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Citations de Zeruya Shalev (192)


Non, ma chérie, avec ton père ça a été différent, mon amour a triomphé de ma peur, mais crois bien que j'ai vécu toutes sortes de ruptures, seul celui qui ne s'attache pas n'est pas abandonné, et celui qui ne s'attache pas ne vit pas vraiment, ne combat pas, ne s'épanouit pas, je suis désolée, c'est le prix à payer pour vivre pleinement, pour oser, il ne faut pas que tu renonces ...
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.... jusqu'à ce qu'une infirmière lui ferme la porte au nez. Elle s'était alors éloignée d'un pas mal assuré, s'était assise sur un banc dans le hall d'entrée, cette zone tampon qui sépare le pays des malades de celui des biens portants,...
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Elle suivait Mano dans le jour qui commençait à poindre, ce moment où le soleil surgit derrière les collines de Moab. Il ne la remarqua pas et gravit le chemin de terre vers leur sublime poste de guet, là où le souffle se perd aux quatre vents, où les paysages jaillissent d'un coup, comme recréés durant la nuit.
Il ne tourna la tête que lorsque le bruit d'un éboulis retentit et qu'elle se trouva emportée par une avalanche de pierres. Elle roula dans le précipice, tel le fameux bouc émissaire poussé dans le vide du haut du mont Azazel le jour du Grand Pardon afin de racheter les péchés du peuple d'Israël.
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Peut-être que finalement et à sa manière il l'a protégée, parfois sans qu'elle le veuille, et maintenant, il n'est plus là. p.240
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Le deuil la rend amère et mesquine, jalouse et agressive, ne tire d’elle ni la noblesse ni la grandeur d’âme qu’on aurait pu attendre.
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Si seulement on savait s’aimer autant que se fâcher, embellir autant qu’enlaidir, donner et prendre du plaisir autant que donner et prendre des coups.
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Et souvent une seule fois ne suffit pas, nous devons donner et redonner la vie à nos enfants, veiller encore et encore sur la flamme de leur souffle, les aider encore et encore à choisir cette vie qu’on leur a offerte sans qu’ils aient rien demandé, et c’est ce qu’elle est en train de faire à présent, voilà pourquoi elle a si mal, comme pour son accouchement, par la nuit froide où son jeune corps plié de douleur se séparait de la créature qui s’était tranquillement installé en elle. Qu’elle avait été pénible cette séparation, même si elle avait débouché sur une rencontre, qu’elles sont dures les séparations attendues que nous impose la nature, ce compte à rebours toujours enclenché, un temps pour la grossesse, un temps pour élever les enfants, un temps pour la vie elle-même et parfois, un temps pour l’amour. Cette nuit-là, la douleur de la déchirure avait supplanté la joie de la rencontre, son corps vide et effiloché pleurait cette première unicité à jamais perdue, la petite aussi pleurait sans cesse dans les bras de Micky qui la berçait tendrement avec les chants arabes mélancoliques que sa mère lui avait chantés dans son enfance.
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Oui, il avait compris depuis bien longtemps que la réalité était désespérée, partout, pas seulement ici dans son pays, dans sa ville. Souvent, lorsqu'il traversait les rues encombrées, contemplait les jouets que l'homme s'était construits, des voitures et des avions, des armes et des charges explosives, toutes sortes de poisons visibles et invisibles, d'appareils mobiles et immobiles, il constatait, désolé, qu'on avait sans cesse oeuvré pour améliorer le cadre de nos vies sans arriver à rendre meilleure ni plus résistante la vie elle-même, au contraire, avec désinvolture, on avait augmenté la vulnérabilité de l'homme et le risque d'être blessé croissait de manière inversement proportionnelle à sa capacité à se protéger, d'ailleurs Avner s'étonnait chaque soir d'être toujours là, de trouver son immeuble toujours debout et de n'avoir pas eu l'occasion, depuis le décès de son père qui avait scellé son adolescence et jusqu'à celui de Raphaël Alon, d'être vraiment confronté à la mort, de ne l'avoir croisée qu'indirectement, des rencontres dont il ressortait toujours anxieux et presque coupable, comme en cet instant.
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"Je dois remettre de l'eau dans la casserole, dit-il, elle va brûler", mais il ne se relève pas et elle répond tout bas, "qu'elle brûle". Soudain elle se souvient d'un haïku que Micky lui avait cité et répète à son tour, "un poète, parti s'isoler, trouva, à son retour, sa maison détruite par les flammes mais au lieu de se lamenter il écrivit : le débarras a brûlé, plus rien ne masque la face de la lune.
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Il y a tellement d'espèces de poissons, tellement d'espèces d'amours, de souffrances, tellement de manière de s'agripper.
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Plus tard, un médecin lui avait expliqué qu'elle avait le droit de leur montrer à quel point elle souffrait, "inutile de faire semblant, avait -il dit, en laissant vous aider, vous leur apprenez aussi à surmonter leurs propres difficultés";
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Car elle n'a jamais oublié , ce n'est donc pas une réminiscence,c'est une plongée au présent, ici et maintenant ,dans la seconde même , incandescente ,faille de plus en plus béante, tourbillon fantomatique de frayeur , en suspens dans ce silence d'une solennitéexceptionnelle.
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Ceux qui ne croient pas en la thérapeutique se tournent vers le palliatif, c'est une conception du monde totalement différente. Pour la plupart des médecins, le sujet, c'est la maladie, alors que pour nous, ce n'est qu'un complément indirect. Nous n'essayons pas de guérir mais de contenir la souffrance. p.147
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(...)il renoncera à elle, parce qu'un amour de jeunesse n'a rien à voir avec une relation adulte, parce qu'ils ne sont plus ce qu'ils étaient.
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Voilà qu’il revient et bien qu’elle l’ait attendu pendant des années, elle est étonnée, il revient, à croire que jamais il ne l’a lâchée, à croire qu’elle n’a pas vécu un seul jour, un seul mois, une seule année sans lui, pourtant dix ans exactement se sont écoulés. C’est Micky qui lui a demandé, « tu te souviens quel jour on est, aujourd’hui ? », comme s’il s’agissait d’une date anniversaire, alors elle a fouillé dans sa mémoire – ils se sont mariés en hiver, se sont rencontrés l’hiver précédent, les enfants sont nés en hiver, rien de remarquable ne s’est passé dans leur vie en été (malgré la longueur de cette saison qui, sous leurs latitudes, est certainement propice à tout un tas d’événements remarquables). Mais lorsqu’il a baissé les yeux vers ses hanches qui se sont pernicieusement épaissies depuis les faits, il est revenu d’un seul coup, ce mal, ce mal terrible et lancinant, et elle s’est rappelé. Ou alors s’ est-elle d’abord rappelé et le mal n’ est-il revenu qu’ensuite ? Car elle n’a jamais oublié, ce n’est donc pas une réminiscence, c’est une plongée au présent, ici et maintenant, dans la seconde même, incandescente, faille de plus en plus béante, tourbillon fantomatique de frayeur, en suspens dans ce silence d’une solennité exceptionnelle : pas un oiseau ne pépie, pas un volatile ne vole, pas une vache ne mugit, les anges interrompent leurs louanges, les vagues cessent leur va-et-vient, les créatures ne parlent pas, c’est le monde dans une immobilité totale.
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contente-toi, contente-toi de nous malgré nos défauts, contente-toi de toi malgré tes défauts, personne n’est parfait,
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"si seulement on pouvait se débarrasser à jamais de la culpabilité, cette fausse amie aussi invisible que perfide, si seulement on pouvait éviter de se charger du poids de l'autre et rester chacun à regarder par son bout de la lorgnette"
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C'est son genre, tiens, de nous abandonner comme cela, avec précipitation.
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Est-ce cela qu'elle avait qu'elle avait identifié chez Alex depuis le premier instant? Qu'il arriverait, tout en l'aimant comme un fou jusqu'à son dernier jour, à alimenter en permanence sa colère originelle, ses vœux de gamine les plus secrets?
Car c'est à cet endroit-là précisément qu'elle a toujours cherché l'amour, depuis sa plus tendre enfance, au fond d'un cœur intranquille et barricadé, là où elle creusait à mains nues dans des couches rugueuses, et ce n'est que cette quête-là qui répondait à des aspirations affectives dont elle n'avait pas conscience. (p.359)
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Quel spectacle ridicule qu’une femme ménopausée qui se nourrit, creusant pitoyablement les ridules qui couronnent ses lèvres, une pas jeune qui déjeune, elle a soudain l’impression que sa fille ne peut surmonter le dégoût inspiré par ce qu’elle est, par sa présence physique et son comportement, une solitude si totale s’abat sur elle qu’elle lance dans la poubelle le reste du pain, s’enfuit de la cuisine et laisse au bout du canapé une étrange créature dont les membres sont recouverts d’une fourrure soyeuse, une créature sans visage et peut-être, comme elle vient de le découvrir à son corps défendant, sans cœur.
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