Beaucoup d'ouvrages ont été consacrés à
Henry IV, lesquels en donne une image plutôt flatteuse. On attribue au premier Bourbon toutes les vertus d'un grand roi : guerrier robuste à l'esprit actif et chevaleresque, homme débonnaire et galant, sauvant une France confrontée au XVIe siècle aux périls des guerres de religion. Mais l'auteure de cette biographie,
Janine Garrisson, entend nuancer ce portrait en montrant plusieurs facettes du roi et insistant sur sa sensibilité baroque, une pratique du pouvoir où la dissimulation et l'ostentation se complètent, son réalisme politique et dans bien des circonstances son cynisme et son autoritarisme.
Janine Garrisson étudie en détail une vie commencée, le 12 ou 13 décembre 1553, au château de Pau, celui de son grand-père, Henri d'Albret, roi de Navarre. Henry mène d'abord une enfance rustique dans le Béarn, est ensuite emmené à la cour par son père, Antoine de Bourbon, premier prince du sang. Lors des guerres de religion, influencé par sa mère, Jeanne d'Albret, il rejoint le camp protestant, mais il est aussi gouverneur de Guyenne et épouse dans une entreprise de réconciliation
Marguerite de Valois. Il échappe au massacre de la Saint-Barthélemy en se convertissant au catholicisme, renoue ensuite avec le protestantisme sans rompre complètement avec la cour. Déjà on tente de l'assassiner. Quand Henry succède à Henry III, le dernier Valois, en vertu de la loi salique, un prince protestant devient roi, semant le trouble au sein de la population catholique. Il abjure une seconde fois pour sauvegarder les intérêts du royaume tout en signant l'édit de Nantes, épouse Marie de Médicis qui lui donne un héritier. Henry eut cependant au cours de sa vie de nombreuses maitresses auxquelles
Janine Garrisson consacre de nombreuses pages.