Tout d'abord, je remercie Babelio et Talent Editions qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage.
J'ai pris du temps avant de rédiger ce billet sur la lecture de cet échange entre
Constantin Sigov , philosophe ukrainien, éditeur et universitaire fondateur du laboratoire franco ukrainien en 1992 à l'Université de Kyiv, et
Laure Mandeville, grand reporter au Figaro qui a couvert l'actualité russe de 1989 à 2008.
Du temps car le propos est très illustré historiquement et je ne connaissais pas grand-chose sur l'histoire de l'Ukraine, entre les nombreuses personnes publiques évoquées, leur rôle et les événements depuis 1991, les informations sont exhaustives.
Sigov évoque le putsch de 1991 à Moscou et la menace d'un retour en arrière qui a conduit à la déclaration d'indépendance de l'Ukraine suivi d'un référendum pour voter la séparation.
Cet ouvrage regroupe l'ensemble des conversations durant 6 mois d'échange commencé dès le début de l'invasion russe en Ukraine, entre la journaliste et le philosophe.
Ces échanges sont tout à fait édifiants et analysent avec clarté les enjeux de la souveraineté et de l'indépendance de l'Ukraine, cet Etat courageux et résistant aux attaques criminelles d'un tyran infréquentable.
Et pourtant certaines personnalités publiques européennes (qui pensaient d'ailleurs une invasion impossible) défendent la thèse du compromis indispensable, comme si il nous appartenait de décider du sort d'un pays souverain !
Ou encore oser tenir le discours de « l'humiliation » qu'il ne faut pas infliger au chef du Kremlin ! Je cite Sigov : «… Qu'il faudra rétablir des relations avec Poutine. Pas un mot sur la menace permanente du maintien de Poutine au pouvoir, ni sur les conditions qui devront être réunies pour rétablir un dialogue, ni sur le fait qu'il n'appartient pas aux occidentaux, mais à l'Ukraine de décider du moment des pourparlers. »
Consternant et affligeant cette obstination à ne pas reconnaître la force du sentiment national du peuple Ukrainien.
Que penser de notre aveuglement européen, ou notre endormissement coupable, depuis 2014 et l'annexion de la Crimée, berné par une propagande orchestrée depuis le Kremlin, comme si on avait besoin de vérifier le pouvoir de nuisance de Poutine….
De nombreux ouvrages sont sortis depuis, et la guerre continue, mais celui-ci m'a permis d'y voir un peu plus clair et pour citer les auteurs :
« Nous avons abordé les thèmes les plus variés et les noeuds gordiens de l'incompréhension, nous avons honnêtement décrit les lacunes à combler pour que l'Ukraine trouve sa place sur les cartes mentales des Européens ».