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EAN : 9782369352075
128 pages
Le Passager Clandestin (22/03/2023)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) est un économiste et mathématicien né en Roumanie, dont l'oeuvre s'impose comme incontournable pour concilier économie et écologie. Dès le début des années 1960, il appelle à une réforme profonde de la science économique pour prendre en compte l'épuisement des ressources. Il fonde alors la bioéconomie, qui invite à poser un cadre nouveau pour appréhender le fonctionnement des économies au sein de la biosphère : face aux limites ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je trouve cet ouvrage de la collection des « précurseur-ses de la décroissance », « qui veut montrer que le projet de décroissance n'est pas un retour à l'âge de pierre », fondée en 2013 par Serge Latouche et dirigée actuellement par François Jarrige et Hélène Tordjman, fort bien construit.

En effet, en deux parties quasi égales en nombre de pages on dispose d'une bonne présentation de Nicholas Georegscu-Roegen et d'un choix représentatif de textes de son oeuvre. Ces derniers sont mis en situation, à chaque fois par Sylvie Ferrari, universitaire dont j'ai apprécié le style simple et clair de la présentation.

Le concept de bioéconomie s'est introduit dans la sphère académique depuis les années 1970 mais il fait l'objet d'une forte attention de la part des politiques publiques depuis peu. En sciences économiques, le terme bioéconomie est intégré dans les modèles théoriques développés par le mathématicien-économiste américain d'origine roumaine Nicholas Georgescu-Roegen dans son ouvrage paru en 1971 « The Entropy Law and the Economic Process ».

Comme le résume Thao PHAM : « La bioéconomie, selon Georgescu-Roegen, s'appuie sur l'ensemble des acteurs et des activités économiques : le rôle des entreprises dans l'application des technologies efficaces, économes et propres dans le processus de production et de transformation, le rôle des politiques publiques dans l'orientation des dépenses et la régulation de l'activité industrielle, le rôle des consommateurs dans leurs changements des comportements vers une plus grande sobriété et plus forte équité intergénérationnelle. »

C'est avec un sentiment de fierté que je referme ce livre, car Nicholas Georgescu-Roegen était né roumain et cela transparaît fort bien dans cet ouvrage de vulgarisation, notamment dans le chapitre « Itinéraire d'un économiste sans frontières ».

Je remercie chaleureusement babelio et l'éditeur « Le Passager clandestin » pour ce superbe cadeau.
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Nicholas Georgescu-Roegen NGR (1906-1994) est d'abord un mathématicien et un statisticien. Il soutient une thèse de statistiques à La Sorbonne (1930). Son intérêt pour l'économie lui est venu après l'attribution d'une bourse de la fondation Rockefeller (1936-1938) qui le conduit à Cambridge (Massachusetts). Il y rencontre Schumpeter et Leontief. Il travaille alors sur les problèmes de développement comme statisticien. Il retourne en Roumanie qui connaît un « retard de développement ». le secteur agricole de type traditionnel domine l'économie du pays. le secteur industriel est peu développé. Il occupe de nombreux postes à responsabilité au sein de l'administration Roumaine. Il est membre du parti paysan roumain. Les difficultés politiques du pays dictature, fascisme et enfin communisme sont pour lui et la vie intellectuelle un véritable « exil roumain ». En 1948, après la prise de contrôle du gouvernement par les communistes soutenus par l'URSS, il quitte clandestinement la Roumanie pour les États Unis. Il obtient un poste de professeur (1948-1976). Il publiera 3 livres. En 1966 paraît « Analytical Economics : issues and problems ». Dans ce livre, NGR critique l'économie standard [orthodoxe] qui selon lui est marquée par un formalisme mathématique, un fonctionnement en vase clos (sans dégradation, sans dissipation de l'énergie et de la matière), n'envisageant pas les contraintes naturelles et revienant toujours à l'équilibre (réversible) cad ignorant la variable temps et donc l'irréversibilité du processus économique. En 1971, NGR publie un nouveau livre « The Entropy law and thé economic association ». Il rejette définitivement l'économie classique ( économie de marché) calquée sur la physique de Newton. Il propose une association : environnement, économie et éthique qu'il nomme « bioéconomie ». C' est la science de la perpétuation de l'espèce sur un temps long. Une approche originale mettant en oeuvre de nombreuses notions de la physique, de la biologie, d'économie et de nouveaux concepts au service de la joie de vivre « enjoyment of Life », Il y a beaucoup de choses dans ce petit livre. Cela vaut le détour. Je compte poursuivre sur le sujet en lisant Hélène Tordjman. La croissance verte contre la nature : critique de l'économie marchande. Merci aux éditions le passager clandestin
Avec un j'aime spécial et rafraîchissant pour le marque page que je n'ai eu de cesse de repousser de quelques pages. Merci à Masse critique de Babelio, à mes lectrices fidèles et à tous mes lecteurs et lectrices.
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Je remercie l'équipe de Babelio et les éditions le passager Clandestin pour cette belle découverte.
Ce petit livre de 118 pages fait partie de la collection les « Précurseur-ses de la décroissance » et permet de découvrir un économiste, en l'occurrence Nicholas Georgescu-Roegen.
Economiste d'origine Roumaine, dont l'oeuvre à été de concilier l'économie et l'écologie.
Ce livre est composé de deux parties, la première nous permet de découvrir Nicholas Georgescu-Roegen, sa vie mais surtout les fondements et ses théories sur la bio économie.
La seconde partie nous permet de lire certains des textes de l'économiste qui sont de surcroit expliqué par l'auteur, Sylvie Ferrari, professeur à l'université de Bordeaux.
Bien que ses écrits datent des années 50-60 ceux ci sont encore plus d'actualités et ont une résonnance particulière dans le monde actuel.
« (...) la raréfaction des ressources se traduit non seulement par une baisse de leur qualité mais aussi par une accessibilité plus faible, ce qui sur le plan économique conduit à une élévation des coûts d'extraction »
Malgré le peu de page, j'ai mis un certain temps à le lire, car j'avais besoin de « digérer » les idées de cet économiste et de réfléchir à la portée de sa pensée.
Il dénonce la société de consommation et ses dérives, surexploitation des ressources, déséquilibre entre les pays, les peuples, déshumanisation !
Tel que le dit Nicholas Georgescu-Roegen, « nous ne pourrons pas nous en sortir tant que l'Avoir sera plus important que l'Etre », citation que je garde en mémoire.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Un certain nivellement du standard de vie de l’humanité par une redistribution des moyens de production est tout aussi impératif que la réduction de la pression démographique. La première étape serait d’aider les pays en détresse d’une manière réellement efficace pour qu’ils puissent au moins produire eux-mêmes la nourriture et les articles de stricte nécessité. Le programme doit être : « Des usines, et non pas des aliments, pour les affamés. »
Toutes ces recommandations peuvent paraître, dans une mesure variable, utopiques. Ce sont certainement de dures mesures, car il semble improbable que les gens renoncent facilement à leurs vices engendrés par l’existence exosomatique, ni pour le bénéfice de leurs semblables futurs, ni même dans une mesure suffisante pour celui de leurs semblables contemporains. En ce qui concerne le caractère utopique, je voudrais observer que seules les idées utopiques ont fait avancer le bien-être humain. Que l’on pense aux idées qui furent utopiques en leur temps, à l’idée d’aimer son voisin comme soi-même, de libérer les esclaves et les serfs, de ne forcer personne à travailler plus de quarante heures par semaine, d’élire des représentants du pouvoir public, de nationaliser les entreprises étrangères et locales et ainsi de suite. Ce qui montre que, ainsi que Oswald Spengler l’a remarqué, « une tâche dont la nécessité est imposée par l’histoire sera accomplie, que ce soit avec nous ou contre nous ». Je suis convaincu que cela sera le cas aussi pour le programme bioéconomique.

(pp. 117-118)
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Face aux limites planétaires, il nous faut cheminer vers une économie de suffisance, guidée par la sobriété.
Dans ce contexte, la dimension immatérielle à travers la « joie de vivre » telle qu’elle est mise en exergue par la bioéconomie, rejoint la perspective de la décroissance dans son souhait de trouver le bonheur avec autrui. La proximité est ici forte entre la position de Nicholas Georgescu-Roegen et les décroissants qui légitiment leur choix à partir des valeurs de solidarité (au niveau des espèces vivantes) et de justice.
Ainsi, en reliant l’évolution des sociétés des contraintes écologiques, la bioéconomie de Nicholas Georgescu-Roegen peut apporter à la décroissance un cadre conceptuel original pour accompagner un véritable changement de société. La mise en œuvre des stratégies de conservation des ressources pour préserver la qualité de vie des générations futures constitue une perspective compatible avec une société de décroissance. C’est une voie qui peut contribuer à plus de justice et permettre une vie bonne pour tous… dans le respect des limites planétaires !

(p. 64)
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La bioéconomie de Nicholas Georgescu-Roegen se trouve au centre des questionnements qui mobilisent le courant protéiforme de la décroissance. Au-delà des différentes interprétations qui conduisent à revendiquer de manière plus ou moins exclusive la filiation bioéconomique, son influence se traduit par deux idées majeures : les limites biophysiques de la croissance et l’encastrement du modèle économique dans les limites de la biosphère.
Parallèlement, en tant que science pratique de l’économie planétaire la bioéconomie invite à poser un cadre étique aux activités économiques afin de garantir la survie de l’espèce humaine et les conditions de sa conservation.

(p. 63)
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La nouvelle approche, comme j’ai proposé de l’appeler, est la bioéconomie […]. Ce terme est destiné à nous faire continuellement garder à l’esprit l’origine biologique du processus économique et à mettre en lumière le problème de l’existence de l’humanité avec un stock limité de ressources accessibles, inégalement localisées et inégalement appropriées.

(p. 11)
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Ce dont le monde a le plus besoin, c’est d'une nouvelle éthique.

(p. 62)
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