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Georges-Arthur Goldschmidt (Traducteur)
EAN : 9782070386277
160 pages
Gallimard (13/05/1993)
3.37/5   39 notes
Résumé :
Quatre personnages anonymes, une femme, un soldat, le joueur et le vieil homme, réunis par l'aventure de l'espace quotidien le découvrent au fur et à mesure qu'il s'étend devant eux : le plus proche devient un paysage lointain, un terrain vague devient l'immensité, une étendue dénudée le désert. À chaque pas naissent des paysages inconnus,c'est le regard qui les fait apparaître. Les endroits les plus banals deviennent des terres inconnues. Peut-être le voyage s'est-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Après avoir juste fini « Croire au merveilleux », lire ce livre fait l'effet d'une douche froide. C'est lent, descriptif et absurde. Comme le précédent, je l'ai pris par hasard sans connaître ni l'auteur, ni le titre.
Voici quatre personnages (le vieil homme, la femme, le joueur et le soldat) qui se retrouvent sans raison apparente dans un train, puis une voiture, puis encore en randonnée avant que l'un d'entre eux (le vieil homme) disparaisse et que les autres se séparent progressivement pour se mettre à sa recherche.
Avec le côté descriptif du livre, j'avais l'impression de lire le texte d'un metteur en scène qui décrit à la fois le décor et les sentiments que doivent s'approprier les acteurs.
J'avais aussi l'impression d'un philosophe de l'absurde qui souligne le regard changeant sur ce qui nous entourait la solitude de chacun même en groupe.
Bingo ! A mi-parcours j'ai été voir qui était cet auteur. C'est effectivement un dramaturge metteur en scène spécialisé dans l'absurde.
Ce qui m'a plus soufflé, c'est son prix Nobel 2019. J'avais lu les noms de ces derniers, mais je n'avais pas mémorisé son nom, mais plutôt le scandale lié à son rapport avec Milosevic.
C'est un livre qui se lit, qui devrait s'analyser phrase à phrase, faire l'objet d'une étude sur le symbole de chacun des personnages (j'ai fait le lien avec ceux du Magicien d'Oz ou encore les couleurs des typologies comportementales) et pourtant on a envie d'en finir.
Cela me confirme une chose : le côté un étonnant du choix des prix Nobel (attention le prix est décerné pour l'ensemble de l'oeuvre, je ne sais si ce livre est représentatif ou une exception).
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L'absence est tout d'abord une expérience visuelle. Un livre peinture qui évolue, un peu comme ces films qui défilent parfois sur les murs des gares ou des tunnels ferroviaires. On se laisse absorber, on voyage, on découvre des paysages qui se transforment et comme eux, les 4 personnages - ensemble sans l'être vraiment, se transforment aussi jusqu'à inclure le lecteur dans un "nous" à la fois extérieur (on décrit les 4 - lequel sommes-nous?" et intérieur: on voit avec eux, on est là comme un cinquième que les 4 ne voient pas. L'absent? Ou le sont-ils pour nous? Aucune importance, car rien n'en a. Tout passe. Tout se transforme. Les personnages acceptent de faire ce voyage. le lecteur aussi, car ce n'est pas une lecture facile. Il faut rester à la fois concentrer où on se perd vite dans les transformations et détendu, se laisser faire. Ce qui fait de ce roman une lecture expérience un peu étrange. Cela m'a un peu rappelé le magnifique dessin animé basé sur les oeuvres de Dali (et oui, Walt Disney...) et Koyaanisqatsi mais sans aucun rapport ni avec l'un ni avec l'autre, juste une expérience visuelle similaire mais à l'écrit, qui demande donc au lecteur de projeter en continu ce qui est décrit devant lui, de le peindre pour le voir. Une sorte de collaboration entre auteur et lecteur. Pas de tout repos et très peu narratif. J'ai beaucoup aimé mais sur la longueur j'aurais trouvé pénible. Heureusement, l'ouvrage est assez court.
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Assez intéressant et énigmatique: il garde ses secrets malgré ma lecture. On suit le voyage des personnages qui se sont liés l'un à l'autre sans que j'aie vraiment compris comment: ils parlent très peu et ne se répondent jamais directement les uns aux autres. L'impression initiale de poésie m'est restée, bien que moins forte que je ne l'espérais.
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Je n'ai pas apprécié du tout cette vision de la fatigue, ni cet auteur que je trouve très imbu de lui-même.
Il a une vision plus qu'idyllique de la fatigue qui ne correspond pas, mais alors pas du tout, à ma propre expérience...
Un livre fatigant, tiens !
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Une lecture… reposante !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À partir de maintenant le voyage continue à pied. À partir d'ici, nous allons marcher et non plus rouler. Dans tous ces véhicules, il n'y a aucun départ, aucun changement de lieu, nulle sensation d'arriver. En roulant, même lorsque c'était moi qui conduisait, je n'étais pas vraiment en route. Quand je roulais, jamais ce qui me fait être moi ne m'accompagnait. Rouler me réduit à un rôle qui m'est contraire: en voiture, figure pour vitre arrière, en vélo, porte-guidon et tourne pédale. Marcher. Fouler le sol. Rester les mains libres. Rouler ou n'être véhiculé qu'en cas de nécessité. Les endroits vers lesquels on m'a roulé je n'y suis jamais allé. On ne peut les retrouver qu'en marchant, ce n'est que dans la marche que les espaces s'ouvrent et que dansent les espaces intermédiaires. Une tête ne pousse que sur les épaules de celui qui marche. Seul le marcheur sent un élan lui traverser le corps. Seul le marcheur saisit le grand arbre dans l'oreille - le silence! Seul le marcheur se rattrape et s'atteint lui-même. Seul vaut ce que pense le marcheur. Nous allons marcher.
La marche veut qu'on marche.
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C'est un dimanche en fin d'après-midi, aux ombres déjà longues sur les places du centre, aux rues de banlieue vides où l'asphalte bombé a un reflet de bronze. Seul le ronflement d'un ventilateur qui claquette par intervalles sort d'un café. Comme s'il y avait quelqu'un à son pied, un regard monte dans le branchage d'un platane, contemple les innombrables boules de semence au balancement incessant, les feuilles lippues à longue tige, par à-coups prises d'un même mouvement, pilote aux bras multiples, les couvées de soleil d'un jaune profond qui oscille; à la fourche du large tronc tigré il y a un creux comme pour un animal. Un autre regard descend vers un fleuve au cours rapide que le soleil, vu de la rive, traverse jusqu'au fond : là se tient un long poisson, gris clair comme les graviers qui roulent, en dessous de lui, dans le courant.
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«Argent, tu as été mon soutien depuis toujours. Sans argent, rien d'intéressant. Argent, tu ne fus pas seulement mon parachute qui s'est toujours ouvert mais tu fus mon dirigeable, prêt à décoller à tout moment pour toutes les destinations, fiable et sûr. Argent, ma raison dernière, ma seule idée claire. Argent ma seule lumière.»
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Il n'y a plus de contour dans le fourré. Un rideau de sable descend à la place de l'oiseau sur le bois mort et le fait craquer. Il ne reste pas d'autre trace du vieil homme que l'endroit où il était assis. En son absence les mûres noires brillent au bord du désert et fleurissent les hampes d'anis d'un blanc jaune. Le sol desséché autour de leurs racines dessine un réseau multiple de fentes larges d'un doigt. On entend un avion dans le ciel d'été: comme s'il volait sur place.
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Etions-nous sur la mauvaise route? Avions-nous, à demi aveugles, omis un embranchement? Soulagement d'apercevoir une silhouette humaine, loin devant nous, dans un dernier tournant après lequel la route continuait comme sur la dernière des marches du haut-pays. Nous nous mîmes aussitôt à courir ce qui faisait tressauter nos ombres sur la cicatrice rocheuse, comme des torches.
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Videos de Peter Handke (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Handke
Découvrez l'entretien de Peter Handke, prix Nobel de littérature 2019, consacré au volume Quarto, "Les Cabanes du narrateur. Oeuvres choisies".
Depuis cinquante ans, Peter Handke bâtit une « oeuvre influente qui explore les périphéries et la spécificité de l'expérience humaine ». Embrassant toutes les formes de la littérature, elle présente comme constante une fidélité à ce qu'il est, c'est-à-dire un homme de lettres, un promeneur dont la création ne peut prendre forme que grâce à la distance propice, paradoxalement, à une plongée dans l'intériorité des personnages, à la description imagée et vivante de la nature, à l'attention au quotidien. Pierre angulaire du patrimoine littéraire d'Europe centrale, servie par un style tranchant et unique, cette écriture se définit par le besoin de raconter — faux départs, difficiles retours, voyages, etc. — la recherche d'une propre histoire, de la propre biographie de l'auteur qui se fond dans ses livres : « Longtemps, la littérature a été pour moi le moyen, si ce n'est d'y voir clair en moi, d'y voir tout de même plus clair. Elle m'a aidé à reconnaître que j'étais là, que j'étais au monde. » Cette édition Quarto propose au lecteur de suivre le cheminement de l'écrivain à travers un choix qui comprend des récits qui l'ont porté sur le devant de la scène littéraire dans les années 1970-1980 comme d'autres textes, plus contemporains, imprégnés des paysages d'Île-de-France, et reflets de son écriture aujourd'hui. Et, le temps d'une lecture, de trouver refuge dans l'une de ses cabanes.
En savoir plus sur l'ouvrage : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Cabanes-du-narrateur
+ Lire la suite
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