Cette critique n'est pas celle de ce dernier tome mais du Journal d'Anaïs Nin que j'ai eu le plaisir de lire dans son entier, mis à part ses journaux de jeunesse, et pour de grande partie à haute voix. Je crois que nous pouvons dire que c'est un monument laissé à la femme du XX e dans sa lutte pour s'affranchir à tous les niveaux : politique, psychologique, matériel, intellectuel, sexuel et quoi encore. Si je peux me permettre une petite digression à ce que je viens de dire, ce dernier tome est peut-être celui qui donne le plus de place à son public par l'ajout de lettres et de réponses.
Commenter  J’apprécie         30
Le quatuor a joué Debussy. La musique a libéré un flot de larmes. Je ne voulais pas mourir. La musique était un adieu au monde. La musique a toujours été la musique de l'exil. Il existait un autre monde dont j'avais été exilé, comme si la musique était l'expression d'un monde meilleur...J'ai accepté de pleurer.
...Brugh m'expliqua que les larmes venaient du souvenir que nous avions de cet autre monde. Et nous pleurons parce que nous avons enfin l'impression de retourner chez nous. Il faut penser à ce monde avec joie. Et, puis, si on doit le retrouver après la mort, c'est un endroit merveilleux. Un merveilleux but à poursuivre une terre promise. Je mourrai donc en musique, dans la musique, avec la musique. (dernière phrase de son journal)
Si l'on change intérieurement, on ne doit pas continuer à vivre avec les mêmes objets.
Le seul transformateur, le seul alchimiste qui change tout en or, c'est l'amour. Le seul antidote contre la mort, l'âge, la vie ordinaire, c'est l'amour.
Lorsqu'ils m'ont demandé si Paris avait été le point culminant de ma vie, je leur ai répondu que le point culminant, c'était le présent.
A la racine du mensonge se trouve l'image idéalisée que nous avons de nous-mêmes et que nous souhaitons imposer à autrui.
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque.
Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances.
Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Retrouvez notre dossier "Effractions le podcast" sur notre webmagazine Balises :
https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-le-podcast/
Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
Suivre la bibliothèque :
SITE http://www.bpi.fr/bpi
BALISES http://balises.bpi.fr
FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou
TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou
+ Lire la suite