💚 coup de coeur naturel 💚🌰
🕯️ dès le début la magie opère 🕯️
Plongée en plein coeur d'un couvent italien moyenâgeux, l'histoire de Beatrice, soeur bibliothécaire, s'avère d'emblée intrigante. Femme au milieu de femmes , le religion comme quotidien elle tire son épingle du jeu grâce à sa capacité de lecture. Copiste, préceptrice ou encore aide malades, elle est mon personnage préféré parmi toutes ces religieuses qui font vivre le couvent.
📜 un mystérieux manuscrit 📜
Ce récit de prime abord assez basé sur l'Histoire et la religion, recèle cette touche de fantastique apportant le « petit plus » qui en fait pour moi un coup de coeur. Un manuscrit assez précieux pour que des femmes risquent leur vie mais dont les pages restent indéchiffrables, agrémenté de manifestations déroutantes, le fantastique est bel et bien partie prenante de l'histoire. Mais pas de suite , disons que cela vient avec les pages . Personnellement j'ai adoré ainsi j'ai eu le temps de m'imprégner du lieu, des personnages avant d'intriguer avec eux.
🌳 nature et sororité 🌳
Ces deux notions là prennent également une place prédominante dans le récit. Elles sont régulièrement mises en avant, jusqu'à la fin, que j'ai également beaucoup aimée. J'ai trouvé la plume très agréable , et douce , comme apaisante. En contraste avec le fond de l'histoire parfois assez sordide et poignant. Un équilibre parfait est ainsi instauré.
Vous l'aurez compris, s'il vous tente, foncez ! le livre d'Eve restera longtemps en ma mémoire comme un livre qui ressemblait à exactement ce à quoi je m'attendais et qui m'a apporté un de ces excellents moments de lecture !
Ps: si l'Histoire vous intéresse vous pouvez vous pencher également sur celle du manuscrit de Voynich…
Commenter  J’apprécie         131
Fin du Moyen Age. Soeur bibliothécaire dans un couvent italien, Béatrice préfère le contact de ses livres que de ses soeurs. Peu à l'aise avec les interactions humaines, elle est en revanche d'une curiosité intellectuelle qui ne s'accorde pas toujours avec la foi que l'on attend d'elle.
Lorsqu'une nuit, deux femmes gravement blessées se réfugient dans le couvent, Beatrice se sent peu concernée. Mais avant de mourir, l'une d'elle lui confie un livre très particulier. Mais ceux qui poursuivaient ces femmes sont déterminés à s'en emparer, et désormais, ils ont le couvent dans leur ligne de mire.
Ce roman me faisait très envie depuis sa sortie, mais je n'avais pas osé sauter le pas. D'abord car j'avais peur que la place du fantastique aie trop d'importance; ensuite car j'avais peur d'un traitement trop léger, voire jeune adulte; enfin car j'avais entendu des avis plus que mitigés sur le roman.
Lorsque je l'ai vu en médiathèque, je me suis dit que c'était la meilleure solution pour me faire ma propre opinion, sans avoir peur d'abandonner si besoin puisque je ne l'aurais pas acheté.
Et bien je suis heureuse de ne pas être restée bloquée par ces mauvaises critiques, car j'ai adoré ma lecture! J'ai dévoré le livre très rapidement, et pourtant, je le reconnais, le rythme est plutôt lent. Mais ça ne m'a pas du tout dérangé.
Dès le début, j'ai apprécié ma plongée dans les pensées de Béatrice, dans le quotidien des soeurs du couvent. L'événement déclencheur de notre récit, l'arrivée du Livre d'Eve, a lieu assez tôt dans le roman, mais il faut attendre un long moment pour que le roman s'emballe. En attendant, l'autrice fait la part belle à l'ambiance, au spirituel, et c'est ce que j'ai préféré.
Si le récit n'est n'est pas clairement daté historiquement, on peut assez facilement deviner dans quel contexte on se trouve. On a là une situation dans laquelle des hommes, sous couvert de la religion, cherchent à entraver l'influence des femmes, à les placer sous leur autorité, à restreindre leurs droits, ... On brûle des livres, on prône l'obscurantisme sur la connaissance... Clairement, l'Inquisition n'est pas très loin ...
J'ai adoré tout cet aspect de l'histoire, l'importance de la sororité, le pouvoir des femmes. Beatrice est un personnage intéressant mais ses Soeurs ne sont pas en reste, et ces portraits de femmes fortes mais si différentes sont très réussis.
La part du fantastique reste assez limitée, c'est juste ce qu'il faut pour rendre le récit plus marquant, lui donner un aspect légendaire, une histoire qui pourrait survivre dans le temps, un récit que l'on pourrait se transmettre de mère en fille, comme un secret.
Et si la religion est assez omniprésente, j'avoue que ça ne m'a pas du tout dérangée, car elle est traitée sans prosélytisme, comme un fait historique.
En bref, une excellente lecture que je vous recommande si le sujet vous intéresse!
Commenter  J’apprécie         70
Soeur Beatrice est une érudite assez solitaire qui s'est isolée dans un couvent au fin fond de l'Italie. Fuyant la compagnie des autres soeurs, elle trouve son unique réconfort dans la bibliothèque du lieu dont elle a la charge. Ici, au milieu des manuscrits, elle peut passer des heures à lire et à oublier son quotidien fait de prières et de corvées parfois peu amusantes. Une nuit, son quotidien va être totalement chamboulé lorsqu'arrivent deux femmes grièvement blessées aux grilles du couvent. Les soeurs leur apportent immédiatement leur aide bien que réticentes à ouvrir leurs portes à des inconnues, mais alors que l'une d'entre elles finit par décéder Beatrice se voit offrir un présent. Un livre, magnifique et étrange à la fois, à la langue inconnue, dont elle ignore tous les pouvoirs. Beatrice va le découvrir assez rapidement mais ce livre ensorcelé cache un secret et un pouvoir inestimables qu'elle devra protéger coûte que coûte des hommes qui voudront s'en emparer pour le détruire. Tandis que les pages prennent vie sous ses yeux, elle doit faire un choix : sauver le livre ou sa communauté ...
Quel dilemme n'est-ce pas ? Je suis sûre que vous vous demandez ce qu'elle a choisi mais je vous laisserai lire le roman pour le découvrir ! Une chose est sûre ce roman m'a offert une parenthèse non pas enchantée mais mystérieuse et poétique au coeur du Moyen-Age et de l'obscurantisme. J'étais totalement plongée dans l'époque grâce au travail de recherches incroyable fourni par l'autrice, au vocabulaire et aux références à des textes très anciens (que je ne connaissais pas mais ce n'est pas grave). J'ai adoré suivre le quotidien de ces femmes, la vie au couvent, ce côté sororité exacerbé par les événements dramatiques qui s'y déroulent, mais aussi cette volonté de s'affranchir des hommes au travers de ce livre. Un livre qui intrigue car personne n'en comprend la langue et qui prend vie d'une manière que je vous laisserai découvrir. J'avais vraiment envie de savoir pourquoi ce nom et cette référence à Eve et si vous réfléchissez bien il se pourrait que vous trouviez tous seuls de quoi il est sujet (dites-moi dans les commentaires si c'est le cas). J'ai bien sûr aussi aimé le pouvoir de la nature qui se manifeste là encore sous une forme dont je ne peux pas parler, mais également celui des livres au travers de ce personnage de Beatrice, amoureuse des mots, qui a su me toucher et que j'ai pris plaisir à voir évoluer tout du long dans sa foi, ses convictions, son érudition et son courage. La Beatrice du début n'est clairement pas celle de la fin (et quelle fin 😱). Si ces thématiques vous parlent, sans compter le féminisme et la cryptologie, n'hésitez pas à vous procurer cet ouvrage car il est vraiment passionnant ! En plus il s'inspire d'un manuscrit du XVème siècle qui a réellement existé : le manuscrit de Voynich, à la langue non identifiée à ce jour (même si j'ai cru comprendre que certaines pages ont réussi à être traduites depuis) et qui fascine depuis des années et des années toute une communauté de scientifiques et passionnés ! Et pour finir avec le côté fantastique, si vous n'en avez pas l'habitude comme moi sachez que ça ne m'a pas dérangé du tout, bien au contraire. Cela apportait un charme supplémentaire au récit.
Cependant qui dit fantastique dit que tout ce que vous lirez ne sera pas forcément rationnel. Il ne faut pas être trop terre à terre en lisant et juste se laisser porter par l'ambiance, l'histoire et l'univers. J'ai ressenti des petites longueurs au début le temps que tout se mette en place et parce que je n'avais pas toutes les références religieuses et littéraires (encore une fois ce sont des manuscrits très anciens qui sont évoqués), mais cela participe au charme du tout. On aime ou on n'aime pas, mais en tout cas cette lecture m'a sortie de ma zone de confort et je sais que je lirai les autres romans de l'autrice s'ils sortent un jour en France 😁
Commenter  J’apprécie         40
Et je me surprends, soudain, à éprouver de la rancune à son égard, irritée par son obstination à me voir telle qu'elle aimerait que je sois, et non telle que je suis vraiment.
- Telle est la véritable malédiction d'Eve, Béatrice, entend-je Ortolana me murmurer alors que je me retire. Aimer nos enfants. Même s'ils ne nous aiment point en retour.
Oh, j'aimerai tant que les gens soient davantage comme des livres dont on feuilletterait les pages jusqu'à trouver ce que l'on cherche.
Elle préférait simplement que les corps de ses filles reposent quelque part ou les fleurs éclosent et le soleil brille.