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Jean-Marc Mandosio (Traducteur)
EAN : 9782844850553
79 pages
Allia (23/02/2001)
4.02/5   63 notes
Résumé :
Après avoir visité l'univers du trafic d'héroïne avec son roman policier "Trinités", l'auteur américain Nick Tosches se tourne vers la substance originelle, l'opium. Le point de départ est un ras-le-bol de la facticité d'une société où, par exemple, un restaurant sert une moitié d'oignon à un prix exorbitant. Le narrateur décide alors de rechercher son paradis perdu, sauf que ce paradis, c'est l'enfer de l'opium. D'abord traité savant sur l'histoire de cette "drogue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« C'est cela. Parler, c'est se mettre en colère contre ce silence dont les vents sont les seuls vrais poètes. »
Nick Tosches livre ses confessions en matière de fumerie d'opium. Il voulait savoir si l'image qu'il avait des « Chambres de la fumée et des fleurs » était conforme à la réalité. Mais comment faire lorsqu'il n'en existe plus. Un petit tour dans l'histoire pour s'informer (et s'indigner de certaines hypocrisies au passage) puis un grand tour du monde pour essayer de trouver une infime trace du passé qui aurait survécu ...et la tester. Ce petit livre, un très beau livre des éditions Allia - papier et mise en page sont très agréables, et tout petit par le format- ouvre au lecteur la recherche de l'auteur. J'ai beaucoup appris sur l'opium et sur l'auteur ; et cet homme me plait. Sa plume et son esprit sont vifs et ont quelque chose qui me touchent profondément. Une poésie et une vérité. Mais également un humour.
« Vous comprenez, il fallait vraiment que j'aille en enfer. J'avais, pour ainsi dire, le mal du pays. Mais d'abord, en guise d'explication, l'oignon. »
Est-ce que vous voyez ce que je veux dire ? Avec cet incipit, j'étais accrochée. Il y a tout ce que j'aime. Une souffrance, une ironie, du sarcasme et une accroche qui me pousse à tout dévorer quand un livre commence comme ceci.
Oui il est allé dans « des trous à rats. » Non il n'a pas trouvé « ces putains de rideaux de brocart » mais il a rencontré un survivant qui n'était là que « pour retarder la fin d'un monde mourant dont il [était] le seul survivant. » Alors merci pour ce témoignage.
« Étendus sur le dos, nous fumons ; et maintenant, sans nous dire un seul mot, nous nous comprenons parfaitement, dans l'éloquence d'un silence qui ne contient pas seulement toutes les conversations passées et à venir, mais congédie tous les babils du monde pour faire place à cette poésie sans paroles que seuls les plus grands poètes ont pu entrapercevoir en une brève épiphanie. »
Une plume qui me charme. C'est magnifique quand il lâche prise. Et puis, je suis contente. Nick Toches vient de me confirmer ce que j'ai toujours pensé, le sexe est une drogue, aux pouvoirs aussi équivalents à ceux de l'opium quand on le fait avec amour et raffinement. Et sans besoin de violer la loi (Monsieur le curé... je ne vous demande pas votre absolution). Un envol au septième ciel dans des volutes de fumées, et le silence entre nous parle plus fort que les passés et avenirs, tout est balayé par les vents de cette petite mort où je me complais, en enfer.
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Comment soigner son diabète? En fumant de l'opium bien sûr!

Non content d'être un auteur de polars plutôt drôles Nick Tosches est aussi un érudit comme le prouve ce petit ouvrage remarquable.

L'auteur souffre de diabète depuis des années et n'a jamais pu être soigné par aucun médicament. Un jour il découvre que l'un des remèdes contre le diabète dans les sociétés traditionnelles était de fumer de l'opium brut. Il décide donc d'essayer cette nouvelle thérapie mais se voit vite refroidi car il est très difficile de trouver de l'opium brut. Il se lance ainsi dans un tour du monde à la recherche de la précieuse substance.

Il en profite pour nous retracer l'histoire de cette drogue qui a eu une grand influence au cours des siècles. Ce sera l'occasion aussi de porter un regard acéré sur notre société contemporaine en perte de repères, avide de sensations et de vitesse et qui ne sait plus prendre son temps.
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Ce court récit parut initialement en 2000 dans Vanity Fair, en forme d'hommage à Thomas de Quincey. Son charme est son point de départ, son dégoût du monde contemporain, ses fantasmes des fumeries d'opium et l'histoire de cette drogue depuis l'antiquité.

La quête de ce rêve dégringole vite vers quelque chose de sordide, tournée des bas-fonds et bordels d'Asie parfois émaillée de quelques malheureux clichés anglo-saxons, qui redécolle poussivement quand l'auteur goûte enfin à la drogue tant désirée.
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Ce n'est pas parce que l'on a passé une partie (pa pa pa pa...) non négligeable de sa vie à parler des autres (avec truculence) que l'on ne peut pas s'accorder quelques instants de répit égoïste. Nick Tosches s'est illustré comme l'un des biographes les plus en verve de l'étrange sous-culture américaine, dressant des portraits au vitriol de Jerry Lee Lewis (Hellfire), Dean Martin ou le boxeur Sonny Liston. Cet ancien chasseur de serpent (véridique) aux origines italo-irlandaises est considéré comme l'un des rock critics les plus valides qui soient, collaborant notamment avec Rolling Stone et Creem. Auteur de romans tels que In the Hand of Dante, son style déroutant représente à la fois une ode aux grands poètes classiques tels qu'Homère et Dante et un verbiage new-yorkais des bas-fonds. Dans Confessions d'un Chasseur d'Opium, le narrateur – dont on peut aisément supposer qu'il s'agit de Nick Tosches in persona – se met en quête du poison céleste, symbole de luxuriance et d'une félicité disparues. le titre français est un clin d'oeil évident aux Confessions d'un Anglais mangeur d'Opium, récit de Thomas de Quincey ayant inspiré Baudelaire pour la rédaction de ses Paradis Artificiels. Ce que Tosches constate, c'est qu'à notre époque, il devient difficile de débusquer une vraie fumerie d'opium, puisqu'aux quatre coins du monde, on préfère fourguer les drogues qui provoquent des effets plus marqués et qui génèrent davantage de profits... la suite sur le blog
Lien : http://www.gueusif.com/artic..
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Magnifique texte dans une collection non moins élégante, une écriture et une (des)histoire(s) qui hypnose et emmène le lecteur dans son voyage. Un texte culte, comme qui dirait.. a lire, assurément.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Nous vivons en un temps de pseudo connaissance, par quoi nous nous efforçons vaniteusement de nous distinguer de la médiocrité ambiante. S’asseoir autour d’une bouteille de jus de raisin rance et évoquer de délicats arômes de groseille, de fumée de chêne, de truffe, ou n’importe quelle autre gracieuse ineptie que l’on croit découvrir dans le goût de cette piquette, c’est être un cafone de premier ordre. Car s’il y a un délicat arôme à découvrir dans n’importe quel vin, ce sera vraisemblablement celui des pesticides et des engrais. Voici ce qu’un “connaisseur” dit d’un Château-Margaux de 1978 : “Aéré pendant une heure, ce vin dévoile de doux parfums de cassis, de chocolat, de violette, de tabac et de vanille. Attendez encore dix ans et ce vin pourra aboutir au mélange caractéristique du Margaux classique : cassis,truffes noires, violette et vanille.” Comme si tout cela n’était pas déjà assez absurde, il y a“une note poivrée cachée dans le cassis”.

Comment un nez aussi sophistiqué peut-il ne pas détecter la bouse de vache avec laquelle les propriétaires de ce Bordeaux si réputé fertilisent leur vin ? Un véritable connaisseur en matière de vins, si une telle chose pouvait exister, reconnaîtrait principalement le goût des pesticides et des engrais: il ne serait pas un goûteur de vin, mais bien plutôt un goûteur de merde. La seule connaissance qui vaille en matière de vins est celle des gens qui savent que la véritable âme du vin, c’est le vinaigre. C’est en buvant d’un trait ces rares vinaigres d’un grand âge étiquetés da bere que l’on goûte réellement des merveilles: le vrai truc, à mille lieues de ce jus de foutaise industriel enrobé d’épithètes prétentieuses.

C’était autrefois la boisson noble et sans apprêt des paysans nobles et sans apprêt des paysans bien plus nobles et compétents que ces connards bourrés de fric qu’on escroque en leur faisant croire que le vin appelle d’autres commentaires que “bon”, “mauvais” ou “ferme ta gueule et bois un coup”.
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(...) l'opium était considéré comme efficace dans le traitement du diabète.
L'idée de violer la loi me posait un grave problème. Mais j'ai toujours souffert d'une autre maladie ; le désir de vivre. Ne pas faire tout ce qui était en mon pouvoir pour sauver ma propre vie aurait été violer la loi de Dieu et de la sainteté de la vie. Je délibérai. Je méditai. Je priai. Je m'ouvris de ces pensées à un prêtre – sans lui parler, toutefois, de ma vision des jolies gambettes sortant des robes fendues de putes droguées ; à quoi bon ? - et il me dit : ''Allez-y.'' Je me sentis mieux. Désormais, si jamais je devais entrer en conflit avec la loi, je pourrais dire que c'était la faute du prêtre.
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Jamais après-midi ne s'est écoulé avec autant de sérénité, jamais la vie n'a été aussi pleinement vécue, délivrée des larves qui rongent cette boule de viande grossière, pleine de circonvolutions, que nous appelons l'esprit. Être ici maintenant, sans paroles, comme si chaque souffle était une naissance, en regardant, calme et détaché, à travers les interstices de l'éternité.
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Tandis que la culture et le commerce de l'opium se développaient d'une façon inouïe, l'art de fumer l'opium disparaissait. Sa fin était un ouroboros : la demande baissait, sans que rien ne vienne la raviver ou la soutenir, puisque ceux qui étaient en mesure de la satisfaire pouvaient gagner beaucoup plus d'argent en transformant l'opium en héroïne. La fleur de joie, écrasée par la fleur de misère, pouvait rapporter dix sacs d'or, dix sacs d'accoutumance, et ainsi de suite, exponentiellement.
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Ils étaient morts. Le voisinage était mort. La ville était morte. Même ce putain de siècle était mort.
Ma limousine démarra. Elle ressemblait à un corbillard. Je décidai de vivre. Voilà la chose toujours insaisissable, la chose qui continue de nous échapper tandis que nous nous dirigeons vers la tombe.
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Vidéo de Nick Tosches
François Guérif nous parle de l'arrivée de Nick Tosches au sein de la collection noir.
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