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EAN : 9782290385609
121 pages
J'ai lu (11/10/2023)
3.1/5   150 notes
Résumé :
" Je n'ai pas rêvé cette nuit-là. Mon chagrin grandissait dans mon sommeil. Je me souviens du réveil, avec l'impression de manque, et mes parents dans l'encadrement de la porte. J'ai pris mon pantalon qui traînait par terre. Dehors, il faisait déjà chaud, mais je ne suis pas allée à l'école. La maison d'Eddy était fermée. Je me suis assise sur les marches en me disant que Kristina ne serait jamais au courant, que Freak ne pourrait pas me dire ce qu'il en pense. J'ai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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La jeune Lua déteste le chocolat noir. C'est son droit le plus naturel alors que moi j'aime bien le laisser fondre sur ma langue.
Une petite ville du sud des États-Unis, trop propre et trop bourgeoise pour elle où les filles sont plus du genre à avoir des gosses avant un permis de conduire. Elle s'y ennuie et pourtant depuis petite elle multiplie les petites magouilles entre camarades de classes pour agrémenter son argent de poche comme d'autres multiplient les petits pains. Un père, scientifique qui ramène du travail à la maison, travail qui ressemble à une grosse araignée toute poilue, d'ailleurs quand tu auras fini ce livre tu fouilleras attentivement ton tiroir à culottes pour vérifier que Popeye, cette grosse araignée ne s'y cache pas, d'ailleurs c'est à partir de ce moment où l'araignée s'est enfui de sa boite en carton que la petite Lua a commencé à voir le monde différemment comme si une araignée squattait son plafond, une mère pas très présente ni très aimante, Lua voit ses jours défiler seule, livrée à elle-même et bien décidée à ne pas rester sage.

That's where we wanna go to get away from it all…

Les Beach Boys font sentir leur « good vibrations », Lua s'émancipe au regard des rencontres, Eddy ce voisin paumé avec qui elle s'entend bien, comme un grand frère ou un vrai père, J.F. qui ne roule pas en décapotable comme un autre et qui pour un sanglier et un malheureux doigt en moins a raté sa vie de pianiste. Ils vont, ils viennent, ils meurent et Lua perd la foi avec ce vieux barbu ou ce hippie à la couronne en épine. Les vibrations ne sont pas aussi bonnes, en final, dans cette vie de merde qui attend les ados de cette ère. Une vie triste et cynique, pour cette jeune auteure clermontoise, mais si proche de la réalité. Avec « Méfiez-vous des enfants sages », son second roman si je ne me trompe pas, Céline Coulon a réussi à capter mon attention. Pour un livre déstructurant ma lecture. Une première partie pour laquelle je me suis repris à deux fois – dommage pour un roman aussi court – tant je semblais absent, une seconde prometteuse où je retrouve la voie, une troisième captivante qui me donne la foi. le parcours de cette adolescente ne me laissera donc pas indifférent, et même si depuis je me méfie de ces grosses bestioles exotiques toutes poilues, il me restera toujours les Beach Boys pour effacer de mon esprit cette araignée au plafond.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Ce livre me laisse une impression étrange, comme si j'étais totalement passée à côté de ma lecture.
Certes, l'écriture est fluide et bien que sans grande originalité reste agréable.

Les personnages m'ont par contre posé quelques problèmes. Dans la première partie du livre, j'ai eu du mal à « raccorder les morceaux » de ces existences qui nous sont dépeintes.
La jeune Lua a cependant réussi à retenir un peu mon attention. Enfant débrouillarde, jamais en peine de trouver de bonnes idées pour gagner quelque argent de poche.
Pas facile de grandir entre une mère dont l'esprit et le coeur sont toujours à San Francisco, ville qu'elle a dû quitter brusquement et un père chercheur spécialisé dans l'étude de bestioles aussi sympa que cette énorme mygale qui terrorise l'enfant.

Ce livre se lit très vite. Les 106 pages m'ont occupée une petite heure, je n'y ai malheureusement pas trouvé grand intérêt et je pense l'oublier très vite.


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Les illusions perdues

Méfiez-vous des enfants sages, paru en 2010, est le deuxième roman de Cécile Coulon, jeune romancière d'aujourd'hui 22 ans. Il a pour cadre une petite ville de l'Amérique profonde. Ses personnages sont sous la plume de l'auteure tracés comme au crayon, avec le sens du détail. Et le crayon il est aiguisé!

Méfiez-vous des enfants sages est certes un roman court mais il n'est pas facile à aborder dans son début. Décomposé en 3 parties, la première met en scène les protagonistes du roman : "elle", "lui", "Eddy et Kristina", "la petite fille", l'un après l'autre et sans véritable corrélation. La narration se fait à la troisième personne sur un ton presque impersonnel et, donc oui, ça fait bizarre. Comment dire? On se sent quelque part comme complètement détaché de ce qu'on lit, pas touché par ces histoires. du coup, avant d'aborder la suite, je me suis demandée si le roman allait se contenter de ça, faire défiler des tranches de vie. J'étais à la limite de me dire "mouais bof" mais quelque chose dans l'écriture, dans la manière de peindre ces vies m'a accrochée. Et j'ai bien fait...

Dans la deuxième partie tout s'éclaire, les pièces du puzzle "personnages" s'assemblent. "Elle" s'est mariée avec "Lui" et ils ont eu une "petite fille" qui elle, semble avoir élu domicile chez son voisin Eddy, un paumé... Tout se passe dans la même rue, Cold Street...

Le ton change, la narratrice adopte un ton personnel sous les traits de Lua "la petite fille", c'est son histoire maintenant qu'elle nous raconte, enfin... un pan de vie de l'enfance à l'adolescence.

Lua, petite fille heureuse, futée, précocement douée pour le business (à 5 ans, elle vend des réglisses dans la rue, elle loue ses supers baskets aux autres gosses de son école en échange de pièces sonnantes et trébuchantes, d'images ou autres ; elle achète des bonbecs qu'elle revend aux gamins de la campagne avec un bénéfice net...).

Lua qui jette pourtant déjà un regard acéré sur son entourage, à commencer par ses parents. "Markku et Kerrie. Deux atomes en veilleuse [...]" Un père, scientifique, s'intéressant plus à ses bestioles de laboratoire qu'à sa fille. Une mère, désabusée, lisant et relisant Sa Majesté des Mouches.

Lua qui, a l'âge de raison, vit un traumatisme qui la changera à jamais.

"Ce qui était né en moi, je le devais à mon père, endormi sur ses principes, oubliant qu'en ce monde, les gens ne vivent pas pour calculer des théorèmes en permanence. Il avait flingué en un rien de temps tout ce qui fait qu'une gamine est une gamine, mais pour comprendre ça, il aurait fallu que Père Markku ouvre grand ses yeux et détourne le regard de sa fichue boîte en carton percée de trous. Soeur Popeye s'est fait la malle pour venir se loger là-haut, blottie dans ma pâte à cervelle, ses huit membres serrant mon crâne jusqu'à l'étouffer."

Lua qui grandit, avec son araignée au plafond comme elle dit. Son regard d'enfant s'est transformé en un regard d'ado blasé, angoissé. Les visages qui la marque sont ceux d'êtres marginaux, amputés, héros négatifs à souhait. Eddy pour commencer, ex-drogué, figure bienveillante et omniprésente de son enfance à qui on ne peut, comme elle, s'empêcher de s'attacher. Kristina l'ex-copine borgne d'Eddy. James Freak (tout sauf un monstre), jeune professeur, beau comme un dieu, portant en lui la fêlure d'une vocation de pianiste raté (tout ça à cause d'un foutu sanglier qui lui a bouffé un doigt, dommage que ce ne soit pas celui du milieu qu'il dresserait bien volontiers contre Dieu...).

Oui, Lua grandit et comprend que tout n'est pas éternel, que la vie nous met des claques sans attendre le nombre des années et que ça peut faire mal. Face aux injustices qu'elle perçoit, aux vies gâchées, à ces vies qui ont renoncé, qui l'ont abandonnée Lua ne peut s'en prendre qu'à ce Dieu en qui elle crut un temps, le temps de l'enfance.

"Pendant seize ans, j'ai eu un pote plutôt beau gosse, avec ses cheveux longs et sa couronne d'épines, punk à souhait. Jusqu'à ce que la foi s'en aille comme un grain de sable entre deux rochers. J'ai perdu un copain et j'ai perdu une raison de me lever le matin. [...] Alors Dieu, ou Jésus, je vous ai toujours confondus de toute façon, prends tes cliques et tes claques, retourne là d'où tu viens, enlève-moi cette couronne à la con et trouve-toi des fringues propres. Cherche un taf, un vrai, fais-toi à manger le soir en rentrant, regarde la télé ou fais des mots croisés, appelle tes potes de la Cène et organise un barbecue avec merguez et sauce piquante, et surtout, ne me dis plus ce qui est bien ou mal, n'essaie pas de me montrer le chemin, parce que vu tout ce que tu as fait dans ta longue vie d'Eternel, il n'y a pas de quoi être fier. Vraiment pas."

La 3ème partie sonne comme un état des lieux de ce qui a été et n'est plus. Un constat rapide, sans appel.

Pourquoi cette lecture? Je passais dans les rayons de la bibli, je l'ai vu, on s'est plu... Enfin... c'est plutôt le titre qui m'a fait de l'oeil. Est-ce que j'en ai saisi la référence? Oui et non... Mais si vous êtes arrivés jusqu'ici vous aurez (je l'espère) compris que Méfiez-vous des enfants sages parle du douloureux passage de l'enfance à l'adolescence, de la perte des illusions, de cette candeur enfantine qui nous abandonne en chemin (pour peu qu'on ait eu une enfance protégée).

Le ton de Cécile Coulon dans ce roman est parfois cynique, ironique, triste mais ô combien juste.
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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Ce petit roman n'est pas facile à lire. La première partie décrit des personnages pas clairement définis. L'histoire saute du coq à l'âne. Lua est une petite fille précoce,à l'esprit,et à l'imagination débordante.Ses parents sont très permissifs son père est un scientifique. Sa mère travaille dans un laboratoire médical. Lua trafique un peu, en fait voir à ses parents , le passage à l'adolescence n'est pas facile,Lua observe, elle refuse d'être une enfant sage et de sombrer dans l'ennui.
A l'âge de 7 ans , l'histoire de Popeye,l'araignée traumatise Lua........
Cécile Coulon aime les proscrits, les simples damnés, les personnages déjantés, les héros négatifs,elle a le sens de la formule,ses phrases sont parfois incisives, incorrectes,chaque image a la saveur acidulée d'un bonbon volé ,les bon becs comme elle les appelle.
Son style est froid,ironique, cruel, percutant, très original . C'est un regard un peu désespérant et triste.
C'est un livre très court, que je vais oublier assez vite,....le fil narratif n'est pas assez construit mais c'est un jeune auteur!!!!
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Lua est une petite, puis jeune fille sage mais précoce, à l'imagination un peu délirante, capable de traficoter dès l'école, d'être amie avec un buveur de bière déjanté qui la coiffe en crête de coq bicolore, de "mamourer" avec une ex-graine de pianiste défoncée à la coke, et de développer des phobies ingérables.
Elle en fait donc voir de toutes les couleurs à ses parents, eux même très permissifs voire indifférents et passablement décalés, jusqu'à la faire cohabiter avec de très particuliers spécimens de laboratoire.

Cécile Coulon a un "oeil" critique très personnel et le sens de la formule pour décrire un univers aux fêlures d'enfance, à la fois poétique et très incorrect. Sa plume est impertinente, son style percutant, incisif, amusant, ironique et aussi un peu cruel. Il y flotte un parfum de désespérance et de tristesse.

Un petit livre comme un bonbec acidulé et défendu, qui se lit vite mais s'oublie tout aussi vite.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Alors Dieu, ou Jésus, je vous ai toujours confondus de toute façon, prends tes cliques et tes claques, retourne là d’où tu viens, enlève-moi cette couronne à la con et trouve-toi des fringues propres. Cherche un taf, un vrai, fais-toi à manger le soir en rentrant, regarde la télé ou fais des mots croisés, appelle tes potes de la Cène et organise un barbecue avec merguez et sauce piquante, et surtout, ne me dis plus ce qui est bien ou mal, n’essaie pas de me montrer le chemin, parce que vu tout ce que tu as fait dans ta longue vie d’Éternel, il n’y a pas de quoi être fier. Vraiment pas.
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Il suffit de coucher avec une femme pour avoir la preuve que Dieu existe. Il n’y a que lui pour avoir eu la divine idée de faire une paire de fesses, on peut y poser les deux mains à la fois.
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Elle aimait Eddy, parce qu'il ne faisait pas d'histoires pour connaitre ses aventures passées, et Eddy l'aimait, parce qu'elle ne lui demandait jamais de lui dire "je t'aime" après le sacro-saint orgasme du vendredi soir.
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En remontant à la maison, je dus admettre qu'il était impossible de vider mon esprit, et que la Grande Araignée, bien installée dans ses nouveaux appartements, ferait durer la plaisir le plus longtemps possible. En l'apportant à la maison, Makku avait ouvert une brèche dans ma boîte crânienne, et c'était son bébé qui en avait profité pour infiltrer chacune de mes petites cellules grises ,les enveloppant comme des mouches à moitié crevées, les faisant rouler sur elles mêmes, encore et encore, jusqu'à les transformer en d'informes momies gluantes pendues dans mes deux hémisphères.
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Je pleurai de plus belle. Kerrie me laissa seule dans ma chambre, et dès qu'elle eut refermé la porte, j'eus l'impression de voir la mygale derrière chaque meuble. Je l'imaginait sous mon lit, en train de tisser, je la voyais grimper au plafond avec ses immenses pattes . Je pleurais, me recroquevillant dans les coins Si je me couchais, je la voyais se glisser entre les draps, ses immenses pattes frôlant mes orteils. Ma vie devint un véritable enfer
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