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Anne-Laure Bondoux (Antécédent bibliographique)
EAN : 9782754803601
128 pages
Futuropolis (02/02/2011)
4.04/5   173 notes
Résumé :

Avec plus de vingt récompenses et une quinzaine de traductions, Les Larmes de l'assassin est devenu un roman culte. Thierry Murat réussit la gageure de l'adapter en bande dessinée, avec la force nécessaire aux terres hostiles de Patagonie et la délicatesse requise par les personnages à la sensibilité enfouie. Un récit dense, sur l'innocence et le mal, qui interroge la complexité des sentiments humains.Comment survivre à la mort de ses parents, et auprès ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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♫J'étais certain cette fois
Que rien ne me retiendrait
On se trompe quelquefois
Une larme a tout changé...♫
-Mike Brant- 1973 -
(Brant pour ne pas se tromper ! 🤭)
----♪----♫----🔪----🩸----🔪----♫----♪-----

Histoire du bout du monde
mentalité immonde
Cahute de briques et d'escrocs
Sourire vs regard inquiet, tu troques !?
quand il sort son couteau, faut pas s'y fier

Se faufiler mi-émerveillé, mi-effrayé
le bien et le mal, quel chemin se frayer ?
Pères hostiles, mer presque pacifique
Océan de larmes, bain de sang
Larme blanche, quête initiatique
Finir à l'Hombre et s'enfuir inexorablement...
Parfois ça lui revient dans un soubressaut
Toutes connivences ne valent pas réseaux
Et puis ça fait monter l'eau...

Toute adaptation nécessite des transformations.
Inventions nouvelles mais rester fidèle à l'essentiel...
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Paolo habite dans une masure, au fin fond du Chili, avec ses parents. Un endroit si isolé, si hostile et inhospitalier que personne, ou presque, ne s'aventurait sur leurs terres. Parfois un géologue, un scientifique ou un poète s'arrêtait. Un évènement pour la famille qui voyait si peu de monde. Un jour, Paolo aperçoit, à travers la lande, non pas un poète, encore moins un astronome mais un truand, Angel Allegria. Fatigué de fuir, c'est ici, dans cette ferme isolée, la dernière avant le désert et la mer, qu'il trouvera refuge. Pour ce faire, il tuera la mère et le père. Et laissera la vie sauve à Paolo. le mafieux s'installe alors, le petit garçon à ses côtés...

Une terre malmenée par le vent, des paysages arides faits de pierres, c'est là que vit Paolo, désormais avec l'assassin de ses parents. Un lien particulier, étroit, va unir ces deux hommes. Librement inspiré du roman éponyme d'Anne-Laure Bondoux, cet album interroge sur la relation bourreau/victime. Avec une économie de mots, Thierry Murat privilégiant les scènes à la fois contemplatives et silencieuses, cet album aurait sans nul doute mérité d'être plus approfondi et étoffé. Les personnages auraient gagné en épaisseur, l'ambiance n'en aurait été que plus sauvage, tendue et malsaine. Il n'empêche que, graphiquement, l'auteur nous offre de très belles planches. Ces terres chiliennes, à l'atmosphère de bout du monde, sont très bien rendues.
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Au bout du bout du monde, là où "la cote fait de la dentelle dans les eaux froides du Pacifique", une ferme s'accroche aux cailloux. Un bout de Patagonie, côté Chili. En ce début du XX° siècle, un garçonnet grandit sous les cieux qui débordent, sur la terre qui profite plus aux serpents qu'aux patates, entre deux parents qui l'ont fait sans y penser vraiment. Parfois un chercheur d'étoiles, un poète un peu fou ou un géologue quêteur trouvent refuge dans l'abri isolé. Ils ne restent jamais.
N'étaient les variations climatiques, les jours sont condamnés à ressembler aux jours. Pourtant, la routine dérape sur la lame d'un couteau. Un jour, un malfrat désireux de se faire oublier s'arrête là et tue une dernière fois. Il tue le père. Il tue la mère. N'a pas le mode d'emploi pour tuer un enfant. Paolo vivra donc. Paolo continuera à grandir aux côtés de l'assassin de ses parents.

Ce roman graphique est tout simplement beau. Dans de grandes vignettes sépia, gris bleuté, ou couleur de terre, l'enfant et le truand se dévisagent. L'un s'humanise. L'autre prend vie. Les lignes narratives soulignent le graphisme élégant, le complètent en douceur. Et les rares dialogues, riches de silence, barrent à peine le crayon noir de Thierry Murat.
C'est beau. Ah! Je vous l'ai déjà dit. Je continue donc.

Plein de retenue, le récit se construit autour de Paolo. Jamais manichéen, il s'inscrit dans l'âpreté des lieux. Pour l'enfant qui a poussé comme une herbe, le jour de sa naissance est le jour où Angel est arrivé. "Je ne me souviens de rien avant ce jour". Une façon de parler dans ce lieu où ne poussent bien que les nuages et les pierres. Sous un monticule de terre reposent deux corps.: Paolo n'oublie pas.
Cette histoire élaborée à grands coups de non-dits ne psychologise pas, ne larmoie jamais. Les émotions percent avec parcimonie. Sur la terre de Patagonie, l'homme n'est jamais tout à fait noir, tout à fait gris. Pas plus Paolo que Angel ou que Luis, celui qui échappa au couteau d'Angel, celui venu là pour s'enraciner. Ici, l'homme est homme.

Thierry Murat a évité moult écueils. J'ai marché avec ravissement tout du long. C'est beau, beau, beau. Je ne me risquerai pas à lire le roman de Anne-Laure Bondoux. D'évidence, il serait trop bavard.
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Thierry Murat, auteur de BD, après avoir lu le roman éponyme de Anne-Laure Bondoux, a contacté celle-ci pour lui dire qu'il avait envie de mettre des images sur son histoire.
Il lui a expliqué son projet, ses envies, son angle de vue, et elle en a été touchée, et lui a donné carte blanche. Pendant 15 mois, régulièrement, Thierry Murat lui a envoyé des planches pour l'informer de l'avancée de son travail, et c'est avec beaucoup d'émotion que l'auteur(e) a suivi la deuxième naissance de son roman.

Naissance, ce pourrait être un autre titre pour cette BD étrange et envoutante, sobre, aérée…
Pourtant, bien des éléments de l'histoire frisent le sordide. Rien de sucré, de trop explicite, mais si le lecteur est amené parfois à deviner ce qui se cache derrière l'ellipse, par moment la violence est abrupte. Toutefois, aucune complaisance dans l'expression de cette violence, simplement un fait qui s'inscrit avec une certaine logique dans le décor du désert Chilien, un endroit au bout du bout du monde, entre désert et mer.

Peu de personnages, mais quels personnages ! Pablo, un enfant solitaire, « né de la routine du lit de ses parents », qui ne connait pas son âge, habite ce décor à la beauté désolée et poétique avec ses parents dont la cabane fait office d'auberge pour les rares voyageurs de passage.

Pablo est un contemplatif. Il passe son temps à observer ce qui l'entoure et à traquer les serpents qui le fascinent.

Pablo voit un jour arriver un homme, qu'il reconnait. C'est un assassin. Son nom est Angel. L'ange de la destruction, du carnage.
Je ne raconte pas la suite, ce serait dommage pour les futurs lecteurs que je souhaite nombreux pour cette BD qui mérite vraiment le détour. Une histoire donc de naissances, au pluriel, d'apprentissage, de conscience, des liens que l'on peut tisser avec un inconnu pour une phrase ou un seul geste.
Avec évidence, le roman ayant inspiré l'auteur doit être superbement écrit. La BD m'a donné envie de le lire.
Pour une fois, même si l'histoire m'a beaucoup plu, j'ai encore davantage apprécié l'esthétique des dessins. Moi qui aime les couleurs vives en BD, j'ai plongé avec délice dans ces tons sépias si familiers au désert, les nuits bleutées que l'on devine froides, les moments de silences contemplatifs. le cadrage des planches est superbe, alternance de paysages et de visages en gros plan, bouches, regards, un arbre solitaire, des pierres entassées…
Rarement je n'ai été aussi sensible à cette manière formelle de dépeindre une ambiance.
L'émotion n'est jamais brutale, c'est plutôt comme un rêve qui s'empare du lecteur pour ne pas le lâcher, dont il ne sait jamais vraiment si c'est un cauchemar ou un conte fantastique.
Pas de rire ou de larme à la lecture, mais une voix très particulière qui nous raconte « Les larmes de l'assassin », et je me suis dit, refermant cette BD que j'achèterai probablement un jour, que je comprenais l'étonnement émue d'Anne-Laure Bondoux à ce merveilleux cadeau de Thierry Murat.
Je termine d'ailleurs en citant celle-ci : « J'ai aimé sa palette de couleurs, le rythme qu'il a donné à l'histoire, l'expressivité des visages et des silhouettes… (…). L'équilibre m'a paru sonner juste : j'entendais ma voix, mais elle était devenue la sienne, et l'histoire s'en trouvait augmentée, enrichie. »
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« Ici, personne n'arrivait par hasard. Car ici, c'était le bout du monde, le sud extrême du Chili où la côte fait de la dentelle dans les eaux froides du Pacifique ».

Une maison dressée au beau milieu de nulle part s'impose timidement à la frontière entre un désert aride et une montagne inhospitalière. C'est là que Paolo vit avec ses parents. Un jour, un homme fait son apparition. C'est un assassin. Il tue les parents et après une courte hésitation, laisse la vie sauve à l'enfant. Il prend place. Il est désormais chez lui. La vie reprend son cours avec comme toutes richesses trois poules, des chèvres et un potager. Les mois passent. C'est au tour de Luis, un voyageur, de se présenter à la porte. Fourbu suite à un long voyage, il demande le gîte et le couvert. Cela devait être temporaire mais un beau jour, il propose de racheter un petit lopin de terre de la propriété et s'installe non loin de la maison de Paolo. Luis fait désormais partie de leur quotidien… et la vie reprend son cours…

-

Très belle adaptation du roman éponyme d'Anne-Laure Bondoux.

C'est l'histoire de rencontres improbables. C'est l'histoire d'individus qui acceptent le risque de s'engager dans une nouvelle vie. C'est l'histoire de déconvenues mais il est aussi question d'amitié. le genre d'amitiés farouches, de celles que l'on n'accorde pas au premier regard, de celles qui ne sont pas une évidence… de celles qui changent une vie.

C'est l'histoire d'un enfant qui grandit au beau milieu d'un désert de sentiments. C'est l'histoire d'un enfant qui, avec son regard d'enfant, parvient à entrer dans le coeur asséché d'un homme pour lui faire percevoir la vie autrement. C'est l'histoire d'un enfant, de ce genre d'enfants que l'on rencontre parfois et qui nous font toucher du doigt le fait qu'on se surprend à être attentif à ce qui nous entoure, à protéger le peu de choses que l'on possède.

Je n'ai pas lu le roman originel d'Anne-Laure Bondoux. Mais à en croire les propos qu'elle livre en préface, Thierry Murat (Au Vent mauvais, La Carotte aux étoiles, Elle ne pleure pas elle chante…) est parvenu à conserver l'ambiance qu'elle avait créé tout en s'appropriant cette fiction. En voix-off, des extraits du roman sont repris par le scénariste. Cette voix, c'est celle du narrateur qui n'est autre que l'enfant. Douce, empathique et profonde, cette voix est apaisée et appartient à un personnage qui accepte de déposer sa vie dans les mains d'un inconnu. Après tout, si l'homme avait voulu le tuer, il l'aurait fait dès leur première rencontre. le récit intimiste happe le lecteur. Les phrases sont concises, les mots sont justes pour décrire la fragilité de cette rencontre et de cette incroyable cohabitation. Fragiles également cette timide complicité qui s'installe et cette confiance que les protagonistes se vouent instinctivement. Toute l'ambiance de l'album repose sur ces éléments dont il ne sera jamais question ouvertement. « Carpe diem » pourrait-on les entendre dire car on imagine finalement que ces personnages sont les premiers à s'étonner de l'harmonie quotidienne qu'ils sont parvenus à trouver. Il y a ici un agréable équilibre entre de longues plages silencieuses et des moments de brefs échanges entre les personnages.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Si vous devez choisir entre le roman et la bd, mieux vaut lire cette dernière. L'histoire est ici débarrassée de toute ces explications sentimentales, exit aussi le happy-end infantile. Là, que de l'essentiel dans les rapports entre les personnages, dans l'image... les sentiments sont justes... Bref, l'émotion est au rendez-vous. Beau travail.
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- C'est quoi le jour de ta naissance ? Essaye de t'en souvenir...
- C'est le jour où tu es arrivé ici. Je ne me souviens de rien avant ce jour.
- Alors, appelle-moi Papa.
- Non ! Mon père est là-dessous... Toutes les questions que je ne me posais pas - et toutes les réponses aussi - étaient enfouies là. Sous ce monticule de terre.
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Je m'étais éloigné de la maison et j'attendais que les gouttes tombent sur mon visage. La bouche ouverte, les yeux fermés.
Un jour, un poète de passage m'avait comparé à une graine plantée là, condamnée à ne jamais donner de fleurs.
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Angel profitait de sa nouvelle vie, sans meurtre ni violence. Il semblait presque heureux de m'avoir à ses côtés, de me voir vivre.
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C’est pour tenter de renaître que je me suis mis à écrire
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Vidéo de Thierry Murat
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