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EAN : 9782840968757
190 pages
Parigramme (06/02/2014)
3.6/5   10 notes
Résumé :
Mai 1947. Tandis que la fièvre existentialiste s’empare de Saint-Germain-des-Prés, un criminel s’en prend à Jean-Paul Sartre avant de choisir ses victimes parmi les piliers du Tabou, cette cave de la rue Dauphine dont Juliette Gréco et Anne-Marie Cazalis ont fait le centre du monde… ou tout au moins de Paris.
Pourquoi ? Comment ? La stupeur envahit Saint-Germain des Prés alors que les gros titres sur le « tueur existentialiste » se bousculent en une des jour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
1947 à Paris. C'est dans le quartier du Tabou, bar emblématique de l'époque germanopratine (ça ne fait pas longtemps que je connais le mot alors pour une fois que je peux l'utiliser!) que se déroule l'enquête. Paul est un jeune journaliste qui se retrouve au coeur d'un fait divers incroyable: quelqu'un a tenté d'assassiner Jean-Paul Sartre.
Paul a ses entrées auprès des Existentialistes, et il est épaulé par son grand-père, un commissaire à la retraite.
On plonge avec plaisir dans cette intrigue où se croisent personnages fictifs et réels, Boris Vian, le Major, Juliette Greco, Raymond Queneau, et Jean-Paul Sartre, entre autres...
Aucun temps mort dans cette enquête, sur fond d'après-guerre, de jeunesse insolente, de courant philosophique.
L'ambiance des caves du Tabou et les relations houleuses avec le voisinage sont bien décrits, et j'ai un coup de coeur pour le personnage du Major, un ami de Boris Vian qui a réellement existé, que j'imaginais exactement comme dans ce roman, farfelu, surréaliste, cultivé, libertaire, insupportable...
Un seul bémol à propos de la fin, un dénouement très simple, trop?... Enfin, simple, mais je n'avais pas trouvé!
Merci une nouvelle fois à Babelio pour les Masses critiques, je découvre grâce à vous les éditions Parigramme, ainsi que Gilles Schlesser, l'auteur, qui semble aimer mettre en scène des écrivains et des artistes dans ses polars (les Surréalistes dans La mort n'a pas d'amis, éditions Parigramme également).
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Cette fois "Masse Critique" de Babelio m'a permis de découvrir un auteur et une maison d'édition. Je les remercie tous car j'ai passé un bien agréable moment en compagnie d'un certain nombre de personnalités, artistes, musiciens, intellectuels, qui ont animé le quartier latin des années d'après guerre, et que l'auteur a brillamment mis en scène.
Nous sommes en 1947, au mois de mai ! Un bruit court : la vie de Jean Paul Sartre serait en danger, il aurait été agressé, mais il ne faut surtout pas l'ébruiter. Cela est d'autant plus inquiétant que deux cadavres vont bientôt être découverts... y-aurait-il un lien ? les faits sont d'autant plus troublants que tout ce petit monde fréquente le même quartier, les mêmes bars, que la plupart sont les piliers du célèbre "TABOU", la cave rendue célèbre par Anne-Marie Cazalis, Juliette Gréco et tant d'autres... Un jeune reporter de "Paris-Matin" s'intéresse à l'enquète, il connait les lieux et les habitués puisqu'il joue dans l'orchestre de Boris Vian qui anime les soirées, et les nuits... Il est ambitieux, il veut se faire un nom car il remplace son chef, momentanément indisponible, et il connait bien le commissaire de police...
Ambiance des années après-guerre... J'ai aimé revisiter Paris, voir revivre toute cette bande d'artistes qui ont longtemps occupé le devant de la scène, intellectuels, écrivains, musiciens, plus ou moins provocateurs, adulés ou contestés... plus ou moins avides de reconnaissance. Ils ont fait chanter, danser, penser... les plus anciens d'entre nous, et ils continuent à faire parler d'eux.
L'auteur les fait revivre avec bonheur, au travers d'excellents dialogues, beaucoup de traits d'humour et de clins d'oeil. Ils continuent à hanter certaines rues et j'ai pris plaisir à les suivre. En bref, j'ai aimé ce polar, peut-être avec une certaine nostalgie. Il ne distille pas ce genre de scènes qui empêchent de dormir, mais il ravive une certaine curiosité qui donne envie de relire et réécouter ceux qui ne se laissent pas oublier. Bien sûr, je vous laisse découvrir le nom du criminel, et de ses crimes quelles en sont les raisons...
Merci Monsieur Schlesser, que je ne connaissais pas, je vais "passer" votre roman.
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Malgré toute la meilleure curiosité du monde, malgré toutes les veilles possibles et inimaginables qu'on a pu ériger dans la perspective de ne louper aucune parution susceptible de nous intéresser, il y a parfois des titres qui passent entre les gouttes. Mais fort heureusement, il existe aussi des éditeurs passionnés et passionnants, tout aussi passionnés et passionnants que leurs auteurs, et qui savent se rappeler à vous. C'est ainsi qu'il y a environ un an, je recevais dans ma boîte aux lettres le livre d'un certain Gilles Schlesser, La mort n'a pas d'amis, un polar retraçant la traque d'un tueur en série s'invitant chez les surréalistes. L'ouvrage mêlait à merveille érudition, humour, enquête , fiction et réalité. Au-delà de l'histoire, il invitait à aller voir plus loin, à se pencher sur le courant surréaliste ainsi que sur ceux qui l'ont façonné.

Cette fois-ci, Gilles Schlesser nous invite à revisiter l'existentialisme. Nous sommes en 1947. La guerre est finie. Les plaies se pansent petit à petit. Dans la rue Dauphine, au Tabou, on y joue du jazz, on y boit, danse, fait du bruit. L'effervescence créatrice est de la partie. Et le meurtre aussi, car non loin de là, on retrouve le corps d'un homme, assassiné par un coup de marteau avec les mots issus d'un texte de Sartre, lequel aurait été lui aussi agressé quelques jours auparavant. Paul Baulay, ami de Boris Vian et fils de Camille, l'enquêtrice de la mort n'a pas d'amis, s'est inscrit dans les pas de sa mère. Journaliste au Paris-Matin, l'enquête commence pour lui...

Après avoir lu l'enquête se situant chez les surréalistes et s'être engouffré dans Mortel Tabou, l'idée que Gilles Schlesser use d'une recette pour écrire ses polars pourrait nous traverser l'esprit. L'architecture est sensiblement la même. On a un journaliste aidé par un policier lui donnant la primeur de ses informations, ainsi que des meurtres ayant semble-t-il un rapport avec un courant philosophique, artistique et littéraire qui a marqué son époque.

Mais ce serait faire un faux procès aux livres de Gilles Schlesser car s'il y a des recettes qui agacent tant elles sont grossières et mal fagotées, il y a aussi celles qui régalent par leur inventivité et la richesse de ce qu'elles révèlent. Pour tout dire, quand bien même il y a des similitudes entre les deux histoires, elles n'enlèvent en rien, jamais, à la finesse et à l'érudition - encore elle - qui en jalonnent les pages.Une érudition jamais pompeuse ni péremptoire puisqu'elle se glisse auprès de personnages réels ou fictifs, tous hauts en couleur - Ah, les réunions de concierges ! -, humains jusque dans leurs aspects les plus sombres.

Une fois de plus, la reconstitution historique, parfois méconnue, est telle qu'on ne peut s'empêcher d'en vouloir toujours plus, d'aller au-delà même du livre pour prolonger et revivre la ferveur d'une époque endiablée, bouillonnante, dont les acteurs possèdent en eux la volonté de construire, créer, vivre pleinement, et effacer les stigmates d'une guerre dévastatrice.

Et l'histoire policière dans tout ça me direz-vous ? On aurait tort de ne pas l'évoquer car elle remplit elle aussi pleinement son office. Comme pour tout polar, il ne faut pourtant pas trop en révéler si ce n'est pour évoquer le dénouement : il y a un coupable bien sûr mais surtout un mobile dont la révélation a de quoi surprendre... dans le bon sens du terme. Et là, croyez-moi, c'est pas non plus du réchauffé !
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Un excellent polar parisien. Je dirais même plus germanopratin ! L'ambiance des années d'après-guerre (l'histoire se déroule en 1947) me semble bien rendue, les personnages réels (Sartre, Beauvoir, Vian etc...) que l'auteur met en scène sont intégrés à l'histoire de manière convaincante. L'intrigue est bien menée et le 36 Quai des Orfèvres, ses commissaires et ses inspecteurs ont la touche Simenonienne appropriée. J'ai passé un excellent moment en lisant cet ouvrage que je remercie Babelio de m'avoir fait parvenir dans le cadre d'une opération Masse Critique.
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Paris, Saint Germain des Prés, 1947, un tueur au marteau sème la terreur dans le milieu des Existentialistes. le reporter-musicien, Paul Barlay, mène son enquête dans la cave-café le Tabou, au milieu de Jean-Paul Sartre, Boris Vian, Gréco, Raymond Queneau, Mouloudji et Simone de Beauvoir. Il ne manquera pas également de trainer du côté du club des concierges du quartier qui voit d'un mauvais oeil toute l'agitation existentialiste qui envahit les rues sitôt la nuit tombée et empêche « les honnêtes gens de dormir ».

L'intrigue n'est pas palpitante, mais l'ouvrage remplit la mission de procurer un bon moment de lecture. L'auteur maîtrise son cadre et sait rendre au travers des pages une ambiance rétro très vivante… sans jamais être ennuyeux, ce qui était ma crainte quand j'ai découvert le résumé ! C'est une époque que je ne connais guère et ce livre pourrait bien me donner la curiosité d'aller chercher un peu plus loin…
C'est également une belle ballade dans les rues de Paris et dans ce quartier de Saint Germain.

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critiques presse (1)
Actualitte
03 avril 2014
C'est d'ailleurs ce qui fait le charme du livre. Les scènes avec Sartre, dans l'appartement de sa mère rue de Bonaparte, avec Vian, lors de fêtes où l'on déguste d'improbables cocktails, sont plaisantes et bien rendues.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Alors Apollinaire? Vous n'aimez pas la poésie?
- Si. J'aime Robert Desnos.
Le visage de Dodeman s'illumine.
- Ah! Jeune homme! Vous m'allez droit au coeur. Vous connaissez son dernier poème, celui qu'on a retrouvé sur lui au camp de Terezin?
- Oui, bien sûr...
- "J'ai rêvé tellement fort de toi
J'ai tellement marché, tellement parlé
Tellement aimé ton ombre
Qu'il ne me reste plus rien de toi..."
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Après minuit les existentialistes se réfugient au Tabou. Le Tabou est le véritable sanctuaire de la nouvelle génération. C'est un vieux bistrot de la rue Dauphine où venaient boire les rouleurs des Messageries voisines. La cave est un endroit des plus malsains : un pain d'un kilo qui sort du four, laissé à midi sur la table, est, à six heures, réduit à l'état de bouillie moisie. La cave du Tabou, aux environs de deux heures du matin, est une bouche de l'enfer. La taverne est si enfumée qu'on dirait qu'une locomotive vient de la traverser et d'y laisser sa vapeur.
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- Qu'est-ce que tu veux, petit?
- Parle-moi de Robert Desnos.
Un vague sourire éclaire le visage de Gardel.
- Celui-là, je l'aimais bien. Il est venu à l'enterrement de Camille. Comme la plupart des surréalistes, d'ailleurs. (...) Lorsqu'il a été arrêté, en février 44, j'ai fait intervenir ce qu'il me restait comme relations au Quai, le préfet Bussières en particulier, afin qu'il soit relâché. Sans succès.
- Il était comment?
- Un regard de myope, légèrement voilé. Toujours bien habillé, melon et cravate. De beaux yeux bleus. C'était paraît-il un sacré bagarreur, ses gifles claquaient comme des balles sur la joue des fâcheux, on les entendait depuis la Rotonde jusqu'au bal Bullier. Qu'est-ce qu'il y a mon Paul? Tu aimerais que je te dise que c'est lui? Je n'en sais rien. On ne le saura jamais, il faut l'accepter.
- Je sais bien Grand P.
- Alors?
- Alors rien. Mais quand même. Tous ces pères, on s'y perd...
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- Tiens! Mais c'est Raymond! s'exclame-t-il. Notre ami Pierrot! Que faites-vous à dix lieues de votre Neuilly douillet et si loin de Rueil? Madame va s'inquiéter!
Le Major, d'une jalousie féroce pour tout ce qui touche Vian, ne peut s'empêcher d'asticoter Queneau.
- Alors, cher ami, poursuit-il, comment va le monde chez les Gallimerdeux? ça marche, les petites combines?
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C'est donc cela le journalisme, songe-t-il avec une pointe de culpabilité, une excitation mauvaise qui ne s'embarrasse pas plus que cela de l'assassinat d'un ami ?
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Vidéo de Gilles Schlesser
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