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EAN : 9782490040315
436 pages
OniroProds (27/01/2023)
4.53/5   18 notes
Résumé :
Ne réveillez pas ce qui dort sous la Maison des Épines…

Novembre 1900. Mime au cœur brisé, Sonho assiste à la fin du légendaire cirque Beaumont, qui ferme ses portes après des décennies à sillonner les routes d’Europe. Le cirque représentait tout pour lui – sa maison, sa famille, ses rêves. Sa mission, aussi, confiée à la troupe par sa fondatrice : le père de cette dernière avait prophétisé la venue d’un orphelin qui changerait le monde, un enfant que... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Pourquoi ce livre ? le résumé ne me tentait pas forcément au départ, c'est le dernier paragraphe qui a provoqué le déclic. Empli de mystères, l'autrice a su trouver les bonnes questions pour titiller ma curiosité. Ajoutez à cela mon amour de son style littéraire, il n'en fallait pas plus pour me convaincre.

La Maison des Épines est vraiment excellent, à deux doigts du coup de coeur. Ce qui veut dire que, comme d'habitude, je vais avoir une pression monstre à partager émotions et ressenti sur cette lecture qui, je vous l'assure, vaut plus qu'un coup d'oeil.

Le début est déjà excellent. Malgré quelques longueurs nécessaires à la mise en place des personnages et du décor, j'ai été très vite happée par les mots et surtout par l'ambiance qui se dégage de ce XXe siècle. Les longueurs sont très rapidement remisées aux oubliettes puisque Rozenn Illiano avance ses pions sans tarder, créant une double temporalité - procédé qui me plaît toujours autant puisque cela donne du rythme, de l'intensité et du mystère.
J'ai adoré le décor du cirque, qui alimente énormément les domaines du rêve et du fantasme, domaines dans lesquels l'autrice est particulièrement douée. Elle sait poser les ambiances en rapport à eux et elle sait exploiter leurs mécanismes pour rendre son récit cohérent et envoûtant. Autant vous dire que je n'ai pas pu lire ce roman d'une traite, ce qui m'a frustrée, mais qu'à chaque plongée entre ces lignes se profilait une grosse session de lecture !

Le mystère perdure quasiment jusqu'à la fin du récit, où tout s'accélère alors, une fois que les personnages ont les clefs en mains. J'ai adoré le fait que les informations sont distillées au compte-gouttes, ce qui permet de se concentrer sur l'ambiance et l'émotion de chacun. L'attention se concentre évidemment sur Sonho, mais également sur d'autres personnages comme Isaac, Arthur et des personnages féminins comme Augusta, Rose et Mary.
Car en dehors de l'atmosphère parfaite, ce sont les personnages et les liens qui les unissent, tant dans le passé que dans le présent, qui font le sel de cette lecture. Suivre leur cheminement dans ces aventures tortueuses fut un vrai régal et l'émotion est si forte que je l'ai partagée à plusieurs reprises. Pour autant je n'ai ressenti aucune préférence envers l'un ou l'autre des caractères, tout simplement parce qu'ils sont tous très différents et se complètent à merveille dans cette intrigue. La toile qu'ils tissent est bien plus attirante que l'individualité, même si le personnage torturé est vraiment intéressant à suivre.

Au final, je suis conquise par l'ensemble mais je relève deux petits défauts. le premier concerne la fin de l'oeuvre, que je trouve trop rapide là où tout le reste du roman prend son temps, malgré des péripéties haletantes. J'ai aimé cette fin émouvante, malgré sa dureté, seulement j'aurais voulu que les choses se bousculent moins vite : Sonho comprend trop soudainement, ce qui m'a peu convaincue…
L'autre défaut concerne le style de l'autrice. Avant d'en parler, je tiens à préciser que j'ai lu la version non corrigée, possiblement la chose a pu être retravaillée avec la correctrice et donc disparaître de la version commerciale. Je me suis rendu compte d'un tic de langage et difficile de sauter dessus ensuite, même si j'essayais de me dire que ça pouvait être voulu. Bref, très souvent la phrase commence par un sujet, puis une virgule, une insistance sur le sujet et une autre virguler avant le déroulé de la phrase. Par exemple “Augusta, elle, …'. Pour un style qui est autrement fluide, cela alourdit énormément le texte et hache la lecture inutilement. C'est évidemment un ressenti personnel.

Et pourtant, je suis envoûtée par ce style. Rozenn Illiano compose dans le rêve et le fantasme, ce que je disais ci-dessus, et son style d'écriture est en parfaite harmonie avec cela. C'est d'une telle douceur, d'une telle poésie, ça coule sur la langue et ça déroule le tapis jusqu'à la fin. Si on aime l'ambiance qu'elle crée, on ne peut pas ne pas aimer le style d'écriture qui forge l'ensemble.

La Maison des Épines n'est pas passé loin du coup de coeur. J'ai très vite succombé à l'intensité et au réalisme de cette ambiance à la fois mystérieuse et onirique, portée d'une main de maître par une plume sublime. L'intrigue louvoie, prend son temps, jusqu'à l'accélération finale. du début à la fin j'ai été happée par cette lecture et lire le point final fut un petit déchirement. C'est une excellente porte d'entrée dans l'imaginaire de Rozenn, avec des personnages forts et des thèmes creusés.
Lien : https://la-riviere-des-mots...
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La Maison des Épines nous propulse dans l'univers mystérieux des marcheurs de rêves, nous faisant retrouver un personnage fugitivement croisé dans Érèbe : le mime Sonho.

La Maison des Épines propose une tragédie sublime, une histoire captivante de mystères, de malédiction et de responsabilités familiales, une intrigue entre présent et passé parfaitement construite, pendant – in-dé-pen-dant ! – d'Érèbe.
Rien à redire sur la construction, la narration est menée d'une main de maître. Rozenn Illiano, au fil de son oeuvre, virevolte entre les genres et les ambiances et nous propose ici un roman gothique, entre, comme il se doit, l'Angleterre de l'époque victorienne et un vieux manoir rempli de secrets pour le décor ; elle s'approprie les codes, les mixe avec ceux de son univers et lie le tout avec une écriture fluide et travaillée qui rappellera la poésie ciselée d'Érèbe ou de Midnight City.
C'est aussi un ballet de nombreux personnages et, même si leurs interactions et leurs liens sont parfaitement retranscrits, je reconnais que, à ce niveau-là, certains, certaines, ne me laisseront pas un souvenir aussi fort que d'autres (indice : je peine déjà à me rappeler certains prénoms), que ce soit la faute à leur caractérisation, à leur rôle dans l'histoire ou à une occultation par le charisme d'autres personnages. À l'inverse, d'autres ont été des rencontres foudroyantes, de ses personnages qui s'impriment sur la rétine à travers les mots, à l'instar de Sonho, Augusta ou Ariane, mais aussi de Reine, personnage mutique mais absolument magnétique.
D'ailleurs, la force visuelle du récit ne concerne pas uniquement les personnages : Rozenn Illiano pose des scènes, des lieux, des objets avec une plume qui stimule l'imagination. Quelques mots évocateurs et précis suffisent parfois à donner vie au récit et à faire naître la fascination, face à certains numéros du cirque Beaumont, le manoir avec sa cave, son cimetière et ses prunelliers – motif récurrent dans son oeuvre car manifestations physiques du rêve –, certains épisodes finaux…

Ainsi, plus que son intrigue et ses rebondissements, c'est un roman qui me marquera avant tout pour son atmosphère onirique, emplie de beauté et de tristesse entremêlées. Il y a l'émerveillement face aux superbes numéros des circassiens qui semblent aller au-delà de ce qu'il est possible d'accomplir en vrai, et il y a le deuil, la douleur de la perte, la nostalgie, les regrets qui imprègnent les mots et le coeur d'une marée insidieuse, puis s'y joignent la peur, la menace d'un danger impalpable...
Sans parler du mythe du Minotaure, avec son labyrinthe, Ariane et ses fils, ses jeunes gens sacrifiés, qui apparaît en filigrane tout au long du récit, j'y ai trouvé des échos à d'autres oeuvres (dont certaines chères à l'autrice). le Cirque des rêves, évidemment, avec ce cirque entre rêve et réalité, ses représentations exceptionnelles, cette plongée dans une ambiance unique au cirque sitôt le portail franchi… La série Dark dont j'ai retrouvé l'ambiance sombre, les boyaux souterrains et l'idée des voyages dans le temps avec les conséquences possibles sur le présent. Mais aussi Shining : la maison (ou ce qu'elle cache) influençant ses habitants, amplifiant leurs émotions, exacerbant leurs traits de caractère, les scènes du passé et l'inconnu derrière chaque porte, un homme braillant et arpentant les couloirs d'un pas furieux comme Torrance à travers l'Overlook…

Une excellente lecture portée par un univers puissant, aussi doux et poétique qu'empreint de désespoir ; une histoire envoûtante que ce soit quand elle prend le temps de poser son cadre, ses protagonistes, de laisser grandir ses mystères, ou quand elle se déploie dans une seconde partie beaucoup plus effrénée.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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J'ADORE ! ❤

Tous les éléments qui pour moi font un bon récit dans ce genre sont là, et en plus c'est très bien écrit, que demander de plus ? Rien !

À certains moments, j'étais tellement dedans que pour des scènes assez effrayantes ou impressionnantes, j'avais la chair de poule. Je parviens sans effort à me plonger dans une histoire comme celle-là, mais j'arrive la plupart du temps à garder un certain recul. Dans cette histoire quand tu laisses la lecture te porter, le recul devient très compliqué. Il faut dire aussi qu'entre les évènements étranges qui se passent dans cette maison, les secrets et les révélations, pas le temps de reprendre son souffle. Et quand finalement les deux derniers s'entrecroisent c'est une bombe que tu vois venir et que tu ne peux plus arrêter.

J'adore aussi la façon dont l'oeuvre est écrite, parce qu'avec un thème comme celui-là, l'autrice aurait pu l'aborder de plusieurs manières différentes, mais elle a choisi celle-ci. Nous amenant subtilement vers la fin et quand tu réalises enfin jusqu'où l'histoire arrive tu… tu peux avoir plusieurs réactions. La mienne : une remise en question de… de tout, ce qui s'est passé et une bonne envie de crier, pas de joie, ni de colère, hurler pour évacuer la bombe qui m'étais tombée dessus. Et tout cela serait impossible sans chacun des personnages, qu'il soit présent souvent ou non chacun a vraiment son importance. Surtout parce qu'il ne faut pas oublier qu'à l'origine tout ce petit monde était une troupe d'artistes travaillant dans un cirque. Quand tu atterris dans un cirque au début du vingtième, ce n'est pas sans raison et ses membres deviennent alors ta famille. C'est ce qu'on voit ici, malgré la dissolution, ils restent toujours un clan.

D'ailleurs — mais c'est un reproche que je me fais à moi-même et non à l'autrice — au début je me suis un peu égarée entre les différents personnages, entre les liens de sang, les amitiés, les divisions et les disputent, mais une fois qu'on a compris tout et que l'on fait attention on s'y retrouve.

Je vais finir par un bémol. L'écart de présence entre les dialogues et les descriptions et dans la majorité trop grande et il y a un risque de perte du lecteur, ce qui m'est arrivé à plusieurs reprises… Mais pour moi, le reste compense donc ça pénalise un peu moins, mais c'est une difficulté quand même.

Sinon vous l'avez compris et je le redis, j'ai ADORE…


… Donc évidemment, je recommande à 100%
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Une énigme au sein du rêve.

Je remercie Rozenn pour sa confiance.

J'adore me plonger dans le Grand Projet, nom que donne Rozenn à l'univers dans lequel se déroulent tous ses romans. Et à chaque fois que je commence ma lecture, je sais que je ne vais pas être déçue. Et à chaque fois, ça ne rate pas : coup de coeur.

Cette fois-ci, nous sommes plongés en Angleterre, au début du XXe siècle. Nous suivons une troupe de cirque un peu atypique, le Cirque Beaumont, dont les membres ont tous la particularité d'être liés au rêve. A la suite d'un évènement, ils se retrouvent à devoir déménager dans la demeure ancestrale des propriétaires, la Maison des Épines. Commence alors une quête pour en découvrir les secrets.

J'aime beaucoup les métaphores autour du rêve dont se dotent le Grand Projet et encore plus dans ce roman-ci où, comme dirait l'un des personnages principaux Sohno : "le rêve est partout". Et il est partout mais pas sous la forme à laquelle on s'attend forcément. le fantastique se mêle cette fois-ci a un semblant de terreur et j'ai passé la deuxième moitié de ce roman avec le coeur battant à tout rompre, sueurs froides et autres signes d'angoisse. Je n'arrivais plus à me détacher de ma lecture. J'étais comme emprisonnée dans le rêve, moi aussi.

Les descriptions sont tout simplement somptueuses. le lecteur est transporté dans l'univers, il vit l'action aux côtés des personnages. Ces derniers sont riches, divers, complexes, comme dans tous les romans de Rozenn Illiano. J'ai énormément aimé la douceur de Reine, qui communique avec ses mains plus efficacement qu'avec des paroles. Sohno m'a énormément touché aussi et sa fraternité rivale avec Isaac m'a rappelée celle que j'ai avec ma propre soeur. La famille Beaumont dans l'ensemble m'a fait l'effet d'un doux foyer.

J'ai beaucoup aimé l'alternance des points de vue, qui amènent un rythme précis et soutenu à ce roman. L'on fait des bonds dans le temps et dans l'espace, tout comme le rêve qui se cache...

Je recommande encore une fois cette plume magnifique et ai très hâte de retrouver cet univers dans mes prochaines lectures.
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Quelle beauté ce roman...

Je ne me lasse pas d'admirer la plume de Rozenn et j'avais hâte de la retrouver
Ma décision d'ouvrir La Maison des Épines en novembre ne pouvait pas être meilleure !
Le roman est idéal pour cette période de l'année je trouve =)

C'est une magnifique histoire, qui mêle le rêve, la peur, la perte d'êtres chers, le danger, le mystère, les larmes et le sang mais aussi (et surtout ?), l'amour

J'ai à plusieurs reprises laissé couler quelques larmes à mon tour et mon coeur est un peu triste de laisser tous ces personnages, uniques et merveilleux



Petit bémol : j'aurais bien aimé une distinction visuelle (écriture en italique ou dans une autre teinte), pour les moments où la narratrice/la voix off prend la parole directement. Au bout de quelques mots on comprend vite mais ce n'est pas clair au premier coup d'oeil

Une merveilleuse histoire que je vous conseille de découvrir à votre tour =)

PS : la couverture de l'édition luxe est sublime !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Dehors, les ténèbres s’abattent sur le domaine, comme une lame de fond. La forêt disparaît, le ciel avec lui, et l’éclat de la lune, mangés par des créatures dont ils ne distinguent rien au début, jusqu’à ce qu’elles s’approchent de la maison, l’assaillent, l’entourent.
Des branches par milliers, gigantesques, au bois d’un noir profond. Des épines de la taille d’une lame, qui s’enfoncent dans les murs et menacent de briser les fenêtres, de s’engouffrer dans la bâtisse. Le toit gémit ; le sol gronde encore, puis le silence se fait. À l’extérieur, une armée de rêves les empêche de sortir.
Les prunelliers se sont réveillés.
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Le rêve est un jardin serein, un souvenir heureux, un rire.
Le rêve est une douce souffrance, la conscience de se savoir perdu et la lucidité de l'accepter.
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Les esprits disparaissent lorsqu’on les pleure, disait Rose. Ils s’attardent quand on se raccroche à eux, et ils s’en vont quand on le leur permet, ce qui passe toujours par les larmes.
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Le reste se perd, déjà pris dans la trame de la normalité. Le temps semble reprendre son cours, soudain. Indifférent aux tourments, se moquant des peines qu’il inflige, il se remet à tourner après avoir suspendu son vol l’espace de quelques interminables secondes
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Ariane lève les bras, les mains en coupe ; la neige tombe plus fort. La jeune femme recueille les flocons dans ses paumes, languissante, puis elle les porte à son cœur comme s’il s’agissait du plus beau trésor que ce monde ait à offrir, bougeant imperceptiblement, sans se hâter, le temps ralenti. Ensuite, elle incline la tête de nouveau et ferme les paupières, et se rendort, pour une heure ou pour un siècle.
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