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Citations de Zeruya Shalev (192)


C'est qu'elle a soudain l'impression que la fin de sa famille annonce la fin du monde, tout va s'effondrer, la ville, le pays, la terre entière, et personne n'aura le temps de dire adieu à son prochain. En une nuit, une catastrophe soudaine va anéantir l'espèce humaine qui ne sait pas aimer. Vous avez réussi à aller dans l'espace, à construire des tours qui atteignent les cieux, à faire des découvertes époustouflantes, mais vous n'avez pas appris à aimer.
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Y a-t-il un événement aussi heureux et aussi douloureux à la fois que la naissance ? On a beau souffrir terriblement, à aucun moment on n’oublie qu’on est en train de donner la vie.
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Mais qu'est-ce qu'une famille ? Une longue association basée sur la confiance ou la terreur, sur des traditions communes construites dans le passé, sur des besoins partagés dans le présent, des espoirs pour l'avenir, une entité liée par une même adresse, un même réfrigérateur, une même machine à laver, un même compte en banque, des projets de vacances communs, des droits et des devoirs, des croyances et des idées, mais est-ce bien tout, et si c'est vraiment tout, ce tout que je possédais moi aussi, pourquoi sont-ce justement les petits détails qui me bouleversent comme s'ils constituaient un idéal inaccessible, le summum des aspirations sur terre...
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Quand [le petit garçon] se lève pour mettre ses deux bras autour de sa taille et se serrer contre elle, [sa mère] lui dit qu'il est beaucoup plus grand que la veille et qu'il est le plus grand des petits garçons.
«Arrête, tu vas abîmer cet enfant», dit Papa, agacé, depuis la chambre à coucher. Mais Maman rit : l'amour n'a jamais abîmé personne!
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Celui qui ne ressent rien ne souffre pas. Telle a été ma quête pendant des années, endormir le sentiment, pourquoi crois-tu que j'ai choisi l'anesthésie comme spécialité ? J'ai couché avec des femmes sans rien ressentir, je me suis marié sans rien ressentir, ce n'est qu'à la naissance de Myriam que le monde affectif m'est revenu.
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" Bon écoutez, ma petite Atara, lui dit-il avec une expression mielleuse, écoutez-moi bien, je n'arriverai jamais à vendre mes appartements sans la construction d'une pièce sécurisée. A la prochaine guerre, ce sera une question de vie ou de mort. Vous m'accorderez que c'est plus important que l'esthétique. Vous vous souvenez de ces familles, dans le sud du pays, qui n'ont été sauvées que grâce à leur chambre forte ? Et si jamais ça arrivait ici ? Vous voulez avoir la mort d'enfants sur la conscience ? "
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Ce qui arrive là est si peu glorieux, le changement si terrible, ce n'est ainsi que chez nous parce que, chez les animaux, la vieillesse n'engendre pas une telle décrépitude, et même s'ils deviennent plus lents, même si le lustre de leur fourrure de ternit, ils restent inchangés, (...)
C'est que les êtres humains s'amoindrissent, ils se ratatinent peu à peu, la place qu'ils occupent en ce monde rétrécit proportionnellement à la place qu'occupe le monde en eux, (...)
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Elle seule pourrait ramener sa mère à la vie ,dans sa singularité, elle seule pourrait le consolerais lorsque les sept jours de deuil s'étaient achevés ,elle s'était retrouvée non seulement orpheline, non seulement veuve ,mais aussi dépouillée de ses rêves.
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[...] je me règle sur la venue de Guili, sur celle de Maya et Yotam, voilà donc les tribus nomades des temps modernes, les enfants de divorcés qui, l'après-midi, conduisent leur troupeau de jouets d'une maison à une autre, d'une maman à un papa et inversement [...]
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Mais qui peut fouler avec assurance un sol dont les tréfonds sont secoués par une guerre permanente, des années de lutte sans victoire ni d'un côté ni de l'autre,...
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J'aimais t'écouter parler de ce qui t'intéressait, même si je ne comprenais pas toujours tout, j'escomptais que maintenant, alors que j'entame ma vie d'adulte, je parviendrais à mieux te cerner, mais voilà que ça devra se faire sans toi. En tes derniers instants, tu as demandé à me voir. Tu as dit à maman que tu avais la réponse à une question que je t'avais posée aux urgences. C'est étrange, parce que, à l'hôpital, je ne t'ai rien demandé de particulier, mais peut-être avais-tu deviné que je gardais des tas de questions à l'intérieur... toute une liste à laquelle, maintenant, une immense perplexité vient s'ajouter : comment vivre sans toi ? Comment vivre sans père ? Est-ce ce que tu voulais me révéler ? Quand je suis venu entendre ta réponse à la question que je n'avais pas posée, tu n'étais déjà plus avec nous. Me voilà maintenant obligé de la trouver tout seul, cette réponse.
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Seul celui qui ne s’attache pas n’est pas abandonné, et celui qui ne s’attache pas ne vit pas vraiment, ne combat pas, ne s’épanouit pas, je suis désolée, c’est le prix à payer pour vivre pleinement, pour oser.
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........il s’appelle Tsion et continue à hurler, de plus en plus révolté, « un anneau ! Un anneau dans le ventre ! Qui a inventé un truc pareil ? Te voici sanctifiée à moi par cet anneau ! Mourir pour un anneau ? Maigrir, c’est ce qu’elle voulait, eh bien, voilà, tu vas beaucoup maigrir, quand les vers t’auront mangée, tu ne pèseras plus rien ! », il sanglote,.........
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Debout derrière la porte close, elle se tient immobile. A quoi bon appuyer sur la sonnette ou frapper, puisque, de toute façon, la maîtresse de maison a remarqué sa présence. Elle discerne l'esquisse d'un mouvement derrière la fenêtre ouverte de la cuisine, aussi discret qu'un cillement. Sur le fourneau bout une énorme marmite qui cache assurément la toute petite femme et sa cuillère en bois. A n'en pas douter, celle-ci prépare une soupe de lentilles. De quoi nourrir son fils adoré ? Est-il là ?
Les vapeurs qui s'échappent vers l'extérieur lui enflamment le visage, imprègnent ses cheveux, «Sonia, ouvrez-moi, lance-t-elle en direction de la marmite, puis elle ajoute, bien que ce soit inutile, c'est moi, Rachel.» Il lui semble saisir une hésitation chez sa belle-mère, deux ombres qui s'entrechoquent. Cette dernière oserait donc l'ignorer, alors qu'elle a mis sa vie en péril pour arriver jusqu'ici !
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Ella, n'oublie jamais qu'une vie commune sans concessions, ça n'existe pas [...]
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… l’amour ce n’est pas quelque chose que l’on sent, c’est comme la santé, on ne sent pas qu’on va bien, ce n’est que si on tombe malade qu’on sent la perte de la santé.
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Gaudi détestait les lignes droites, explique d'une voix lasse la guide debout à côté de moi, dans la nature il n'y a pas de lignes droites, or il avait décidé de ne se baser que sur les formes de la nature, puis elle raconte la mort de l'architecte, renversé précisément ici par un tramway tandis qu'il marchait à reculons, tenant à la main les plans de construction de la cathédrale qui deviendrait quelques jours plus tard sa sépulture, il regardait les tours, vieillard anonyme négligemment vêtu et ce n'est qu'au bout de deux jours que son corps fut identifié. ... Pourquoi tiennent-ils tant à l'achever, cette cathédrale, s'enquiert en hébreu quelqu'un derrière moi, il faudrait la laisser en l'état, ce serait le symbole de tout ce que nous n'arrivons pas à terminer de notre vivant....
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Non, elle ne lui racontera pas dans quel état on l’avait retrouvé le lendemain, ce jeune homme qui était devenu son père, l’aube était encore sombre, il avait allumé le réchaud et posé dessus une bouilloire en tôle noircie, elle s’était lentement approchée de lui, avait glissé la main le long de son maigre dos, « ces jours-là passeront, viendront des jours meilleurs où nous pourrons vivre normalement ici. On n’a que vingt ans, Mano, l’avenir est devant nous », lui avait-elle chuchoté, frigorifiée, les yeux fixés sur la flamme bleue, mais quand elle avait essayé de l’étreindre il l’avait violemment repoussée et avait tourné vers elle son visage anguleux, sur lequel dansaient les ombres du feu, « ne me mens pas, Rachel, on ne pourra jamais vivre normalement ici, on s’est battus pour rien, ce pays est maudit ! avait-il hurlé. C’est une terre de perdition, et elle nous perdra tous. Une terre impitoyable, perfide et traîtresse ! »
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A quoi bon préserver le patrimoine d'un pays qui n'a aucune chance d'exister dans deux ou trois générations ? Il faut construite vite, simple et fonctionnel, sans s'occuper du passé puisque, à chaque instant, un volcan peut entrer en éruption et tous nous dégager d'ici.
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"Il se trompe, Amihaï, à vrai dire, je ne m'intéresse pas aux héros de ses histoires mais au récitant, mon vieil ennemi, fou de culpabilité et de chagrin, qui, après la mort du fils tant aimé, essaie d'attirer nos fils dans son giron."
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