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Peter HANDKE (né en 1942) ou "L'écrivain", de faux mouvements en lents retours...
Liste créée par dourvach le 16/07/2022
57 livres.

Peter Handke naît le 6 décembre 1942 à Griffen (Kärnten/ Carinthie) en Autriche ; il mène une carrière d'écrivain, dramaturge, scénariste, réalisateur et traducteur ; il sera récompensé du prix Nobel de littérature en 2019.

" Après ses premiers succès littéraires, il rejoint le groupe "Forum Stadtpark der Grazer Gruppe" et abandonne ses études en 1965, pour se consacrer entièrement à l'écriture, après que l'éditeur Suhrkamp a accepté son manuscrit "Die Hornissen" ("Les Frelons").

À ses débuts, Peter Handke rejette les modèles dominants de la littérature et se lance dans une révolte langagière et narrative sous l'influence du théâtre de l'absurde et du nouveau roman. Il est également marqué par ses lectures de Franz Kafka, Samuel Beckett et William Faulkner qui l'amènent à réfuter avec violence le réalisme et à prôner une écriture expérimentale. Il se revendique aussi du Wiener Gruppe dont il partage les valeurs et les techniques stylistiques.

Cette influence transparaît dans ses romans ("Le Colporteur", "L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty"), ses pièces de théâtre ("Gaspard", "La Chevauchée sur le lac de Constance") et sa poésie, située entre rêve et évocation de la banalité quotidienne ("L'Intérieur de l'extérieur de l'intérieur", "Poème bleu"). La thématique de ses textes se centre sur l'angoisse procurée par la société contemporaine, l'incommunicabilité et l'errance de l'être dans le monde comme dans le langage. L'auteur se montre soucieux de maîtriser ses effets et manifeste une grande retenue, mêlant un style inventif à des images marquantes9. Son travail sur la langue se situe volontairement du côté de la culture moderne littéraire et philosophique autrichienne qui analyse le langage et le met à distance (Karl Kraus, Ludwig Wittgenstein, Fritz Mauthner).

L'auteur déclare :

« La littérature, c'est le langage devenu langage ; la langue qui s'incarne. J'écris avec la respiration, pour découvrir le sacré, celui de la vie. Je crois être un romantique décidé, qui rend grâce à la mémoire. »

"Peter Handke a vécu à Graz, Düsseldorf, Berlin, Paris, Kronberg im Taunus, aux États-Unis (1978-79), à Salzbourg (1979-88) et, depuis 1991, en bordure de la forêt de Meudon à Chaville près de Paris ; il retourne parfois à Salzbourg."

[Extraits de la "fiche/auteur" de l'encyclopédie en ligne WIKIPEDIA]



1. Les frelons
Peter Handke
2.50★ (6)

"Die Hornissen" / "Les frelons" [roman], Suhrkamp Verlag (Berlin), 1966 — traduit de l'allemand (Autriche) par Marc de Launay pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 240 pages, 1983. /// ARGUMENT : "Ce roman est la première oeuvre de Peter Handke. Manifeste dirigé contre une certaine impuissance de la littérature à décrire la réalité, c'est aussi un roman d'apprentissage de l'écriture, et il s'inscrit par là dans la grande tradition qui, dénonçant l'érosion du langage et son inadéquation profonde, le régénère et invente un style. La contradiction est maintenue entre l'investigation obstinée d'une réalité qui se dérobe et l'exploration systématique des ressources qu'offre le langage pour la transmettre:un homme tente de reconstituer un livre qu'il a lu ou qu'on lui a raconté, sans qu'on sache si ses souvenirs renvoient à ce livre hypothétique ou à des événements de sa propre existence, ni si ce qui le touche n'est pas en réalité ce qui arrive au héros aveugle du roman ainsi fragmenté. Ces interférences aux frontières indécidables de la vraisemblance dans le récit comme dans la réalité qu'elles présupposent sans jamais la garantir font jouer les glissements subreptices des différentes surfaces narratives comme autant de miroirs déformants interposés à plusieurs niveaux de notre perception. L'«inquiétante étrangeté» de ce texte tient précisément à cette constante alternance entre une réalité minutieusement décrite, celle de la mort d'un frère du héros, obsédante dans sa densité, et sa dissolution aussi soudaine dans la futilité, l'ironie, la fadeur d'un monde désespérément lisse."
2. Outrage au public et autres pièces parlées
Peter Handke
3.08★ (59)

[a] "Publikumbeschimpfung" / "Outrage au public" / [b] "Weissagung" / "Prédiction" / [c] "Selbstbezichtigung" / "Introspection" / [d] "Hilferufe" / "Appel au secours" [théâtre], 1966 ; ensemble de 4 pièces réunies sous le titre "Outrage au public et autres pièces parlées", traduit de l'allemand (Autriche) par Jean Sigrid pour les éditions L'Arche (Paris), 108 pages, 1968 / rééd. 1997. /// ARGUMENT : « Nous ne voulons pas vous contaminer. Nous ne voulons pas vous communiquer le virus de l'un ou l'autre sentiment. Les sentiments ne nous intéressent pas. Nous n'incarnons pas de sentiments. Nous ne rions pas, nous ne pleurons pas. Nous ne cherchons pas à vous faire rire avec des grimaces, ni pleurer avec des pitreries, ni rire avec des larmes, ni pleurer avec des larmes. Bien que le rire soit plus contagieux que les larmes, nous ne cherchons pas à vous faire rire avec des grimaces. » /// « Les pièces "parlées" sont des représentations théâtrales non imagées en ce sens qu’elles ne donnent aucune image du monde. Elles montrent le monde non sous la forme d’images, mais plutôt sous la forme de mots ; les mots des pièces "parlées" ne représentent pas le monde comme une chose qui serait en dehors des mots mais plutôt comme le monde dans le contexte des mots eux-mêmes. Les mots qui forment les pièces "parlées" n’offrent pas une image du monde, mais seulement une notion du monde. Les pièces "parlées" sont théâtrales en ce qu’elles puisent tout naturellement dans le langage réel. Elles se servent uniquement de formes qui, même dans la réalité, sont l’expression de notre nature, c’est-à-dire qu’elles empruntent aux formes de langage purement orales. Les pièces "parlées" usent donc du langage naturel de l’insulte, de l’introspection, de l’aveu, de l’affirmation, de l’interrogation, de la justification, de la dissimulation, de la prédiction, du cri de détresse. Elles appellent la présence d’un interlocuteur, d’une personne au moins, qui écoute. Sans quoi, elles ne seraient pas des expressions spontanées, mais seulement des élucubrations d’auteur. En cela, les pièces « parlées » sont du théâtre. Elles parodient sur le ton ironique tout ce que l’on trouve dans les formes de langage que je viens d’énumérer. » [Peter HANDKE]
3. Bienvenue au conseil d'administration
Peter Handke
3.21★ (32)

"Bienvenue au conseil d'administration" [recueil de nouvelles], 1967 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 1998. /// ARGUMENT : " Dans ce recueil de nouvelles, on a affaire à une figure centrale et à une seule : la mort, mais la mort qu'on voit comme un objet, une sorte de mort cinéma où le regard du lecteur décompose un à un, parcourt et soupèse les gestes de la mort ("Le gibet"), se demande comment ça va se passer ("Les frelons") ou suit des yeux la montée de l'eau ("L'inondation"). On est toujours du côté de celui que l'on voit agir : on est soi-même l'inventaire du cirque ("L'incendie") ou l'adolescent assassin. Le geste finit par être à ce point anonyme et indifférent qu'il importe peu de savoir s'il a été accompli ou non et quelles sont ses conséquences. Le lecteur est à chaque instant surpris en flagrant délit, pour le moins, de non-assistance à personne en danger." [Georges-Arthur GOLDSCHMIDT]
4. Le colporteur
Peter Handke
2.08★ (34)

"Der Hausierer" / "Le Colporteur" [roman], Suhrkamp Verlag (Berlin), 1967 — traduit de l'allemand (Autriche) par Gabrielle Wittkop-Ménardeau pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 1993. /// ARGUMENT : "Quelqu'un — c'est le colporteur — est témoin d'un crime. Étranger au lieu, simple « voyeur », il est soupçonné. Son attitude l'accuse. Il est poursuivi. Finalement libéré, au lieu de s'éloigner, il reste sur les lieux. Nouveau crime. Suspect de nouveau, il est arrêté, emprisonné. De nouveau libéré, il ne s'éloigne toujours pas. Pris au jeu, soupçonné, allant jusqu'à comprendre qu'il pourrait se soupçonner lui- même, il devient pur constat (comme le livre lui- même). Il enquête. Il découvre un fait caché aux autres. Pour finir, il trouvera le vrai coupable. Ce « roman policier » qui est aussi un « nouveau roman » est en fait mi-théorique, mi-narratif. Chaque chapitre a deux parties. L'une met en avant les principes, l'autre présente la suite de l'action, qui ne confirme que rarement ces principes. Ouvrage rapide, laconique, où se rencontrent cependant, en passant, certaines réflexions qui ont valeur d'aphorismes, "Le colporteur", comme les pièces-happenings dont il est l'auteur, place Peter Handke parmi les écrivains majeurs de la littérature allemande contemporaine."
5. Gaspard
Peter Handke
3.17★ (16)

"Gaspard" [théâtre], 1967 — traduit de l'allemand (Autriche) pour les éditions L'Arche (Paris), 107 pages, 1997. /// ARGUMENT : "Représentée pour la première fois en 1968 à Frankfurt-am-Mein/Francfort-sur-le-Main, la pièce "Gaspard", nous dit Peter Handke, « montre comment, en parlant, on peut amener quelqu un à parler ; elle pourrait aussi s'appeler Torture verbale ». Né sur la scène et ne vivant que sur scène, Gaspard apprend peu à peu à faire l'expérience du monde, par le biais d'accessoires et d'objets usuels qui ne signifient rien ; des voix « off » lui inculquent les mots, lui dictent ses comportements et l'enferment dans leur cercle jusqu'à ce qu'il soit devenu « comme celui qu'un autre a été un jour » avant lui."
6. L'angoisse du gardien de but au moment du penalty
Peter Handke
2.85★ (481)

"Die Angst des Tormanns beim Elfmeter" / "L'angoisse du gardien de but au moment du penalty" [roman] Suhrkamp Verlag (Berlin), 1970 — traduit de l'allemand (Autriche) par Anne Gaudu pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 152 pages, 1982. /// ARGUMENT : "Un ancien gardien de but se croit licencié de l'entreprise où il travaille et il quitte tout. Son errance finit par se transformer en vraie fuite après qu'il a étranglé une caissière de cinéma. Il va se livrer à de gratuites et dangereuses extravagances, jusqu'au jour où il assiste à un match de football au cours duquel le gardien de but réussit à arrêter un penalty : sa peur va alors être jugulée. Cet itinéraire intérieur, aux fausses allures de roman policier, permet à Peter Handke de démontrer sa maîtrise."
7. La chevauchée sur le lac de Constance
Peter Handke
3.70★ (17)

"La Chevauchée sur le lac de Constance" [théâtre], 1971 - traduit de l'allemand (Autriche) pour les éditions L'Arche (Paris), 83 pages, 1997. /// ARGUMENT : "Les personnages de la pièce de Peter Handke, ce sont les comédiens mêmes qui l'interprètent, individus — et non stéréotypes — qui s'interrogent sur leurs rapports avec leu vie, leur métier, le problèmes de la création, l'intervention du concret, jusqu'à ce qu'ils finissent comme pétrifiés après l'irruption d'une comédienne jouant le rôle muet d'une femme de ménage, mais qui porte dans ses bras un bébé hurlant : ils étaient déjà morts et ils l'ignoraient, de même que le cavalier d'une ballade célèbre en Allemagne tombe foudroyé lorsqu'il s'entend dire que ce lac de Constance dont il cherchait à atteindre la rive, il vient d'en traverser sans le savoir la surface gelée."
8. La courte lettre pour un long adieu
Peter Handke
3.38★ (154)

"Der kurze Brief zum langen Abschied" / "La courte lettre pour un long adieu" [roman], Suhrkamp Verlag (Berlin), 1972 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 192 pages, 1986. /// ARGUMENT : "Le narrateur, un écrivain autrichien, trouve à son arrivée aux États-Unis un mot de sa femme lui interdisant de la revoir. Il lui obéit, la fuit à travers les États-Unis sans cesser de s'interroger sur elle et sur lui-même et en la tenant indirectement au courant de ses déplacements. Lorsque la jeune femme, qui n'a cessé de le poursuivre, finit par le rejoindre, le couple parvient de façon inattendue et spectaculaire au bout de la haine amoureuse et se réconcilie avant de rompre. Dans ce roman d'une grande richesse, Peter Handke renoue avec le « roman de formation » de la tradition allemande."
9. J'habite une tour d'ivoire
Peter Handke
3.17★ (19)

"J'habite une tour d'ivoire" [essai], Suhrkamp Verlag (Berlin), 1972 — traduit de l'allemand (Autriche) par pour les éditions Christian Bourgois (Paris), coll. "Titres", 277 pages, 2007. /// ARGUMENT : "A Princeton en 1966, lors d'une session du Groupe 47, Peter Handke fait un éclat en s'opposant à la vogue du "réalisme" en littérature. Il revendique le formalisme reproché aux écrivains qui se refusent à raconter encore des histoires, tout en recherchant des méthodes nouvelles pour décrire le monde, et défend l'idée qu'ils habiteraient une "tour d'ivoire". Confrontation avec Brecht, Horvath ou Bernhard, avec les méthodes du théâtre et du cinéma ou avec le discours de la justice, cet ensemble de textes passe du sérieux à l'humour, de méditations austères aux "gais feuilletons ". Handke s'attache à y définir sa position par rapport à l'écriture : « Longtemps, la littérature a été pour moi le moyen, si ce n'est d'y voir clair en moi, du moins d'y voir tout de même plus clair. Elle m'a aidé à reconnaître que j'étais là, que j'étais au monde. »
10. Le malheur indifférent
Peter Handke
3.63★ (325)

"Wunschloses Unglück" / "Le Malheur indifférent" [roman] Suhrkamp Verlag (Berlin), 1972 — traduit de l'allemand (Autriche) par Anne Gaudu pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 1975 ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 124 pages, 1977. /// ARGUMENT : "La mère de l'auteur s'est tuée le 21 novembre 1971, à l'âge de 51 ans. Quelques semaines plus tard, Peter Handke décide d'écrire un livre sur cette vie et ce suicide. simple histoire, mais qui contient quelque chose d'indicible. Histoire d'une vie déserte, où il n'a jamais été question de devenir quoi que ce soit. vie sans exigence, sans désirs, où les besoins eux-mêmes n'osent s'avouer, sont considérés comme du luxe. A trente ans, cette vie est pratiquement finie. et pourtant, lorsqu'elle était petite fille, cette femme avait supplié « qu'on lui permette d'apprendre quelque chose ».
11. Les gens déraisonnables sont en voie de disparition
Peter Handke
3.62★ (32)

"Les gens déraisonnables sont en voie de disparition" [théâtre], 1974 — traduit de l'allemand (Autriche) par ... pour les éditions L'Arche (Paris), 92 pages, 1997. /// ARGUMENT : "Hermann Quitt est un personnage éminemment complexe. Il est entrepreneur, mais dès le début de la pièce il nous dévoile un état d esprit qui nous déconcerte : il est triste. Est-ce la tristesse ce sentiment profond de se trouver dans une situation sans issue qui amènera cet homme brillant à ouvrir une bataille sans merci contre ses concurrents ? Cette tristesse est-elle la source de ce dédain complet vis-à-vis d un représentant des petits porteurs qui fait irruption dans le monde de Quitt et de ses confrères ? Ou son comportement résulte-t-il d un désir insatiable propre à ceux qui aiment s'exposer au risque ? La pièce ne nous livre pas une analyse psychologique, elle nous surprend par un feu d artifice d observations, d idées, de réflexions qui non seulement se réfèrent au monde des rivalités économiques mais aussi récapitulent toute la condition humaine."
12. L'heure de la sensation vraie
Peter Handke
3.05★ (89)

"Die Stunde der wahren Empfindung" / "L'Heure de la sensation vraie" [roman] 1975 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 160 pages, 1988. /// ARGUMENT : "Gregor Keuschnig, attaché de presse à l'ambassade d'Autriche à Paris, rêve qu'il a assassiné une vieille femme. D'un seul coup, au réveil, il sent qu'il ne fait plus partie de rien. Etranger au monde qu'il considère soudain comme pseudo-réel, il s'attache alors, pour le récupérer, à l'observer avec une scrupuleuse attention et à dresser un inventaire maniaque des lieux et des faits. Durant deux jours et une nuit, il arpente Paris et regarde, comme pour la première fois, les rues et l'agencement de son propre domicile, ses collègues et les convives d'un dîner, sa maîtresse Béatrice. Il s'accroche autant à des détails — un bruit, une odeur — qu'à des événements ordinairement marquants — telles la rupture avec sa femme Stéfanie ou la disparition de sa petite fille Agnès. Et le monde lui apparaît bientôt dans sa réalité profuse et secrète. Après le rêve, l'heure angoissée du réveil était donc celle de la sensation vraie."
13. Faux mouvement
Peter Handke
4.40★ (11)

"Falsche Bewegung" / "Faux Mouvement [scénario/script], 1975 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Christian Bourgois (Paris), 90 pages, 1980. /// ARGUMENT : ""Faux Mouvement" raconte le voyage que Wilhelm Meister — il ne porte pas par hasard, le nom du personnage de Goethe — entreprend à travers l'Allemagne. Du Nord au Sud. Il voudrait devenir écrivain. En route il rencontre le vieil homme en compagnie de Mignon (autre allusion à Goethe). Le vieil homme à force d'amour de la nature en est pourtant venu à tuer un homme, un Juif, sous le régime nazi. Il y a aussi la rencontre avec Thérèse, une actrice, ils vivent ensemble au hasard dans une réalité autre toute neuve et fortuite, partout présente mais recouverte par les fonctions quotidiennes. Il suffit d'en infléchir le déroulement et aussitôt apparaissent le regret, la nostalgie, une autre manière de vivre. Autour d'eux règne la folie fixe de l'Allemagne des supermarchés. C'est au sommet de la Zugspitze, le point culminant d'Allemagne que Wilhelm se met vraiment à écrire. "Faux Mouvement est le script d'un film réalisé en 1974 par Wim Wenders et qui connut un vif succès à Paris." [Georges-Arthur GOLDSCHMIDT]
14. La Femme gauchère
Peter Handke
3.41★ (584)

"Die Linkshändinge Frau" /"La Femme gauchère" [roman], 1976 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 116 pages, 1980. /// ARGUMENT : "Sans raison", sous le coup d'une illumination qu'elle n'expliquera pas, la femme de ce récit demande à son mari de s'en aller, de la laisser seule avec son fils de huit ans. La voici, désormais, "libre", bien que le mot, trop grand, trop précis, ne soit pas prononcé, ni pensé peut-être. avec la simplicité déroutante que nous lui connaissons, Peter Handke impose puissamment à l'enchaînement des faits et gestes insignifiants de la vie quotidienne une dimension universelle et tragique."
15. Le Poids du monde
Peter Handke
4.70★ (29)

"Ein Journal" / "Le Poids du monde. Un journal (novembre 1975-mars 1977)", Suhrkamp Verlag (Berlin), 1977 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » , 336 pages, 1980. /// ARGUMENT : "Le Journal de Peter Handke couvre une période de deux ans ; il ne raconte pas d'événements mais fait part de toutes les impressions ressenties, à mi-chemin de l'âme et du corps. Leur succession établit l'histoire de l'auteur mais devenue comme anonyme à force d'intimité. Supposer que ces notations se succèdent au hasard et qu'on pourrait en modifier la disposition ou même en isoler des fragments, ce serait en négliger le « vécu », ce serait en détruire le déroulement et la durée qu'elles restituent. Ici la figure de l'écrivain se trouve « désacralisée », rendue à sa simple dignité humaine. Contrairement à l'usage, le lecteur ne se voit pas donner de leçons, il n'est pas écrasé par la rhétorique ou par l'autorité littéraire mais simplement ramené à lui-même par une écriture comme issue de lui et qu'il reconnaît au point d'avoir l'illusion de pouvoir être l'auteur de ce qu'il lit. La grandeur de Handke c'est son exacte simplicité, c'est son effort de réflexion, c'est aussi son attention à ce qui affleure sous la vie quotidienne repérée à ce point exact où elle est universelle."
16. Lent retour
Peter Handke
4.40★ (31)

"Langsame Heimkehr" / "Lent retour" [roman], Suhrkamp Verlag (Berlin), 1979 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » , 176 pages, 1982. /// ARGUMENT : "Ce livre inaugure une autre façon de regarder. La description des paysages — de l'Alaska au début, de New York ensuite — devient elle-même un "vécu" nouveau. Sorger, géologue, passe les dernières heures d'un long séjour dans le Grand Nord et entame le voyage de retour vers l'Europe. Or, la moindre sensation s'exorbite, tout ce qui l'environne prend une dimension nouvelle, la "sensation vraie", d'habitude fugitive, devient monumentale et universelle, ce voyage de retour est une exploration de l'être. À cette dimension nouvelle répond un mode d'expression nouveau, une sorte de "chant du monde". Handke crée dans ce livre une langue autre, une autre manière de poser les mots, une parole claire, ample et précise, mais jamais dite encore, car elle veut provoquer une autre perception du monde qui nous entoure. " [Georges-Arthur GOLDSCHMIDT]
17. Histoire d'enfant
Peter Handke
3.40★ (122)

"Kindergeschichte" / "Histoire d'enfant" [récit], 1981— traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » , 1981 ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio Bilingue », 208 pages, 2001 ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 112 pages, 2019. /// ARGUMENT : "Il est peu de livres écrits avec une telle sincérité et une telle précision. Ce qui est raconté — la vie d'un adulte et d'un enfant — n'est jamais ce qu'on attend mais toujours ce qui compte. Entre « prétention au bonheur » et violence contenue, leur existence quotidienne est un apprentissage réciproque. De la naissance à sa sixième année, l'homme vit avec son enfant en Allemagne ou à Paris où a lieu le premier contact avec l'école, celle « du seul peuple à pouvoir être appelé ainsi » d'abord et une école de banlieue ensuite. Ce livre grave et généreux a la puissance d'une épopée puisqu'il fait voir dans la relation entre un adulte et un enfant cela même à quoi on ne prête jamais attention et qu'on élude sans cesse, ces petits faits d'une exceptionnelle grandeur." /// "Le narrateur, séparé de sa femme, vit seul avec son jeune enfant, en Allemagne d'abord, puis à Paris où ont lieu les premiers contacts avec l'école et la « langue étrangère ». Pour eux, la vie quotidienne, nourrie d'aspiration au bonheur et de violence contenue, s'avère, par tâtonnements, un long apprentissage réciproque. Elle prend pourtant figure d'épopée sous la plume tendre et grave de Peter Handke, qui décrit ici ce que l'on élude habituellement : de menus faits, certes, mais d'une exceptionnelle grandeur. « Ce qui est raconté ici, c'est l'histoire fondatrice de la vie individuelle, ce qui donne son sens aux choses car cette histoire d'enfant est engagée au plus profond de l'histoire, non seulement de l'homme qui la raconte, mais de notre époque tout entière. » [Georges-Arthur GOLDSCHMIDT]
18. Par les villages
Peter Handke
3.69★ (80)

"Über die Dörfer" /"Par les villages" [théâtre], 1981— traduit de l'allemand par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions nrf/Gallimard (Paris), coll. « Le manteau d'Arlequin », 100 pages, 1983. /// ARGUMENT : « "Par les villages" est l'épopée du quotidien. Un chantier, des ouvriers, un village, la vie de chaque jour deviennent la matière d'une vie autre, à laquelle on ne prêtait jusque-là pas attention. C'est cela que raconte le poème dramatique. L'un des frères parti pour la ville, devenu écrivain, est exclu de l'héritage par les autres. À son retour le village est métamorphosé par la vie moderne. Pancartes et panneaux indicateurs ont tout envahi. Pourtant tout bascule déjà dans une ère nouvelle, celle de Nova qui ne proclame aucune vérité nouvelle mais annonce un regard nouveau. Laissez s'épanouir les couleurs, dit-elle. » [Georges-Arthur GOLDSCHMIDT]
19. L'histoire du crayon
Peter Handke
3.42★ (18)

"L'Histoire du crayon"[carnet de notes], 1982 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 264 pages, 1987. /// ARGUMENT : "Dans ce livre fait des notes prises par l'auteur pendant qu'il écrivait « Histoire d'enfant » et « Par les villages », le fragmentaire devient continu, comme une épopée dont la trame resterait en filigrane."
20. Le Chinois de la douleur
Peter Handke
4.22★ (23)

"Le Chinois de la douleur" [roman], 1983 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » , 176 pages, 1986. /// ARGUMENT : "Andréas Loser, professeur de lettres dans un lycée de Salzbourg, est archéologue amateur à ses heures, spécialiste du dégagement des seuils des maisons antiques. En disponibilité ou en congé, on ne sait, il se rend à l'autre bout de la ville à une partie de tarots sur le Mönchsberg, l'un des "monts de ville" de Salzbourg. En route il surprend l'Ennemi, un dos, en train de peindre des croix gammées sur les arbres. Le monde alors s'obscurcit, toute lumière s'en retire et il ne reste que le meurtre — mais en est-ce même un ? —, simple geste de mort dans un monde mort. L'Ennemi une fois jeté par-dessus bord, la partie de cartes a lieu, mais autrement que d'habitude. Désormais le monde est décalé, déjanté. S'il n'y avait le cri de l'enfant débile et s'il n'y avait le meurtre, une perception nouvelle, une autre façon de voir seraient possibles. Le livre montre cela : la vie, les choses après la Révélation de l'imperceptible différence."
21. La Leçon de la Sainte-Victoire
Peter Handke
3.62★ (68)

"Die Lehre der Sainte-Victoire" / "La leçon de la Sainte-Victoire" [essai], 1985 — traduit de l'allemand par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Arcades », 1985 ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio Bilingue » /// ARGUMENT : "L'homme aux bras croisés" de Cézanne occupe tout entier le regard de l'auteur, c'est à peine s'il remarque les différentes montagnes Sainte-Victoire dans la rotonde de l'exposition Cézanne, au Grand Palais. Or, la montagne Sainte-Victoire, à peine regardée, ne le lâche plus, au point qu'il va à Aix-en-Provence, en suit toute la crête à la recherche de ce "point invisible" à l'oeil nu et qui pourtant ne cesse de revenir dans les tableaux de Cézanne. La peinture de Cézanne devient une expérience personnelle, une aventure, un voyage, une réalisation de l'espace. elle est vécue comme un lieu du corps ; calme et exaltante à la fois, elle fait insensiblement s'éclairer et devenir anonyme le "soi".
22. Le recommencement
Peter Handke
3.50★ (15)

"Le recommencement" [roman], 1986 — traduit de l'allemand (Autriche) par Claude Porcell pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 264 pages, 1989. /// ARGUMENT : "Un homme de la quarantaine, héritier d'une lignée d'émigrés slovènes en Carinthie, « raconte » le voyage qui l'a mené, à vingt ans, sur les traces de son frère disparu en Yougoslavie. De l'Autriche au golfe de Trieste, par les vallées, les tunnels, les voies ferrées et les autocars, cette «montée» au centre du Karst est aussi un voyage initiatique que rythment les images, les barres horizontales et verticales, notamment, de ces anciens parcs et passages à bestiaux préfigurant les stries de l'écriture. Car c'est au fond d'une entrée dans la vie qu'il s'agit, dans la Vie majuscule : d'une éducation scripturale qui permet au narrateur de traverser, au lieu des miroirs, les fenêtres aveugles. De l'exil vers le Royaume, vers l'identité du Récit, de l'Ecriture, plus cristalline que jamais."
23. L'Absence
Peter Handke
3.37★ (119)

"L'Absence" [roman], 1987 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 160 pages, 1993. /// ARGUMENT : "Quatre personnages anonymes, une femme, un soldat, le joueur et le vieil homme, réunis par l'aventure de l'espace quotidien le découvrent au fur et à mesure qu'il s'étend devant eux : le plus proche devient un paysage lointain, un terrain vague devient l'immensité, une étendue dénudée le désert. À chaque pas naissent des paysages inconnus, c'est le regard qui les fait apparaître. Les endroits les plus banals deviennent des terres inconnues. Peut-être le voyage s'est-il déroulé à travers un grand pays vide ou aux confins immédiats d'une ville, on ne sait, mais il révèle aux voyageurs les lignes du sol, sa consistance, ses dimensions et les transforme en lieux d'être. La fin du voyage, aussi fortuite que le début, sépare ce groupe rassemblé par le visible et rend chacun des voyageurs à sa solitude initiale. Le « guide » qui les a conduits est peut-être l'absence. Ce qu'ils ont en commun, c'est ce qu'ils ont vu." [Georges-Arthur GOLDSCHMIDT]
24. Après-midi d'un écrivain
Peter Handke
3.74★ (88)

"Après-midi d'un écrivain" [récit], 1987 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Arcades », 84 pages, 1988. /// ARGUMENT : "Après une journée entière de concentration sur le vide générateur des formes de l'écriture, l'écrivain descend à travers la ville pour aller au café ; à la nuit tombante, il va de cour en cour, de passage en passage. Dans la foule, prête à toutes les agressions, ça et là on le reconnaît de façon hostile ou avide. Le collègue écrivain, l'homme qui exige un autographe pour son enfant, la vieille femme tombée dans les buissons au bord d'une route, l'ivrogne au café, autant de rencontres à la fois fortuites, hostiles ou roboratives, mais toujours observées avec une acuité et une précision exceptionnelles. La réalité sous ses yeux s'exacerbe, s'exorbite, s'agrandit, son regard ne cesse d'être celui de l'écrivain : le moindre détail particulier devient une dimension du monde. Il arrive en retard au rendez-vous avec son traducteur, délivré lui de l'écriture propre par la fidélité à l'écriture d'autrui, et finit par remonter chez lui en pleine nuit, redécouvrant soudainement le tressaillement d'exister." [Georges-Arthur GOLDSCHMIDT]"
25. Les ailes du désir
Peter Handke
4.36★ (38)

"Der Himmel über Berlin" / "Les ailes du désir" [scénario/script], 1987 — traduit de l'allemand (Autriche) par Dominique Petit et Bernard Eisenschitz pour les éditions Flammarion (Paris), 176 pages, photos couleurs et N. et B. 1992. /// ARGUMENT : "À Berlin, avant la chute du mur, les anges Cassiel et Damiel veillent sur les humains et recueillent depuis des siècles leurs monologues intérieurs et tout ce qui chez eux traduit une recherche de sens et de beauté. Ils ne voient le monde qu'en noir et blanc, et ne peuvent qu’assister aux événements, sans rien sentir, goûter, toucher. Ils ont vu le début de la lumière, des rivières, des animaux. Quand le premier homme est apparu, ils ont découvert avec lui le rire, la parole, la guerre. Damiel, qui a toujours ressenti le désir de porter à son tour la condition humaine, est si touché par Marion la trapéziste, si séduit par son âme et sa grâce qu’il décide finalement de devenir humain et, par conséquent, morte."
26. Poème à la durée
Peter Handke
4.00★ (14)

"Poème à la durée" [poésie], 1987, traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), 1987. /// ARGUMENT : « À la durée, ni essai, ni pièce, ni histoire — à la durée, un poème, comme si elle était un être vivant, corporel, comme si avec elle on pouvait discuter. Le poème comme une offre, une avance, comme s'il fallait seulement que l'un et l'autre disent oui. Qu'est-ce que la durée, qu'était-elle ? Car elle se fonde sur du passé, elle naît, puisque s'est enfui le plus fugitif de tous les sentiments, dans le présent et devient futur accompli. Le poème à la durée est un exercice, un exercice spirituel et corporel. La durée n'est pas un cadeau qu'on puisse solliciter, elle est résultat, elle est un état accessible. Un poème à la durée ne veut rien d'autre que prétendre à ce que l'homme ne peut plus exiger depuis sa chute. Un déroulement dialectique : reconnaître dans l'éphémère, dans le fragile ce qui est durable et le conserver dans un poème, une oeuvre d'art — ce synonyme d'éternité terrestre. » [Peter HANDKE]
27. Voyage au pays sonore ou L'art de la question
Peter Handke
3.25★ (7)

"Voyage au pays sonore ou L'art de la question" [théâtre], 1989 — traduit de l'allemand (Autriche) par Bruno Bayen pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 132 pages, 1993. /// ARGUMENT : « Sans questions, sans musique ! Je ne connais de belle absence de questions que dans la fatigue... Jadis l'avenir n'était-il pas un continent ? Et la question des questions, en tout cas de mon temps. Que devons-nous faire ? Et pourquoi ce continent est-il de nos jours réduit à ton, à mon îlot-questions : Que dois-je faire moi, moi tout seul ? Où a disparu notre communauté avec tous ceux qui s'en allaient partout ? N'étions-nous pas jadis tous réunis dans le tremblement, fût-ce celui des nappes en papier dans un jardin d'auberge abandonné, la nuit, à la sortie d'une ville? Paresseusement s'effaçait de la corniche du toit la fable d'enfance de l'hirondelle successive ? Qui pourrait appeler les temps actuels une époque ? »
28. Essai sur la fatigue
Peter Handke
3.59★ (124)

"Essai sur la fatigue" [récit/essai], 1989 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Arcades » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 96 pages, 1996. /// ARGUMENT : "La fatigue soudain saisit l'enfant au milieu des siens, puis c'est la fatigue mortelle des cours morts de l'université ; mais il y a des fatigues plus profondes, plus intérieures, séparatrices et révélatrices à la fois. Cette fatigue-là creuse les êtres et leur donne aussi une présence nouvelle : c'est la clairvoyance de la fatigue. Elle peut rassembler pour un moment autour d'une entreprise commune — une batteuse —, mais il y a aussi les infatigables, les tueurs survivants de l'extermination, frais et dispos, et leurs guillerets descendants. La fatigue peut être tranquille mais la fatigue la plus grande naît peut-être à la vue de la cruauté toute simple, quotidienne. La fatigue donne forme au monde, elle aiguise la perception, elle établit une infranchissabilité réciproque entre les êtres, mais par là aussi une communication."
29. Essai sur le juke-box
Peter Handke
3.60★ (13)

"Essai sur le juke-box" [récit/essai], 1990 — traduit de l'allemand par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Arcades », 96 pages, 1992. /// ARGUMENT : "C'est comme si un seul objet pouvait résumer le monde et la façon dont il vient à vous. Dérisoire et suranné, le juke-box devient pourtant mémoire. Tout se met en place autour de cet objet, les lieux, la ville, les évènements de la vie eux-mêmes. Il n'est pas sûr que ne soient grandes que les grandes choses : des objets tels que le juke-box n'ont jamais joui de la moindre considération peuvent soudain contenir tout le poids du monde. C'est autour d'eux que les faits et gestes, que la vie toute entière se disposent par étapes. Dès lors, dans la petite ville d'Espagne où il tente d'écrire son "Essai" l'auteur se voit se déployer ce qui l'entoure. Tout le visible, les choses, et les gens ramènent au juke-box qui est comme le centre de la mémoire puisque c'est autour de lui dans l'adolescence que le monde prit forme."
30. Encore une fois pour Thucydide
Peter Handke
3.00★ (3)

"Encore une fois pour Thucydide" [essai], 1990 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Christian Bourgois (Paris), 78 pages, 1996. /// ARGUMENT : "Dans tout ce qui entoure quelqu'un, soudain un fait insignifiant peut se détacher de tout le reste et contenir - bien qu'en étant décrit - toute l'amplitude du champ du monde. Des gestes quotidiens : le chargement d'un navire, des faits insignifiants : la neige qui tombe, et soudain tout se transforme, devient gigantesque, fait naître un tout autre regard. Un voyage mène l'auteur de Yougoslavie au Japon et en France mais le voyage qui importe est partout visible, partout à découvrir."
31. Essai sur la journée réussie. Un songe de jour d'hiver
Peter Handke
4.12★ (6)

"Essai sur la journée réussie. Un songe de jour d'hiver" [récit/essai], 1991 — traduit de l'allemand par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Arcades », 80 pages, 1994. /// ARGUMENT :"Une journée peut être vaste comme le monde, longue comme te temps même, elle dispose alors, à son rythme, selon sa propre « ligne de beauté et de grâce », comme sur une gravure de Hogarth, ce peintre anglais du XVIIIe siècle. Mais la réussir c'est réinventer toute la poésie du monde et faire que l'histoire n'ait pas été, comme un premier jour. Cette journée réussie toujours en suspens, on ne cesse de la voir en filigrane à travers toutes les autres. Les faits et les choses vues les plus minimes, conduits par une sorte d'émerveillement franciscain, retrouvent l'immensité perdue qui les a fait naître. Ils sont pourtant à tout instant menacés de se perdre. C'est entre Saint-Cloud et le Val d'Or, dans le virage du RER au- dessus de Paris, que le monde peut aussi bien se déployer que se défaire. Avec ce livre, se clôt le triptyque inauguré par l'Essai sur la fatigue et continué par l'Essai sur le juke-box."
32. Essai sur la fatigue
Peter Handke
3.59★ (124)

"Essai sur la fatigue" ; "Essai sur le juke-box" ; "Essai sur la journée réussie" [cycle de 3 récits/essais], 1989, 1990, 1991 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « folio », 198 pages, 2000. /// ARGUMENT : "S'il est une fatigue qui creuse les êtres, s'il est aussi une " mauvaise " fatigue oisive, celle des tueurs survivant de l'extermination, il en est une tout autre forme aussi qui tout au contraire les fait clairvoyants. Elle rend attentif et confère une attention toute particulière qui agrandit ou exorbite les objets les plus dérisoires ou les plus surannés, tel un juke-box autour duquel pourtant toutes les impressions et les histoires peuvent se concentrer et réorienter le regard. c'est ainsi qu'une journée peut " réussir " par la réinvention toute simple du monde quotidien : la courbe d'une voie de chemin de fer y suffit. Les trois essais réunis ici restituent ce cheminement dans l'apparente insignifiance de petits faits et en révèlent l'inépuisable madère poétique."
33. L'Heure ou nous ne savions rien l'un de l'autre
Peter Handke
3.38★ (6)

"L'Heure où nous ne savions rien l'un de l'autre" [théâtre], 1992 — traduit de l'allemand (Autriche) pour les éditions L'arche (Paris), 72 pages, 1997. /// ARGUMENT : "La place claire, vide, dans sa lumière de souvenir. Le bref instant du papillon (ou de la phalène). Quelque chose de ficelé arrive en planant, accroché à un parachute miniature."
34. Mon année dans la baie de personne
Peter Handke
4.00★ (86)

"Mon année dans la baie de Personne. Un conte des temps nouveaux" [roman] 1994 — traduit de l'allemand (Autriche) par Claude-Eusèbe Porcell pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 720 pages, 2000. /// ARGUMENT : "Voici le grand livre de Peter Handke. L'auteur y emprunte, comme déjà dans plusieurs ouvrages précédents, le masque d'un narrateur qui lui ressemble : Georg Keuschnig, écrivain autrichien habitant près de Paris, qui évoque ici une année de sa vie dans une banlieue tranquille en lisière de forêt. La baie de Personne n'est autre que cette niche écologique, microcosme ouvert en fait sur le monde entier par le jeu du souvenir, de l'attente et des amitiés. Somptueusement écrit, ce récit poétique d'une aventure intérieure à la fois solitaire et unanimiste confirme magistralement la place de Peter Handke parmi les grands écrivains de ce siècle, comme Rilke, comme Pessoa."
35. Un voyage hivernal vers le Danube, la Save, la Morava et la Drina
Peter Handke
3.80★ (12)

"Un voyage hivernal vers le Danube, la Save, la Morava et la Drina" [récit], 1996 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges Lorfèvre pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Hors-série Littérature »,132 pages, 1996. /// ARGUMENT : « C'était à cause des guerres surtout que je voulais aller en Serbie, dans la pays des agresseurs comme on les nommait en règle générale. Mais cela m'attirait aussi de voir simplement ce pays, celui de tous ceux de Yougoslavie que je connaissais le moins et qui m'attirait le plus à cause de toutes les informations et opinions répandues à son sujet, le plus intéressant pour ainsi dire, avec toutes les rumeurs dérangeantes qu'on en entendait. » [Peter HANDKE]
36. Par une nuit obscure je sortis de ma maison tranquille
Peter Handke
3.16★ (104)

"Par une nuit obscure je sortis de ma maison tranquille" [récit], 1997 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, coll. « folio », 229 pages, 2001. /// ARGUMENT : "Le pharmacien de Taxham, faubourg de Salzbourg, raconte à l'écrivain-narrateur l'étrange voyage qui l'a mené à l'improviste, à l'aventure, des mois durant, depuis l'Autriche jusqu'en Andalousie. Parti solitaire et muet, il en est revenu éveillé et serein, après un parcours apparemment arbitraire qui fut en somme initiatique. Jamais le grand écrivain autrichien n'a sans doute mieux allié le romanesque à la poésie."
37. Préparatifs d'immortalité
Peter Handke
1.50★ (5)

"Préparatifs d'immortalité" [théâtre], 1997 — éditions L'Arche (Paris), 111 pages, 1998. /// ARGUMENT : "Le théâtre : une sorte d'enclave sous un ciel limpide. Elle est déserte. Se détache un grand-père presque nu, entouré de deux femmes près d'accoucher. « Vengeance ! Vengeance ? Justice ! » sont les trois premiers mots prononcés par le grand-père. L'ère lumineuse d un horizon fermé, l'étendue paisible d une enclave, la tranquillité d un petit peuple sont révolues. La guerre s'infiltre, des frères meurent pour des armées étrangères et des femmes mettent au monde des enfants dont on ne connaît guère les pères. L'espoir, par qui et par quoi pourrait-il surgir ? Pablo et Felipe, bien qu'encore dans le ventre de leurs mères, sont destinés à rendre à leur peuple son histoire et sa justice, et par là épargner le déclin à leur enclave. Tandis que Pablo est appelé à devenir roi, Felipe essaie de récrire l'histoire. Ses efforts, ses écrits restent vains, il n'arrive pas à vaincre l'absence de tout sens historique. C est seulement lorsque Pablo revient du vaste monde que l'espoir s installe. Pourtant la « Section des Pourchasseurs d espace », cette bande d'inconnus, se fait de plus en plus menaçante."
38. Lucie dans la forêt avec les trucs-machins
Peter Handke
3.50★ (20)

"Lucie im Wald mit den Dingsda" / "Lucie dans la forêt avec les trucs-machins" [conte/court roman] — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard, coll. « folio Bilingue », 108 pages, 2002. /// ARGUMENT : « Lucie, en réalité, s'appelait autrement. Mais elle ne voulait pas s'appeler comme elle s'appelait vraiment. elle aurait voulu s'appeler Theodora, Aurora, Renata, Jelena ou simplement par exemple Lucie. Aussi s'appelle-t-elle maintenant Lucie dans cette histoire. Lucie n'avait en réalité que sept ans. mais pour l'histoire qui lui arrivait, il fallait qu'elle soit un peu plus vieille. Et, au début de cette histoire, elle venait de fêter son dixième anniversaire. » Un court roman mystérieux et surprenant de l'un des principaux écrivains de langue allemande d'aujourd'hui, à découvrir en édition bilingue.
39. La perte de l'image ou Par la Sierra de Gredos
Peter Handke
4.42★ (28)

"La perte de l'image" ou "Par la Sierra de Gredos" [roman], 2002 — traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Le Lay pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 640 pages, 2004. /// ARGUMENT : "Une jeune femme, à la tête d'un empire financier, quitte un matin sa grande ville d'Europe du Nord pour rejoindre la Manche, région aride et sauvage rendue illustre par Cervantès. Elle veut y retrouver l'auteur qu'elle a chargé d'écrire sa biographie et qui vit retiré là-bas depuis des années. Chemin faisant, la "princesse de la finance" s'adresse en pensée à son auteur, l'interroge, prévient ses questions, ses remarques, ses objections. Elle évoque sa fille adolescente, indépendante et fugueuse, son jeune frère, en prison pour terrorisme, et son ancien compagnon, loin d'elle depuis des années. Arrivée enfin dans le "palais de gentilhomme campagnard" où vit l'auteur, elle s'installe au coin du feu pour raconter en détail sa traversée de la Sierra de Gredos. L'auteur n'a plus qu'à écrire le roman de cette femme, l'histoire de la perte de l'image — et de sa redécouverte. Don Quichotte montrait qu'à l'effondrement du monde médiéval succédait l'effondrement de sa reproduction factice ; de même Handke nous dépeint une société moderne parvenue à la fin d'un cycle, sevrée d'authenticité et totalement inféodée à l'artifice. La tâche de l'écrivain, en cet "entre-temps", consiste à frayer la voie, coûte que coûte, vers des images nouvelles et vraies, pour sauver ce qui peut l'être d'une certaine grâce du monde."
40. Autour du grand tribunal
Peter Handke
3.00★ (6)

"Autour du grand tribunal" [essai], 2003 — traduit de l'allemand (Autriche) par Jean-Claude Capèle pour les éditions Fayard (Paris), 104 pages, 2003. /// ARGUMENT : "C'est en mars 1998 que Peter Handke s'est rendu pour la première fois à La Haye afin d'assister à quelques-unes des audiences du Tribunal pénal international consacré aux crimes commis dans l'ex-Yougoslavie. Quatre ans plus tard il y est retourné à l'occasion de l'ouverture du procès de Slobodan Milosevic, puis six mois après, quand les journalistes et les équipes de télévision étaient passés à autre chose. Toutefois, Handke n'écrit pas ici en chroniqueur judiciaire, ce qui l'intéresse, c'est de débusquer la réalité qui se cache derrière les récits, ceux des témoins, par exemple, qu'il rencontre au hasard dans les différents hôtels autour du tribunal. Mais les images du procès l'interpellent aussi, où juges et procureur font figures de héros de séries policières télévisées. Et pourquoi les personnages borderline des romans de Chandler et de Hammett surgissent-ils alors dans son esprit ? C'est que, dans ces lectures d'adolescence, Peter Handke a entrevu l'incertitude qui entoure le coupable comme le justicier, et que la littérature a décidément quelque chose à dire sur cette affaire-là. Mais existe-t-il témoin plus suspect qu'un écrivain ?"
41. Don Juan (raconté par lui-même)
Peter Handke
2.30★ (35)

"Don Juan (raconté par lui-même)" [récit], 2004 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier » ; rééd. aux éditions Gallimard, col. coll. « folio », 144 pages, 2014. /// ARGUMENT : "Un aubergiste devient le dépositaire de la véritable histoire de Don Juan. Celui-ci n'est pas un séducteur ; il n'a rien de remarquable. Son pouvoir vient de son regard : il dévoile la vérité des êtres. Voici que les papillons se posent sur ses mains, que la timide loutre renifle ses orteils, que le corbeau fait tomber à ses pieds un fruit de la passion. Don Juan se révèle dans la rencontre amoureuse, celle qui suspend le temps, quand présent et éternité se rejoignent. Conscientes de ce que fut jusque-là leur solitude, leur désir enfin libéré, les femmes accourent vers lui, exigeantes et belles... C'est ainsi que nous rencontrons le vrai Don Juan."
42. À ma fenêtre le matin : Carnets du rocher 1982-1987
Peter Handke
4.55★ (21)

"À ma fenêtre le matin. Carnets du rocher, 1982-1987" [carnets et notes], éditions du Verdier (Paris), 482 pages, 2006. /// ARGUMENT : « Les lignes qui composent ces carnets ont été écrites lors des cinq dernières années d'un séjour de huit ans à Salzbourg, Autriche. Ce sont là, avant toute chose, notes, perceptions, réflexions et questions, nées d'une période de sédentarité où j'ai habité mon pays, ma terre natale, où j'ai travaillé et aussi, partant, beaucoup musardé. En recopiant ces notes salzbourgeoises, ces instants et ces heures, j'ai dû supprimer les trois-quarts du texte de départ : en règle générale des citations de lecture, la plupart des rêves, de nombreuses descriptions, la majorité des points de vue (j'en ai reproduit malgré tout quelques-uns, surtout, comme on l'imagine, afin de donner au lecteur des verges pour me battre). Pour tout dire, je n'ai presque rien changé aux notes qui ont donné naissance à ce texte. Ce recueil s'est attaché exclusivement au lieu, dans toute son ampleur, ainsi qu'à ses ramifications, discrètes et moins discrètes, aux endroits où les instants sont nés pour prendre forme : à la sédentarité. Et si je devais donner une idée de ce qui constitue la singularité de ces carnets, je dirais peut-être ceci des maximes et des réflexions ? non, plutôt des reflets ; des reflets, involontaires, pour ainsi dire circonspects ; des reflets nés d'une circonspection profonde, fondamentale, et qui veulent osciller à leur tour, osciller aussi, par-delà le simple reflet, si loin que porte le souffle. »
43. Kali, une histoire d'avant-hiver
Peter Handke
4.25★ (12)

"Kali. Une histoire d'avant-hiver", 2006 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 160 pages, 2011. /// ARGUMENT : « Vous avez été notre chanteuse d'avant-hiver. Après vous il ne nous reste que le chemin du retour. Maudit chemin du retour. Même longtemps après minuit. Même vers mon hangar à bateaux au bord du fleuve. Mes parents étaient des Indiens. Ah si j'étais un Indien. Si j'étais un Indien, je saurais où aller, matin comme soir, jour comme nuit. Seulement mes parents sont morts. Et les Indiens sont dans un autre pays. Et tous les Indiens sont morts. » La voix de la cantatrice ne cesse de résonner lorsqu'elle descend de scène. Elle part rejoindre à grands pas une région chère à son passé, le « coin mort ». Parmi tous les émigrants, elle ne peut qu'avancer vers l'horizon sombre qui l'attire. Cette cité à la nudité saline, peuplée de réfugiés du monde entier, est construite autour de Kali, une mine de potasse. La Troisième Guerre mondiale fait rage, et c'est au milieu de cet absurde enfer sans diable que la chanteuse tente de retrouver un enfant disparu. Mais lorsque l'homme vit sous terre, loin du ciel qu'il méprise, lorsqu'il ne veut plus voler ni même rêver, il reste bien peu des quêtes et de l'amour... Peter Handke nous emporte dans une errance extraordinaire avec, pour simple guide, une voix à l'ambiguë lucidité. Voyage aux contrastes déroutants, la lumière n'a plus de légitimité dans ce parcours chaotique où la langue et les sons se tordent pour explorer à tâtons un monde qui ensevelit. Et étouffe."
44. La Nuit Morave
Peter Handke
4.36★ (50)

"La Nuit morave" [récit] 2008 — traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Le Lay pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 400 pages, 2011. /// ARGUMENT : "Un écrivain sort de son silence, en compagnie de quelques-uns de ses amis et disciples. Ils ont été conviés sur la péniche baptisée "La Nuit Morave" qui lui sert de refuge depuis une dizaine d'années, amarrée dans une boucle de la Morava, affluent serbe du Danube. En maître des lieux il les reçoit pour un dîner, puis se lance dans un long monologue mezza voce, ponctué seulement par le coassement des grenouilles sur le fleuve. Devant ses invités tour à tour interrogateurs ou narrateurs eux-mêmes, il est question d'une étrange menace, d'une femme dangereuse, d'un colloque sur le bruit en Espagne et d'une réunion de joueurs de guimbarde en Autriche... Et surtout, de solitude, de perte et d'amour. La Nuit Morave transporte le lecteur dans un territoire imaginaire envoûtant et singulier. Sans conteste un des livres les plus poétiques et les plus complexes de Peter Handke, il a été salué à sa publication en Allemagne comme un coup de maître du grand écrivain autrichien."
45. Jusqu'à ce que le jour nous sépare ou Une question de lumière
Peter Handke
"Jusqu'à ce que le jour nous sépare ou Une question de lumière" [essai] — traduit de l'allemand (Autriche) pour les éditions L'Obsidiane, 32 pages, 2009. /// ARGUMENT : "Jusqu'à ce que le jour vous sépare : une réponse à la dernière bande de Beckett ? Une réponse ? Plutôt un écho. Un écho tantôt loin, dans l'espace et aussi dans le temps, tantôt tout près de monsieur Krapp, le héros solitaire de la pièce de Samuel B. un écho tantôt faible, contradictoire, mutilé, tantôt fort, fortifié, magnifié. Pour cela j'ose appeler ce monologue-écho, un drame — un très petit drame — comme la dernière bande, est un drame, un très grand. Beckett a achevé, avec cette pièce, la réduction parfaite, nécessaire, du théâtre, tout en se libérant des restes du symbolisme et des opinions sur l'existence dans ses autres grandes pièces. La dernière bande incorpore peut-être le point final ou le terminus du théâtre, d'un pur théâtre. C'est une pièce primaire, essentielle et ludique. Après Beckett ne sont arrivées que nos pièces secondaires, comme par exemple jusqu'à ce que le jour vous sépare : plus de réduction, plus d'espace zéro possible — que des traces des égarés (ici : une [1] égarée.) mais il fallait, il faut peut-être s'égarer, dans l'intérêt de la scène, dans l'intérêt du théâtre ? comme je me suis dit un jour : « Je vais résolument m'égarer ». Egarés, nous ? ou embarqués ? Egarés et embarqués ? Comme a écrit Pascal : « Nous sommes embarqués ! » — "Echo", si je me rappelle bien, signifie dans la mythologie grecque aussi une personne, une petite déesse ou une nymphe (dictionnaire : "déesse d'un rang inférieur, qui hantait les bois.") — en tout cas une femme, une voix féminine."
46. Coucous de Velika Hoca
Peter Handke
3.38★ (6)

"Les Coucous de Velika Hoca. Notes de voyage" [carnets de voyage], 2011 — traduit de l'allemand (Autriche) par Marie-Claude Van Landeghem pour les éditions La Différence, coll. « Littérature étrangère », 2011. /// ARGUMENT : "Le 6 mai 2008, le calme revenu, Peter Handke s'envole vers l'enclave serbe de Velika Hoca, dans le sud du Kosovo. Irrité par les comptes rendus disjonctés de la réalité qui ont paru dans la presse allemande, notamment, il a hâte de voir de ses yeux ce qu'il advient de ces hommes et de ces femmes qui vivent désormais sous la juridiction albanaise : quelle est la situation économique de ces gens dans l'enclave ? Comment le nouvel État étranger se manifeste au quotidien ? Qu'est-ce qui a changé pour eux ? Il décèle des changements inquiétants : refus du bilinguisme, déni de l'existence de l'enclave sur les cartes, destruction de bâtiments du patrimoine culturel orthodoxe, difficultés d'approvisionnement, manque d'eau pour irriguer, situation économique précaire, taxes exorbitantes, non respect des droits de propriété... La liste est précise, longue, confondante... Mais Handke décèle aussi un désir de paix dans les deux secteurs, albanais et serbe, de la ville de Mitrovica, la beauté des vignobles et des champs de blé sous le soleil de mai, le chant des coucous omniprésents, la situation géographique privilégiée de l'enclave... Le lecteur comprendra la nécessité de protester et de rendre public un état de fait passé sous silence."
47. La grande chute
Peter Handke
4.19★ (44)

"La Grande Chute" [récit/roman], 2011 — traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Le Lay pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 192 pages, 2014. /// ARGUMENT : "C'est un coup de tonnerre qui réveilla le comédien, en cette journée qui se terminerait par la Grande Chute. Il s'était endormi chez une femme qu'il retrouverait le soir-même, là-bas, dans la mégalopole. Complices ou bien amants, le duo qu'ils forment est encore bien flou aux yeux du narrateur qui suit pas à pas la préparation de "son comédien". Le tournage doit débuter le lendemain, mais il faut déjà quitter la maison, traverser la forêt, puis rejoindre la capitale. Les rencontres les plus étranges se succèdent sans que l'on sache réellement quels personnages existent ou lesquels sont fantasmés. Peter Handke nous saisit par sa plume unique et nous emporte dans une pérégrination poétique. La société, la politique ou encore la nature conversent à travers cette figure de comédien qui se dirige inexorablement vers la Grande Chute. Annoncé tout au long du récit, cet événement mystérieux et angoissant nous hypnotise jusqu'à la dernière ligne de ce très beau livre."
48. Hier en chemin : carnets, novembre 1987-juillet 1990
Peter Handke
4.33★ (15)

"Hier en chemin : Carnets, novembre 1987-juillet 1990" [carnets et notes] — traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Le Lay pour les éditions du Verdier (Paris), 448 pages, 2011. /// ARGUMENT : "Certains auteurs tiennent un journal : Peter Handke, lui, prend des notes tous les matins, dans des carnets sans dates précises qui, en marge de ses récits et de ses pièces de théâtre, sont comme le laboratoire de son écriture toujours en mouvement, le noyau intime d'une pensée jamais figée qui se refuse à conclure et se garde de mettre un point final à la formulation d'une idée. La publication du premier tome de ces carnets, "A ma fenêtre le matin", qui couvrait les années 1982-1987, a révélé ce fascinant travail quotidien de clarification, d'explication de soi avec soi, dans une tradition d'écriture fragmentaire qui remonte, en langue allemande, au moins à Lichtenberg, mais qui se nourrit aussi de l'exemple des grands moralistes français. Hier en chemin représente la suite de ce grand oeuvre et couvre les années itinérantes qui précédèrent l'installation de Peter Handke en France, années au cours desquelles l'auteur écrivit notamment "La Perte de l'image", "Voyage au pays sonore ou l'art de la question", "Essai sur la fatigue", "Essai sur le juke-box", ainsi que le scénario de son premier film, "L'Absence" (tourné en 1993). Tendue à l'extrême mais aussi jubilatoire, parfois érudite, souvent drôle, l'écriture vagabonde de Peter Handke fait de ces pages une fête de l'intelligence et de la sensibilité."
49. Une année dite au sortir de la nuit
Peter Handke
"Une année dite au sortir de la nuit" [notes], 2012 - traduit de l'allemand (Autriche) par Anne Weber pour les éditions Le Bruit du temps (Gouville-sur-Mer), 224 pages, 2012. /// ARGUMENT : "Dans ce livre singulier, né à l’ombre de son œuvre romanesque, Peter Handke donne à lire des phrases surgies de la nuit, qui sont comme des messagers d’un autre monde. Situées quelque part dans un espace intermédiaire, aux abords de la conscience, elles nourrissent son œuvre romanesque et théâtrale. Voici ce qu’il en dit lui-même : « C’est quelque chose qui m’est apporté comme par le vent, de l’intérieur ou de l’extérieur — ou des deux à la fois ? Et je suis assez bien entraîné, depuis toutes ces décennies, si bien que je pense de façon concise. Ce que j’ai pensé là, malgré moi, a une forme étrange, sans même que j’aie la volonté ni l’idée d’une formulation. Je le note, et cela me fait du bien. Je tombe parfois sur ces phrases comme sur des messages, et alors je pense : “C’est curieux, il n’y a encore jamais eu cette forme ou cette figure de phrase. Ce serait dommage que ce que ce vent m’apporte soit emporté loin de moi” — et alors je le saisis doucement, sans l’emprisonner. » Ces phrases surgies de la nuit sont toutes placées entre guillemets et dépourvues de point final, comme s’il s’agissait de retranscrire ces voix entendues dans l'entre-deux, entre rêve et veille, et dont l’expression est restée en suspens. Certaines relèvent de la pure poésie, d’autres revêtent un caractère étrange — ce sont alors des énigmes, laconiques, magnifiques. De l’ensemble, qui compose une sorte d’autoportrait séduisant et ironique, se dégage une drôlerie qui ne laisse pas de nous surprendre. Peter Handke au "Bruit du temps" : cette année 2012, trois textes de Peter Handke au Bruit du temps : "Les Beaux Jours d’Aranjuez", pièce parue au printemps, jouée avec succès à Vienne et qui fera l’ouverture de la saison au théâtre de l’Odéon ; "Toujours la tempête" ("Immer noch Sturm"), texte pour lequel Handke vient d’être élu meilleur auteur dramatique de l’année ; "Une année dite au sortir de la nuit", recueil de phrases surgies au sortir du sommeil."
50. Essai sur le Lieu Tranquille
Peter Handke
4.05★ (51)

"Essai sur le Lieu Tranquille" [récit/essai] 2012 — traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Le Lay pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Arcades », 104 pages, 2014. /// ARGUMENT : « Il est temps de mettre les choses au clair : les lieux tranquilles, tels et tels, ne m'ont pas seulement servi de refuge, d'asile, de cachette, de protection, de retrait, de solitude. Certes ils étaient aussi cela, dès le début. Mais ils étaient, dès le début aussi, quelque chose de fondamentalement différent ; davantage ; bien davantage. Et c'est avant tout ce fondamentalement différent, ce bien davantage qui m'ont poussé à tenter ici, les mettant par écrit, d'y apporter un peu de clarté, parcellaire comme il se doit. » Après "Essai sur la fatigue", "Essai sur le juke-box" et "Essai sur la journée réussie", des textes inclassables qui ont contribué à le rendre célèbre, le grand écrivain autrichien poursuit ici son exploration littéraire de notre quotidien, et ce quatrième opus de la série surprend le lecteur autant qu'il le séduit."
51. Les beaux jours d'Aranjuez : Un dialogue d'été
Peter Handke
1.90★ (13)

"Les Beaux Jours d’Aranjuez. Un dialogue d'été" [théâtre], éditions Le Bruit du Temps (Gouville-sur-Mer), 92 pages, 2012. /// ARGUMENT : "Mets à voir. Voir ce qui restait invisible à ce moment-là. Demande-moi. C'était prévu comme ça. L'homme : Et qu'est-ce que tu vois, dans la cabane, dans la cabane de la saline perdue ? La femme : La lumière."
52. Souterrain-Blues
Peter Handke
2.80★ (10)

"Souterrain-Blues ; un drame en stations" [théâtre], 2013 — traduit de l'allemand par Georges-Arthur Goldschmidt pour les éditions nrf/Gallimard (Paris), coll. « Le manteau d'Arlequin », 88 pages, 2013. /// ARGUMENT : "Le train souterrain traverse la ville de part et d'autre. La distance entre les stations donne son rythme au trajet, les intervalles sont plus ou moins longs. Dans un des wagons un homme sauvage attaque les passagers par ces mots : « Et encore vous. Et encore devoir être parmi vous. Alléluia ! Miséréré. Marée basse sans marée haute. Si au moins vous étiez des malfaiteurs. » Personne ne répond. C'est seulement quand une femme sauvage monte à son tour que la donne change..."
53. Essai sur le fou de champignons
Peter Handke
3.77★ (31)

"Essai sur le fou de champignons" [récit/essai], 2013 — traduit de l'allemand (Autriche) par Pierre Deshusses pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Arcades », 144 pages, 2017. /// ARGUMENT : "Dans le dernier volet du polyptyque qu'il consacre à l'exploration littéraire de notre quotidien (après "Essai sur le Lieu Tranquille", "Essai sur la journée réussie", "Essai sur le juke-box" et "Essai sur la fatigue"), le grand écrivain autrichien narre la vie d'un ami « fou de champignons » et transforme le coeur des forêts en lieu d'enchantement. Peter Handke atteint un degré de sensibilité et de précision, une attention au détail qui n'ont que peu d'équivalents dans le paysage littéraire contemporain. Assis à sa table, muni d'un crayon, il mue ses pérégrinations à la périphérie de nos existences urbaines en campagnes d'observation et poursuit rigoureusement le mot juste. À la recherche du miracle dans le profane, de ces moments d'exaltation intense où les choses simples se révèlent étincelantes, Peter Handke fait émerger l'utopie du plus ténu."
54. Les innocents, moi et l'inconnue au bord de la route départementale
Peter Handke
1.80★ (10)

"Les Innocents, moi et l'inconnue au bord de la route départementale. Un spectacle en quatre saisons." [récit], 2019 — traduit de l'allemand (Autriche) pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Le Manteau d'Arlequin », 118 pages, 2019. /// ARGUMENT : "Sortant de l'obscurité, au bord d'une route pour l'instant déserte, un « Moi », qui se présente immédiatement comme scindé « en alternance entre Moi, le narrateur et Moi, le dramatique», prend la parole et salue le printemps. Il est ici chez lui, quand soudain « les innocents » surgissent. Certes, ils ne sont pas coupables, mais leur présence mue la saison de l'été en menace pour le Moi. Puis viennent l'automne et l'hiver, accompagnés de cette femme qui s'appelle « l'inconnue » et qui invite à ne pas considérer le monde comme nécessairement condamné. Dans cet univers qui semble suspendu et essentiellement symbolique, le Moi va être confronté aux autres présences, et s'opposer à elles par les mots. La route, à la fois promesse d'un chemin libre mais également image du monde où autrui nous encombre, devient l'enjeu des rencontres et des dialogues, et apparaît en dernière instance comme un équivalent du destin, où le Moi épique, le Moi dramatique, et leurs doubles éventuels sont réunis. Avec Les innocents, moi et l'inconnue au bord de la route départementale, Handke dramaturge prolonge ce qui était à l'oeuvre dans "Toujours la tempête" (2012), et livre une nouvelle interrogation sur le lieu comme trace du passé et sur la force du langage."
55. Conférence du Nobel
Peter Handke
3.25★ (6)

"Conférence du Nobel. 2019" [discours de réception de prix littéraire], 2019 — traduit de l'allemand (Autriche) par Pierre Deshusses pour les éditions nrf/Gallimard (Paris), 32 pages, 2020. /// ARGUMENT : "« Joue le jeu. Ne sois pas le personnage principal. Cherche la confrontation. Mais n'aie pas d'intentions. Evite les arrière-pensées. Ne tais rien. Sois doux et fort. Implique-toi et méprise la victoire. N'observe pas. N'examine pas, mais reste prêt pour les signes. Sois ébranlable. Montre tes yeux, entraîne les autres dans la profondeur, prends soin de l'espace et considère chacun dans son image. Ne décide qu'enthousiasmé ». C'est par ces mots, reprenant la célèbre invitation faite dans le poème dramatique Par les villages (Gallimard, 1983), que Peter Handke a ouvert son discours de réception du Nobel en décembre dernier, à Stockholm. Il nous invite, dans ce bref texte qui le reproduit, à entrer pleinement dans sa poétique, décrite de façon très personnelle et souvent au moyen d'anecdotes venues de l'enfance. La mère de l'auteur, et ses langues (le slovène et l'allemand de la Carinthie), ont en effet joué un rôle crucial dans la vie d'écrivain de Handke, et sont évoquées au même titre que des références aussi diverses que les westerns de John Ford, une chanson de Bob Marley et des litanies slaves entendues sous les arcs romans d'une église. Ce discours prend ainsi des allures d'autobiographie littéraire capable d'éclairer les livres de Peter Handke, qu'il appelle ses « excursions épiques », ses « expéditions-en solitaire », et offre un portrait étonnant, presque intime, du grand écrivain autrichien."
56. La voleuse de fruits
Peter Handke
3.03★ (53)

"La Voleuse de fruits" ou "Aller simple à l'intérieur du pays" [roman], 2020 — traduit de l'allemand (Autriche) par Pierre Deshusses pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 392 pages, 2020. /// ARGUMENT : "Depuis son enfance, Alexia aime à voler des fruits dans les jardins, les vergers, les parcs. Au fil des années, cette activité est devenue son identité, sa manière de vivre presque vagabonde dans un monde où elle essaye de trouver peu à peu sa place. Sur les traces de sa mère disparue, elle poursuit ses détours au coeur des terres de Picardie dans un voyage aventureux au cours duquel, comme le dit l'un de ceux qu'elle rencontre, elle apprend sur elle-même : « Tu reviens d'un combat, tu reviens de la guerre, une double : l'une dans laquelle tu t'es bien battue, et une autre où personne ne peut donner des coups : la guerre avec toi-même. Pour l'heure, à celle-ci aussi, tu as survécu, et les deux guerres t'ont fait t'épanouir. » Attentif aux lieux, aux trésors cachés de la nature, au quotidien encore peu exploré d'une région, aux turpitudes et aux joies qu'une jeune femme de notre époque peut traverser, Peter Handke exprime dans "La voleuse de fruits" une vision personnelle et acérée de notre société, doublée d'un hommage à la famille, dans une histoire aussi vaste qu'introspective."
57. Les cabanes du narrateur
Peter Handke
2.00★ (11)

"Les Cabanes du narrateur. Oeuvres choisies." [sélection d'oeuvres] — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges Arthur Goldschmidt, Anne Gaudu, Olivier Le Lay, Marc de Launay, avec une préface de Philippe Lançon pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Quarto », 1.150 Pages, 2020. /// ARGUMENT : "Peter Handke, c'est l'écrivain de l'errance, de l'enfance sacrée, des minuscules détails auxquels on ne prête plus attention. Son style s'inscrit dans une promenade silencieuse, solitaire, condition sine qua non de sa concentration, une solitude propice au perpétuel questionnement de soi. Son oeuvre se définit par une série de faux départs, de difficiles retours, de cheminements de voyages, à la recherche de sa propre histoire. Depuis cinquante ans, Peter Handke bâtit une oeuvre complexe et variée, qui requiert au lecteur non seulement une attention mais une présence : récits introspectifs, romans longs, romans courts, essais, poésies, pièces de théâtre, scénarios, notes... Riche de près d'une centaine de titres, son oeuvre présente une constante : sa variété, sa singularité et une fidélité indéfectible à ce qu'il est, c'est-à-dire un homme des marges, un homme de lettres, un promeneur dont la création ne peut prendre forme que grâce à l'absence et la distanciation. Préfacée par Philippe Lançon, la présente édition propose au lecteur de suivre le parcours de l'écrivain à travers un choix de livres, sélectionnés essentiellement parmi ceux qui l'ont porté sur le devant de la scène littéraire dans les années 1970-1980. D'une écriture nourrie de l'observation de la réalité, du quotidien, des lieux et paysages, marquée par une attention portée à la langue qu'il a façonnée et une omniprésence du livre dans le livre, Peter Handke nous propose de l'accompagner tout au long de ses errances, au fil de ses voyages et de ses promenades, de dépasser les frontières mentales et géographiques, depuis son Karst natal jusqu'à Chaville, où il réside encore aujourd'hui, en passant par Berlin, Paris, les États-Unis, l'Espagne, la Slovénie... /// Ce volume contient : "Les Frelons" - "L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty" - "Le Malheur indifférent" - "L'Heure de la sensation vraie" - "La Femme gauchère" - "Lent retour" - "La Leçon de la Sainte-Victoire" - "Le Recommencement" - "Essai sur le juke-box" - "Par une nuit obscure je sortis de ma maison tranquille" - "Lucie dans la forêt avec les trucs-machins" - "La Grande Chute" - "Discours de remise du prix Nobel de littérature". Annexes : "Bibliographie" ; "Carte."
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