l'adolescente orageuse, la jeune femme un peu gourde et désirante.
Un homme, pour une nuit, lui avait rendu son corps.
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A l'hôpital Henri Mondor, Antoinette Survin lui avait serré la main très fort, brusquement, en lui disant "la souffrance, oui ; la douleur, non".
Claire venait chaque jour lui faire la lecture. Un roman historique. Du genre mille-feuilles. D'une autre époque, romances sur fond de guerre de Cent Ans, parfaitement distrayant, l'évasion garantie à chaque page et les bons sentiments en prime. Antoinette lui avait dit un jour "arrête. Je crois que ça suffit".
Le lendemain, elle était morte.
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J'avais une jolie robe. Trop jolie. Trop courte. Mais il y avait tant de jeunes filles à marier. Et tant de noms de jeunes gens sur le monument aux morts, de l'autre côté du théâtre, sur la place.
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Jamais Valentine n'a été si douce sous mes doigts.
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Il se prit donc en flagrant délit de ne pas capituler et même d'envisager de franchir le cap d'un hiver, de retrouver un printemps, les souvenirs sont alors moins pesants et pour un petit rien, quelque chose de cassé dans l'air, reprennent allure de désir, la vie va, on fait aller.
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« Ce chat n’a rien » assura le vétérinaire, « on ne lui a pas tiré dessus, pas de jet de pierre, tout fonctionne, c’est un bon matou ». Il y eut un silence. Le vétérinaire regarda Abel « et vous, comment allez-vous en ce moment? » « Mal » répondit Abel. « Alors, c’est à vous de faire un effort »
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Tout ce qui est écrit est factice ?

Si la société est un frein, c’est la société qu’il faut changer. Tout est toujours possible.
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La parole est à double tranchant et [...] les parleurs font souvent les reproches qu’ils n’osent pas se faire. Ils se débarrassent ainsi du fardeau de leurs jalousies et de leur manque à l’échange.
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On refusait Abel parce qu'il refusait les bonnes manières mensongères, la manière vicieuse.

Il est tellement plus facile d'accuser l'autre de ce dont on est coupable. Abel était beaucoup plus sensible qu'on ne le croyait sur ces rives où on le représentait sarcastique et calculateur.
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De l'inutilité d'attendre ce qui ne viendra pas. De l'extrême fragilité de la vie qui livre toujours ce que l'on n'attend plus.
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Et quand vous n'êtes plus là, pour m'écouter, à l'heure de la sieste, je crois pouvoir enfin vous dire ce que je ne peux pas formuler en votre présence. Toute expression de la vie est une affaire entre soi et soi. Et chaque jour, il me tarde de vous revoir, à l'heure du soir. Je me dis que je vais enfin savoir m'exprimer devant vous.
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