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Jean-Marc Mandosio (Traducteur)Greil Marcus (Préfacier, etc.)
EAN : 9782844850768
236 pages
Allia (26/10/2001)
4.3/5   25 notes
Résumé :
Alors il arriva, portant un costume rose criard aux revers pailletés et une cravate de ruban noir, du genre de celles que le vieux Lewis portait avant la guerre de Sécession, et il regarda le public, qui le regardait derrière un rideau d'applaudissements.
(...) Jerry Lee Lewis ratissa les touches du piano à queue et hurla le feu, et les membres du public, recevant, chacun à sa manière, le message du Diable, ne murmuraient plus mais criaient sauvagement ou res... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Hellfire... ou le bouquin où t'as la musique qui rugit dans le fond de ton crâne.... La sienne et celle des autres... et où y a des grrrr... et rrrrhh qui surgissent de tes enceintes mentales...

The Killer... et franchement je suis pas impartiale, ou tout du moins je vais pas l'être parce que lui, je l'aime.... enfin j'aime sa musique, une musique à réveiller les morts... si tu bouges pas sur un Whole Lotta Shakin' Goin' , je me dis que franchement y a un soucis.. enfin vous faites comme vous le sentez... ^^

Donc une bio, parue du vivant de Jerry Lee, vu qu'il n'est pas « encore » mort, malgré tout ce qu'il s'est envoyé dans le cornet... mais y en a d'autres ( peu certes ^^)... c'est le dernier du magic quatuor de Sun d'ailleurs ( Cash, Presley, Perkins et Jerry)
Pour dire je connaissais pas l'auteur Nick Tosches, mais j'ai appris depuis que c'est ze référence niveau rock, musique et histoire.. et il a un ton c'est certain.
Et cette bio c'est son premier livre... et je lui lance un coup de chapeau.. beau boulot !

Parce que je dois dire, que j'ai bien apprécié ( et même plus que ça)...

La première chose que Tosches fait, c'est il nous remet bien le contexte, merci mec... comment comprendre un gars si on a aucun contexte de rien... là le contexte on l'a bien !
Contexte du coin, Ferriday ( vous connaissez pas ? normal) une bourgade au fin fond de la Louisiane, ze bled ( même maintenant, je me demande si c'est pas pire même), une telle famille qu'à un moment tu captes plus rien, de qui est marié avec qui, les cousins, les frangins, les par alliances, tante, neveux qui deviennent beaux-frère, un vrai bordel ! délivrance n'est pas loin à ce niveau là, et surtout une religion, enfin religion une secte de cinglés (my name is pentecôtiste)... et de tout ça, de ce mixe, bin ça a donné Jerry Lee Lewis...
Jerry Lee Lewis pur produit de son éducation, de son milieu social... de sa géographie...
Et puis Jerry Lee lui-même a rajouté des trucs au mixe... un truc surtout la musique... la musique des bastringues noirs.. des lieux louches et mal famés... de ce boogie woogie, de ce blues, du bluegrass/country de papa, du gospel de l'église du dimanche... et il nous a foutu tout ça dans shaker, il y a ajouté une dose de whisky, quelque pilules magiques... et ça donne The Killer...
un mélange improbable... d'une force, d'une énergie....

Tout le long du bouquin on rencontre des noms, Elvis ( un sacré fils de pute, mais ça, c'est Jerry qui le dit... ou alors c'est affectueux, peut-être, et puis il se traite lui même de fils de pute alors bon... ) Johnny Cash, BB King, Howling wolf, Otis, et bien bien d'autres. Oui tellement d'autres, y en a tellement qui ont traîné leurs guêtres de bastringue en bastringue à l'ouest du Mississippi..

Tout le long du bouquin on voit l'écartèlement de ce gars, un petit plouc pourrait-on dire, j'allais mettre « bouseux », mais je me suis dit politiquement correcte toussah ( alors que je parle de Jerry Lee et Jerry Lee et le politiquement correcte bin pas vraiment non plus), mais plouc est-ce mieux ? Je m'interroge... Mais pourtant ces deux mots, bin c'est tout à fait ça, comme dit plus haut un pur produit de son milieu géo socio culturel... sans éducation, si ce n'est cette relecture chelou de la bible, et sa musique, la musique du diable... Comment allier les deux, Dieu et la musique du Diable ?
Ça pas été une mince affaire.. nan pas du tout... un gros bordel destructeur même pourrait-on dire...
Enfin c'est le chemin que prend Tosches, mais il est sans doute pas si loin du compte, c'est pas à côté de la plaque, ça se tient plutôt bien... Parce que oui quand même c'est de la Bio romancée...

Et à l'heure d'aujourd'hui où le mot d'ordre est de nettoyer, nettoyer par le vide.. on en fait quoi de Jerry ? Hein ?
On en fait quoi de sa musique ?

Et pour ceux qui connaîtraient pas.. écoutez le Live at Hamburg club de 64... c'est pas un concert, c'est une putain de scène de crime....
- Une scène de crime ?
- Ouais.. mais dans le bon sens du terme.
- Y a un bon sens du terme pour scène de crime maintenant ?
- Raah tu gonfles... pour beaucoup c'est un des meilleurs albums de l'histoire du Rock and roll...
- Ah bon, rien que ça... savais pas...
- Ouais en gros tu écoutes et on en reparle !
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Biographie enflammée d'un des enfants les plus turbulents du rock.

Nick Tosches, écrivain et journaliste de rock américain, frappa un grand coup avec «Hellfire», une biographie de la démesure de Jerry Lee Lewis, parue en anglais en 1982.

Cette histoire de l'ouragan Jerry Lee Lewis est aussi celle des origines du rock blanc, enracinée dans les valeurs sauvages des pionniers d'Amérique. La biographie démarre donc par les racines, des grands-parents, des parents, puis de la disparition de son «grand» frère de neuf ans.

«L'un des deux petits garçons devait mourir. L'autre, auquel échut le patrimoine des Lewis, devait s'élever plus haut que le vieux juge Lewis lui-même, plus haut que tous les hommes des histoires de son père, avant de tomber encore plus bas. C'était le dernier fils sauvage, et il le savait, tout comme il savait ce que ces hommes ressentaient, dans les histoires, entendant le tonnerre sans la pluie.»

Les deux piliers de la famille Lewis sont la musique et la foi, dont la pratique est marquée par la construction à Ferriday d'une église Pentecôtiste. Brièvement prédicateur dans ses jeunes années, Jerry Lee Lewis oscillera sans cesse entre la foi et sa véritable passion, la musique, convaincu qu'il y emmène le public en enfer avec lui.

«Jerry avait trouvé sa terre d'élection ; une terre sur laquelle allait s'élever une histoire de plus en plus sauvage, de plus en plus sombre, plus grande et plus méchante que toutes les histoires vécues, racontées ou même rêvées par ceux qui étaient venus avant lui – une histoire dont les charbons ardents, en un sinistre cortège, allaient piquer les yeux du Saint-Esprit en personne avant de retomber, encore étincelants, pour s'enfoncer à nouveau dans le mystère tranquille des basses terres de Louisiane.»

Son surnom d'enfance, The Killer, le suivra toute sa vie, mais c'est dans sa propre destruction qu'il sera le plus acharné, déchiré entre sa musique des bords de l'enfer et sa volonté d'exorciser ses péchés.
Convaincu toute sa vie de son génie musical, même lorsque démarre sa traversée du désert, à partir du scandale de la révélation de son mariage avec sa cousine de treize ans, il devient au fil des années de plus en plus violent et tyrannique, bourré de whisky et d'amphétamines et frappé par de terribles drames familiaux. Un chaos grandissant l'entoure, il est acculé par les huissiers et la police, ouragan de cette autodestruction à laquelle il était voué « depuis le ventre de sa mère ».

L'incroyable contrepoint de Jerry Lee Lewis dans le récit est son cousin germain Jimmy Lee Swaggart, qui semble être son exact double inversé, musicien talentueux et premier télévangéliste d'une célébrité inouïe, lui aussi rattrapé par le scandale bien des années plus tard.

Great balls of fire n'est seulement un titre, c'est l'essence même de Jerry Lee Lewis.

«Je suis un fils de pute qui joue du piano, qui fait du bruit et qui tape du pied. Un salaud de fils de pute. Un mec bien.»

Après cette biographie romancée et survoltée de Jerry Lee Lewis, il faut lire le parcours magnifique de Johnny Cash sous la plume d'Arno Bertina, "J'ai appris à ne pas rire du démon" (éditions Hélium), et on sera frappé par la proximité des démons qui les habitent.

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/04/13/note-de-lecture-hellfire-nick-tosches/
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Jerry Lee va à l'Eglise. Jerry Lee se marie avec sa cousine de 15 ans. Jerry Lee met le feu au piano. Jerry Lee dit à ce fils de pute d'Elvis de descendre et Elvis appelle la police. Jerry Lee a des problèmes avec la police. Jerry Lee tire dans le genou d'un de ses musicos. Jerry Lee dit à la police qu'il visait la bouteille de Coca derrière. Jerry Lee traite Chuck Berry de nègre. Jerry Lee boit, gobe, fume tout ce qu'il peut. Et Nick Tosches, ce fils de pute de Nick Tosches, écrit ça avec de la cendre encore fumante, un talent narratif et un style rare. Ce n'est pas une bonne biographie, c'est un grand roman.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans l’après-midi du 29 septembre [1976], jour du quarante et unième anniversaire de Jerry Lee, Norman « Butch » (Mastoc) Owens, qui était son bassiste depuis trois ans, rendit visite à Jerry Lee et à Jaren [l’épouse de Jerry Lee à cette époque…]
Les deux hommes étaient assis à boire et à bavarder, pendant que Jaren regardait la télé dans la salle de séjour. Jerry Lee sortit un 357 Magnum et le pointa sur Owens. Il dit :
- Regarde bien le canon de ce flingue.
Puis il dirigea le revolver vers un point situé à la droite d’Owens et dit :
- Je vais exploser cette bouteille de Coca-Cola ou je ne m’appelle pas Jerry Lee Lewis.
Puis il tira.
Owens porta la main aux deux trous sanguinolents sur sa poitrine et s’effondra. Jaren cria après lui parce qu’il saignait sur le tapis blanc tout neuf de la salle de séjour.
Il fut emmené à l’hôpital Saint-Joseph, où il subit une intervention chirurgicale d’urgence. Jerry Lee fut accusé d’avoir tiré à l’arme à feu dans l’enceinte de la ville, ce qui était un délit.

[En mémoire de Jerry Lee Lewis, décédé hier à 87 ans.]
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Le 28 mars [1958], qui était un samedi, Jerry Lee prit l’avion pour New York, où il devait se produire dans le concert d’ouverture de la nouvelle tournée de vedettes montée par Alan Freed. Appelée The Big Beat (Le Grand Coup), le spectacle comprenait Jerry Lee, Chuck Berry, Buddy Holly, Frankie Lymon, les Chantels et autres célébrités.
Le concert eut lieu au Paramount de Brooklyn. Pendant toute une année, Jerry Lee avait exigé de clôturer tous les spectacles dans lesquels il jouait. Pendant plusieurs années, Chuck Berry avait eu la même exigence. Cette fois, ils devaient jouer dans le même spectacle, et ils se disputaient pour savoir lequel des deux allait passer devant l’autre. Alan Freed s’interposa et décréta que Chuck Berry clôturerait le spectacle, étant donné son antériorité sur Jerry Lee en matière de rock’n’roll.
Jerry Lee fit ce soir-là ce qu’on lui avait ordonné : il passa avant Chuck Berry. Il fit hurler la foule et l’incita à s’approcher de la scène, et, quand les cris devinrent plus forts et la ruée plus chaotique, il se leva, rejeta violemment du pied le tabouret du piano et se lança dans Great Balls Of Fire. Le chaos hurlant atteignit alors une ampleur sublime ; Jerry Lee tira de sa veste une bouteille de Coca pleine d’essence, dont il aspergea le piano d’une main, tandis que l’autre main martelait la chanson ; puis il frotta une allumette et mit le feu au piano, et ses mains, telles les mains d’un fou, ne quittèrent pas les touches flamboyantes mais continuèrent de pilonner, jusqu’à ce que tout ne soit plus que langues inconnues, sainteté et feu, et toute cette frénésie rendit les gosses complètement déchaînés, ensorcelés ; puis Jerry Lee rentra en coulisses, puant l’essence et la colère, et dit à Chuck Berry, très calmement, alors que le bruit des gosses devenus fous, qui tapaient du pied et criaient, faisait trembler les murs :
- Assure après ça, négro.


[En mémoire de Jerry Lee Lewis, décédé hier à 87 ans.]
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Jerry avait trouvé sa terre d’élection ; une terre sur laquelle allait s’élever une histoire de plus en plus sauvage, de plus en plus sombre, plus grande et plus méchante que toutes les histoires vécues, racontées ou même rêvées par ceux qui étaient venus avant lui – une histoire dont les charbons ardents, en un sinistre cortège, allaient piquer les yeux du Saint-Esprit en personne avant de retomber, encore étincelants, pour s’enfoncer à nouveau dans le mystère tranquille des basses terres de Louisiane.
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François Guérif nous parle de l'arrivée de Nick Tosches au sein de la collection noir.
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