Le vieil homme dit :
- Parfois certains d’entre eux viennent ici et je leur donne ce qui m’est superflu : un veau ou deux, une demi-douzaine d’agneaux ou de porcelets, ou une outre de vin ou de cidre de ma fabrication. En échange, ils me donnent des choses dont j’ai l’usage, comme des peaux de cerf et d’ours et d’autres fourrures ; car maintenant que je suis vieux, je ne peux plus guère aller à la chasse. Parfois aussi, ils m’apportent des petits morceaux de cuivre pur, et ils me donneraient de l’or également, hormis qu'il est de peu d’usage dans ce pays solitaire. En vérité, avec moi ils ne se comportent pas en maîtres ni brutalement, mais je suis heureux qu’ils soient venus il y a peu et n’aient guère de chances de revenir avant un moment. Car ils sont terribles d’aspect et comme vous êtes des étrangers, il est probable qu’ils s’en prendraient à vous ; et de plus vous avez des armes et d’autres objets qu’ils convoiteraient ardemment.
Elle lui prit la main et dit :
- Tu trouves sans doute ma chambre dans la Maison Dorée de la Forêt trop royale, puisque tu n'es pas un homme noble. Tu as donc bien choisi aujourd'hui le lieu de notre rencontre, car juste de l'autre côté de ce ruisseau se trouve une agréable chaumière, difficile à trouver si l'on n'est pas de ce pays. Là, je serai pour toi comme l'une de ces demoiselles campagnardes de ton pays et tu ne seras pas déçu.