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sur 356 notes
Époustouflant. Avant de commencer à lire ce livre, je m'attendais à me retrouver dans l'ambiance d'un roman libertin à la Crébillon fils : dans un milieu aristocratique idéalisé, galant et débauché, mais cette attente a été détrompée dès la première ligne : « Paris, nombril crasseux et puant de France. » C'est dans l'univers du Parfum de Süskind que del Amo m'a plongée, happée même. En effet, le roman s'ouvre sur une description, en très grande partie olfactive, du Paris puant et dégoutant du siècle des Lumières. Si beaucoup l'ont jugée trop étendue et répétitive, au détriment de l'intrigue, ça n'a pas été mon cas : adepte des lenteurs romanesques et des démonstrations stylistiques, j'ai beaucoup apprécié celles-ci. L'auteur manie la langue française avec virtuosité pour présenter à l'imagination de son lecteur un portrait précis de ses personnages, ainsi que de la ville et de son fleuve qui exerce une si grande influence sur le protagoniste principal, Gaspard. Ce jeune homme, fraîchement arrivé dans la capitale française et avide d'en atteindre les hautes sphères, devra tout d'abord en traverser tous les bas-fonds, y perdre ses illusions et suivre une cruelle éducation pour finalement devenir un homme de ce siècle, un libertin. Cette ascension est narrée sans concession, ni idéalisation, de manière très crue par del Amo : pour cette raison, je déconseille ce roman aux âmes sensibles. le bonheur et l'amour n'ont pas de place dans cet univers cruel et cynique mis en scène dans ce roman, et l'horreur ne se trouve pas toujours là où on l'attend.

Un très grand roman selon moi.
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J'ai été très intéressée par la construction de ce roman. D'abord il me semble que si, en effet, on a un peu de mal de temps en temps à réprimer une nausée à la lecture, c'est que tout est vu par le personnage principal, ce Gaspard, élevé dans la boue parmi les porcs, et que peut-être, dans la description initiale de Paris, il ne voit que cela.. Après, il y a une ou deux éclaircies, quand il change de vêtements, mais justement, ce Gaspard est tellement " cérébral" qu'il s'aperçoit vite que l'habit ne fait pas le moine et que la boue est partout..

La construction, oui, autour de la Seine, le Fleuve:
"S'il était parvenu à flotter au-dessus du Fleuve, songeait Gaspard, il aurait perçu dans ces éclats, le reflet de son véritable visage."

Le Fleuve, il croit qu'en quittant Quimper, il va pouvoir le dominer. .Que les ponts de Paris qui l'enjambent et permettent de passer d'une rive à l'autre suffiront à oublier. Mais les flots de boue qui charrient des cadavres s'écoulent complètement indifférents et Gaspard ne leur échappera pas deux fois. Tout part de la Seine et revient à la Seine. Toute son histoire. Sans la Seine, il ne serait pas à Paris. Et c'est sur un pont qu'il se renie une dernière fois.
En fait, le pire a été fait dès le départ, après c'est un enchaînement logique et classique, il croit être le maître de son destin alors que tout est déjà joué.

"Il fondait sur les hommes l'espoir d'être un jour parvenu, car c'était à ce jeu là que s'échinait la race: monter, gravir, écraser, abattre, déposséder, s'emparer , régner… Les hommes ne sont que les barreaux de l'échelle, il faut y poser le pied pour s'élever, se dit Gaspard. Il fut fier de sa métaphore."

Alors barreau après l'autre, il va grimper. Ignorant qu'en fait, il est manipulé par deux choses, son histoire d'abord:
"Mon drame est de n'avoir pas de ma vie une vision entière qui me la ferait comprendre ."
Et l'amour, car c'est effectivement une grande histoire d'amour , "il n'y a qu'un seul être dans lequel il pourrait s'abîmer, disparaître, déposer son âme dans l'espoir d'un jugement, d'une condamnation."

Sauf qu'il n'y a pas de condamnation à attendre d'un autre que lui-même, qu'on tombe des échelles et qu'on ne construit pas ," à l'image du siècle , un libertin, affranchi de toute morale," à partir de n'importe qui.
Et aussi qu'il arrive aux marionnettes d'échapper au fabricant.

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En 1760, Gaspard quitte son Quimper natal pour rejoindre la capitale. Ses hautes ambitions sont rapidement douchées par la vie à Paris : ville puante, hygiène inexistante, peaux couvertes de croûtes et d'irritations en tout genre. Gaspard a quitté une porcherie, mais se retrouve dans l'eau putride de la Seine, à charrier des troncs d'arbre, en évitant cadavres, déchets en tout genre et sangsues.

La chance semble enfin lui sourire quand il rencontre Billod, un perruquier qui le prend comme apprenti. Chez ce dernier, Gaspard croise le chemin du comte de V., un libertin sans morale, qui traîne toujours derrière lui une odeur de scandale. Fasciné par ce personnage, il se mettra à la disposition du comte, qui entreprend son éducation, partagée entre les bordels et les salons de la noblesse de Paris.

Ce roman provoque des sentiments contradictoires : il est très bien écrit, mais il fait faire la grimace plus d'une fois. L'auteur ne rate jamais une occasion de décrire une plaie purulente, une odeur de cadavre en décomposition, ou une étreinte sordide dans une chambre crasseuse. L'éducation de Gaspard est cruelle, et le jeune homme s'enfonce toujours plus loin dans l'abjection. Une réussite sur le plan littéraire, mais qui risque fort de maltraiter les estomacs un peu délicats.
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On ne pourra pas reprocher à Jean-Baptiste del Amo son manque d'ambition, car une éducation libertine n'en manque aucunement.
Et pourtant c'est avec un sentiment mitigé que j'ai refermé son roman.1760. le jeune Gaspard quitte sa Bretagne natale pour débarquer à Paris bien décidé à y réussir. le jeune homme est ambitieux, mais plutôt rustre, sans moralité et surtout guère attachant. Il fréquente les quartiers mals famés et les lieux de débauches pour assouvir son appétit sexuel, tout en gardant à l'esprit l'avantage qu'il peut obtenir de ces aventures. La description du Paris du XVIII ème siècle est l'un des points forts du roman, ville tentaculaire, avec sa zone portiaire ou la vie sur la Seine est remarquablement décrite.
Alors que les principaux personnages sont plutôt réussis, mon problème vient du fameux Gaspard terriblement antipathique, de plus del Amo semble prendre plaisir à mettre son lecteur mal à l'aise, notamment dans la présentation des corps souvent laids ou dans les actes sexuels plutôt sordides.
Le roman souffre aussi d'une baisse de rythme qui m'a empêché de l'apprécier pleinement.
Mais, j'avoue que ce premier opus de del Amo malgré ces quelques réticences, ne vous laisse au final pas indifférent. Et je m'attelerai certainement à son second roman "Le sel".

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Une ambiance à la Zola dans la crudité des scènes et de sa description sans fard de la violence sociale, l'auteur revisite la trame classique de l'arrivisme au 18ème siècle, mais son originalité est l'angle choisi de l'homosexualité, sujet rarement évoqué dans les récits libertins traditionnels –« Les liaisons dangereuses' pour ne citer que le plus emblématique - puisqu'un des personnages semble être un hommage déguisé au grand Valmont.
Une certaine complaisance pour les corps « hors normes » ; on est loin de la bibliothèque rose !
Cela m'a rappelé l'ambiance olfactive du Parfum, mais surtout plus récemment de « L'été des Charognes » de Johannin.
C'est une écriture sensorielle et belle, le style est envoûtant.
Et c'est ça la grande force de l'auteur, que l'on retrouvera d'ailleurs dans « Pornographia ».

Même si le sujet ne nous intéresse pas outre mesure, même si les sensations conviées dès l'entame fulgurante du texte nous dégoûtent, l'hypnose opère, et on est happé par le fleuve de la narration.
Quelle prouesse de del Amo dans ce premier roman !
L'ambiance est très « Barry Lindon », le panache en moins, car notre héros se prostitue au sens propre et fait chanter, lui, ses compagnons pour gravir les échelons.
Est-il aussi amoral que le prétend la 4ème de couverture – et c'est là toute la beauté et la fragilité du personnage – par amour, il va se perdre.
En ne se croyant jamais assez à la hauteur de son rêve et de son modèle. le transfuge de classe n'est qu'une illusion qu'il s'est donné pour ne pas avoir à assumer qui il est réellement, sa sexualité est la bête cachée en lui qui finira par lui ouvrir le monde qu'il convoite, mais dont il n'obtiendra pas la paix, faute de l'avoir libérée.
Et pendant ce temps-là, coule la Seine comme la métaphore vivante de ses illusions perdues.
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1760, Gaspard quitte Quimper pour la capitale, y subsiste difficilement en pratiquant des petits boulots dont celui d'apprenti perruquier et rêve de sortir de sa condition misérable en côtoyant de riches bourgeois. Il y parvient grâce au comte Etienne de V et en devenant lui même un libertin roué et impitoyable pour parvenir à ses fins. Ce roman est dur, la description de la vie à Paris, de ses odeurs, ses couleurs, sa pauvreté, sa crasse, ses maladies sont longuement et magistralement évoqués dans un style brillant, un vocabulaire d'une grande richesse qui rendent le lecteur mal à l'aise. Une sensation oppressante de malheur, de mort, sans la moindre parcelle d'optimisme irrigue le texte de façon constante et l'émancipation de Gaspard parvient à le faire changer d'univers au prix élevé d'un renoncement à son humanité. La grande qualité de l'écriture de l'auteur transcende le noirceur du contenu de l'ouvrage en restituant une vision de Paris qui si elle est réaliste est bien triste !
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Mon libraire n'emploie pas les superlatifs à la légère. Alors que je lorgnais du côté des nouveautés et en particulier sur Règne animal de Jean-Baptiste del Amo, il est allé me dénicher Une éducation libertine du même auteur, me conseillant de commencer par cet ouvrage, « l'un des tout meilleurs qu'il ait lus ».
A l'image d'un roman de type classique, l'incipit joue parfaitement son rôle et nous dévoile le décor du roman, Paris sous le règne de Louis XV, un Paris sale, suintant sous le soleil d'été, le Paris grouillant et affairé du peuple qui cherche abri et pitance. C'est dans cette puanteur décrite avec une richesse de style prodigieuse qu'évolue Gaspard, une jeune homme tout juste débarqué de sa ferme quimpéroise. On devine (l'auteur s'emploie à distiller les informations tout au long du roman) qu'il s'agit davantage d'une fuite que d'une volonté de tenter sa chance à Paris. Gaspard, presque absent de lui-même, accepte un travail particulièrement ingrat, débarder des grumes transportées par la Seine. le jeune homme trouve l'aide d'un compagnon de besogne ainsi qu'un logis et survit tant bien que mal. Mais les plongées au coeur du fleuve, de ses eaux nauséabondes semblent raviver chez Gaspard un profond mal-être. Vite, il fuit et trouve un emploi d'apprenti chez un perruquier dont il doit repousser les avances. Gaspard fait alors la rencontre du mystérieux comte Etienne de V. dont la réputation sulfureuse est longuement détaillée par le perruquier, un peu jaloux de l'attirance qu'il a immédiatement décelée entre le libertin et le jeune apprenti. Gaspard est en effet très troublé par cet homme à la séduction magnétique. Il accepte des rendez-vous pour de simples promenades puis grimé en gentilhomme se fait passer pour un ami du comte et évolue parmi la noblesse. le comte peut-il l'extraire de sa condition ?
On pense alors que le titre du roman va prendre tout son sens mais en fait, je n'ai pas trouvé qu'il s'agissait vraiment de libertinage. Ce titre suggère la séduction mais aussi la légèreté, la frivolité, une forme de consentement également. Ce n'est pas l'histoire racontée dans ce roman. Il est surtout question ici d'amour, d'amour déçu et de meurtrissures (au sens figuré comme au sens propre). Gaspard est davantage arriviste par dépit que par ambition personnelle. Une seule parcelle d'amour aurait pu le faire renoncer à son ambition.
Nonobstant cette question du titre qui a tout de même son importance car je ne l'aurais pas choisi si le libraire ne me l'avait pas conseillé, ce premier roman (récompensé par le Goncourt du premier roman en 2009) impressionne par la qualité de son vocabulaire, la richesse de son style et par la maîtrise de sa structure narrative.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Une éducation libertine rappelle bon nombre de classiques des XVIIIe et XIXe siècles, mettant en scène un jeune homme prêt à tout pour conquérir sa place dans la haute société. Parti de rien, Gaspard a quitté Quimper et la ferme familiale pour Paris : de la Seine à l'atelier d'un perruquier, des bordels aux meilleurs salons parisiens, il gravit rapidement les échelons de la société.

Il rencontre tout au long de son parcours plusieurs personnages qui joueront un rôle clef, influençant sa réussite ou déterminant les changements qui s'opèrent en lui. Parmi eux: Lucas, qui lui trouve un premier métier ; Billod, maître perruquier émoustillé par le jeune provincial ; le comte de V., amoral et qui, sans avoir la prestance d'un Valmont, est le personnage qui m'a le plus séduite ; Emma, la prostituée au grand coeur ; les d'Annovres, sans autre intérêt que leur fortune et leur cercle d'habitués ; Adeline, leur fille, qui devine l'imposture de Gaspard ; enfin le baron de Raynaud, décati mais plein d'ardeur.

D'abord un peu trop simple, trop grossier pour le raffinement de la vie qu'il ambitionne, Gaspard apprend l'art et la manière de s'exprimer et de se comporter en société. Il découvre à ses dépens que les hommes ne sont pas toujours fiables et, avant d'atteindre son but, passe à plusieurs reprises de l'espoir à la déchéance avant de décider de prendre son destin en main.

Personnage ambitieux, Gaspard évoque Rastignac, dans un roman aux influences littéraires multiples – et lorsqu'il n'y a peut-être pas de rapport direct, on peut malgré tout faire quelques rapprochements : Balzac, mais aussi Maupassant et son Bel-Ami ; Zola avec l'expression récurrente « ventre de Paris » et des scènes évoquant les parvenus des Rougon-Macquart ; le Parfum de Süskind, notamment avec l'introduction de Paris, personnage à part entière, ville monstrueuse, bassement humaine, éructant, exhalant un remugle immonde ; évidemment Laclos et Sade, dont les Infortunes sont vendues sous le manteau, tandis que le comte Etienne de V. semble issu d'un accouplement sulfureux entre Valmont et Dolmancé. J'ai aussi pensé à Ambre, l'héroïne du roman éponyme de Katrin Winsor qui évoque la détermination d'une jeune campagnarde prête à tout pour conquérir titre et fortune dans l'Angleterre de Charles II. Peut-être y a-t-il également dans ce roman une influence de Jean Teulé, d'après ce que j'ai pu lire de son récit sur François Villon.

J'ai beaucoup apprécié l'aspect ambitieux de ce texte à l'écriture soignée, au langage savamment travaillé, au vocabulaire assez riche (malgré un champ lexical du corps et de ses sécrétions peut-être trop récurrent), aux métaphores nombreuses. C'est un roman fleuve comme on en trouve finalement assez peu aujourd'hui dans la littérature française – du moins c'est mon impression. Moins de poésie, d'introspection. Plus de narration, dans la tradition des grands classiques. J'ai vraiment savouré ce choix qui confère un caractère assez inédit à ce roman. A noter que quelques personnages évoluent en marge du récit, le temps de quelques pages. Ce focus sur d'autres habitants de la capitale tentaculaire suscite la curiosité du lecteur et relance parfois l'action en observant la scène sous un angle inattendu.

Pourtant je ne suis pas totalement convaincue : Une éducation libertine rappelle énormément le Parfum par son introduction (voire même en général, par le caractère vampirique et autodestructeur de Gaspard). Il peine à s'affranchir de ses nombreuses influences. Les personnages sont à mon avis un peu stéréotypés et ont pour beaucoup un petit air de déjà vu. Antipathique au possible, Gaspard m'a fait mourir d'ennui avant de jouer les arrivistes. Et c'est au final cette première partie (environ 200 p) que j'ai trouvée très longue, en particulier lors de l'apprentissage de Gaspard et de sa relation avec Etienne, avec des descriptions qui me semblaient redondantes et un héros qui ramait, brassait de l'air mais n'avançait certainement pas. Plus séduite par d'autres personnages que l'on ne connaît que superficiellement, j'ai mis trop de temps à m'intéresser au destin de Gaspard, malgré une deuxième partie lue d'une traite et vraiment appréciée (à part les descriptions de la chair mutilée du héros, qui m'ont finalement donné la nausée – mais cela ne m'était jamais arrivé lors d'une lecture et doit très certainement compter parmi les réussites du roman).

J'attendais peut-être un peu trop de ce roman mais Jean-Baptiste del Amo est sans aucun doute un écrivain prometteur que je serais curieuse de relire un jour. Et, malgré mes réserves, Une éducation libertine est un bon roman, voire plus encore.

Merci beaucoup à Gallimard et à Guillaume Teisseire, chef d'orchestre organisé et toujours très sympathique !
Lien : http://www.myloubook.com/arc..
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Une lecture qui laisse des réminiscences de romans marquants, et du fait un sentiment certain de "déjà vu". Tout d'abord dès les premières pages, transpirent les odeurs âcres et repoussantes du "parfum" de Suskind". Les relents putrides émanant du dédale des rues de la capitale sont décrits avec une forme d'exhaustivité qui rappelle les tournures de l'écrivain allemand. Sauf que del Amo se confond en descriptions répétitives qui alourdissent le récit. Cela est peut être à l'origine de la lecture pénible du début du roman qui maintient le lecteur à distance et l'empêche de pénétrer pleinement l'histoire du personnage. Puis, un autre roman s'insinue en filigrane entre les lignes du récit de del Amo. Celui de "Bel Ami" qui, évidemment, se rappelle à nous avant même la première page tournée. le résumé évoquant déjà cette ascension fulgurante d'un homme ambitieux et dénué de principes dans la société mondaine d'un Paris lointain. L'oeuvre de Maupassant nous poursuit durant la lecture du livre, même si elle se fait moins prégnante dès le milieu du récit qui gagne ainsi en singularité. Et les descriptions étant alors moins appuyées, la lecture se fait davantage plaisante et nous rencontrons enfin Gaspard. Nous approchons ses tares, son dégoût irrépressible pour la chair et de surcroit pour la sienne. Nous visualisons cet être perdu, passager de sa propre existence, interdit face aux compromissions de la bourgeoisie et -finalement- étranger à toute émotion. Nous le suivons avec intérêt jusqu'au dénouement, prévisible dès les premières lignes alors qu'il désire âprement abandonner sa chair aux eaux saumâtres du Fleuve...
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Ce premier roman de Jean-Baptiste del Amo s'inscrit clairement dans la lignée des romans d'apprentissage. Rédigé dans un style qui fait hommage aux écrivains de l'époque, del Amo, nous confirme une écriture maîtrisée. Les descriptions sont précises et plus d'une fois, on est surpris par le réalisme des scènes : l'estomac souvent au bord des lèvres, le lecteur évolue dans un Paris ignoble dont les miasmes et les relents ne sont pas sans évoquer le Parfum de Süskind. Les cinq sens du lecteur sont continuellement mis à contribution et l'on doit avouer que ce roman tire sa puissance de ces effets de style. L'auteur a construit l'identité de ses personnages autour des décors parisiens sans pour autant occulter leur essence et tous les sentiments y passent : compassion, pitié, dédain, dégoût, tristesse, admiration. le scénario est pourtant simple et le thème maintes fois traité. Mais L'éducation libertine se démarque par sa noirceur et les personnages semblent si réels qu'il est impossible de rester indifférent.
Lien : http://livresacentalheure-al..
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