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EAN : 9782384626571
170 pages
Hello Editions (04/08/2023)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Dans la chambre 69 d’un centre psychiatrique, une infirmière observe le comportement troublant de Sergio, un homme impliqué dans une affaire criminelle. Ses séances d’écriture nocturne le démarquent des autres patients. Chaque nuit, il consigne ses réflexions dans un carnet qu'il conserve soigneusement à l'abri des curieux.

Un jour, il confie son précieux recueil à la narratrice, offrant ainsi au lecteur une percée dans les mystères de ses tourment... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La forme de cet ouvrage mérite d'être saluée pour son originalité: celui-ci se compose en effet de deux parties autonomes, une narration et une pièce de théâtre, qui racontent la même intrigue chacune à leur manière.
Le roman (donc la première partie) m'a plus spécialement plu car il est écrit dans un style maîtrisé et élégant, au fil de courts paragraphes formant de brefs chapitres, ce qui en rend la lecture fluide.
On y suit les péripéties d'un certain Sergio, interné en hôpital psychiatrique, qui raconte ses aventures rocambolesques. L'idée intéressante est que toutes ont un lien plus ou moins évident avec les chansons et l'univers de Serge Gainsbourg, ce qui rend la lecture ludique et distanciée. On y sent également affleurer la passion touchante de l'auteur pour le chanteur. Les fans vont adorer!
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dans l'univers complexe de la vie de Sergio, le personnage central, on croise des hommes et des femmes décrits délicieusement par l'auteur ; on les visualise aisément ; Eric Bertrand a cette capacité d'animer pour le lecteur des individus louches et magnifiques, en superbe perdition, princesses de caravanes ou coiffeur avec coupe-chou.... un écho incroyable à la cosmogonie Gainsbourgienne (!) pour qui sait lire entre les lignes. Une porte entr'ouverte sur l'art immense du parolier, ciselé par le style toujours précis et peaufiné de l'auteur, visiblement grand connaisseur de l'oeuvre. Si vous êtes amateur de Gainsbourg, foncez ! si vous ne l'êtes pas... foncez aussi car ce sera un bon moment de lecture et de littérature...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je m’appelle Judith. Je travaille depuis quelques années dans le milieu psychiatrique. Mes supérieurs me reconnaissent des qualités humaines. J’ai de la patience, un certain sens de l’abnégation et, je le crois, l’amour des autres, si cela n’est pas un trop grand mot. Des fois, il faut l’avouer, j’ai du mal à supporter les patients qui tournent et hurlent et s’égarent autour de moi. Oserais-je le dire à mes supérieurs ou à qui veut l’entendre, ils me mettent les nerfs en pelote et la tête à l’envers.
Quand je quitte l’hôpital, ils continuent de m’habiter. S’agitent, font des simagrées, gesticulent dans tous les sens, comme des ombres chinoises sur l’écran de mon cerveau fatigué. Ils prennent toute la place, cognent ma tête, tirent mes cheveux, griffent ma chair, abîment mes serrures intérieures, habitent chacune de mes cellules, poussent des cris, des hurlements fauves, délogent les dernières pensées équilibrées.

Au fil des mois, je me suis pourtant attachée à un patient dont le visage et les attitudes m’occupent l’esprit. Il s’appelle Sergio et je ressens un étrange sentiment pour lui. Les copines me taquinent, affirment qu’il est mon chouchou et que j’en pince pour lui. Je leur dis que ce n’est pas vrai, qu’elles délirent. Mais il me faut bien reconnaître qu’il m’attire, me fascine et que je l’héberge au fond de moi, dans une cellule à part, cérébrale, sensible, et fragile. Aiguisée par la curiosité et par de troubles pulsions, je me surprends à l’épier pendant la journée et à repenser à lui le soir.
L’autre nuit, j’en ai rêvé.
Sergio ne dort pratiquement jamais. Il tombe à l’envers sur son lit et gigote comme un animal pris au piège. Se livre à d’étranges rituels dans le parc de la clinique. Toujours silencieux, il ne dérange personne. Son visage est dans la tourmente. Il pratique l’autodérision et dit de lui qu’il a une tronche de boxeur en fin de douzième round et des oreilles en feuilles de chou. Consigne ses états d’âme dans un petit carnet qu’il cache obstinément. C’est un grand escogriffe très sec et d’allure fuyante. Il écrit recroquevillé, tard le soir, et souvent jusqu’à l’aube. Parfois, il se redresse et se déplie avec des souplesses de contorsionniste.
L’écriture est nerveuse, saccadée. La plume gratte et ça lui fait alternativement ouvrir et fermer les yeux comme s’il était en train de rêver. Personne n’a encore rien lu de ce qu’il écrit, personne, pas même moi… Mais je ne désespère pas...
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Malgré ses allures paresseuses de dandy et ses humeurs noires de sédentaire, Charles Baudelaire est, à sa façon, un laboureur infatigable, un "paysan", comme Rimbaud, avec sa "réalité rugueuse à étreindre". Le muscle nerveux, le poignet ferme, la tempe frémissante, il fouille inlassablement le champ du langage. Tout part du haut de l'échine chez cet athlète de la poésie qui cultive les sensations fortes. Le corps palpite, quête, épie, traque, creuse une chevelure. Et le voilà qui lâche prise, quitte l'herbe rase, "le port", lâche le soc ou la quille et se de déroute "vers de charmas climats".
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