Jo Gaillard, increvable bourlingueur dont les colères sont aussi "ravageantes" qu'un ouragan tropical, entraîne cargo et équipage dans des aventures au goût de sel et d'embruns.
Jo Gaillard est capitaine au long-cours.
Après la mort de son père, il a hérité du cargo "Andromaque" qu'il s'est refusé à vendre lors de la dissolution de "Transports Inter-Continentaux", la petite compagnie qu'avait dirigé le vieil Anselme Gaillard.
Jo est alors devenu son propre armateur.
Le cargo "Andromaque" est un "motor ship"de 1150 tonnes destiné au tramping*.
D'une longueur de 58 mètres, il peut transporter environ 1000 tonnes de marchandises et prendre la mer durant quelques 25 jours sans être ravitaillé.
Il peut filer jusqu' à une vitesse maximum de 14 noeuds mais sa vitesse de croisière ne dépasse pas habituellement 10 ou 12 noeuds.
Son port d'attache est Rouen.
Jo Gaillard est le commandant de l'équipage qui comprend 13 hommes dont le capitaine en second Esteban Moralès, l'officier mécanicien Fernand Drumond et Tchai Tsen, le cuisinier.
"
Cargaison truquée" est le premier volume d'une série de neuf, parus à la fin des années 60, dans la collection "Pocket-Marabout".
Une série télé particulièrement réussie, s'inspirant librement des aventures du héros de
Jean-Paul Vivier, vient redonner, au milieu des années 70, un deuxième souffle à celui-ci.
Son visage sera désormais indissociable de celui de Bernard Fresson.
Parti de Hambourg, l'Andromaque, faisant route vers le Nicaragua, avait fui le mauvais temps depuis le golf de Gascogne.
Une des caisses de la cargaison s'est désarrimée dans la cale arrière, laissant apparaître des armes !
Il ne peut-être question de soupçonner le fabricant d'insecticide, industriel allemand connu dans le monde entier.
Qui a agi ? le transporteur ? le manutentionnaire ? L'agent en douane ?
Et pour le compte de qui ?
Un cigarillo tordu et puant fume entre ses doigts.
Ses yeux bleus lancent des éclairs.
Jo Gaillard referme lentement les énormes battoirs qui lui servent de mains....
Les aventures de Jo Gaillard sont écrites d'une manière efficace.
Le style de
Jean-Paul Vivier est agréable et fluide.
Les récits sont bien construits, inventifs et prenants.
Les personnages sont attachants et crédibles.
Mais ce qui donne son cachet à cette série de véritables romans d'aventures maritimes, ce sont les descriptions dont certaines sont époustouflantes de vérité.
1.- Cargo truqué
2.-
le chalutier des Lofoten
3.-
la mort de l'Admiral
4.-
les Roses-thé de Bornéo
5.- toutes griffes dehors
6.- la grande peur des Lofoten
7.-
les messagers de l'enfer
8.-
les forbans des îles australes
9.-
pour sauver l'Edmonton
Dans une autre collection, directement inspirés par la série télé, deux volumes supplémentaires nous ont été offerts par
Jean-Paul Duvivier, en 1974 et 1975, "nous n'irons plus à Macara" et "l'île aux souvenirs".
Le seul défaut des petits opuscules de chez Marabout est de perdre leurs pages.
Espérons qu'un éditeur inspiré entame une réédition de l'ensemble des aventures de Jo Gaillard avant que ma collection ne ressemble aux platanes de ma rue lorsque l'automne arrive ...
* le tramping, dans le cas d'un navire, veut dire que celui-ci n'exploite pas une ligne régulière.
Il va de port en port, à l'aventure, à la recherche de fret.